
Actualité - Page 170
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Eglise du Saint-Sacrement à Liège (Bd d’Avroy, 132) : Fête de l’Épiphanie, le samedi 6 janvier 2024 à 17h00
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En hommage à Benoît XVI, docteur de la foi, pour le premier anniversaire de sa mort
Du Père Jean-Gabriel, ocd, prieur du couvent des Carmes de Toulouse, sur le site de la Nef :
Benoît XVI, docteur de la foi
Le pape Benoît XVI nous a quittés il y a un an, le 31 décembre 2022. Petit hommage pour le premier anniversaire de sa mort.
« Dieu est le véritable Père de sa créature. Ce Dieu est la vie, et la mort est donc la contradiction totale de la réalité de Dieu. Dieu ne veut pas son contraire. […] C’est pourquoi Dieu cherche la vie de sa créature, non pas la punition, mais la vie au sens plein : la communication, l’amour, l’épanouissement de l’être, la participation à la joie de la vie et à la grâce d’exister » (Le Ressuscité, DDB, 1986, p. 50). Ces propos du Cardinal Ratzinger, tirés de la retraite de Carême qu’il avait prêchée au Vatican en 1985 devant Jean-Paul II, constituent une sorte de préambule à l’enseignement que prodigua toute sa vie durant cet éminent théologien dont nous avons fêté le 31 décembre le premier anniversaire de la mort. C’est que celui qui devint pape le 19 avril 2005 sous le nom de Benoît XVI ne cessa d’affirmer – tant dans son enseignement universitaire que dans son magistère pétrinien – le primat de l’Amour de Dieu. Un Dieu créateur et rédempteur fidèle à la promesse de son Alliance avec l’homme qu’Il n’abandonne jamais en dépit de son péché, à qui Il veut communiquer Sa Vie pour le faire participer à Sa joie. La théologie du pape Benoît XVI est donc extrêmement joyeuse parce qu’elle s’enracine dans cette vertu d’Espérance dont il fera le thème principal de son encyclique Spe Salvi, du 30 novembre 2007. Une encyclique qu’il faudrait lire avec deux autres de ses textes magistériels : Deus Caritas est, sa première encyclique, qui porte sur le thème de la Charité divine, et celle que le pape François valida après la renonciation de son prédécesseur, mais dont celui-ci est l’auteur, à l’exception du dernier chapitre : Lumen fidei, l’encyclique tant attendue de Benoît XVI sur la vertu de la Foi.
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Note de Mgr Marc Aillet à propos de la déclaration Fiducia supplicans
Du site du diocèse de Bayonne, Lescar et Oloron :
Note de Mgr Marc Aillet à propos de la déclaration Fiducia supplicans
« Le Dicastère pour la Doctrine de la Foi (DDF) vient de publier, le 18 décembre 2023, avec l’approbation du Pape François, la Déclaration Fiducia Supplicans « sur la signification pastorale des bénédictions ».
Saluée comme une victoire par le monde laïque, et en particulier par les lobbies LGBT qui y voient enfin une reconnaissance par l’Eglise des relations homosexuelles malgré les multiples restrictions rappelées par le document romain, elle fait l’objet d’une désapprobation publique inédite de la part de conférences épiscopales entières, en particulier d’Afrique et d’Europe de l’Est, ainsi que d’évêques de tous les continents. En outre, de nombreux fidèles, y compris des recommençants, et nombre de prêtres, qui font face, dans une société en perte de repères, à des situations pastorales complexes, en faisant preuve d’autant de fidélité à l’enseignement du Magistère que de charité pastorale, expriment leur trouble et leur incompréhension.
Interpellé par ces réactions et après avoir pris le temps de la réflexion, je souhaite adresser, comme évêque, aux prêtres et aux fidèles de mon diocèse, une note en vue des les aider à accueillir cette déclaration dans un esprit de communion avec le Saint-Siège apostolique, en donnant quelques clés de compréhension, tout en interrogeant respectueusement certains points de la déclaration susceptibles de clarification. Enfin, je voudrais inviter les prêtres de mon diocèse à la prudence, vertu par excellence du discernement. J’ai conscience que cette note est dense, mais il me semble important de traiter la question avec suffisamment de hauteur théologique et pastorale.
Une doctrine inchangée sur le mariage
Fiducia supplicans commence par rappeler que l’enseignement de l’Eglise sur le mariage, comme union stable, exclusive et indissoluble entre un homme et une femme, naturellement ouverte à la génération de nouvelles vies, reste ferme et inchangée (n. 4). C’est la raison pour laquelle, insiste le texte, il est impossible de donner une bénédiction liturgique ou rituelle à des couples en situation irrégulière ou de même sexe, ce qui risquerait d’induire une grave confusion entre le mariage et les unions de fait (n. 5). Il est ainsi précisé que c’est la raison pour laquelle l’ancienne Congrégation pour la Doctrine de la Foi, dans une réponse ad dubium, le 22 février 2021, avait conclu à l’impossibilité de donner une bénédiction aux « couples » de même sexe.
