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  • Liège : ouverture du carême 2022 à l’église du Saint-Sacrement

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    EGLISE DU SAINT-SACREMENT

    Bd d’Avroy, 132 à Liège

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    Le mercredi 2 mars 2022 à 18h00

    MESSE ET IMPOSITION DES CENDRES

    Chants grégoriens et Motets traditionnels

    Le dimanche 6 mars 2022 à 10h00

    MESSE DU PREMIER DIMANCHE DE CARÊME 

    chantée en polyphonie, grégorien et orgue

    affiche_premier dimanche du mois mars 2022.jpg

    Plus d'informations

    sursumcorda@skynet.be

  • Un livre consacré à l'histoire des traditionalistes

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    De Christophe Geffroy dans la Nef via le Forum Catholique :

    Dans son n°345 de Mars 2022, pp.13 à 15, La Nef publie un entretien avec Yves Chiron à l'occasion de la sortie de son livre consacré aux Traditionalistes.

    Extraits.

    La Nef – D’où viennent les traditionalistes, qui sont-ils et que défendent- ils ?

    Yves Chiron – Le qualificatif « traditionalistes » apparaît dans le Magistère avec la Lettre sur le Sillon de saint Pie X, en 1910. Le pape affirmait : « les vrais amis du peuple ne sont ni révolutionnaires ni novateurs mais traditionalistes. » Le qualificatif existait déjà depuis plu- sieurs décennies. Émile Poulat a attiré l’attention sur un courant spécifique : la contre-révolution catholique, c’est-à-dire les catholiques (prêtres, évêques ou laïcs) qui, tout au long du XIXe siècle et au XXe siècle, ont été hostiles à la Révolution et à ses suites, non d’abord par nostalgie du roi mais par refus des principes de 1789. Les contre-révolutionnaires catholiques étaient hostiles au libéralisme intellectuel et moral, c’est naturellement qu’ils sont devenus anti-modernistes, anti-progressistes, etc. (...)

    En quoi le concile Vatican II marque-t-il réellement le développement du courant traditionaliste ?

    Le traditionalisme est antérieur au concile Va- tican II, qu’on se reporte à la Pensée catholique de l’abbé Luc Lefèvre et à la Cité catholique de Jean Ousset, nées dans l’après-guerre, ou aux combats que l’abbé Georges de Nantes engage dès les années 1950. Mais le concile Vatican II a été un catalyseur. C’est plus ce que j’ai appelé le « péri-concile » (ce qui se disait et s’écrivait avant, pendant et après le concile) et certaines applications du concile qui ont d’abord été contestés que les textes mêmes du concile. Dès cette époque, et plus encore après, et jusqu’à aujourd’hui, il n’y a pas de front uni des traditionalistes face au concile. L’abbé de Nantes, à travers sa critique du MASDU, est sans doute le premier, avec les sédévacantistes (nés au Mexique), à refuser la totalité du concile. En revanche, dès l’époque du concile, certains – la Pensée catholique, par exemple – cherchent à défendre l’orthodoxie et la légitimité des textes officiellement promulgués contre l’interprétation et l’application qui en sont faites. (...)

    Mgr Lefebvre et la Fraternité Saint-Pie X (FSPX) vont vite polariser l’attention: pourquoi se lance-t-il dans la bataille et en vient-il à tenir des propos et des positions de plus en plus extrêmes contre la messe, le concile, le pape lui-même...?

    Mgr Lefebvre a été, pendant le concile, un des chefs de file de ce qu’on appelait la « minorité », c’est-à-dire ceux qui, principalement à travers le Cœtus Internationalis Patrum (CIP), militaient pour des réaffirmations doctrinales ou la condamnation de diverses erreurs face à des textes ambigus ou des propositions trop audacieuses. Mais il ne mettra en cause publique- ment le concile que plusieurs années plus tard.

    Sur la réforme liturgique, également, il n’a pas eu d’emblée une position hostile. Lors de la consultation de l’épiscopat avant le concile, en 1959, il est favorable à « un élargissement de la possibilité de célébrer la messe le soir ». Par la suite, lors des premières mises en œuvre de la réforme liturgique, il n’est pas hostile à l’introduction de la langue vernaculaire dans certaines parties de la messe, mais dès janvier 1964 aussi il s’alarme des « initiatives les plus invraisemblables » et il s’indigne que dans nombre d’églises « les règles liturgiques sont impunément violées ».

    Les positions radicales de Mgr Lefebvre ne rendaient-elles pas la rupture avec Rome en 1988 inéluctable?

    Entre 1965 – fin du concile – et 1988 – date de sa décision de sacrer des évêques sans le consentement de Rome –, il s’est passé plus de vingt ans. Le concile Vatican II n’a pas porté immédiatement les fruits que beaucoup espéraient, Paul VI lui-même en a été attristé et l’a publiquement regretté à plusieurs reprises. La crise qu’a connue l’Église, et qui avait commencé avant le concile il faut le rappeler, a été à son paroxysme dans les années 1970. Il y a eu, si l’on peut dire, une radicalisation parallèle de Mgr Lefebvre. Et il n’a pas accordé crédit à la restauration qu’ont tentée ensuite le pape Jean-Paul II et le cardinal Ratzinger (le « plan Ratzinger » en 1982, les conférences sur le catéchisme en 1983, l’Entre- tien sur la foi en 1985, etc.). Ses adversaires diront qu’en 1988 Mgr Lefebvre avait perdu « le sens de l’Église », on peut dire, au minimum, qu’il n’avait plus confiance en Rome. (...)

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  • 16 nouveaux bienheureux espagnols, martyrs tués en haine de la foi

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    D'Anita Bourdin sur zenit.org :

    La foule et le pape François applaudissent 16 nouveaux bienheureux espagnols

    Ce sont 14 prêtres, un séminariste et un jeune laïc

    La foule présente place Saint-Pierre et le pape François ont applaudi, ce dimanche, après l’angélus du 27 février 2022, les 16 nouveaux martyrs espagnols béatifiés hier, samedi 26 février, dans la cathédrale de Grenade: 14 prêtres, un séminariste et le président des jeunes de l’Action catholique.

