La vie et le vivant selon saint Thomas - Stéphane Mercier
Actualité - Page 659
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Bruxelles, 18 février : Philo à BXL avec Stéphane Mercier : La vie et le vivant selon saint Thomas
mardi 18 février de 19:30 à 21:30Le Roy d'Espagne, Grand-Place 1, 1000 Bruxelles -
International Family News : un média international pro-vie et pro-famille
iFamNews est un projet de l’Organisation internationale pour la famille (International Organization for the Family, IOF). Notre but n’est rien de moins que de créer le premier média international vraiment pro-vie et pro-famille. Exactement comme IOF a réuni des dizaines de milliers de leaders du monde entier dans nos événements du Congrès Mondial des familles (World Congress of Families, WCF), nous voulons créer, avec cette nouvelle initiative, une communauté numérique globale de lecteurs pro-famille qui pourront s’appuyer sur nous comme sur une source fiable.
L'équipe (Brown, Respinti, Grabowski) est présentée ici.
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Pour Poutine, "un mariage, c'est une union entre un homme et une femme"
Vladimir Poutine : «Tant que je suis président, il n'y aura pas de parent 1 et de parent 2»
13 févr. 2020
Source: Sputnik
Le président russe Vladimir Poutine lors de la réunion avec le groupe de travail chargé de la préparation des amendements à la constitution. Lors d'une réunion avec les membres du groupe de travail chargé d'étudier les propositions d'amendements à la Constitution de la Fédération de Russie, le président russe a réitéré sa ferme opposition à toute réforme concernant la filiation. Le président russe Vladimir Poutine a déclaré qu'un mariage n'était possible qu'entre un homme et une femme, en apportant son soutien à l'idée de fixer ce principe dans la Constitution russe. «Un mariage, c'est une union entre un homme et une femme», a déclaré le chef de l'Etat russe, lors d'une rencontre avec un groupe de travail formé par le Kremlin pour plancher sur la réforme constitutionnelle proposée en janvier par le chef d'Etat russe. «C'est une bonne idée et elle doit être soutenue. Il nous faut juste réfléchir de quelle manière la formuler et où», a-t-il estimé, après une proposition faite par la députée conservatrice Olga Batalina de fixer dans la Constitution que le gouvernement doit soutenir les valeurs familiales traditionnelles. Selon la députée, la notion de famille est actuellement en danger en raison des tentatives d'introduire de nouveaux termes comme «parent numéro un» et «parent numéro deux». «Tant que je serai président, nous n'aurons pas de parent numéro un et [parent numéro deux] – il y aura toujours un père et une mère», a déclaré Vladimir Poutine lors d'une réunion avec les membres du groupe de travail chargé de préparer les amendements à la Constitution, une réforme annoncée par le président russe début janvier.
Ce n'est pas la première fois que le chef de l'Etat russe s'exprime sur ce sujet. Lors d'une discussion sur l'identité nationale russe, Vladimir Poutine a fermement rejeté l'idée de remplacer les rapports de filiation traditionnels par des catégories plus «progressistes», utilisées par certaines administrations en Occident, notamment en France. «Dans certains pays, ils [les mots "père" et "mère"] ont été remplacés par "parent numéro un" et "parent numéro deux". J'espère que cela ne se produira jamais ici», a déclaré le 29 novembre le chef d'Etat russe lors d'une réunion du Conseil pour les relations interethniques, organe consultatif du Kremlin. Dans son discours annuel à l'Assemblée fédérale de Russie, Vladimir Poutine a proposé plusieurs pistes afin de réformer la Constitution. Ces amendements seront tous soumis au scrutin populaire, comme l'a annoncé le président russe.
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Une entreprise de formatage idéologique permanent pour rééduquer l'homme occidental
Mathieu Bock-Côté : La volonté de rééduquer l'homme occidental
Chronique de Mathieu Bock-Coté dans le Figaro publiée sur le site "Pour une école libre au Québec" :
Dans L’Homme surnuméraire, un roman paru en 2018, Patrice Jean a eu l’intuition géniale de mettre en scène un personnage dont le travail consiste à réécrire les classiques de la littérature pour les rendre compatibles avec les valeurs de notre temps. Mais comme c’est trop souvent le cas, le réel vient de dépasser la fiction.
