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Actualité - Page 945

  • Retour sur la Marche de la Vie à Rome où Stéphane Mercier fut très applaudi

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    Lu ICI :

    Italie : le droit à lavie, don de Dieu, affirmé dans les rues de Rome

    Lorsque la pluie d’orage cessa pour laisser place au soleil, les organisateurs de la 7ème Marcia per la Vita, remerciant la Providence qui ne manque jamais de nous assister, comprirent que cette marche serait un grand succès. A trois heures et demi, le cortège s’ébranla, quittant la piazza della Repubblica. En tête, la grande banderole et le train joyeux des enfants et mamans, qui expriment si bien la force et l’espérance de la culture de la vie.

    La 7ème édition de la Marcia per la Vita est l’une des plus nombreuses de ces dernières années. Combien y a-t-il de participants ? Certainement des dizaines de milliers. Virginia Coda Nunziante, présidente du Comité Marcia per la Vita, ne regarde pas tant les chiffres. « La discussion sur le nombre de participants – affirme-t-elle – n’a qu’une importance relative. Le succès de la Marche tient surtout à la force de son message ». Et cette force est exprimée par le cortège où affluent des personnes de tous horizons, groupes et associations variés, mais tous unis dans cet amour commun de la vie et de la famille. « Les nombreuses âmes du peuple pro-life colorent le long cortège » écrit Luca Liverani dans l’Avvenire du 21 mai.

    La marche italienne est particulièrement marquée par cette polyphonie de voix et de couleurs. Familles et associations pro-life provenant de toute l’Italie et du monde entier, forment une extraordinaire chorégraphie où ballons colorés, pancartes, drapeaux, musiques et slogans se mêlent aux chapelets et aux hymnes religieux. Les prêtres y sont très nombreux : les bénédictins de l’abbaye de Nursie sous la conduite du père Cassian Folsom, les religieux et religieuses du Verbo Incarnato, les jeunes frères Franciscains de l’Immaculée, les pères Somaschi, la Fraternité Saint Pie X, les Légionnaires du Christ, l’Institut du Bon Pasteur, les séminaristes du North American College et ceux de l’Institut du Christ-Roi de Gricigliano, mais surtout deux incontournables points de référence : le cardinal Raymond Leo Burke, patron de l’Ordre Souverain Militaire de Malte, et Mgr Athanasius Schneider, évêque auxiliaire de Maria Santissima d’Astana, auxquels s’est joint l’archevêque Carlo Maria Viganò, ex-Nonce du Saint-Siège aux Etats-Unis.

    Le cardinal Carlo Caffarra et l’archevêque Luigi Negri, dans l’impossibilité de venir, ont envoyé de longs messages qui sont venus s’ajouter à ceux de tant d’autres évêques et cardinaux. Le pape François a envoyé sa bénédiction et fait savoir, par l’intermédiaire du secrétaire d’Etat, le cardinal Pietro Parolin : «qu’il était heureux de faire parvenir aux participants son salut et son souhait que l’évènement puisse favoriser l’adhésion aux valeurs de la vie humaine et l’accueil de cet incommensurable don divin dans toute son incroyable richesse».

    La veille de la marche, comme tous les ans, s’est tenue une adoration Eucharistique, cette année à la basilique de Sant’Andrea delle Fratte, le sanctuaire marial de Rome où la Vierge Marie est apparue en 1842 au juif Ratisbonne, le convertissant miraculeusement. La cérémonie était présidée par le cardinal Burke, en présence des cardinaux Walter Brandmüller et George Pell, de l’archevêque Carlo Maria Viganò et de Mgr Athanasius Schneider. Au premier rang se tenaient les ambassadeurs de Hongrie, Pologne et Corée du Sud et, dans la foule, les représentants de toutes les organisations internationales venus pour le Rome Life Forum (dont Jeanne Smits a publié les nouvelles sur son blog : http://leblogdejeannesmits.blogspot.it/2017/05/rome-life-forum-burke-caffarra-fatima-consecration-russie-coeur-marie.html).

    Le caractère catholique de la marche est évident. Mais à Rome, cœur de l’Eglise, se manifeste également son universalité par l’aspect international de l’évènement : plus de 100 leaders pro-life étrangers, de plus de 20 pays différents, et représentant tous les continents : Autriche, Nouvelle-Zélande, Brésil, Caraïbes, Vénézuela, Argentine, Canada, Etats-Unis, Nigéria, Afrique du Sud, Philippines, mais encore Allemagne, Pologne, France, Grande-Bretagne, Espagne, Irlande, République Tchèque, Lituanie, Roumanie, Slovaquie.

    Le cortège passe non loin du Colisée, longe les Forums impériaux et arrive à 17h00 sur la piazza Madonna di Loreto, juste derrière la piazza Venezia, où a été monté un grand podium, avec un écran-géant. L’avocat Claudio Vitelli, du Comité de la Marcia per la Vita, présente alors les témoignages, introduits par un choeur d’une paroisse de Naples qui chante un hymne à la Vierge pour la défense de la vie, sous la direction du curé, Francesco Cirino, qui œuvre activement auprès des femmes voulant avorter : chaque année, ce sont plusieurs dizaines d’enfants qui doivent la vie à son apostolat.

    Quelques jeunes femmes racontent leur histoire émouvante: Katy, qui devait être avortée, a lutté pour vivre et s’occupe aujourd’hui des jeunes femmes en difficulté, avec la Communauté Papa Giovanni XXIII, et Monica qui, après un premier avortement, s’est refusé à tuer son second enfant et qui, depuis quelques années, s’est convertie à la religion catholique, parvenant à guérir cette profonde blessure. Puis intervient, avec sa mère, Roberto Panella, qui plongé dans le coma à la suite d’un accident, s’est réveillé, alors que les médecins le donnaient pour mort, et est aujourd’hui un militant convaincu contre l’euthanasie. L’entrepreneur Roberto Brazzale parle de son expérience auprès de ses salariés : il donne une prime aux femmes qui attendent un enfant.