    Le pape a déclenché les applaudissements en disant, en italien: « Hier, à Grenade, en Espagne, ont été béatifiés le prêtre Cayetano Giménez Martín et quinze compagnons martyrs, tués « en haine de la foi » dans le cadre de la persécution religieuse des années 1930 en Espagne. Que le témoignage de ces héroïques disciples du Christ suscite chez tous le désir de servir l’Evangile avec fidélité et courage. Des applaudissements pour les nouveaux bienheureux! »

    Cayetano Giménez Martín et ses 15 compagnons prêtres et laïcs, ont été, selon la formule consacrée, « tués en haine de la foi » durant la guerre civile espagnole en 1936: ils sont donc béatifiés en tant que martyrs. Voici leurs biographies publiées en italien par la Congrégation pour les causes des saints.

    Bienheureux martyrs de Grenade (Espagne) © capture de Zenit / Vatican News

    Bienheureux martyrs de Grenade (Espagne) © capture de Zenit / Vatican News

    Un prêtre, Cayetano Gimenez Martin

    Cayetano Gimenez Martin est né à Alfornón près de Grenade le 27 novembre 1866. Il a étudié au Séminaire de San Cecilio, mais a résidé au Collège de San Ferdinando. C’est un élève très brillant : après avoir obtenu une licence en théologie, il suit pendant trois ans des cours de droit canonique.

    Ordonné prêtre en 1892, il avait en même temps sa première charge pastorale à Alfornón, sa ville natale. Plus tard, il a été coadjuteur et curé de Lújar, curé d’Alboloduy (dans la province d’Almería) et curé et archiprêtre de l’Église Majeure de l’Incarnation de Loja.

    C’était un prêtre dévoué, austère et charitable. Un bon, sage, humble et prudent ministre du Seigneur, un vieillard paisible et vénérable. C’est aussi un homme de paix : en sa qualité d’archiprêtre, il tente de faciliter les relations entre le clergé des trois paroisses de la ville.

    Ses paroissiens se rendent vite compte du grand amour qu’il porte à l’Eucharistie : il passe de longs moments d’adoration devant le Tabernacle. Il était aussi très dévoué à la Vierge Marie.

    Même dans sa ville, cependant, les échos de la révolte militaire du 18 juillet 1936, qui a déclenché la guerre civile espagnole, sont arrivés. Le 23 juillet, alors que Grenade est déjà tombée aux mains des émeutiers, on lui propose de fuir en camion ; lui, en revanche, a choisi de rester dans la paroisse. Lorsque l’église a été incendiée, il s’est réfugié chez un ami médecin, mais quelques jours plus tard, il a été découvert et arrêté.

    Il est resté en prison pendant environ trois jours, jusqu’au 9 août, date à laquelle il a été emmené avec six autres personnes au cimetière de Loja pour y être fusillé. Il manifesta alors une dernière volonté : « Je voudrais mourir en dernier ». Il a été satisfait, et il a ainsi pu leur donner l’absolution.

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  • Russie-Ukraine: l'échec de "notre maison commune"

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    Faut-il ajouter encore une contribution au déluge de paroles et d'écrits que suscite le drame russo-ukrainien ? Je m'en abstiendrais si nos médias, en tout cas les plus dominants, ne faisaient pas l'impasse sur des faits et des considérations majeurs, ou ne les traitaient pas comme quantités négligeables. Je ne prétends pas venir avec un propos d'expert. Seulement celui d'un observateur qui connaît l'histoire et sait deux ou trois choses sur ces pays où sa carrière professionnelle lui a permis de se rendre à l'occasion et de nouer des contacts. Deux pays dont l'Europe sécularisée ne pourrait se couper sans perdre un des pôles demeurés les plus vivants de son héritage chrétien et culturel.

       Si tous les internautes qui se répandent sur les réseaux sociaux en imprécations contre l'agresseur abandonnaient leurs claviers, tablettes ou smartphones pour s'engager comme volontaires dans l'armée ukrainienne… Si les politiciens, les journalistes, les intellectuels, les artistes qui ne voient que le mal d'un côté et le bien de l'autre faisaient de même… C'est trop peu dire que le président Zelenskyï se sentirait moins seul. L'armée russe aurait tôt fait de reculer sous le poids du nombre!

       Evidemment, cela n'arrivera pas. Et quant à nos Etats, ils se contentent d'annoncer des sanctions financières, dont les populations souffriront et qui, politiquement, pourraient bien n'avoir d'autre effet que celui de rapprocher encore un peu plus Moscou de Pékin, malgré leurs nombreuses divergences. Il est aussi question de livrer aux Ukrainiens des armes qui, dans le contexte chaotique actuel, ont toutes les chances de tomber finalement entre les mains des forces russes ou dans celles des groupements paramilitaires sévissant un peu partout pour l'une ou l'autre cause. J'allais oublier: la Russie sera aussi exclue de certaines compétitions sportives internationales ainsi que… du Concours Eurovision de la chanson. Si ces heures n'étaient pas désolantes, il y aurait de quoi rire.

       Le moins grave, dans ce maelström d'aboiements sans mordre, de condamnations par les mots et d'inaction dans les faits, est qu'il avait été annoncé, il y a des semaines déjà, depuis la Maison blanche. Joe Biden, qui a amplement démontré que les habits de président sont trop grands pour lui, fit en effet savoir qu'il n'y aurait pas d'envoi de troupes américaines – et donc de l'Otan – en Ukraine en cas d'invasion. A en croire certains géostratèges, cette déclaration aurait convaincu Vladimir Poutine de passer à l'action, une telle fenêtre d'opportunité risquant de ne pas se présenter deux fois.