Distinction entre les bénédictions liturgiques et les bénédictions pastorales
Il est proposé ensuite tout un parcours biblique pour fonder la distinction entre les bénédictions liturgiques (n. 10) et les bénédictions que l’on qualifiera de pastorales, en vue d’éclairer la possibilité d’une bénédiction accordée à une personne qui, quelle que soit sa condition de pécheur, peut la demander à un prêtre, hors contexte liturgique ou rituel, pour manifester sa confiance en Dieu et sa demande d’aide afin de « mieux vivre » et de mieux ajuster sa vie à la volonté de Dieu (n. 20). Cela fait d’ailleurs partie d’une pratique pastorale élémentaire et bimillénaire de l’Eglise, en particulier dans le cadre de la dévotion populaire (n. 23-24), où il ne s’agit jamais d’exercer un contrôle sur l’amour inconditionnel de Dieu envers tous ni d’exiger un certificat de moralité, étant entendu qu’il s’agit ici d’un sacramental, qui n’agit pas comme un sacrement ex opere operato, mais dont l’efficacité de grâce dépend des bonnes dispositions de celui qui la demande et la reçoit. Jusqu’ici, le texte n’apporte rien de nouveau à l’enseignement ordinaire de l’Eglise, en ces matières.
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Sans prendre de gants, comment François efface l'héritage théologique de Benoît XVI
De site du Figaro : sur le
Comment François efface l’héritage théologique de Benoît XVI depuis son décès
30 décembre 2023
ENQUÊTE - Depuis la mort du pape émérite il y a un an, son successeur impose sa vision de l’Église, sans prendre de gants.
Le 13 mars 2013, jour de l’élection de François, la succession de Benoît XVI était actée. Le 31 décembre 2022, jour de la mort du pape émérite, sa succession était totalement accomplie. Non que l’épanouissement du pontificat de François ait été empêché par la cohabitation entre les «deux papes» mais une série de décisions drastiques prises par François depuis l’enterrement de son prédécesseur, donnent l’impression que le pontife argentin, aujourd’hui âgé de 87 ans, presse le pas pour imprimer encore plus profondément sa marque.
Comme si la mort de Benoît XVI avait libéré son successeur d’un poids qui l’empêchait d’aller jusqu’au bout de ses réformes dont la plus durable serait une nouvelle approche de la doctrine catholique.
«Un docteur au sein de l’Eglise»
Dieu sait que le pontificat de Benoît XVI (2005-2013) fut précisément caractérisé par la clarté de la doctrine. Dans le quotidien Il Giornale de ce vendredi, un important cardinal italien, ancien numéro trois du pape allemand, souhaite à ce titre que ce théologien devienne…
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4 prêtres enlevés en deux jours par la dictature au Nicaragua
D'Andrés Henríquez sur aciprensa :
4 prêtres enlevés en deux jours par la dictature au Nicaragua
29 décembre 2023
Quatre prêtres ont été enlevés en seulement deux jours au Nicaragua. Entre le 28 et le 29 décembre, le régime sandiniste, dirigé par Daniel Ortega, a enlevé les prêtres, dont on ne sait toujours pas où ils se trouvent.
Le 28 décembre, l'évêque auxiliaire de Managua, Mgr Silvio José Báez, a dénoncé sur le réseau social X (anciennement Twitter) l'enlèvement de trois de ces prêtres.
Il s'agit du père Carlos Avilés, vicaire général de l'archidiocèse de Managua, du père Héctor Treminio, curé de l'église Santo Cristo de Esquipulas, dans le même archidiocèse, et du père Fernando Calero, curé de Nuestra Señora de Fátima Rancho Grande, dans le diocèse de Matagalpa.
Mgr Báez, qui est en exil aux États-Unis en raison des persécutions de la dictature Ortega, a déclaré : "Je suis scandalisé par l'enlèvement injuste de trois prêtres bien-aimés de Managua par la dictature sandiniste criminelle".
Le 29 décembre, la presse nicaraguayenne et l'avocate Martha Patricia Molina ont dénoncé l'enlèvement d'un autre prêtre, le père Marcos Diaz Prado, vicaire de l'église Santo Tomás Apóstol del Puerto de Corinto, dans le diocèse de León.
