Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Actualité - Page 359

  • Qu'est-ce qu'une école catholique? La Congrégation romaine pour l’Education catholique publie une nouvelle « instruction »

    IMPRIMER

    D'Anita Bourdin sur zenit.org :

    Education: « Identité catholique » et « culture du dialogue », une « instruction » (texte complet)

    Education au dialogue, pacte éducatif et des questions sans réponse

    « L’identité de l’école catholique pour une culture du dialogue »: la Congrégation romaine pour l’Education catholique publie une nouvelle « instruction » ce mardi 29 mars 2022: un appel à éduquer au « dialogue » en vue d’une Eglise en « sortie » et dans le cadre d’un « pacte éducatif » entre enseignants; administrations et parents.

    Autrement dit, le dialogue fait partie de l’identité de l’école catholique et de la formation du catholique: l’identité de l’école catholique est « dynamique ».

    On sait que l’éducation, qui était une priorité donnée par le pape Benoît XVI à son diocèse de Rome est aussi une des priorités du pape François, comem en témoigne sa fondation pour l’éducation Scholas occurrentes, et son « pacte éducatif » destiné à unir les volontés autour de l’éducation des jeunes.

    Une priorité aussi pour le pape François: le dialogue, ad intra – synode- et ad extra – pour la résolution de conflits -.

    On notera justement des passages sur la gestion des conflits… mot qui revient une vingtaine de fois. Conflits notamment justement à propos de l’identité catholique.

    En même temps, certains observateurs s’étonnent, à Rome, que les termes d’ « abus », ou de « racisme » (lutte contre les abus et le racisme) n’apparaissent pas: certes, une instruction ne peut pas tout dire, il faut la lire avec d’autres documents déjà publiés par le Saint-Siège sur le sujet.

    Mais au moment où l’identité catholique des écoles a été mise à mal par les scandales des abus, et où cette même identité est mise en cause face au scandale du sort réservé aux « Nations premières » dans des écoles catholiques canadiennes – depuis hier des délégations sont reçues par le pape François – , on aurait attendu que le document rencontre cette actualité tragique en indiquant des mesures pour que de tels crimes ne se reproduisent plus.

    Car c’est aussi d’identité catholique de l’école dont il est question dans la lumière apportée sur ces scandales. Mais l’instruction n’a pas été présentée à la presse: les questions sont pour le moment sans réponse…

    Le texte complet est publié par zenit.org : c'est ICI

  • Retour sur la consécration de la Russie au Cœur Immaculé de Marie

    IMPRIMER

    De Jeanne Smits sur son blog :

    Quelques réflexions sur la consécration de la Russie au Cœur Immaculé (et un point de vue russe révélateur)

    29 mars 2022


    Nous l’avons vu de nos yeux, l’événement que nous attendions et qui nous semblait impossible, surtout sous ce pontificat. Le vendredi 25 mars, en la fête de l’Annonciation, au terme d’une « cérémonie pénitentielle » consistant à encourager les fidèles à réaliser leur examen de conscience et à faire une confession sacramentelle, le pape François a « solennellement » consacré « le monde, et spécialement la Russie et l’Ukraine », au Cœur Immaculé de Marie.

    Il l’a fait devant une statue de Notre Dame de Fatima, au même moment où l’aumônier pontifical, le cardinal Konrad Krajewski, prononçait à la demande du pape la même consécration à Fatima devant la statue de Notre Dame dans la petite chapelle des apparitions, là-même où en 1917 la Vierge avait annoncé qu’elle demanderait la consécration de la Russie à son Cœur Immaculé.

    *

    Je sais qu’il existe une controverse au sujet de l’accomplissement de cette demande : on reproche au pape de n’avoir pas nommé Fatima, d’avoir nommé « le monde » et l’« Ukraine » outre la Russie, de ne pas avoir précisé qu’il s’agissait d’un acte de réparation, de ne pas avoir évoqué la « communion réparatrice des cinq premiers samedis du mois », d’avoir simplement « demandé » aux évêques du monde de s’unir à la consécration sans le leur « ordonner », de n’avoir pas évoqué la conversion de la Russie que la Vierge a promise, et d’avoir inclus des termes païens dans l’acte de consécration en désignant Marie comme « terre du ciel »… Je reviendrai plus tard sur ce dernier point.

