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  • Liège, le jeudi 2 février 2023: célébration festive de la Chandeleur en l'église du Saint-Sacrement (Bd d'Avroy, 132)

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  • Liège (basilique Saint-Martin), 29 janvier : Concert des Petits Chanteurs de Belgique au profit de KTO Belgique

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    Chers amis de KTO Belgique,

    Nous vous rappelons notre grand concert des Petits Chanteurs de Belgique ce dimanche 29 janvier à 15h30 à la basilique saint-Martin de Liège au profit de KTO. Les plus beaux chants sacrés : Mozart, Fauré, Verdi, Berthier ainsi que des chansons enfantines et un medley de Noël.

    Une table ronde suivra à propos de KTO, en présence de Mgr J-P Delville et de représentants de la chaine. Venez rencontrer et soutenir KTO à Liège.

    Billets en vente

    - à la librairie Siloë Liège
    - en ligne via https://www.billetweb.fr/concert-petits-chanteurs-kto-belgique-liege

    Voici la bande annonce pour vous donner un avant-goût de ce concert.
    Cliquez sur l’image pour démarrer la vidéo.

    Lien direct vers la vidéo : https://fb.watch/ihmWebBZfi/

    Pour toutes les informations :
    https://www.ktotv.com/page/concert-belgique

  • Trois églises parisiennes victimes de tentatives d'incendies

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    De

    Paris : trois incendies allumés devant des églises en quelques jours

    Une enquête, confiée à la police judiciaire parisienne, a été ouverte pour « dégradations volontaires au moyen d’un engin incendiaire en raison de la religion ». Aucune interpellation n’a pour l’instant eu lieu.

    24 janvier 2023

    Qui est le mystérieux pyromane ? Le deuxième district de police judiciaire vient de se saisir des incendies dont sont la cible depuis quelques jours des églises parisiennes. Une enquête pour « dégradations volontaires au moyen d’un engin incendiaire en raison de la religion » vient d’être ouverte. Selon nos informations, deux édifices religieux de la capitale ont été dégradés récemment, dont l’un deux fois. Trois faits au total survenus à chaque fois au petit matin.

    L’église Notre-Dame-de-Fatima, située boulevard Sérurier à Paris (XIXe), a été touchée à deux reprises le 17 janvier et le 22 janvier. D’après une source proche de l’enquête, la porte de l’édifice aurait été aspergée d’un liquide inflammable. Un feu aurait ensuite été allumé à l’aide de journaux. L’incendie ne se serait pas propagé à l’intérieur du bâtiment.

    La troisième dégradation remonte au 18 janvier. Cette fois à l’église Saint-Martin-des-Champs, située rue Albert-Thomas à Paris (Xe). Un feu a été allumé avec des morceaux de bois devant la porte principale. Cette fois, les dégâts ont été plus importants. Le feu s’est en effet propagé à l’intérieur.

    Un homme filmé par la vidéosurveillance

    La réactivité de deux personnes avait permis que la situation ne vire au drame. « Cet incendie a été rapidement circonscrit grâce à la réactivité des étudiants logés dans l’église, avait fait savoir à ses paroissiens le père Stéphane-Paul Bentz. Réveillés par les alarmes incendie de leurs chambres, qui commençaient à être enfumées, ils ont appelé les pompiers. L’arrivée rapide des secours a mis fin rapidement au sinistre. »

    Selon le curé, « la vidéosurveillance atteste qu’un homme est venu peu avant 5 heures du matin et a déclenché [l’incendie] à l’aide d’un combustible apporté à dessein, vraisemblablement des hydrocarbures ». Le père Stéphane-Paul Bentz avait ensuite porté plainte au commissariat.

    « Cette dégradation aurait pu avoir des conséquences dramatiques pour cette église, achevée en 1856, construite en pans de bois, explique Aleteia, le site d’actualités chrétien. En effet, Saint-Martin-des-Champs devait être à l’origine une église provisoire et fut construite avec des matériaux économiques, notamment du bois recouvert de stuc. Un tel acte aurait donc pu provoquer la destruction totale de l’édifice. L’église reste ouverte et l’accès se fait désormais par les portes latérales, précise la paroisse. »

    Selon nos informations, aucune interpellation n’avait encore eu lieu ce mardi matin. « Entre Notre-Dame-de-Fatima et Saint-Martin-des-Champs, le périmètre est relativement restreint, souligne pour sa part Emmanuel Grégoire, premier adjoint à la mairie de Paris. Mais il est difficile de savoir s’il s’agit d’un auteur unique. Le mode de mise à feu n’est pas le même sur les deux sites. La police nationale enquête et nous restons très vigilants. »

  • Quand le pape répond aux critiques : la dernière interview fleuve de François

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    De Jean-Marie Guénois sur le site du Figaro :

    Le pape François répond aux critiques sur son pontificat

    Réponses de François : « La critique permet de grandir et d'améliorer les choses ». Le pape préfère d'ailleurs qu'elle s'exprime même si elle « dérange un peu » et perturbe « la tranquillité ». Il préférerait qu'il « n'y ait pas de critiques » mais « elles signifient qu'il y a une liberté de parole ». Et même si elles ne sont que des « éruptions cutanées », les voix contraires sont un antidote à « la dictature de la distance, quand l'empereur est là et que personne ne peut rien lui dire ».