    Très applaudi, le jeune professeur belge, Stéphane Mercier, enseignant à l’Université catholique de Louvain, suspendu de ses fonctions (il est aujourd’hui dans l’attente de la réponse définitive, sans doute le licenciement) pour avoir soutenu dans un cours que l’avortement est un homicide. « De toute façon – affirme-t-il avec courage et détermination – au jour du jugement, je ne serai pas jugé par les autorités académiques de Louvain » puis il demande le soutien des prières afin de ne « pas fuir, de peur, devant les loups ».

    Le dernier témoignage est celui de Gianna Jessen, dont l’histoire est désormais mondialement connue. Tandis qu’elle s’exprime sur le podium, deux personnes la soutiennent pour l’aider à tenir debout. Gianna ne peut marcher seule, parce que sa mère a tenté de l’avorter par injection saline, un poison qui brûle et étouffe l’enfant. Après 18 heures d’exposition à la solution qui aurait due la tuer, Gianna est inexplicablement née, échappant à la mort contre tout pronostic. Le traumatisme lui provoqua une paralysie cérébrale. Elle le dit clairement : elle est convaincue qu’elle doit sa vie à une intervention miraculeuse de Jésus-Christ et s’exclame au milieu des applaudissements : « La question que je pose aux féministes : si vous défendez les droits des femmes, où étaient mes droits ce matin-là ? ».

    Enfin, Virginia Coda Nunziante conclut la journée par le texte que nous reportons dans l’article suivant.

    La marche a reçu également quelques soutiens politiques : la présidente de Fratelli d’Italia, Giorgia Meloni, a déclaré : « Pour nous, la défense de la vie et le soutien de la famille et de la natalité sont une priorité, et samedi nous descendrons dans la rue pour le rappeler ». Le secréataire de la Lega Nord Matteo Salvini, a affirmé de son côté : « Je suis aujourd’hui en pensée avec la Marcia per la Vita à Rome, et non à Milan pour la Marche des envahisseurs» (marche des migrants).

    Les agences Ansa, SIR et Aska ont suivi la Marche par leurs communiqués et plusieurs chaînes de télévision et radios en ont parlé : Canale 5, Rai 3, Rai News 24, TV 2000, Radio radicale qui a retransmis tous les témoignages sur le podium, mais aussi, outre les nombreux blogs et sites, les agences internationales National Catholic Register, Aleteia, Catholic Thing et LifeSiteNews et les quotidiens italiens Avvenire, Libero, Il Giornale, La Croce, La Repubblica, La Verità et le quotidien Il Tempo de Rome, qui a consacré au sujet la une et un dossier de plusieurs pages.

    Le prochain rendez-vous est déjà fixé, le 19 mai 2018, quarantième anniversaire de la désastreuse légalisation de l’avortement en Italie. (Veronica Rasponi)

  • Peggy et Kelly se sont mariées, avec la bénédiction du prêtre

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    Lu sur Het Nieuwsblad, 29 mai, p. 13 :

    Peggy et Kelly se sont mariées, avec la bénédiction du prêtre (comme couple de lesbiennes, elles ne peuvent pas à proprement parler se marier à l'église). Mais elles se considèrent unies jusqu'à la mort et elles ont la foi. Donc, le prêtre Maarten Pijnacker de Berlare près de Dendermonde a aidé Peggy Baeyens (46) et Kelly Bockstale (35) à trouver une échappatoire. Les femmes amoureuses se sont donc échangé leur consentement dans son église. Devant l'autel, avec des anneaux et un baiser. « Cela a pu se faire parce que c'était une action de grâce, pas un vrai mariage à l'église. » explique Pijnacker. « C'est une action de grâce. Le couple remercie Dieu parce qu'elles se sont trouvées, et lui demande sa bénédiction. Qu'est-ce que vous pouvez avoir contre cela? » ... Il y a déjà quelques prêtres en Flandre qui ont laisser s'organiser une 'célébration de l'amitié' dans leur paroisse. « Combien de fois est-ce arrivé, je ne sais pas exactement », dit Rik Beckers (69), coordinateur de l'association spirituelle holebi "Holebipastores" et lui-même prêtre ouvertement gay. « Il n'y a pas de chiffres précis publiés à ce sujet. Mais il existe par exemple la brochure « Puis-je vous promettre un jardin de roses », spécialement conçue pour les personnes qui veulent consacrer leur amour. En général, ce type de célébrations s'organise en privé, mais cela n'implique pas pour moi que ce soit la meilleure preuve que les homosexuels soient d'une quelconque manière en contradiction avec la foi.»

  • Fabriquer un bébé pour un autre, c’est se hasarder à générer chez ce petit de la souffrance et de la pathologie relationnelle

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    Une opinion d'Anne Schaub, psychothérapeute, publiée sur le site de LaLibre.be :
     
    L’enfant, le grand oublié

    Je veux dénoncer les écorchures imposées à l’enfant dans la gestation pour autrui. Fabriquer un bébé pour un autre, c’est se hasarder à générer chez ce petit de la souffrance et de la pathologie relationnelle.

    Dans le débat sur les mères porteuses, je suis frappée qu’un intervenant est systématiquement oublié : l’enfant. Dans la gestation pour autrui (GPA), il s’agit apparemment d’une simple affaire de désir d’enfant, de générosité, de solidarité entre couples et entre femmes… et aussi d’argent. Que dire, que penser du développement in utero du petit être humain embryon dans le ventre d’une mère porteuse ? Que ressent ce petit enfant qui est remis/vendu à la naissance aux parents d’intention qui ont soit fourni eux-mêmes les gamètes, soit ont fait appel à un ou des donneurs externes ? Sur base des acquis en sciences humaines et en neurosciences, que peut-on présumer comme effets durables sur l’enfant ainsi projeté dans la vie ?

