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  • Ouverture du synode : l'homélie du pape

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    Homélie du pape François (10 octobre) (source)

    Un homme riche va à la rencontre de Jésus alors qu’il « se met en route » (Mc 10, 17). Souvent, les Evangiles nous montrent Jésus « sur la route », marchant aux côtés de l’homme, à l’écoute des questions qui habitent et agitent son cœur. Il nous révèle ainsi que Dieu n’habite pas les lieux aseptisés, les lieux tranquilles, loin du réel, mais qu’il chemine avec nous et nous rejoint là où nous sommes, sur les sentiers souvent ardus de la vie. En ouvrant aujourd’hui le parcours synodal, commençons par tous nous demander – Pape, évêques, prêtres, religieux et religieuses, frères et sœurs laïcs –: nous, communauté chrétienne, incarnons-nous le style de Dieu, qui chemine dans l’histoire et partage les défis de l’humanité ? Sommes-nous disposés à vivre l’aventure du cheminement ou, par peur de l’inconnu, nous réfugions-nous dans les excuses du « cela ne sert à rien » ou du « on a toujours fait ainsi » ?

    « Faire Synode » signifie marcher sur la même route, marcher ensemble. Regardons Jésus sur le chemin, qui rencontre d’abord l’homme riche, puis écoute ses questions, et enfin l’aide à discerner ce qu’il faut faire pour avoir la Vie éternelle. Rencontrer, écouter, discerner : trois verbes du Synode sur lesquels je voudrais m’attarder.

    Rencontrer. L’Evangile s’ouvre par le récit d’une rencontre. Un homme va à la rencontre de Jésus, s’agenouille devant lui, et pose une question décisive : « Bon Maître, que dois-je faire pour avoir la Vie éternelle ? » (v. 17) Une demande aussi importante réclame de l’attention, du temps, de la disponibilité à rencontrer l’autre et à se laisser interpeller par son inquiétude. De fait, le Seigneur ne se met pas à distance, il ne se montre pas agacé ou dérangé ; au contraire, il s’arrête avec lui. Il est disponible à la rencontre. Rien ne le laisse indifférent, tout le passionne. Rencontrer les visages, croiser les regards, partager l’histoire de chacun : voilà la proximité de Jésus. Il sait qu’une rencontre peut changer une vie. Et l’Evangile est parsemé de ces rencontres avec le Christ qui relèvent et guérissent. Jésus n’était pas pressé, il ne regardait pas sa montre pour terminer la rencontre en avance. Il était toujours au service de la personne qu’il rencontrait, pour l’écouter.

    En commençant ce parcours, nous sommes aussi appelés à devenir experts dans l’art de la rencontre. Non pas dans l’organisation d’évènements, ou dans la réflexion théorique sur des problèmes, mais avant tout dans le fait de prendre le temps de rencontrer le Seigneur, et de favoriser la rencontre entre nous. Un temps pour donner de la place à la prière, à l’adoration – cette prière que nous négligeons tant : adorer, faire place à l’adoration –, à ce que l’Esprit veut dire à l’Eglise ; un temps pour se tourner vers le visage et la parole de l’autre, pour la rencontre en tête à tête, pour se laisser toucher par les questionnements des sœurs et des frères, pour s’aider mutuellement afin de nous enrichir de la diversité des charismes, des vocations et des ministères. Chaque rencontre – nous le savons bien –, demande de l’ouverture, du courage, de la disponibilité à se laisser interpeller par le visage et l’histoire de l’autre. Même si nous préférons parfois nous abriter dans des relations formelles ou porter un masque de circonstance – l’esprit clérical ou de cour : je suis plus monsieur l’abbé que père –, la rencontre nous transforme et nous suggère souvent de nouveaux chemin que nous n’avions pas imaginés parcourir. Aujourd’hui, après l’Angélus, je vais recevoir un groupe de gens de la rue, qui se sont simplement rassemblés parce qu’il y a un groupe de personnes qui va les écouter, seulement pour les écouter. Et de l’écoute, ils ont réussi à se mettre à marcher. L’écoute. C’est souvent ainsi que Dieu nous indique la route à suivre, en nous faisant sortir de nos routines fatiguées. Tout change lorsque nous sommes capables de vraies rencontres avec lui et entre nous. Sans formalismes, sans prétextes, sans calcul.

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  • D'après une étude du Pew Research Center, la plupart des catholiques n'ont pas entendu parler des mesures concernant la messe traditionnelle, tandis que le pape François reste très populaire

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    De Kevin J. Jones sur le National Catholic Register :

    Nouvelle étude Pew Research : Les catholiques pratiquants désapprouvent les limites imposées à la messe traditionnelle en latin, mais le pape François reste populaire.

    L'enquête du Pew Research Center a été menée du 20 au 26 septembre auprès de 6 485 adultes américains, dont 1 374 sont catholiques, dans le cadre de l'American Trends Panel du Pew.

    11 octobre 2021

    WASHINGTON - Les restrictions du pape François sur la messe traditionnelle en latin semblent être impopulaires parmi les catholiques pratiquant régulièrement, mais la plupart des catholiques américains n'ont même pas entendu parler de ces changements, rapporte un sondage.

    "Les catholiques qui assistent à la messe chaque semaine sont à la fois plus susceptibles d'être au courant des nouvelles restrictions et plus enclins à s'y opposer que les catholiques qui y assistent moins fréquemment", a déclaré le Pew Research Center, qui a réalisé l'enquête, le 7 octobre.