       Si, lors de la crise des missiles de Cuba, en 1962, John Kennedy fit reculer les Soviétiques, c'est parce qu'il avait su les persuader qu'il était résolu à répliquer, fût-ce au prix d'une troisième guerre mondiale. On peut certes estimer que dans le conflit actuel et pour en éviter l'élargissement, il vaut mieux que les Occidentaux ne s'impliquent pas directement. Mais encore fallait-il avoir l'intelligence de ne pas le dire. 

    LES "NAZIS" D'UN CÔTÉ, LES "DÉMONS" DE L'AUTRE

       Avant d'aller plus loin, et pour qu'on ne se méprenne pas sur l'intention qui sous-tend cet article, une mise au point s'impose. Comme tout le monde, j'ai espéré jusqu'au dernier moment que l'option d'une intervention armée serait écartée, au moins hors des oblasts séparatistes de Donetsk et de Louhansk. De la décision de Poutine, dont il portera la lourde responsabilité devant l'histoire, nous voyons les conséquences humaines, même s'il faut tenir compte du règne des "infox", de part et d'autre, inéluctable en cas de guerre. Je m'en voudrais d'opposer ici la froide raison à l'émotion bien compréhensible.

       L'intervention télévisée du Président de la Fédération de Russie, le 24 février dernier, contient deux ou trois passages qui ont été amplement cités et constituent, de fait, des outrances rhétoriques: "défendre les gens qui depuis huit ans sont soumis à des brimades et à un génocide de la part du régime de Kiev"; "parvenir à la démilitarisation et à la dénazification de l'Ukraine" [1]. Peu ou prou, les dirigeants ukrainiens, depuis l'indépendance, ont cédé de fait à la tentation d'ériger l'Etat sur la base d'une homogénéisation culturelle, un travers constant depuis le XIXè siècle, "siècle des nationalités". Une loi promulguée en 2017 a prévu d'imposer la langue ukrainienne dans tous les collèges et lycées, y compris là où le russe est la langue usuelle des professeurs et des élèves. Les fonctionnaires qui, dans le cadre de leur travail, s'expriment dans une autre langue que l'ukrainien, peuvent être sanctionnés. Plus grave encore est l'action de bandes ultranationalistes, néonazies pour certaines, qui s'en prennent aux russophones. Mais de là à parler d'un "génocide" et d'un pays "nazifié", il y a tout l'écart qui sépare la réalité d'un abus de langage. Ce qui s'entend parfois en face ne vaut certes guère mieux. Quand l'Eglise orthodoxe d'Ukraine autocéphale déclara son indépendance à l'égard du patriarcat de Moscou en 2019, le Président ukrainien Petro Porochenko présenta l'événement comme une grande victoire "sur les démons de Moscou, une victoire du bien sur le mal, de la lumière sur les ténèbres".

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  • Le Seigneur s'est fait mon protecteur (8e dimanche du TO)

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    Introitus Introït
    Ps. 17, 19-20  
    FACTUS est Dóminus protéctor meus, et edúxit me in latitúdinem: salvum me fecit, quóniam vóluit me. Ps. ibid., 2-3 Díligam te, Dómine, virtus mea: Dóminus firmaméntum meum, et refúgium meum, et liberátor meus. ℣. Glória Patri. Le Seigneur S'est fait mon protecteur. Il m'a retiré et mis au large; Il m'a sauvé parce qu'Il m'aimait. Ps. Je T'aimerai, Seigneur, Toi qui es ma force. Le Seigneur est mon ferme appui, mon refuge et mon libérateur. ℣. Gloire au Père.

    ajoutons y la collecte, particulièrement de circonstance :

    Da nobis, quǽsumus, Dómine, ut et mundi cursus pacífico nobis tuo órdine dirigátur, et Ecclésia tua tranquílla devotióne lætétur. Per Dóminum. Nous T'en prions, Seigneur, fais que la marche du monde se déroule pour nous dans la paix, selon Ton dessein, et que Ton Eglise goûte la joie de la tranquillité dans Ton service.
  • Guerre en Ukraine : "le seul qui en profite, c'est le diable"

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    Une dépêche de l'Agence Fides :

    EUROPE/UKRAINE - La guerre en Ukraine et la douleur des Eglises orientales : "le seul qui en profite, c'est le diable"

    26 février 2022

    Kiev (Agence Fides) - "Les guerres sont une défaite pour toutes les parties impliquées. Le seul qui s'en amuse est le diable, qui danse déjà sur la tête des cadavres, et joue avec la douleur des veuves, des orphelins et des mères en deuil". Par ces mots, Anba Raphael, Évêque copte orthodoxe à la tête du diocèse qui comprend la partie centrale du Caire, a exprimé avec une image forte et évocatrice le trouble qui traverse les dirigeants et des communautés entières des Églises orientales face au conflit en cours en Ukraine. Ces dernières années, le président russe Vladimir Poutine avait cherché à accréditer son image au Moyen-Orient en tant que défenseur des communautés chrétiennes locales. C'est l'une des raisons de la consternation unanime exprimée par les patriarches et les représentants autorisés des Eglises orientales face au conflit en Ukraine, face à une campagne militaire impliquant des peuples frères dont l'identité est intimement marquée par le christianisme de tradition byzantine orientale.

    Ces dernières années, les plus graves dissensions au sein du christianisme orthodoxe ont eu leur épicentre en Ukraine. L'affrontement qui a conduit à la scission entre le Patriarcat de Constantinople et le Patriarcat de Moscou avait dès le départ montré son lien avec les conflits fomentés par des sentiments nationalistes et des visées de domination géopolitique. Le conflit entre l'Église de Constantinople et l'Église de Moscou avait pris des formes et des tons de plus en plus graves après que le Patriarcat œcuménique de Constantinople ait accordé le 6 janvier 2018 le soi-disant " Tome d'autocéphalie " à l'Église orthodoxe ukrainienne, légitimant du point de vue canonique l'émergence d'une structure ecclésiale ukrainienne totalement soustraite à toute contrainte de subordination hiérarchique au Patriarcat de Moscou. Aujourd'hui, face à la campagne militaire lancée par la Russie sur le territoire ukrainien et aux scénarios tragiques et imprévisibles de la guerre, les paroles et les appels exprimés par les patriarches et les représentants officiels des différentes Églises orthodoxes cherchent également à guider les communautés aux prises avec une inévitable et douloureuse désorientation spirituelle.

