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Actualité - Page 240

  • Le Pape Pie XII, l'Holocauste et la Vérité : Un entretien avec Michael Hesemann

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    De Paul Senz sur le Catholic World Report :

    Le Pape, l'Holocauste et la Vérité : Un entretien avec Michael Hesemann

    "L'anticatholicisme est l'antisémitisme des libéraux. Ceux qui essaient de discréditer Pie XII veulent discréditer l'Église catholique et tout ce qu'elle représente. Et bien sûr, c'est un moyen bon marché de créer un best-seller".

    15 février 2023

    Le pape Pie XII est une figure marquante de l'histoire de l'Église, ainsi que de la politique mondiale, au XXe siècle. Son pontificat a duré de 1939 à 1958, ce qui signifie qu'il a été pape pendant la Seconde Guerre mondiale et ses conséquences, ainsi que pendant la période qui a précédé le Concile Vatican II. Et avant son pontificat, le cardinal Eugenio Pacelli a servi à la Secrétairerie d'État et a été un acteur de premier plan dans les événements tumultueux des premières décennies du siècle.

    Michael Hesemann est l'auteur de quarante-quatre livres, qui ont été publiés en seize langues. Le plus récent, publié par Ignatius Press, s'intitule The Pope and the Holocaust : Pius XII and the Vatican Secret Archives (Ignatius Press, 2022). Aboutissement de nombreuses années de recherche, ce livre est une contribution extrêmement importante au débat scientifique sur le rôle que le pape Pie XII a joué au cours des événements calamiteux qui ont précédé, pendant et après la Seconde Guerre mondiale.

    La réputation de Pie XII en tant que "pape d'Hitler" est-elle une représentation exacte ? Si non, d'où vient cette idée fausse, et comment s'est-elle propagée si largement ? Qu'a-t-il fait pour aider les Juifs pendant la guerre ? Comment a-t-il été vilipendé ?

    M. Hesemann s'est récemment entretenu avec Catholic World Report au sujet de son nouveau livre, des mythes concernant le pape Pie XII et de la vérité sur les efforts déployés par le pape pour combattre le nazisme partout où cela était possible.

    Catholic World Report : Comment ce livre a-t-il vu le jour ?

    Michael Hesemann : En 2003, mon éditeur m'a demandé d'écrire un livre sur "la religion d'Hitler". Au cours de mes recherches, il est devenu évident qu'Hitler, qui suivait un mysticisme néo-gnostique du sang, était presque aussi fanatique contre l'Eglise catholique qu'il était antisémite. Son plan était d'exterminer l'Église après sa "victoire finale", la fin de la guerre ; jusque-là, il avait encore besoin des catholiques allemands pour se battre pour le Reich.

    De plus en plus, je me suis rendu compte que son antipode était Pie XII, l'homme qui, providentiellement, se trouvait à Munich en tant que nonce juste au moment de la montée en puissance d'Hitler et qui est devenu pape juste à la veille de la Seconde Guerre mondiale. J'ai écrit une biographie de Pie XII, qui a été traduite en six langues, et j'ai obtenu la permission de faire des recherches dans les archives secrètes du Vatican en 2008. À partir de ce moment, j'ai pu fouiller dans ses dossiers, des dizaines de milliers de documents, pour en savoir plus sur son attitude envers les Juifs, envers Hitler, et sur ses activités pour contrer les nazis et aider les Juifs pendant la persécution et l'holocauste.

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  • Italie : la popularité du pape en perte de vitesse

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    De zenit.org :

    Une enquête Demos révèle que le pape François est la personnalité la plus populaire, mais après 10 ans de pontificat, son pourcentage a diminué.

    Selon la même enquête, 20 % des Italiens vont à l’église au moins une fois par semaine.

    Selon un sondage Demos*, réalisé en décembre dernier par le journal italien de centre-gauche La Repubblica, le pape François est l’une des personnalités publiques qui inspire le plus confiance aux Italiens. Concrètement, selon les résultats de l’enquête « Relations entre les Italiens et l’État », le Saint-Père a la confiance de 68% de la population. Cependant, ce n’est pas la confiance qu’il avait au début de son pontificat, alors qu’il bénéficiait de la confiance de 90% des Italiens. Néanmoins, son pourcentage continue d’être parmi les plus élevés. En fait, au sommet de la confiance, il n’est accompagné que du président italien Sergio Mattarella.

    Bien que le Souverain Pontife bénéficie toujours de la confiance des deux tiers de la population italienne, les deux groupes dont la confiance dans le pape a diminué au cours de la dernière décennie sont les personnes âgées et les femmes.

    Selon leur position politique, l’enquête montre que le plus haut degré d’appréciation pour Saint-Père vient des électeurs du Parti Démocrate (85%), suivis de Terzo Polo et Italia Viva (80%). 73% des électeurs de Fratelli di Italia font confiance au pape, contrairement aux électeurs de la Liga, où il est moins apprécié. Le journal La Repubblica suggère que cela est dû aux positions du pape François sur l’immigration et la politique migratoire, sujets que ce parti politique combat.

    L’enquête montre également que 20% des Italiens vont à l’église au moins une fois par semaine. 30% de la population ne va jamais à l’église. Il y a dix ans, au début du pontificat du pape François, les pourcentages étaient inversés. Par tranches d’âge, 26% des personnes de plus de 65 ans vont à la messe chaque semaine. Parmi les moins de 30 ans, ce chiffre tombe à 12 %. En détaillant par sexe, on voit que les femmes ont une pratique religieuse régulière de 21% alors que celle des hommes est de 14%.

    *DEMOS est un projet de recherche et d’innovation étudiant le populisme et ses impacts sur la démocratie en Europe

  • Séisme : les Syriens attendent une aide comparable à celle que reçoivent les Turcs

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    De Philippe Oswald sur La Sélection du Jour :

    Après le séisme, les Syriens attendent une aide comparable à celle que reçoivent les Turcs

    Dans la nuit du 5 au 6 février, un séisme meurtrier de magnitude 7,8 a frappé la Turquie et la Syrie. Selon le directeur de la branche Europe de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), il s’agit du « pire désastre naturel dans la région en un siècle ». Bilan provisoire (il pourrait doubler selon l’Onu) : plus de 40 000 morts, plus de 35 000 dans le sud de la Turquie, et plus de 5 000 en Syrie. Mais alors que les aides occidentales affluent en Turquie, elles n’arrivent qu’au compte-goutte en Syrie. La Russie, les Émirats arabes unis, le Qatar ou encore la Chine sont intervenus pour secourir les Syriens. Mais à l’exception notable de l’Italie, les pays occidentaux regardent ailleurs pour ne pas avoir l’air de soutenir Bachar el-Assad. Comme si secourir une population revenait à soutenir un régime politique… Curieusement, la question ne semble pas se poser pour celui de Recep Tayyip Erdoğan. Serait-il à ce point plus fréquentable ? Ne représente-t-il pas un danger autrement plus menaçant pour les pays européens – à commencer par la Grèce – que le régime syrien ?