Isidoro del Carmen Mora Ortega, évêque du diocèse de Siuna, a également été enlevé et emprisonné à la mi-décembre. En outre, deux séminaristes ont été enlevés en même temps que l'évêque Mora, et aucune autre information n'est disponible à leur sujet. Oscar Escoto, vicaire général du diocèse de Matagalpa, a également été enlevé pendant quelques heures.
Un autre prêtre, le père Jader Guido, a été enlevé le 24 décembre, puis relâché.
La persécution de l'Église catholique par le régime de Daniel Ortega et de son épouse et vice-présidente, Rosario Murillo, s'est intensifiée au cours des derniers mois. Le cas le plus emblématique est celui de Mgr Rolando Álvarez, évêque du diocèse de Matagalpa, enlevé et emprisonné en août 2022 et condamné en février de cette année à plus de 26 ans de prison pour "trahison".
2023 : L'année des "nouvelles attaques" contre l'Église catholique au Nicaragua
Le 28 décembre, M. Molina, également auteur de l'étude "Nicaragua : une Église persécutée", a déclaré à ACI Prensa que les personnes enlevées "sont des prêtres qui ont une longue vie pastorale et qui sont très aimés par les laïcs". Il a également déclaré que la dictature sandiniste les avait enlevés "sans raison, sans mandat d'arrêt et dans des véhicules privés appartenant à des paramilitaires".
Outre les cas de disparitions forcées, 177 religieux ont été directement empêchés d'exercer leur ministère pastoral, ce qui les a contraints à l'exil.
Molina a rappelé que le pape François s'est exprimé à plusieurs reprises sur la grave crise que traverse l'Église catholique au Nicaragua depuis avril 2018. Cette année, le Saint-Père a comparé le régime sandiniste aux dictatures "grossières" du début du XXe siècle. Il a également qualifié Daniel Ortega de personne souffrant d'un "déséquilibre".
Le chercheur nicaraguayen a assuré que "le Saint-Siège poursuit ses négociations avec la dictature, mais ce qui se passe, c'est que la famille Ortega-Murillo veut avoir un contrôle absolu sur la nomination des évêques ou des cardinaux".
Andrés Henríquez est un écrivain vénézuélien spécialisé dans la religion et la politique. Plus de 5 ans d'expérience dans les médias bilingues. Membre de la Fédération Regnum Christi. -
Bénédiction des couples homosexuels : pourquoi des évêques africains contestent-ils la décision du pape ?
TV5 Monde : LE 28 DÉC. 2023 À 10H58 (TU) Par Juliette Ossola :
Depuis l'autorisation de la bénédiction des couples de même sexe par le Vatican, de vives réactions se sont faites entendre sur le continent. Plusieurs évêques africains ont contesté cette déclaration, et certains refusent de bénir ces couples. Ces réactions s'expliquent à la fois par le contenu du texte, dans un continent dans lequel l'homosexualité reste encore majoritairement pénalisée ou mal perçue, mais aussi par la manière dont le Vatican a pris cette décision. Analyse : "Il n’y a aucune possibilité dans l’Église de bénir les unions et activités homosexuelles. Cela irait à l’encontre de la loi de Dieu, de l’enseignement de l’Église, des lois de notre nation et des sensibilités culturelles de notre peuple". Le ton du communiqué du 20 décembre de la Conférence épiscopale du Nigeria est direct. Du Nigeria à Kinshasa, nombreux sont les prélats africains qui refusent de suivre le pape dans sa décision.
Or, le 18 décembre dernier, le dicastère pour la Doctrine de la foi, autorisait la bénédiction aux "couples irréguliers" (couples de divorcés ou de même sexe) dans une déclaration approuvée par le pape François, sans que ce pape ne remette en cause la doctrine de l'Église selon laquelle le mariage est un sacrement entre une femme et un homme.
32 pays africains répriment l'homosexualité :
"L’Église catholique en Afrique est extrêmement conservatrice sur le plan des mœurs". Jean-Pierre Dozon, anthropologue et spécialiste de l'Afrique : Ces réactions hostiles à la décision du pape s'inscrivent dans un continent où l'homosexualité est souvent réprimé. Sur 69 pays dans le monde réprimant l’homosexualité, 32 sont situés en Afrique, selon l'observatoire des inégalités.
"L’Église catholique en Afrique est extrêmement conservatrice sur le plan de mœurs" constate Jean-Pierre Dozon, anthropologue et spécialiste de l'Afrique. Selon lui, cette "hostilité de certains prélats africains à la bénédiction de couples homosexuels n'est donc pas surprenante".