    Environ 58 % des catholiques qui assistent à la messe chaque semaine ont entendu parler des restrictions. Les participants réguliers à la messe étaient les plus sceptiques à l'égard de la décision du pape. Parmi eux, 29 % désapprouvent les nouvelles restrictions, 11 % les approuvent et 17 % sont sans opinion. Toutefois, 42 % n'avaient pas entendu parler de ces changements.

    Le 16 juillet, dans Traditionis custodes, le pape François a publié des règles donnant à un évêque la "compétence exclusive" pour autoriser la messe traditionnelle en latin dans son diocèse. Les évêques ayant des groupes célébrant cette forme de liturgie dans leur diocèse doivent s'assurer que ces groupes ne nient pas la validité du concile Vatican II. Ce concile, tenu dans les années 1960, a précédé des changements majeurs dans la liturgie catholique romaine. Ces changements ont été codifiés en 1970 avec le Missel romain de saint Paul VI, le missel utilisé dans la plupart des paroisses catholiques en langues vernaculaires.

    Les restrictions imposées à la messe traditionnelle en latin constituent une rupture avec la pratique établie dans une lettre apostolique de Benoît XVI de 2007, Summorum Pontificum, qui avait reconnu le droit de tous les prêtres à offrir la messe selon le Missel romain de 1962, promulgué par saint Jean XXIII.

    Dans l'ensemble, environ deux tiers des catholiques ont déclaré à Pew qu'ils n'avaient "rien entendu du tout" au sujet des changements apportés par le pape François, 28% en avaient entendu "seulement un peu", tandis que 7% en avaient entendu "beaucoup". Dans l'ensemble, 9% ont approuvé, 12% ont désapprouvé et 14% ont refusé de répondre.

    Les catholiques qui assistent à la messe tous les mois ou tous les ans sont légèrement favorables aux nouvelles restrictions plutôt que de s'y opposer. Les opinions des répondants ne semblent pas différer de manière significative selon l'âge. Outre la pratique religieuse, l'opinion des catholiques à l'égard des restrictions concernant la messe traditionnelle en latin varie selon les partis.

    Parmi les catholiques républicains ou de tendance républicaine, seuls 4% ont approuvé la décision du pape, tandis que 20% l'ont désapprouvée. Quinze autres pour cent n'avaient pas d'opinion, tandis que 61 % n'avaient pas entendu parler de ce changement. En revanche, 13 % des catholiques démocrates ou ayant tendance à l'être ont soutenu la décision, 6 % s'y sont opposés, 13 % n'avaient pas d'opinion et 68 % n'en avaient pas entendu parler.

    Le pape François a déclaré qu'il avait émis ces restrictions sur la messe traditionnelle en latin "pour défendre l'unité du Corps du Christ", en disant : "Je suis contraint de révoquer la faculté accordée par mes prédécesseurs." Il a déclaré que la permission de célébrer cette forme de liturgie avait conduit à un "usage déformé", contraire aux intentions qui l'avaient autorisée.

    En réponse à l'action papale, certains évêques ont déclaré que les prêtres pouvaient continuer à offrir la messe traditionnelle en latin dans leurs diocèses, tandis que d'autres l'ont interdite. D'autres encore ont déclaré qu'ils avaient besoin de plus de temps pour réfléchir à leur réponse.

    Les laïcs et le clergé qui soutiennent la Messe latine traditionnelle ont eu leurs propres réactions.

    Joseph Shaw, président de la Latin Mass Society of England and Wales, a déclaré à CNA que de nombreux prêtres et laïcs catholiques se sont efforcés de combiner un intérêt pour la messe latine traditionnelle avec "une loyauté et une affection sincères pour la hiérarchie et le Saint-Père". Il a déclaré qu'ils ont été "déçus par ce document".

    Le cardinal Raymond Burke, ancien préfet de la Signature apostolique, a déclaré au National Catholic Register que le texte était "marqué par une certaine dureté" à l'égard de ceux qui assistent aux messes de forme extraordinaire.

    Ross Douthat, chroniqueur au New York Times, s'est également montré critique, opposant cette action à l'accent mis par François sur l'accompagnement des personnes : "Accompagnement pour certains, étranglement lent de leurs rites pour d'autres".

    On ne sait pas exactement combien de paroisses célébrant la messe traditionnelle en latin seront touchées par les nouvelles limites imposées par le pape, ni comment ces limites affecteront le clergé diocésain et les laïcs qui cherchent à célébrer la messe traditionnelle en latin à l'avenir. Les paroisses catholiques qui célèbrent cette messe constituent une petite minorité. En date du 8 octobre, le site Web Latin Mass Directory répertoriait 662 lieux de célébration aux États-Unis. En comparaison, il y a plus de 16 700 paroisses aux États-Unis, selon le Center for Applied Research in the Apostolate.

    L'enquête de Pew a également demandé aux personnes interrogées si elles avaient une opinion favorable ou défavorable du pape François.

    L'opinion des catholiques américains sur le pape oscille autour de 83 %, les catholiques qui vont à la messe tous les mois ou tous les ans étant légèrement plus favorables au pape François. Les catholiques démocrates ou de tendance démocrate ont approuvé le pape à 91 %, contre 71 % pour les républicains ou les sympathisants républicains. Dans l'ensemble, seuls 14 % des catholiques ont une opinion défavorable du pape.

    Cependant, 49% des catholiques républicains ou d'obédience républicaine ont décrit le pape comme trop libéral. Seuls 30% de l'ensemble des catholiques et 16% des catholiques démocrates ou d'obédience démocrate sont de cet avis.

