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Actualité - Page 1079

  • Ce Paul Magnette que d'aucuns nous envient...

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    De Natacha Polony sur le Figaro Vox :

    Paul Magnette président!

    Le ministre-président de la Wallonie porte la voix du Parlement wallon qui refuse de donner son accord au Parlement belge pour la ratification du traité de libre-échange avec le Canada.

    Il faudrait toujours relire René Goscinny. Dans l'album Astérix chez les Belges, les fiers Gaulois sont furieux d'apprendre que Jules César décrit les Belges comme le peuple le plus brave de la Gaule. On adorerait que, piqués au vif, nos politiques aillent se mesurer au courage de leurs voisins. Mais le spectacle un peu falot de la campagne à droite, le naufrage surréaliste d'un président devenu un cas psychanalytique, nous laissent deviner que nous resterons de notre côté de la frontière. Le mauvais.

    Malheureux citoyens français, connaissez-vous Paul Magnette? Il intéresse nettement moins la presse morale et progressiste que le fringant Justin Trudeau, premier ministre canadien censément de gauche, assez peu préoccupé de conquêtes sociales mais féru d'ouverture à l'Autre, surtout quand l'Autre réclame des droits pour sa minorité religieuse. (...)

    "Paul Magnette, 45 ans, est ministre-président de la Wallonie. Oui, on peut présider quelque chose à 45 ans chez nos voisins belges. Et en tant que ministre-président de la Wallonie, il porte la voix du Parlement wallon qui refuse de donner son accord au Parlement belge pour la ratification du Ceta, traité de libre-échange avec le Canada. Ledit traité, négocié, comme son frère jumeau pour les États-Unis, le Tafta, dans des conditions de secret totalement rocambolesques, ne se contente pas d'abaisser les tarifs douaniers, comme on l'attend d'un traité dit de libre-échange. Il met en place des normes dont le but est d'affaiblir les États face au pouvoir des multinationales. À travers les tribunaux arbitraux, il donne la possibilité à une entreprise d'attaquer, par exemple, un État dont le changement de politique la priverait des bénéfices qu'elle avait projetés. Il protège la propriété intellectuelle des semenciers sur les graines employées par les paysans, mais pas celle des artisans fabriquant des produits d'appellation d'origine contrôlée. Et surtout, il met en place des mécanismes dits «effets de cliquet», qui interdisent tout retour en arrière, même au cas où un gouvernement démocratiquement élu voudrait remettre en cause tout ou partie de l'accord."

    "Paul Magnette a donc réclamé«des clauses juridiquement contraignantes qui fassent en sorte que si demain il y a un conflit entre une multinationale et un État, on n'ait pas affaibli les pouvoirs de l'État de réguler, de protéger nos services publics, nos normes sociales, environnementales, tout ce qui fait le modèle de société européen auquel nous sommes très attachés». Mieux: à ceux qui l'accusaient de faire de son pays un paria, il a dit préférer «un isolement diplomatique à une coupure avec la société civile wallonne, dont des pans entiers (syndicats, ONG, agriculteurs…) s'opposent au traité» parce qu'il «sonne l'arrêt de mort de l'agriculture wallonne déjà en crise».

    Un gouvernant qui se soucie de protéger l'agriculture et les services publics, il est vrai que c'est assez surprenant. Les hiérarques de la Commission européenne n'en reviennent pas. Pas plus que les gouvernants français, qui n'ont pas de mots assez durs pour le Tafta (du moins jusqu'en mai 2017), depuis qu'ils ont compris que les peuples s'y opposent farouchement, mais qui trouvent le Ceta tout à fait acceptable. À l'ultimatum qui lui était lancé, Paul Magnette (qui connaît son sujet: il est l'auteur d'une thèse sur Citoyenneté et construction européenne) a répondu qu'il laisserait se dérouler le processus démocratique. Étrange considération quand tout a été fait, depuis quarante ans, pour qu'aucun processus démocratique ne puisse entraver l'inexorable progression de la globalisation libre-échangiste déguisée en rêve européen. La Commission européenne avait d'abord essayé de faire qualifier le traité de «non-mixte», ce qui signifie qu'il ne relève que de la responsabilité des instances européennes et pas des États. Raté. Il a donc fallu consentir à un vote des parlements.

    De partout, on entend les uns et les autres s'agacer que trois millions et demi de Wallons bloquent un traité qui concerne 500 millions d'Européens et qui est accepté par leurs représentants. Voilà qui nous prouve seulement que ces heureux Wallons sont les seuls à disposer encore de représentants qui les représentent vraiment, défendant leurs intérêts plutôt que les dogmes d'une oligarchie déterritorialisée et protégeant jalousement leur souveraineté, c'est-à-dire leur droit de décider de leur destin.

    Aussi, chers amis wallons, montrez-vous magnanimes envers des voisins nécessiteux. Prêtez-nous Paul Magnette pour cette élection de 2017 dont les enjeux essentiels sont d'ores et déjà évacués par nos candidats. Il est prédestiné. Le siège de la présidence wallonne, la Maison jamboise à Namur, est surnommé l'Élysette.