"Les premières législations contre les homosexuels ont été mises en place par les pays colonisateurs. Il y a un ensemble de raisons politiques, culturelles et religieuses et il faut replacer cela dans son contexte. Les Églises locales sont placées dans des contextes nationaux divers et variés et il est intéressant de voir si elles sont sous influence de la politique locale dans leurs prises de positions, ou si elles se positionnent en fonction de leur compréhension du dogme et de la doctrine catholique", détaille François Mabille, directeur de l'Observatoire géopolitique des Religions au sein de l'IRIS.
"Plusieurs questions se posent: quelles seraient les incidences pour eux (les prêtres qui béniraient les couples homosexuels) du point de vue de leurs États s’ils faisaient autrement ? Est-ce que les forces de police pourraient arriver au cours de la bénédiction pour arrêter les homosexuels, vu qu’ils seraient au courant de leur homosexualité ?" ajoute une source bonne connaisseuse du Vatican.
Au Nigéria par exemple, la loi prévoit une peine de 14 ans de prison en cas de mariage homosexuel et 10 ans d'emprisonnement pour les personnes de même sexe affichant publiquement leur relation.
Une prise de position du pape
De plus, un synode sur l'avenir de l'Église, une grande assemblée d'ecclésiastiques rassemblant des représentants de l'Église catholique issus de tous les continents, évêques, religieux mais aussi des fidèles laïcs, s'est tenu à Rome du 4 au 29 octobre 2023. Durant cette assemblée, a été évoqué la question de la bénédiction des couples homosexuels, donnant lieu, selon cette même source, à "des confrontations de points de vue particulièrement vigoureuses".
C’est une pratique un peu solitaire du pouvoir du pape de prendre position par la publication de ce texte" commente François Mabille, directeur de l'Observatoire géopolitique des Religions au sein de l'IRIS
À l’issue de ce synode, aucune déclaration en faveur de la bénédiction des couples homosexuels n'avait été retenue. François Mabille y voit "une sorte de contradiction dans la gouvernance du pape actuel : il organise un synode qui dresse des perspectives de collaboration dans la réflexion sur l’Église, sa gouvernance et les prises de positions doctrinale. Alors que sur un sujet sur lequel le synode n’a pas pu se prononcer, le pape publie ce texte. C’est une pratique un peu solitaire du pouvoir, le pape prend position par la publication de ce texte".
Déclin de l'Église catholique en Occident
Or, si le catholicisme a tendance à décliner en Europe et en Amérique du Nord, ce n'est pas le cas dans les pays du Sud et la part de l'Église africaine dans le monde est aujourd'hui très importante. "L’Europe a colonisé et évangélisé l’Afrique. Le catholicisme a été approprié et est devenu une affaire africaine" explique Jean-Pierre Dozon.
Selon François Mabille, "ce qui est de plus en plus sensible c’est la position à la fois minoritaire et à la fois une sorte de mise à distance des Églises catholiques en Europe de la part des Églises catholiques en Asie et en Afrique." Des prêtres dans l'Église catholique flamande ou en Allemagne ont en effet béni des couples de même sexe.
"On peut dire que le Sud global a ce regard des anciens colonisés sur le catholicisme européen, qui est jugé comme à la fois déclinant, ce qu’il est, et avec l’idée que les Églises catholiques en Europe ne sont pas en mesure de conforter la doctrine et de faire passer des lois dans les pays européens", ajoute François Mabille.
L'avenir de l'Église catholique
Au vu de ces divisons, la question de l'avenir de l'Église catholique se pose. "Le risque est de voir apparaitre une fracture dans l’Église catholique d’une manière très forte" précise François Mabille. Selon l'expert, "d’une certaine manière, par la méthode et par le contenu il y a un risque que cela cristallise l’opposition à la fois au pape, et aux ouvertures pastorales de l’Église catholique. Ça pourrait devenir l'un des enjeux dans l’élection du successeur du pape".
C'est aussi ce risque de fracture que souligne Jean-Pierre Dozon : "il y aura un retour de bâton après lui (le pape François), à la curie romaine, comme les prélats africains sont nombreux et importants, il y aura un retour à quelque chose de beaucoup plus traditionaliste".
L'anthropologue évoque la possibilité de l'élection d'un prochain pape africain,: "à ce moment-là, ça serait un pape qui serait évidemment très conservateur", ajoute-t-il. » …
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Quand la société occidentale se suicide en dansant
D'Alexandre Devecchio repris par Memorabilia :
Patrick Buisson: «La société occidentale se suicide en dansant»
Publié le 06/04/2023 mis à jour le 26/12/2023 (reprise)
JEAN LUC BERTINI pour le Figaro Magazine
L’essayiste, figure intellectuelle et politique de la droite conservatrice, est mort à l’âge de 74 ans. Dans Décadanse, son dernier livre, il s’attaquait à la libération des mœurs des années 1970 aboutissant, selon lui, au triomphe d’une société individualiste et marchande.