    Déjà martyrisée par douze ans de guerre civile, la Syrie est sous le coup des sanctions internationales depuis 2019. Elles frappent de plein fouet une population vivant déjà à 90% en dessous du seuil de pauvreté. Ces sanctions empêchent les organisations internationales et les habitants de reconstruire ce qui vient d’être détruit, et de venir en aide aux familles. Aux coupures d’électricité, aux pénuries d’essence et de matières premières, à l’inflation et la dévaluation de la monnaie, à l’isolement terrible d’une population injustement sanctionnée par la communauté internationale, s’ajoute aujourd’hui une situation humanitaire désastreuse : des milliers de familles privées de leur domicile, détruit ou fissuré, sont livrées aux rigueurs de l’hiver.

    Jean-Rémi Méneau, chef de mission adjoint de SOS Chrétiens d’Orient en Syrie, était l’invité de Midi News Week-End sur Cnews, dimanche 12 février (émission en lien ci-dessous). Une semaine après le séisme, il a dressé l’état des lieux : « La situation est toujours très compliquée, l’aide internationale a toujours beaucoup de mal à arriver dans les zones sinistrées... Nous n’avons toujours pas reçu d’aides de l’Occident ».

    Toutefois, l’Italie se distingue entre les pays occidentaux : « Un premier avion militaire transportant de l'aide humanitaire pour la Syrie, a atterri samedi à l'Aéroport international de Beyrouth, en provenance d'Italie » rapporte L’Orient-Le Jour . Pour sa part, la France a fait parvenir 50 tonnes de matériel en Turquie. Damien Denisot, porte-parole de la compagnie maritime d'affrètement CMA-CGM, témoignait sur LCI : « On répond à l'appel de l'aide international de la Turquie avec l'État français. » Avec un hôpital de campagne, ce sont 87 chirurgiens, médecins et pharmaciens que la France a envoyés pour aider la Turquie. Mais la Syrie aurait besoin elle-aussi de cette aide médicale urgente alors que sa population est affaiblie par des années de guerre, l’épidémie de Covid et par les sanctions.

    Plusieurs associations humanitaires, dont SOS Chrétiens d’Orient, le Croissant Rouge (l’antenne syrienne de la Croix Rouge) ou encore la Communauté de Sant’Egidio plaident pour la levée urgente des sanctions afin de permettre à l’aide occidentale et aux ONG d’intervenir en Syrie. D’autres, comme l’Aide à l’Église en Détresse ou L'Œuvre d’Orient, réclament a minima l’application des exceptions prévues par l’Union Européenne. Sans lever toutes les sanctions, les États-Unis ont autorisé « toutes les transactions liées à l’aide humanitaire ».

    Le peuple syrien ne doit pas être victime d’un jeu politique international sur lequel il n’a aucune prise. Chaque vie compte, chaque vie mérite d’être sauvée. Constatant sans doute lui aussi l’abandon dans lequel sont laissés les Syriens, le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a exhorté le 14 février tous les États membres à fournir « sans délai » près de 400 millions de dollars pour garantir « une aide humanitaire dont près de cinq millions de Syriens ont désespérément besoin ». Notamment « des abris, des soins médicaux, de la nourriture » pour trois mois. « Les besoins sont immenses (…) nous savons tous que l’aide qui sauve des vies n’entre pas à la vitesse et à l’échelle nécessaires », a insisté le secrétaire général. Il a ajouté qu’un appel similaire suivrait en faveur de la Turquie.

    Pour aller plus loin :

    Jean-Rémi Meneau : «Nous n’avons toujours pas reçu d’aides de l’Occident en Syrie»

    >>> Ecouter/voir sur : Cnews

  • Quelle est la géopolitique du Vatican ?

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    Depuis le début de son pontificat, le pape François mène une diplomatie active sur la scène internationale. En janvier dernier, le pape a montré sa volonté de jouer un rôle de médiateur lors de son déplacement au Soudan du Sud et s'est exprimé sur la situation en République démocratique du Congo et le conflit au Nord-Kivu. En 2022, le Saint-Siège s’était également positionné de manière ambigüe vis-à-vis de la guerre russo-ukrainienne. Sa timide condamnation de l’invasion de l’Ukraine par la Russie a été ouvertement critiquée, bien que le Vatican adopte une position plus ferme à l’égard de Moscou depuis août.

    Comme le démontrent ces récentes prises de position, la diplomatie vaticane, bien que peu médiatisée, est très influente sur la scène internationale. Le Saint-Siège possède un réseau diplomatique parmi les plus développés avec les États-Unis, la Chine ou encore la France. Il possède 120 nonces apostoliques - les diplomates du Vatican - et entretient des relations diplomatiques avec 183 États. Son influence s’appuie également sur un large réseau qu’il mobilise à l’échelle locale, telles que les églises ou les ONG catholiques.

    Au regard de ce réseau, quel rôle diplomatique joue aujourd’hui le pape François ? Quels sont les facteurs qui ont amené le Saint-Siège à raffermir son positionnement à l’égard de Moscou ? Quelles relations le Saint-Siège entretient-il avec la Chine ? Quels sont les enjeux de la diplomatie du Vatican en Afrique ? En quoi le catholicisme se retrouve-t-il concurrencé par l’évangélisme en Amérique latine ? Qui pourrait succéder au pape François ?

    Dans ce podcast, François Mabille, chercheur associé à l'IRIS et directeur de l'Observatoire géopolitique du religieux, décrypte la géopolitique du Vatican.

  • ChatGPT : de quoi s’agit-il ? Quelles en sont les possibilités et les dangers ?