    Ces critiques atteignent parfois une violence étonnante, si l’on considère qu’aucun des huit actes de consécration posés par les papes Pie XII, Paul VI et Jean-Paul II n’a seulement nommé la Russie en tant que nation, qu’aucune n’a été réalisée solennellement avec les évêques du monde entier, qu’aucun de ces papes n’a approuvé explicitement la dévotion des cinq premiers samedis. Certains commentateurs sont allés cette fois jusqu’à redouter qu’un mot de travers ou l’absence de telle ou telle mention pourrait déclencher des catastrophes, ce qui dénote une curieuse conception de l’amour maternel de Marie pour tous ses enfants… Comment croire qu’une telle prière ne soit pas entendue, et que des grâces ne nous soient offertes en retour !

    Depuis Rome nous est venu encore un autre son de cloche : le P. Stefano Cecchin, franciscain, président de l’Académie pontificale mariale internationale, expliquant, dans une interview publiée en anglais par Vatican News quelques heures avant l’acte de consécration, sa « signification théologique ». Il évoquait un « renouvellement de la consécration » (c’est ainsi qu’on s’efforce de la présenter, ainsi que l’a fait par exemple KTO lors de la retransmission du 25 mars, pour bien faire comprendre que les précédentes avaient été faites selon la demande de Notre Dame).

    Lire la suite

  • Une émission KTO sur la vie des diocèses : flash sur Liège avec son évêque, Mgr Delville (2022)

    IMPRIMER

    Prêtres, diacres, religieux, laïcs en mission : ils sont 500 acteurs pastoraux au sein du diocèse de Liège. Un enjeu prioritaire pour le diocèse qui a lancé il y a deux ans un vicariat dédié spécialement à leur accompagnement, sous forme individualisée. Il est placé sous la délégation d'une assistante sociale. Un autre enjeu mobilise l'Église du diocèse de Liège : le secours matériel et la reconstruction humaine après les terribles inondations de la mi-juillet 2021. Elles ont beaucoup touché la province de Liège. Encore aujourd'hui des centaines de familles sont dans des situations précaires.

  • L'unité de l'Eglise catholique serait menacée

    IMPRIMER

    Du site d'Ouest France ( François VERCELLETTO) :

    28 mars 2022

    ENTRETIEN. Jean-Louis Schlegel : « L’unité de l’Église catholique est menacée »

    Le sociologue des religions, ancien directeur de la rédaction d’Esprit, Jean-Louis Schlegel analyse les raisons de la crise qui affecte une institution menacée, selon lui, « d’implosion », alors que le pape François fait l’objet de critiques virulentes de la part des courants traditionalistes. Entretien.

    Le catholicisme traverse une crise grave, quels en sont les symptômes ?

    En France et ailleurs en Europe, fût-ce à un degré moindre, on constate d’abord une baisse généralisée de la pratique religieuse. La pratique dominicale – en principe obligatoire ! – est aujourd’hui inférieure à 2 %. Tous les autres « signaux sacramentels » – baptêmes, confirmations, mariages –, mais aussi les inscriptions au catéchisme, les professions de foi, et même les enterrements religieux sont au rouge. Les vocations sacerdotales restent à l’étiage d’une centaine d’ordinations par an (pour 800 décédés ou partis), dont un quart issu de communautés « traditionnelles », comme la communauté Saint-Martin ou d’autres. Et il y a deux ans, une enquête de l’Ifop a montré que moins de 50 % des Français croyaient en Dieu.

    Mais ce tableau concerne les pays occidentaux. Il n’y a jamais eu autant de catholiques dans le monde…

    Oui, les statistiques publiées chaque année par le Vatican sont à la hausse, notamment pour le nombre de prêtres dans certaines régions du monde, comme l’Asie (l’Inde surtout) et l’Afrique. Mais dès que la modernité démocratique avec ses libertés et son individualisme consumériste s’impose, comme en Pologne ou en Croatie, les chiffres sont en baisse. Et si on y regarde de plus près, on voit de fortes disparités : les religieuses dites actives, par exemple, sont en net recul, en Afrique entre autres. Faut-il s’en étonner ?

    Cette tendance s’est-elle accélérée après les révélations sur les crimes sexuels ?

    Ce qui a fait vraiment vaciller l’Église, plus que tout le reste, c’est depuis trente ans la révélation des abus sexuels et spirituels « systémiques » de toutes sortes. Et nous ne sommes qu’au début des enquêtes sérieuses par pays. On n’a encore rien vu pour l’Italie ou pour l’Espagne, grands pays catholiques, peu pour la Pologne… Et qu’apprendront des enquêtes en Afrique, en Asie, en Amérique latine ? On peut s’attendre à des choses extrêmement attristantes.

