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Actualité - Page 186

  • L'éclat retrouvé d'un prieuré ouvert aux célébrations laïques

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    Du site de la RTBF (Clément Glesner) :

    Le prieuré de Malèves-Sainte-Marie, totalement rénové, retrouve son éclat

    Après dix mois de travaux, le prieuré de Malèves-Sainte-Marie retrouve tout son éclat à Perwez. 550.000 euros auront été nécessaires pour rénover le mur d’enceinte, plusieurs salles de rencontre, les sanitaires du bâtiment central mais surtout l’église du prieuré. Un nouveau visage pour ce lieu de culte qui s’ouvre également aux célébrations laïques.

    C’est le concept pionnier mis sur pied par Gabriel Ringlet, responsable du prieuré de Malèves-Sainte-Marie : "Cela pourrait servir d’inspiration pour d’autres églises. Aujourd’hui, il faut que ces lieux de culte puissent accueillir également des personnes souhaitant un instant de réflexion et de recul, qu’elles soient croyantes ou non. Nous étions déjà ouverts au plus grand nombre et ce sera davantage le cas encore. Nous devons créer des ponts." C’est la raison pour laquelle la rénovation de l’église a été pensée pour se transformer en salle culturelle. Des spectacles, des pièces de théâtre, des expositions, des concerts pourront s’y produire.

    Les mariages et funérailles laïques pourront aussi y être célébrés. Un lieu de rassemblement et de communion, ouvert au plus grand nombre. "Nous sommes ouverts à toutes les initiatives. La seule chose à respecter est le lieu et sa mission d’intériorité. C’est la raison pour laquelle, nos espaces ne deviendront pas des salles de fête par exemple", souligne encore Gabriel Ringlet.

    L’inauguration officielle du prieuré se déroulera le 11 novembre prochain. Le lendemain, le site sera ouvert au grand public pour une visite de l’ensemble des lieux.

  • L’Académie de Chant Grégorien rouvre ses portes à Liège

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    L’Académie de Chant Grégorien rouvre ses portes à Liège

    Après un test de relance, au gré d’un printemps épargné par les virus, l’Académie de Chant Grégorien a maintenant mis en place à Liège un cycle annuel complet de leçons : avec les professeurs Isabelle Valloton, présidente de cette Académie et membre du Chœur grégorien de Paris, ainsi que Joachim Kelecom, médaillé de l’académie des arts de Halle et enseignant au Centre grégorien de Drongen (Gand).

    Du 25 novembre 2023 au 8 juin 2024, ce cycle ouvre ses portes à l’église du Saint-Sacrement (Bd d’Avroy, 132) 15 samedis après-midi de 13h30 à 17h30.

    Le coût d’inscription pour l’ensemble des cours est de 150€ : ce montant est à virer sur le compte
    IBAN BE97 0017 6310 6049 de l’Académie de Chant grégorien de Liège.

    Pour obtenir le formulaire d’inscription et tous renseignements s’adresser au secrétariat de l’Académie de Chant Grégorien à Liège :

    • tel. 04/344 10 89
    • academiedechantgregorienliege@proximus.be

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  • En 2022, la Suisse a battu son record annuel de sorties de l'Eglise

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    De Luke Coppen sur The Pillar :

    La Suisse établit un nouveau record annuel de sorties de l'Eglise

    1er novembre 2023

    Un nombre record de catholiques se sont formellement désaffiliés de l'Église en Suisse en 2022, selon de nouveaux chiffres publiés cette semaine.

    L'Institut suisse de sociologie pastorale (SPI) de Saint-Gall a rapporté le 30 octobre que 34 561 personnes se sont retirées des registres de l'Église l'année dernière, ce qui est supérieur au précédent record de 34 182 établi en 2021.

    Le chiffre de 2022 représente une baisse de 1,3 % des membres de l'Église enregistrés, ce qui réduit le nombre de catholiques enregistrés à 2,89 millions sur une population de 8,7 millions d'habitants.

    Le SPI prévoit que de nouveaux records annuels continueront d'être établis, sous l'effet de la crise des abus qui a embrasé l'Église suisse en septembre.

    La conférence épiscopale suisse a annoncé le 10 septembre que le Vatican avait autorisé une enquête canonique préliminaire sur les accusations portées contre plusieurs évêques. 

    Le 12 septembre, des chercheurs ont publié une étude pilote sur les abus dans l'Église catholique suisse, documentant 1 002 cas d'abus commis par des clercs depuis 1950. 

    "La réputation de l'Église catholique s'est détériorée au cours des dernières semaines et des derniers mois", a déclaré le SPI. "Le rapport sur l'histoire des abus sexuels dans l'environnement de l'Église catholique romaine en Suisse et son accueil par les médias et le public ont largement ébranlé la confiance dans l'Église.

    "On parle d'une dissimulation systématique des cas, de la protection des agresseurs plutôt que des victimes, et d'autres accusations planent encore. Tout cela nuit à la crédibilité de l'Église et il faut s'attendre à ce que le nombre de personnes qui quittent l'Église continue d'augmenter".

    Les chiffres montrent que 1 080 personnes sont entrées dans l'Église catholique en Suisse en 2022. Bien qu'il s'agisse d'une augmentation par rapport à 2021, où 910 personnes étaient entrées, cela signifie que pour chaque personne qui entre dans l'Église, 32 la quittent.

    L'institut a noté des variations régionales considérables dans le nombre de départs.

    La Suisse, officiellement connue sous le nom de Confédération helvétique, est composée de 26 cantons. Le SPI a indiqué qu'il n'y avait pratiquement pas de départs enregistrés dans les cantons occidentaux de Genève, du Valais, de Neuchâtel et de Vaud. Cela s'expliquerait par le fait que l'affiliation n'est pas liée à l'obligation de payer l'impôt ecclésiastique, comme c'est le cas dans d'autres cantons. 

    Les taux de l'impôt ecclésiastique varient d'un bout à l'autre du pays. Dans la capitale, Berne, il s'élève à 20,7 % de l'impôt sur le revenu pour les catholiques.

    Dans les cantons qui prélèvent un impôt ecclésiastique, les catholiques ne peuvent s'en affranchir qu'en adressant à leur paroisse d'origine une demande écrite de sortie de l'Église.