Dans certaines maisons d’édition américaine, la tendance est à l’embauche des « sensitivity readers ». Leur rôle ? Réviser les manuscrits pour y traquer les préjugés raciaux ou les stéréotypes de genre et s’assurer d’une représentation positive de la diversité dans le texte publié, qu’il faudrait délivrer de l’emprise du « patriarcat blanc ». Parfaits commissaires politiques, ils lisent les œuvres à partir d’une grille idéologique et distribuent les bons et mauvais points. La littérature doit s’y soumettre ou se démettre.
On peine à ne pas penser à la censure aux temps de l’URSS : là aussi, les textes devaient passer sous les yeux des lecteurs du régime, qui s’assuraient de leur conformité avec l’idéologie officielle. L’art devait contribuer à la célébration du régime, et non en miner les fondements. La mobilisation des intellectuels et des artistes, perçus comme des « ingénieurs des âmes », était jugée nécessaire pour parachever la révolution dans l’imaginaire collectif. De même, aujourd’hui, dans plusieurs pays occidentaux, les subventions publiques dans le domaine de la culture sont attachées à des critères idéologiques explicites – il importe généralement d’assurer la promotion du vivre ensemble et de la diversité, pour le dire avec le jargon autorisé. C’est le retour de la littérature édifiante, au service d’une pédagogie à destination des masses.
Cette surveillance idéologique des productions culturelles est indissociable de la révolution diversitaire qui oeuvre à la transformation des mentalités occidentales. On aurait tort de croire qu’elle se limite aux élucubrations théoriques d’universitaires. Elle a pénétré depuis longtemps administrations, entreprises et médias, qui intègrent à leurs activités nombre de « conseillers à la diversité », censés sensibiliser les cadres et les employés à la diversité, tout en les poussant à prendre conscience de leur « privilège blanc », pour mieux le déconstruire. Aucune société occidentale n’est épargnée. Il faudrait faire le décompte des séances de formation dans les milieux de travail pour constater l’étendue de son emprise. Voyons-y une forme de formatage idéologique permanent, pour pressuriser les consciences et assurer leur anesthésie ou leur soumission enthousiaste. Le régime diversitaire transforme la société en camp de rééducation à ciel ouvert.
L’autocritique théâtralisée devient une manière d’afficher sa noblesse morale dans un environnement où la haine du réactionnaire passe pour la forme achevée de l’amour de l’humanité. Mais c’est quand même avec étonnement qu’on a appris dans les pages du Guardian, ces derniers jours, que le marché de la culpabilisation de l’homme blanc, et plus particulièrement, de la femme blanche, était de plus en plus lucratif aux États-Unis. Des activistes « racisées » organisent de coûteux dîners en ville où se rassemblent des femmes blanches de la bonne société qui viennent s’y faire expliquer qu’elles sont racistes et comment ne plus l’être. On marchandise ainsi un sentiment de culpabilité médiatiquement entretenu. Ce désir d’être rééduqué relève de la névrose et témoigne de la destructuration psychique des sociétés occidentales, hantée par la haine de leur expérience historique.
On ne saurait sous-estimer la portée de cette entreprise de rééducation. À terme, il s’agit de faire basculer l’homme occidental dans un monde parallèle. Orwell disait que le propre du totalitarisme consiste à pousser l’homme à admettre que 2 + 2 = 5. De là une campagne de provocation permanente ayant pour vocation de déstabiliser définitivement les consciences et de détruire les repères anthropologiques les plus élémentaires. Même la classe politique s’y met. Quand Emmanuel Macron, selon Valeurs Actuelles, déclare à la présidente des Associations familiales catholiques, lors d’une conversation informelle à l’Élysée : « Votre problème, c’est que vous croyez qu’un père est forcément un mâle », il y participe, sans doute inconsciemment. Toujours, il s’agit de renverser les structures anthropologiques les plus fondamentales et de faire passer pour sot celui qui doute. C’est le règne de l’indifférenciation absolue et de l’interchangeabilité des êtres.