    Le pape récuse tout « lien » entre la mort de Benoît XVI et la dernière salve de critiques en date. Il les attribue plutôt « à l'usure d'un gouvernement de 10 ans ». Le 13 mars 2023, François fêtera en effet le dixième anniversaire de son élection. Il observe que « quand certains ont commencé à voir (ses) défauts, ils ne les ont pas aimés. » Et ne « demande qu'une chose » : que l'on s'exprime « en face » et non dans son dos. À ce titre, il rend hommage au cardinal Pell, qui ne mâchait pas ses mots. « C'était un type formidable, génial » dit-il du prélat à qui il avait confié la réforme des finances du Vatican. « Il avait le droit » de le critiquer, car « la critique est un droit humain ».

    «Etre homosexuel n'est pas un crime »

    Les récentes charges conduiraient-elles François à renoncer ? Il répète que s'il avait à le décider, ce qui n'est pas à l'ordre du jour, il se ferait appeler « évêque émérite de Rome » et non « pape émérite » et qu'il habiterait dans une maison de prêtres du diocèse. Il juge par ailleurs prématuré le fait de statuer juridiquement sur la situation d'un pape retraité. À ce titre, il rend un hommage appuyé à Benoît XVI, qui fut comme un « père » pour lui. « Si j'avais un doute, je demandais une voiture et je montais le consulter » révèle-t-il. « C'était un seigneur, à l'ancienne ». Il ajoute : « certains voulaient l'utiliser, il s'en défendait ».

    François s'est montré en revanche très critique sur l'actuel synode de l'Église allemande, mené, selon lui, par « l'élite » et non par « le peuple de Dieu » : « le danger est que quelque chose de très, très idéologique s'infiltre » alors « le Saint-Esprit rentre chez lui car l'idéologie l'emporte sur le Saint-Esprit ». Et ouvert sur l'homosexualité : « Être homosexuel n'est pas un crime, mais un péché ». Il faut distinguer « entre un péché et un crime » espérant que les évêques qui soutiennent des législations anti-homosexuelles « injustes » aient « un processus de conversion » car «Dieu nous aime tel que nous sommes ».

    Le pape a par ailleurs livré une série de détails sur lui-même. François se dit « en bonne santé » mais reconnaît que la diverticulose pour laquelle il fut opéré dans l'intestin le 4 juillet 2021 est « revenue », assurant toutefois que « tout est sous contrôle ».

  • Un sacristain tué et un prêtre gravement blessé dans un attentat djihadiste à Algesiras

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    De Patricia Ortega Dolz, Oscar Lopez-Fonseca et Jesus A. Canas sur le site d'El Pais :

    Un homme tue un sacristain et blesse au moins quatre autres personnes lors d'une attaque au couteau dans deux églises d'Algeciras.

    L'agresseur a été arrêté peu après l'incident. Le bureau du procureur de l'Audiencia Nacional considère qu'il s'agit d'une attaque terroriste présumée de nature islamiste.

    26 janvier 2023

    Au moins une personne a été tuée et quatre autres blessées lors de l'attaque par un homme armé d'une machette de plusieurs églises et paroisses du centre d'Algeciras (Cadix), mercredi après-midi. Selon des sources du ministère de l'Intérieur, "une personne a perpétré une attaque avec un couteau". L'homme, un Marocain de 25 ans identifié comme Yasine Kanjaa, selon des sources de l'enquête, est entré dans l'église de San Isidro, dans le centre de la ville, après 18h30 et "a commencé à discuter avec les paroissiens présents, leur disant qu'ils devaient suivre la religion islamique". Il a ensuite quitté les lieux, mais est revenu moins d'une heure plus tard, vers 19 h 20, avec "une machette et a attaqué le prêtre, lui causant de graves blessures", bien que les services médicaux aient réussi à le stabiliser et qu'on ne craigne pas pour sa vie. La Cour nationale enquête déjà sur cette affaire en tant que "terrorisme" de nature islamiste, bien que le ministère de l'Intérieur n'ait pas encore classé l'attaque comme djihadiste.

    Après cette première attaque, l'agresseur s'est ensuite rendu à l'église de La Palma, à seulement 200 mètres de la première, au moment où l'Eucharistie se terminait. Là, il a commencé à jeter des images religieuses, des crucifix et des bougies sur le sol avec sa machette, et est même monté sur l'autel de l'église. Le sacristain lui a demandé de quitter l'église, mais l'agresseur a refusé et l'a réprimandé. En quittant la sacristie, l'homme a menacé deux femmes et le prêtre lui a de nouveau demandé de partir. L'agresseur a alors commencé à le poursuivre jusqu'à ce qu'il le rattrape à la sortie de l'église, sur la Plaza Alta, dans le centre de la ville, à une centaine de mètres de l'hôtel de ville, où il l'a poignardé et frappé à la tête jusqu'à ce qu'il meure, selon des témoins oculaires. Par la suite, l'assaillant "a tenté de se cacher dans une autre chapelle voisine, où il a été réduit par des membres de la police locale", selon des sources de l'enquête. Le détenu, qui n'a pas d'antécédents judiciaires, est détenu au commissariat de la police nationale à Algeciras, une ville de 122 000 habitants.