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    De Carmen Camey sur ACEPRENSA via didoc.be :

    ChatGPT : expectatives et illusions

    10 février 2023

    On parle beaucoup de ChatGPT ces derniers temps. Mais de quoi s’agit-il ? Quelles en sont les possibilités et les dangers ?

    Une nouvelle année, une nouvelle peur d’être remplacé par des robots basés sur l’intelligence artificielle. Le produit développé par OpenAI, une société dans laquelle Elon Musk et Sam Altman, entre autres, sont investisseurs, s’appelle ChatGPT et a été rendu public en novembre 2022. Au cours de ses quelques mois d’existence, le programme a fait fureur dans tous les secteurs, de la technologie à l’éducation. Nombre de ses utilisateurs prédisent qu’il pourrait changer la donne pour l’humanité comme l’a fait la révolution industrielle en son temps.

    En substance, ChatGPT est un modèle qui a été entraîné sur un grand ensemble de données pour comprendre et générer des expressions naturelles. Cette technologie a la capacité de répondre à des questions, de rédiger des textes complets et d’effectuer des tâches de traduction automatique.

    La peur du chômage

    L’une des principales caractéristiques de ChatGPT est sa capacité à générer un texte cohérent et naturel, ce qui le rend utile pour une variété d’applications, telles que les assistants virtuels, les chatbots et la génération automatique de contenu. La demande croissante de ces outils dans le monde numérique devrait avoir un impact majeur sur le marché du travail.

    Tout d’abord, ChatGPT devrait réduire le besoin d’employés réalisant des tâches répétitives, comme répondre aux questions fréquemment posées. Cela pourrait conduire à l’automatisation de nombreux travaux, ce qui pourrait avoir un impact négatif sur l’emploi dans certains domaines, comme les call centers. Il pourrait également devenir un outil pour des secteurs tels que le journalisme, le marketing ou la création de contenus. Avec une seule demande, ChatGPT peut épargner beaucoup de travail aux rédacteurs, car il est capable de générer des textes adaptés à différentes campagnes ou situations.

    Il pourrait également avoir un fort impact sur l’éducation. Il est capable d’écrire des rédactions, de faire des comparaisons, de répondre à des questions complexes et d’émettre des hypothèses sur la base des connaissances qu’il possède. Lorsqu’on lui demande par exemple d’écrire un essai comparatif sur la compréhension du concept de jugement chez Hannah Arendt et Thomas d’Aquin, il répond d’une manière élémentaire mais correcte.

    Ainsi, deux mois seulement après son lancement, des outils de détection de texte générés par intelligence artificielle ont déjà vu le jour — dans le style de l’outil Turnitin, qui détecte les textes plagiés. Il a également été testé pour être utilisé dans d’autres disciplines, comme la programmation. Il est capable de fournir des exemples de code pour une application qui analyse les relevés bancaires. Dans ce cas, ChatGPT fournit un exemple en Flask, mais sa réponse varie si vous demandez la même chose dans une autre langue.

    Les utilisations dans les différentes disciplines sont innombrables. Il est capable, par exemple, de créer des régimes pour des personnes aux caractéristiques différentes et en fonction de différents paramètres. On peut par exemple lui demander de créer un régime pour une personne présentant une résistance à l’insuline, mais la réponse du chat peut être améliorée en ajoutant des paramètres : où vit la personne, quels ingrédients utiliser, ce qu’elle n’aime pas manger, etc.

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  • "Ils veulent supprimer le sacerdoce et la prêtrise!" - Emoi dans l'Eglise de Liège

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    Une pétition a été lancée pour réagir à une publication intitulée « Rendons l'Eglise au peuple de Dieu » qui remet notamment en cause l'ordination sacerdotale. 

    ILS VEULENT SUPPRIMER LE SACERDOCE ET LA PRÊTRISE !

    Ils veulent supprimer le sacerdoce et la prêtrise !
     
    Au nom de tous catholiques

    Aux auteurs de la brochure « Rendons l'Eglise au peuple de Dieu » - Aux baptisés soucieux et fiers de leur Eglise - A tous les autres

    Ils veulent supprimer le sacerdoce et la prêtrise !

    « Ils », c’est un groupuscule de personnes (Romain BLANDIAUX, Roger FRANSSEN, Gaby HANSENNE, Jean-Philippe KAEFER, Xavier LAMBRECHT, Sébastien LOUIS, Bérengère NOEL, Rosalie SPECIALE, Caroline WERBROUCK) qui portent une mission d’Église dans le Diocèse de Liège. 

    Dans leur brochure de 60 pages, intitulée « Rendons l’Église au peuple de Dieu », ils n’hésitent pas à affirmer : « Soyons clairs : nous ne revendiquons pas le sacerdoce pour les femmes, puisque nous remettons en cause l’ordination elle-même. » (p. 36) « Pour supprimer le cléricalisme, il faut supprimer le clergé. » (p. 47)

    Ce groupe justifie sa proposition en affirmant par la foi chrétienne « le dépassement et l’annulation de tout culte sacré, de toute fonction sacrée, de tout sacerdoce. » (p. 44) Pour ces auteurs, d’ailleurs, « il n’y a pas de sacré chrétien ». 

    Ce texte gomme aussi la réalité de l’appel de Dieu qui choisit et appelle Ses consacrés : on ne reconnaît dans les prêtres que la dimension strictement horizontale, humaine et sociale de leur mission.

    Pointant le cléricalisme de certains prêtres (décrit comme une généralité) le désir avoué de ces 9 auteurs est de donner aux laïcs l’égale mission de dispenser les sacrements. Entre erreurs historiques et raccourcis théologiques criants, les auteurs semblent encourager le modèle protestant. On y rêve d’une Église qui lâcherait sa doctrine au profit d’une adaptation aux idées et aux mœurs de notre temps.

    Devant la gravité des propos qui sont tenus dans cet écrit, nous, laïcs également engagés dans l’Église (de Liège et d’ailleurs), souhaitons répondre à cet écrit afin de signifier que ce groupe n’est pas représentatif de tous les baptisés de notre Diocèse. Nous souhaitons aussi redire toute l’importance du sacerdoce, sans gommer le sacerdoce filial des baptisés, mais en réaffirmant leur magnifique complémentarité. 

    Ce faisant, nous souhaitons aussi dénoncer les erreurs véhiculées par des théologiens qui, profitant de l’ignorance du Magistère de l’Église catholique chez beaucoup de baptisés, brouillent leurs esprits et conduisent de trop nombreux croyants à sauter hors de la barque de Pierre en pleine tempête.