    Le terreau de base

    Il me semble essentiel de considérer les enjeux majeurs que représentent pour l’enfant à naître les circonstances de conception, de gestation et de naissance. De nombreuses démonstrations issues des neurosciences mettent en lumière l’importance biopsychologique et cognitive de cette période prénatale pour l’enfant. Ces étapes de vie représentent le terreau de base dans lequel seront ensemencées les premières expériences sensorielles, relationnelles et émotionnelles inconscientes, à connotation soit d’unité, de tendresse, de joie et de sérénité, soit de distance ou de confusion affective; voire, de stress extrême entre autres, lié à l’angoisse de séparation.

    Faciliter ou organiser une maternité/parentalité éclatée de la conception à la naissance charge l’enfant d’un bagage psycho-affectif empreint de ruptures et le marque d’une filiation brouillée.

    Hormis les circonstances de conception d’un enfant, déjà influentes sur son devenir, si celui-ci est séparé de sa mère de naissance même durant quelques heures, il est touché en plein cœur dans son besoin de continuité, de stabilité et de sécurité de base. Comme cela s’est produit pour Amélie, 6 ans. Son petit cœur restait écorché et à vif suite à une césarienne et une séparation de naissance de quelques heures. C’est comme si ses grosses colères répétitives à chaque contrariété cachaient un cri tragique répétitif : "Maman, pourquoi m’as-tu abandonnée ? J’ai encore souvent si peur ! Sans toi, je crois mourir !" (1) En effet, toute situation qui impose au nouveau-né, même involontairement, la séparation avec la mère qui l’a porté neuf mois, entraîne chez lui selon le contexte et à des degrés divers, une blessure d’abandon qui peut aller jusqu’à une angoisse de mort. Le bébé il est vrai, se "sent" exister à partir de la présence en qualité et en quantité de sa mère, qu’il connaît de tous ses sens déjà depuis plusieurs mois et à laquelle il s’est attaché !

    Le réflexe de l’attachement

    Si une femme, une mère, quelle qu’en soit la raison, peut décider de ne pas s’attacher au bébé qu’elle attend, l’enfant lui, ne le peut pas. Le processus qui crée ce lien d’attachement du bébé vers la mère, relève d’un "réflexe" programmé de survie. Il s’agit bien d’un mécanisme biophysiologique et psychologique, incontournable et incontestable. Aucun contrat entre des parents d’intention et une mère porteuse, aucune pensée d’adulte qui désire de tout son cœur l’enfant attendu à distance, n’a le pouvoir de diminuer ou d’effacer cette expérience humaine d’attachement gestationnel qui se tisse tout en finesse et en subtilité chez le fœtus, et s’avère fondamentale pour son devenir. Qui, un jour ou l’autre, ne revient pas à ces fondements-là, pour mieux se comprendre ?

    Le procédé procréatif propre à la GPA, expose de facto le jeune enfant à une dissociation entre la dimension génétique, corporelle et éducative. Pour la plupart des psychologues et pédopsychiatres, il s’agit bien d’un contexte d’origine susceptible d’entraîner chez celui-ci un bouleversement sensoriel et intrapsychique, au risque d’altérer la fondation de son identité.

    Des chercheurs ont filmé des nouveau-nés et ont observé par exemple que le nourrisson ensommeillé s’agite lorsqu’on place tout près de son visage un coton imprégné de l’odeur d’une femme qui lui est étrangère et par contre, s’apaise et se rendort rapidement quand il reconnaît l’odeur de sa maman (1). Ces tout-petits attestent de leur compétence à discriminer qui est leur mère (odeur, voix, toucher, intuition profonde) et qui ne l’est pas. Nul ne peut les tromper et toute expérience de rupture maternelle aussi précoce qu’une séparation de naissance, porte atteinte à leur sentiment de sécurité de base et à leur intégrité existentielle.

    La rupture volontaire

    Autre sujet à discussion, quant au rapprochement à faire ou non avec l’adoption (1). L’histoire de Julio, 48 ans, est à ce titre éloquente : il doit fréquemment composer avec les grosses colères de son fils de 12 ans. Il se souvient des siennes au même âge et de son opposition permanente à ses parents d’adoption sur qui il rejetait systématiquement la cause du moindre mal-être. Aujourd’hui il se sent apaisé et partage une belle complicité avec eux. Un travail psychologique lui a permis de mieux conscientiser combien à l’époque il rejetait à tort, sur ses parents d’adoption, sa révolte de fond liée à une permanente angoisse de séparation. Il a petit à petit conscientisé que ceux-ci, qui n’y étaient pour rien, avaient au contraire cherché par l’adoption à l’entourer de ce qu’il avait perdu par les aléas de la vie.

    Ainsi, la blessure la plus profonde que l’enfant issu de GPA aura sans doute à résoudre et qui n’existe pas chez l’enfant adopté, c’est de réaliser que ce sont ses parents qui ont eux-mêmes créé la situation de rupture avec la mère de naissance. Ce conflit intrapsychique est susceptible de sourdre en lui toute une vie, avec des questionnements identitaires et existentiels. Dans le débat autour de la GPA, il est essentiel de remettre le petit enfant au cœur du débat. Tout nouveau-né n’est-il pas un "petit sans voix" ? Sortons l’enfant de l’ombre, en vue de dénoncer les écorchures potentielles de base qui lui sont imposées dans la GPA ! Car "fabriquer" un enfant pour autrui, c’est se hasarder à générer de la souffrance et de la pathologie relationnelle chez l’enfant concerné.

    (1) Extrait du livre "Un cri secret d’enfant… Attachement mère-enfant, mémoires précoces, séparation, abandon", Ed. Les acteurs du savoir, Anne Schaub (Préface du professeur Marcel Frydman).