  • Benoît et François, successeurs de Pierre au service de l’Église

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    De Marina Droujinina sur zenit.org :

    «Benoît et François, successeurs de Pierre au service de l’Église», par le card. Müller 

    Le nouveau livre du préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi

    Le nouveau livre, en italien, du cardinal Gerhard Ludwig Müller « Benoit et François, successeurs de Pierre au service de l’Église » vient de paraître aux éditions Ares.

    L’ouvrage du préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi sera disponible dans les librairies dans les prochains jours, indique un communiqué de l’éditeur.

    « Dans la « dictature du relativisme » et la « mondialisation de l’indifférence » – pour reprendre  les expressions du pape Benoît XVI et du pape François, écrit le cardinal,  les frontières entre la vérité et le mensonge, entre le bien et le mal sont embrouillées. Le défi pour la hiérarchie et pour tous les membres de l’Église est de résister à ces infections mondaines et de traiter des maladies spirituelles de notre temps ».

    Le présent volume a été construit sur la base de l’allocution du cardinal allemand sur « La primauté de Pierre dans le pontificat de Benoît XVI », présentée le 17 avril 2015, à l’occasion du 10e anniversaire de l’élection du pape émérite Benoît XVI.

    Le cardinal Müller, indique la même source,  présente  les réflexions sur les défis que les sociétés et les cultures contemporaines posent à l’Église en soulevant diverses questions telles que : le rôle de la papauté aujourd’hui, la valeur de la laïcité pour le chrétien, une apparente dichotomie entre l’unicité de l’Église fondée par Jésus de Nazareth et l’œcuménisme, l’appel universel à l’apostolat et à la sainteté dans la nécessité d’une nouvelle évangélisation.

    À toutes ces questions, les papes Benoît XVI et François « répondent avec un charisme qui leur est propre et que l’auteur de ce livre voulait souligner », conclut le communiqué.

  • Le décès de l'abbé Jourdain

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    Lu sur la Libre, p. 13 (via la revue de presse de l'archevêché) :

    "L’abbé Jourdain : une vie au service de l’Eglise et de la société

    L’abbé Joseph Jourdain, qui s’est éteint vendredi à l’âge de 92 ans, n’était pas un prêtre comme les autres. Il fut un bâtisseur d’église ! On lui doit d’avoir créé l’église et la paroisse Saint-Marc en 1974 à Uccle, près du Delhaize de l’avenue De Fré. Il avait accueilli très positivement Vatican II, ce qui ne l’empêchait pas de dire régulièrement la messe selon l’ancien rite romain à la chapelle du Sacré-Coeur de Lindthout. Il était aussi très attaché à "La Libre Belgique", fondée par son grand-père Victor sous le nom du "Patriote". … L’abbé Jourdain a été emporté par un cancer. Il était devenu prêtre à l’époque où les séminaires faisaient le plein. Aumônier scout, il avait aussi été enseignant. "Il adorait débattre, confronter des idées, accueillir des amis. C’était un intellectuel, mais sans arrogance." Il fut aussi un prêtre très à l’écoute des écorchés de la vie. "Contrairement aux clichés, Uccle n’est pas un paradis; la détresse sociale et la difficulté de vivre ne connaissent aucune frontière", conclut son petit-neveu."

  • Eglises belges : les désacralisations risquent de se multiplier

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    Lu sur l'Avenir :

    Une quinzaine d’églises mal en point

    Une quinzaine d’églises du Brabant wallon nécessitent des travaux importants. Quatre d’entre elles devraient même être désacralisées. Il y a plus de 160 églises en Brabant wallon. Et quelques-unes ne sont pas vraiment en bon état. Au point qu’une démolition fait parfois partie des hypothèses de travail. « Il n’y a pas de tabou, assure Laurent Temmerman, responsable des services du Temporel pour Bruxelles et le Brabant wallon. Mais ce n’est pas évident du tout car les riverains, qu’ils soient catholiques ou non, n’aiment pas qu’on touche à leur église. Ça reste l’église du village, qu’on a toujours connu. C’est un repère. Il y a un véritable attachement aux églises.» S’il n’y a aucun tabou, il n’y a pas davantage d’églises condamnées. Quatre églises du Brabant wallon devraient toutefois être désacralisées à court terme: deux à Orp-Jauche, une à Rebecq, et une à Nivelles. La difficulté étant maintenant de leur trouver une nouvelle affectation. Car pour désacraliser une église, il faut impérativement connaître sa future affectation. Histoire de ne pas se retrouver avec une église transformée en, par exemple, club de strip-tease. Mais ça n’est pas si simple. Surtout quand les églises sont en mauvais état. À Orp-Jauche, les églises de Maret et d’Orp-le-Petit sont à l’abandon depuis des années, sans changements immédiats en vue.

    et à Nivelles (source : le Soir) :