    Si comme nous, vous êtes blessé(s) par cet écrit, co-signez notre lettre (ci-dessous) et partagez-la à vos contacts.

    Soyons de ceux qui protègent le Corps du Christ des coups qui lui sont portés depuis l’intérieur même de l’Église.

    D’avance, MERCI !

    signer la pétition
    _______

    Rendons l’Église à Celui dont elle est Épouse

    Un hommage au sacerdoce et à nos prêtres
    (en réponse à « Rendons l’Église au peuple de Dieu » - Pour en finir avec le cléricalisme)

    En parcourant le pamphlet « Rendons l’Église au peuple de Dieu », nous avons reconnu le piquant de la lance du Golgotha. La blessure de voir une nouvelle fois le Corps de Jésus déchiré — non plus par le monde ou par quelques détracteurs déjà connus et provenant de l’extérieur de la Maison, mais bien cette fois, de l’intérieur.

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  • La pratique de l’euthanasie en Belgique sur la voie de dérives inquiétantes

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    "La pratique de l’euthanasie en Belgique est sur la voie de dérives inquiétantes"

    La tendance contemporaine qui crée inlassablement de nouveaux droits individuels pousse le législateur à étendre la pratique de l’euthanasie et à vouloir banaliser celle-ci.

    L’autonomie de l’individu, dans le respect de la volonté du médecin de pratiquer l’acte, est le pilier principal sur lequel repose le régime actuel. Seule une personne majeure capable — ou un mineur sans limites d’âge “doté de discernement” depuis 2014 —, se trouvant dans une situation médicale sans issue, peut être euthanasiée à condition que la demande soit “réfléchie et répétée”. Aux termes de la loi, la personne doit endurer une souffrance physique ou psychique constante et insupportable qui ne peut être apaisée. Le mineur, quant à lui, ne peut en théorie pas demander l’euthanasie pour seule souffrance psychique ou à un stade non terminal de la maladie. Précision capitale : la conformité à ce strict encadrement légal n’est que contrôlée a posteriori par la Commission fédérale de contrôle et d’évaluation de l’euthanasie. La pratique vingtenaire du cadre juridique ébauché dans ces lignes a été analysée de manière très complète par l’Institut Européen de Bioéthique dans un dossier récent2. L’espace réduit de ce papier ne nous permet que d’en évoquer quatre : la défaillance du contrôle a posteriori de ladite Commission, la liberté de conscience en état de siège, le piège de l’expression “le droit de mourir dans la dignité” et le phénomène de banalisation de l’euthanasie.

    D’une part, le contrôle a posteriori de ladite Commission est défaillant. En effet, celui-ci ne se réalise que sur la seule base de la déclaration des médecins, sans être en mesure de vérifier les informations transmises. Par ailleurs, les médecins membres de la Commission pratiquant des euthanasies font face à de sérieux conflits d’intérêts : ils sont amenés à évaluer la conformité́ de leurs propres euthanasies. À cet égard, dans l’affaire Mortier contre Belgique, la Cour européenne des droits de l’homme a, pour la première fois, examiné la conformité du système belge à la Convention européenne des droits de l’homme, dans le cas d’une euthanasie pratiquée sur une personne dépressive. La Cour a condamné la Belgique en ce qu’elle a manqué à son obligation positive procédurale notamment en raison du manque d’indépendance de la Commission. Enfin, la Commission admet que les moyens financiers et humains dont elle bénéficie l’empêchent d’effectuer un contrôle sérieux.

    D’autre part, la loi belge reconnaît la liberté de conscience du médecin ne souhaitant pas participer à une euthanasie quand celui-ci ne reconnaît pas son caractère médical, et plus fondamentalement, la considère incompatible avec la déontologie médicale et le serment d’Hippocrate. Néanmoins, une modification de la loi, votée le 15 mars 2020, contraint désormais les établissements de santé à accepter la pratique de l’euthanasie en leur sein. Sans parler du fait que les promoteurs de la loi en 2002 insistaient sans cesse sur le fait qu’il s’agissait d’une loi de liberté, cette modification est une atteinte inadmissible à la liberté constitutionnelle de s’associer et de déterminer sa mission. En outre, ce que l’on présente nonchalamment comme un fait anecdotique, est en réalité un bouleversement moral à l’orientation effrayante. En effet, sur le plan individuel, cette modification entrave l’exercice du refus de donner la mort pour tout médecin exerçant dans un hôpital ou une maison de retraite qui doit nécessairement autoriser l’euthanasie. Il est devenu impossible, pour un soignant, de trouver un travail dans une institution de soins qui exclut d’administrer la mort à ses patients ou résidents âgés. Un simple article de loi tente aujourd’hui de fracturer une des pierres d’angle qui font tenir debout la civilisation européenne au milieu d’un silence médiatique tonitruant. Comme il est de coutume en Belgique, les questions politiques fondamentales ne font pratiquement jamais l’objet d’un débat de fond et sont approuvées sans connaissance de cause. Une société qui tente de soumettre la conscience de ses citoyens peut-elle encore se qualifier de démocratique ?

    Par ailleurs, le fait d’associer l’euthanasie au “droit de mourir dans la dignité” nous tend en piège en présentant une fausse alternative : le choix de l’euthanasie ou celui de la souffrance insoutenable. Lorsqu’on interroge les gens à propos des raisons pour lesquelles ils sont plutôt favorables à l’euthanasie, ils répondent fréquemment le regard plein d’effroi : “Je ne veux pas souffrir. ” Ils ignorent souvent que les découvertes scientifiques jusqu’à aujourd’hui permettent pratiquement d’éradiquer toute forme de douleur physique et que les soins palliatifs permettent une prise en charge efficace et globale des douleurs du patient. En outre, penser que la dignité suit la courbe ascendante ou descendante de l’état de santé de la personne alors qu’elle en est au contraire intrinsèque et inaliénable est une conception erronée.