     
  • 15 millions d'euros pour le dépistage prénatal non invasif de la trisomie 21

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    Empêcher les enfants trisomiques de venir au monde, une priorité du gouvernement belge :

    LA BELGIQUE DÉBLOQUE 15 MILLIONS D’EUROS POUR LE DÉPISTAGE PRÉNATAL NON INVASIF DE LA TRISOMIE 21

      

    La Belgique remboursera presque intégralement le dépistage prénatal non invasif de la trisomie 21 (DPNI) à partir du 1er juillet. Les femmes enceintes devront compléter à hauteur de 8,68€ maximum, alors que le test coûte 290€ depuis décembre dernier (cf. Belgique : le prix du DPNI revu à la baisse). La ministre de la santé publique Maggie de Block a prévu un budget de 15 millions d’euros pour cette mesure, « qui rendra possible le remboursement de 100 000 tests par an ».  La mesure doit encore être confirmée par le Comité de l’assurance soins de santé ce lundi.

    Note Gènéthique :

  • Un site consacré au centième anniversaire des apparitions de Fatima

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    http://www.enfantsdefatima.org/

  • La France à l'heure du grand "Chamboule tout"

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    De Patrice Buffotot sur le site de France Catholique :

    Le « Chamboule tout » politique français : Une manipulation « machiavélique » ?

    En quelques mois, nous assistons à une « recomposition du paysage politique français », véritable bain de jouvence aux dires des médias, qui devrait résoudre tous les problèmes du pays. Cette « recomposition » est en réalité comme l’explique Jacques Rollet, plus une « décomposition » [1] du milieu politique dont la conséquence sera de désorienter un peu plus les électeurs.

    Une vaste opération de décomposition

    En effet, cette vaste opération de décomposition où des politiques de droite comme de gauche trahissent respectivement leur famille politique et surtout leurs électeurs, provoque une perte des repères des électeurs qui sont ainsi plus facilement manipulables. Il est évident que les médias apportent un soutien actif à cette décomposition. Elles arrivent à présenter le « Chamboule tout » pour les législatives de juin 2017 comme une « recomposition », c’est-à-dire comme une évolution positive, afin d’inciter l’électeur perdu, à voter pour cette nouvelle formation centriste en cours d’élaboration qui va de la gauche à la droite, cassant toutes les filiations idéologiques avec les anciennes forces politiques quelles soient socialistes, démocrates-chrétiennes, gaullistes et conservatrices. Le ralliement ne repose plus que sur l’opportunisme. Si cette formation obtient la majorité, il y aura la constitution d’un « grand centre » et l’opposition sera constituée de deux partis extrémistes, à l’extrême gauche et à l’extrême droite qui serviront de partis repoussoirs. Cette configuration politique est dangereuse à plus d’un titre pour l’avenir du pays.

    En effet le clivage gauche/droite, qui a structuré la vie politique française depuis plus d’un siècle, est présenté comme obsolète. On nous explique en effet que de nouveaux clivages, comme ceux de nomades/ sédentaires, de mondial/local, de pro-européens (ouverture) et souverainistes (fermeture) sont plus opérationnels et pertinents. L’intérêt de cette démarche est de briser les repères des électeurs, de brouiller les pistes et ainsi de les déboussoler au point, comme l’exprime bien l’expression populaire, de ne plus « savoir à quels saints se vouer ».

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  • Le Ramadan : un "carême musulman" ?

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    Le Ramadan a commencé le 26 mai et s'achèvera le 24 juin. Mais de quoi s'agit-il vraiment ?

    D'Annie Laurent ("Petites feuilles vertes" n°9) :

    Le Carême et le Ramadan :

    L’homme étant âme et corps, l’âme a besoin des actes et des attitudes du corps pour s’engager. Cette réalité se vérifie notamment dans le sens à donner au jeûne que pratiquent chrétiens et musulmans. De profondes différences existent pourtant à ce sujet entre le Carême et le Ramadan, aussi bien quant à la forme des observances religieuses qui y sont requises que quant à la signification spirituelle de ces périodes.

    Dans l’Islam, le culte comporte cinq prescriptions que l’on appelle « piliers » : la profession de foi (chahâda), la prière rituelle (salât), l’aumône légale (zakat), le jeûne du Ramadan (sawm) et le pèlerinage à La Mecque (hajj).

    Le sens du mot « Ramadan »

    « Ramadan », mot dont l’étymologie évoque la chaleur brûlante, est le nom d’un mois sacré, le neuvième de l’année lunaire musulmane, durant lequel « le Coran fut descendu, comme guidance pour les hommes » (Coran 2, 185).

    Un jeûne obligatoire

    Pour le Coran, la prescription du jeûne durant le mois de Ramadan émane de Dieu Lui-même qui énonce aussi deux cas d’exemption, les voyageurs et les malades, quitte à eux de rattraper les jours perdus (2, 183-185). La tradition a étendu ces dispenses aux femmes enceintes (astreintes elles aussi au « rattrapage ») et aux enfants jusqu’à leur puberté.

    Les règles du jeûne

    Le Dieu du Coran précise les modalités de ce jeûne : « Mangez et buvez jusqu’à ce que se distingue pour vous le fil blanc du fil noir, à l’aube. Ensuite, faites jeûne complet jusqu’à la nuit » (Coran 2, 187). Il s’agit, du lever au coucher du soleil, de s’abstenir de toute consommation de nourriture et de boisson, y compris de la moindre goutte d’eau, de tabac et de relations sexuelles, sous peine de « rupture illicite du jeûne ». Même le fait d’avaler la salive est interdit. Dans certains pays musulmans, pendant le Ramadan, les dentistes ne travaillent que la nuit, afin d’éviter ce risque à leurs patients. Les cafés et restaurants sont fermés pendant la journée.

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  • Egypte : les 29 Coptes ont été exécutés un à un après avoir refusé de renier leur foi

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    Lu sur le site de la RTBF :

    Les coptes égyptiens exécutés d'une balle dans la tête après avoir refusé de "renier leur foi"

    Les hommes masqués ont ordonné aux chrétiens se rendant dans un monastère de descendre de l'autocar et d'abjurer leur foi, ont raconté les rescapés de l'attaque perpétrée vendredi en Egypte.