    Les services de renseignement de la brigade provinciale et les services centraux du Commissariat général à l'information (CGI), spécialisés dans la lutte contre le terrorisme, ont pris en charge l'enquête, bien que la nature de l'attaque n'ait pas encore été déterminée, malgré le caractère islamiste des agressions. Le ministère public de l'Audiencia Nacional, pour sa part, a assumé l'affaire comme un attentat terroriste présumé, selon le ministère public. Des sources policières ont toutefois mis en garde contre la confusion qui règne dans les premiers temps. Les recherches en cours permettront de clarifier la nature des attaques, qu'il a apparemment perpétrées seul.

    À minuit, plus de vingt agents de la police nationale fouillaient une maison de la rue Ruiz Tagle, très proche de la paroisse de San Isidro, où a eu lieu le premier attentat, et de l'église de la Plaza Alta, où a eu lieu le deuxième attentat". C'est un immeuble avec des squats, selon les voisins eux-mêmes. L'un d'eux, un autre Marocain de 20 ans, a été l'un des premiers à être attaqué par Yasine Kanjaa. Selon la plainte qu'il a déposée auprès de la police, vers 19h45, il a croisé l'agresseur qui l'a réprimandé ("Tu es avec la magie !", en référence au fait d'être contre la religion musulmane), lui a donné un coup de poing au visage et a cassé ses lunettes à proximité de l'église de La Palma. À ce moment-là, selon sa plainte, Kanjaa portait déjà la machette. Trois autres personnes qui ont tenté d'empêcher ces agressions ont également été blessées.

    Le conseil municipal d'Algeciras a décrété un jour de deuil officiel pour la mort du sacristain, David Valencia, qui était bien connu et aimé au sein de la communauté chrétienne. Le prêtre, qui a été gravement blessé et se rétablit à l'hôpital, est Antonio Rodríguez.

    Le curé de l'église de La Palma, Juan José Marina, qui se trouvait ponctuellement à l'extérieur du temple au moment de l'attaque, décrit ce qui s'est passé : "Selon ce qu'on me dit, un musulman est entré et a commencé à jeter des objets de l'autel. Le sacristain a alors essayé de l'arrêter, et la première attaque au couteau a eu lieu à l'intérieur de l'église. Le pauvre homme est sorti dans la rue pour demander de l'aide, et là, il a été attaqué à nouveau, sur la place. L'assaillant venait de l'église de San Isidro et là, il avait également attaqué un salésien, également compagnon, qui était en train de donner la messe à ce moment-là". Le curé Marina a également déclaré à Cadena SER : "Il est possible que cette mort m'ait été destinée et qu'il l'ait trouvée pour lui-même".

    Le service d'urgence 112 Andalucía a reçu de nombreuses alertes de particuliers à propos de l'événement, mais le personnel médical n'a rien pu faire pour sauver la vie du sacristain. Le maire d'Algeciras, José Ignacio Landaluce, a exprimé ses condoléances, à titre personnel et au nom de la corporation municipale, pour le décès de Diego Valencia. De son côté, le président du gouvernement, Pedro Sánchez, a déploré les événements via Twitter. "Je tiens à transmettre mes sincères condoléances aux proches du sacristain décédé dans le terrible attentat d'Algésiras. Je souhaite un prompt rétablissement aux blessés. Tout notre soutien au travail effectué par les forces et corps de sécurité de l'État". Le président de la Junta de Andalucía, Juan Manuel Moreno, s'est également exprimé sur le réseau social : "Terrible et déchirant. Un sacristain a été assassiné et au moins un autre prêtre a été blessé dans une attaque à Algeciras. Prudence, les faits sont en cours d'investigation". Le secrétaire général de la Conférence épiscopale espagnole (CEE), Francisco César García Magán, a exprimé sa "douleur" sur Internet : "C'est avec douleur que j'ai reçu la nouvelle des événements d'Algésiras. En ces tristes moments de souffrance, nous nous associons à la douleur des familles des victimes et du diocèse de Cadix et nous prions le Dieu de la vie et de la paix pour le prompt rétablissement des blessés".

    La communauté musulmane a également envoyé une déclaration de condamnation : "Depuis la communauté islamique Al Rahmah, nous voulons rendre public notre consternation face à l'assassinat d'un religieux sur la Plaza Alta d'Algeciras et montrer notre solidarité et notre empathie avec les blessés".

    Jusqu'à présent en 2023, les forces de sécurité ont arrêté quatre djihadistes présumés. L'année dernière, 53 arrestations de personnes liées à ces groupes terroristes ont été enregistrées, dont 46 en Espagne et sept dans d'autres pays, principalement au Maroc. L'arrestation la plus importante en termes de nombre de personnes détenues a eu lieu en octobre, également dans le cadre d'une opération conjointe avec le pays du Maghreb. Ensuite, 13 personnes ont été arrêtées, dont 11 en Espagne, pour avoir endoctriné des mineurs à Melilla. Depuis 2020, 131 personnes ont été arrêtées pour djihadisme, selon les statistiques officielles du ministère de l'Intérieur.

  • Timothée et Tite, compagnons de saint Paul (26 janvier)

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    I santi del giorno del 26 gennaio sono San Timoteo e San Tito

    Catéchèse de Benoît XVI (13 décembre 2006) 

    Chers frères et soeurs,

    Après avoir longuement parlé du grand Apôtre Paul, nous prenons aujourd'hui en considération ses deux collaborateurs les plus proches:  Timothée et Tite. C'est à eux que sont adressées trois Lettres traditionnellement attribuées à Paul, dont deux sont destinées à Timothée et une à Tite.