    Le canton ayant enregistré le plus grand nombre de départs en 2022 est Bâle-Ville, à la frontière nord de la France et de l'Allemagne, où 3 % des catholiques ont quitté l'Église. Viennent ensuite les cantons d'Argovie et de Soleure, avec respectivement 2,7 % et 2,2 %.

    Les trois cantons sont proches de l'Allemagne, qui a également établi un nouveau record de départs annuels de l'Église catholique en 2022. Selon les chiffres publiés en juin, 522 821 personnes ont quitté officiellement l'Église catholique l'année dernière.

    L'Autriche, également voisine de la Suisse, a également enregistré un nouveau record en 2022, avec 90 975 catholiques quittant officiellement l'Église en 2022. 

    La baisse de 1,3 % du nombre de catholiques en Suisse est inférieure à la baisse de 2,4 % en Allemagne et de 1,9 % en Autriche.

    Un nombre record de personnes ont également quitté les églises protestantes en Suisse en 2022. Selon le SPI, 30 102 personnes ont quitté l'Église protestante l'année dernière, ce qui porte le nombre total de membres à 1,92 million.

    Ensemble, l'Église catholique et l'Église protestante nationale de Suisse ont perdu près de 65 000 membres en 2022. 

    Le journal SonntagsBlick a rapporté que plusieurs cantons avaient connu une recrudescence des départs de l'Église catholique à la suite de la publication de l'étude historique sur les abus en septembre. À Bâle-Ville, 140 personnes ont quitté l'Église en l'espace de deux semaines, alors que le taux habituel est d'environ 50 par mois.

    Le SPI a conclu que l'Église devait s'attacher en priorité à regagner la confiance perdue.

    "Le chemin peut être difficile, car la confiance ne se crée pas simplement à l'aide d'une campagne professionnelle de relations publiques, mais par une succession de petites tâches constantes et continues", a déclaré le SPI.

    "La confiance se construit pas à pas, en veillant à ce que les collaborateurs ecclésiaux et l'Église dans son ensemble soient perçus comme attentifs, fiables, authentiques, solidaires et spirituellement crédibles".

  • Pour la première fois, un pape se rendra à la COP

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    D'Anne Kerléo sur RCF :

    LE PAPE À LA COP 28 POUR COMBATTRE L'EFFRITEMENT DU MONDE

    2 novembre 2023

    Entre inquiétude, colère contre l'inaction et le climatoscepticisme et désir de faire bouger les lignes, le pape François ira à la COP 28. Parce que pour lui, ne rien faire alors que "le monde s’effrite et s’approche peut-être d’une rupture" serait "suicidaire". Difficile de dire quel impact aura ce voyage de François à Dubaï.

    Première COP pour un pape

    "Oui, j’irai à Dubaï. Je pense que je partirai le 1er décembre jusqu'au 3 décembre. J'y resterai trois jours" a annoncé le pape à l'occasion d'un entretien avec le directeur de l'information de la première chaîne de la RAI, la télévision publique italienne. C'est la première fois qu'un pape se rend à une COP. En novembre 2021 déjà, François avait annoncé qu'il irait à Glasgow, en Écosse, pour la COP26. Avant d'y renoncer face à l’impasse vers laquelle se dirigeait le sommet.

    "On peut encore tout arrêter"

    Mais cette fois l'urgence est trop grande : "le monde s’effrite et s’approche peut-être d’une rupture" a écrit le pape dans l'exhortation apostolique Laudate deum, publiée le 4 octobre dernier. La tonalité globale de ce texte témoigne de l'immense inquiétude du pape, et même de sa colère face à l'inaction des responsables politiques et économiques. Et de sa conscience d'un échec collectif : "Nous avons été mauvais en matière de sauvegarde de la création." Pourtant, il refuse la résignation :  "On peut encore tout arrêter, affirme-t-il dans l'entretien à la RAI. Notre avenir est en jeu. L'avenir de nos enfants et de nos petits-enfants. Nous devons faire preuve de responsabilité." 

    Nous avons été mauvais en matière de sauvegarde de la création

    La colère d'un pape contre l'inaction climatique 

    En matière d'écologie comme sur d'autres sujets, le pape François tente de pratiquer une dénonciation lucide et sans concession de l'inaction et de la préservation d'intérêts particuliers. Notamment ceux des plus riches, et en particulier ceux des entreprises pétrolières et un dialogue avec les responsables du maintien de structures qui empêchent la transition énergétique.

    Ainsi, il a reçu le 11 octobre au Vatican, le président de la Cop28, le Sultan Al-Jaber, ministre de l’Industrie et patron de la compagnie pétrolière des Émirats arabes unis. Et pourtant, il n'occulte pas le caractère gênant de la tenue de la COP aux Emirats arabes unis, l’un des plus grands producteurs d’hydrocarbures au monde, et l’un des plus gros émetteurs de CO2 par habitant.

    COP 28 à Dubaï : un jeu d'équilibriste

    "Les Émirats Arabes Unis accueilleront la prochaine Conférence des Parties (COP28). C’est un pays du Golfe Persique qui se définit comme un grand exportateur d’énergies fossiles, bien qu’il ait fait d’importants investissements dans les énergies renouvelables. Pendant ce temps, les compagnies pétrolières et gazières ambitionnent de réaliser de nouveaux projets pour augmenter encore la production. Dire qu’il n’y a rien à espérer serait un acte suicidaire qui conduirait à exposer toute l’humanité, en particulier les plus pauvres, aux pires impacts du changement climatique" analyse le pape dans le paragraphe 53 de Laudate Deum. Le pape ne va sans doute pas à Dubaï de gaieté de coeur, mais il fait le pari qu'y aller aura plus d'impact que de ne pas y aller. 

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  • "Ad theologiam promovendam" : un nouveau motu proprio consacre les bases de la néo-théologie du néo-catholicisme

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    Les bases de la néo-théologie du néo-catholicisme "Ad theologiam promovendam"

    par Luc Perrin

    2 novembre 2023

    Le Pontife régnant a promulgué une réorganisation de l'Académie pontificale de théologie, après avoir radicalement transformé les institutions pour la promotion de la vie créées par saint Jean Paul II, qui n'est pas une affaire technique.