Le Figaro Magazine a publié en avril 2023 de larges extraits de cette œuvre aussi puissante que dérangeante. Nous vous proposons de les redécouvrir ici.
Décadanse, de Patrick Buisson, Albin Michel, 528 p., 24,90 €. Albin Michel
L’effort théorique du féminisme radical pour faire apparaître toutes les femmes comme partie prenante d’une seule et même classe universellement exploitée dans le cadre de la famille patriarcale se heurte, néanmoins, à l’infinie diversité des situations et à la difficulté de discerner entre exploitation et domination. De façon presque unanime, la tradition socialiste, à l’image d’un Paul Lafargue, s’était toujours attachée à réfuter l’idée d’une exploitation des bourgeoises par leur mari.
Oisive et « parasite », selon le qualificatif d’Engels, la femme bourgeoise était considérée comme une sorte de « prostituée » d’un genre spécial dont la particularité était de partager une vie de couple où l’exploité n’était plus la femme mais son conjoint. Se démarquant de l’analyse marxiste, les premières militantes féministes, toutes issues de la bourgeoisie et même parfois de la grande bourgeoisie, ne pouvaient épouser un tel point de vue. Renvoyer les femmes à leur classe revenait à nier leur oppression en tant que sexe. De n’être pas une « femme bonniche » ne devait pas priver pour autant la « femme potiche », toute privilégiée qu’elle fût sur le plan financier, du statut de victime auquel la condamnait un oppresseur commun. Pour n’être pas soumise à une exploitation d’ordre économique, elle n’en subissait pas moins cette autre forme d’aliénation qu’était la domination du pouvoir mâle.
Le regard que portent les féministes sur la femme du peuple est encore plus ambigu. Forteresse de la mère au foyer, la famille ouvrière est un isolat réfractaire. Difficile de mettre en cause l’impérialisme masculin quand une tradition solidement établie, depuis la fin du XIXe, veut que l’homme remette intégralement sa paie à la femme, instituant par là même une sorte de « matriarcat budgétaire » qui perdure bien au-delà des années 1960. Nul n’est plus opposé au travail salarié de la femme que les ouvriers qui ont vu leur mère trimer comme un forçat et le plus souvent mourir à la tâche. Un tel point de vue constitue l’angle mort d’une pensée féministe fortement marquée par ses origines sociales.
Le choc de ces deux mondes donne parfois lieu à des scènes cocasses comme celle que rapporte l’actrice Bernadette Lafont après avoir assisté avec Marie-Jeanne, une amie taxi, à une réunion du MLF dans un appartement grand standing de La Muette : « Marie-Sophie pérorait depuis un bon quart d’heure en revendiquant le droit au travail pour toutes les femmes. Marie-Jeanne qui, jusque-là, se contentait de lutter contre le sommeil se leva d’un bond : “Qu’est-ce que tu connais à tout ça, toi qui es née le cul dans la dentelle ? Crois-tu que ma mère, ma grand-mère, mes tantes se sont battues pour bosser en usine ? À la place d’un boulot aussi con, elles auraient sûrement préféré rester à la maison si elles avaient eu les moyens. »
Aux origines du basculement démographique
Bien que le mot n’ait pas encore été inventé, l’un des faits les plus marquants du débat parlementaire sur la loi Veil est incontestablement l’apparition, à la faveur de l’intervention de nombreux députés du groupe gaulliste, d’un discours préfigurant la thèse de Renaud Camus sur « le grand remplacement ». Fil rouge de ces orateurs qui évoquent les uns après les autres les retombées à moyen terme de la loi, la question d’un transfert de la fécondité de la population autochtone vers les populations immigrées résonne comme l’écho à peine assourdi de la sombre fiction de l’écrivain Jean Raspail qui, dans Le Camp des saints – l’un des best-sellers de l’année 1973 –, décrit comme d’une imminente actualité la submersion non pacifique de la France par une flotte de bateaux chargés de migrants originaires du tiers-monde.
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Le pape a accordé une audience au cardinal Burke
De Nico Spuntoni sur la Bussola :
Face à face entre Burke et le Pape
La rencontre a duré une demi-heure entre Bergoglio et le cardinal américain qui n'a pas voulu faire de commentaires - et qui n'apprécie pas d'être présenté comme l'"ennemi" du souverain pontife.
30_12_2023
Un face à face, pas une épreuve de force. Ce qui s'est passé hier dans la bibliothèque privée du Palais apostolique n'était pas un affrontement entre deux adversaires, mais plutôt l'occasion de montrer qu'ils ne le sont pas.
