Keur Moussa : une abbaye bénédictine africaine au cœur du Sénégal:
RDC : Litanie des saints (en kikongo) | Chorale Ngunga de Saint Jean Marie Vianney:
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Keur Moussa : une abbaye bénédictine africaine au cœur du Sénégal:
RDC : Litanie des saints (en kikongo) | Chorale Ngunga de Saint Jean Marie Vianney:

Lu sur le site web « Salon beige »:
« La Fraternité Sacerdotale Saint-Pierre vient de publier ses ‘statistiques annuelles’. Elle compte 526 membres dont 341 prêtres (dont 98 français incardinés), 185 séminaristes (dont 17 diacres). Les prêtres desservent 147 diocèses pour 259 lieux de cultes dont 47 paroisses personnelles. En France, aucun diocèse n’a érigé une paroisse personnelle pour la Fraternité Saint-Pierre. Une bizarrerie déjà évoquée dans nos colonnes par l’abbé Benoît Paul-Joseph, supérieur du district de France de la FSSP.
En septembre malgré le motu proprio Traditionis Custodes, plus de 50 jeunes ont fait leur entrée dans les séminaires de la Fraternité. Avec 185 séminaristes (168 séminaristes et 17 diacres), les effectifs des deux séminaires (et de la maison de discernement de Sydney) sont au plus haut depuis la fondation en 1988.
Et ces rentrées ne se font pas au détriment des autres instituts traditionalistes, qui connaissent également une croissance ininterrompue. 63 personnes sont entrées dans les séminaires de la FSSPX et 26 à l’Institut du Christ-Roi. »
Ref. 47 paroisses personnelles pour la Fraternité Saint-Pierre. Zéro en France
Du Père Régent S.J. sur zenit.org :
En novembre, prier pour « les personnes qui souffrent de dépression ou de burn out », par le p. Régent SJ
Pour une « compassion ajustée »
Le pape François invite les catholiques à prier, pendant tout le mois de novembre 2021 « pour que les personnes qui souffrent de dépression ou de burn out trouvent un soutien et une lumière qui les ouvrent à la vie ».
« La prière d’intercession s’adresse à Dieu pour ceux qui sont dans la nuit. Elle est une demande pour que les épreuves qu’ils traversent débouchent pour eux d’abord et aussi pour tous, sur un matin d’action de grâce. Alors les morceaux d’épreuves qui jalonnent nos vies prendront place avec évidence dans le grand puzzle humain que Dieu a initié au jour de création. Ils seront éclairés dans le mystère du Fils qui donne sa vie et de tous les saints qui marchent à sa suite. En ce temps où nous les fêtons, nous pouvons les invoquer », explique le p. Daniel Régent SJ, directeur du Réseau mondial de prière du pape en France, dans cet éditorial.
Édito – novembre 2021 –
Veillons pour ceux qui sont dans la nuit
« Prions pour que les personnes qui souffrent de dépression ou de burn out trouvent un soutien et une lumière qui les ouvrent à la vie »
Les proches, les amis, les priants, peuvent-ils aider ceux qui sont dans la nuit de la dépression ou dans le burn out ? La formulation de l’intention de prière du pape de ce mois laisse la question ouverte. Elle oriente vers une intercession adressée au ciel, à Dieu, pour que les personnes qui souffrent de ces maux trouvent sur leur chemin un soutien, une lumière. Cela laisse entendre que la proximité, la tendresse, la sollicitude, les stimulations, qui sont nécessaires, sont souvent démunies pour aider.
L’intention ne distingue pas dépression et burn out ; elle les assimile, au moins dans des effets semblables : absence de force et de lumière. Certes, c’est à la médecine de définir l’une et l’autre, mais l’ignorance peut être source de maladresses. Prier doit s’accompagner d’une information minimale sans prétendre prendre la place du corps médical.