    François, élu en mars 2013, avait soulevé beaucoup d’espoirs. Or, il est très violemment contesté…

    Oui, presque de suite, de la part de courants traditionalistes. Des attaques aussi contre sa personne, d’une ampleur et d’une violence inégalées. Peut-être plus que Jean-Paul II, Benoît XVI était le pape « selon leur cœur », et faire son deuil au profit d’un pape en rupture sur tout avec Benoît dépassait leurs capacités d’accueillir le nouveau. Il faut dire aussi que contrairement à Benoît, François a pris acte que les discussions pour les ramener dans le « giron » de l’Église du concile Vatican II ne servaient à rien. En revenant, l’été dernier, sur les facilitées accordées par son prédécesseur pour l’usage des rites anciens – la messe en latin pour simplifier –, François a mis fin à une fiction, et le feu aux poudres.

    Le différend dépasse la question du latin…

    Bien sûr. François est inquiet pour l’unité de l’Église. Il a constaté que la permission des rites anciens n’a pas servi à réconcilier, mais a au contraire renforcé la création d’une Église parallèle, traditionaliste, opposée au concile.

    Quels sont les principaux reproches des « tradis » vis-à-vis du pape ?

    Ils se présentent comme des fidèles exemplaires de la règle de foi et des exigences morales de « l’Église de toujours », contrairement aux conciliaires libéraux, qui, selon eux, « en prennent et en laissent ». Pour les « tradis », c’est la loi de Dieu et de l’Église qui « tient » les sociétés. Sinon, c’est l’anarchie. Ils se retrouvent donc sur la ligne de Jean Paul II, opposés à toutes les législations qui « permettent » (la pilule, l’IVG, le divorce, la PMA, la recherche sur les embryons…). Ne parlons pas du mariage gay !

    Lire la suite

  • Quand la biologie devient une guerre contre la vie

    IMPRIMER

    Lu sur le Forum Catholique ("Ecclesiola"):

    29 mars 2022

    Un article de France Info et un reportage de France 3 Régions Occitanie du 12-09-2018, mis à jour le 12-06-2020, présentaient « Montpellier : 9 étudiants travaillent sur une bactérie révolutionnaire pour la contraception féminine ».

    Ces étudiants en master de biologie synthétique, encadrés par des enseignants-chercheurs, cherchent à élaborer un probiotique spermicide. Ils sont endoctrinés par le malthusianisme : « L’idée est venue quand nous avons parlé entre nous des problèmes de natalité et de surpopulation dans les pays [en voie] de développement », ils évoquent aussi les problèmes environnementaux et voient dans ce projet « une contraception naturelle simple » préférable à la consommation d’hormones contraceptives.

    Et on apprend, dans un article de France Info du 16-11-2018, mis à jour le 12-06-2020, et dans un article du Midi Libre du 31-10-2018, que ces 9 étudiants ont obtenu en octobre 2018 la médaille d’or, mention « Best education and public engagement », au concours international du MIT (Massachussets Institute of Technology) de Boston pour leur projet de contraception bactérienne « vagineering ». Il s’agit du concours international de biologie synthétique : International Genetically Engineered Machine (iGEM). Comme l’indique l’intitulé du concours en anglais, la transgénèse y est à l’honneur. Actuellement, le projet « vagineering » est toujours à l’étude.

    « Science sans conscience n’est que ruine de l’âme » quand la biologie, littéralement le discours sur la vie, devient une guerre contre la vie. Quelle horreur de faire travailler les meilleurs étudiants à cette entreprise malthusienne ! Quelle horreur de croire qu’il y aurait des êtres humains de trop sur terre ! Ce projet montre que, désormais, il y a des masters impossibles pour des étudiants catholiques respectant la vie.

    Nom du lien

    Nom du lien

    Nom du lien

  • Guerre en Ukraine : tous les torts sont-ils d'un seul côté ?

    IMPRIMER

    De Pascal Boniface sur IRIS-France.org :

    Guerre en Ukraine : éviter les simplifications

    28 mars 2022

    La guerre continue de faire rage entre la Russie et l’Ukraine. Se pose alors le débat sur les responsabilités dans le déclenchement de la guerre. L’OTAN s’est-elle mal conduite avec la Russie, ce qui viendrait expliquer la décision russe de se lancer dans la guerre ? Ou les Occidentaux ont-ils fait tout leur possible pour entretenir de bonnes relations avec la Russie, qui était de son côté décidée, quoiqu’il advienne, à lancer cette guerre ?