    De fortes majorités de répondants catholiques ont tendance à être d'accord pour décrire le Pape François comme compatissant, humble et ouvert d'esprit, et ont tendance à rejeter l'idée de le décrire comme déconnecté ou naïf. Cependant, seulement 52% des personnes interrogées disent qu'il est en bonne santé physique, et les répondants républicains ou d'obédience républicaine ont tendance à être moins positifs dans leur description du Pape.

    Les catholiques américains ont tendance à être plus favorables au pape François que l'ensemble des Américains. Seulement 60 % des personnes interrogées aux États-Unis ont une opinion favorable du souverain pontife, tandis que 28 % ont une opinion défavorable.

    L'enquête du Pew Research Center a été menée du 20 au 26 septembre auprès de 6 485 adultes américains, dont 1 374 sont catholiques, dans le cadre de l'American Trends Panel de Pew. Pew précise que le sondage est pondéré de manière à être représentatif de la population adulte américaine par sexe, race, ethnie, parti politique, éducation, appartenance religieuse et autres catégories.

    Le sondage revendique une marge d'erreur de plus ou moins 1,9 points de pourcentage pour tous les Américains, de plus ou moins 4,3 points de pourcentage pour tous les catholiques, et de plus ou moins 8,4 points de pourcentage pour les catholiques qui assistent à la messe au moins une fois par semaine.

  • Se faire tatouer ?

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     9/10/2021

    On ne les avait pas vu arriver, les nouveaux candidats au tatouage… Eh oui, le tatouage s’est sérieusement embourgeoisé et démocratisé à la fois ; il fallait le faire. Tu peux être ni taulard, ni motard, ni marin, ni polynésien, et te prendre à rêver devant la vitrine d’Eurotatoo, tatoueur dans le 16e arrondissement de Paris. Guirlandes de fleurs et fée clochette pour les filles, barbelés et black panther pour… euh, les filles aussi ! Curieusement, les hommes traversent moins allègrement la « barrière des genres » : un papillon sur le biceps ? Visiblement, ça fait trop femmelette.

    Une histoire ancienne et lourde

    Pourtant le tatouage traîne avec lui une histoire assez lourde. D’ailleurs, les chrétiens en ont été peu adeptes. Dès l’Antiquité, on tatoue au fer rouge le bétail et les esclaves pour les marquer du sceau de leur propriétaire. L’Égypte ancienne le réserve aux femmes, sa signification est érotique et religieuse, sorte de dédicace gravée sur la cuisse par les dieux de la procréation. Il a été souvent contraint et punitif : les prisonniers se voient marqués d’un matricule. Il entérine aussi l’allégeance à une divinité païenne, l’appartenance à un groupe… ou la rupture avec le milieu d’origine.

    Ou alors, il est juste là pour faire joli. Mais comme il est voué à faire joli très très longtemps, son choix n’est pas laissé au hasard, et toute la symbolique que l’on croyait périmée reprend le dessus.

    L'expression manifeste d'une intériorité

    Au fond, si je veux un tatoo, c’est pour qu’un peu de mon intériorité apparaisse visiblement sur mon corps. Par ce dessin sur la peau, celui que je pense être, que je veux être, ce à quoi je crois, se trouvera affirmé, exposé et manifesté extérieurement. Le tatouage a pour intention d’établir une unité, une continuité entre l’intérieur et l’extérieur. C’est plutôt un beau projet… Voilà pourquoi la nouvelle candidate au tatouage peut aussi être une fille catholique, qui choisit une croix de Jérusalem, ou le noun des chrétiens d’Orient.

    Oui, mais… Il est en fait paradoxalement l’expression d’une vision dualiste de la personne : mon âme serait une réalité indépendante du corps –il m’appartiendrait alors de créer le lien, de marquer mon corps pour qu’enfin l’âme apparaisse et que soit visible ce que je suis vraiment ?

    Face à un candidat au tatouage, c’est bien de cette vision du corps qu’il faut discuter. Car en réalité le corps est déjà en quelque sorte la face visible de l’âme. Ton corps n’est pas un bidule étranger à apprivoiser, ton corps c’est toi. Quand je te prends dans mes bras, c’est bien toi que j’embrasse et dont je réchauffe le cœur, il n’y a pas un deuxième toi, une sorte de plan B caché derrière tout ça. Ton corps, tes bras, ta voix se suffisent à eux-mêmes pour exprimer ta seule appartenance, ta filiation au Dieu vivant et libérateur qui, par le baptême, a laissé sur toute ta personne une empreinte éternelle. 

  • Assiste-t-on à un alignement des comportements dans l’Église sur la pensée woke ?

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    De l'abbé Jean-Marie Perrot sur Res Novae :

    Comportements ecclésiastiques et idéologies déconstructivistes

    Assiste-t-on peu à peu, bien qu’avec une récente accélération, à un alignement des comportements dans l’Église sur la plus radicale des idéologies déconstructivistes de notre temps, à savoir la pensée woke, la cancel culture ? Par ces termes, on désigne de manière commode des analyses intellectuelles et un militantisme qui entendent lutter contre des formes de racisme, d’homophobie, etc., déclarés structurels, c’est-à-dire contre le patriarcat occidental blanc sous toutes ses formes ; le combat pouvant et, à certains égards, devant passer par la disparition sociale des personnes qui le perpétuent et qui, par-là, empêchent l’avènement d’une société apaisée, ouverte et inclusive.