Dépression et burn-out affectent les relations avec l’entourage amical, familial, professionnel. Celui-ci peut ressentir qu’il n’a pas de prise pour aider à une guérison alors même que l’organisme semble en bonne santé. De ce fait, chacun est renvoyé à lui-même, à des questions difficiles sur le sens de son histoire, de sa vie, de ses engagements, de son travail, sur l’origine de la force qui lui est donnée pour faire face aux épreuves, à celles qu’il a traversées.
C’est avec cette résonance intime que la compassion devient ajustée. Il ne s’agit pas de se laisser entraîner dans une contagion maladive. Mais en tant qu’humain, nous sommes pétris de la même glaise, une glaise qui prend des formes si variées. L’histoire de chacun, la psychologie, la morphologie, la différence sexuelle, l’espace et le temps, les repères spirituels font de chacun un être unique. Ce que vit mon prochain n’est pas ce que je vis, et je n’ai pas à le vivre. Cela parle cependant au cœur de mon humanité. À ce titre, je ne peux m’en désintéresser sauf à me priver de cette richesse foisonnante et difficile à accueillir qu’est la vie des autres.
La prière d’intercession s’adresse à Dieu pour ceux qui sont dans la nuit. Elle est une demande pour que les épreuves qu’ils traversent débouchent pour eux d’abord et aussi pour tous, sur un matin d’action de grâce. Alors les morceaux d’épreuves qui jalonnent nos vies prendront place avec évidence dans le grand puzzle humain que Dieu a initié au jour de création. Ils seront éclairés dans le mystère du Fils qui donne sa vie et de tous les saints qui marchent à sa suite. En ce temps où nous les fêtons, nous pouvons les invoquer.
Daniel Régent sj,
Directeur du Réseau Mondial de Prière du Pape en France
Sur Missel.free.fr, cette réflexion :
Réflexion sur le jour des défunts
Aussitôt après nous avoir invités à célébrer tous ceux qui ont atteint le bonheur de la possession de Dieu, l’Eglise nous remet devant les yeux ceux qui se trouvent dans l’au-delà et qui ne jouissent pas encore de ce bonheur. La fête de la Toussaint est inséparable de la commémoration des défunts. La première célébration est toute de joie; la seconde comporte un aspect de compassion envers ceux qui, étant passés par la mort, souffrent avant d’entrer dans la félicité céleste.
Ce qu’il y a de plus admirable, c’est que cette compassion peut être efficace. Nous avons le pouvoir d’aider, par notre prière, ceux qui ont un intense désir d’entrer pleinement dans l’intimité divine et éprouvent la peine de ne pas pouvoir satisfaire immédiatement ce désir. Il y a là une application extrême du principe de la communion des saints, c’est-à-dire de la solidarité qui fait bénéficier chaque homme de la sainteté de tous ses frères. En vertu de cette communion, nous pouvons contribuer à rendre les autres meilleurs, par le développement de la vie de la grâce en nous, par nos efforts de progrès moral et spirituel. La « communion » de sainteté s’étend jusque dans l’au-delà; la solidarité qui nous unit aux défunts franchit la séparation de la mort.
Mgr Léonard (cathédrale de Namur)
2.11.1994
"Dieu n'a pas créé la mort"
Provided to YouTube by NAXOS of America Requiem aeternam dona eis Domine · Vienna Hofburgkapelle Choir Gregorian Chants for All Seasons ℗ 1990 Vox Box Released on: 1990-01-01 Conductor: Josef Schabasser Choir: Vienna Hofburgkapelle Choir
Requiem æternam dona eis, Domine, et lux perpetua luceat eis.Te decet hymnus Deus, in Sion, et tibi reddetur votum in Jerusalem.Exaudi orationem meam ; ad te omnis caro veniet.Requiem æternam dona eis, Domine, et lux perpetua luceat eis.
- Sonnerie du glas "romain" : ici.
- Chant du “Dies irae” : ici.
- Chant d’entrée de la messe pour les défunts : ici.