    Ces deux discours se répondent mutuellement, notamment sur les réseaux sociaux. Pour certains, majoritaires, Vladimir Poutine voulait dès le départ se lancer dans la guerre, et les Occidentaux ont tout fait, en vain, pour empêcher celle-ci. D’autres considèrent que l’OTAN est entièrement responsable de la guerre et que Vladimir Poutine est tombé dans un piège tendu par l’OTAN. Ces deux thèses contradictoires sont inexactes. Il est évident qu’on ne peut pas renvoyer dos à dos les différents protagonistes. Vladimir Poutine est bien le principal responsable du déclenchement de la guerre. C’est bien lui qui a pris la décision funeste et malheureuse de recourir à la guerre pour résoudre un différend. Maintenant, il est peut-être inexact de dire que tous les torts sont d’un côté. En relations internationales, tout n’est jamais blanc ou noir. Il y a effectivement une diversité de responsabilités et de causalités. Il convient de préciser à nouveau qu’en affirmant cela, il ne s’agit pas de renvoyer dos à dos les protagonistes : Vladimir Poutine est bien le principal responsable de la guerre, mais il n’est pas tout à fait inexact de dire que l’Occident a commis des erreurs à l’égard de la Russie, sans pour autant chercher à excuser la guerreLes habitants de Marioupol ne sont en rien responsables des erreurs que les Occidentaux ont pu commettre à l’égard de Moscou au sortir de la guerre froide. Et c’est bien sur ce moment crucial qu’il convient de revenir. L’Occident n’a pas complètement tourné le dos à la Russie dans les années 1990 : cette dernière a été admise au Conseil de l’Europe en 1996 puis au sein du G7, devenu G8, en 1997 – alors même qu’elle avait à l’époque le PIB des Pays-Bas. Les Occidentaux avaient par ailleurs renfloué la Russie après la grande crise économique de la décennie 1990. Pour autant, l’Occident n’a pas été que bienveillant à l’égard de Moscou. Tout d’abord, l’implosion de l’Union soviétique a, entre autres, eu lieu parce que George Bush avait refusé l’aide que Mikhaïl Gorbatchev avait demandée en juillet 1991, aide qu’Helmut Kohl et François Mitterrand étaient au contraire prêts à lui accorder. Déjà apparaissent des différends diplomatiques entre la Russie et l’Occident. En premier lieu, l’élargissement de l’OTAN. George Kennan, l’inventeur du concept de Containment et que l’on peut donc difficilement considérer comme complaisant à l’égard de Moscou, avait déclaré cet élargissement était la plus funeste erreur que l’organisation pouvait commettre. François Mitterrand avait également mis en garde sur ce point, tout comme Kissinger. Par ailleurs, la guerre contre la Yougoslavie a aussi envenimé les relations entre Moscou et l’Occident. Elle a été mal perçue par la Russie, étant pour elle la preuve que l’OTAN n’était pas qu’une alliance défensive. Enfin, la mise en place d’un système de défense antimissile a été vécue par les Russes comme la remise en cause de la parité nucléaire entre Moscou et Washington avec en 2001 l’abrogation du traité ABM (Salt I) – du fait du retrait des États-Unis – qui avait été signé en 1972 et qui avait survécu à tous les aléas des relations entre Washington et Moscou.

    S’agissant de ce débat sur les erreurs occidentales commises à l’égard de la Russie, il faut certainement écouter Gorbatchev qui n’est pas proche de Poutine, qui condamne sa politique intérieure et son autoritarisme. Gorbatchev soutient lui aussi que les Occidentaux ont préféré gagner la guerre froide et n’ont pas voulu traiter la Russie comme véritable partenaire à l’issue de celle-ci. Aux faits préalablement évoqués, on pourrait ajouter l’intervention militaire en Libye en 2011, rendue possible grâce à l’abstention de Medvedev, qui était alors président de la Russie, sur la résolution 1973. Poutine, alors Premier ministre, l’avait mis en garde sur le fait que les Occidentaux allaient leur jouer un tour et dépasser le cadre du mandat onusien. L’avenir lui a donné raison : de la protection de la population, l’intervention s’est transformée en opération de changement de régime. Un argument de plus pour Poutine dans sa méfiance à l’égard de l’Occident.