    Une église partiellement désacralisée  à Nivelles 

    Bien connue des Nivellois pour son imposante silhouette de briques que l’on contourne lorsqu’on quitte la gare pour rejoindre le centre-ville, et pour ses grands vitraux, l’église du Saint-Sépulcre fête ses 125 ans d’existence. … Elle n’attire plus la toute grande foule des fidèles – on est à moins d’un kilomètre de la collégiale Sainte-Gertrude, dans un quartier relativement vieillissant – et il est question de désacraliser une partie de l’édifice. Un cahier des charges en est voie de finalisation : il devrait d’ailleurs être publié la semaine prochaine, afin de trouver un bureau d’architectes prêt à plancher sur un projet. L’idée est de préserver le chœur de l’église, et peut-être le transept, pour le culte. Le reste pourrait recevoir une autre affectation : salle publique, voire même logements, la porte est ouverte à toutes les possibilités toutefois que le patrimoine principal est préservé. « La décision de désacralisation n’est pas encore prise, précise Jean-Paul Etienne, le président de la fabrique d’église de la collégiale, chargé de superviser l’opération. L’évêché est a priori favorable, mais il décidera sur la base du projet qui lui sera présenté.»

    (De la revue de presse de l'Archevêché)

  • Les statistiques de l'Eglise catholique 2016

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    De l'Agence Fides :

    VATICAN - Les statistiques de l'Eglise catholique 2016

    Cité du Vatican – A l’occasion de la Journée missionnaire mondiale, qui parvient cette année à sa 90ème célébration, le dimanche 23 octobre, l’Agence Fides présente comme d’habitude un certain nombre de statistiques choisies de manière à offrir un panorama de l’Eglise dans le monde. Les tableaux sont extraits du dernier Annuaire statistique de l’Eglise et concernent les membres de l’Eglise, ses structures pastorales, les activités dans le domaine sanitaire, de l’assistance et de l’éducation. Entre parenthèses est indiquée la variation – augmentation ou diminution – par rapport à l’année précédente, selon la comparaison effectuée par l’Agence Fides.

    Population mondiale

    Au 31 décembre 2014, la population mondiale s’élevait à 7.160.739.000 personnes, avec une augmentation de 66.941.000 par rapport à l’année précédente. L’augmentation totale concerne cette année encore tous les continents, à l’exception de l’Europe. Les augmentations les plus consistantes concernant, encore une fois l’Asie et l’Afrique, suivis par l’Amérique et l’Océanie. L’Europe en revanche voit sa population diminuer.

    Nombre de catholiques

    A la même date du 31 décembre 2014, le nombre des catholiques était de 1.272.281.000, avec une augmentation totale de 18.355.000, plus contenue par rapport à celle enregistrée l’année précédente. L’augmentation concerne tous les continents à l’exception de l’Europe et se trouve être plus importante, comme l’an dernier, en Afrique et en Amérique, continents suivis par l’Asie et l’Océanie . L’Europe voit en revanche le nombre des catholiques diminuer de 57.000 unités.

    Le pourcentage des catholiques a augmenté de 0,09% arrivant à représenter 17,77% de la population mondiale. S’agissant des continents, on enregistre des augmentations en Afrique , en Amérique , en Asie , en Europe et en Océanie .

    Habitants et catholiques par prêtre

    Le nombre d’habitants par prêtre a globalement augmenté cette année encore de 130 unités cette fois, atteignant le total de 13.882. La répartition par continent enregistre, comme les années précédentes, des augmentations en Amérique, en Europe et en Océanie et des diminutions en Afrique et en Asie.

    Le nombre des catholiques par prêtre a augmenté globalement de 41 unités, atteignant le chiffre de 3.060. Des augmentations sont enregistrées en Afrique, en Amérique, en Europe et en Océanie, la seule diminution concernant l’Asie.

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  • Quand Jean-Pierre Snyers dialogue avec un "curé moderniste"

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    Dialogue avec un curé moderniste

    La "Messe" vient de se terminer. Non loin des banderoles, des multiples dessins et des ballons qui ornent son église, Monsieur le curé peut se consacrer à sa tâche principale: celle de serrer la pince de ses paroissiens (comme il l'avait déjà fait longuement avant le supposé "Agnus Dei" que je n'ai pas vraiment entendu).

    Arrivé auprès de lui, je lui dit:

    - Tiens, la liturgie vient de changer?".

    - Pourquoi?, me répondit-il?

    - Simplement parce la semaine dernière dans une autre église, j'en ai entendu une autre.

    - Et alors?

    - Ben, j'aimerai juste savoir laquelle est la bonne. A supposer qu'il y en ait une, bien sûr.

    - Il n'y en pas. Chaque prêtre fait un peu comme il l'entend.

    - Ah! Donc les curés peuvent modifier la liturgie selon leur goût?

    - Ben, je crois bien. La preuve, c'est que l' évêque nous laisse faire et ne dit jamais rien là-dessus!

    - Et sur le fait que vous ne portez pas de chasuble et que vous vous baladez complètement en civil, non plus?