    Le texte de ce Motu Prorio qui marque la mort de la théologie catholique telle que chacun l'entend, hors des néo-modernistes, et en dépit d'une référence vide de sens à l'Aquinate, s'inscrit entièrement sous les auspices de ce nouveau Père de la néo-Église, Alfred Loisy.

    Le texte est court et je choisis trois numéros (sur 10) frappants qui montreront l'esprit de cette néo-théologie où la connaissance de Dieu, de la Sainte Trinité, du salut ... passe à l'arrière-plan voire aux oubliettes.

    "1. Promouvoir la théologie dans l’avenir ne peut se limiter à reproposer abstraitement des formules et des schémas du passé. Appelée à interpréter prophétiquement le présent et à discerner de nouveaux itinéraires pour l’avenir, à la lumière de la Révélation, la théologie devra affronter de profondes transformations culturelles, consciente que « « ce que nous vivons n’est pas simplement une époque de changement, mais un changement d’époque» (Discours à l’Assemblée générale des Nations Unies) : « Ce que nous vivons n’est pas seulement un temps de changement, mais un changement d’époque» (Discours à la Curie romaine, 21 décembre 2013)."
    (...)

    3. (...) Une Église synodale, missionnaire et « sortante » ne peut correspondre qu’à une théologie « sortante ». Comme je l’ai écrit dans ma Lettre au Grand Chancelier de l’Université catholique d’Argentine, adressée aux professeurs et aux étudiants en théologie : « Ne vous contentez pas d’une théologie à table. Que votre lieu de réflexion soit les frontières. (…) Même les bons théologiens, comme les bons pasteurs, sentent le peuple et la rue et, par leur réflexion, versent de l’huile et du vin sur les blessures des hommes». Toutefois, l’ouverture au monde, à l’homme dans le concret de sa situation existentielle, avec ses problèmes, ses blessures, ses défis et ses potentialités, ne peut se réduire à une attitude « tactique », adaptant de manière extrinsèque des contenus désormais cristallisés à de nouvelles situations, mais doit pousser la théologie à une refonte épistémologique et méthodologique, comme l’indique le Proemio de la Constitution apostolique Veritatis gaudium.

    4. La réflexion théologique est donc appelée à un tournant, à un changement de paradigme, à une « courageuse révolution culturelle» (Lettre encyclique Laudato si’, 114) qui l’engage avant tout à être une théologie fondamentalement contextuelle, capable de lire et d’interpréter l’Évangile dans les conditions de vie quotidienne des hommes et des femmes, dans les différents milieux géographiques, sociaux et culturels, et ayant pour archétype l’Incarnation du Logos éternel, en entrant dans la culture, la vision du monde et la tradition religieuse d’un peuple. À partir de là, la théologie ne peut que se développer en une culture de dialogue et de rencontre entre les différentes traditions et les différents savoirs, entre les différentes confessions chrétiennes et les différentes religions, se confrontant ouvertement à tous, croyants et non-croyants. Le besoin de dialogue est en effet intrinsèque à l’être humain et à toute la création, et c’est la tâche particulière de la théologie de découvrir « l’empreinte trinitaire qui fait du cosmos dans lequel nous vivons « un tissu de relations» dans lequel « il est propre à tout être vivant de tendre vers une autre chose » » (Constitution apostolique Veritatis gaudium, Proemio, 4a). "

    Nous sommes immergés dans le loisysme (tout devient "contextuel" donc modifiable à volonté) et l'idée d'un mondialisme qui serait animé par une sorte de Grand architecte "une autre chose" à saveur teilhardienne* qui remplace le Dieu biblique et trinitaire et le Christ incarné.

    L'article 8 impose une "méthode inductive" qui est presque l'opposé de la forme théologique des Pères de l'Église et de saint Thomas (rappelés par Vatican II comme guides de la théologie catholique au passage) et il ajoute cette phrase que le bon Alfred aurait faite sienne sans hésitation : "afin que la foi devienne culture, c’est-à-dire l’éthique sage du peuple de Dieu, une proposition de beauté humaine et humanisante pour tous." La via crucis est certainement, dans sa rudesse, révélatrice de "beauté humaine et humanisante pour tous" mais je ne pense pas que ce soit d'elle dont parle le Pontife romain. La via crucis n'a jamais été une "éthique sage" mais une folie divine, la folie qui seule ouvre la voie du Salut.

    Ce petit texte, comme la lettre de mission du préfet "Tucho", condense la vision d'une "révolution culturelle" au sens de Mao Ze Dong et Lin Biao appliquée au catholicisme profondément miné de l'intérieur comme une solide poutre de chêne qui garde son apparence extérieure mais qui est dévorée par les charançons à l'intérieur.

    Nous voyons déjà en Occident mais désormais en Amérique latine, en Asie et en Afrique de manière discrète les petits tas de poussière indicateurs de l'activité des vers qui rongent inlassablement. La stérilité des vocations, la déliquescence du clergé en Occident étaient des signes plus que clairs.


    * Pierre Teilhard de Chardin était un fameux jésuite français.

  • Vers le temps des saints ?

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    Mgr Marc Aillet, évêque de Bayonne, Lescar et Oloron, vient de publier Le temps des saints, essai passionnant, lucide et courageux, dont l’objet est de fortifier la foi des fidèles parfois troublée par la situation présente dans l’Église. Entretien avec Christophe Geffroy dans La Nef (novembre 2023)

    La Nef – La figure du prêtre a été mise à mal au XXe siècle, dites-vous : pourquoi, et comment concilier la nécessaire défense de la grandeur du sacerdoce sans tomber dans le cléricalisme ?