    Enfin, la tendance contemporaine qui crée inlassablement de nouveaux droits individuels pousse le législateur à étendre la pratique de l’euthanasie et à vouloir banaliser celle-ci. À titre d’exemple, l’Open VLD plaide pour l’euthanasie sans motif lié à l’état de santé, fondé sur la seule “fatigue de vivre” de la personne. En réalité, cette évolution révèle surtout une sorte de fatigue relationnelle, une sorte d’abandon du plus faible qui se meurt dans sa solitude, une dégradation de notre rapport à la vulnérabilité et à la fragilité. Christian Flavigny, chercheur associé à l’Institut Thomas More, évoque un “humanisme individualiste” dans un récent papier dans le Figaro et écrit, en parlant d’Olympe : “Cautionner (sa mort) ne traduirait pas notre empathie à l’égard de sa souffrance mais le fait de s’en désintéresser et de laisser la jeune femme se débrouiller avec elle-même. ” En outre, cette banalisation du recours à l’euthanasie présente un risque d’évoluer vers une société qui culpabiliserait ceux qui continueront à vouloir vivre jusqu’à leur mort naturelle.

    1 K. Chambaere et al., “Recent Trends in Euthanasia and Other End-of-Life Practices in Belgium”, The New England Journal of Medicine, 2015, vol. 372, p. 1180 ; S. Dierickx et al., “Drugs Used for Euthanasia : A Repeated Population-Based Mortality Follow-Back Study in Flanders, Belgium, 1998-2013”, Journal of Pain and Symptom Management, 2018, vol. 56, n° 4, pp. 551-559.

    2 Institut Européen de Bioéthique, L’euthanasie, 20 ans après : pour une véritable évaluation de la loi belge, mai 2022 — note réalisée par Léopold Vanbellingen, chargé de recherche.

  • Portugal : près de 5000 victimes de la pédocriminalité dans l'Eglise depuis 1950

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    Lu ICI :

    PÉDOCRIMINALITÉ DANS L'EGLISE PORTUGAISE : AU MOINS 4.815 VICTIMES DEPUIS 1950, SELON UNE COMMISSION INDÉPENDANTE

    La grande majorité des crimes dénoncés à la commission indépendante est déjà prescrite mais vingt-cinq témoignages ont été transmis au ministère public.

    Au moins 4.815 mineurs ont été victimes de violences sexuelles au sein de l'Eglise catholique portugaise depuis 1950, selon les conclusions présentées ce lundi 13 février par une commission indépendante qui a entendu plus de 500 témoignages au cours de l'année écoulée.

    Un chiffre frappant. Ce lundi, les conclusions présentées par une commission indépendante ont illustré l'ampleur et la gravité de la situation dans l'Eglise catholique au Portugal. Depuis 1950, près de 5.000 mineurs ont été victimes de violences sexuelles.

    «Ces témoignages nous permettent d'arriver à un réseau de victimes beaucoup plus important, calculé au nombre minimal de 4.815 victimes», a déclaré le coordinateur de cette commission d'experts, le pédopsychiatre Pedro Strecht, lors de la présentation de son rapport final à Lisbonne. Ajoutant qu'«il est désormais difficile que tout reste pareil concernant les violences sexuelles sur mineurs au Portugal et la conscience de leur impact traumatisant».

    Fin 2021, la hiérarchie de l'Eglise portugaise avait chargé Pedro Strecht de former une équipe pour prendre la mesure du phénomène de la pédocriminalité en son sein. Le président de la conférence épiscopale portugaise, l'évêque de Leiria-Fatima José Ornelas, doit réagir lundi en fin de journée.

    Les évêques portugais ont également prévu de se réunir début mars pour tirer les conclusions du rapport indépendant et pour «éradiquer autant que possible ce fléau de la vie de l'Eglise», avait déclaré en janvier le secrétaire de la conférence épiscopale, le père Manuel Barbosa.

    «DEMANDER PARDON»

    Avant le Portugal, plusieurs pays se sont déjà efforcés de prendre la mesure de ce phénomène, dont la France, l'Irlande, l'Allemagne, l'Australie ou les Pays-Bas. D'ailleurs, le pape François avait promis en 2019 de livrer une «bataille totale» contre la pédophilie au sein de l'Eglise.

    Le cardinal-patriarche de Lisbonne et plus haut prélat de l'Eglise portugaise Manuel Clemente s'était dit prêt en avril 2022 à «reconnaître les erreurs du passé» et à «demander pardon» aux victimes. Il assistait lundi à la présentation du rapport de la commission indépendante.

    Attendu dans la capitale portugaise pour les Journées mondiales de la jeunesse qui auront lieu début août, le souverain pontife pourrait ainsi rencontrer des victimes, a indiqué récemment l'évêque auxiliaire de Lisbonne, Américo Aguiar, chargé de l'organisation de ce rendez-vous mondial des jeunes catholiques.

    La grande majorité des crimes dénoncés à la commission indépendante est déjà prescrite mais vingt-cinq témoignages ont été transmis au ministère public, a précisé son coordinateur. 

  • Deux critères pour réutiliser au mieux les églises fermées

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    Un article de Sandro Magister, vaticaniste à L’Espresso (traduction de Diakonos.be)

    Églises fermées. Deux critères pour les réutiliser au mieux

    Marcel Proust était prophétique quand il voyait, en 1904 déjà, bien trop d’ « églises assassinées » par décision du gouvernement français qui les transformait « selon leur bon plaisir en musées, salles de conférences ou en casinos ». Aujourd’hui en France, il y a même pire, avec trois églises incendiées en moins d’une semaine, en janvier dernière, au terme d’une série d’actes hostiles contre les lieux de culte dont la seule faiblesse est d’être sans cesse plus vides de fidèles.

    Plus que d’agressions, des milliers d’églises en Europe souffrent de l’abandon. Avec toujours moins de catholiques à la messe, elles se retrouvent vides. Et elles finissent donc par être fermées. En Allemagne, aux Pays-Bas, en Belgique, les chiffres donnent le vertige. Mais en Italie aussi, le nombre d’églises désaffectées est en augmentation. Ici, au moins, les églises appartiennent non pas à l’État mais à l’Église et elles jouissent donc d’une tutelle spontanée et durable de la part de leurs communautés diocésaines et paroissiales respectives. Mais quand ces communautés s’étiolent et disparaissent, c’est la fin pour leurs églises respectives. Elles risquent sérieusement d’être vendues et de se retrouver sur le marché, transformées par exemple en supermarchés ou en discothèques, ou à tout le moins en quelque chose d’opposé à leur raison d’être.

