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Actualité - Page 655

  • Entretien exclusif avec un chartreux sur les abus spirituels

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    Qu’est-ce qu’un abus spirituel ? Comment le déceler ? Comment l’Église réagit ? Dom Dysmas de Lassus, prieur de la Grande Chartreuse, a enquêté durant quatre ans sur un fléau qui peut conduire « à des drames inouïs ». Entretien de Samuel Pruvot et Hugues Fefèbvre publié sur le site de l’hebdomadaire « Famille Chrétienne » :

    « Pourquoi avoir travaillé durant quatre années sur le drame des abus spirituel ?

    Avant tout, je peux dire franchement que j’ai trouvé dans la vie religieuse plus de bonheur que je n’aurais pu en rêver. Et ce n’est pas fini ! Je ne dis pas pour autant que c’est facile. Des accidents, il y en a toujours, mais ce n’est pas en fermant les yeux qu’on va les éviter. Prenons l’exemple de l’avion. Les accidents d’avion frappent par leur ampleur. Pourtant, c’est le moyen de transport le plus sécurisé. Cette sécurité, l’avion l’a conquise à force de persévérance. Chaque accident grave a donné lieu à une enquête approfondie afin de trou-ver la cause exacte du drame pour éviter qu’il ne se reproduise.

    Enquêter pour guérir, c’est donc l’objet de votre travail...

    Ce qui a motivé mon enquête, c’est la rencontre avec plusieurs personnes abîmées par des abus spirituels. C’est quand même dramatique d’entendre des religieuses qui avaient embrassé cette vie avec générosité et qui sont devenues incapables de prier ! Chaque cas est unique, mais j’ai été étonné de constater la cohérence de tous ces témoignages entre eux. Par ailleurs, je crois qu’on ne peut plus taire ces situations ! Pour les fidèles, le fait d’avoir caché des abus est peut-être un scandale plus grand encore que les abus eux-mêmes. L’attitude de l’Église visant à écouter les victimes et à les mettre au centre est quelque chose de nouveau.

    Je crois qu’on ne peut plus taire ces situations !

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     Dom Dysmas

    Vraiment ? De quand datez-vous ce tournant ?

    L’Église a changé en 2019, en France. C’est moins évident dans d’autres pays comme les États-Unis. Là-bas, on ne veut plus d’ennuis, donc il ne faut plus de victimes. Mais est-ce bien à elles qu’on pense en premier ? Pour revenir à la France, dans le cadre des abus sexuels, beaucoup d’études sont parues sur le sujet. Ensuite, plusieurs événements ont poussé l’Église à enfin réagir. Le procès Barbarin, pour lamentable qu’il ait été par certains côtés, aura eu un effet considérable. À cette occasion, tout comme lors de la réunion des évêques de France à Lourdes fin 2018 ou bien lors du sommet à Rome sur les abus en 2019, les participants ont toujours dit que ce qui avait changé leur regard était d’avoir pu entendre directe-ment des victimes.

    Soyons francs : s’il n’y avait pas eu tout ce processus de révélations fracassantes et humiliantes pour l’Église, nous serions encore dans la boue, et les abus auraient continué. Ce qui est un peu triste, c’est que l’Église n’a pas été capable de faire le travail toute seule et qu’il a fallu que des journalistes, ou parfois des personnes malveillantes, fassent ce boulot. Ce n’était pas la meilleure manière de faire. Mais elle a permis une rupture. L’Église a réagi alors sur la question des abus sexuels. Je considère même qu’on peut être fier d’elle, aujourd’hui, non pas sur ce passé évidemment, mais sur la manière dont désormais les choses sont traitées. Le même travail reste encore à faire sur la question des abus spirituels.

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  • Rwanda : une centaine de personnes rendent hommage au chanteur dissident Kizito Mihigo à Bruxelles

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    Lu sur le site de la Libre Afrique :

    Rwandais-780x405-690x405-1-510x374.jpg« Une centaine de personnes ont rendu samedi dernier un dernier hommage au chanteur et dissident rwandais Kizito Mihigo, devant le palais de justice de Bruxelles, place Poelaert. L’artiste, dont la musique a été interdite par le pouvoir, a été retrouvé mort lundi matin dans une cellule du poste de police de Remera, à Kigali, trois jours après avoir tenté de fuir le pays.