    Mgr Marc Aillet – Le concile Vatican II a tant insisté, à juste titre, sur la place des fidèles laïcs dans la mission de l’Église, qu’on a pu avoir tendance à minimiser le rôle des prêtres. La contestation de l’autorité et les revendications démocratiques qui traversaient la société en pleine mutation, sous l’influence du marxisme, ont conduit à interpréter l’enseignement du concile de manière politique, ce que le pape Benoît XVI a désigné sous le nom d’herméneutique de la rupture, prétendant réduire la différence entre clercs et laïcs et engendrant une concurrence de pouvoirs entre eux. Aujourd’hui, les mêmes prennent prétexte des abus sexuels dans l’Église, pour remettre en cause l’identité du prêtre dans sa configuration ontologique au Christ-Prêtre, Tête et Pasteur de l’Église. Il faudrait en découdre avec cette « sacralisation » du prêtre que l’on dénonce sous le terme convenu de « cléricalisme ». Il faut tenir à l’identité du prêtre que nous recevons de l’Écriture sainte et de la tradition, tout en rappelant que si le prêtre est « mis à part » pour tenir la place du Christ, il n’est pas « séparé ». Le concile Vatican II a déjà répondu très clairement à la question, en envisageant les relations entre le sacerdoce ministériel des prêtres et le sacerdoce commun des fidèles, distincts non seulement de degré mais d’essence, sous le signe d’une complémentarité, en tant « qu’ordonnés l’un à l’autre » (cf. Lumen gentium n. 10). Pour échapper au cléricalisme, le prêtre méditera cette parole de saint Augustin : « Pour vous, je suis évêque ; avec vous, je suis chrétien », autrement dit, je ne cesse pas comme ministre ordonné d’être un baptisé qui doit, avec ses frères, s’engager résolument dans un chemin de conversion et de sanctification. Là est le meilleur antidote au cléricalisme, sans perdre pour autant son identité, qui lui fait devoir d’enseigner, de sanctifier, et de gouverner le troupeau de Dieu avec l’autorité même du Christ.

    En quoi le célibat des prêtres est-il important ? Pourquoi l’ordination d’hommes mariés n’est-elle pas une solution au manque de vocations ?

    On a souvent dit que le célibat des prêtres n’était pas un dogme ! Certes, mais je soutiens quant à moi, au regard de l’histoire et de la théologie catholique du sacerdoce, qu’il est l’expression privilégiée de l’identité du prêtre. Le célibat a été imposé dans l’Église latine, certes tardivement (XIIe s.), mais c’était pour faciliter la continence des clercs qui, elle, remonte à l’époque apostolique. C’est d’ailleurs la forme de vie que le Christ a lui-même assumée, lui qui s’est désigné comme l’Époux de l’Église et qui s’est réservé tout entier dans la continence parfaite pour l’unique oblation de son corps qui sauve le monde. Il est plus que convenant pour le prêtre de vivre la continence parfaite, car il est configuré au Christ Époux de l’Église, appelé à donner toute sa vie pour elle, et à célébrer, dans la personne même du Christ, le sacrifice eucharistique : sinon, comment le prêtre pourrait-il prononcer en vérité les paroles de Jésus : « ceci est mon corps livré pour vous… Ceci est la coupe de mon sang versé pour vous… »

    La pénurie des vocations vient d’un déclin de la foi au sein du peuple chrétien, et partant, d’un manque de confiance absolue en Dieu à qui l’on peut consacrer toute sa vie et qui donne la force d’en assumer toutes les conséquences existentielles. La vocation sacerdotale est une vocation au don total de soi à la suite du Christ. Le prêtre ne peut avoir un cœur partagé : être l’époux de l’Église et en même temps d’une femme. Les jeunes qui aspirent au sacerdoce, dans le contexte actuel, ne veulent pas se donner à moitié. Ce qui ne nous dispense pas d’une formation humaine qui soit à la hauteur d’un tel engagement.

    Vous expliquez que le « problème des vocations » est d’abord une « crise d’engendrement » : pourriez-vous nous expliquer cela et en quoi est-il important pour vous d’avoir ouvert votre propre séminaire diocésain ?

    Un prêtre ordonné à la fin des années soixante me confiait un jour, attristé : « Notre échec, c’est que nous n’avons pas réussi à ce que des jeunes deviennent prêtres comme nous. » Sans doute est-ce lié à une époque où les prêtres étaient pour beaucoup en crise d’identité, sous la poussée d’une mentalité de rupture avec le passé, parfois jusqu’à « tuer le père », ce qui ne les empêchait pas pour autant d’être généreux. Du coup, ils ont eu du mal à exercer une paternité. En revanche, combien de séminaristes, touchés par le témoignage de prêtres bien identifiés, enracinés dans la Tradition de l’Église, tout donnés au Seigneur et aux hommes, se sont dit : « J’aimerais être prêtres comme eux. » On ne peut nier que certaines personnalités sacerdotales ont pu engendrer, par attrait, des vocations.

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  • Le vocabulaire qui a dominé la première assemblée du Synode sur la synodalité

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    De George Weigel sur First Things :

    TOUS LES SAINTS, TOUTES LES ÂMES ET LE SYNODE 2023

    1er novembre 2023

    Vous les reconnaîtrez à leur vocabulaire ? Eh bien oui, dans une large mesure. En ce début de novembre, alors que l'Église célèbre tous les saints dans la gloire et prie pour ceux qui aspirent à les rejoindre dans la Maison du Père, il est instructif de réfléchir au vocabulaire qui a dominé la première assemblée du Synode sur la synodalité, qui vient de s'achever, pour une "Église synodale de communion, de participation et de mission".

    Un éminent père synodal prenait des notes de vocabulaire au cours de ses "conversations dans l'esprit" en petits groupes et a été frappé par les mots utilisés et ceux qui ne l'étaient pas. Il a fait la satire des deux sous la forme d'une note fictive en deux parties adressée par le secrétariat général du Synode aux membres du Synode. 

    Premièrement, les mots qui doivent être utilisés dans chaque intervention et déclaration : 

    Synodalité. Harmonie. Symphonie. Femmes. LGBTQIA+. Travailler ensemble. Les exclus. Ceux qui sont en marge. L'esprit comme protagoniste. Les femmes. LGBTQIA+. Curés insensibles. Séminaristes arriérés. Pape sensible et gentil. Femmes. LGBTQIA+. Terre qui saigne. Tous sont les bienvenus. Écoute. Discernement. Femmes. LGBTQIA+. Divorcées et remariées. Mers empoisonnées.

    Puis il y a eu le vocabulaire non acceptable :

    Le salut. Le péché. Conversion du cœur. Sainteté. Enfants à naître. Vocations. Mariage et famille. Renouveau eucharistique. Pénitence et jeûne. Chrétiens persécutés. Liberté religieuse. Messe dominicale. Sacrement de pénitence. Vertu. Paroisses. Vie intellectuelle. Grâce sanctifiante. Paternité. Ciel. Le pape saint Jean-Paul II. Le pape Benoît XVI. Une seule Église sainte, catholique et apostolique.