- Le chant du graduel (entre les lectures) : ici.
- L’antienne “In paradisum” : ici.
- La procession au cimetière des moines de l’abbaye de Solesmes : ici.
- Variation sur le choral pour orgue “Mit Fried und Freud ich fahr dahin” (En paix et avec joie je quitte ce monde) de Dietrich Buxtehude : ici.
(source)
Des propos recueillis par Véronique Jacquier sur le site de France Catholique :
« Le purgatoire est un lieu d’espérance »

Loin des idées reçues, Mgr André-Joseph Léonard, archevêque émérite de Malines-Bruxelles (Belgique), rappelle que le purgatoire est certes un lieu de purification, mais aussi d’espérance. Entretien.
Le Christ n’évoque pas le purgatoire dans les Évangiles. Cette doctrine n’a été définie comme une vérité de la foi qu’au concile de Florence en 1439…
Mgr André-Joseph Léonard : Il y a beaucoup de réalités dont Jésus ne parle pas dans les Évangiles ! En tout cas, pas explicitement. Il n’a jamais employé le mot « Trinité », ni le terme « évêques ». Mais il est, implicitement, à l’origine de leur découverte. De même, il n’a jamais parlé du « purgatoire ».
Cependant, le Christ a clairement laissé entendre que nous avons besoin de conversion et de « purification » pour entrer dans la pleine communion avec lui. Ses toutes premières paroles dans l’évangile de Marc sont une invitation à la conversion : « Repentez-vous et croyez à la Bonne Nouvelle » (Mc 1, 15).
Ainsi, ses exigences sont radicales : il faut l’aimer, lui, plus que tout ! « Qui ne prend pas sa croix et ne vient pas à ma suite n’est pas digne de moi. Qui aura trouvé sa vie la perdra, et qui aura perdu sa vie à cause de moi la trouvera » (Mt 10, 38-39). Implicitement, cela suggère que nous n’entrerons dans la béatitude de la vie éternelle que lorsque nous serons totalement dépouillés de nous-mêmes, de notre égoïsme natif. Fût-ce après notre mort, si les épreuves et les choix de notre vie présente n’ont pas suffi à nous faire « perdre » notre vie pour la « trouver » en lui.
Quand cette notion de purgatoire est-elle fixée ?
Bien avant que l’existence du purgatoire soit définie au concile de Florence en 1439, sa réalité était vécue existentiellement, même si le mot n’était pas encore utilisé. Les dissensions entre l’Orient et l’Occident, comme aussi entre catholiques et protestants, sur cette question, portent donc moins sur le fond de la doctrine que sur sa formulation, et les images que l’on s’en fait.
En fait, c’est surtout la pratique de la prière pour les défunts qui a, dès le début, poussé l’Église à faire place, d’une manière ou d’une autre, à l’idée d’une purification des défunts au-delà même de leur mort. Quel sens cela aurait-il de prier pour eux, de célébrer l’Eucharistie à leur intention, si aucun « progrès » n’était possible dans l’au-delà ? Comme souvent, lex orandi, lex credendi : « La loi de la prière est aussi celle de la foi. » Le deuxième concile de Lyon en 1274 et, surtout, celui de Florence en 1439, en raison des différences d’expression entre Grecs et Latins, proposèrent, concernant les défunts, la formule de conciliation suivante : « Si, vraiment pénitents, ils meurent dans l’amour de Dieu, avant d’avoir satisfait, par des dignes fruits de pénitence, pour ce qu’ils ont commis ou omis, leurs âmes sont purifiées après la mort par des peines purgatoires. »
Pensons aussi au beau témoignage de Monique, la mère de saint Augustin. Elle refusa, au moment de mourir, à Ostie, la proposition de ramener son corps dans son Afrique natale : « Laissez mon corps où vous voulez, mais souvenez-vous de moi auprès de l’autel du Seigneur, où que ce soit. » Elle exprimait ainsi sa foi dans l’efficacité de la prière pour les défunts et se référait ainsi implicitement à l’existence du purgatoire.