    Le Patriarche Ilya II, Primat de l'Église orthodoxe autocéphale de Géorgie, prie pour le peuple ukrainien. "Nous savons, sur la base de l'expérience amère de la Géorgie, combien l'intégrité territoriale de chaque pays est importante", a ajouté le patriarche de la nation où, en 2008, les forces armées russes sont intervenues au motif de protéger les prérogatives d'autonomie des régions d'Ossétie et d'Abkhazie.

    Le Patriarche Daniel, Primat de l'Église orthodoxe de Roumanie, a déclaré dans des déclarations relayées par les médias qu'il avait "pris note" de la campagne militaire menée par la Russie contre "un État indépendant et souverain", et qu'il espérait que les diplomates du monde entier réactiveraient rapidement les canaux de dialogue afin de bannir le spectre de la guerre de l'Ukraine et de toute l'Europe.

    Le Patriarche œcuménique de Constantinople Bartholomée Ier, "primus inter pares" parmi les primats des Églises orthodoxes, a exprimé dans un message publié jeudi 24 février sa "profonde tristesse" pour ce qu'il a décrit comme une violation flagrante de toute notion de légitimité internationale. Bartholomée a également exprimé son soutien au peuple ukrainien et à son intention de défendre l'intégrité de sa patrie. "Nous devons prier", a ajouté le patriarche de Constantinople, "pour que notre Dieu, le Dieu d'amour et de paix, éclaire les dirigeants de la Fédération de Russie afin qu'ils comprennent les conséquences tragiques de leurs décisions et de leurs actions, qui pourraient même déclencher une guerre mondiale". L'Archevêque Ieronymos d'Athènes, chef de l'Église orthodoxe de Grèce, a exprimé des sentiments similaires de proximité spirituelle avec le peuple ukrainien.

    Le métropolite Onofry lui-même, Chef de l'Église orthodoxe ukrainienne, qui reste liée au Patriarcat de Moscou, a publié un premier message condamnant ce qu'il a appelé la campagne militaire "d'invasion" de la Russie sur le territoire ukrainien (le message a maintenant été retiré du site officiel de l'Église).

    Pour sa part, le Patriarche de Moscou et de toute la Russie, Kirill, a jusqu'à présent émis un message, publié le 24 février, dans lequel il déclare assumer la responsabilité "avec une profonde et sincère tristesse" des souffrances causées par les "événements en cours". Dans son message, le chef de l'Église orthodoxe russe ne s'étend pas sur les raisons et les responsabilités du conflit. Kirill s'exprime en tant que primat "d'une Église dont le troupeau se trouve en Russie, en Ukraine et dans d'autres pays, exprimant sa proximité avec "tous ceux qui ont été touchés par cette tragédie".

    Le Patriarche russe a appelé toutes les parties au conflit à faire "tout leur possible pour éviter les pertes civiles" et a rappelé que les peuples russe et ukrainien ont une histoire commune séculaire qui remonte au baptême de Rus' par le prince Saint Vladimir. "Je crois que cette affinité donnée par Dieu aidera à surmonter les divisions et les désaccords qui ont conduit au conflit actuel", a ajouté le Primat de l'Église orthodoxe russe, appelant chacun à apporter toute l'aide possible aux personnes qui subiront le conflit dans la chair de leur vie. (GV) (Agence Fides 26/2/2022)

  • Thibon au secours des évidences

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    Extraits du journal PRESENT du 25 février 2022 (via le Forum Catholique) :

    Entretien d'Anne Le Pape, avec M. Tremolet de Villers qui est l'auteur de la préface du livre Au secours des évidences.

    Thibon n’est-il pas le type même du non-conformiste ? Ne serait-ce que parce que, comme il le note, « l’audace authentique – celle qui comporte des risques – a changé de camp : elle est du côté du bon goût, de la moralité et du bon sens ».

    Thibon est au-delà des critères de conformiste ou non-conformiste. Ces catégories lui étaient aussi étrangères que droite ou gauche, conservateurs ou progressistes… Il était lui et cela suffisait, mais il est vrai qu’il prenait plaisir à noter qu’aujourd’hui le véritable amoureux de l’ordre vrai a des allures d’anarchiste. C’est aussi une constante historique. Antigone, que son ami Maurras appelait « la Vierge-Mère de l’Ordre », passe pour une anarchiste. Elle enfreint volontairement les lois de Créon qui est le pouvoir légitime, mais au nom des « lois supérieures qui ne sont pas écrites ». Thibon a fréquenté, avec une très simple aisance, tous les milieux, aussi libre avec les ouvriers agricoles au temps des vendanges qu’avec les académiciens, avec les jeunes gens dans la frugalité des camps de formation comme avec les princes, les rois ou les chefs d’Etat. Sa simplicité écartait toute affectation, et sa politesse était délicieuse parce qu’elle venait du cœur. Il faut dire qu’il aimait la rencontre. Il avait le don de s’intéresser aux êtres.

    Les pointes d’humour ne manquent pas. Etait-ce l’un des traits de son caractère ?

    Oui, il était drôle. Il disait volontiers : « Je n’ai pas la vanité de ce que j’ai écrit ou dit en conférence, mais j’ai la vanité de mes mots d’esprit. » Ses propos étaient ainsi émaillés de pointes et de saillies auxquelles son accent méridional et un très léger zézaiement donnaient un relief particulier. (...)

    Vous évoquez « les joies et les tourments » de cette vie. Comment se fait-il que le lecteur ressente – en tout cas à la lecture du présent volume – par-dessus tout une impression de sérénité ?