    La Russie porte évidemment une part importante de responsabilités dans la dégradation de sa position sur la scène internationale au cours de la décennie 1990. Boris Eltsine a joué un rôle essentiel dans l’implosion de l’Union soviétique en voulant devenir président de la Russie. C’est bien Eltsine qui va diriger son pays de manière totalement erratique et en organiser le pillage pour répartir les biens et la fortune du pays entre ses amis oligarques, ce qui explique en grande partie la réduction de moitié du PIB du pays entre 1991 et 2000. À cette époque d’ailleurs, comme le rappelle Alexandre Orlov qui fut très longtemps Ambassadeur de Russie en France, singulièrement en 1993-1994, le ministère des Affaires étrangères russe recevait des instructions du département d’État, un comble quelques années seulement après l’implosion de l’URSS. Mais aux responsabilités russes s’ajoutent, comme nous l’avons vu, des responsabilités occidentales. Ainsi, lorsque Vladimir Poutine arrive au pouvoir en 1999, son objectif est de restaurer la grandeur de la Russie ainsi que l’autorité de l’État. Il va s’y atteler avec autoritarisme.

    Poutine a déjà fait pression sur l’Ukraine et sur la Géorgie. En Géorgie, il a soutenu le développement de républiques sécessionnistes, mais le 8 août 2008, ce n’est pas la Russie qui a déclaré la guerre, mais bien la Géorgie, qui comptait sur l’appui américain qui n’est jamais venu et qui a donc subi une défaite.

    Le débat sur les responsabilités occidentales dans le raidissement russe ne doit pas avoir pour objectif d’exonérer Poutine de ses responsabilités dans la guerre : elles sont réelles, incontournables. Ce débat doit permettre de réfléchir à l’attitude du monde occidental qui s’est parfois laissé emporter par hubris, par excès de confiance et par volonté d’imposer aux autres sa vision et ses valeurs. L’Occident peut être fier de ses valeurs, mais il fait une erreur chaque fois qu’il cherche à les imposer à l’extérieur. Contrairement à ce que disent certains, le fait que l’Occident ait pu commettre des erreurs à l’égard de la Russie n’est pas uniquement une thèse des pro-Poutine : c’est une thèse que soutiennent Gorbatchev et de nombreux responsables ou intellectuels occidentaux, dont nombre ne peuvent être accusés d’être des complices objectifs de Poutine, mais qui souhaitent au contraire travailler sur un monde plus multilatéral et plus partenarial. Quoi qu’il en soit, il sera difficile de revenir à des relations normales entre les Occidentaux et la Russie tant que Poutine sera au pouvoir. Mais ensuite, il faudra se souvenir et peut-être ne pas renouveler les mêmes erreurs à l’égard de la Russie et ne pas la traiter comme un pays vaincu, même s’il faut espérer qu’elle perde la guerre.

     
  • Ukraine : le revers du marché de la GPA

    IMPRIMER

    De Jeanne Emmanuelle HUTIN en éditorial sur le site de Ouest France :

    Éditorial. La sinistre mascarade du marché de la GPA

    La photo des nouveau-nés de GPA dans un abri anti-bombes en pleine guerre d’Ukraine a fait le tour du monde. Elle montre le revers du marché de la GPA. Présenté ici pour pallier le manque d’enfants, il repose sur l’exploitation des femmes et traite l’enfant en objet. En temps de guerre, leur vie est en danger.

    Le marché de la vente d’enfants s’offre une vitrine publicitaire tragique en Ukraine. Les officines de ce marché, 6 milliards de dollars dans le monde en 2019, se drapent dans la douleur des foyers sans enfant dont elles tirent leurs bénéfices, prétendant ôter la souffrance.

    Mais la souffrance de qui ? De l’enfant séparé de sa mère à la naissance ? De la mère laissée sous les bombes, signant en urgence l’acte d’abandon ? De ceux qui ne peuvent « récupérer » le nouveau-né ?

    La mise en scène de ces entreprises de l’esclavage est sans faille. Qui n’a été bouleversé par ces rangées de berceaux alignés dans un abri contre les bombes ? Qui n’a été ému par le dévouement des femmes au chevet de ces enfants sans nom, privés de la sécurité et de la tendresse maternelle ? Qui ne peut souhaiter qu’ils ne trouvent au plus vite un foyer aimant ? Ils n’ont pas à faire les frais de ce drame !

    Mais de quel droit leur fait-on courir de tels risques ? Comment ces entreprises de mères porteuses osent-elles exploiter tant de souffrance et de misère ? Car, l’Ukraine ne serait pas devenue le sinistre eldorado de la GPA (gestation pour autrui), s’il ne s’y trouvait tant de femmes en détresse.