    - Non plus! D'ailleurs, avant d'être évêque, il ne portait même pas une petite croix!

    - Comme je le vois,  les temps ont changé!

    - Et comment! Heureusement qu'il y a eu le Concile!

    - Hum...Tiens, tout à l'heure dans votre homélie, vous avez dit qu'il ne faut pas prendre à la lettre les miracles, et la résurrection...

    - Absolument! L'important c'est le symbole.

    - Et du salut éternel des âmes, vous ne vous en préoccupez pas?

    - Jamais! La seule chose importante c'est de bâtir une société plus juste, multiculturelle et fraternelle!

    - Oui, mais quand saint Paul écrit qu'il faut se convertir pour être sauvé dans l'au-delà...

    - Allons, allons! Même le Pape ne dit plus cela!

    - Hum... comme je le constate, le christianisme n'est plus ce qu'il était... Et les dogmes?

    - Les quoi? Enfin, monsieur, on n'est plus au Moyen Age! D'ailleurs, des trucs comme le Credo, il serait grand temps qu'on les change!  

    - Oui, je vois où vous voulez en venir.... Finalement, peu importe sa religion, l'important c'est le dialogue et de croire en l'amour...

    - C'est exactement cela! Vous avez parfaitement compris!

    - M'ouais... Par contre, je ne suis pas sûr que vous, vous avez réellement compris ce que j'ai compris... Allez, Monsieur le curé, bon dimanche et... Non, pas à la prochaine... Finalement, je me dis que je tiens vraiment à garder la foi. Non, mais!....

    Jean-Pierre Snyers, 4190, Ferrières, Belgique Adresse blog: jpsnyers.blogspot.com.

  • L’un des journaux catholiques les plus importants du Canada cesse de paraître

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    Lu sur Signis.net :

    Fermeture de l’un des journaux catholiques les plus importants du Canada

    Edmonton, 11 octobre 2016 (WCR). L’une des publications catholiques les plus importantes du Canada cesse ses activités. Le Western Catholic Reporter, fondé il y a 51 ans, a publié son dernier numéro le 26 septembre.

    C’est l’éditeur de l’hebdomadaire, l’archevêque d’Edmonton, Mgr Richard Smith, qui a annoncé la triste nouvelle dans une lettre expliquant sa vision des communications et de la presse en général.

    Il a expliqué que, « pendant plus de 50 ans, le Western Catholic Reporter a fourni des actualités et des commentaires au peuple de Dieu au sein de son archidiocèse et au-delà. »

    Il a ajouté que durant toutes ces années « le monde des communications a énormément changé » et qu’il « était nécessaire de toujours chercher de nouvelles manières pour impliquer notre public, où qu’il soit dans son chemin spirituel ».

    L’hebdomadaire s’arrête donc, et sera remplacé par une plateforme en ligne, présentant « les actualités quotidiennes, les réseaux sociaux, une newsletter et quelques produits papier ».

    Mgr. Smith explique que « ce changement constitue une réponse à l’appel du pape François adressé à l’Église, en 2013, pour la conversion pastorale dans son Exhortation apostolique Evangelii Gaudium ». L’évêque rappelle que cette demande ne concerne pas seulement les fidèles mais aussi les organisations de l’Église. C’est pour cette raison que le bureau des communications du diocèse sera réorganisé entièrement avec une nouvelle vision, un nouveau mandat et une nouvelle structure.

    Avec la disparition de ce titre, le Canada ne compte plus que trois publications d’informations catholiques importantes  : le Catholic Register, le BC Catholic et le Prairie Messenger.

  • Le nouveau général des jésuites compte travailler à la réconciliation

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    De zenit.org (Marina Droujininarome) :

    Travailler à la «réconciliation», une priorité pour le p. Arturo Sosa

    Première rencontre du nouveau général de la Compagnie de Jésus avec la presse

    Le travail pour la « réconciliation » est un défi principal pour les jésuites dans un monde actuel, estime le nouveau général de la Compagnie de Jésus, le père Arturo Sosa.

    Il a rencontré quelque soixante-dix journalistes rencontrés le 14 octobre, peu après son élection, dans la salle de la congrégation, à Rome. La rencontre a été introduite par le P. Federico Lombardi SJ, qui a présenté le nouveau général comme un ami de longue date, selon un communiqué de la Compagnie publié le 18 octobre 2016. Le P. Lombardi a souligné que c’était le premier général non européen, d’Amérique latine.

    Selon le père Arturo Sosa, les réflexions des jésuites faites avant la 36e Congrégation qui travaille présentement à Rome, mènent à la nécessité de travailler pour la « réconciliation ». C’« est un mot le plus récurrent » qui apparaît dans « les  réponses reçues de toutes les provinces du monde, a-t-il dit. Dans toutes les régions du monde est sentie cette blessure profonde de la division du conflit et de la violence sur la création ».