    Timothée est un nom grec et signifie "qui honore Dieu". Alors que dans les Actes, Luc le mentionne six fois, dans ses Lettres, Paul fait référence à lui au moins à dix-sept reprises (on le trouve en plus une fois dans la Lettre aux Hébreux). On en déduit qu'il jouissait d'une grande considération aux yeux de Paul, même si Luc ne considère pas utile de nous raconter tout ce qui le concerne. En effet, l'Apôtre le chargea de missions importantes et vit en lui comme un alter ego, ainsi qu'il ressort du grand éloge qu'il en fait dans la Lettre aux Philippiens:  "Je n'ai en effet personne d'autre (isópsychon) qui partage véritablement avec moi le souci de ce qui vous concerne" (2, 20).

    Timothée était né à Lystres (environ 200 km au nord-ouest de Tarse) d'une mère juive et d'un père païen (cf. Ac 16, 1). Le fait que sa mère ait contracté un mariage mixte et n'ait pas fait circoncire son fils laisse penser que Timothée a grandi dans une famille qui n'était pas strictement observante, même s'il est dit qu'il connaissait l'Ecriture dès l'enfance (cf. 2 Tm 3, 15). Le nom de sa mère, Eunikè, est parvenu jusqu'à nous,  ainsi que le nom de sa grand-mère, Loïs (cf. 2 Tm 1, 5). Lorsque Paul passa par Lystres au début du deuxième voyage missionnaire,  il  choisit  Timothée comme compagnon, car "à Lystres et à Iconium, il était estimé des frères" (Ac 16, 2), mais il le fit circoncire "pour tenir compte des juifs de la région" (Ac 16, 3). Avec Paul et Silas, Timothée traverse l'Asie mineure jusqu'à Troas, d'où il passe en Macédoine. Nous sommes en outre informés qu'à Philippes, où Paul et Silas furent visés par l'accusation de troubler l'ordre public et furent emprisonnés pour s'être opposés à l'exploitation d'une jeune fille comme voyante de la part de plusieurs individus sans scrupules (cf. Ac 16, 16-40), Timothée fut épargné. Ensuite, lorsque Paul fut contraint de poursuivre jusqu'à Athènes, Timothée le rejoignit dans cette ville et, de là, il fut envoyé à la jeune Eglise de Thessalonique pour avoir de ses nouvelles et pour la confirmer dans la foi (cf. 1 Th 3, 1-2). Il retrouva ensuite l'Apôtre à Corinthe, lui apportant de bonnes nouvelles sur les Thessaloniciens et collaborant avec lui à l'évangélisation de cette ville (cf. 2 Co 1, 19).

    Nous retrouvons Timothée à Ephèse au cours du troisième voyage missionnaire de Paul. C'est probablement de là que l'Apôtre écrivit à Philémon et aux Philippiens, et dans ces deux lettres, Timothée apparaît comme le co-expéditeur (cf. Phm 1; Ph 1, 1). D'Ephèse, Paul l'envoya en Macédoine avec un certain Eraste (cf. Ac 19, 22) et, ensuite, également à Corinthe, avec la tâche d'y apporter une lettre, dans laquelle il recommandait aux Corinthiens de lui faire bon accueil (cf. 1 Co 4, 17; 16, 10-11). Nous le retrouvons encore comme co-expéditeur de la deuxième Lettre aux Corinthiens, et quand, de Corinthe, Paul écrit la Lettre aux Romains, il y unit, avec ceux des autres, les saluts de Timothée (cf. Rm 16, 21). De Corinthe, le disciple repartit pour rejoindre Troas sur la rive asiatique de la Mer Egée et y attendre l'Apôtre qui se dirigeait vers Jérusalem, en conclusion de son troisième voyage missionnaire (cf. Ac 20, 4). A partir de ce moment, les sources antiques ne nous réservent plus qu'une brève référence à la biographie de Timothée, dans la Lettre aux Hébreux où on lit:  "Sachez que notre frère Timothée est libéré. J'irai vous voir avec lui s'il vient assez vite" (13, 23). En conclusion, nous pouvons dire que la figure de Timothée est présentée comme celle d'un pasteur de grand relief. Selon l'Histoire ecclésiastique d'Eusèbe, écrite postérieurement, Timothée fut le premier Evêque d'Ephèse (cf. 3, 4). Plusieurs de ses reliques se trouvent depuis 1239 en Italie, dans la cathédrale de Termoli, dans le Molise, provenant de Constantinople.