    L’exemplaire cas James Alison

    Un livre récemment traduit en français en porte clairement la marque. Son titre est un programme : La foi au-delà du ressentiment. Fragments catholiques et gays (éditions du Cerf, 2021). Son auteur ne l’est pas moins : James Alison, issu d’une famille anglicane, s’étant converti au catholicisme à l’âge de 18 ans, entra chez les dominicains et devint prêtre en 1988. A la fin de la décennie suivante, il fut suspendu de toute fonction sacerdotale (suspens a divinis) en raison d’une vie ouvertement homosexuelle. En 2017, le 2 juillet, il reçut un appel téléphonique personnel de François qui lui déclara : « Je veux que vous marchiez avec une profonde liberté intérieure, à la suite de l’Esprit de Jésus. Et je vous donne le pouvoir des clés. Est-ce que vous comprenez ? Je vous donne le pouvoir des clés. ».

    En ouverture de son ouvrage, James Alison pose, au nom de la vérité de la foi telle qu’il la présente, une affirmation radicale : « Je n’ai jamais associé le catholicisme à la grande annihilation de l’être dont le monde monothéiste a marqué le désir homosexuel, même s’il s’est plié à ces forces d’annihilation, y a succombé et les a institutionnalisées, même s’il n’a pas été assez courageux pour y résister comme il l’aurait dû. » (p.28) Le hiatus exprimé entre monothéisme et foi chrétienne pourrait intriguer. En fait, en disciple revendiqué de René Girard, James Alison pense la mort de Jésus comme la dénonciation par la victime des schémas sacrificiels qui s’efforcent de réguler les sociétés humaines, prises dans la spirale mortifère des désirs mimétiques. Il découle de celle-ci une violence indifférenciée, de tous contre tous, qui, quand elle s’est exacerbée, demande que la communauté soit réconciliée ; cela se fait autour d’un bouc émissaire, de sa mort, sanglante ou non d’ailleurs. A certains égards, selon René Girard, Jésus fut l’un d’eux. Toutefois, par la liberté qui fut la sienne, par le fait que le récit de sa mort est écrit, non par les bourreaux, mais par ses disciples, Jésus dénonce la fausseté du procédé victimaire et dès lors rend possible une vraie fraternité.

    Selon James Alison, l’évolution des sociétés a conduit l’Église, surtout depuis l’accès de Bergoglio au siège de Pierre, à poser un regard différent sur les personnes homosexuelles. Le pape François, notamment par son « qui suis-je pour juger ? », a dénoncé l’évidence de l’exclusion des LGBT+ ; plus encore, il porte notre regard vers la rigidité des juges et des persécuteurs pour désigner la responsabilité de la situation. Ceci permet de plus librement repenser le récit théologique et moral sur le désordre sexuel, de le déconstruire, en remontant à la création et à la chute originelle ; sans pour autant essayer d’argumenter et de convaincre, car il s’agit moins de réfuter des arguments faux que de dévoiler un système d’oppression : cette mise au jour, à nu, suffit à lui retirer sa légitimité, bientôt ses forces. Toutefois, il convient, selon James Alison toujours, de ne pas tomber dans le ressentiment et de renverser le processus victimaire contre tel ou tel tenant d’une morale conservatrice. Car ce qui est en question, ce n’est pas cette personne, mais, dans l’Église, « un système hypocrite de couverture et d’expulsion » (p.62).

    L’inclusion des exclus

    James Alison n’est pas, nous le croyons, un cas isolé. Sa pensée consonne avec des paroles et des attitudes plus institutionnelles. Évidemment, les choses ne sont pas dites aussi franchement. Pour autant, un profond renouvellement de la conception des frontières de l’Église est opéré actuellement, et il s’avère inquiétant en ce qu’il se dirige dans cette direction.

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  • Le synode sur la synodalité : un pari risqué ?

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    De Gérard Leclerc sur France Catholique :

    Pourquoi le pape veut un synode

    jeudi 23 septembre 2021

    Conformément à la volonté du pape, l’Église tout entière est invitée à entrer dans une démarche synodale. Dimanche 10 octobre, c’est depuis Rome que sera initié ce mouvement, auquel se joindront, dès le dimanche suivant, tous les diocèses du monde autour de leurs évêques. Le caractère inédit d’une telle démarche réclame quelques explications. On se souvient qu’à la suite du concile, Paul VI avait décidé la convocation régulière d’assemblées synodales, réunissant les seuls représentants de toutes les conférences épiscopales. Il s’agissait de réfléchir ensemble sur un thème déterminant pour l’Église, en laissant au pape le soin d’en reprendre les résultats dans un document approfondi. C’est ainsi qu’en 1975 Paul VI avait publié Evangelium nuntiandi, un texte qui avait fait date, en énonçant les conditions de l’évangélisation dans le monde contemporain.

    L’intention de François est cette fois d’élargir cette perspective synodale – où, selon l’étymologie, il s’agit de faire route ensemble – pour y associer le peuple fidèle dans sa totalité. On conçoit l’ambition du projet, puisque la consultation envisagée ne concerne pas seulement ce qu’on appelait autrefois le laïcat engagé, mais tous les catholiques de nos paroisses. L’expérience est nouvelle, puisque les fidèles sont invités à partager les soucis de toute l’Église. Et le pape d’insister sur la spécificité d’une entreprise qui est d’abord de nature spirituelle et, pourrait-on dire, charismatique. Car il s’agit bien de mettre en valeur les charismes, c’est-à-dire les dons des baptisés investis de la grâce divine : « Il ne s’agit pas de récolter des opinions, mais d’écouter l’Esprit, comme on le trouve dans le livre de l’Apocalypse. “Quiconque a des oreilles, qu’il entende ce que l’Esprit dit aux Églises” (Ap 2,7). (…) Il s’agit d’entendre la voix de Dieu, de saisir sa présence, d’accepter son passage et son souffle de vie. Il est arrivé au prophète Élie de découvrir que Dieu est toujours le Dieu des surprises, même dans la façon dont il passe et dont il se fait entendre.  »