    En soulignant que la Congrégation, après son élection, entre dans une phase délibérative, le p. Sosa a dit que « le sens de la mission » des jésuites « aujourd’hui » serait redéfini comme un « service de la foi et de la promotion de la justice, en tenant compte de la diversité culturelle et du dialogue ».

    « La 35e Congrégation générale avait déjà identifié certaines priorités qui restent en cours, a-t-il ajouté, telles que le dialogue interreligieux, la question des réfugiés et des migrations, des situations de crise dues aux modifications des conditions économiques, le rôle des maisons internationales à Rome. »

    En commentant son élection, le père Sosa a dit qu’il était « très surpris et en même temps reconnaissant au Seigneur » et qu’il aurait « besoin d’aide : ce n’est pas quelque chose que je peux faire seul ».

    À propos de sa vocation, p. Sosa a raconté qu’il avait rencontré les jésuites dans un collège au Venezuela, où la Compagnie était présente depuis 1916. « Plus que des prêtres, ce sont des frères jésuites qui m’ont particulièrement frappé, a-t-il dit,  j’ai été émerveillé par la profondeur de leur sainteté. »

    Le nouveau général estime qu’« il est facile d’entrer dans la communication amicale avec le pape François ». Il l’avait rencontré à la 33e Congrégation ainsi qu’à d’autres occasions en tant que délégué des maisons internationales de la Compagnie qui sont directement liées au pape lui-même.

    Quant à l’expression de « pape noir », le général a répondu qu’elle ne faisait pas partie de la mission des jésuites : « Nous essayons de travailler à un autre niveau de service, aidant le pape et les évêques ».

    Répondant à une question sur la présence des jésuites en Chine, le père Sosa a déclaré que la Compagnie travaillait en Chine continentale, où environ 12 jésuites étrangers enseignaient dans les universités (principalement les langues, les sciences économiques et sociales). Le gouvernement est conscient de leur présence, a-t-il affirmé. Les jésuites  sont autorisés à enseigner et à faire un travail pastoral à Taiwan, Hong Kong et Macao où, en particulier, la formation théologique et spirituelle d’une centaine de séminaristes se poursuit.

    Le nouveau général a remercié son prédécesseur, P. Adolfo Nicolàs, en expliquant qu’il était « prêt à une nouvelle mission » : après « une brève période de repos en Espagne », le père Nicolàs reviendra aux Philippines, où il sera « le père spirituel dans un centre pastoral ». « Sa liberté et son désir de poursuivre sa mission en tant que « simple » jésuite me touche beaucoup », a confié le père Sosa.

  • Evangéliser ? Les réflexions de notre ami Jean-Pierre Snyers

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    Faut-il évangéliser?

    Suite à ma petite réflexion sur l'existence de Dieu, par laquelle j'ai tenté de montrer que la raison rejoint la révélation faite à Moïse: "Je suis celui qui suis" (c'est à dire: l'Etre), j'aimerais proposer de réfléchir sur le fait de savoir s'il est possible d'en dire davantage au sujet de Dieu (qui est Celui qui est), et s'il vaut la peine, dans le cas de l'affirmative, de la faire connaître.

    Bon. Donc, rationnellement parlant, il est possible d'en arriver à la conclusion que Dieu est. Quoi encore? Qu'Il est ambivalent. Car, en regardant le créé, nous constatons que celui-ci est à la fois bon et mauvais. Certes, la trajectoire de l'univers dans le sens d'une complexité de plus en plus grande (de l'amibe à Einstein, il y a quand même une sérieuse évolution), l'amour dont sont capables les êtres humains et la beauté d'une fleur ou d'un papillon, nous amènent à croire que Dieu serait effectivement bon.

    Cependant, la loi de l'extermination des faibles par les forts, les cataclysmes naturels ou la maladie et la mort, inviteraient à penser le contraire. Face à ces deux constatations, une conclusion semble logique: le Créateur du monde n'est, ni entièrement bon, ni entièrement mauvais.

    A partir de là, impossible d'en savoir plus. Impossible, sauf si cet Etre  a pris l'initiative de se communiquer à l'homme à travers une Parole. Si oui, laquelle? Beaucoup de religions en seraient dépositaires. Donc, étant donné qu'elles se contredisent sur les points fondamentaux, il reste à discerner celle qui correspondrait le plus à ce qui nous est révélé par la raison et à ce qui, tout en étant digne d'un Dieu, pourrait rejoindre les trois questions fondamentales de l'homme: "D'où venons-nous? Qui sommes-nous? Où allons-nous?". Certains diront: "C'est celle-ci!".

    D'accord, mais pour l'affirmer, encore faut-il avoir des arguments solides qui puissent démontrer qu'elle le serait. On le voit, dans le cas où on considère que le christianisme serait celle-là, l'apologétique est plus que nécessaire. Je ne vais pas passer en revue tout ce qui indique que la foi chrétienne est crédible, en énumérant toutes les raisons d'y croire. Assez de livres abordent ce sujet. 