    Quant à la figure de Tite, dont le nom est d'origine latine, nous savons qu'il était grec de naissance, c'est-à-dire païen (cf. Gal 2, 3). Paul le conduisit avec lui à Jérusalem pour participer au Concile apostolique, dans lequel fut solennellement acceptée la prédication de l'Evangile aux païens, sans les contraintes de la loi mosaïque. Dans la Lettre qui lui est adressée, l'Apôtre fait son éloge, le définissant comme son "véritable enfant selon la foi qui nous est commune" (Tt 1, 4). Après le départ de Timothée de Corinthe, Paul y envoya Tite avec la tâche de reconduire cette communauté indocile à l'obéissance. Tite ramena la paix entre l'Eglise de Corinthe et l'Apôtre, qui écrivit à celle-ci en ces termes:  "Pourtant, le Dieu qui réconforte les humbles nous a réconfortés par la venue de Tite, et non seulement par sa venue, mais par le réconfort qu'il avait trouvé chez vous:  il nous a fait part de votre grand désir de nous revoir, de votre désolation, de votre amour ardent pour moi... En plus de ce réconfort, nous nous sommes réjouis encore bien davantage à voir la joie de Tite:  son esprit a été pleinement tranquillisé par vous tous" (2 Co 7, 6-7.13). Tite fut ensuite envoyé encore une fois à Corinthe par Paul - qui le qualifie comme "mon compagnon et mon collaborateur" (2 Co 8, 23) - pour y organiser la conclusion des collectes en faveur des chrétiens de Jérusalem (cf. 2 Co 8, 6). Des nouvelles supplémentaires provenant des Lettres pastorales le qualifient d'Evêque de Crète (cf. Tt 1, 5), d'où sur l'invitation de Paul, il rejoint l'Apôtre à Nicopolis en Epire (cf. Tt 3, 12). Il se rendit ensuite également en Dalmatie (cf. 2 Tm 4, 10). Nous ne possédons pas d'autres informations sur les déplacements successifs de Tite et sur sa mort.

    En conclusion, si nous considérons de manière unitaire les deux figures de Timothée et de Tite, nous nous rendons compte de plusieurs données très significatives. La plus importante est que Paul s'appuya sur des collaborateurs dans l'accomplissement de ses missions. Il reste certainement l'Apôtre par antonomase, fondateur et pasteur de nombreuses Eglises. Il apparaît toutefois évident qu'il ne faisait pas tout tout  seul,  mais qu'il s'appuyait sur des personnes de confiance  qui  partageaient ses peines et ses responsabilités. Une autre observation concerne la disponibilité de ces collaborateurs. Les sources concernant Timothée et Tite mettent bien en lumière leur promptitude à assumer des charges diverses, consistant souvent à représenter Paul également en des occasions difficiles. En un mot, ils nous enseignent à servir l'Evangile avec générosité, sachant que cela comporte également un service à l'Eglise elle-même. Recueillons enfin la recommandation que l'Apôtre Paul fait à Tite, dans la lettre qui lui est adressée:  "Voilà une parole sûre, et je veux que tu t'en portes garant, afin que ceux qui ont mis leur foi en Dieu s'efforcent d'être au premier rang pour faire le bien" (Tt 3, 8). A travers notre engagement concret, nous devons et nous pouvons découvrir la vérité de ces paroles, et, précisément en ce temps de l'Avent, être nous aussi riches de bonnes oeuvres et ouvrir ainsi les portes du monde au Christ, notre Sauveur.

  • Le Vatican se montre-t-il "cléricaliste" aux mauvais endroits ?

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    D'Ed. Condon sur The Pillar :

    Le Vatican est-il cléricaliste à tous les mauvais endroits ?

    La suggestion du cardinal Müller qu'une femme puisse occuper le poste de secrétaire d'État a été l'objet de plaisanteries au Vatican. Mais qu'y a-t-il de si drôle dans cette idée ?

    24 janvier 2023

    Le cardinal Gerhard Müller a récemment suggéré que le Vatican pourrait nommer un laïc ou une femme au poste de secrétaire d'État, conformément aux réformes curiales publiées par le pape François l'année dernière.

    La suggestion de l'ancien préfet du Dicastère pour la Doctrine de la Foi a été largement considérée comme ironique ou comme une saillie humoristique au Vatican.

    Mais où voulait-il en venir ?

    Et si l'idée d'un laïc au sommet de la curie romaine n'est pas à prendre au sérieux, qu'est-ce que cela dit de la nature des réformes de François dans Praedicate evangelium, la constitution apostolique promulguée l'année dernière ?

    Mgr Müller a fait ces commentaires dans le cadre d'un entretien avec un livre à paraître, intitulé "In Good Faith : La religion au XXIe siècle", dont des extraits ont été publiés dans la presse italienne cette semaine.

    Dans un passage consacré au rôle des femmes dans l'Église, Mgr Müller a déclaré : "Je crois qu'il est possible de nommer une femme nonce apostolique, ou une femme secrétaire d'État ou même substitut aux affaires générales."

    Le cardinal, qui a dirigé la Congrégation pour la doctrine de la foi jusqu'en 2017, a fait cette suggestion dans le contexte d'une discussion sur la manière dont les laïcs, hommes et femmes, peuvent occuper tous les rôles de l'Église qui ne sont pas liés au sacrement de l'ordre.

    Cette qualification, selon laquelle les laïcs peuvent occuper des postes qui ne nécessitent pas l'ordination sacramentelle pour être exercés, est en fait l'un des aspects d'un débat théologique et canonique acharné qui est en cours depuis que François a promulgué "Praedicate evangelium" en mars dernier.

    Il n'y a aucune raison de penser que les commentaires du cardinal n'étaient pas sincères. Mais ils se voulaient également provocateurs. Et ils ont été perçus au sein du Siège Apostolique comme un commentaire subtil et calculé sur les limitations réelles - mais tacites - de la participation des laïcs à la curie.