    Les risques de subversion

    Pour ses fidèles diocésains de Rome, le pape a entrepris une relecture des Actes des apôtres, pour montrer comment cette écoute de l’Esprit Saint inspirait la naissance et le développement des premières communautés chrétiennes. On mesure ainsi l’ambition de cette mobilisation, qui requiert une adhésion profonde des cœurs. C’est assez dire que l’intention du pape suppose des conditions singulières, à l’opposé des habitudes intellectuelles sur les réseaux sociaux, faites de polémiques clivantes.

    On mesure aussi les risques du projet, avec le danger d’introduction de pratiques politiques et d’utilisation sur le terrain des techniques de manipulation de groupe. On ne peut ignorer non plus les intentions de subversion de la doctrine et de la morale de certains groupes, qui avouent leurs orientations idéologiques en prenant prétexte de plusieurs intentions réformatrices du pontificat. C’est pourquoi on observera avec attention les débuts de cette expérience nouvelle, pour voir comment sont mises en œuvre les bonnes dispositions sur lesquelles le pape fonde ses espoirs. Sera-ce dans le sens d’une avancée spirituelle du peuple chrétien, qui démentirait toute instrumentalisation idéologique ?

  • Le catholicisme a-t-il encore un avenir en France ? Une émission avec Rémi Brague et Guillaume Cuchet

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    Sur France Culture :

    Alain Finkielkraut s'entretient avec le philosophe et historien de la philosophie, Rémi Brague, et Guillaume Cuchet, professeur d’histoire contemporaine et auteur de l'essai Le catholicisme a-t-il encore de l’avenir en France ?

    Quand un tiers des enfants seulement sont désormais baptisés en France, et que le taux de pratique dominicale avoisine les 2 %, le catholicisme d'aujourd'hui n’est décidément plus ce qu’il était hier.

    Pour écouter, accéder au site web de l'émission 

  • "Dieu, la science, les preuves" : le livre qui bouleverse nos certitudes

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    Nous évoquions hier la parution de ce livre.

    De Philippe Oswald sur La Sélection du Jour :

    Quand la science croit en Dieu, le livre qui bouleverse nos certitudes

    « Dieu, la science, les preuves » : l'aube d'une révolution ?

    « Un peu de science éloigne de Dieu, mais beaucoup y ramène » : cet adage aurait pu servir d’exergue au livre-événement de Michel-Yves Bolloré et Olivier Bonnassies : « Dieu, la science, les preuves » (éditions Guy Trédaniel), qui sera en librairie le 13 octobre prochain. « Événement » n’est pas trop fort : c’est « le livre qui bouleverse nos certitudes » titre Le Figaro Magazine qui lui consacre sa « une » et son dossier de la semaine (en lien ci-dessous).

    Les certitudes ainsi bousculées sont anciennes et ont mal vieilli : elles remontent au scientisme qui n’a cessé de croître du XVIe au XIXe siècle. De Copernic à Freud en passant par Galilée, Laplace et Darwin, le développement des sciences a mis la question de l’existence de Dieu entre parenthèses : « Je n’ai pas besoin de cette hypothèse » disait ainsi Laplace à Napoléon. Le courant de pensée matérialiste athée s’est appuyé sur les succès scientifiques pour exercer en Occident une domination croissante et il se prolonge jusqu’à nos jours avec le transhumanisme qui prétend assurer le salut de l’humanité par la technoscience.

    Mais voilà que ce scientisme tout-puissant auto-proclamé est battu en brèche … par la science elle-même ! Celle-ci s’est comme retournée au cours du XXe siècle, avec une série d'avancées prodigieuses : les découvertes de la thermodynamique, de la Relativité, de la mécanique quantique, de la théorie du Big Bang confortée par celles de l’expansion de l’Univers et de sa mort thermique inéluctable, mais aussi par les observations de la vertigineuse finesse du « réglage » qui a présidé à l’apparition du Cosmos et à l’émergence des atomes, des étoiles et de la vie sur Terre. Cette odyssée scientifique inouïe nous conduit à des années-lumière du matérialisme naïf qui imprègne encore les esprits. A la décharge du plus grand nombre, il est difficile de suivre l’extraordinaire développement des sciences dans l’infiniment petit et l’infiniment grand, et d’en saisir la trajectoire dans une vue synthétique.

    C’est précisément le défi relevé par les deux auteurs de cet essai, respectivement maître es-sciences et polytechnicien : concilier l’accessibilité à un large public et l’exactitude scientifique, au cours d’une longue enquête menée avec une vingtaine de spécialistes de haut-niveau (l’ouvrage est préfacé par Robert Woodrow Wilson, prix Nobel de physique 1978 et codécouvreur du rayonnement de fond cosmologique, lointain écho du Big Bang survenu il y a 13,8 milliards d’années).