    Mon ami a exagéré, comme nous avons tous tendance à le faire lorsque nous sommes exaspérés. Mais il n'a pas exagéré beaucoup. Et le lexique du Synode 2023, dans lequel un vocabulaire résolument séculier a remplacé le langage distinctif de l'Église, était prévisible, car il reflétait le vocabulaire de l'Instrumentum Laboris (document de travail) du Synode. Dans ce document, les mots "synodal" et "synodalité" ont été utilisés 342 fois, le mot "processus" a été utilisé quatre-vingt-sept fois, tandis que le mot "Jésus" est apparu quatorze fois. Comment peut-on avoir une "Conversation dans l'Esprit" sérieuse sans le Jésus qui, rencontrant les apôtres après la Résurrection, "souffla sur eux et leur dit : "Recevez l'Esprit Saint"" (Jean 20:22) ?

    La "résurrection" est un autre mot notablement absent des discussions synodales qui m'ont été décrites par ceux qui y ont participé. Mais qu'est-ce qu'une Église "en mission" si ce n'est une Église qui proclame que Jésus de Nazareth est ressuscité des morts et qu'il est ainsi devenu Seigneur et Sauveur (Actes 2) ? Il y a eu des moments (et pas des moindres) au Synode 2023 où il a dû sembler aux membres du Synode les plus engagés dans la nouvelle évangélisation - une Église en mission proclamant le Seigneur Jésus-Christ ressuscité - que les Actes des Apôtres n'avaient jamais été écrits.  

    Dans ses ouvrages populaires et universitaires d'exégèse biblique, l'érudit anglican N. T. Wright a insisté sur le fait qu'il n'existait aucune forme de christianisme primitif qui ne proclamait pas que Jésus était ressuscité des morts. Il n'y en a pas. La foi en la résurrection est la base de la foi chrétienne. Pourtant, un évêque ayant une longue et fructueuse expérience de l'évangélisation a dû expliquer à l'un de ses frères épiscopaux, à la dérive dans le brouillard de l'"inclusion" et de l'"accueil", que l'évangélisation ne se limite pas à dire "Entrez". L'évangélisation signifie inviter les âmes perdues dans le cosmos à rencontrer le Ressuscité qui, comme l'a enseigné Jean XXIII dans son discours d'ouverture du Concile Vatican II, "se tient toujours au centre de l'histoire et de la vie". 

    L'appel de l'Église n'est pas une invitation générique à la fraternité humaine. C'est un appel très spécifique, "inclusif" en ce sens qu'il s'adresse à tous : Venez rencontrer le Seigneur ressuscité. Embrassez son Évangile. Devenez son ami. Soyez sanctifiés.      

    L'appel à la conversion et à la sanctification a été mis en sourdine, dans le meilleur des cas, lors du Synode 2023. Pourtant, la sanctification du monde et de nous-mêmes est l'objectif principal de l'Église. C'est ce que nous célébrons à la Toussaint : la victoire de ceux qui, ayant embrassé le Christ et l'Évangile, ont été sanctifiés et vivent désormais dans la lumière et la vie du Dieu trois fois saint. Le jour de la Toussaint et tout au long du mois de novembre, nous prions pour que ceux qui sont morts mais n'ont pas encore été pleinement purifiés des scories qui s'accumulent dans chaque vie puissent bientôt être purifiés et pleinement sanctifiés, afin qu'ils puissent vivre confortablement avec la Trinité et les saints.  

    Le but du Concile Vatican II était de sortir l'Église d'une position défensive et de transformer les institutions de l'Église en plates-formes de lancement pour la mission. Le vocabulaire dominant du Synode 2023 ne reflétait pas cet objectif évangélique - bien que les représentants des parties vivantes de l'Église mondiale, qui se sont exprimés dans un vocabulaire distinctement catholique, l'aient fait. C'est leur voix qui devrait être déterminante lorsque la deuxième assemblée synodale se réunira dans un an, et dans le "processus synodal" qui se déroulera d'ici là.

  • L'avortement dans la Constitution française, l'inquiétude de l'Église

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    De Vatican News :

    L'IVG dans la Constitution française, l'inquiétude de l'Église

    Le président français a annoncé vouloir présenter un projet de loi d’ici la fin de l’année pour inscrire la liberté de recourir à l’avortement dans la Constitution. Mgr Pierre d'Ornellas, archevêque de Rennes et responsable du groupe de travail sur la bioéthique de la Conférence des évêques de France exprime son inquiétude. Il regrette la confiscation d'un authentique débat sur un sujet qui mériterait une réflexion d'humanité et de conscience impliquant l'ensemble de la société.

    Entretien réalisé par Marie Duhamel - Cité du Vatican

    Le président français Emmanuel Macron a annoncé ce dimanche 29 octobre sur les réseaux sociaux vouloir présenter un projet de loi d’ici la fin de l’année pour inscrire «la liberté de recourir à l’avortement» dans la Constitution. Afin de faire aboutir cette révision constitutionnelle, le chef de l’État a choisi la voie du Congrès de Versailles pour faire adopter ce texte à l’issue d’un vote à une majorité des trois cinquièmes des deux chambres, plutôt que celle du référendum. Contacté par Vatican news - Radio Vatican, Mgr Pierre d’Ornellas, responsable du groupe de travail sur la bioéthique de la Conférence des évêques de France, regrette autant la méthodologie choisie, qu’il ne s’inquiète de l’inscription de cette liberté dans la loi fondamentale du pays.

    Je pense que ni l'un ni l'autre [ndlr, Congrès de Versailles ou référendum] ne serait la bonne manière de faire, parce que c'est un sujet trop sérieux, trop grave et qui mérite beaucoup de réflexion et d’humilité pour pouvoir discerner quel serait le mieux dans un cadre législatif, et d’autant plus si on choisit le cadre constitutionnel. Cela mérite une grande prudence. Quelle est la méthode qui donnerait le plus de prudence et le plus de capacité de réfléchir, d'écouter, de discerner, de débattre ? Je ne sais pas si c'est le référendum, ni si c'est le Congrès [du Parlement] à Versailles. Dans tous les cas, cela ne peut pas se faire à la légère et à la rapide. Il faudrait organiser un authentique débat. Ce ne peut être une option politique dont on discute sur une table, en dépendant d’une majorité. C'est une réflexion d'humanité et de conscience qui concerne toute une société. Toute la société devrait s'engager au sujet de ce que Simone Veil appelle «un drame et qui restera toujours un drame».