    Lorsque le pape François a publié l'année dernière sa révision tant attendue du droit constitutionnel de la curie, la réforme la plus remarquée était la disposition explicite selon laquelle les laïcs pouvaient diriger les départements du Vatican.

    "Tout fidèle peut présider un dicastère ou un office, selon le pouvoir de gouvernance et la compétence et la fonction spécifiques du dicastère ou de l'office en question", indique la constitution.

    Bien qu'un laïc ait déjà occupé pendant un certain temps le poste de préfet du dicastère des communications, ce changement a été largement interprété comme ouvrant la voie à une participation accrue des laïcs à la gouvernance de l'Église à ses plus hauts niveaux.

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  • Le pape critique les lois criminalisant l'homosexualité

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    De Sophie Cazaux sur le site de BFM TV :

    LE PAPE FRANÇOIS AFFIRME QUE L'HOMOSEXUALITÉ N'EST "PAS UN CRIME" MAIS UN "PÉCHÉ"

    25/01/2023

    Dans une interview à l'agence de presse AP, le pape François a estimé que les lois pénalisant l'homosexualité à travers le monde étaient "injustes". Il a aussi réaffirmé que l'homosexualité était un "péché".

    Le pape réaffirme la doctrine de l'Église. S'il a estimé lors d'une interview mardi avec l'agence de presse américaine Associated Press (AP) que les lois pénalisant l'homosexualité à travers le monde étaient "injustes", il a aussi déclaré que cette orientation sexuelle était un "péché".

    "Être homosexuel n'est pas un crime", a-t-il déclaré à AP. "Ce n'est pas un crime. Oui, mais c'est un péché. Bien, mais d'abord faisons la distinction entre un péché et un crime".

    "C'est aussi un péché de manquer de charité les uns envers les autres", a-t-il ajouté.

    Interrogé sur l'attitude des prêtres qui soutiennent les discriminations envers les personnes LGBT, le pape François a estimé qu'ils devaient plutôt engager "un processus de conversion" et avoir "de la tendresse".

    Une position affirmée par le Vatican

    En 2021, l'institution du Vatican chargée de dire et préserver le dogme catholique, la Congrégation pour la doctrine de la foi, avait déjà souligné que l'homosexualité était considérée comme un "péché" par l'Église.

    Répondant à la question: "L'Église dispose-t-elle du pouvoir de bénir des unions de personnes du même sexe?", la Congrégation avait déclaré dans une note publiée en ligne que "Dieu n'arrête jamais de bénir chacun de ses fils (...). Mais Il ne bénit pas ni peut bénir le péché".

    L'institution concluait que "l'Église ne dispose pas, ni ne peut disposer, du pouvoir de bénir les unions de personnes de même sexe" et rappelait que ce texte avait été approuvé par le pape.

  • Le silence de François sur les dictatures de gauche en Amérique latine

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    De kath.net/news :

    Le silence de François sur les dictatures de gauche en Amérique latine

    25 janvier 2023

    Le pape François est de plus en plus critiqué pour son silence face aux violations massives des droits de l'homme dans les dictatures de gauche d'Amérique latine. Le cardinal Pell avait lui aussi récemment vivement critiqué le pape pour sa mansuétude à l'égard des dictatures.

    "Dans les trois autocraties de gauche que sont Cuba, le Venezuela et le Nicaragua, de plus en plus d'évêques osent s'opposer au pouvoir en place. En revanche, le pape François est manifestement et largement sur la même ligne que la gauche latino-américaine". La radio de la cathédrale de Cologne, avec du matériel de la KNA, l'agence de presse de la conférence épiscopale allemande, a critiqué en des termes nettement plus clairs l'attitude bienveillante du pape François à l'égard des dictatures de gauche en Amérique latine. Un rapport rappelle qu'au Venezuela, l'évêque catholique Victor Hugo Basabe a ouvertement critiqué le régime socialiste du pays et que le prélat a été clairement attaqué par Diosdado Cabello, le vice-président du parti au pouvoir. (...)

    Au Nicaragua également, l'évêque Rolando Alvarez et un prêtre catholique risquent actuellement jusqu'à huit ans de prison pour avoir critiqué le gouvernement après que ces derniers aient vivement critiqué le président Daniel Ortega et sa clique suite à des violences policières brutales et à l'exécution d'étudiants nicaraguayens. Des conditions similaires existent toujours à Cuba. Là-bas aussi, les représentants de l'Eglise sont menacés de sanctions s'ils critiquent trop clairement le pouvoir en place.

    Selon la radio de la cathédrale de Cologne, le pape François a apparemment décidé de garder le silence sur cette situation. Le chef de l'Eglise serait ainsi sur la même ligne que la gauche latino-américaine, qui fait généralement profil bas lorsqu'il s'agit de violations des droits de l'homme dans les dictatures de gauche.

    Bianca Jagger, l'ex-femme du chanteur des Rolling Stones Mick Jagger, a également critiqué les appels au dialogue de François. Une voie de dialogue n'est pas envisageable avec un gouvernement qui commet des crimes contre l'humanité. Le cardinal Pell, récemment décédé, avait lui aussi reproché au pape François de graves manquements dans le soutien aux droits de l'homme au Venezuela, à Hong Kong, en République populaire de Chine et aussi lors de l'invasion russe de l'Ukraine.