    Fuyant l’occupation du Donbass et ses crimes, « de nombreuses femmes […] sont devenues mères porteuses pour nourrir leurs enfants. Les cliniques qui les utilisent prospèrent » , expliquait Ana-Luana Stoicea-Deram du Collectif pour le Respect des personnes (1). Cette tragédie appelle un sursaut d’humanité et non une exploitation mercantile et inhumaine, relayée par les géants du numérique. Sur des sites, on peut « choisir » une mère porteuse selon l’âge, la taille, le poids, la couleur des yeux, le visage… Mais elles n’ont plus de nom, elles portent un numéro !

    « Cette crise met en lumière la misère des mères porteuses, victimes de la marchandisation des corps, » explique la Députée LREM, Anne Genetet. Une marchandisation « totalement édulcorée » par les agences de la GPA qui « font passer ces demandes pour vertueuses alors qu’elles ne sont là que pour l’argent » (1).

    Beaucoup se laissent prendre à leurs boniments. Et pour cause, la promotion de la GPA auprès du grand public va bon train : du prix cassé d’un « black friday de la GPA » aux salons, livres, émissions, films, séries… Même des médias publics relayent cette propagande oubliant la loi : ceux qui passent des contrats avec des agences pour une GPA sont dans l’illégalité (1). Le capitalisme sauvage qui vend l’humain et une puissance publique qui veut transformer les mentalités trouvent ici un terrain commun.

    Ni l’appât du gain, ni une idéologie d’État ni même la souffrance de ne pas avoir d’enfants ne justifient qu’un enfant s’achète comme une chose, que le corps d’une femme soit loué comme un objet. Il ne peut donc exister de GPA éthique.

    Nous sommes tous les gardiens des plus fragiles et des principes qui les protègent. Au lieu de fabriquer de nouvelles misères, secourons les femmes en détresse et les enfants, orphelins ou perdus, menacés par la guerre en Ukraine mais aussi dans le monde.

  • Des milliers de personnes manifestent à Madrid contre l'avortement et l'euthanasie

    IMPRIMER

    Du site de La Voz de Galicia (Miguel Oses) :

    Des milliers de personnes manifestent à Madrid contre l'avortement et l'euthanasie

    La Marche pour la Vie 2022 a été convoquée par la Plateforme Oui à la Vie, qui regroupe plus de 500 associations.

    27 Mar 2022

    Des milliers de personnes, dont de nombreux jeunes, ont traversé le centre de Madrid ce dimanche en scandant "oui à la vie" et en la défendant "de la conception à la mort naturelle", avec des proclamations et des banderoles contre l'avortement et l'euthanasie.

    Comme le rapporte Efe, la Marche pour la vie 2022, organisée par la plateforme Oui à la vie, qui regroupe plus de 500 associations, a une nouvelle fois célébré la Journée internationale de la vie, qui est commémorée le 25 mars. Elle a été soutenue par plusieurs députés nationaux et régionaux de Vox.

    La marche est partie de Colón et a emprunté la Calle Serrano jusqu'à Cibeles, où un manifeste a été lu et plusieurs personnes ont pris la parole en faveur de la vie, dont le président du Collège des médecins de Madrid, Manuel Martínez-Sellés.

    Des milliers de personnes, environ 9 000 selon la délégation gouvernementale et jusqu'à 20 000 selon les organisateurs, ont participé au rassemblement, dont de nombreux enfants et jeunes, ainsi que des familles entières. La plupart portaient des ballons avec le slogan "oui à la vie" et d'autres des banderoles contre l'avortement ou l'euthanasie.

    Le Dr Martínez-Sellés, qui a participé aux réunions des années précédentes à titre personnel, a été invité à prendre la parole à cette occasion et a expliqué que "la médecine défend la vie" et que tant le code de déontologie des médecins espagnols que l'Association médicale mondiale "interdisent clairement l'euthanasie, même à la demande expresse du patient".

    L'une des participantes à la manifestation, María San Gil, actuelle vice-présidente de la Fondation Villacisneros et ancienne présidente du PP basque, a expliqué à Efe que le soutien à cette marche "est fondamental, et encore plus cette année, alors que la tristement célèbre loi sur l'euthanasie est en train d'être approuvée et que l'on parle d'une réforme bien pire de la loi sur l'avortement".

    Elle a exprimé l'espoir qu'il y aurait des centaines de jeunes à la manifestation "qui pourraient peut-être renverser cette situation".