Le pape a reçu en audience le cardinal Raymond Leo Burke, plus de sept ans après la dernière fois. Un geste de détente de la part de François qui intervient un mois après la confirmation de la décision d'arrêter le versement de l'assiette du cardinal et de supprimer les aides à la santé et au loyer du cardinal américain.
Une main tendue de Santa Marta qui a dû plaire à Burke, qui depuis des années conteste l'étiquette d'ennemi personnel du pape que beaucoup - au Vatican et dans les médias - tentent de lui coller. Le préfet émérite de la Signature apostolique a répété à plusieurs reprises au cours de ces onze années qu'il n'est pas disposé à passer pour quelqu'un qui "rame contre" François, parce que son souci est uniquement de défendre l'enseignement de l'Église et d'exercer cette fonction de principal collaborateur du Souverain Pontife dans le gouvernement de l'Église universelle, inhérente à la dignité de cardinal.
Le contenu de la conversation d'hier matin reste top secret, comme il se doit. Le cardinal a décliné toute demande de commentaire de la part des journalistes. Nous apprenons de sources proches de la Troisième Loge que l'audience a duré environ une demi-heure, pas plus.
Un essai de dégel après la participation du cardinal américain à la messe de la nuit de Noël dans la basilique Saint-Pierre. Avant le 24 décembre, il s'agissait des funérailles du cardinal George Pell, la dernière fois que les deux s'étaient retrouvés au même endroit, il y a près d'un an. Il n'est pas certain que le dossier de la maison se trouvait sur le bureau de la bibliothèque privée, comme beaucoup s'y attendaient. Les communications officielles pour une telle affaire ne partent certainement pas de l'appartement papal et ce seront très probablement les organes économiques compétents qui géreront une situation qui n'a pas fait bonne figure pour le Saint-Siège.
Surtout, le message d'une riposte du pape contre un prélat qui lui est hostile est passé dans les médias. François n'a pas dû être content si, avec une certaine énergie, il s'est empressé de nier avoir traité Burke d'ennemi. Cependant, il ne faut pas oublier l'existence du Rescrit de février dernier qui déclarait la fin de la saison des loyers avantageux pour les cardinaux, les chefs de dicastères, etc. dans les propriétés du Saint-Siège. Une mesure liée à la logique de marché chère à ceux qui sont appelés à gérer les comptes et qui, au Vatican, n'a certainement pas été appréciée par les prélats, indépendamment des seules sensibilités ecclésiales. François l'a atténuée en ajoutant une clause discrétionnaire.
En tout état de cause, la rencontre d'hier marque un pas favorable dans le sens de la restauration d'une relation humaine entre le Pape et Burke qui ne nuise ni à l'un ni à l'autre et encore moins à l'Eglise.
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D'après Mgr Fernández, "il appartient à chaque évêque" de discerner l'application de Fiducia Supplicans
De Nicolás de Cárdenas sur CNA :
Mgr Fernández : "Il appartient à chaque évêque" de discerner l'application de la Fiducia Supplicans
27 décembre 2023
Le préfet du Dicastère pour la Doctrine de la Foi (DDF), le cardinal Víctor Manuel Fernández, commentant la réticence exprimée par des évêques individuels et des conférences épiscopales concernant la déclaration Fiducia Supplicans, a déclaré que "c'est à chaque évêque local de faire ce discernement".
La déclaration de la DDF établit une distinction entre les bénédictions liturgiques et celles de nature informelle et encourage la bénédiction des personnes en "situation irrégulière" et des "couples de même sexe" en considérant que, réalisées avec certaines précautions, elles ne doivent pas être confondues avec l'approbation d'un comportement ou de circonstances contraires à la doctrine.
Dans une interview publiée par le journal espagnol ABC, Mgr Fernández a répondu aux critiques et aux opinions divergentes exprimées par d'autres cardinaux, évêques et conférences épiscopales, assurant que "si le texte est lu avec une disposition égale, on peut voir qu'il soutient avec une grande clarté et simplicité l'enseignement catholique pérenne sur le mariage et la sexualité".
Le cardinal a souligné que les critiques de la Fiducia Supplicans "ne peuvent pas être en désaccord avec cette doctrine", notant que, selon lui, les objections au document ont trait à "l'inopportunité de donner des bénédictions dans leurs contextes régionaux, qui pourraient facilement être confondues avec une légitimation d'une union irrégulière".
En particulier en Afrique, où "il existe une législation qui punit de prison le simple fait de se déclarer homosexuel, imaginez [ce qu'une] bénédiction [ferait]", a déclaré le chef doctrinal de la DDF, ajoutant qu'"il appartient à chaque évêque local de faire ce discernement dans son diocèse ou, en tout état de cause, de donner des conseils supplémentaires".