    La police nationale rwandaise a attribué ce décès à un suicide, soulevant de nombreuses questions au Rwanda. Critique du régime de Paul Kagame, Kizito Mihigo avait été condamné à 10 ans de prison en 2015 pour conspiration contre le gouvernement, avant d’être remis en liberté en septembre 2018. Durant son procès, ses avocats avaient souligné qu’il n’y avait aucune preuve contre le chanteur. En 2014, ce dernier avait déjà été accusé de mobiliser des jeunes en faveur des mouvements rebelles en exil.

    La Société Civile Rwandaise en Belgique a organisé à Bruxelles des événements tout au long de la journée de samedi pour rendre hommage au chanteur militant. Une messe s’est tenue ainsi à 12h00 en l’église Saint-Roch, dans le quartier Nord. Après cet hommage religieux, une commémoration publique est organisée à 14h00 au Passage 44, boulevard du Botanique. À 16h00, les participants ont eu l’occasion de débattre sur la lutte contre l’impunité au Rwanda.

    En 2013, Kizito Mihigo questionnait en chanson la version officielle du génocide qui a opposé Hutu et Tutsi en 1994.​ »

    Ref. une centaine de personnes rendent hommage au chanteur dissident Kizito Mihigo à Bruxelles

    Kizito Mihigo : un chrétien rwandais qui était aussi  musicien de talent :

    JPSC

  • "J'y crois encore" : ce film bouleversant viendra-t-il sur les écrans belges ?

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    Du site de Famille Chrétienne :

    Vidéo – Film « J'y crois encore » : une histoire vraie bouleversante

    19/02/2020

    Saje distribution a dévoilé la bande-annonce de son prochain film « J’y crois encore ». Il retrace l'histoire vraie d'une star de la musique chrétienne, Jeremy Camp, et son combat avec sa fiancée lorsqu'ils apprennent qu'elle est atteinte d'une maladie incurable. Un témoignage édifiant sur l'amour d’un jeune couple, avec, en toile de fond, la question de la foi qui subsiste malgré l'épreuve de la maladie.

     
     
  • Avorter ne relève pas d'une juste conception de la liberté

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    De Sandro Magister (Settimo Cielo) en traduction française sur Diakonos.be :

    Éloge de la liberté, la vraie.  Dialogue entre un cardinal et un penseur laïc

    L’explosion des désirs individuels que l’on érige en droits pour tous fait désormais partie de notre quotidien, en Occident et ailleurs.  Sans plus aucune de limite.  Cela touche à la naissance et à la mort, aux techniques et à l’environnement, à la politique et aux migrations, à la nature même de l’homme, en somme.  Mais s’agit-il vraiment d’un triomphe de la liberté ou plutôt d’une dictature aux dépens des plus faibles ?  Et quelle est alors cette autre liberté, celle qui se nourrit de la vérité et qui ne peut subsister sans elle ?

    À 89 ans, le cardinal Camillo Ruini, qui a mené une longue vie de pasteur et de philosophe, en discute avec Gaetano Quaglieriello, sénateur italien, professeur d’histoire contemporaine à la Libre université internationale des études sociales de Rome et président de la Fondation Magna Carta, dans un livre lucide et passionné, qui est en vente depuis le 20 février en Italie :

    > C. Ruini, G. Quagliariello, “Un’altra libertà. Contro i nuovi profeti del ‘paradiso in terra’”, Rubbettino Editore, 2020.

    Nous vous en proposons un avant-goût ci-dessous.  Dans ces trois passages, le cardinal Ruini aborde la question de l’avortement volontaire.

    Tout d’abord en tant que donnée factuelle, puis en analysant ce phénomène à la lumière de la raison seule et enfin avec une attention particulière à l’enseignement de l’Église qui culmine dans la déclaration « infaillible et irréformable » de Jean-Paul II dans l’encyclique « Evangelium vitae », une encyclique qui « semble être avoir été écrite aujourd’hui », tant ses prédictions se sont avérées exactes mais que trop de personnes – note le cardinal – semblent avoir mise de côté.