    Abattus d'une balle dans la tête un à un

    "Ils leur ont demandé de renier leur foi chrétienne, un à un, mais tous ont refusé", lâche dans un souffle père Rashed. Les hommes armés les ont alors froidement abattus, en leur tirant dans la tête.

    Au total, 29 personnes, dont de nombreux enfants, ont été tuées dans cette attaque que le groupe jihadiste Etat islamique (EI) a revendiquée.

    Plus de 24 heures plus tard, l'émotion est palpable samedi dans la cathédrale de Mar Morcos (Saint Marc) de la petite ville de Bani Mazar, dans la province centrale de Minya.

    Durant la messe, certains fidèles ne peuvent retenir leurs larmes. N'ayant pas la force de se tenir debout, un jeune homme est soutenu par ses proches.

    Toutes de noir vêtues, les cheveux couverts par un léger voile noué derrière la nuque, les femmes arrivent pour une cérémonie de condoléances organisée par l'église. Leurs pleurs et leurs cris déchirent le silence qui règne dans la cour.

    Après avoir rencontré des blessés la veille, Père Rashed raconte comment le voyage vers un monastère situé à plus de 200 km au sud du Caire a brutalement viré au drame.

    Ils semblerait qu'on les ait agenouillés. La plupart ont reçu une balle à l'arrière du crâne, dans la bouche ou à la gorge.

    Dans le convoi de plusieurs véhicules, dont un bus, avaient pris place des ouvriers engagés pour des travaux, mais aussi des fidèles désireux d'y passer la journée, comme cela se fait beaucoup chez les coptes, qui représentent environ 10% des quelque 92 millions d'Egyptiens.

    "Avant d'être tués, la plupart des hommes ont été sortis de leur voiture, d'autres sont restés à bord de leur véhicule", indique le père Hedra. "Ils semblerait qu'on les ait agenouillés. La plupart ont reçu une balle à l'arrière du crâne, dans la bouche ou à la gorge".

    "Ils ont fait descendre les hommes du bus, ont pris leur carte d'identité et l'or qu'ils avaient sur eux, leur alliance ou leurs bagues", raconte aussi Maher Tawfik, venu du Caire soutenir sa famille. Sa nièce a survécu à l'attaque, mais ni le mari ni la petite fille d'un an et demi de cette dernière.

    Puis "ils leur ont demandé de prononcer la profession de foi musulmane", ajoute M. Tawfik. Avant d'exécuter ceux qui refusaient. Il précise que les assaillants "ont pris les bijoux en or et​ l'argent des femmes" alors que "les enfants se cachaient sous les sièges".

    Ce n'est pas une surprise, juste de la douleur.

    Depuis plusieurs mois déjà​, l'Egypte est endeuillée par les attentats perpétrés par les jihadiste de l'EI contre la communauté orthodoxe. Début avril, des attentats suicide contre deux églises coptes avaient déjà fait 45 morts au nord du Caire.

    Et alors que le groupe extrémiste s'est engagé à multiplier les attentats contre les coptes, les chrétiens de Minya s'inquiètent: dans cette province conservatrice, où cette minorité est particulièrement bien implantée, les tensions sont vives entre musulmans et coptes.

    En 2013, après l'éviction par l'armée du président islamiste Mohamed Morsi, plusieurs églises de la province avaient été incendiées par des manifestants accusant les chrétiens de soutenir les militaires.

    "Ce n'est pas nouveau pour nous d'être visés par le terrorisme. On paye le prix de notre soutien à l'armée et à l'Etat", lâche Mina al-Masri, rentré spécialement dans sa ville natale pour les funérailles des parents d'un ami, tués dans l'attaque. "Je m'attends à un bain de sang pour les chrétiens", ajoute-t-il.

    "Ce n'est pas une surprise, juste de la douleur", déplore Mina Saïd, un jeune père de 35 ans venu assister à la messe avec sa femme et ses deux enfants.

    Hanan Fouad a perdu ses voisins, une famille de six personnes de trois générations. Vêtue d'une longue jellaba noire, les cheveux couverts par un voile transparent noir, elle laisse éclater sa colère dans la cour de la cathédrale.

    "Ça va se reproduire. Pas un mois ne passe sans qu'ils ne tuent des chrétiens", tonne cette quadragénaire, ses mains crispées sur son portable et un paquet de mouchoir. "Pourquoi les chrétiens? Parce qu'ils disent qu'on est une minorité, des infidèles".

  • La nouvelle formule du « Notre Père » entre en vigueur pour les Belges francophones à la Pentecôte, ce dimanche 4 juin prochain

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    Dans notre enfance pré-conciliaire on priait : « ne nous laissez pas succomber à la tentation » . Après Vatican II, pour faire plaisir entre autres aux protestants, on introduisit, en 1966, un contresens théologique en traduisant le grec de référence « καὶ μὴ εἰσενέγκῃς ἡμᾶς εἰς πειρασμόν » par « ne nous soumets pas à la tentation » (il eût été possible de dire encore : "ne nous soumets pas à l’épreuve", le substantif peirasmos ayant aussi ce sens).

    Plus de cinquante ans après « le » concile, l’épiscopat belge fait enfin prévaloir la raison et la science linguistique sur un œcuménisme mal placé.  Vous direz désormais, comme nous l’avons appris du Sauveur : « ne nous laisse pas entrer en tentation » et, pour vous le faire savoir, le Curé-Doyen de la Ville de Liège vient de faire diffuser cette nouvelle version dans toutes les églises de la Cité Ardente, au verso d’une illustration représentant Jésus en prière.