    Je me limiterai donc à me demander si, dans le cas où elle le serait (crédible) il vaut la peine oui, ou non, de la faire connaître à nos semblables. Une constatation: les apôtres l'ont fait à temps et à contretemps. Pourquoi? Parce qu'ils pensaient que, le Christ s'étant présenté, non pas comme étant une vérité plurielle, mais comme étant l'unique vérité et le seul chemin vers le Père, il faut se convertir à Lui pour accéder dans l'au-delà au Paradis.

    Comme on le voit, cette prédication apostolique n'a strictement rien à voir avec une vision humaniste qui, en faisant abstraction de toutes les différences entre les croyances, viserait à bâtir une société plus juste et plus fraternelle, dans laquelle finalement, tout homme de bonne volonté, peu importe sa religion, se retrouverait. Par exemple, un dialogue inter-religieux qui viserait pas la conversion au christianisme en vue du salut de l'âme, serait profondément infidèle à ce qu'ont demandé le Christ et les apôtres. Si dès le commencement de l'ère chrétienne, on avait considéré qu'il ne s'agit que de croire en l'amour, en une fraternité universelle, tout en laissant s'infiltrer toutes les hérésies qui menaçaient de détruire la foi apostolique, il ne serait resté du christianisme que quelques valeurs partagées par le plus grand nombre.

    Dès lors, un un mot comme en cent, il importe de soumettre sans cesse, nos propres convictions sur ce que doit être la foi chrétienne et l'Eglise, à ce que les apôtres ont fait et dit. Et si on ne le fait pas, si on fait passer une idéologie avant ce qu'un saint Paul nous affirme clairement, inévitablement, on trahit le Message laissé par l'Ecriture.

    Ce n'est pas le tout d'avoir des convictions. Encore faut-il que nous nous interrogions sur le fait de savoir si celles-ci ne ratent pas l'essentiel; si elles sont fidèles à l'esprit du monde ou à la Prédication apostolique.  Et c'est précisément sur ce fait que je me demande si aujourd'hui, l'Evangile qui nous est présenté est encore celui que nous trouvons dans les versets 1 à 5 du chapitre 15 de la première épître de saint Paul aux Corinthiens. Et s'il ne l'est pas, alors s'applique ce mot qu'il écrit dans son épître aux Galates (1, 9): "Si quelqu'un vous annonce un évangile s'écartant de celui que vous avez reçu, qu'il soit anathème!".

    Jean-Pierre Snyers, 4190 Ferrières, Belgique. Adresse blog:jpsnyers.blogspot.com  

  • Belgique : mettre en œuvre des réformes permettant de donner les cours de religion ou de morale non-confessionnelle plébiscités à plus de 90% par les parents

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    Déclaration des chefs de culte religieux: Plus de 90 % des parents souhaitent l’organisation d’un cours de religion ou de morale non-confessionnelle. Ne méritent-ils pas le respect ?

    Plus de 90 % des parents souhaitent l’organisation d’un cours de religion ou de morale non-confessionnelle.

    Aujourd’hui,  parents comme  enseignants lancent des cris d’alarme. Ils demandent que tout soit mis en œuvre pour que ces cours puissent être donnés dans les meilleures conditions. Tant pour la qualité de l’enseignement des religions que pour celui de la citoyenneté.  Au nom même  du  sens de la responsabilité sociale qui habite les enseignants comme les parents.

    Chaque enseignant de religion assume en ce moment de lourdes charges d’ajustement, y compris par des pertes d’heure temporaires. Divers ajustements dans les écoles sont encore attendus pour relever ce défi.  Ainsi, il nous revient que certains maîtres de religion doivent assurer leurs cours  dans 14 écoles (!) ou se voient imposer des horaires impraticables ! Certains d’entre eux n’ont pas encore reçu leurs attributions et leurs élèves attendent.

    Pour le bon déploiement de la réforme, et le maintien des dynamiques nouvelles, toutes ces difficultés doivent être résorbées rapidement.   Par ailleurs, il apparaît qu’en certains lieux ces difficultés relèvent davantage de stratégies de pourrissement ou d’hostilité de certains PO. Nombre de parents ou d’enseignants  ont subi des pressions.

    De telles situations, heureusement exceptionnelles, doivent être dénoncées comme inconstitutionnelles, et plus encore comme trahissant un esprit inconciliable avec la citoyenneté. Nous demandons à nouveau que la mise en œuvre des réformes permette effectivement de donner les cours de religion ou de morale non-confessionnelle   –  plébiscités à plus de 90% par les parents – en veillant à des articulations créatrices des horaires  pour les uns et les autres. Les parents le demandent pour leurs enfants !

    Mgr. J. De Kesel, Archevêque de Malines-Bruxelles
    Le Métropolite Athenagoras, Eglise Orthodoxe en Belgique
    Ph. Markiewicz, Président du Consistoire Central Israélite de Belgique
    Mr. Salah Echallaoui, Président de l’Exécutif des Musulmans de Belgique
    Pasteur S. Fuite, Président de l’Eglise Protestante Unie de Belgique
    Dr. Geert Lorein, Président du Synode Fédéral des Eglises Protestantes et Evangéliques,
    Chanoine Jack McDonald, Président du Comité Central de l’Eglise anglicane  de Belgique,

    Contacts presse : P. Tommy Scholtes, 0475 67 04 27

    Et les responsables presse de chaque signataire.