    En décembre dernier, le Conseil permanent de la Conférence des évêques de France a exprimé son inquiétude face à ce choix du président Macron. L’inquiétude est également votre sentiment ?

    Oui, c'est une lourde inquiétude. Je ne sais pas ce que cela signifiera pour une société d'avoir inscrit dans sa Constitution le droit à l’IVG. Nous serions quasiment le seul État au monde à avoir inscrit un tel droit dans notre Constitution. Parmi les pays européens, nous sommes le seul pays où le nombre d'avortements ne cesse de grandir chaque année. Il est deux fois plus élevé qu’en Allemagne et je ne pense pas qu’inscrire dans la Constitution la liberté d’accès à l'IVG supprimera le fait que ce soit «toujours un drame». Et du coup, qu'est-ce qu'on va faire de ce «drame» ? Comment va-t-on en parler ? Est-ce qu’inscrire ce droit dans la Constitution garantit la liberté d'expression au sujet de l’IVG ? Est-ce que cela garantit le fait qu'on puisse débattre de cette délicate question ? Est-ce que ça garantit la clause de conscience des médecins ou des soignants qui refuseraient de participer à un acte d’avortement, ou qui, dans leur écoute d’une personne se posant la question d’avorter ou non, donneraient avec un grand respect de sa liberté un conseil allant dans le sens de ne pas recourir à l’IVG, en proposant une alternative ? Est-ce que cette inscription du droit à l'IVG dans la Constitution permettra une véritable liberté d'expression et permettra d'engager un débat sérieux au sein de notre société, ou dans une institution de santé ? J'en doute, d'où mon inquiétude. Bien que ce soit de façon indirecte, risquer de toucher à la liberté d'expression, à la liberté de pouvoir débattre sur un sujet aussi grave, c’est inquiétant !

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  • Synode : "la voie empruntée est celle de la protestantisation" (Cardinal Müller)

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    De Riccardo Cascioli sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    Müller : « Le Synode, un pas vers la protestantisation »

    Avec l’entrée des laïcs au Synode des Évêques, la structure hiérarchique de l’Église fut attaquée et le sacerdoce ministériel détruit sous prétexte de cléricalisme. Et pendant ce temps, l'agenda LGBT avance... Le cardinal Müller, préfet émérite de la Congrégation pour la doctrine de la foi, s'adresse à la Bussola.

    «Les critères de l'ecclésiologie catholique ont été perdus, (...) cela n'est pas dit ouvertement mais la voie empruntée est celle de la protestantisation». Le bilan que le cardinal Gerard L. Müller fait du synode sur la synodalité récemment conclu est décidément inquiétant. Nous rencontrons le préfet émérite de la Congrégation pour la doctrine de la foi en marge du Rome Life Forum, un événement de deux jours organisé par LifeSiteNews, dont il était conférencier. Et même depuis la scène, le cardinal Müller a prévenu que c'est une pure illusion de penser « moderniser la vérité de l'Évangile à l'aide de philosophies relativistes ou d'anthropologies idéologiquement corrompues ». Il suffit de regarder les réalités locales où prévaut cette théologie progressiste : séminaires vides, disparition de la vie monastique, abandon des fidèles. Par exemple, en Allemagne, 13 millions de catholiques ont disparu en 50 ans, passant de 33 millions en 1968 à 20 millions en 2023. »

    Et à la Bussola il réitère: «Avec ce Synode, le but était de changer la structure hiérarchique de l'Église, l'Église anglicane ou protestante est prise comme modèle, mais ce que nous voyons c'est que la synodalité détruit la collégialité».

    Votre Éminence, qu’entendez-vous par changement dans la structure de l’Église ?

    Simplement que lorsque le Pape a appelé les laïcs, il a changé la nature du Synode, qui est né comme une expression de la collégialité de tous les évêques avec le Pape. Ce n'est pas seulement le Pape qui gouverne l'Église, comme certains flatteurs du Pape. François le voudrait aujourd'hui, mais les évêques locaux ont aussi des responsabilités envers toute l'Église. C’est pour cette raison que Paul VI, mettant en œuvre le Concile Vatican II, a institué le Synode.

    Cela peut sembler une simple réforme visant à renforcer le rôle des laïcs...

    ... En réalité, on ignore le sacrement de l'ordre, qui n'est pas seulement une fonction de service, mais une institution directe et particulière de Jésus-Christ. Il a établi l'Église avec sa hiérarchie. Faire appel au sacerdoce universel, de tous les croyants, est dans ce cas une manière de nier cette structure voulue par le Christ. Tous les fidèles reçurent le Saint-Esprit, mais les évêques reçurent la consécration pour gouverner et sanctifier l'Église. Si vous voulez parler à des laïcs, très bien, il existe d'autres outils, par exemple la Commission théologique internationale. Ou d'autres institutions ad hoc peuvent être créées, pas de problème, mais le Synode a une nature différente et le Pape ne peut pas changer la structure sacramentelle de l'Église. L'autorité épiscopale ne peut être donnée à quelqu'un qui n'est pas évêque.

    Est-ce pour cela que vous avez également critiqué la disposition interdisant aux évêques de porter la soutane filetée pendant les travaux du Synode ?

    La question de la tenue vestimentaire peut paraître un détail insignifiant, mais elle indique la position que je disais auparavant. Le confort n'est pas un critère : quand je vais à un mariage je ne vais pas habillé comme à la plage, ce serait plus confortable mais pas adapté à l'occasion. Un synode, comme un concile, est une liturgie, une vénération de Dieu, pas n'importe quelle assemblée. Ainsi, même la robe dit ce que le synode est devenu, un déluge de bavardages.

    Au fait, étant donné que le sujet était la synodalité, de quoi a-t-on réellement parlé ?