Retrouvez l’intégralité de l’entretien et du Grand Angle sur le purgatoire dans le magazine.
D'Aleteia.org :
Comment obtenir une indulgence plénière pour les fidèles défunts
28/10/21
Pour des raisons sanitaires, le pape François a décidé de faciliter l’obtention d’une indulgence plénière pour les fidèles défunts pendant le mois de novembre. Mode d’emploi pour recevoir cette indulgence pour ses proches décédés.
En novembre, l’Église catholique dispense une indulgence plénière aux défunts qui se trouvent dans le purgatoire. Afin de recevoir cette indulgence pour ses proches décédés, il faut tout d’abord être détaché de tout péché et avoir l’intention de se conformer le plus tôt possible aux trois conditions habituelles des indulgences : la confession sacramentelle, la communion eucharistique et la prière des intentions portées par le pape.
Il faut ensuite se rendre au cimetière où repose le défunt entre le 1er et le 8 novembre et prier. Ce peut être aussi l’occasion de nettoyer sa tombe et de déposer des chrysanthèmes ou d’autres fleurs. Il est aussi possible d’obtenir l’indulgence plénière en se rendant dans une église ou un oratoire le 2 novembre.
Se joindre spirituellement à tous les fidèles
Cette année, comme en 2020, le pape François a décidé de faciliter l’obtention d’une indulgence plénière pour les fidèles défunts pendant tout le mois de novembre. L’indulgence plénière du 2 novembre, jour de la fête des morts, « peut être transférée non seulement au dimanche précédant ou suivant ou au jour de la solennité de la Toussaint, mais aussi à un autre jour du mois de novembre, au libre choix de chaque fidèle », indique le décret signé le 27 octobre 2021 par le cardinal Mauro Piacenza, pénitencier majeur de la Pénitencerie apostolique.
L’indulgence plénière « pour ceux qui visitent un cimetière et prient pour les morts », qui concerne normalement les journées du 1er au 8 novembre, peuvent être aussi transférées par l’évêque « à d’autres jours du même mois jusqu’à sa fin », précise encore le texte. Quant aux personnes âgées, malades et celles qui pour des raisons graves ne peuvent quitter leur domicile, elles pourront aussi obtenir l’indulgence plénière pour leurs défunts « à condition de se joindre spirituellement à tous les autres fidèles », selon le décret.
A l’approche de la Commémoration des défunts qui suit la Fête de tous les Saints, Emilie Pourbaix a recueilli ces propos publiés sur le site web de « France catholique » :
« Pour l’abbé Philippe de Maistre, curé de Saint-André-de-l’Europe, à Paris, auteur de Mourir vivant (éd. du Laurier), l’enjeu est fondamentalement spirituel :
De quel constat êtes-vous parti dans votre livre ?
Abbé Philippe de Maistre : Dans l’accompagnement des personnes en fin de vie, nous faisons aujourd’hui une confusion, car nous sommes inspirés par le « care », très à la mode : nous offrons un accompagnement un peu maternant, par une très grande attention à la douleur physique – domaine dans lequel de grands progrès ont été faits – et la douleur psychologique. Mais nous oublions souvent la dimension spirituelle de la personne. Pourtant, une vision globale, fondée sur une anthropologie chrétienne, nous en rappelle les trois dimensions : corps, âme (psychologique) et esprit, ce dernier étant la dimension spirituelle de la personne, c’est-à-dire ses aspirations les plus profondes. Mais celles-ci sont bien souvent niées, par une absorption de toute la dimension spirituelle dans la dimension psychologique et affective. Ainsi, paradoxalement, le besoin qu’éprouve la personne d’exprimer ce qu’elle porte de plus profond, au moment le plus important de sa vie, va être considéré comme non essentiel.
Pourquoi dites-vous que la mort est un « engagement » ?