    Au Vatican, certains ont essayé de trouver des solutions pour remédier à cette situation. À la fin de l’année 2018, le Conseil pontifical de la culture présidé par le cardinal Gianfranco Ravasi avait organisé un colloque à la Grégorienne avec des délégués des évêchés d’Europe et d’Amérique du Nord sur le thème : « Dio non abita più qui ? » [Dieu n’habite-t-il plus ici ?]. Ce colloque a permis de faire émerger des « lignes directrices » qui déconseillaient « des réaffectations commerciales à but lucratif » et qui encourageaient en revanche des « réaffectations solidaires », à finalité « culturelle ou sociale » : musées, salles de conférences, librairies, bibliothèques, archives, laboratoires artistiques, centres Caritas, dispensaires, réfectoires pour les pauvres, et autres. Restant sauve « la transformation en logements privés » dans le cas « d’édifices plus modestes et dépourvus de valeur architecturale ».

    Mais plus de quatre ans après ce colloque, le risque continue à peser toujours plus lourdement. Le nombre d’églises désaffectées est en croissance accélérée, avec l’exigence encore plus forte d’identifier des critères de réaffectation qui aient du sens.

    C’est ce que tente de faire le père Giuliano Zanchi dans le dernier numéro de « Vita e Pensiero », la revue de l’Université catholique de Milan. Le P. Zanchi est prêtre du diocèse de Bergame, professeur de théologie et directeur de l’autre mensuel de la même université, la « Rivista del Clero Italiano », c’est un grand expert d’art et de thèmes liés à la frontière entre esthétique et sacré.

    Dans un article intitulé « Diversamente chiese, la posta in gioco » [églises autrement, les enjeux], le P. Zanchi suggère de suivre deux critères en matière de réaffectation des églises qui ont cessé d’être utilisées pour le culte mais qui « souhaitent se reproposer à la vie civile dans une fonction de carrefour culturel et de seuil spirituel ».

    Le premier critère, écrit-il, est celui qui « capitalise sur la dignité artistique normalement liée aux édifices historiques qui, dans l’actuel esprit du temps défini comme ‘post-sécularisme’, a acquis universellement la faculté d’agir en tant que repère de transcendance ».

    Ceci parce que « les formes de l’art, et particulièrement celles qui raniment la fascination des périodes de gloire de la culture occidentale, se présentent comme un culte laïc qui hérite clairement des fonctions autrefois remplies par la dévotion religieuse ».

    C’est une fascination qui touche « aussi le citoyen agnostique de la cité contemporaine ». Il y a en effet un « culte social de l’art, qui a ses propres sanctuaires, ses liturgies, ses prêtres, ses mythes, ses sacrements, ses pèlerinages et ses fêtes de précepte » qui à leur tour, tout comme la musique, le cinéma, la littérature, « délimitent un espace particulièrement hospitalier d’un univers de pensée commun et partagé ».

    Pour le dire autrement, « le sacré historique de nombre d’édifices religieux qui ne sont plus utilisés comme lieux de la liturgie a toutes les qualités pour pouvoir héberger ces besoins sociaux bien enracinés et pour être candidats à jouer le rôle de véritables carrefours d’une ‘fraternité culturelle’ dans laquelle animer, dans le respect du débat, des échanges d’idée, de la pluralité et de l’hospitalité, un sens commun de l’humain ».

    Le second critère, poursuit le P. Zanchi, consiste en revanche en « ce besoin typique de la cité contemporaine » de disposer d’espaces-frontières, de seuils, « en mesure de nous renvoyer vers la profondeur et la transcendance, un rôle qui, faute de mieux, est habituellement rempli par les théâtres, les musées, les bibliothèques et d’autres lieux d’un dépassement non utilitariste ».

    Les églises en activité remplissent déjà ce dépassement, ce « désir de spiritualité », même pour celui qui n’y entre pas ou qui est étranger au culte qu’on y célèbre. Mais il faudrait également le maintenir vivant même dans les églises désaffectées.

    Le P. Zanchi écrit : « Dans nos villes, qui restent impitoyablement horizontales, même quand on construit des gratte-ciels qui défient les cieux, nous avons besoin d’espaces susceptibles d’être franchis comme des ‘seuils spirituels’ et qui vivent d’un élan vertical même quand ils restent cachés au rez-de-chaussée de la vie urbaine. Maintenir de toutes les façons possibles cette fonction serait, pour de nombreuses églises désaffectées au culte, un destin cohérent avec leur nature, dans les manières concrètes avec lesquelles tout cela pourrait se produire ».

    Ces deux critères, poursuit le P. Zanchi, « peuvent se croiser entre eux » et l’Église devrait faire tout son possible pour les mettre en pratique elle-même, de sa propre initiative. En effet, si elles sont bien utilisées, ces reliques d’églises pourraient offrir « des espaces de symbolique forte encore en mesure de recueillir, de rassembler, de réunir, autour des besoins que tous ressentent que personne ne voit ».

    Naturellement, tout en sachant bien que, pour y parvenir, la « condition préalable essentielle » c’est qu’il y ait dans l’Église « une vision pastorale spirituellement libre et capable d’imagination, qui ait le sens de la perspective, le talent de la créativité et d’une vision fraternelle de sa propre présence dans le monde ».

    « Et sur ce sujet », conclut le P. Zanchi, « le catholicisme semble encore hésitant ». En Italie et ailleurs.

  • La fête de la Saint-Valentin masque le grand vide qu'a laissé derrière lui le chambardement affectif des années post 68

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    Dans Valeurs Actuelles, l’abbé Danziec souligne que la fête de la Saint-Valentin masque le grand vide laissé par Mai 68  (archive 2020) :

    [Chronique] Père Danziec – La « Saint-Valentin » ou l’imposture de la révolution sexuelle

    Sous des dehors de tendre complicité, voire de messages suggestifs, la célébration de la fête des amoureux masque surtout, selon le Père Danziec, le grand vide qu’a laissé derrière lui le chambardement affectif des années post 68. Etat des lieux.

    Il n’y a pas que les bijouteries Swarovski ou les franchises comme Interflora qui flirtent avec la Saint-Valentin. Même Castorama trouve dans la fête des amoureux de quoi inspirer ses opérations commerciales. Dans une vidéo décalée, l’enseigne de bricolage et de décoration vous propose un véritable kit d’urgence si jamais l’envie vous prend de « reconquérir votre ex »… « Des tournevis pour briser la glace »« des chiffons pour passer l’éponge »« du ruban adhésif pour recoller les morceaux »« des sets de table pour remettre le couvert »« des bougies pour raviver la flamme » : toute une gamme de produits à petit prix pour revivre le grand amour. Si le procédé est original, on doute bien évidemment du résultat.