Des avis partagés
Après la publication de Fiducia Supplicans, le 18 décembre, plusieurs évêques ou conférences épiscopales du monde entier ont exprimé des opinions divergentes.
Les évêques de certains pays comme l'Allemagne, l'Autriche et la France se sont déclarés satisfaits de la déclaration, et certains d'entre eux sont même allés jusqu'à dire que les prêtres ne peuvent pas refuser de donner ces bénédictions non rituelles à des personnes en situation irrégulière.
Dans d'autres pays comme les États-Unis, l'Ukraine, le Ghana, le Kenya et le Mexique, les évêques ont manifesté leur soutien tout en mettant en garde contre la difficulté d'assurer que ces gestes pastoraux ne conduisent pas à confondre les gens avec un changement de doctrine sur le mariage et la sexualité dans l'Église catholique.
Dans le même ordre d'idées, l'évêque d'Orihuela-Alicante en Espagne, José Ignacio Munilla, a noté que, bien que la déclaration ne soit pas "hérétique", son application peut être "chaotique".
Les évêques d'au moins trois pays ont interdit l'application de la Fiducia Supplicans : Le Kazakhstan, le Malawi et la Zambie.
Des "bénédictions non ritualisées" et non un "mariage
Mgr Fernández a expliqué à ABC que la bénédiction informelle ou "pastorale" autorisée par la Fiducia Supplicans ne signifie pas, dans le cas des personnes homosexuelles, "l'acceptation d'un mariage, ni la ratification de la vie qu'elles mènent, ni l'absolution. Il s'agit d'un simple geste de proximité pastorale qui n'a pas les mêmes exigences qu'un sacrement".
"Nous devrons nous habituer à comprendre que si un prêtre donne ce type de bénédiction simple, il n'est pas hérétique, il ne ratifie rien et ne nie pas la doctrine catholique sur le mariage", a ajouté le cardinal.
Lorsqu'on lui a demandé si cette déclaration constituait un premier pas vers l'acceptation du comportement homosexuel ou vers l'assimilation du mariage à des unions entre personnes du même sexe, M. Fernández a été direct.
Cette perception est totalement erronée", a déclaré le cardinal, "et celui qui dit cela n'a pas lu le texte ou est "de mauvaise humeur", permettez-moi l'expression. La déclaration précise clairement et à l'infini qu'il s'agit de bénédictions non ritualisées, afin qu'elles ne soient pas interprétées comme un mariage".
Cet article a été publié pour la première fois par ACI Prensa, le partenaire de CNA pour les informations en langue espagnole. Il a été traduit et adapté par CNA.Nicolás de Cárdenas est le correspondant d'ACI Prensa en Espagne depuis juillet 2022. Au cours de sa carrière de journaliste, il s'est spécialisé dans les sujets socio-religieux et a également travaillé pour des associations civiles locales et internationales.
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Thomas Becket : un témoin qui nous encourage à prendre position pour ce qui est juste
De K.V. Turley sur le National Catholic Register :
Saint Thomas Becket - Un saint pour cette saison ?
L'archevêque martyr de Canterbury a beaucoup à nous apprendre sur les relations entre l'Église et l'État aujourd'hui.
Thomas Becket interdit à Robert de Beaumont, 2e comte de Leicester, et à Reginald de Dunstanville, 1er comte de Cornouailles, de prononcer une sentence à son encontre. (photo : James William Edmund Doyle / Domaine public)
Le 29 décembre 2021Le 29 décembre est la fête de saint Thomas Becket. Cet évêque martyr du 12e siècle est connu pour son opposition à l'excès de pouvoir de l'État en la personne du roi d'Angleterre Henri II.
Dans le monde d'aujourd'hui, on assiste à un nouvel affrontement entre l'Église et les autorités étatiques. Ce saint médiéval a-t-il donc quelque chose de pertinent à dire aux catholiques contemporains ?
Son biographe, le père John Hogan, le pense. Prêtre du diocèse de Meath (Irlande), il travaille dans le ministère paroissial et l'enseignement depuis son ordination. En outre, il a fondé la Fraternité Saint Genesius comme moyen de prière pour les personnes travaillant dans les arts et les médias, et a co-animé la série EWTN : Forgotten Heritage. Il a récemment publié Thomas Becket : Defender of the Church (Our Sunday Visitor) est un rappel opportun de ce que les catholiques en général et les évêques en particulier sont appelés à témoigner à toute époque.
Couverture du livre "Thomas Becket : Defender of the Church".The Register s'est entretenu avec le Père Hogan le 17 décembre 2021.