Il est tentant d’assimiler ces exemples à des dérives loufoques, devant davantage faire rire qu’inquiéter. À tort. C’est en les pensant ensemble que se révèle l’ambition fondamentale du régime diversitaire : fabriquer un homme nouveau, arraché à sa civilisation, et désirant même la renier de manière ostentatoire, pour se faire enfin pardonner d’exister.Lien permanent Catégories : Actualité, Culture, Débats, Idées, Médias, Politique, Société 0 commentaire -
Des enfants jugés trop jeunes pour consentir à une relation sexuelle avec un adulte mais considérés comme assez mûrs pour changer de sexe ?
LES MINEURS FACE AU CHANGEMENT DE SEXE : "DES VIOLENCES INÉDITES CONTRE LES ENFANTS"
synthèse de presse bioéthique de genethique.org
13 février 2020
L’ « Affaire Matzneff » laisse incrédule : « Comment a-t-on pu dans les années 1970 et 1980, se montrer aussi bienveillant à l’égard d’adultes revendiquant avoir des rapports sexuels avec des enfants ou de très jeunes adolescents ? » Dans une tribune publiée dans le Figaro, Olivier Rey, chercheur philosophe et mathématicien, et Jean-François Braunstein, professeur de philosophie à l’université Paris Sorbonne, dénoncent les indignations des ‘progressistes’ qui, tout en s’offusquant des erreurs du passé, sont, « pour nombre d’entre eux », les « promoteurs zélés ou, à défaut, les accompagnateurs bienveillants de violences inédites contre les enfants ».
Parmi ces violences, celles des « enfants certifiés sans père par l’Etat » qui cautionne « un droit de la femme à avoir un enfant sans homme » tout en niant, comme le soutenait le député LREM Jean-Louis Touraine, « le droit d’un enfant à avoir un père ». Et les enfants sans mère « ne vont pas tarder à arriver ».
Ces enfants « sélectionnés sur embryons » pourront de surcroit « changer de sexe si celui qui leur a été ‘assigné’ à la naissance ne leur convient pas ». Or, « la sexuation dément le fantasme de toute-puissance et de complétude personnelle, elle inscrit en chacun la limite » et « il revient aux parents aux adultes, aux institutions, d’aider de leur mieux les enfants à les surmonter ». Un rôle que les adultes semblent renoncer à exercer, permettant à un enfant un changement de sexe « à un âge de plus en plus précoce », l’astreignant à un traitement « bloqueur de puberté » jusqu’à ce qu’il passe à l’acte à sa majorité. Dans les faits, expliquent les philosophes, « le ‘blocage de puberté’ est suivi dans la quasi-totalité des cas d’une ‘transition’ effective ». En effet, « en empêchant la maturation du corps, le traitement empêche aussi la maturation de la pensée » alors même qu’ « il prétend donner le temps de la réflexion ». Olivier Rey et Jean-François Braunstein s’interrogent sur ces enfants : « trop jeunes pour que leur consentement à une relation sexuelle avec un adulte en soit vraiment un, mais assez mûrs pour s’engager sur la voie d’une ‘transition’ d’un sexe à l’autre ? » Si la France est encore pour un temps épargnée par le phénomène, « on peut cependant faire confiance aux contempteurs du ‘retard français’ pour obtenir rapidement un alignement ».
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Les réserves du Conseil d'Etat sur la nouvelle loi 'euthanasie'
De L. Vanbellingen sur le Bulletin d'information de l'Institut Européen de Bioéthique :
Les réserves du Conseil d'Etat sur la nouvelle loi 'euthanasie'
13/02/2020
Durée de validité de la déclaration anticipée d'euthanasie, interdiction pour les établissements de soins de ne pas accepter l'euthanasie, obligation de renvoi de la part des médecins, … :Dans son avis transmis ce 7 février au Parlement fédéral, le Conseil d'Etat s'est penché sur la proposition de loi actuellement en discussion en matière d'euthanasie.L'avis émis par le Conseil d'Etat contient de multiples remarques au sujet des différentes mesures envisagées par la proposition de loi, tant du point de vue de leur pertinence que de leur compatibilité avec les droits fondamentaux.1° Au sujet de la déclaration anticipée d'euthanasie (art. 2 de la proposition de loi), rappelons que la proposition modifie la durée de validité prévue par défaut, passant de cinq ans à une durée illimitée. Le Conseil d'Etat n'hésite pas à considérer qu'un tel changement « inverse la logique du système » relatif à l'euthanasie, dans la mesure où il « déplace […] le centre de gravité du régime dans un sens qui donne plus de poids au droit à l'autodétermination de la personne » face au droit à la vie de cette même personne.Le Conseil d'Etat considère de ce fait qu'il est opportun de laisser la possibilité aux personnes qui le souhaitent de prévoir une durée de validité déterminée (et non illimitée) pour leur déclaration anticipée d'euthanasie. L'amendement n° 25 déposé en ce sens par les députés Fonck, Van Peel et Van Hoof est donc salué par le Conseil d'Etat.