    Un bouleversement anthropologique

    Car pour expérimenter le grand amour, encore faudrait-il savoir de quoi l’on parle. Dans le refrain de l’un des tubes de son 3ème album – Ne s’aimer que la nuit – le chanteur Emmanuel Moire s’interroge justement : « On pourrait faire l’amour. Mais l’amour, c’est fait de quoi ? » La question révèle tout le drame des relations intimes de notre temps. Et le tragique de la Saint-Valentin en 2020. L’ancien vainqueur de Danse avec les stars, sans le savoir probablement, met le doigt sur l’une des plus graves contradictions de la postmodernité. Doté de capacités extraordinaires, l’homme se trouve en même temps dessaisi du sens des choses. Les progrès développent comme jamais son pouvoir sur la nature mais, en le coupant du réel, ils infantilisent inéluctablement sa raison. Et troublent ses repères. Tel un monarque immature, les décisions de l’homme postmoderne le muent en irresponsable ou en despote, c’est selon. La révolution sexuelle pensait délivrer les désirs humains de leurs contraintes naturelles ou sociales. Elle aura surtout passablement abimé la qualité de leur réalisation. L’ère de la contraception, de l’amour libre et de la décontraction morale a opéré un bouleversement anthropologique majeur dans les relations humaines, et dans ce qu’elles ont de plus intime. Toutes les révolutions ont leur retour de bâtons. La facilité déconcertante avec laquelle est envisagée aujourd’hui l’union de deux êtres dit beaucoup de l’insoutenable légèreté de notre société sur des sujets aussi lourds et sérieux que peuvent être ceux de l’amour, de la fidélité ou de la prévenance de cœur. Non, il n’y a rien d’anodin à déshabiller son être. On ne fait pas l’amour comme l’on fait un gâteau ou un château de sable. Pas plus qu’on ne « fait » la fête ou un enfant. On célèbre quelque chose ; et en cela on offre à l’amour toute sa majesté. On se rencontre, on se retrouve. On échange et on se communique. Dans les choses les plus ordinaires du quotidien comme dans le secret d’une relation. Dans la délicatesse comme dans la tendresse. On se donne d’une façon spéciale. On se transporte aussi. Au final, surtout, on s’élève. Et cela s’apprend. Non pas techniquement, à coup de cours d’éducation sexuelle ou d’objets coquins sensés pimenter ce qui devrait être déjà sublime en soi. Sinon à perdre son âme, l’amour ne saurait devenir un produit de consommation. Imagine-t-on un seul instant le prince charmant assis sur la margelle d’une fontaine proposer à Cendrillon un coup d’un soir ? L’amour, ce ne peut être s’aimer que la nuit. C’est s’aimer pour toujours. La nuance est de taille.

    Les fruits amers de la libéralisation des mœurs : scandales à répétition et prolifération de célibataires

    Le 9 février dernier, lors de ses grands entretiens sur la chaine parlementaire (LCP), Maïtena Biraben a ainsi recueilli sur son divan les confidences de Brigitte Lahaie. Invitée particulière parce qu’ancienne actrice de film pour adultes dans les années 70, celle qui est désormais une animatrice parmi d’autres sur Sud Radio s’inquiète : « Je pense vraiment que si les gens étaient plus heureux dans leur vie amoureuse, la société irait mieux. » Mais comment cette dernière pourrait-elle aller mieux quand on la prive de toute transcendance et que l’on nie à cette vie amoureuse les exigences liées à sa survie ? Aimer son conjoint, aimer son pays, aimer sa famille, aimer son Seigneur imposent des sacrifices et réclament fidélité. L’appétit de l’autre, la complétude que l’on trouve dans la fusion des cœurs demande un pas à pas, une approche lente et progressive, un dévoilement prudentiel. Tout le contraire du déshabillage empressé, de « la hâtive et irrépressible jouissance, la brûlure que donne au corps le seul contact d’un corps, le plaisir gâché et gaspillé » dont parle Brasillach avec un indéniable talent dans l’une des plus belles pages de son roman Les Sept Couleurs. Le monde érotisé ne rend pas les gens davantage heureux. Le tout sexuel réduit l’amour humain à sa pesanteur terrestre quand, au contraire, sa dimension charnelle devrait lui donner des ailes.

    La Saint-Valentin, loin de célébrer l’amour vrai, exploite les passions humaines pour mieux en tirer profit. Et se rire d’elles ensuite. Or l’ironie de l’amour libéré est sévère. 50 ans après mai 68, à l’heure de tous les possibles et de toutes les permissivités, l’état de l’amour dans la société, entre scandales à répétition et prolifération des célibataires, laisse à désirer. Plutôt que de jouir sans entrave, il est temps de rappeler qu’il s’agit plutôt d’aimer sans limite. Jusqu’à l’oubli de soi. Jusqu’au don de sa vie. Et parfois même son sacrifice. Le sublime ou un ouvrage intime nécessite des efforts, du courage, de l’abandon. De la patience aussi. Si Rome ne s’est pas faite en un jour, l’amour ne saurait se dessiner en une nuit. Il est le travail d’une vie. Et selon saint Jean de la Croix, nous serons même jugés sur lui.

  • Les Syriens abandonnés

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    De François Brousseau sur le site du Devoir :

    L’abandon des Syriens

    13 février 2023

    Un malheur n’arrive jamais seul. L’adage s’applique tragiquement aux Syriens frappés aujourd’hui par ce séisme.

    Certes, plus de 80 ou 85 % des décès rapportés à la suite des séismes des 6 et 7 février, selon des décomptes encore officieux qui vont changer, l’ont été du côté turc de la frontière turco-syrienne.

    Il n’est pas question de minimiser la gravité de ce drame pour la Turquie et les Turcs. Mais au moins, la Turquie a un État à peu près fonctionnel, même corrompu et autoritaire. Dans les heures qui ont suivi le séisme, elle a vu des secouristes de plusieurs dizaines de pays accourir pour tenter de sauver des vies alors qu’il en était encore temps. La Turquie a des alliés, elle est membre de l’OTAN (même comme « mouton noir »). C’est un pays relativement accessible, y compris aux médias étrangers ; la couverture de la tragédie y a été étendue.