    *

    L’avortement, miroir de la crise de l’Occident

    de Camillo Ruini

    (extrait de : « Un’altra libertà. Contro i nuovi profeti del ‘paradiso in terra’»)

    1. Le courage de l’appeler “homicide”

    Dans les cas qui concernent le début de la vie, la revendication de la liberté individuelle est hors de propos, parce que l’on décide non pas de soi-même mais bien d’un autre, l’enfant à naître, à moins de penser que cet enfant à naître ne fasse tout simplement partie du corps de la mère : une absurdité indéfendable puisqu’il dispose de son propre ADN, d’un développement spécifique et qu’il interagit avec la mère, comme cela apparaît toujours plus clairement.

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  • Le message bouleversant du curé d'une paroisse touchée par le coronavirus

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    Don Gabriele bénit le village fermé pour coronavirus

    Don Gabriele et la Messe que le coronavirus n’arrêtera pas

    « Hier, devant le tabernacle et la statue de la Vierge Marie, moi aussi j’ai pleuré. Lorsque vous entendrez les cloches de la messe sonner, joignez-vous au prêtre qui offrira le sacrifice du Seigneur pour tous. Je sortirai sur le parvis de l’église et je bénirai avec le Saint-Sacrement toute la paroisse et tout le pays ». La lettre émouvante du curé de Castiglione d’Adda (**) aux « fidèles dans l’épreuve » : il continue à célébrer malgré la suspension et offre le sacrifice pour son peuple.

    Après les districts de Lodi et de Crémone, dans le diocèse de Milan aussi l’évêque a ordonné la suspension des messes avec le concours de la population, en raison de l’épidémie de coronavirus. Il s’agit de mesures graves et spectaculaires auxquelles les fidèles doivent se soumettre avec patience et foi. Mais si les Messes publiques sont suspendues et que l’on est dispensé du précepte (bien qu’il s’agisse d’une mesure discutable), il est bon de se rappeler que cela ne signifie pas que les prêtres ne peuvent et ne doivent pas célébrer les Messes, même sans les fidèles.

    Dans cette optique, un message audio de don Gabriele, curé de Castiglione d’Adda, qui a écrit un message à ses fidèles dans lequel il leur dit qu’il continuera à célébrer la messe et à les bénir sur le parvis de l’église avec le Saint Sacrement, fait le tour des réseaux sociaux. C’est un geste de grande foi qui donne la valeur de la messe, laquelle n’est pas un service à enlever au gré des événements.

    C’est un geste émouvant qui nous remet en mémoire une scène célèbre du film Don Camillo et Peppone qui rappelle l’inondation de 1951 quand la Bassa (la rive droite du Po entre les provinces de Reggio Emilia et de Parme) jusqu’à la Polesine, furent inondées. Dans le film, les populations fuient leurs maisons quand l’eau arrive et se réfugient au-delà du remblai où elles campent, en attendant que l’eau se retire. Avec Brescello complètement inondé, l’église sens-dessus-dessous envahie par les eaux et Peppone en barque sur la place du village, c’est une des images les plus émouvantes de la série née de la plume de Giovannino Guareschi.

    Don Camillo vient de terminer la célébration de la messe et dispose les hauts-parleurs pour que ses fidèles puissent écouter de l’autre côté du fleuve. Et il dit :

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  • Enseignement "catholique" : "quand le sel a perdu sa saveur, il n'est plus bon qu'à être jeté dehors et foulé aux pieds"

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    A quoi bon maintenir un enseignement catholique qui n'a plus de catholique que le nom?

    Lu sur la Libre, 22.02.2020, p. 10: 

    Faut-il en finir avec les réseaux d’enseignement ? 

    (L’analyse de l’évolution des écoles catholiques publiée en ligne par le Crisp (le Centre de recherche et d’information sociopolitiques) débouche sur deux grandes questions.

    Qu’apportent encore de positif les réseaux d’enseignement ? La première question est le fruit d’un long raisonnement à partir d’un constat : En dépit de la permanence de l’identité affichée, les écoles catholiques se sont de facto largement déconfessionnalisées.” Aujourd’hui, ces écoles intègrent tant une pluralité de convictions et de cultures que la reconnaissance des réalités profanes. “Leur objectif est d’accompagner les enfants et les jeunes dans leur recherche de sens en les ouvrant à la dimension spirituelle” , lit-on. … Malgré cette transformation, “l’organisation de l’enseignement en Belgique demeure figée dans un modèle défini à l’époque du Pacte scolaire de 1959”. Un système en deux grands piliers, chrétien et laïque. Ce qui, selon la docteure en histoire Caroline Sägesser, présente un certain nombre de désavantages. La chercheuse cite “la mise en concurrence des établissements, l’absence de programmes unifiés, l’impossibilité d’introduire le cours de philosophie et citoyenneté dans le réseau libre (une revendication laïque) et des distorsions dans le financement public de l’école (un motif de doléances côté catholique)”. Les politiques scolaires n’y gagnent pas, dénonce-t-elle, examinées à la lumière du coût-bénéfice pour chaque réseau plutôt qu’en pensant d’abord aux élèves. / Article complet)