2° Quant à l'interdiction des clauses conclues entre un établissement (tel qu'un hôpital ou une maison de repos) et un médecin visant à écarter la pratique de l'euthanasie (art. 3.1), le Conseil d'Etat considère qu'une telle mesure constitue une « limitation de la liberté de conscience et de religion, de la liberté philosophique ainsi que de la liberté d'association de ceux qui créent de tels établissements de soins », voire même une limitation de la liberté de conscience des établissements eux-mêmes.Le Conseil d'Etat considère que « la disposition proposée est formulée dans des termes généraux et dès lors de manière quelque peu imprécise », en particulier quant au fait de savoir à quels médecins elle s'applique précisément et quelles clauses ou conventions sont exactement visées.Néanmoins, le Conseil d'Etat suppose que la mesure ne s'applique pas « à des médecins externes qui n'ont pas de lien juridique avec l'établissement de soins et auxquels le résident ou le patient fait appel pour pratiquer l'euthanasie, comme par exemple le médecin de famille », la disposition ».Par ailleurs, « [la] mesure proposée ne signifie pas que l'établissement perd sa liberté d'élaborer sa propre politique en matière d'euthanasie et de […] fin de vie et d'informer ses patients et résidents de cette politique » De même, « [l]'établissement ne perd pas davantage sa liberté de mener, pour le surplus, sa propre politique du personnel. La mesure proposée implique seulement que, dans la convention qu'il conclut avec le médecin, l'établissement ne peut faire figurer une clause qui interdit au médecin de pratiquer l'euthanasie lorsque les conditions prévues par la loi sont remplies ». Dans de telles conditions, la mesure proposée « ne paraît dès lors pas disproportionnée au regard de la liberté d'action des médecins et du droit à l'autodétermination du résident ou du patient ». Le Conseil d'Etat précise qu'il « en irait autrement si la disposition proposée imposait aux établissements de soins de donner activement suite aux demandes d'euthanasie des utilisateurs ». La haute juridiction administrative conclut à ce sujet en invitant le législateur à clarifier la portée de cette disposition, et à garantir le respect des droits des établissements de santé et de leurs initiateurs.
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Querida Amazonia : vers une Eglise "laïcisée" ?
Du Père Pio Pace sur le blog Rorate Caeli en traduction française sur Res Novae (site de l'Homme Nouveau) :
Querida Amazonia : pour une sorte d’« Église laïque »
Va-t-on ordonner des viri probati mariés ? Cette question, avant pendant et après l’assemblée du Synode sur l’Amazonie, a polarisé toute l’attention, les évêques du Synode allemand se tenant comme en embuscade, prêts à s’emparer du thème pour la transformation institutionnelle de l’Église. Pour toutes sortes de raisons politiques et tactiques, l’exhortation apostolique tant attendue n’en parle pas. Elle ne rejette pas la possibilité, comme on l’a dit trop hâtivement : elle n’en parle pas. En fait, elle va plus loin, vers une Église laïcisée, où le sacerdoce commun des baptisée absorbe largement le ministère sacerdotal en se confondant avec lui.
Car le texte, sous des allures modestes, est très ambitieux. Il faut lire avec beaucoup d’attention le début de l’Exhortation : elle se présente comme « un cadre de réflexion », qui est une invitation à lire le document final du Synode (qui parle d’ordonner des diacres mariés), mais en s’élevant à des considérations plus fondamentales et assurément plus radicales. Le passage central concerne « l’inculturation de la ministérialité » (nn. 85-90), suivi de considérations sur les communautés (nn. 91-98), puis sur le rôle des femmes (nn. 99-103).