    En réalité, après de nombreuses discussions, personne ne sait ce qu’est la synodalité. On parlait de beaucoup de choses, les « animateurs » étaient aux tables qui donnaient les sujets au jour le jour en posant des questions, mais le débat était aussi très rigide, le temps d'intervention était limité (trois minutes) et tout était enregistré. Chacun des participants avait un moniteur devant lui et chaque intervention était enregistrée, même en vidéo. Puis ce "il faut s'écouter" continu, personne n'a voulu jouer le rôle du "perturbateur", bref il y a eu une domestication. Et même en plénière, de nombreux évêques ont été déçus, ils se sont plaints du faible niveau d'interventions ; et puis vous ne pouvez pas aborder les questions théologiques avec des émotions.

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  • Déclaration du Conseil permanent de la Conférence des évêques de France au sujet de l’inscription du droit à l’avortement dans la constitution

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    Déclaration du Conseil permanent de la Conférence des évêques au sujet de l’inscription du droit à l’avortement dans la constitution

    La déclaration qui suit date de décembre 2022. Fin octobre 2023, le président de la République a annoncé vouloir présenter un projet de loi d’ici la fin de l’année 2023 pour inscrire la liberté de recourir à l’avortement dans la Constitution.

    Mgr Pierre d’Ornellas, archevêque de Rennes et Responsable du groupe de travail sur la bioéthique au sein de la Conférence des évêques de Francea réagi à cette annonce dans un entretien à Vatican News. 

    « Toute vie est un don pour ce monde », déclaration du Conseil permanent de la Conférence des évêques de France du 9 décembre 2022 au sujet de l’inscription du droit à l’avortement dans la constitution.

    Jeudi 24 novembre 2022, l’assemblée nationale a voté à une large majorité l’inscription du droit à l’avortement dans la constitution. Au nom des évêques de France, nous voulons dire notre inquiétude devant ce que signifierait cette inscription. Nous souhaitons redire ce qui nous semble au contraire fondamental : toute vie est un don pour ce monde, un don fragile et précieux, infiniment digne, à accueillir et à servir depuis son commencement jusqu’à sa fin naturelle.

    Il y a aujourd’hui près de 220.000 avortements par an en France. Chiffre record dans la Communauté européenne, chiffre qui ne diminue pas et tend même à augmenter. Comment pourrions-nous voir cette réalité dramatique comme le seul exercice d’un droit pour les femmes ou encore comme un progrès ? N’est-ce pas surtout le signe de l’échec de toute une société pour éduquer et accompagner, soutenir socialement, économiquement et humainement celles et ceux qui en ont besoin ?

    Le commandement biblique « Tu ne tueras pas » inscrit dans toutes les consciences au-delà de celles des seuls croyants confie tout être humain à la responsabilité de tous les autres. Ces enfants à naître, nous en sommes d’une certaine façon tous responsables. Ainsi, le vrai progrès ne serait-il pas que nous puissions nous mobiliser tous ensemble, croyants et non-croyants, pour que l’accueil de la vie soit davantage aidé et soutenu ? La vraie urgence ne serait-elle pas d’aider au moins les couples ou les femmes qui, aujourd’hui, n’ont pas réellement le choix et ne peuvent garder leur enfant en raison des contraintes sociales, économiques, familiales qui pèsent sur eux ou sur elles, et trop souvent sur elles seules ?

    Nous reprenons les mots du pape François qui, toujours aux côtés des plus pauvres, écrivait en 2013 dans sa première exhortation apostolique Evangelii Gaudium : « cette défense de la vie à naître est intimement liée à la défense de tous les droits humains. Elle suppose la conviction qu’un être humain est toujours sacré (…) dans n’importe quelle situation et en toute phase de son développement. (…). Si cette conviction disparaît, il ne reste plus de fondements solides et permanents pour la défense des droits humains, qui seraient toujours sujets aux convenances contingentes des puissants du moment. » (n°213).

    Aux côtés de bien des hommes et des femmes de bonne volonté, les catholiques continueront à servir ces droits et cette dignité des plus faibles. Ils prient aussi pour les couples et les femmes confrontés à ce drame de l’avortement. Nous redisons notre reconnaissance à toutes celles et tous ceux qui se mobilisent pour aider, accompagner, écouter, soutenir, consoler sans jamais juger ainsi qu’à tous les élus qui auront le courage – par leur vote et leur engagement – de « faire avancer la culture de la vie » (pape François, audience du 5/02/2017).

    Mgr Éric de Moulins-Beaufort, archevêque de Reims et Président de la CEF,
    Mgr Vincent Jordy, archevêque de Tours et vice-président de la CEF,
    Mgr Dominique Blanchet, évêque de Créteil et vice-président de la CEF,
    Card. Jean-Marc Aveline, archevêque de Marseille,
    Mgr Laurent Ulrich, archevêque de Paris,
    Mgr Dominique Lebrun, archevêque de Rouen,
    Mgr Sylvain Bataille, évêque de Saint-Etienne,
    Mgr Pierre-Antoine Bozo, évêque de Limoges,
    Mgr Alexandre Joly, évêque de Troyes,
    Mgr Matthieu Rougé, évêque de Nanterre

  • Après un mois de synode, voilà ce qui reste (Sandro Magister)

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    De Sandro Magister sur Diakonos.be :

    Après un mois de synode, voilà ce qui reste

    Il est difficile de déterminer ce qui reste d’un mois de synode en lisant les 42 pages du document final.

    On peut y lire (partie I, section 1, proposition j, k, q et r) que le nouveau « visage de l’Église synodale » reste encore entièrement à définir. Parce qu’il faut encore en « éclaircir la signification », tout comme son rapport avec la collégialité épiscopale et avec la synodalité très différente des Église orientales. Et on propose « l’institution d’une commission intercontinentale de théologiens et de canonistes à cet effet, en vue de la seconde session de l’assemblée » en octobre 2024, et de « lancer une étude préliminaire ».

    Les 270 proposition du document, plus l’introduction et la conclusion, ont toutes été approuvées une par une à plus de deux tiers de 365 votants, évêques, prêtres, laïcs, hommes et femmes. Çà et là, quelques dizaines de « non » témoignent cependant des divergences sur plusieurs questions rassemblées dans le texte parmi celles qui « restent à affronter » à l’avenir.