    Thibon était une âme violente, lucide et donc, parfois, au bord du désespoir. Il citait souvent la phrase de Nietzche : « Quand le scepticisme s’allie au désir, alors naît le mysticisme. » Il y avait, chez lui, une immense dose de scepticisme sur toutes les illusions, surtout quand elles sont à couleur religieuse, et ce scepticisme n’épargnait pas le scepticisme lui-même quand il considérait que l’illusion pouvait être féconde. C’est le titre de l’un de ses livres. Vous connaissez sa formule : « Deux catégories d’êtres que je ne peux pas supporter : ceux qui ne cherchent pas Dieu et ceux qui s’imaginent L’avoir trouvé », ajoutant le vers de Victor Hugo « Il est l’Inaccessible, Il est l’Inévitable ! » La quête de Dieu a été la grande aventure intérieure de Thibon et ce chemin est un chemin de Croix. La sérénité que vous ressentez à la lecture de ces billets est le fruit de cet effort qu’il s’imposait d’« écrire pour savoir ce que je pense ». L’écriture délivre du tourment, parce qu’elle permet d’entrevoir ou de cerner la vérité recherchée. Mais, comme il le disait lui-même, « chez les êtres profonds, il a plusieurs fonds. Vous pouvez jeter la sonde, elle ne remonte pas facilement ». Il avait écrit à son ami Jean Ousset : « Votre œuvre est plus que respectable, mais vous valez mieux que votre œuvre. Chez la plupart des hommes qu’on dit grands, c’est l’inverse. J’ai flairé, chez vous, sous l’affairement de Marthe, l’immobilité de Marie. » Ces mots peuvent lui être retournés. L’œuvre de Thibon est belle, mais il est plus grand que son œuvre.

    Gustave Thibon, Au secours des évidences, Billets inédits, 19 € aux Editions Mame

    Vous pouvez le commander sur Livres en Famille.

  • Les carmélites de Compiègne bientôt canonisées

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    Du National Catholic Register (Kelsey Wicks) :

    Le pape François ouvre un procès spécial pour canoniser 16 martyres carmélites de la Révolution française

    Les martyres depuis longtemps vénérées comprennent 11 religieuses, trois sœurs laïques et deux externes.

    Blessed Martyrs of Compiègne were guillotined for their faith on July 17, 1794.

    Les bienheureuses martyres de Compiègne ont été guillotinées pour leur foi le 17 juillet 1794.

    25 février 2022

    Leurs voix ont chanté depuis l'échafaud alors qu'elles allaient à la mort le 17 juillet 1794, pendant le règne de la Terreur, la période effrayante de la Révolution française qui a supervisé l'exécution d'au moins 17 000 personnes.

    À la demande des évêques de France et de l'Ordre des Carmes Déchaussés (OCD), le pape François a accepté le 22 février d'ouvrir un processus spécial connu dans l'Église catholique sous le nom de "canonisation équipollente" pour élever les 16 martyrs carmes de Compiègne sur les autels.

    La canonisation équipollente, ou "équivalente", est, comme le processus de canonisation habituel, une invocation de l'infaillibilité papale par laquelle le pape déclare qu'une personne fait partie des saints du ciel. Elle évite le processus formel de canonisation ainsi que la cérémonie, puisqu'elle se produit par la publication d'une bulle papale. 

    Une longue vénération du saint et une vertu héroïque démontrée sont toujours requises, et bien qu'aucun miracle moderne ne soit nécessaire, la renommée de miracles survenus avant ou après sa mort est prise en compte après étude par la section historique de la Congrégation pour les causes des saints. 

    Cette procédure est très rare. Le pape François a déclaré d'autres saints par canonisation équipollente, comme saint Pierre Faber et sainte Marguerite de Costello, ce que le pape Benoît XVI a également fait pour sainte Hildegarde de Bingen et que Pie XI a accordé à saint Albert le Grand.

    Parmi ces martyres, 11 religieuses, trois sœurs laïques et deux externes. 

    Inspirée par l'action spontanée de la seule novice parmi elles - et la première et la plus jeune à mourir - chacune des 16 membres du couvent carmélite de Compiègne a entonné le Laudate Dominum en montant les marches vers la guillotine. La prieure du couvent a accordé la permission solennelle de mourir à chaque sœur qui, agenouillée devant elle juste après avoir embrassé la statue de la Sainte Vierge dans ses mains, a monté les marches de l'échafaud. La prieure fut la dernière à mourir, sa voix résonnant jusqu'à ce que le métal tranche la tête et le corps.

    Leur mort a calmé la foule et, dix jours plus tard, le règne de la Terreur a lui-même été réduit au silence, un exploit pour lequel les sœurs ont offert leurs exécutions à Dieu.

    Le père John Hogan, carme profès et animateur sur EWTN, a ajouté son poids à la nouvelle de l'action du pape François sur Twitter. 

    "Ces sœurs carmélites sont restées fidèles à la foi, même si l'État exigeait qu'elles embrassent ce qui était finalement une nouvelle religion - le culte du séculier", a-t-il tweeté, ajoutant qu'il y a "de nombreux parallèles avec ce qui se passe aujourd'hui."

    Leur fête restera le 17 juillet. 

    Un plan héroïque pour mettre fin à la terreur

    Béatifiées en 1906, la fidélité des sœurs à leurs vœux et le témoignage remarquable de leur mort ont tout inspiré, des romans tels que Le Chant et l'Échafaud, au cinéma, et même un célèbre opéra intitulé Dialogue des Carmélites, inspiré du livre du même nom écrit par le célèbre romancier et essayiste catholique Georges Bernanos.

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  • Parce qu'être tant aimé, cela change tout ! (8e dimanche du temps ordinaire)

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    homélie de l'abbé Christophe Cossement pour le 8e dimanche C, archive 3 mars 2019

    Cette semaine j’ai été habité par le désir constant de vous faire part de cette grande nouvelle : nous sommes tant aimés par le Seigneur ! Ce n’est pas quelque chose d’abstrait, mais de très personnel, qui correspond à la manière dont nous sommes faits à l’intérieur.