Le rédacteur principal (parmi les hypothèses, ce pourrait être le subtil P. Spadaro, jésuite, directeur de La Civiltà Cattolica) propose au nom du Pape une vision laïcisée de l’Église, fondamentalement hostile au « cléricalisme », et qui, par le fait, dépasse, et éventuellement inclut, la problématique des prêtres mariés dans une perspective plus large.
L’inculturation explique-t-il, doit aussi s’exprimer dans « l’organisation ecclésiale et la ministérialité ». Le ministère sacerdotal doit être repensé. Il ne se réduit pas au prêtre-clerc, dont le pouvoir spécifique est de consacrer et de pardonner les péchés, lequel est indispensable pour assurer « une plus grande fréquence de la célébration de l’Eucharistie, même dans les communautés les plus éloignées et cachées ». En revanche, le pouvoir hiérarchique dans l’Église, qui appartient au ministère sacerdotal, n’est pas propre au ministère ordonné : des laïcs, restant laïcs, pourront exercer cette autre face du ministère sacerdotal et « annoncer la Parole, enseigner, organiser leurs communautés, célébrer certains sacrements, chercher différentes voies pour la piété populaire et développer la multitude des dons que l’Esprit répand en eux ».
Certes, les communautés auront besoin de la célébration de l’eucharistie et du pardon des péchés, car « il est urgent d’éviter que les peuples amazoniens soient privés de cet aliment de vie nouvelle et du sacrement du pardon ». C’est ici, au n. 90, qu’intervient ce qui a été ressenti – à tort – comme une douche froide par toutes les instances progressistes et comme un immense soulagement par les conservateurs : le Pape, au lieu de parler d’ordination de diacres mariés, invite seulement à prier pour les vocations sacerdotales, tout en précisant qu’il convient de « réviser complètement la structure et le contenu tant de la formation initiale que de la formation permanente des prêtres, afin qu’ils acquièrent les attitudes et les capacités que requiert le dialogue avec les cultures amazoniennes ».
Mais, continue-t-il, il faut des diacres permanents plus nombreux, des religieuses et des laïcs qui assument des responsabilités importantes pour la croissance des communautés. Il faut que ces laïcs « arrivent à maturité dans l’exercice de ces fonctions grâce à un accompagnement adéquat ». Au-delà donc de l’« objectif limité » d’une plus grande présence de ministres ordonnés pouvant célébrer l’eucharistie, il s’agit de promouvoir des laïcs « mûrs » qui, eux aussi ministres sacerdotaux mais comme laïcs, prendront en charge la communauté. Ceux qui font une fixation sur l’ordination d’hommes mariés sont en somme accusés de cléricalisme, alors qu’il est beaucoup plus important de promouvoir une sorte d’« Église laïque » : cela demande « une capacité d’ouvrir des chemins à l’audace de l’Esprit, pour faire confiance et pour permettre de façon concrète le développement d’une culture ecclésiale propre, nettement laïque [souligné dans le texte] ».
Rien n’exclut cependant que, parmi ces laïcs pleinement « mûrs », on puisse juger utile d’en ordonner certains pour les besoins de l’Eucharistie. Mais comme le faisait remarquer Élodie Blogie, dans le quotidien belge Le Soir, du 12 février, le Pape fait « une réponse très jésuite », et sur cette question, « très subtilement », ne dit ni oui, ni non : il ne dit rien, et en fait il dit plus.
Et de manière un peu semblable, il remarque que les femmes baptisent, annoncent la Parole, sont missionnaires, et qu’elles doivent exercer des pouvoirs. D’abord comme femmes laïques, avec toute leur féminité. Mais, « penser qu’on n’accorderait aux femmes un statut et une plus grande participation dans l’Église seulement [c’est moi qui souligne] si on leur donnait accès à l’Ordre sacré » serait « réductionniste ». Cela « limiterait les perspectives, nous conduirait à cléricaliser les femmes ».