    Rien de tel en Syrie. Le pays est un État paria, mafieux, dysfonctionnel, au ban de la communauté internationale, soumis à des sanctions et à une forme de blocus qui l’isole du reste du monde. Un État incapable — ou peu désireux — d’aider les populations touchées, surtout lorsqu’elles se trouvent dans des zones échappant à son contrôle.

    Dans la partie « syrienne » touchée par le séisme, le territoire est militairement fragmenté. La frontière nord est presque hermétiquement fermée.

    À l’extrême ouest, c’est l’ultime bastion djihadiste, à Idlib et aux alentours, où se sont accumulés les déplacés, au fil des défaites de la rébellion : des millions de personnes à la merci des aléas de l’aide humanitaire.

    Plus à l’est, il y a des zones sous contrôle turc (armée ou milices associées) et, au-delà, le gouvernement autonome kurde. Au sud-ouest de la région sinistrée, ce sont les zones gouvernementales : Hama, Lattaquié et surtout Alep, martyre de la guerre (destruction d’Alep-Est en 2016 par les forces du régime et l’aviation russe), durement touchée de nouveau.

    Devant cette catastrophe à cheval sur une frontière, on tend à oublier le côté syrien du drame. Et même quand on ne l’oublie pas… que faire, et comment ?

    Le responsable des secours de l’ONU, Martin Griffiths, l’a reconnu lui-même ce week-end : « Jusqu’à présent, nous avons fait défaut aux gens du nord-ouest de la Syrie. Ils se sentent à juste titre abandonnés ; nous devons corriger cet échec au plus vite. »

    La Syrie, c’est une série de drames empilés les uns sur les autres. Une guerre presque terminée mais pas complètement, avec des bombardements occasionnels qui continuent. La petite ville de Marea, sous contrôle turc, à quelques kilomètres de la frontière, a subi mardi — au lendemain du séisme ! — des tirs de roquettes à l’origine obscure : régime de Damas ? Forces kurdes ?

    Un pays dans les ruines fumantes de la guerre avec ses séquelles : appauvrissement général, infrastructures démolies, absence de l’État et de toute reconstruction. Plus les épidémies, COVID mais aussi choléra… et maintenant le tremblement de terre, catastrophe dans la catastrophe.

    L’acheminement de l’aide humanitaire est un casse-tête, un jeu du chat et de la souris. Qui est responsable des blocages ? Question complexe.

    Les sanctions occidentales, comme le répètent le régime et de nombreux citoyens de bonne foi, exaspérés par leur misère, voyant que le régime n’en souffre pas ? Mais l’aide humanitaire est explicitement exclue des restrictions. La source principale des aides (insuffisantes) qui passent par le nord depuis des années est européenne et américaine.

    Qui limite au strict minimum l’ouverture des points de passage humanitaires au nord (Bab al-Hawa) ? C’est Damas, soutenu au Conseil de sécurité par la Russie, invoquant un « viol de souveraineté ». La Turquie n’est pas innocente non plus.

    L’autre solution pour l’acheminement, c’est de passer par le sud, par Damas, où le régime prélève depuis des années sa « dîme » sur les rares dons humanitaires, quand il ne les confisque pas carrément. D’où la méfiance des donateurs : mais est-ce que ça se rendra seulement aux gens qui en ont besoin ?

    Le Monde rapportait ce week-end, dans un reportage déchirant côté syrien, que des soldats russes (plusieurs dizaines de milliers sont toujours en Syrie) patrouillent dans des zones dévastées (Lattaquié), mais sans intervenir dans les secours, frustrant la population locale. Que font les Russes ? Que font les Iraniens, censés être solidaires du peuple syrien ?

    Selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme, un convoi de plusieurs dizaines de camions provenant de la zone kurde (où se trouvent également quelques centaines de militaires et conseillers américains) aurait été longuement bloqué vendredi et samedi. Ce seraient apparemment des forces pro-turques… qui, à cause de leur propre guerre contre les Kurdes, empêchent des civils décimés de recevoir l’aide qui pourrait les sauver.

    L’isolement, l’oubli et l’impasse des Syriens, dans ce drame, sont à pleurer.

    François Brousseau est chroniqueur d’affaires internationales à Ici Radio-Canada. francobrousso@hotmail.com

  • L'Eglise de Bruxelles au pied du mur

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    De Bosco d'Otreppe sur la Libre de ce 13 février 2023 :

    Face au manque de prêtres, les paroisses de Bruxelles doivent se réorganiser

    extraits

    ... l’Église de la capitale (est jetée) dans une nouvelle ère : au vu du manque de vocations, le temps n’est plus au regroupement des paroisses comme il y a dix-huit ans. Les catholiques doivent désormais fondamentalement repenser l’organisation des unités pastorales (qui rassemblent les paroisses). Il est donc (presque) fini, le temps où celles-ci s’articulaient autour de la figure d’un prêtre - pièce maîtresse de l’organigramme - qui déléguait quelques missions aux laïcs. (...)

    Certes, Mgr Kockerols pourrait transférer des prêtres venus d’autres diocèses ou d’autres pays (et c’est encore ce qu’il fait). Mais il faut aller plus loin, assure-t-il : les structures institutionnelles de l’Église sont à bout de souffle, elles ne correspondent plus à la réalité du terrain, l’heure n’est plus à boucher des trous qui se multiplieront. (...)

    Pour pérenniser, renforcer et unir ces initiatives, l’Église devra choisir ses fronts, note en substance Luc Terlinden, vicaire général de l’archidiocèse de Malines-Bruxelles. La réflexion sur l’organisation des paroisses ira donc de pair avec une lente, mais "inéluctable", réduction du nombre de clochers. Le système des unités pastorales qui regroupent quatre ou cinq clochers est transitoire. Bien que trouver une nouvelle affectation pour un lieu de culte ne soit pas toujours facile, "certains fermeront et nous allons vers la mise en avant de plusieurs grands pôles missionnaires [rayonnants, NdlR], poursuit Luc Terlinden. Nous ne pourrons plus tenir le maillage territorial qui s’est tissé ces derniers siècles. (...)

    Il paraît loin, le mitan du XXe siècle au cours duquel l’Église inaugurait une basilique nationale, parmi les plus grandes du monde, sur le sommet de Koekelberg. Désormais, elle bûche pour lui trouver un curé. ...