    Vox était représenté par les députés nationaux Georgina Trías, Roció de Meer, Cristina Esteban et José María Sánchez, ainsi que par les députés régionaux Gádor Joya, José Luis Ruiz Bartolomé, Ignacio Arias et Mariano Calabuig, comme l'a confirmé le parti.

  • Etats-Unis : la bataille de l'avortement mobilise Etats et entreprises

    IMPRIMER

    Une synthèse de presse de gènéthique.org :

    Etats-Unis : Etats et entreprises s’engagent dans la bataille de l’avortement

    28 mars 2022

    La semaine dernière l’Idaho est devenu le premier Etat des Etats-Unis à adopter une loi similaire à celle du Texas (cf. Avortement : l’Idaho dans les pas du Texas). L’Oklahoma a aussi adopté un projet de loi « inspiré de la loi texane » (cf. L’Oklahoma en passe d’interdire l’avortement). Ce ne sont pas les seuls Etats à avoir légiféré récemment en matière d’avortement.

    Des lois pour protéger la vie

    Mercredi 23 mars, le gouverneur du Dakota du Sud, Kristi Noem, a signé un projet de loi restreignant l’avortement médicamenteux (cf. USA : le Dakota du Sud encadre l’avortement médicamenteux). La mesure ne prendra toutefois pas effet immédiatement « en raison d’un litige ». L’administration de l’Etat a fait appel.

    En vertu de cette loi, une femme souhaitant recourir à l’avortement devra se rendre dans un centre afin de se procurer les produits abortifs. Trois visites seront nécessaires a minima. Les produits ne pourront pas être envoyés par courrier.

    En Arizona, les législateurs ont approuvé jeudi l’interdiction « de la plupart des avortements après 15 semaines de grossesse ». La loi doit encore être signée par le gouverneur Doug Ducey. Seuls les avortements pour « urgence médicale » resteront autorisés.

    Dans l’Etat de Virginie occidentale, le gouverneur, Jim Justice, a signé lundi 21 mars un projet de loi interdisant l’avortement pour cause de handicap. La loi entrera en vigueur au mois de juin. Elle prévoit des exceptions en cas d’« urgence médicale » ou si le fœtus est « non viable sur le plan médical ».

    Des actions contraires

    En Californie, le gouverneur, Gavin Newsom, a signé mardi une loi qui supprime les frais à la charge des femmes qui recourent à l’avortement.

    Dans le Colorado, un projet de loi stipulant qu’« une femme enceinte a le droit fondamental de poursuivre sa grossesse et de donner naissance [à son enfant], ou d’avorter et de prendre des décisions sur la manière d’exercer ce droit » a été adopté par les députés et les sénateurs. Le gouverneur, Jared Polis, a annoncé son intention de signer le texte.

    Le Sénat du Maryland a rejeté vendredi une proposition de loi similaire. Si le texte avait été voté par les 3/5e du Sénat, les électeurs auraient eu à se prononcer en novembre sur l’inscription du « droit à l’avortement » dans la constitution. En 1991, cet Etat a approuvé « une loi prévoyant une protection [du “droit à l’avortement“] si la Cour suprême devait un jour restreindre les avortements ».

    Les sénateurs du Maryland ont par ailleurs approuvé une loi visant à autoriser les infirmières et les sages-femmes à pratiquer des avortements. Un budget de 3,5 millions de dollars par an pour assurer leur formation a également été voté.

    Les entreprises privées prennent position

    Au milieu de ce foisonnement législatif, des entreprises prennent parti. Ainsi, de grandes entreprises telles que CitigroupAppleBumble et Hewlett Packard proposent à leurs employées de couvrir leurs frais de déplacement si elles souhaitent se rendre dans un autre Etat pour avorter.

    Laura Spiekerman, cofondatrice de la start-up new-yorkaise Alloy, s’est déclarée « surprise » que davantage d’entreprises ne fassent pas de même. La société ira jusqu’à couvrir la moitié des frais judiciaires [1], si un ou une de leurs employés « devait faire face à des problèmes dus à des lois anti-avortement ». La société fera figurer ces prestations dans tous les rapports financiers internes comme « avantage “bien-être des employés” ».

    De leurs côtés, les sociétés Lyft et Uber Technologies ont annoncé qu’elles couvriraient les frais de justice des conducteurs poursuivis en vertu de dispositions « rendant légalement responsable toute personne ayant encouragé un avortement ».