    Quel enjeu non seulement intellectuel mais existentiel peut rivaliser avec la question de l’existence de Dieu ? Après avoir été mise entre parenthèses et comme abolie par la science « scientiste », le livre explique pourquoi cette question revient en force avec la révolution conceptuelle des XXe et XXIe siècles. Car toutes les découvertes modernes mises à jour suivent des trajectoires qui convergent vers des conclusions bouleversantes. On peut résumer tout cela en disant qu'alors qu'il y a 100 ans tous les savants étaient persuadés du contraire, il y a aujourd'hui un consensus scientifique pour reconnaître que la vie complexe suppose des ajustements des lois de la nature d’une stupéfiante précision, statistiquement totalement improbable, et les savants sont maintenant également unanimes à reconnaître que l’Univers est en expansion, qu’il a eu un début et qu’il aura une fin. Or si le temps, l’espace et la matière ont eu un commencement et si l’Univers implique un réglage d’une telle complexité, comment ne pas se reposer la question qui hantait déjà les « sages » (à la fois savants et philosophes) de l’Antiquité, d’un « principe premier », d’un être à l’origine de tout, un être transcendant, intelligent, intemporel et immatériel, que la religion appelle Dieu ?

    Sommes-nous alors réellement, comme l'affirme le sous-titre du livre « à l'aube d'une révolution » ? Peut-on sérieusement arriver à des certitudes au sujet de l'existence de Dieu ? Le retour en force de cette question essentielle - véritable retournement épistémologique - n’en est certes qu’à ses débuts, mais à la lecture de l'ouvrage il est possible de partager le raisonnement optimiste des auteurs qui affirment à la fin de leur introduction : « En définitive, Dieu existe ou pas : la réponse existe indépendamment de nous et elle est binaire. C’est oui ou c’est non. Seul notre manque de connaissance a pu être un obstacle jusqu’à maintenant. Mais la mise au jour d’un faisceau de preuves convergentes à la fois nombreuses, rationnelles et provenant de champs du savoir différents et indépendants, apporte un éclairage nouveau et peut-être décisif à cette question. »

    Quand la science croit en Dieu, le livre qui bouleverse nos certitudes
    Le Figaro Magazine 08-10-2021
  • Le « lent génocide » des chrétiens au Nigeria

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    De Filipe Avillez sur Aleteia.org :

    L’Église dénonce le « lent génocide » des chrétiens au Nigeria

    09/10/21

    L’Église catholique du Nigeria affirme que les chrétiens de ce pays sont victimes d’un processus de nettoyage ethnique effectué par les musulmans peuls, avec la complicité de l’État.

    Les mots sont forts et témoignent de l’urgence de la situation au Nigeria. « Il ne s’agit pas seulement de questions de pâturage. Pour moi, c’est une guerre de religion », a déclaré Mgr Wilfred Anagbe, évêque du diocèse de Makurdi, dans l’État de Benue (Nigeria), lors d’une conférence organisée par l’Aide à l’Église détresse (AED). Plusieurs participants ont confirmé que la violence qui sévit dans le pays depuis plusieurs années n’est pas seulement due à des « affrontements » entre bergers musulmans et agriculteurs chrétiens pour la possession de la terre. « Ils ont un programme qui est d’islamiser ce pays. Et ils le font en éliminant méthodiquement tous les chrétiens et en occupant les territoires. S’il s’agissait de pâturage, pourquoi tuer des gens ? Et pourquoi brûler leurs maisons ? », interpelle-t-il.

    Implication des plus hautes sphères de l’État

    Johan Viljoen, directeur de l’Institut sud-africain Denis Hurley Peace, qui œuvre à la promotion de la paix, de la démocratie et de la justice et qui étudie les attaques armées des Peuls dans le sud-est du Nigeria, parle d’une « occupation concertée et bien planifiée ». « Tout cela se passe sous le couvert de Miyetti Allah, dirigée par le président Buhari », dit-il, faisant référence à une organisation qui prétend défendre les droits des bergers peuls.

    L’implication des plus hautes sphères de l’État est l’une des raisons pour lesquelles les forces armées se sont montrées réticentes à intervenir et à contrôler la violence. « Je ne pense pas que l’armée essaie de résoudre quoi que ce soit. Ils chercheraient plutôt à encourager les choses », a déclaré Johan Viljoen, en rappelant une récente mission d’enquête au Nigeria au cours de laquelle des collaborateurs de son institut ont été arrêtés tous les cinq kilomètres par des soldats, tous peuls, qui se montraient menaçants et pointaient des armes sur eux. Après des années de violence, « pas un seul Peul n’a été poursuivi en justice pour violences », ajoute-t-il. 

    Mgr Wilfred a souligné que les forces armées sont sous le contrôle direct du président, et que par ailleurs, « tous les chefs de service, de la marine, de l’armée de l’air et de la police, sont musulmans ». Les chiffres officiels indiquent que cette vague de violence a causé environ 3.000 morts au cours des dernières années, mais les personnes présentes sur le terrain affirment que ce chiffre pourrait atteindre 36.000, sans compter les nombreuses personnes déplacées, démunies et profondément traumatisées par ce qu’elles ont vécu. De nombreuses ONG ayant quitté les zones dangereuses, l’Église catholique et ses institutions sont les seules alternatives fiables pour apporter de l’aide aux populations sur le terrain.

    Les représentants de l’Église demandent aux occidentaux de contribuer à l’acheminement des secours, mais aussi d’aider autrement. « Il faut changer le discours, on ne peut pas suivre le récit du gouvernement nigérian », a insisté le père Remigius Ihyula, qui est également du diocèse de Makurdi. « Ils ont placé leurs protégés dans les ambassades du monde entier, si bien que la parole officielle donne l’impression qu’il ne se passe rien ». 

    Ce n’est pas un affrontement, c’est un lent génocide. Déplacer des personnes de leur terre ancestrale, les priver de leurs moyens de subsistance et les massacrer est une forme de génocide.