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Elections en RDC : les évêques catholiques au centre de toutes les attentions
La Libre Afrique du 26 décembre 2023, sous la signature de Hubert Leclercq :
« La Cenco s’est donné les moyens de réaliser une vraie observation de ce scrutin.
« Le cardinal Ambongo et l’abbé Nshole exagèrent”. La phrase, prononcée par un diplomate européen au lendemain des célébrations de Noël à Kinshasa, semble démontrer qu’une certaine communauté internationale, au nom d’une stabilité à très court terme, est prête à dérouler le tapis rouge au président sortant, qui pourrait une fois de plus s’installer sur le trône du Congo sans avoir remporté le vote populaire.
Au centre de cette approche, la crainte de froisser le pouvoir en place, quitte à lui passer tous les abus. Quitte à s’asseoir sur les aspirations du peuple congolais.
”On ne parle plus à l’Afrique comme on le faisait il y a quelques années, répète un diplomate, qui met en avant “le traumatisme laissé par les coups d’État à répétition dans le Sahel”.
« Face à cette attitude, l’Église catholique congolaise, qui s’est donné les moyens de monitorer ce scrutin, est donc sous haute pression, notamment de Washington mais aussi des chancelleries “qui comptent” à Kinshasa, surtout ce mardi soir, à quelques heures de la première manifestation annoncée par une partie de l’opposition qui appelle à la tenue d’un nouveau scrutin. “Le cardinal Ambongo n’a pas été tendre avec le régime et avec cette élection, mais il l’a fait avec intelligence et tact”, reconnaît un autre diplomate, qui refuse l’idée que “l’Afrique ne puisse bénéficier des mêmes standards diplomatiques que le reste du monde.”
« Parallèlement, l’Église catholique – et protestante – sait qu’elle est attendue par des millions de Congolais qui n’ont pu s’exprimer lors de ce scrutin et qui n’ont pas oublié qu’en 2018, les évêques avaient contesté les résultats “officiels”, sans oser enfreindre la loi qui réserve l’annonce du verdict des élections à la Ceni.
Aujourd’hui, les évêques ont déjà retardé l’annonce des chiffres qu’ils ont recueillis qui pourraient ne pas être en phase avec ceux de la Ceni. L’enjeu est crucial. Le pouvoir le sait. Il craint la colère populaire à l’annonce des résultats qu’il a “préparés”.
Un bras de fer se joue en coulisse entre tenants du respect des électeurs et partisans d’un pragmatisme court-termiste qui ne fera qu’accentuer l’appétit des dictateurs en devenir. »
Vers une palabre interminable pour amortir un compromis de sortie à la belgolaise (JPSC)?
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Fiducia Supplicans a provoqué une «bronca» sans précédent dans l’histoire récente de l’Église...
Du blog de Denis Sureau "Chrétiens dans la Cité" :
Bénédiction des "couples" homosexuels : bronca contre Rome
La publication de Fiducia Supplicans le 18 décembre provoque une contestation sans précédent dans l'Eglise. Publié par le Dicastère pour la Doctrine de la foi et approuvé par le Pape, le document autorise la bénédiction des « couples en situation irrégulière et les couples de même sexe » à condition de ne pas « créer de confusion avec la bénédiction propre au sacrement du mariage ».
En 2021, le même dicastère, alors dirigé par le cardinal Ladaria, avait publié une déclaration avec l’aval du pape François, qui répondait non à la question : « L’Église dispose-t-elle du pouvoir de bénir des "unions" de personnes du même sexe ? »
En octobre dernier le synode sur l’avenir de l’Église avait repoussé la perspective de bénir des couples homosexuels.
Selon Jean-Marie Guénois, le vaticaniste du Figaro, « L’annonce a provoqué une «bronca» sans précédent dans l’histoire récente de l’Église... Mis à part les conférences épiscopales d’Allemagne et de Belgique qui se sont réjouies, de nombreuses autres ont publiquement protesté et annoncé qu’elles n’appliqueraient pas ce nouveau règlement. Non par homophobie, puisque l’Église prévoit depuis longtemps la bénédiction individuelle de personnes homosexuelles, mais parce que jamais encore le Saint-Siège - par la voie de son instance doctrinale la plus élevée -, n’avait accepté la bénédiction de couples homosexuels. L’intention très pastorale et l’esprit du texte - qui encadre strictement cette pratique - ne vont pas dans ce sens simpliste mais la déclaration, intitulée «Fiducia supplicans», a été perçue et saluée, notamment par la communauté LGBT+, comme un feu vert de l’Église catholique à l’union homosexuelle, jamais encore reconnue officiellement. »