La pire chose dans la vie, c’est de ne pas s’engager. Cela implique d’accepter que notre vie soit faite de deuils. Aucun surcroît de vie sur terre ne se fait sans une forme de deuil : il faut toujours mourir à quelque chose pour vivre – quitter l’enfance pour entrer dans l’âge adulte, le célibat pour se marier, renoncer à la fécondité biologique pour donner toute sa vie à Dieu, etc. Cette difficulté à s’engager dans notre vie est très présente aujourd’hui.
Et elle se retrouve dans la difficulté à affronter la fin de vie, à accepter qu’il y ait un passage à faire : quitter cette vie pour aller vers l’autre Vie. Or, refuser de regarder sa mort en face conduit à ne pas s’engager dans sa vie. Thérèse de Lisieux dit : « Non, je ne meurs pas, j’entre dans la vie. » Déjà avant le péché originel, nous étions faits pour passer dans une autre dimension, mais ce passage n’était pas douloureux, à la manière de la dormition de la Vierge Marie. Cependant, même dans la douleur, notre mort est un passage vers la Vie, il faut la vivre pleinement vivant et éveillés spirituellement.
« Vous pensez qu’on « vole la mort » ?
Aujourd’hui, on considère qu’avoir une « belle mort », c’est de ne pas se voir mourir. Voilà pourquoi on propose aux gens de les endormir dans une mort douce – la sédation profonde –, pour qu’ils ne se voient pas mourir. Certains veulent même anticiper : c’est le débat de l’euthanasie. Mais, avec cette volonté d’adoucir les choses, on prive la personne de cet acte métaphysique qu’est la confrontation avec la mort, et auquel personne ne peut échapper. Bernanos disait : « Ne me volez pas ma mort ! » En effet, elle est le sommet de notre existence, ce qui engage le plus profondément tout notre être. Dans les litanies, autrefois, on disait que la chose la plus redoutable était une mort dans l’inconscience, c’est-à-dire de ne pas pouvoir se préparer à la mort et de mourir dans son sommeil. Aujourd’hui, c’est l’inverse : on se réjouit quand quelqu’un ne s’est pas vu mourir. Pourtant, la mort est le sommet vers lequel tend toute notre vie… »
BENOÎT XVI lors de l'ANGÉLUS, archive du 29 octobre 2006 :
Chers frères et sœurs,
Dans l'Évangile de ce dimanche (Mc 10, 46-52), nous lisons que, tandis que le Seigneur traverse les rues de Jéricho, un aveugle du nom de Bartimée s'adresse à lui en criant : "Fils de David, Jésus, aie pitié de moi !". Cette prière touche le cœur du Christ, qui s'arrête, le fait appeler et le guérit. Le moment décisif a été la rencontre personnelle et directe, entre le Seigneur et cet homme souffrant. Ils sont l'un en face de l'autre : Dieu, avec sa volonté de guérir, et l'homme avec son désir d'être guéri. Deux libertés, deux volontés convergentes : "Que veux-tu que je fasse pour toi ?" lui demande le Seigneur. "Que je recouvre la vue !", répond l'aveugle. "Va, ta foi t'a sauvé". À travers ces paroles s'accomplit le miracle. Joie de Dieu, joie de l'homme. Et Bartimée, voyant le jour - rapporte l'Évangile - "cheminait à sa suite" : il devient ainsi l'un de ses disciples et monte avec le Maître à Jérusalem, pour participer avec Lui au grand mystère du salut. Ce récit, dans la concision de ses passages, évoque l'itinéraire du catéchumène vers le sacrement du Baptême, qui, dans l'Église antique, était appelé également "Illumination".