    Monseigneur Léonard nous avait déjà expliqué, voici près de vingt ans, pourquoi la version de 1966 était insatisfaisante. Il n’est jamais trop tard pour le reconnaître :

    "Sur la question, dans son livre « Que Ton Règne vienne », (Editions de l’Emmanuel, 1998) Monseigneur Léonard, conserve le sens de « tentation » mais explique, un peu longuement, que la formule grammaticale grecque provient d’un hébraïsme mal traduit : «  il s’agit, écrit-il, de bien comprendre l’usage de la négation devant un verbe dont le substantif hébreu est conjugué à la forme causative, celle qui permet de passer de l’idée de « dormir », par exemple, à celle de « faire dormir ». En français, nous avons besoin de deux mots pour le dire. En hébreu, il suffit d’utiliser la forme causative ou factitive du verbe. C’est elle qui permet, dans notre texte, de passer de l’idée de « entrer dans la tentation » à celle de « faire entrer dans la tentation ». Que se passe-t-il si l’on met une négation devant la forme causative de la sixième demande ? Faut-il comprendre « ne nous fait pas entrer dans la tentation » ou bien « fais que nous n’entrions pas dans la tentation » ? Tel est exactement le problème. Pour un Sémite, la réponse est évidente d’après le contexte. La demande signifie : « Fais que nous n’entrions pas dans la tentation ». Exactement comme pour nous en français, si je dis : « je n’écris pas ce livre pour m’amuser », chacun comprend que j’écris effectivement ce livre (la preuve !), en dépit de la négation qui semble affecter  le verbe, mais que ce n’est pas pour m’amuser. Malgré les apparences, la négation ne porte pas sur « écrire », mais sur « pour » . Mais, dans son incommensurable bêtise, un ordinateur aurait pu comprendre que, pour pouvoir m’amuser, je n’écrivais pas ce livre… Qu’a fait ici le premier traducteur grec du « Notre Père » sémitique ? Le grec n’ayant pas de forme causative et ne connaissant pas davantage la tournure française « faire entrer », il a pris un autre verbe qu’ « entrer » , un verbe exprimant d’un seul mot, comme en hébreu, l’idée de « faire entrer », à savoir le verbe grec « introduire » et il a mis une négation devant ! Pour les lecteurs grecs connaissant encore les tournures sémitiques, l’interprétation correcte allait de soi. Mais, par la suite, l’expression allait forcément être mal comprise et prêter à scandale. Le problème est résolu si, instruit de ces petites ambigüités linguistiques, on traduit : « Fais que nous n’entrions pas dans la tentation » ou « garde-nous de consentir à la tentation ». De ce point de vue, l’ancienne traduction française du « Notre Père » était moins heurtante que l’actuelle (sans être parfaite), puisqu’elle nous faisait dire : « Et ne nous laissez pas succomber à la tentation ». La même  difficulté existant dans de nombreuses langues européennes, plusieurs conférences épiscopales ont entrepris de modifier la traduction du « Notre Père » en tenant compte du problème posé par la version actuelle. Espérons que les conférences épiscopales francophones feront un jour de même.

    Si nous traduisons correctement la sixième demande (« Garde nous de consentir à la tentation » !) alors tout s’éclaire. Dans la cinquième demande, nous avons prié le Père de nous remettre nos dettes passées. Dans la septième, nous allons lui demander de nous protéger, à l’avenir, du Tentateur. Dans la sixième, nous lui demandons logiquement, pour le présent, de nous préserver du péché en nous gardant de succomber à la tentation. »

    JPSC

  • Un documentaire sur les moines de Fontgombault fait parler de lui dans le monde entier

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    Vue sur le site de « Famille Chrétienne », cette bande de lancement d'un nouveau documentaire sur l’abbaye bénédictine de Fontgombault: un documentaire qui remporte un succès extraordinaire et international. Plus d’1,5 millions d’internautes ont visionné le teaser de Fons Amoris, qui montre les 60 moines de cette abbaye rattachée à la congrégation de Solesmes vivant, travaillant et priant dans le silence, comme il y a des siècles :

    JPSC

  • Les évêques de Belgique commentent à leur tour l’exhortation pontificale « Amoris Laetitia »

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    Dans une Lettre pastorale (à lire intégralement ici )  adressée, hier 24 mai, «  aux prêtres, diacres et animateurs pastoraux » , les évêques de Belgique commentent à leur tour l’exhortation apostolique « Amoris Laetitia » publiée  par le pape François le 19 mars 2016.

    Du commentaire des évêques, nous extrayons ce passage consacré au point le plus « sensible » de l’exhortation pontificale :