  • Chine : la répression à l'égard des catholiques continue de plus belle

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    De Zhou Xiaolu sur Bitter Winter :

    La répression des églises catholiques continue

    21/02 / 2020

    En 2019, de nombreux lieux de culte catholiques ont été fermés pour refus d'adhérer à l'Association patriotique catholique chinoise. Cependant, des églises d'État ont également été supprimée

    Démolis parce que "bâtiments illégaux"

    Le 29 décembre, la section du Bureau des affaires religieuses du comté de Qishan, administrée par la ville ayant le statut de préfecture de Baoji, dans la province nord-ouest du Shaanxi, a ordonné la démolition d'une église catholique dans le village de Luojiazhuang. L'Église avait refusé d'être enregistrée par l'État et a donc été éliminée pour "manque de permis adéquats".

    In dicembre è stata demolita una chiesa cattolica nel villaggio di Luojiazhuang, nello Shaanxi

    En décembre, une église catholique a été démolie dans le village de Luojiazhuang dans le Shaanxi

    Un fidèle local a déclaré à Bitter Winter qu'avant Noël, le prêtre de l'église, ayant appris que l'administration voulait la faire démolir, est allé négocier avec les responsables des affaires religieuses, à commencer par ceux du niveau du comté au niveau provincial. On lui a dit que l'église avait été condamnée à être démolie, qu'il ait tenté d'obtenir des permis ou non, car "le Parti réprime les religions". Peu de temps après, l'église, construite avec des fonds recueillis par des catholiques locaux, a été rasée.

    La croix avait déjà été enlevée en novembre 2018 et l'église avait été "rectifiée" deux fois en 2019. Plus tard, elle a été transformée en club de loisirs pour les villageois, le même sort que de nombreux lieux de prière dans les griffes du gouvernement chinois. "Pendant une année entière, nous avons essayé de sauver l'église", s'est plaint le directeur, un homme d'environ quatre-vingts ans, "mais nous n'avons pas réussi."

    En décembre, une église catholique du village de Guchuan, dans le quartier Weibin de la ville de Baoji, a été fermée pour refus d'enregistrement. Avant de fermer, les caractères chinois du mot "Église catholique" sur un mur extérieur et trois croix qui étaient sur le toit ont été supprimés.

    La chiesa del villaggio di Guchuan

    L'église du village de Guchuan avant et après l'enlèvement des croix

    "Cette église a beaucoup souffert: le régime l'a démolie pendant la Révolution culturelle, plus tard elle a été reconstruite, maintenant elle a été fermée à nouveau", a déclaré un croyant local, désespéré. "L'administration est venue avec des milliers de raisons de la fermer. Tôt ou tard, notre église sera perdue. "

    Une église approuvée par l'Etat convertie en centre pour les fonctionnaires du PCC

    Après la signature de l'accord entre le Saint-Siège et la Chine en 2018, la situation des objecteurs de conscience catholiques qui refusent d'être enregistrés continue de se détériorer: le clergé et les fidèles sont souvent harcelés et persécutés, les églises sont fermées ou démolies.

    Cependant, même les Églises catholiques dirigées par l'État ne connaissent pas la tranquillité.

    En juin, l'administration de Linyi, ville ayant le statut de préfecture dans la province orientale du Shandong, a donné l'ordre de démolir une église catholique d'État affirmant qu'elle "occupait trop de place". Les responsables ont également déclaré qu'ils seraient licenciés si l'Église restait active.

    Deux mois plus tard, un bâtiment de deux étages et trente pièces, attaché à l'Eglise, a été démoli. En novembre, le dirigeant a été informé que le bâtiment où se trouvait l'église avait été épargné pour le moment, mais qu'il allait être transformé en centre de service pour les fonctionnaires du PCC.