  • Le militantisme progressiste à l'Opéra : trop c'est trop !

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    D'Hélène de Lauzun sur l'Incorrect :

    MILITANTISME PROGRESSISTE À L’OPÉRA : TROP, C’EST TROP !

    Ce n’est pas encore tout à fait un chœur, mais ce n’est déjà plus un solo : plusieurs artistes lyriques font entendre leur voix pour dénoncer leur ras-le-bol des mises en scène progressistes qui dénaturent les grandes œuvres du répertoire.

    16 janvier 2023

    Au mois de mai 2022, le ténor français Roberto Alagna, et son épouse et partenaire, la polonaise Aleksandra Kurzak, tiraient leur révérence et renonçaient à jouer dans la mise en scène de Tosca programmée au Liceu, l’opéra de Barcelone, pour le mois de janvier 2023. En cause, les choix esthétiques du metteur en scène espagnol Rafael R. Villalobos, jugés trop transgressifs et de « mauvais goût ».

    Du 4 au 21 janvier, l’opéra de Barcelone devait en effet accueillir les amours de Tosca (Kurzak) et de son amant Cavaradossi (Alagna) dans le chef-d’œuvre de Puccini, une co-production portée par le Théâtre Royal de la Monnaie (Belgique), le” Gran Teatre del Liceu (Espagne), le Teatro de la Maestranza de Séville (Espagne) et de l’Opéra Orchestre National de Montpellier. La mise en scène a été jouée pour la première fois en juin 2021 à Bruxelles et coche en effet toutes les cases de la transgression selon les termes du catéchisme progressiste.

    Le metteur en scène Villalobos s’est saisi d’un prétexte – la présence, en arrière-plan de l’intrigue, des institutions romaines de l’Église catholique, puisque l’histoire se passe à Rome, à deux pas du Vatican – pour construire son interprétation personnelle de l’œuvre, entièrement concentrée sur l’Église vue comme outil de domination politique et d’oppression morale. Quelle audace, quelle originalité, quelle inventivité ! Pour appuyer son propos, Villalobos multiplie tout au long de l’opéra des allusions à Pasolini, et à son film le plus sulfureux, Salò ou les 120 Journées de Sodome, qui dépeint les derniers jours du régime fasciste sombrant dans l’abjection et le sadisme. Villalobos se croit novateur, mais il ne fait qu’user des vieux procédés soixante-huitards qui n’en finissent pas de ressasser leur aigreur contre la beauté du vieux monde.

    Dans une interview accordée au site italien Connessiallopera, Roberto Alagna explique avoir initialement donné son accord avec son épouse pour la reprise d’une ancienne production de Tosca, sans plus de détails. Au moment de la présentation de la saison, tous deux ont découvert qu’il s’agirait de la version de Rafael R. Villalobos. Après l’avoir visionnée, ils ont renoncé à y participer. « Avec Aleksandra on ne voulait pas être les otages d’un projet où l’on a affaire à de la violence, du sadomasochisme, de la pédophilie, de la nudité. Des situations totalement incohérentes par rapport à la Tosca de Puccini », a indiqué le ténor français, qui estime que le travail de Villalobos est le comble du « mauvais goût. » Dans la presse polonaise Alexandra Kurzak a été encore plus explicite. « C’est dégoûtant et grotesque. J’ai cru que j’allais mourir de rire quand j’ai vu Scarpia porter un collier de sex-shop autour du cou », a déclaré la soprano polonaise.

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  • Cardinal Sarah : "Personne ne peut nous interdire de célébrer l'Eucharistie"

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    De Riccardo Cascioli sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    UN NOUVEAU LIVRE

    Sarah : "Personne ne peut nous interdire de célébrer l'Eucharistie".

    24-01-2023

    Dans le nouveau livre qu'il a publié - Catéchisme de la vie spirituelle (Cantagalli) - le cardinal Robert Sarah indique un itinéraire de conversion à travers les sacrements comme moyen de construire une relation forte avec Dieu et de servir une Église en crise de foi. Placer l'Eucharistie au centre, sans laquelle nous ne pouvons pas vivre. 

    Si, depuis des années, l'Église vit dans la confusion, pour ne pas dire l'apostasie, ces derniers mois, nous avons assisté à une accélération qui ne peut que créer désorientation et amertume chez les simples fidèles. On parle beaucoup de la lutte contre les abus sexuels, puis on assiste impuissant à une méga-opération au plus haut niveau de l'Église pour protéger le père Marko Rupnik, jésuite et artiste, déjà reconnu coupable d'abus et dont l'excommunication a été mystérieusement levée en un temps record. Entre-temps, nous sommes confrontés à la possibilité réelle qu'un évêque qui épouse des thèses hérétiques devienne même le gardien de l'orthodoxie catholique : il s'agit de l'Allemand Heiner Wilmer, qui, en décembre, semblait destiné à diriger la Congrégation pour la doctrine de la foi, une nomination " freinée " par l'intervention auprès du pape d'une vingtaine de cardinaux, mais qui semble aujourd'hui à nouveau possible. Et encore, le triste spectacle qui se dégage du procès en cours au Vatican pour l'affaire du palais londonien au centre d'opérations financières très douteuses, dans lequel c'est l'image du pontife régnant lui-même qui est clairement écornée.