Sur ce point, tout de même, on touche peut-être à la part un peu « réactionnaire » de la pensée du Pape qui, en présentant le projet d’une recomposition (amazonienne, puis allemande, etc.) du visage de l’Église dont serait éradiqué le cléricalisme, fait la leçon aux féministes, qu’il supporte fort mal : il ne faut pas « nous enfermer dans des approches partielles sur le pouvoir dans l’Église » ; les femmes qui doivent prendre en charge l’Église, et sans laquelle l’Église s’effondrerait, doivent le faire de manière féminine.
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Inde: Aide à la formation pour 23 séminaristes à devenir prêtres de la Sainte-Croix
Du site de l'Aide à l'Eglise en Détresse (Belgique) :
Inde: Aide à la formation pour 23 séminaristes à devenir prêtres de la Sainte-Croix
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Vivre l'Evangile avec le roi Baudouin - L'humilité d'un roi
A paraître le 26 février prochain, ce livre de 96 pages publié chez Téqui (9 €) :
Vivre l'Evangile avec le roi Baudouin - L'humilité d'un roi
Alberic De Palmaert (Auteur principal)
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"Ce texte est une exhortation apostolique au sens propre : un encouragement à être des apôtres"
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Querida Amazonia : une exhortation plus ambiguë qu'il n'y paraît ?
C'est ce qui ressort des commentaires de plusieurs commentateurs (dont les positions sont très éloignées des nôtres) :
cfr "Le Soir" de ce 13 février, p. 5 :
La réponse de jésuite au célibat des prêtres
Pour Isabelle de Gaulmyn, rédactrice en chef du quotidien catholique La Croix , il faut en effet lire le point 87 de cette exhortation, dans ce qu’il dit et ne dit pas. D’emblée, cette partie postule que « la manière de configurer la vie et l’exercice du ministère des prêtres n’est pas monolithique, et acquiert diverses nuances en différents lieux de la terre ». Le texte se poursuit en pointant ce qui est spécifique au prêtre et ne peut être délégué à autrui : en l’occurrence l’eucharistie. « Il n’ouvre pas la porte à l’ordination d’hommes mariés, c’est clair, mais il ne la ferme pas non plus », traduit la journaliste, également autrice de biographies sur Benoît XVI et François. « Selon lui, c’est localement qu’il faut s’organiser. Ce qui pourrait vouloir dire que les ministères locaux peuvent eux-mêmes prendre des initiatives en fonction de leurs besoins. Il ne dit jamais qu’un prêtre doit être célibataire. » Pour Christian Terras, rédacteur en chef de la revue catholique progressiste Golias , le texte « remarquable sur le plan politique, écologique », se révèle en effet très « ambivalent », et « habile » voire « alambiqué » et « décevant » en ce qui concerne la partie ecclésiale. « Il élude la question », tranche-t-il. « Mais c’est quand même une fin de non-recevoir à la motion que les évêques amazoniens ont voté à une très large majorité. »
Pour Jeanne Smits, sur son blog, l'exhortation est "plus ambiguë qu'il n'y paraît" :
Querida Amazonia, chère Amazonie, l'exhortation du Pape François plus ambiguë qu'il n'y paraît
Poésie, envolées lyriques, rêves – ils sont au nombre de quatre –, l'exhortation apostolique post-synodale publiée ce mercredi sous la signature du pape François a pris une forme étonnante et remarquable. C'est une liste de souhaits, de recommandations entrecoupée de citations littéraires, sans visée révolutionnaire immédiatement visible. Les viri probati sont passés à la trappe (mais le texte ne parle en fait pas du tout du célibat sacerdotal ni du mariage des prêtres) ; les femmes n’auront pas de ministère ordonné et c'est à travers leur génie propre qu'elles serviront (comme elles l'ont d’ailleurs toujours fait) le Christ, son Eglise et son troupeau. Ouf. Ou plutôt : grâce à Dieu.En fait, Querida Amazonía prend tout le monde à contre-pied. Les évêques d’outre-Rhin, qui dans leur majorité, derrière le cardinal Marx, pensaient que le synode sur l'Amazonie allait ouvertement permettre l'introduction d'innovations impossibles au sein de l'Eglise, à telle enseigne que Mgr Overbeck put annoncer que “rien ne serait plus jamais comme avant”, ont pris une douche froide d'une rare violence. Totalement inespérée au cours de ce pontificat.