    Chacun aspire à être aimé, à sentir qu’il compte pour quelqu’un. Comme cela change notre vie de savoir que quelqu’un pense à nous, veut notre bien autant que le sien, est prêt à investir toute sa vie pour nous ! C’est un grand cadeau de vivre cela. Et c’est une grande misère de penser que l’on n’est pas aimé. La vie, par ses épreuves, peut nous avoir conduits à cette illusion. Et il y a aussi une forme plus sournoise du non-amour : penser que l’amour est conditionnel, que nous serons aimés si nous correspondons aux attentes, mais que nous ne sommes pas dignes d’être aimés si nous ne sommes pas à la hauteur.

    Au seuil d’un nouveau carême qui nous conduira à Pâques, nous devons nous imprégner à nouveau de cette grande réalité de la foi chrétienne : nous sommes tant aimés de Dieu ! Nous sommes tant aimés, sans que nous le méritions, sans que nous soyons à la hauteur. Notre valeur ultime, c’est que nous sommes tant aimés de Dieu notre Père et que son Fils Jésus Christ est allé jusqu’à donner sa vie pour nous. Ce qui compte, c’est ce que le Seigneur pense de chacun de nous. Et il pense du bien, car il nous bénit. Bien sûr il nous interpelle aussi lorsque nous nous égarons, et il dit : reviens ! Mais c’est toujours en ne cessant jamais de nous aimer, de nous bénir, de nous désirer avec émerveillement. C’est pourquoi on commence toujours le sacrement de réconciliation en disant : « père, bénissez-moi, parce que j’ai péché ! »

    Prenons un peu de temps pour converser avec le Seigneur dans le secret de notre cœur, pour lui dire : « tu m’aimes tant ! Aide-moi à y penser ! Aide-moi à accueillir ton amour posé sur moi ! Et si cela m’est utile, fais-le moi sentir ! » Et faisons cela souvent ! C’est ainsi que nous servons Dieu et que nous l’honorons.

    Nous regarder ainsi évitera de transformer l’évangile en simple philosophie de vie et finalement en morale. Un texte comme la parabole du bon et du mauvais arbre pourrait nous engouffrer dans cette direction, être une exhortation à produire par nous-mêmes notre propre bonté. Pour éviter cela je voulais vous fortifier en vous plaçant avant toute chose sous l’amour de notre Père qui nous aime tant, et de tout le ciel qui est penché sur nous.

    Ensuite, forts de cet amour puissant de Dieu sur nous, nous allons veiller sur ce que nous laissons vivre en nous et ce que nous nourrissons comme désirs et comme pensées. C’est très important de s’examiner pour se demander : qu’est-ce que je nourris comme pensées ? Je ne parle pas des tentations, qui viennent à notre esprit de l’extérieur, mais de ce que nous entretenons volontairement en nous. Le Seigneur a mis entre nos mains le gouvernail de nos vies. Il ne veut pas que nous reportions la faute sur les autres, mais que nous choisissions nous-mêmes la lumière pour y vivre. Soyez bénis !

  • Etats-Unis : vers l'adoption de la loi sur l'avortement la plus extrême jamais votée par le Sénat américain ?

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    De Michael Warsaw, président du conseil d'administration et le directeur général du réseau catholique mondial EWTN, et l'éditeur du National Catholic Register :

    Pire que Roe !
    Le Congrès doit rejeter la loi orwellienne sur la protection de la santé des femmes.

    25 février 2022

    Avec la disparition de Roe v. Wade - la décision de la Cour suprême des États-Unis qui a légalisé l'avortement pendant les neuf mois de la grossesse il y a près de 50 ans - apparemment à portée de main, des efforts sont en cours tant par la communauté pro-vie que par le lobby radical de l'avortement pour se préparer à un monde post-Roe.  

    Alors que la plupart des actions entreprises jusqu'à présent se situent au niveau des États, le Sénat américain est sur le point de voter sur la loi trompeuse intitulée "Women's Health Protection Act". Si la vérité dans la publicité était une exigence pour nommer les projets de loi, elle s'appellerait "Loi sur l'avortement à la demande jusqu'à la naissance". 

    Les partisans de cette législation l'ont décrite comme une tentative d'inscrire Roe dans la loi fédérale. Aussi tragique que cela puisse être, la dure réalité est que ce projet de loi irait bien au-delà, en supprimant même les protections les plus élémentaires pour les femmes et leurs bébés à naître.  

    Franchement, c'est bien pire que Roe.  

    Il s'agit de la loi sur l'avortement la plus extrême jamais votée par le Sénat américain.  

    Que ferait-elle ? Ce projet de loi annulerait toutes les lois étatiques réglementant l'avortement. Cela inclut les lois des États qui limitent les avortements tardifs douloureux et les lois qui interdisent de pratiquer des avortements en raison de la race, du sexe ou de la condition de l'enfant. Elle mettrait même fin aux lois de base sur le consentement éclairé qui garantissent que les mères disposent de toutes les informations pertinentes avant de choisir un avortement.  

    Malgré les sondages qui montrent régulièrement un fort soutien - 71% des Américains et près de la moitié des Démocrates - pour des limites à l'avortement, en particulier au cours des deuxième et troisième trimestres, le Sénat avance à toute vapeur.  

    Pourtant, la vérité sur la gravité de l'avortement et ses conséquences pour l'enfant et la mère est indéniable. Chaque avortement met fin à au moins une vie et en blesse une autre.  

    Les politiciens catholiques qui défendent volontairement et avec enthousiasme la disponibilité et la pratique de l'avortement vivent à l'encontre de l'enseignement de l'Église.  

    Le Catéchisme de l'Église catholique est clair sur la nécessité de préserver la dignité de la vie (2270) : "La vie humaine doit être respectée et protégée de manière absolue dès le moment de la conception. Dès le premier instant de son existence, l'être humain doit être reconnu comme ayant les droits d'une personne - parmi lesquels figure le droit inviolable de tout être innocent à la vie." 