    Mais on trouve également des divergences sur des questions sur lesquelles le documents présente des « convergences ». Par exemple là où l’on affirme (partie I, section 3, proposition c) que « les processus synodaux permettent de vérifier l’existence de ce consensus des fidèles (« consensus fidelium’) qui constitue un critère sûr pour déterminer si une doctrine ou une pratique particulière appartient à la foi apostolique ». Ici on retrouve 26 « non », vraisemblablement dubitatifs sur cet abandon du magistère doctrinal à un vague « consensus des fidèles », vérifié on se sait comment.

    On retrouve également 32 « non » qui trouvent hors de propos la demande aux missionnaires d’assumer la responsabilité des erreurs commises par l’Église dans le passé, là où « l’annonce de l’Évangile a été associé à la colonisation et même au génocide » (partie I, section 5, proposition e).

    La proposition de « développer davantage les missions confiées au ministère institué de lecteur » (partie II, section 8, proposition n), qui « pourrait inclure également la prédication » récolte quant à elle 38 « non ».

    Mais le plus grand nombre de « non », 69, est allé à « l’accès des femmes au ministère diaconal », y compris parmi les « questions à affronter » (partie II, section 9, proposition j). Voici comment le document énumère les « positions diverses » qui ont émergé des débats :

    Pour certains, il s’agit d’un pas « inacceptable », « en discontinuité avec la Tradition ». Pour d’autres, en revanche, concéder aux femmes l’accès au diaconat rétablirait une pratique de l’Église primitive.  D’autres encore y voient « une réponse appropriée et nécessaire aux signes des temps, fidèle à la Tradition susceptible de trouver un écho dans le cœur de beaucoup de ceux qui cherchent une vitalité et une énergie renouvelées dans l’Église ». Enfin, il y a ceux qui expriment « la crainte que cette demande ne soit l’expression d’une dangereuse confusion anthropologique, en acceptant que l’Église s’aligne sur l’esprit du temps ».

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  • C'est de saints que l'Eglise a besoin et non de réformateurs

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    Une tribune du Père Jean-François Thomas S.J. publiée sur Aleteia.org :

    L’Église n’a pas besoin de réformateurs, mais de saints

    31/10/23

    L’Église n’a pas besoin de réformateurs, mais de saints, telle était la conviction de Georges Bernanos. Comme François d’Assise qui transforma l’Église en épousant l’exact opposé de ce qui attirait ses contemporains : la pauvreté, l’humilité, la charité.

    Alors que beaucoup dans l’Église ne rêvent que de réformes, sinon de révolutions, ceci de la base à la hiérarchie, que la mode contemporaine est toujours dans la fuite en avant et presque jamais dans une sage disposition à faire le guet du haut d’une tour qui embrasse les horizons et qui permet de ne pas se croire les maîtres du monde, il serait sage et judicieux de se souvenir que l’histoire de cette Église n’est pas riche grâce à ceux qui ont voulu la violenter, mais grâce à ceux qui se sont donnés à Elle, au prix parfois des sacrifices les plus absolus. La situation actuelle, préoccupante, invite à prendre distance par rapport à tous les enthousiasmes désordonnés et manipulateurs, à garder la tête froide face à ceux qui désirent déraciner, détruire, transformer pour correspondre aux critères mondains. Pour ce faire, il est bon de puiser dans le trésor de sainteté de cette Église mise à mal parfois même par ses pasteurs.

    La colère de Luther

    Georges Bernanos, vers 1943, alors au Brésil, projeta d’écrire un livre sur Luther, mais le début de la guerre mondiale l’empêcha de mener à bien ce projet qui ne nous lègue que quelques pages de feu. Déjà, dans le Journal d’un curé de campagne, il avait abordé le mystère de ce personnage, ceci dans une conversation entre le curé de Torcy et le simple prêtre d’Ambricourt. Le premier confie au second : 

    Enfin, j’ai eu mes embêtements, moi aussi… Tiens, à ce moment-là, j’ai compris Luther. Il avait du tempérament, lui aussi. Et dans sa fosse à moines d’Erfurt, sûrement que la faim et la soif de la justice le dévoraient. Mais le bon Dieu n’aime pas qu’on touche à sa justice, et sa colère est un peu trop forte pour nous, pauvres diables. Elle nous saoule, elle nous rend pires que des brutes. Alors, après avoir fait trembler les cardinaux, ce vieux Luther a fini par porter son foin à la mangeoire des princes allemands, une jolie bande… Regarde le portrait qu’on a fait de lui sur son lit de mort… Personne ne reconnaîtrait l’ancien moine dans ce bonhomme ventru, avec une grosse lippe. Même juste en principe, sa colère l’avait empoisonné petit à petit ; elle était tournée en mauvaise graisse, voilà tout. 

    Et il avoue prier pour le salut de l’âme de Luther. Beaucoup, au cours des siècles, ont pu être scandalisés par les dérives ecclésiastiques, par les imperfections de la justice et des règles imposées. Ils peuvent l’être encore et rêver d’une Église à leur mesure, mais, dans ce cas, leur sort sera également de faire de la mauvaise graisse et de mourir dans la colère et l’orgueil. L’ambition, le ressentiment, le désir d’imposer ses opinions ne produisent jamais de bons fruits. Quant à ceux qui imaginent un état de perfection et de pureté à l’abri de toute critique, ils vivent dans l’illusion et nient la réalité.

    Les vrais réformateurs n’ont jamais été les justiciers qui cassent et brûlent mais les saints qui pratiquent de façon héroïque les vertus.

    Les vrais réformateurs n’ont jamais été les justiciers qui cassent et brûlent mais les saints qui pratiquent de façon héroïque les vertus que ceux qui en sont les gardiens ne respectent pas forcément. Saint François d’Assise, tout aussi révolté au départ par les défauts des hommes de Dieu, ne sombra pas dans la revanche et la soif de faire table rase ou d’adapter les lois selon la mode du temps. Il choisit d’épouser pour lui-même l’exact opposé de ce qui attirait ses contemporains : la pauvreté, l’abaissement, l’humilité, la charité. Et, ainsi, il ne fit pas de mauvaise graisse mais fondit à vue d’œil sous l’éclat de la lumière retrouvée par ce renoncement. 

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