    A l’inverse, aux Etats-Unis, « environ 10 % des employés » sont couverts par une assurance santé subventionnée par leur entreprise, pour laquelle l’employeur a demandé à son assureur « d’exclure l’avortement de son plan de santé ».

    --------------------

    [1] Jusqu’à 5000 dollars

    Sources : CNN, Veronica Stracqualursi (25/03/2022) ; Fox, Associated Press (26/03/2022) ; Philadelphia Inquirer, Kelsey Butler (25/03/2022)

  • RDC : Interview de Mgr Donatien Nshole, secrétaire général de l’influente Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO)

    IMPRIMER

    Une mentalité et un franc parler qui détonnent avec ceux des milieux cléricaux usuels en Europe et ailleurs:

  • Écoutez cette soliste chanter un « Kyrie » ukrainien du XVe siècle

    IMPRIMER

    Publié sur le site web « aleteia » par J-P Mauro :

    Enregistré il y a quelques jours par deux jeunes chrétiens orthodoxes de Lettonie, ce “Kyrie” ukrainien date du XVe siècle. Écoutez cette prière qui élève les âmes, en ces temps de détresse et de guerre.

    Dans une vidéo postée sur Facebook, la soliste Aleksandra Špicberga interprète avec un ami une magnifique version ukrainienne d’un “Kyrie eleison” datant du XVe siècle. Une façon de rendre hommage à tout un peuple qui souffre et de prier pour lui.

  • L’Ukraine combat mais, pour le pape François, il n’y a pas de guerre juste

    IMPRIMER

    Un article de Sandro Magister, vaticaniste à L’Espresso, en traduction française sur Diakonos.be :

    L’Ukraine combat mais, pour François, il n’y a pas de guerre juste

    Jour après jour le Pape François n’a de cesse de condamner la « guerre d’agression » déclenchée par la Russie contre l’Ukraine comme étant « inacceptable » et « sacrilège » avec une indignation allant crescendo, sans cependant jamais nommer l’État agresseur ni son monarque.

    François a également tacitement consenti à ce que son Secrétaire d’État, le cardinal Pietro Parolin, reconnaisse que « le droit à défendre sa propre vie, son propre peuple et son propre pays inclut parfois également le triste recours aux armes » et que donc « les aides militaires à l’Ukraine peuvent être compréhensibles ».

    Mais dans le même temps, le Pape continue à proférer des invectives contre la fabrication et la distribution des armes par « le pouvoir économico-technocratico-militaire », qu’il juge être une « folie », « un scandale qui tache l’âme, salit le cœur, salit l’humanité », la véritable origine de toutes les guerres, pour l’amour de l’argent. Il a été jusqu’à dire qu’il a été « honteux » de lire qu’« un groupe d’États s’était engagé à dépenser 2% de leur PIB pour acheter des armes ».

    Donc, à en croire le Pape François, si les Ukrainiens, qui sont les agressés, voulaient continuer à se défendre, ils devraient le faire à mains nues. Tout comme les États libres d’Europe et de l’Atlantique Nord.

    Cette contradiction irrésolue sur la paix et la guerre n’est pas la seule qui caractérise le pontificat actuel. Mais c’est sans doute celle qui est la plus lourde de conséquences politiques, sans parler de l’insignifiance croissante du Saint-Siège sur l’échiquier mondial.

    *

    C’est au XXe siècle que la doctrine catholique sur la paix et la guerre ont trouvé leur formulation la plus aboutie. On peut la lire dans le « Catéchisme de l’Église catholique » de 1997, dans le « Compendium de la doctrine sociale de l’Église catholique » de 2006 ainsi que, anticipée avec lucidité, dans un classique de la pensée chrétienne du XXe siècle tel que « Les Chrétiens devant le problème de la paix » d’Emmanuel Mounier, un ouvrage de 1939, republié en Italie ces derniers jours par Castelvecchi sous le titre « I cristiani e la pace » avec une introduction de Giancarlo Galeazzi, professeur à l’Université pontificale du Latran et spécialiste du « personnalisme », la philosophie élaborée par Mounier lui-même et par Jacques Maritain.

    Il s’agit d’une doctrine qui, dans des conditions précises et rigoureuses, légitime l’usage de la force. Jusqu’à finir par admettre, dans le discours inaugural de 1993 du Pape Jean-Paul II au corps diplomatique, « l’ingérence humanitaire » armée pour défendre un État qui se retrouve « sous les coups d’un agresseur injuste ».

    Lire la suite