    Le Catéchisme décrit ensuite que ce n'est pas seulement le fait d'obtenir l'avortement qui constitue un délit grave, mais, en effet, comme expliqué en 2273, " [l]e droit inaliénable à la vie de tout individu humain innocent est un élément constitutif d'une société civile et de sa législation. ... Les droits inaliénables de la personne doivent être reconnus et respectés par la société civile et l'autorité politique. Ces droits de l'homme ne dépendent ni d'individus isolés ni de parents ; ils ne représentent pas non plus une concession faite par la société et l'État ; ils appartiennent à la nature humaine et sont inhérents à la personne en vertu de l'acte créateur dont elle est issue. Parmi ces droits fondamentaux, il convient de mentionner à cet égard le droit de tout être humain à la vie et à l'intégrité physique, depuis sa conception jusqu'à sa mort."  

    Pourrait-on être plus clair ? Notre Saint-Père, le pape François, a été sans équivoque sur le mal de l'avortement, le comparant à l'équivalent "à mains blanches" des programmes eugéniques nazis et aux personnes qui engagent un tueur à gages "pour résoudre un problème". On ne peut pas être plus clair. 

    Pourtant, malgré les vifs reproches adressés à la "culture du jetable" par le pape François lui-même, beaucoup trop de politiciens catholiques - et d'autres - continuent de poursuivre des politiques et des programmes politiques qui portent atteinte à la dignité fondamentale de la personne humaine.  

    Dans un message émouvant adressé aux Nations Unies il y a moins de deux ans, le pape François a déclaré que "[a]u cœur de cette "culture du jetable" se trouve un manque flagrant de respect pour la dignité humaine, la promotion d'idéologies ayant une compréhension réductrice de la personne humaine, un déni de l'universalité des droits humains fondamentaux, et une soif de pouvoir et de contrôle absolus qui est répandue dans la société d'aujourd'hui. Appelons cela pour ce que c'est : une attaque contre l'humanité elle-même". Amen.  

    Le cœur du programme du lobby de l'avortement n'est pas seulement une dévalorisation totale de la dignité de toute vie humaine, c'est aussi l'opposition entre les mères et leurs enfants, ce qui renverse la compréhension de la relation humaine la plus fondamentale. Il est tout à fait faux de prétendre que les enfants sont un obstacle à l'épanouissement des femmes, que la seule solution à une grossesse inattendue est l'avortement et que les bébés "non désirés" sont mieux morts. Les catholiques et les personnes pro-vie doivent s'unir pour dissiper avec force ces mythes.   

    Que devons-nous faire à partir de là ? Pour commencer, nous devons résister à ce projet de loi spécifique et à toutes ses itérations ultérieures, et nous devons demander des comptes aux politiciens qui prétendent être catholiques mais qui soutiennent une législation aussi horrible.  

    Mais construire une culture de la vie ne consiste pas seulement à s'opposer à des politiques mortelles. Il s'agit de montrer comment l'Église soutient les femmes et leurs bébés dès la conception, avec les ressources et les outils nécessaires pour aider les mères à prendre soin de leurs bébés - et à prospérer.  

    Le cardinal Timothy Dolan de New York, président du Comité pour la liberté religieuse de l'USCCB, et l'archevêque William Lori de Baltimore, président du Comité pour les activités en faveur de la vie de l'USCCB, ont envoyé une lettre aux sénateurs cette semaine, avant le vote, qui, je crois, fournit une feuille de route aux catholiques américains à la recherche d'un leadership audacieux. 

    Dans une section particulièrement mémorable, ils écrivent : "Répondre aux besoins des femmes en promouvant l'avortement électif financé par les contribuables, comme le ferait ce projet de loi, est un manquement à l'amour et au service des femmes. Offrir des avortements gratuits ou à faible coût, au lieu des ressources nécessaires pour prendre soin de son enfant, n'est pas un 'choix' mais une coercition. Cela signifie à une mère dans le besoin qu'il n'y a aucun espoir pour elle ou son enfant et perpétue les injustices qui poussent les mères à mettre fin à la vie de leurs enfants. En tant que nation construite sur la reconnaissance que chaque être humain est doté par son Créateur des droits inaliénables à la vie, à la liberté et à la poursuite du bonheur, nous devons rejeter ce projet de loi et adopter une politique publique qui respecte pleinement et facilite ces droits et les besoins de la mère et de l'enfant." Encore une fois, je dis amen.  

    Nous sommes à un tournant critique dans notre lutte pour protéger la vie. Nous ne pouvons pas faiblir. Nous ne pouvons pas permettre que tous nos progrès soient anéantis. Cette législation doit être rejetée - pour le bien de l'humanité.

    Que Dieu vous bénisse.

  • Crise ukrainienne, quelques repères :

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    De Riccardo Cascioli sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    Crise ukrainienne, quelques repères :

    25-02-2022

    Avec le début de l'invasion russe de l'Ukraine, l'affrontement entre "supporters" a commencé ponctuellement : pro- ou anti-Poutine, pro-russe ou pro-ukrainien. Il s'agit là d'une manière réductrice et déformée d'appréhender la réalité. Nous proposons donc un certain nombre de lignes directrices pour juger ce qui se passe, en partant de l'inquiétude pour les personnes impliquées malgré elles et qui paient cher la guerre par la mort et la souffrance.

    Avec le début de l'invasion russe en Ukraine, l'affrontement entre les "supporters" a ponctuellement commencé : pour ou contre Poutine, pro-russe ou pro-ukrainien, il n'y a pas de place pour des positions plus articulées, pour des raisonnements qui vont au-delà de "Poutine est le nouvel Hitler" ou "Poutine, envahit l'Europe". Et évidemment, la Nuova Bussola Quotidiana est aussi mesurée par beaucoup à cette aune, anti-Poutine ou pro-Poutine selon les articles. Mais, comme dans le cas de la pandémie, nous ne sommes pas intéressés à nous rallier à une faction quelconque ; nous essayons plutôt d'aller au fond des événements en utilisant les critères que l'Église nous enseigne, combinés à la connaissance de ce qui se passe sur le terrain.

    Essayons donc d'expliquer une fois de plus quelques points clés qui nous guident dans notre jugement et qui, dans une large mesure, dépassent également la crise ukrainienne.