    Le père Joseph Fidelis, du diocèse de Maiduguri, a expliqué pour sa part qu’il est irritant d’entendre parler « d’affrontements » ou de « conflits » entre groupes opposés. « Ce n’est pas un affrontement, c’est un lent génocide. Déplacer des personnes de leur terre ancestrale, les priver de leurs moyens de subsistance et les massacrer est une forme de génocide ».

    Le Nigeria est le pays le plus peuplé d’Afrique. Il n’y a pas de chiffres officiels, mais les estimations indiquent une répartition égale entre musulmans et chrétiens, les premiers étant majoritaires dans le nord et les seconds dans le sud. Cependant, la violence s’est maintenant propagée dans tout le pays, menaçant la stabilité de l’ensemble du pays.

    Lire également : Persécutions religieuses, violences… Le cri d’alarme d’un évêque nigérian

  • "Traditionis custodes" : la face cachée de l'histoire du Motu proprio

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    Du blog de Jeanne Smits :

    La face cachée de l'histoire de “Traditionis custodes”

    Je vous propose ci-dessous ma traduction intégrale d’une conférence donnée la semaine dernière par ma consœur Diane Montagna, journaliste américaine à Rome très bien informée, sur la genèse de Traditionis custodes. Elle est d’une lecture passionnante, montrant quel a été le rôle de certains cardinaux (Parolin, Ouellet, Versaldi, Stella notamment…) pour orienter les décisions du pape François contre le maintien de Summorum pontificum et contre la messe traditionnelle elle-même.

    Diane Montagna, dont j’apprécie particulièrement le professionnalisme et le sérieux, a présenté les résultats de ce qui ressemble à une sorte d’enquête policière qu’elle a menée, notamment sur la tenue d’une réunions cardinalice à la Congrégation pour la Doctrine de la foi en vue de mettre en place Traditionis custodes tel que nous le connaissons aujourd'hui dès janvier 2020.

    La question est de savoir si tout était alors déjà bouclé, et à quoi a servi alors le questionnaire sur la messe traditionnelle envoyé à tous les évêques du monde. Diane Montagna donne plusieurs éléments passionnants à cet égard : d’une part, elle évoque les propos épiscopaux effectivement remontés à Rome à travers les réponses à cette enquête – point favorables à la modification de Summorum Pontificum –, et de l’autre, la connaissance qu’elle a pu avoir d’un second rapport, bâclé avant même l’arrivée à Rome de toutes les réponses à l’enquête, où l’hostilité à la messe traditionnelle est patente.

    Beaucoup de détails rapportés par Diane Montagna sont ahurissants. On voit ainsi un cardinal expliquer à ses confrères à Rome en janvier 2020 de l’inquiétude qui le saisit en apprenant que 13 000 jeunes sont inscrits au pèlerinage de Chartres – des jeunes avec des « problèmes psychologiques et sociologiques », suggère-t-il.

    Vous trouverez d’autres pépites de ce genre dans cette retranscription traduite de la conférence de Diane Montagna qui eut lieu lors de la Catholic Identity Conference organisée par Michael Matt le 3 octobre dernier, publiée le 7 octobre par The Remnant en anglais. – J.S.

    A lire ici : La face cachée de l’histoire de Traditionis Custodes

  • Le rapport Sauvé sous la loupe d'Aline Lizotte

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    Du site Smart Reading Press () :

    J’AI LU, J’AI RÉFLÉCHI ET J’ÉCRIS SUR LE RAPPORT DE LA CIASE

    Puisqu’il en était ainsi, le choix de cette indépendance signifiait-elle que l’Église devait accepter d’être jugée dans les comportements de ses membres – évêques, prêtres, diacres – par des «experts» qui ne connaissent pas sa véritable nature, ses pouvoirs et ses fonctions ? Cela se ressent dans beaucoup de remarques et de propositions de la CIASE. Une autre orientation a été donnée à ladite Commission que le Président considère comme «originale» : elle a voulu «mettre les victimes au centre de ses travaux, selon le conseil de Sr Véronique Margron, présidente de la CORREF1 (Conférence des Religieux et Religieuses en France). Cette orientation donnait immédiatement et par choix une partialité à ses recherches. Tout partenaire dans une relation sexuelle devenait immédiatement une victime, et l’autre partenaire un «criminel».

    Il n’y avait pas mieux pour déterminer a priori que tous les membres du clergé dans la société accusés d’agressions sexuelles vis-à-vis de mineurs faisaient immédiatement de ceux-ci des victimes – pour toute leur vie – et qu’ils étaient déjà jugés et condamnés comme criminels, sans aucune forme de procès. Rien de la présomption d’innocence ! Elle était par choix remplacée par la présomption de culpabilité. Quant à l’Église, elle ne pouvait pas ne pas être jugée comme complice de tous ces crimes ! Voilà l’orientation que l’on trouve dans tout le Rapport de la CIASE. De plus, ses analyses indiquaient une orientation difficile à comprendre. Manifester une véritable attention et une profonde empathie envers ceux qui souffrent d’un traumatisme est le signe d’une attention humaine, mais ces bons sentiments ne guérissent rien. L’attention aux malades ne dit pas quelles sont les sources et les causes de la maladie !