    Vidéo: le bâtiment annexé au bâtiment de l'église est démoli (de la minute 00:00:50 à la minute 00:01.20)

    La commission du village a rapidement repris l'église. Des statues et des croix religieuses ont été enlevées et un panneau avec l'inscription "Centre de service pour les masses du Parti" a été affiché au-dessus de la porte à l'avant du bâtiment, transformant l'église, construite au coût de 4 millions de renminbi (environ 560 milliers de dollars américains), au point de la rendre méconnaissable.

    La chiesa cattolica della città di Linyi nello Shandong

    L'église catholique de la ville de Linyi dans le Shandong a été transformée en centre de services.

    Tutte le statue sono state rimosse

    Toutes les statues ont été supprimées

    Le 9 novembre, une autre église approuvée par l'État du Shandong a reçu l'ordre de retirer une statue de la Vierge Marie, qui se tenait devant le bâtiment, après que l'équipe d'inspection du gouvernement central pour les travaux sur les religions s'y soit rendue, pour une visite récurrente dans la province.

    è stata rimossa la statua della Vergine Maria

    En novembre, la statue de la Vierge Marie a été enlevée devant une église catholique

  • Les responsables de l’Arche déterminés à revisiter l’histoire de la communauté depuis son origine

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    De Philippe Oswald sur la Sélection du Jour :

    Un douloureux retour sur la personnalité de Jean Vanier

    Nous avions consacré au fondateur de la communauté de l’Arche une « sélection du jour » (LSDJ n°645) à l’occasion de son décès, dans sa 91e année, le 7 mai 2019. Dans cet article, nous relevions le contraste entre la personnalité de ce laïc, ancien officier de marine, reconnu dans le monde entier (prix Templeton, commandeur de la Légion d’honneur) pour son œuvre au service des personnes handicapées, et son mentor, le père Thomas Philippe, un dominicain qui jouera un grand rôle dans sa vie et dans la fondation de l’Arche, association regroupant aujourd’hui 154 communautés réparties dans 38 pays. Nous écrivions notamment que « l’innocence » de Jean Vanier « aura été soumise à rude épreuve » par les révélations en 2015 d'abus sexuels dont des femmes accusaient le dominicain, un demi-siècle après qu’un procès canonique resté secret l’avait déjà privé du droit d'enseigner, d'exercer tout ministère et d'administrer les sacrements pour des motifs similaires, ce qui laisse ouverte la question de « l’oubli » de cette sanction des années plus tard.

    Or voici qu’un communiqué de l’Arche (22 février) sur les conclusions d’une enquête indépendante mandatée par les responsables de la communauté, met à mal cette « innocence » du fondateur de l’Arche. Résumée dans un article de La Vie (22 février), cette enquête révèle que Jean Vanier, « non seulement […] avait bien connaissance des abus perpétrés par son père spirituel, Thomas Philippe, dans les années 1950-1970, mais a lui-même agressé sexuellement des femmes en accompagnement spirituel à cette époque et jusqu'en 2005 ». Une première femme avait témoigné contre lui en 2016. « Jean a reconnu à l'époque ce qu'il voyait comme une relation réciproque », a déclaré Stephan Posner, responsable international du mouvement, en présentant les résultats de l’enquête. « Il a demandé pardon à cette femme, qui lui en a été reconnaissante. » Mais un nouveau témoignage d’une femme en mars 2019 a relancé l’enquête, alors confiée à un organisme britannique spécialisé dans le conseil pour la protection contre l'exploitation et l'abus sexuel, et soumise à l’évaluation d’un comité de surveillance composé de deux anciens haut-fonctionnaires français sans lien avec l’Arche. Ensuite, quatre autres femmes se sont manifestées. Au total, les enquêteurs ont recueilli les témoignages concordants de six femmes adultes et non handicapées, célibataires, mariées ou consacrées, n’ayant pas de liens entre elles et ne connaissant pas leurs histoires respectives, concernant des abus dont elles se disent victimes sur la période 1970-2005. Toutes indiquent que Jean Vanier aurait initié avec elles des relations sexuelles, généralement dans le cadre d’un accompagnement spirituel : « Toutes ont décrit comment ce comportement a eu, par la suite, un impact de longue durée et négatif sur leur vie personnelle et sur leurs relations interpersonnelles et conjugales » lit-on dans le communiqué de l'Arche. Les investigations se poursuivent avec l’apport des archives que les dominicains ont ouvertes aux enquêteurs, et de la correspondance entre Jean Vanier et son père spirituel Thomas Philippe. L’Arche a confié ces documents à l'historien Antoine Mourges pour qu’il approfondisse l’analyse sur la relation entre les deux hommes. Dans un communiqué du Conseil Permanent de la Conférence des évêques de France publié ce 22 février, les évêques dénoncent un  « comportement mêlant emprise spirituelle et abus sexuel dans la suite de la relation spirituelle que Jean Vanier a eue avec le père Thomas Philippe, dominicain, et sous l’influence des doctrines perverses de ce dernier ».