    « [...] Nous voulons ici répondre plus longuement à une question particulière, plus précisément à la question et au désir de personnes divorcées remariées de pouvoir recevoir la communion durant l’eucharistie. Dès les temps apostoliques, recevoir l’eucharistie a été perçu comme quelque chose de très sérieux. C’est ainsi que Paul fait remarquer dans sa première lettre aux chrétiens de Corinthe : « Celui qui mangera le pain ou boira la coupe du Seigneur indignement, se rendra coupable envers le corps et le sang du Seigneur. Que chacun s’éprouve soi-même, avant de manger ce pain et de boire à cette coupe. » (1 Cor 11,27-28) Qu’est-ce que cela signifie pour des personnes divorcées remariées ? Au chapitre huit d’Amoris Laetitia, le pape François traite explicitement de cette question. L’indissolubilité du mariage appartient au trésor fondamental et irrévocable de la foi de l’Eglise. Dans Amoris Laetita, le pape François ne laisse planer aucun doute sur ce sujet. Mais pas plus sur le fait que toutes les situations devraient être abordées de la même manière. « Il faut éviter des jugements qui ne tiendraient pas compte de la complexité des diverses situations ; il est également nécessaire d’être attentif à la façon dont les personnes vivent et souffrent à cause de leur condition. » (AL 296) Les divorcés remariés continuent à faire partie de l’Eglise : « Personne ne peut être condamné pour toujours, parce que ce n’est pas la logique de l’Evangile ! » (AL 297) Dieu ne leur retire pas son amour. Ils restent appelés à aimer Dieu de tout leur cœur et à aimer leur prochain comme eux-mêmes. Ils restent envoyés pour témoigner de l’évangile et prendre à cœur leur rôle dans la communauté d’Eglise. « Non seulement ils ne doivent pas se sentir excommuniés, mais ils peuvent vivre et mûrir comme membres vivants de l’Eglise, la sentant comme une mère qui les accueille toujours, qui s’occupe d’eux avec beaucoup d’affection et qui les encourage sur le chemin de la vie et de l’Evangile. » (AL 299) Le ‘discernement’ est le concept central dans l’approche de cette problématique par le pape François. « L’Eglise a une solide réflexion sur les conditionnements et les circonstances atténuantes. Par conséquent, il n’est plus possible de dire que tous ceux qui se trouvent dans une certaine situation dite ‘irrégulière’ vivent dans une situation de péché mortel, privés de la grâce sanctifiante. » (AL 301) Amoris Laetitia ne formule aucune directive générale, mais demande le discernement nécessaire. Il arrive que quelqu’un qui n’a commis aucune faute soit abandonné par son conjoint. Mais il arrive aussi lors d’un divorce qu’une lourde faute ait été commise. Il reste également vrai que, quelles que soient les circonstances qui ont conduit au divorce, le nouveau mariage civil est en opposition à la promesse du premier mariage chrétien. Pourtant, le pape écrit : « Si l’on tient compte de l’innombrable diversité des situations concrètes, on peut comprendre qu’on ne devait pas attendre du synode ou de cette exhortation une nouvelle législation générale du genre canonique, applicable à tous les cas. Il faut seulement un nouvel encouragement au discernement responsable personnel et pastoral des cas particuliers .» (AL 300) On ne peut donc pas décréter que tous les divorcés remariés peuvent être admis à la communion. On ne peut pas non plus décréter qu’ils en sont tous exclus. Le cheminement de chaque personne demande le discernement nécessaire en vue d’une décision pastorale prise en conscience. Toute notre pastorale doit être orientée vers l’accompagnement, le discernement et l’intégration. Ce sont les trois concepts de base qui sont comme un refrain dont le pape François nous imprègne le cœur. La ligne directrice est celle d’un discernement (‘discretio’) personnel et de la communauté. Le pape appelle les divorcés remariés à « un examen de conscience, grâce à des moments de réflexion et de repentir. » (AL 300) Dans cette démarche de discernement, ils doivent pouvoir compter sur une aide et un accompagnement pastoral, plus précisément sur un dialogue avec un prêtre, un diacre ou un autre agent pastoral. Nous aussi, comme évêques, nous voulons être prêts à aider. Amoris Laetitia ouvre bien clairement une porte aux divorcés remariés pour qu’ils puissent recevoir « l’aide des sacrements » (cf. 5 AL 305, note 351). Mais cette décision, ils ne peuvent – pas plus que les autres croyants – la prendre à la légère. Le pape avance quelques critères : « Les divorcés remariés devraient se demander comment ils se sont comportés envers leurs enfants quand l’union conjugale est entrée en crise ; s’il y a eu des tentatives de réconciliation ; quelle est la situation du partenaire abandonné ; quelle conséquence a la nouvelle relation sur le reste de la famille et sur la communauté des fidèles ; quel exemple elle offre aux jeunes qui doivent se préparer au mariage. Une réflexion sincère peut renforcer la confiance en la miséricorde de Dieu, qui n’est refusée à personne. » (AL 300) Dans une telle démarche de discernement, juger en conscience est important de la part des personnes impliquées, tout comme des responsables pastoraux. Il est frappant de voir quel poids le pape François reconnait à la décision prise en pleine conscience par les croyants. A ce propos, il indique qu’(e comme évêques) « Il nous coûte de laisser de la place à la conscience des fidèles qui souvent répondent de leur mieux à l’Evangile avec leurs limites et peuvent exercer leur propre discernement dans des situations où tous les schémas sont battus en brèche. Nous sommes appelés à former les consciences, mais non à prétendre nous substituer à elles. » (AL 37) Une démarche de discernement ne conduit pas à un oui ou un non automatique à pouvoir communier. Il peut arriver que quelqu’un décide de ne pas recevoir l’Eucharistie. Nous avons le plus grand respect pour une telle décision. Il se peut aussi que quelqu’un décide en conscience de bien recevoir l’Eucharistie. Cette décision mérite aussi le respect. Entre le laxisme et le rigorisme, le pape François choisit la voie du discernement personnel et d’une décision prise soigneusement et en conscience. Comme évêques de notre pays, nous voulons exprimer notre grande appréciation et notre reconnaissance pour Amoris Laetitia et pour le chemin que nous indique le pape François. Dans Evangelii Gaudium, il nous pressait déjà : « sans diminuer la valeur de l’idéal évangélique, il faut accompagner avec miséricorde et patience les étapes possibles de croissance des personnes qui se construisent jour après jour. » (EG 44) En se référant à ce texte, il écrit maintenant : « Je comprends ceux qui préfèrent une pastorale plus rigide qui ne prête à aucune confusion. Mais je crois sincèrement que Jésus Christ veut une Eglise attentive au bien que l’Esprit répand au milieu de la fragilité : une Mère qui, en même temps qu’elle exprime clairement son enseignement objectif, ‘ne renonce pas au bien possible, même si elle court le risque de se salir avec la boue de la route’. » (AL 308) Chers amis, C’est sur ces mots du pape François que nous voulons conclure notre lettre [...] ».

    Tenir les deux bouts de la chaîne n'est pas facile.

    Nous connaissons tous de nombreuses personnes en situation matrimoniale objectivement irrégulière qui communient au Corps du Seigneur en toute bonne conscience anesthésiée par une pastorale qui court aujourd’hui les rues : celle  d’une miséricorde de Dieu éludant la question de sa justice.  Molina n’est pas la réponse adéquate à Jansénius et le primat du jugement de la conscience personnelle n’est pas le fondement légitime de celui-ci. Dans les « Pastoralia » de l’archidiocèse de Malines-Bruxelles Mgr Léonard écrivait en juin 2012 :

    « Dire que j’agis bien quand j’agis conformément à ma perception du bien ou, en d’autres termes, reconnaître que la raison pratique ne m’oblige qu’à travers le prisme de ma conscience personnelle pourrait sembler conduire au subjectivisme et nous conduire aux impasses d’une pure morale de la sincérité. Il n’en est rien. Ma conscience est, certes, la norme subjective ultime de ma vie morale, mais à la condition expresse que je cherche honnêtement à rejoindre les exigences objectives de la loi naturelle. Agir autrement reviendrait à considérer que le sujet est l’auteur même de la valeur morale. Or ma conscience est bien le juge qui apprécie en dernière instance la valeur, mais elle n’est pas pour autant son fondement ! Un peu comme en droit un juge apprécie, en dernière analyse, le comportement d’un prévenu, mais sans être la source du code qui inspire son jugement.