La foi est un chemin d'illumination: elle part de l'humilité de reconnaître que l'on a besoin de salut et elle arrive à la rencontre personnelle avec le Christ, qui appelle à le suivre sur le chemin de l'amour. C'est sur ce modèle que se sont imposés dans l'Église les itinéraires d'initiation chrétienne, qui préparent aux sacrements du Baptême, de la Confirmation et de l'Eucharistie. Dans les lieux d'antique évangélisation, où le Baptême des enfants est répandu, sont proposés aux jeunes et aux adultes des expériences de catéchèse et de spiritualité qui permettent de parcourir un chemin de redécouverte de la foi de façon mûre et consciente, pour assumer ensuite un engagement cohérent de témoignage. Combien le travail que les pasteurs et les catéchistes accomplissent dans ce domaine est important ! La redécouverte de la valeur de son Baptême est à la base de l'engagement missionnaire de chaque chrétien, car nous voyons dans l'Évangile que celui qui se laisse attirer par le Christ ne peut plus se passer de témoigner de la joie de suivre ses pas. En ce mois d'octobre, consacré de façon particulière à la mission, nous comprenons encore plus que, précisément en vertu du Baptême, nous possédons une vocation missionnaire innée.
Invoquons l'intercession de la Vierge Marie, afin que se multiplient les missionnaires de l'Évangile. Intimement uni au Seigneur, puisse chaque baptisé se sentir appelé à annoncer à tous l'amour de Dieu, à travers le témoignage de sa propre vie.
« Comment nommer ce missel mis à l’index (tiens…) par le pape François ? La question est-elle superflue ou byzantine ?
Nous ne le croyons pas un instant. Nommer les choses est de la plus haute importance, les Écritures en témoignent à de nombreuses reprises. Le nom c’est l’être et comme le disait Camus : mal nommer les choses c’est ajouter du malheur au monde. Comment donc faut-il nommer ce missel qui est au centre de la question religieuse depuis plus de cinquante ans ? Missel tridentin, de saint Pie V, de saint Jean XXIII, ancien missel, missel traditionnel, missel grégorien, missel en latin, missel de 1962… Écartons immédiatement les appellations de forme ordinaire et extraordinaire que le pape François a biffé de sa plume même s’il serait instructif de revenir sur ce sujet spécifique d’une double forme du rit romain.
Plus que de missel, il convient de parler de messe et plus largement de liturgie. Quel que soit le respect que l’on porte et que l’on doive à l’objet que le prêtre embrasse, le missel n’est jamais qu’un support alors que la messe est la réalité sacramentelle. On pourrait se passer du livre, pas des prières qu’il renferme (j’ai souvenir d’un chanoine pyrénéen aveugle qui célébrait par cœur la messe votive à la sainte Vierge et nombreux sont les témoignages de prêtres qui ont célébré mentalement dans les camps de tous les totalitarismes dont la modernité est profuse). Quant à la liturgie, elle recouvre des réalités plus vastes puisqu’elle englobe dans une même cohérence cultuelle non seulement la messe, mais encore l’Office divin, les autres sacrements, les sacramentaux et qu’elle va jusqu’à façonner la civilisation.
C’est donc globalement de liturgie dont nous parlons tous, le pape comme nous autres ; et au fond de cette question s’affrontent deux approches liturgiques.
Deux approches divergentes de la liturgie.
L’une, héritière du mouvement liturgique qui inspira la réforme demandée par le concile Vatican II, menée à bien par ses principaux théoriciens, est visible partout. Cette conception liturgique fait du rit un enjeu pastoral. La liturgie est le rassemblement de la communauté qui prie ensemble, fait mémoire et célèbre. Partant de l’idée neuve que la liturgie doit être accessible immédiatement, elle doit faire ressentir l’appartenance à une communauté, elle doit répondre aux attentes concrètes des situations de vie incarnée des participants, elle fait cercle. Pour parvenir à ses fins, elle doit donc user des artifices des modes du temps. Elle assume d’être du monde et de s’en inspirer pour mieux toucher les hommes de ce temps. Tout ceci est demandé textuellement par le concile Vatican II dans Sacrosanctum concilium : révision des livres liturgiques en faisant appel à des experts (n°25) ; promotion de la participation active en favorisant acclamations, actions, gestes et attitudes corporelles (n°30) ; simplicité, brièveté, suppression des répétitions, rites adaptés à la capacité de compréhension des fidèles (n°34) ; utilité de la langue du pays dans toute la liturgie (n°36) ; adaptation des rites à la diversité des assemblées, des régions, des peuples… (n° 38) ; efficacité pastorale (n°40) ; adaptations des rites aux nécessités de notre temps (n°62)… Pour respecter ces principes il est donc nécessaire de réviser continuellement, d’adapter et de dater. Cette compréhension de la liturgie est par nature progressiste et vouée à d’incessantes évolutions puisqu’elle veut répondre aux attentes des hommes du jour.