  • Open Doors alerte sur les agressions de réfugiés chrétiens en Allemagne

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    D'Eugénie Bastié sur le site du journal "Le Figaro" :

    Une ONG alerte sur les agressions de réfugiés chrétiens en Allemagne

    Un rapport de l'association évangélique Open Doors affirme qu'au moins 743 migrants chrétiens ont été victimes d'agressions à caractère religieux entre février et septembre 2016 dans des camps allemands.

    «Nous avons sous-estimé le rôle de la religion», confiait le ministre de l'intérieur allemand Thomas de Maizières le 20 septembre dernier lors d'une conférence à Berlin au sujet de l'accueil des migrants. C'est à ce constat qu'invite également le nouveau rapport de la branche allemande de l'ONG évangélique Open Doors, qui alerte sur les attaques violentes dont seraient victimes les minorités religieuses, notamment chrétiennes et yazidis, dans les camps de réfugiés en Allemagne.

    Selon ce rapport, fruit de centaines d'entretiens menés auprès de réfugiés dans toute l'Allemagne entre mai et septembre et publié le 17 octobre, 743 réfugiés chrétiens ont signalé des attaques à motif religieux, ainsi que 10 Yazidis. Un premier rapport avait été publié en mai recensant 231 attaques documentées entre février et avril. «Ce deuxième rapport n'est que le sommet de l'iceberg du nombre d'attaques à motivations religieuses contre des réfugiés chrétiens. On doit avoir à l'esprit qu'il y a un grand nombre de cas non signalés.» précise l'ONG, spécialisée dans le combat contre la persécution des chrétiens dans le monde.

    Les mêmes réfugiés ont fait l'objet de multiples agressions. Ainsi, 617 (83 %) ont fait état d'agressions multiples, 314 (42 %) de menaces de mort, 416 (56 %) d'agressions physiques, 44 (6 %) d'agressions sexuelles. 91 % des attaques ont été commises par d'autres réfugiés, 28 % par des agents de sécurité et 34 % par d'autres personnes. «Ce qui rend la situation encore plus difficile», écrivent les auteurs du rapport, «c'est que beaucoup de réfugiés avaient déjà des expériences négatives avec les autorités et la police dans leur pays d'origine à cause de leur foi. Ils sont habitués à être traités comme des citoyens de seconde zone, et maintenant ils se rendent compte qu'on ne les protège pas en Allemagne.» Ainsi ce réfugié chrétien iranien, qui témoigne dans l'enquête: «J'étais choqué! Que ce genre de chose arrive en Iran, soit, mais je n'aurais jamais pensé vivre cela en Allemagne. Cela a ébranlé ma confiance.»

    Vers une séparation dans les centres d'accueil?

    «Ils mettent en permanence des prières islamiques très bruyantes et des versets du Coran sur leurs portables. En plus, ils m'envoient des enfants pour me demander: ‘pourquoi es-tu chrétienne, pourquoi ne couvres-tu pas tes cheveux?'» témoigne une chrétienne syrienne. Ou encore cet homme, venu d'Irak: «Les musulmans de mon foyer ont découvert que j'étais chrétien parce que je lisais la Bible. J'ai reçu des menaces de mort. Ils voulaient me convertir à l'islam. Personne n'a rien pu faire pour moi, j'ai dû changer de logement.»

    L'association déplore la vision relative du phénomène par les autorités allemandes, qui évoquent des «cas isolés» et préfèrent traiter la question au cas par cas. Fin août, La Croix évoquait déjà ce sujet des persécutions de réfugiés chrétiens.

    L'ONG se défend de tout agenda politique ou volonté de stigmatiser les musulmans. «Certains ont attiré l'attention sur le fait que ce genre de publication pourrait nourrir les conflits religieux et la xénophobie.» écrivent les auteurs. «Nous croyons que la banalisation, la dissimulation, ou le détournement de cette injustice, pour des motifs politiques ou autres, donnerait un encouragement pour leurs auteurs et augmenterait la souffrance des victimes.»

    Open Doors évoque plusieurs pistes pour résoudre le problème: sensibiliser le personnel qui gère les sites d'accueil des réfugiés, inclure une mention explicite sur l'égalité et le traitement égal des religions dans les brochures «Welcome to germany» qui sont distribuées aux migrants, favoriser la remontée des plaintes… La séparation des migrants selon la religion pourrait-elle être une solution? Les autorités allemandes la refusent par principe, préférant faire du cas par cas. Les Églises catholiques et protestantes du pays ont affirmé dans un communiqué fin juillet leur refus d'une séparation, sauf en cas de violence avérée «Oui, il faut dire clairement les choses: l'idéal d'une coexistence pacifique entre des gens de milieux différents ne doit pas conduire certains demandeurs d'asile ou groupes spécifiques de réfugiés à être exposé à des attaques. Si la protection de minorités ne peut être garantie dans un centre, le logement séparé peut être une solution appropriée.»