Cela n'a pas empêché le cardinal Marx de dire que l'ordination des hommes mariés n'avait pas été écartée par le texte, et il me semble qu'il n'a pas tort.Le cardinal Hummes, rapporteur général du synode, a d'ailleurs boudé la présentation de l'Exhortation en restant au Brésil, à moins qu'il n’ait pas été invité. Quand on sait que c'est lui qui a fait circuler une première version de l'Exhortation avec une mention explicite du paragraphe 111 du Document final prévoyant la possibilité de l'ordination sacerdotale des diacres permanents, on peut imaginer qu'il l’ait mauvaise.Toutes les expressions les plus contestables qui ont émaillé des divers documents officiels encadrant le synode, depuis le document préparatoire de 2018 jusqu'au document final en passant par l’Instrumentum laboris brillent plutôt par leur absence. Pensez : il n'est même pas question de la « Terre-Mère », sinon dans une citation et indirectement, par le biais d’une note de bas de page !Quant aux contestataires, tous ceux qui ont été consternés par la cérémonies païennes aux jardins du Vatican, la présence de statuettes de la Pachamama jusque dans la basilique Saint-Pierre et tant d'autres manifestations inacceptables, en sont-ils pour autant pour leurs frais ? Peut-on dire au contraire qu'ils ont « gagné » dans ce qui apparaît assez clairement comme le résultat d'une lutte d'influences sur un homme qui semble avoir renoncé à sa manière habituelle de s'exprimer ?Disons d'abord ceci. En n’allant pas explicitement dans la direction souhaitée par le riche et puissant épiscopat allemand dans sa quasi-totalité, pour ce qui est des deux éléments les plus spectaculaires mis en évidence autour de ce synode, à savoir l'ordination sacerdotale d’hommes mariés et la possibilité d'un ministère ordonné pour les femmes, et ce en termes francs, le pape a sauvé quelque chose d'important et de primordial. Il a choisi de ne pas installer une confusion encore plus grande que celle régnant aujourd’hui ; il n'a pas touché à ces fondamentaux. Cette confusion aurait pu mener à une fracture irréversible. Même si à certains égards le propos reste ambigu.Lire la suite sur le blog de Jeanne Smits
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Querida Amazonia : « Le pape François ne touche pas au célibat sacerdotal »
Lu sur le site web de l’hebdomadaire « Famille Chrétienne » :
« Comment interpréter le silence du pape sur la question disputée de l’ordination des hommes mariés qui faisait pourtant partie des conclusions approuvées par les participants du synode sur l’Amazonie ? Le père Basile, moine bénédictin du Barroux, affirme que « certains ont tort d’accuser le pape François d’être infidèle à la Tradition ». Analyse.
Le pape remet-il en cause ou non le célibat sacerdotal, au moins en Amazonie ? Un examen attentif du 4e chapitre de Querida Amazonia prouve que si l’éventuelle ordination de « viri probati » n’est pas explicitement exclue, elle l’est implicitement, puisque passée sous silence, alors que précisément le n° 111 du document final du Synode sur l’Amazonie la prônait. En outre, ébranler le célibat sacerdotal au niveau mondial comme le suggéraient certains (cf. le susdit n° 111) supposait une révolution par rapport aux textes bien connus de la Tradition, notamment ceux de Vatican II, Presbyterorum Ordinis, 16, saint Paul VI (Sacerdotalis coelibatus, 1967), et de saint Jean‑Paul II (Pastores dabo vobis, n° 29, en 1992), pour lesquels le célibat, sans être une exigence intrinsèque à la nature du presbytérat, n’en est pas moins enraciné dans le mystère du Christ époux de l’Église.