    Surmontant la sidération qui les a saisis, les actuels responsables de l’Arche à l’origine de cette vaste enquête sont résolus à la poursuivre jusqu’au bout : c’est toute l’histoire de la communauté qu’il faut revisiter depuis son origine. Aussi douloureuse soit-elle, cette investigation ne peut être que salutaire. Elle s’insère dans le mouvement de vérité sur soixante-dix ans de la vie de l’Eglise entrepris par le pape Benoît XVI (qui avait révélé en 2010 le scandale touchant les Légionnaires du Christ en condamnant son fondateur, Martial Maciel Degollado), et poursuivi aujourd’hui par le pape François. Le souverain pontife a d’ailleurs reçu au début de ce mois les responsables de l’Arche pour les encourager à « faire toute la vérité ». Dans un entretien à KTO (en lien ci-dessous, vidéo de 30’) Stephan Posner, responsable de l’Arche international, explique en détail les motifs, les circonstances et les premières conclusions de cette enquête qui a déjà conduit à entreprendre la réécriture de la charte de l'Arche.

    Philippe Oswald

    L'Arche révèle que Jean Vanier a commis des abus >>> Voir sur : KTO

  • Liège: ouverture du carême 2020 à l'église du Saint-Sacrement

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    EGLISE DU SAINT-SACREMENT

    Bd d’Avroy, 132 à Liège

    MERCREDI 26 FÉVRIER 2020 À 18 HEURES

    MESSE ET IMPOSITION DES CENDRES

    Mercredi-des-cendres.jpg

    par l’abbé Claude Germeau

    Possibilité de se confesser

    Chants grégoriens et Motets traditionnels

    à l'orgue: Sr Marie-Elie o.carm.

    Repons « Emendemus » de la procession des cendres

    Kyriale XVIII

    Propre grégorien de la messe « Misereris »

    Hymne du carême « Attende Domine »

    Voir ici : Liège: ouverture du carême 2020 à l'église du Saint-Sacrement 

    JPSC

  • L'ouverture des archives du pontificat de Pie XII

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    De sur zenit.org :

    Archives du pontificat de Pie XII : journée d’étude à l’Augustinianum

    Interview du préfet des Archives apostoliques du Vatican

    À quelques jours de l’ouverture des archives du pontificat du pape Pie XII (le 2 mars 2020), les Archives apostoliques du Vatican organisent, ce 21 février, une journée d’étude à l’Institut patristique Augustinianum.

    Dans une interview à Vatican News, Mgr Sergio Pagano, préfet des Archives, explique le but de l’événement : « servir les chercheurs en leur offrant un aperçu des nouveaux fonds et des nouvelles possibilités de recherche, des outils préparés, pour que chacun se mette en route, fasse ses recherches, tire ses conclusions, bien sûr, dans une liberté de recherche maximale. »

    Mgr Pagano explique aussi le déroulement de l’événement : « À cette occasion, les archivistes des Archives du Vatican, mais aussi les archivistes d’autres archives du Saint-Siège, présenteront leur travail de préparation de documents et la possibilité que ces documents offrent concernant de nouvelles recherches ». Plus de 200 personnes, dont les historiens et les chercheurs ainsi qu’un « grand groupe d’universitaires juifs », se sont inscrits pour cette journée.

    La décision d’ouvrir la documentation relative au pontificat de Pie XII à la consultation des chercheurs a été prise par le pape François en mars dernier. En recevant le personnel des Archives secrètes du Vatican – aujourd’hui les Archives apostoliques – le pape a expliqué qu’il avait fait ce choix avec « l’âme sereine et confiante», dans la certitude que la recherche historique pourra évaluer les « moments d’exaltation de ce pape » ainsi que des « moments de graves difficultés, de décisions tourmentées, de prudence humaine et chrétienne ».