    Selon le secrétariat d'état allemand aux migrations et aux réfugiés, en 2015, 73.1 % des demandes d'asile émanaient de musulmans, 13.8% de Chrétiens, et 4.2 % de Yazidis.

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  • France : les crèches autorisées dans les bâtiments publics

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    D'Alexis Feertchak en "Entretien" sur Figaro Vox (le figaro.fr) :

    Crèches dans les lieux publics : la laïcité n'est pas contre les traditions françaises

    FIGAROVOX/ENTRETIEN - Le rapporteur public du Conseil d'Etat recommande d'autoriser, sous conditions, les crèches dans les bâtiments publics. Pour le professeur Guillaume Drago, cette conception fort ancienne de la laïcité est légitime.

    Guillaume Drago est professeur de Droit public à l'Université Panthéon-Assas (Paris II) et directeur du Centre d'études constitutionnelles et politiques.

    FIGAROVOX. - Concernant les crèches dans les mairies, le rapporteur public du Conseil d'Etat recommande d'autoriser, sous conditions, les crèches de Noël dans les bâtiments publics, au nom du principe de laïcité. Comment comprenez-vous cette annonce?

    Guillaume DRAGO. - Je crois que c'est une volonté de la pacification du débat public qui guide le rapporteur public du Conseil d'État. Cette attitude est celle du Conseil d'État depuis toujours, particulièrement depuis la loi de 1905 de Séparation des Églises et de l'État. Il faut bien comprendre que ce type d'affaires met en jeu des principes qui doivent coexister: laïcité, neutralité des services publics, interdiction «d'élever des emblèmes religieux sur les bâtiments publics» (art. 28 de la loi de 1905, ici en débat), ordre public local mais aussi, liberté des cultes, liberté de conscience, - liberté tout court ai-je envie de dire! - et «traditions locales». Le juge administratif a toujours mis en balance ces différents principes pour permettre le respect de la laïcité et l'exercice des libertés, fondées en l'espèce sur des traditions anciennes, autant culturelles que religieuses, «pourvu que ces manifestations ne troublent pas l'ordre public établi par la loi», comme le dit l'article 10 de la Déclaration de 1789.

    Le rapporteur public, Aurélie Bretonneau, a déclaré: «Nous ne croyons pas que le contexte de crispation sur la laïcité vous impose d'instruire par principe le procès de la crèche». Si cet avis est suivi, la jurisprudence devrait donc se situer dans un cadre assez libéral. Cela vous étonne-t-il?

    Non, on retrouve ici une conception ouverte de la laïcité dont le Conseil d'État a été le défenseur depuis longtemps. Sa jurisprudence sur les processions, les convois mortuaires, les sonneries de cloches, dans les années 1910, illustre ce souhait de conciliation. Les collectivités publiques, locales particulièrement, doivent assurer le libre exercice des cultes et respecter les traditions locales, qu'elles s'expriment par des processions ou aujourd'hui encore par des crèches au moment de Noël. Par exemple en 1924 (CE 4 juillet 1924, Abbé Guerle), le Conseil d'État dit que si un maire peut réglementer les manifestations religieuses extérieures, il doit aussi «garantir le libre exercice des cultes, sous les restrictions que commande l'intérêt de l'ordre public et ne porter atteinte aux traditions locales que dans la mesure strictement nécessaire au maintien de l'ordre». C'est une position sage que pourrait reprendre le Conseil d'État d'aujourd'hui. Ajoutons que le Conseil constitutionnel s'est placé dans la même logique en 2013 à propos des particularités religieuses de l'Alsace-Moselle.

    Plus politiquement, on assiste à une certaine crispation autour de la laïcité. Le droit est-il aussi là pour pacifier ces passions politiques?

    C'est le rôle du droit que d'organiser les relations sociales comme de poser les principes de la société politique. La crispation autour de la laïcité vient de revendications communautaristes et d'une idée brouillée qu'ont les Français de leur identité, de leur histoire, de leurs traditions qui sont éminemment chrétiennes. C'est refuser de le voir et de le dire qui entraîne les crispations actuelles.

    Les défenseurs des crèches considèrent que celles-ci appartiennent au patrimoine culturel du pays, certes marqué par le christianisme... S'agit-il au fond vraiment d'une question de laïcité?

    Encore une fois, le juge administratif a su trouver l'équilibre entre le «cultuel» et le «culturel», dont les crèches sont une bonne illustration. La question est celle des libertés qui doivent l'emporter sur une réglementation tatillonne. Mais, plus profondément, c'est une question culturelle. Quand on veut nier l'identité de la France, par une laïcité agressive, on sème la discorde alors que les Français réclament unité et concorde. Les politiques de tous bords feraient bien d'y penser pour le bien commun de notre pays.