« Adopter davantage un regard de foi sur le successeur de Pierre »
Le Saint-Père se montre donc avec délicatesse le gardien vigilant d’un point de la Tradition disciplinaire de l’Église extrêmement important pour la sainteté de l’Église, et qui souligne la valeur de la chasteté, l’amour exclusif du prêtre pour l’Église, et manifeste le Christ comme époux de celle-ci. Ce dernier point lui fait par ailleurs exclure expressément l’accès des femmes au sacrement de l’Ordre. Certains ont donc tort d’accuser le pape François d’être infidèle à la Tradition. Nous avons besoin de laisser de côté toute forme d’esprit dialectique, voire idéologique (droite-gauche), et d’adopter davantage un regard de foi sur le Successeur de Pierre. Ce n’est pas la personnalité, la culture, le style de celui-ci, que le Christ nous demande de considérer, mais son magistère officiel et sa législation universelle, tous deux assistés, eux, quoique diversement, par le Saint-Esprit. Que nous enseigne-t-il ?
Comment lire l’exhortation ?
Au vrai, Querida Amazonia (QA), adressée au monde entier (§ 5), ne cite jamais le Document final du Synode d’octobre 2019. Sans le faire sien, elle invite simplement à le relire, comme document d’experts (§ 3), et à l’appliquer (§ 4) (cet aspect ne se précise que plus loin). QA est structurée selon quatre « rêves » ou chapitres (§ 7). Son 4e chapitre, « Un rêve ecclésial », souligne la prépondérance de la transmission de la foi au Christ (§ 62), aspect majeur de l’option préférentielle pour les pauvres, et débouchant sur la charité fraternelle (§§ 63-65). La Tradition, arbre vivant, intègre et porte à leur perfection les éléments culturels locaux, et en reçoit des stimulations (§§ 66-74). L’évangélisation comporte la doctrine sociale de l’Église, donc la revendication des droits et le développement des peuples (§ 75), mais surtout une dimension spirituelle transcendante (§ 76). Les coutumes locales ne sont plus forcément des superstitions païennes (§ 78), et peuvent parfois être conservées, purifiées (§§ 79-80). La liturgie aussi peut s’inculturer, notamment les sacrements (§§ 81-82), sur lesquels le pape redemande de ne pas se comporter en sévères douaniers (§ 84).
Pas d’exception amazonienne au célibat presbytéral
La pastorale doit s’adapter aux conditions multiculturelles du lieu (§ 85), et viser une célébration plus fréquente de l’Eucharistie dans les paroisses isolées, et par des ministres aptes à comprendre les cultures locales (§ 86). Les laïcs peuvent et doivent certes proclamer la Parole, organiser les communautés, donner certains sacrements [baptême, mariage, communion], mais ont besoin de la messe, « l’Eucharistie, qui fait l’Église », et du sacrement de réconciliation, exigeant la présence du prêtre (§§ 87-89). Pour cela, il faut stimuler les vocations missionnaires spécialisées destinées à ces régions (§ 90), et développer l’activité des diacres permanents (et leur nombre), et des religieux ou laïcs, hommes et femmes, qui peuvent assumer des responsabilités (§ 92). « Il ne s’agit pas seulement de faciliter une plus grande présence des ministres ordonnés qui peuvent célébrer l’Eucharistie. Cela serait un objectif très limité si nous n’essayions pas aussi de susciter une nouvelle vie dans les communautés. » (§ 93). On ne doit pas oublier les charismes que distribue l’Esprit-Saint aux laïcs et aux consacrés ; certains autochtones devraient jouer le rôle de chefs laïcs permanents (§ 94-95), le tout compte tenu de la mobilité due à l’exode rural (§ 98). N’est donc pas prévue une exception amazonienne au célibat presbytéral.
Le document précise ensuite le rôle des femmes, être des figures mariales de l’Église épouse, et non accéder au sacrement de l’Ordre, représentant le Christ-époux de l’Église (§§ 100-101). Toutefois il s’agit « d’encourager l’émergence d’autres services et d’autres charismes féminins » (§ 102), y compris des missions officielles, mais ne nécessitant pas l’ordination (§ 103). La suite fait appel au dialogue œcuménique et interreligieux, en excluant le relativisme (§§ 106-110).
Ref. Querida Amazonia : « Le pape François ne touche pas au célibat sacerdotal »
« Querida Amazonia » est une exhortation sans ambiguïtés dissimulées sous forme d’incises ou notes de bas de pages: heureuse surprise…
JPSC