    Pour être dans la vérité (et pas seulement dans la sincérité) et faire effectivement le bien, je dois donc éclairer ma conscience et l’éduquer afin que mon jugement personnel se rapproche autant que possible du jugement idéal de la raison droite, se soumette ainsi à la loi morale et, de la sorte, se conforme à la volonté de Dieu. Comme chrétiens, nous aurons donc à nous laisser éclairer non seulement par notre réflexion, mais encore par l’enseignement de Jésus, du Nouveau Testament et de l’Église. À cette condition seulement, je puis dire que j’agis bien si je me décide à l’action selon ma conscience. »

    Appliquant les préceptes de ce commentaire à la banalisation contemporaine du remariage et du concubinage dans notre pays, Mgr Léonard déclarait conséquemment, dans une conférence donnée le 28 janvier 2015 à l’Université de Liège (extrait):  

    « [...] J’ai déjà parlé un instant du soutien à apporter aux couples et aux personnes qui se retrouvent seules dans la vie. Je voudrais dire un mot  -cela reviendra peut-être dans les questions tout à l’heure- sur le fait que je suis partisan d’une pastorale très chaleureuse et proactive à l’égard des personnes qui se sont remariées civilement après un divorce civil ou qui vivent en concubinage. L’Eglise doit chercher le contact avec ces personnes, comprendre ce qui s’est passé dans leur vie et les aider à assumer leur situation, en conjoignant, comme le fait un psaume, amour et vérité.

    Autrement dit, je décourage les pastorales qui font comme si cette nouvelle union civile ou ce concubinage étaient ou pouvaient être un mariage sacramentel : non. Et il ne faut pas faire des choses qui y ressemblent car c’est autre chose. Oui, il y a, bien sûr, des éléments positifs qui se vivent mais ce ne sont pas des situations qu’il faut demander au Seigneur de bénir sacramentellement.

    Il n’y a que deux manières de répondre à ce que le Seigneur attend lorsqu’on se trouve dans une situation qui ne correspond pas à ce qu’il demande. Quelle que soit la situation dans laquelle nous nous trouvions, pécheurs que nous sommes, il y a toujours un chemin de salut, mais il n’y a que deux manières tout à fait acceptables, comme chrétiens, de vivre cette situation :

    D’abord, c’est de se dire : au fond, l’homme ou la femme avec qui je vis n’est pas mon conjoint dans le Seigneur puisque mon conjoint, avec lequel je suis marié sacramentellement, est toujours là. Je ne peux pas en avoir deux. Cette seconde union ne peut pas être un signe sacramentel de l’alliance nouvelle et éternelle.

    Alors, première solution possible : j’en tire les conséquences. Je suis un chrétien à part entière, je participe à l’Eucharistie mais au moment d’exprimer sacramentellement, publiquement, objectivement, l’alliance nouvelle et éternelle, librement je m’abstiens de poser le geste sacramentel, parce que celui-ci est un geste objectif que contredit publiquement ma situation objective d’alliance rompue. Et je connais des gens qui font cela en sachant pourquoi, qui le font par amour et qui, dans cette abstention même, communient à la personne du Seigneur avec une intensité qui souvent m’émeut. En voyant cela, je me dis qu’ils communient au Seigneur peut-être plus profondément que moi quand il m’arrive (le plus rarement possible) d’être distrait en communiant et de me rendre compte que j’ai communié au Corps du Seigneur en pensant à ce qui allait suivre dans l’heure prochaine. Eh bien, cela, c’est une conclusion qu’on peut tirer : si elle est tirée avec amour, en ayant compris la profondeur de ce geste d’abstention, elle porte du fruit. J’en ai fait l’expérience chez toutes les personnes qui vivent cela.

    Il existe une autre voie possible, plus exceptionnelle et qui n’est pas recommandable sans une grande préparation, mais je la cite parce que cela existe et je connais des couples qui ont en effet tiré cette conclusion : après une conversion, ils se sont dit voilà, je vis avec une personne qui n’est pas mon conjoint dans le Seigneur. Je vais continuer de vivre avec cette personne, car on ne peut pas se séparer, il y a les enfants etc., mais je vais vivre avec mon conjoint une amitié qui s’exprime autrement que si c’était ma femme ou mon mari, qui trouve une autre forme d’expression, une tendresse qui n’est pas typiquement conjugale. Mais pour cela, il faut être bien préparé, bien motivé.

    Être dans d’autres situations qui ne sont pas telles que le Seigneur et l’Eglise le demandent cela ne veut pas dire que l’on est abandonné. Quand je reçois des personnes que ne peuvent vivre aucune des deux choses  que j’ai évoquées, je vis avec ces personnes avec respect, car je suis aussi un pécheur et je vis avec elles un chemin de conversion, d’espérance et de supplication adressée à la miséricorde de Dieu dans ma vie. Cela peut aussi se vivre positivement ».

    Paraphrasons l’archevêque émérite pour conclure: toujours, il faut l’amour et la vérité. L’amour sans la vérité flatte les gens mais cela ne les construit pas et la vérité sans l’amour les détruit, les écrase et ce n’est pas bon non plus. Tout l’art dans la formation des consciences, c’est de conjuguer les deux : le cœur et la vérité, avec cela je pense qu’on peut aller loin.

    JPSC 

  • Ascendens Christus in altum, alleluia

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    JPSC