    1. La guerre est un mal. Il peut parfois être nécessaire de se défendre, mais le recours à la guerre pour résoudre des différends les aggrave toujours. Il suffit de regarder ce qui s'est passé dans le monde au cours des dernières décennies pour s'en faire une idée. Il y a deux jours, nous avons rappelé l'affirmation du Pape Pie XII "rien n'est perdu avec la paix, tout peut être perdu avec la guerre", ainsi que la belle lettre du Métropolite Antonij qui décrit bien la profondeur avec laquelle un chrétien est appelé à juger la guerre, ou l'injustice, et comment donc l'arme que nous sommes tous appelés à utiliser est cette "prière qui ne nous permet plus de vivre sur le néant et la futilité". C'est dire que la paix dépend avant tout de notre conversion. Il est bon de relire la lettre du métropolite Antonij dans son intégralité ; elle nous aide certainement à comprendre ce que signifie regarder la réalité avec les yeux de Dieu.

    Parfois, en lisant de nombreux commentaires, on a l'impression que nous regardons la crise ukrainienne, l'affrontement entre la Russie et l'Occident, comme si nous jouions à un jeu de Risk, et que cela ne concerne pas les personnes de chair et de sang, qui meurent et souffrent dans la guerre, comme dans toute guerre. Nous devrions écouter davantage les cris de ces personnes avant de faire des déclarations irréfléchies. Et les chefs des nations portent toute la responsabilité de déclencher les guerres, de les provoquer par des choix politiques hasardeux, de ne pas déployer toutes les armes diplomatiques pour les éviter.

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  • Peut-on vivre comme si Dieu n'existait pas ?

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    De RCF :

    Vivre "comme si Dieu n’existait pas"

    PEUT-ON VIVRE SANS DIEU ? UNE LECTURE DU PSAUME 13 Durée: 29 min

    Peut-on vivre sans Dieu ? En 1988, Jean Paul II observait que beaucoup de nos contemporains vivent "comme s'il n'existait pas" et passent à côté de l'idée de Dieu. Pourtant, rien n’a remplacé la question de Dieu, note le philosophe et théologien, Alphonse Vanderheyde : "Il a été chassé de nos vies, mais qu’est-ce qui le remplace aujourd’hui ?"

    Le paradoxe de notre société sans Dieu mais obsédée par les religions

    La pratique religieuse baisse dans notre société déchristianisée. Pourtant, il ne se passe pas un jour sans qu’on parle des religions. Comment expliquer ce paradoxe ? "Il est normal de parler des religions, notamment de la religion chrétienne, estime le philosophe et théologien Alphonse Vanderheyde, parce que l’Europe a été façonnée par le christianisme pendant 20 siècles donc ça laisse des traces."

    Pour autant, si "dans la vie de tous les jours, les gens n’éprouvent pas le besoin de célébrer la foi : c’est une question de pratique religieuse mais ce n’est pas une question de refuser Dieu", relève le philosophe. Délaisser la pratique religieuse ce n’est donc pas abandonner une quête de sens. Si l’on "s’est éloignés de la religion chrétienne", il peut rester l’idée d’un "Dieu invisible et caché, qu’on ne voit pas mais dont on parle sans cesse", comme disait Pascal.

    Est-ce une folie de croire en Dieu ou de passer à côté de l'idée de Dieu ?

    La question de Dieu a toujours été "problématique", rappelle le théologien. Aujourd'hui comme il y a plus de 2.000, l'homme a tendance à oublier Dieu. C'est ce que montre le Psaume 13, qui nous invite précisément à ne pas nous couper de lui. 

    « Dans son cœur le fou déclare : "Pas de Dieu !" Tout est corrompu, abominable, pas un homme de bien ! Des cieux, le Seigneur se penche vers les fils d'Adam pour voir s'il en est un de sensé, un qui cherche Dieu. Tous, ils sont dévoyés ; tous ensemble, pervertis : pas un homme de bien, pas même un seul ! » (Ps 13, 1-3)*

    Est-ce une folie de croire en Dieu ? A l'époque des Psaumes, c'était une folie de ne pas y croire ! "Aujourd’hui on est coupés de Dieu mais on ne le sait pas, c’est peut-être ça la folie, on n’a pas conscience de cela", selon Alphonse Vanderheyde. Déjà, en 1988, Jean Paul II observait qu’il y a "beaucoup de personnes qui vivent comme si Dieu n’existait pas et qui se situent en dehors de la problématique foi - non-croyance, Dieu ayant comme disparu de leur horizon existentiel" (Discours à l'assemblée plénière du secrétariat pour les non-croyants, le 5 mars 1988). Ce qu’il voulait nous dire c’est que beaucoup de nos contemporains "passent à côté de la question de Dieu", explique le philosophe. 

    Rien n’a remplacé la question de Dieu, de ce Dieu chrétien, il a été chassé de nos vies, mais qu’est-ce qui le remplace aujourd’hui ?

    L’homme, qui a pris la place de Dieu

    "On ne comprend absolument rien à la civilisation moderne si l'on n'admet pas tout d'abord qu'elle est une conspiration universelle contre toute espèce de vie intérieure", écrit Bernanos ("La France contre les robots", 1944) Pour Alphonse Vanderheyde, ce qui "manque dans ce monde" c’est la vie intérieure. "Où est le silence, le recul, la retraite ?" 

    Dans nos sociétés matérialistes ultra connectées, on a l’impression de "tout savoir, de tout contrôler", on a "l’illusion d’un grand pouvoir". Pour Alphonse Vanderheyde, "rien n’a remplacé la question de Dieu, de ce Dieu chrétien". "Il a été chassé de nos vies mais qu’est-ce qui le remplace aujourd’hui ?"


    Spécialiste de Nietzsche et de saint Augustin,  Alphonse Vanderheyde est l'auteur du livre "Les acquis de la mort de l'homme", tomes I et II (éd. Connaissances et savoirs, 2017 et 2020).

    * Source : AELF