L’autre approche, traditionnelle en ce sens que c’est celle constante et ininterrompue de l’Église jusqu’à aujourd’hui compris (même si c’est de manière limitée et restreinte depuis 1969) comprend la liturgie comme le culte public que l’Église rend à Dieu par diverses expressions, artifices et moyens (sens, objets, temps, espace…) car tout vient de Dieu et que tout est pour Dieu. La liturgie c’est la manière concrète pour les hommes de répondre à la première table du décalogue et à la première demande du Pater. Elle est verticale car elle relie le Ciel et la terre, hiérarchique comme toute la création, orientée vers notre source et notre fin. La liturgie c’est la « joie de Dieu » (Alcuin), c’est la lumière du monde ; comment prétendre aménager la lumière ? Comment vouloir l’adapter ? Je ne peux m’empêcher de songer à cette réflexion de Sylvain Tesson sur un sujet pas si éloigné de notre réflexion : « Il fallait que les hommes fussent drôles pour s’imaginer qu’un paysage eût besoin qu’on l’aménageât. D’autres parlaient d’augmenter la réalité. Un jour peut-être s’occuperaient-ils d’éclairer le soleil ? (Sylvain Tesson, Sur les chemins noirs, 2016, Gallimard). La liturgie n’est pas une invention, une création, elle ne nous appartient pas et ne peut être le fruit de notre créativité. Elle n’est pas le fruit d’une volonté mais un héritage. La liturgie est l’expression de la foi catholique, elle s’est longuement sédimentée, sans autre but précis que de rendre gloire à Dieu ; elle est l’aboutissement de 2000 ans de christianisme non sans quelques apports du culte de l’ancienne alliance. Si la codification et la normalisation ont connu des étapes importantes (la Réforme Grégorienne ou le concile de Trente par exemple), le rit ancien est le fruit de la longue et lente maturation spirituelle de tous ceux qui nous ont précédés et avec qui nous sommes en relation par la communion des saints. La liturgie par essence se méfie de la nouveauté et des idées personnelles. La liturgie qui englobe tous les mystères de notre foi et qui rend Dieu présent (par la réunion des baptisés en son nom, par sa Parole et plus encore dans l’Eucharistie), n’est que lentement pénétrable bien qu’elle soit immédiatement aimable. La liturgie, en cachant, possède la paradoxale particularité de désigner : c’est entre autre tout l’usage liturgique des voiles qui attirent l’attention sur ce qu’ils dissimulent par la majesté, la délicatesse et la beauté dont ils usent ; on pourrait en dire autant de la langue sacrée et de l’orientation. Il faut accepter humblement et patiemment cette difficulté à saisir certains aspects des rites, c’est la condition d’un enthousiasme inlassable, d’un émerveillement sans cesse renouvelé et d’un progrès spirituel véritable. De même qu’on ne devient pas saint Jean de La Croix ou sainte Catherine de Sienne un petit matin en laçant ses souliers, on ne peut approcher les réalités insondables que renferme l’écrin liturgique d’un coup de baguette magique ou par une invention de l’équipe d’animation pastorale.
Par Mgr Carlos Ndaka, évêque auxiliaire de l’archidiocèse de Kinshasa:
JPSC