    Et ce ne sont là que quelques exemples de ce qui se passe - auxquels on pourrait ajouter la honte de la " voie synodale " allemande, la guerre contre la liturgie qui appartient à la tradition de l'Église, une préparation plus qu'ambiguë du Synode sur la synodalité, les révélations et dénonciations contenues dans les témoignages de ces semaines de Monseigneur Gänswein, des cardinaux Müller et Pell - et qui donnent l'idée d'une Église transformée en champ de bataille.

    Alors comment un simple croyant, mais aussi un consacré, un évêque et même un cardinal ne se laisserait-il pas entraîner dans des diatribes qui risque d'être toute " horizontales " ? Ne pas se laisser décourager par une Église qui semble obscurcir la présence du Christ au lieu de la révéler, dans laquelle la "trahison des apôtres", leur "souillure", comme l'a dit un jour le cardinal Ratzinger, est dramatiquement d'actualité ?

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  • Un monastère chrétien des VIe-VIIe siècles exhumé sur une île proche de Dubaï

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    De Simon Cherner sur le site du Figaro :

    Un monastère chrétien médiéval, chapitre perdu de l'histoire arabe, exhumé sur une île près de Dubaï

    Vue aérienne du monastère chrétien d'Al Sinniyah, découvert par une équipe internationale aux Émirats arabes unis. L'établissement aurait été actif du VIe au VIIIe siècle.
    Vue aérienne du monastère chrétien d'Al Sinniyah, découvert par une équipe internationale aux Émirats arabes unis. L'établissement aurait été actif du VIe au VIIIe siècle. Umm Al Quwain's Department of Tourism and Archaeology

    ARCHÉOLOGIE - Les vestiges d'une communauté d'ascètes, active du temps de la naissance de l'Islam, ont été mis au jour aux Émirats arabes unis. Ils témoignent d'une époque où un autre monothéisme faisait florès dans la péninsule.

     

    Al Sinniyah n'a rien des perles chargées de palaces et de gratte-ciels qui forment le chapelet luxueux des îles émiraties. L'îlot désertique ne fait pas de vagues le long de la côte méridionale du golfe Persique, au nord de Dubaï. Cette langue aride et ensablée ravit en revanche les archéologues des Émirats arabes unis. Ils y ont mis au jour, ces derniers mois, des vestiges pour le moins inattendus dans cette partie du monde : un monastère chrétien.

    Selon les premières datations réalisées sur les vestiges découverts sur place, le complexe religieux aurait été fondé entre la fin du VIe et le début du VIIe siècle. Cela en ferait un site qui précède de quelques dizaines d'années la naissance et la diffusion de l'Islam dans la péninsule arabique, voire qui en serait contemporain.

    Découvert dès 2021, le monastère d'Al Sinniyah a été minutieusement dégagé au cours de l'année écoulée. Le chantier a été confié aux archéologues de l'université des Émirats arabes unis, en collaboration avec l'université de New York et la mission archéologique italienne d'Umm Al Quwain. «C'est une découverte extrêmement rare», s'est réjoui dans le quotidien émirati The National , en novembre, l'archéologue britannique Tim Power, qui a participé à l'opération de fouille. «Le fait qu'il y ait eu une population arabe chrétienne en Arabie orientale a été un peu oublié, poursuit-il. Cette découverte est donc un rappel important d'un chapitre perdu de l'histoire arabe.»

    Contemporain de la conquête islamique

    Le site religieux était composé d'une église à nef unique, de cellules et d'un réfectoire. Une résidence privilégiée, une maison à cour, qui devait accueillir le responsable de la communauté a aussi été mise au jour. Des structures liées à la vie quotidienne - citernes, fours, espaces de stockage… - complétaient le tout. Parmi les éléments les plus remarquables, les chercheurs révèlent avoir identifié de possibles fonts baptismaux près de l'autel, ainsi que les vestiges de larges calices en verre sans doute d'anciennes coupes liturgiques, pour l'Eucharistie.

    Les vestiges les plus récents du site dateraient du milieu du VIIIe siècle, de la fin du Califat omeyyade, dont l'emprise s'étendait de la façade atlantique à la vallée de l'Indus. «La communauté n'a pas fait l'objet d'une conquête violente, mais a été lentement abandonnée», pointe néanmoins Tim Power, qui indique que les archéologues n'ont pas mis en évidence de traces de destruction violente du monastère. Le souvenir du site, comme des autres monastères, s'est dissipé au fil des siècles. «C'est tout un pan d'histoire cachée, en somme», résume encore Tim Power pour l'agence américaine Associated Press.

    Le monastère d'Al Sinniyah est le second établissement chrétien de ce genre découvert aux Émirats arabes unis depuis les années 1990, et le sixième autour du golfe Persique. À quelques centaines de mètres du monastère, les vestiges de deux villages ont également été fouillés par les chercheurs. Le premier avait été détruit par les Britanniques en 1820. Le second datait de l'époque préislamique. En visite sur place en novembre, la ministre émiratie de la Culture, Noura Al Kaabi, a assuré que ces différents sites feraient l'objet d'une protection patrimoniale. L'île d'Al Sinniyah n'était, au bout du compte, pas si vide que cela.