    « La question dramatique de la Shoah »

    Nombreux sont les chercheurs qui attendent l’ouverture des archives de Pie XII: « L’attente est compréhensible, affirme Mgr Pagano, car le pontificat du pape Pacelli est très important et crucial. Il se situe à un moment de l’histoire humaine malheureusement dévasté et ensanglanté par le dernier conflit mondial, mais aussi par tout ce qui s’est passé dans ce conflit et immédiatement après sa conclusion. Évidemment, la question dramatique de la Shoah vient immédiatement à l’esprit et les Juifs attendent donc de nombreuses révélations de cette ouverture. »

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  • La face cachée de Jean Vanier : des révélations attristantes

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    De Sophie Lebrun sur le site de l'hebdomadaire La Vie :

    Révélations sur la face cachée de Jean Vanier

    Lire la suite sur le site de La Vie

  • La première interview d'Asia Bibi depuis sa libération

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    © DR

    Asia Bibi: sa première interview depuis sa libération

    Source de l'article: http://www.evangeliques.info.

    C’est la première fois qu’Asia Bibi donne une interview depuis sa libération. Accusée de blasphème le 14 juin 2009, condamnée à mort, puis finalement acquittée le 19 janvier 2019 après 10 ans de détention, Asia Bibi vit dans un lieu gardé secret au Canada. Elle a écrit un livre «Enfin Libre» paru en début d’année, et se confie pour la première fois à La Vie dans une interview où elle revient sur sa vie et le contexte de sa condamnation.

    «J’avais une vie simple mais bien remplie. Je travaillais comme ouvrière agricole et je récoltais notamment les fruits et les légumes dans les champs alentour. Le soir, je rentrais m’occuper de ma famille. Tout n’était pas facile, mais j’étais heureuse», évoque-t-elle. Le village, majoritairement musulman, n’aime pas les chrétiens. Asia Bibi raconte les tracas quotidiens qui égrainaient son existence jusqu’au jour où, sans raison, elle est accusée de blasphème par des voisines. «Je ne sais pas exactement pourquoi cette voisine, Mafia, et sa sœur m’ont accusée de blasphème, mais ce que je sais, c’est qu’elles ne m’aimaient pas, et qu’il était facile pour elles de m’accuser parce que j’étais chrétienne. Et ensuite, personne dans le village ne m’a défendue…»

    Au moment du verdict, c’est l’incompréhension qui prédomine et un sentiment terrible d’injustice, puis dans la solitude de sa cellule, une grande tristesse et l’inquiétude pour sa famille qu’elle sait menacée.

    «Le troisième jour après ma condamnation, alors que je priais, un oiseau est venu se poser sur le rebord de la fenêtre et m’a regardée, raconte-t-elle. Je lui ai demandé : "Viens-tu de la part de Dieu ?" Et il est parti. Mais ensuite, il est revenu chaque jour pendant trois ans. J’avais l’impression qu’il me parlait. C’était pour moi le symbole de l’espoir. J’ai beaucoup prié pendant toute ma détention. Seule dans ma cellule, j’imaginais Jésus et je lui parlais. Je lui demandais de me libérer. Ce lien m’a donné de la force et de l’espérance. J’ai toujours cru que la justice allait triompher et que j’allais être libérée.»

    Une femme musulmane et une gardienne chrétienne l’aident à surmonter cette longue épreuve. Elle apprend avec un peu de retard, que des chrétiens intercèdent en sa faveur et que Benoît XVI demande sa libération. Touchée par ses marques de soutien, Asia Bibi n’en oublie pas pour autant les nombreux chrétiens condamnés pour leur foi.

    «Je suis consciente que mon histoire a fait de moi un symbole dans le monde entier. Malheureusement, il y a beaucoup d’autres personnes qui ont été accusées de blasphème et qui sont encore en prison aujourd’hui. Je veux porter leur voix et les défendre, comme d’autres m’ont défendue, afin qu’elles soient libérées. J’incite les personnes qui m’ont soutenue dans le monde entier à ne pas les abandonner.»

    A l’heure qu’il est, Asia Bibi a pardonné à ceux qui lui ont fait du mal et tente de recouvrer la santé avant d’envisager une nouvelle étape de sa vie.

    La rédaction d'Evangeliques.info/ La Vie (communiqué de presse) - 19 février 2020