    Mais l’indépendance de la Commission nous est un avantage. Elle ne nous oblige aucunement à accepter ni sa méthode avec ses orientations, ni ses conclusions. Comme chrétiens et comme êtres humains, Dieu merci ! nous sommes libres. Cela ne nous empêche pas de reconnaître qu’il y a de bonnes pages, de justes observations, quelques bonnes propositions, d’autres qui sont presque loufoques, dues à l’ignorance volontaire des réalités de l’Église catholique, d’autres qui sont absolument inacceptables comme celles, entre autres, qui concernent le sacrement de la réconciliation ou le secret de la confession.

    Lire la suite sur Smart Reading Press

  • France : « lutter contre les stéréotypes de genre » identifiés dès la vie in utero

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    Une synthèse de presse de gènéthique.org :

    Traquer les stéréotypes de genre dès la vie in utero

    8 Oct, 2021

    Dans un rapport remis à la délégation aux droits des femmes, les députés Gaël Le Bohec et Karine Lebon listent des recommandations pour « lutter contre les stéréotypes de genre », identifiés dès la vie in utero. Le rapport a été adopté à l’unanimité.

    « La déconstruction des stéréotypes de genre, dès le plus jeune âge, s’inscrit pleinement dans la grande cause du quinquennat : l’égalité entre les femmes et les hommes », estiment les deux rapporteurs, qui listent donc des mesures à mettre en place « dès la petite enfance ». La « cellule familiale » est particulièrement visée. Gaël Le Bohec trouve ainsi problématique que « dès que les parents apprennent le sexe de leur bébé, ils ne s’adressent pas à lui de la même manière selon qu’ils attendent une fille ou un garçon ».

    Les auteurs du rapport préconisent donc d’« éduquer les parents à l’égalité entre les filles et les garçons dès la grossesse », via des « séances d’accompagnements à la parentalité axées sur l’égalité par les mairies ou les caisses d’allocation familiales ». Ensuite, « masculiniser les métiers de la petite enfance » pour « contrer l’idée intégrée très tôt par les tout-petits que le rôle ‘naturel’ des femmes est de s’occuper des enfants ». Mais aussi « réformer le congé parental, afin d’inciter davantage les pères à en bénéficier »« Instaurer deux modules de formation obligatoire sur les stéréotypes de genre » pour les enseignants. Créer un « label qualité » en la matière pour les manuels scolaires[1]. Instaurer des quotas selon les spécialités proposées au lycée, dans les classes prépa et les écoles d’ingénieur. Enfin, la mise en place d’un « baromètre annuel » qui traduirait « le ressenti et les attentes » des enfants en matière d’égalité.

    D’ici la fin de l’année, ce rapport sera présenté « aux différents ministères et secrétariats d’Etat concernés (Education, Enseignement supérieur, Egalité, Enfance) ». Dans l’objectif de trancher « sur quelles mesures ils sont prêts à s’engager ».

    Sources : Libération, Virignie Ballet (6/10/2021) ; LCP, Soizic Bonvarlet (6/10/2021) ; Ouest France, Virginie Enée (6/10/2021) ; AFP (6/10/2021); Photo: iStock DR

    [1] « Le ministère de l’Education devrait donner un coup de pouce financier pour permettre aux écoles de renouveler leurs stocks de manuels scolaires parfois vieillissants ».

  • Injonctions climatiques : comme un relent de malthusianisme

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    De la rubrique "Au quotidien" (n°265) de l'Homme Nouveau :

    « Procréer pour sauver la planète » est le titre de la dernière chronique de Laetitia Strauch-Bonart dans Le Point (7 octobre 2021). Elle pointe le relent de malthusianisme dû aux injonctions climatiques et qui seront eux aussi démentis par les faits.

    Rongés par l’ « éco-anxiété », 39 % des jeunes de 16 à 25 ans hésitent à avoir des enfants. C’est le résultat d’une étude sur l’ « anxiété climatique » menée par des chercheurs de plusieurs universités et financée par l’ONG Avaaz, et qui s’appuie sur un sondage réalisé auprès de 10 000 jeunes dans dix pays. L’enquête ne précise pas si cette peur s’explique par la crainte, chez ces jeunes, de contribuer au changement climatique par leur progéniture ou s’ils s’effraient que celle-ci soit confrontée à l’apocalypse finale. Toujours est-il que ces enseignements résonnent avec le discours néomalthusien d’une certaine écologie, qui enjoint à l’humanité, pour éviter la « catastrophe environnementale », de décroître ou, à tout le moins, de ne pas croître. Cet argument est fragile dans la mesure où le malthusianisme, depuis qu’il existe, a été constamment démenti par les faits. Comme le note sans détour l’essayiste Ferghane Azihari dans Les Écologistes contre la modernité (Presses de la Cité, 2021), « cela fait deux siècles que les malthusiens se trompent ». Ceux-ci prévoyaient une pénurie de ressources qui ne s’est jamais produite ; de même, on peut supposer que leurs successeurs contemporains négligent l’importance des progrès technologiques pour réduire notre empreinte carbone. Ce n’est pas le nombre d’êtres humains qui détermine le niveau de dégât écologique potentiel mais l’usage qui est fait des ressources grâce à la technologie existante. L’appel à la sobriété démographique pose un problème plus préoccupant encore, car il fait abstraction d’une réalité humaine essentielle : nous prenons d’autant plus soin d’une chose que nous avons un lien intime avec elle. Si nous portons un intérêt à notre environnement, c’est parce que nous l’habitons, qu’il est notre « maison ».

    De même, nous avons d’autant plus de raisons de nous préoccuper de la Terre que nous la laisserons, à notre mort, à nos enfants. « Après moi, le déluge » n’a pas de sens pour qui laisse des héritiers sur la Terre.