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Débats - Page 111

  • Un nouveau préfet moderniste au Dicastère pour la Doctrine de la Foi ?

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    Du site "Messa in latino" :

    13 décembre 2022

    News : Cadeau de Noël : un nouveau préfet moderniste au Dicastère pour la Doctrine de la Foi ?

    Nos sources "en haut lieu" confirmeraient maintenant (mais nous savons que le Saint Père est imprévisible jusqu'au dernier moment) que le prochain Préfet du Dicastère pour la Doctrine de la Foi sera Mgr Heiner Wilmer (ici), actuel évêque de Heildsheim, en remplacement de l'actuel Préfet Card. Luis Francisco Ladaria Ferrer, en prorogation à partir du 1er juillet 2022.

    Théologien, dehonien, connu pour ses idées ultra-progressistes, il va jusqu'à affirmer, dans une interview délirante au Kölner Stadt-Anzeiger du 14 décembre 2018 (à lire en intégralité ici, notamment les réponses sur le théologien Eugen Drewermann - défroqué -, condamné par l'Église : " Eugen Drewermann est un prophète de notre temps méconnu par l'Église "), que " l'abus de pouvoir est dans l'ADN de l'Église ", une thèse absurde et hérétique.

    Malheureusement, si cela se confirmait, ce serait un très mauvais cadeau de Noël de la part de Sainte Marthe, étant donné également son approbation des positions ultra-progressistes défendues par le tristement célèbre "synode" qui se déroule en Allemagne.

    Plutôt que le temps de Noël pour l'Église, il semble que nous entrions dans un hiver rigoureux.

  • "Vivre en réalité", thème de l’Université de la Vie 2023, avec Anne Lenotte sur RCF

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    De RCF :

    Vivre en réalité, thème de l’Université de la Vie 2023, Anne Lenotte

    Réalité virtuelle ? Métavers ? Quels liens avec le réel au niveau des grands enjeux bioéthiques: début et fin de vie, relations humaines, santé, temps, corps,... Parlons-en avec Anne Lenotte, co-responsable de l’Université de la Vie en Belgique, aumônière d’hôpital à Verviers et experte en communication visuelle.

    Anne Lenotte
    Anne Lenotte

    Une formation en bioéthique

    L’Université de la vie est un cycle de formation en bioéthique organisé par l’association Alliance VITA, grâce à son réseau de volontaires déployé dans plus de 12 pays. Plus de 50.000 personnes ont déjà participé depuis plus de 15 ans. Début 2023, ce cycle de formation de 4 soirées en 4 semaines est proposé à Bruxelles, Louvain-la-Neuve, Mons, Tournai, Hannut et Liège. Des témoins et experts aborderont, cette année, l’importante question de la dignité humaine. Début et fin de vie, relations humaines, temps, santé, corps, réalité virtuelle, quels liens avec le réel ?

    Chaque soirée aura un thème : soirée 1 : un monde à consoler, soirée 2 : une réalité à écouter, soirée 3 : une société à construire, soirée 4 : un futur à tisser. Parmi les intervenants, retrouvez Bertrand Vergely, Christian de Cacqueray, Emmanuel Leclercq, René Ecochard, Philippe Dewost, Pauline Quillon, Axelle Huber, Tugdual Derville, Blanche Streb ou encore Caroline Roux. Retrouvez le programme détaillé sur le site www.universitedelavie.fr et les formulaires d’inscriptions ci-dessous.

    Université de la Vie

    Le thème de cette année est une promesse

    Anne Lenotte co-organise les soirées de Liège avec André, Sylvain et Marie. Son expérience de membre d’aumônerie d’hôpital à Verviers la motive à aborder ces grandes questions de sens. “Le thème de cette année est une promesse, dit-elle, car il y aura toujours une place pour l’humain et pour l’âme.” Sa vocation à accompagner les autres remonte à sa jeunesse. Elle visitait sa grande tante Emma qui naviguait entre sa maison de repos et les hôpitaux. C’est la première fois qu’elle a rencontré une visiteuse de malade. “Elle m’a appris à prendre le temps, à ralentir, à vivre tout simplement à un autre rythme.”

    Elle est inspirée par la plume de Christian Bobin, qui a notamment écrit: “Noël est comme une brèche ouverte dans le temps. Quelque chose se passe qui semble avoir effacé pendant quelques heures toutes les déceptions de la vie. C’est comme si on attendait quelque chose, quoi je ne sais pas exactement, mais ce que l'on attend là, c'est ce que l'on attend toute la vie, car le meilleur du temps de Noël est presque invisible, faible, et suppose une passion infinie de l'attente.”

    De la même façon, elle trouve beaucoup d’inspiration dans le livre “L'autre Dieu” de la pasteure Marion Muller-Colard. Dans ce texte bouleversant, elle mêle à une méditation sur le livre de Job le récit personnel d'une traversée. Elle donne des pistes pour résister à la souffrance qui absorbe l'existence tout entière dans la plainte. Elle-même a été membre d’une aumônerie d’hôpital. Elle rend le courage de vivre aux côtés de la menace qui plane sur toute vie humaine, marquée par la précarité. 

    Visiteuse de malade

    Notre fierté meurt un quart d’heure après notre corps

    Lorsqu’on lui demande une parole inspirante, Anne Lenotte cite volontiers saint François de Sales : “notre fierté meurt un quart d’heure après notre corps.” La visiteuse de malades entend beaucoup de questions et de colères aussi. La rencontre demande de la souplesse. “On n’est pas là pour faire du chiffre. On prend le temps. les patients ont le droit d’être informés de la possibilité de nous rencontrer. Récemment, elle a souri lorsqu’un visiteur l’a taquinée et qualifiée “d’Anne du Bon Dieu” car, dans le fond, cela souligne la patience et la qualité d’écoute de la visiteuse de malades.

    L’Université de la vie  a été lancée en 2004 en France. Depuis, et fort de son succès, l'Alliance VITA a décidé d’étendre ce cycle de formation à toute la France, la Belgique et d’autres pays à travers un système de visioconférence mêlant animation nationale et locale. L'Université de la Vie est ainsi devenue un événement international à partir de 2015, auquel participent l'Allemagne, la Belgique, le Canada, les États-Unis d'Amérique, la Grande-Bretagne et la Suisse. Aujourd'hui, cette université de la vie est organisée annuellement par plus de 140 villes en France et à l'étranger.

    Retrouvez le programme détaillé sur le site www.universitedelavie.fr et les formulaires d’inscriptions ci-dessous:

    Bruxelles
    Lundis 16, 23, 30 janvier et 6 février 2023, 20H
    Hotel Chambord, Rue de Namur 82, 1000 Bruxelles, Belgique
    https://www.billetweb.fr/universite-de-la-vie-2023-bruxelles-belgique

    Louvain-la-Neuve
    Lundis 9, 16, 23, 30 janvier 2023 à 19H30
    UCLouvain Place Montesquieu, 2 College Thomas More, Auditoire More 53
    https://www.billetweb.fr/universite-de-la-vie-2023-a-letranger-louvain-la-neuve-belgique

    Mons (Obourg)
    Lundis 9, 16, 23 et 30 janvier à 20H
    Centre pastoral St-François Rue de France, 41 7034 Obourg Belgique
    https://www.billetweb.fr/universite-de-la-vie-2023-mons-belgique

    Tournai
    Lundis 9, 16, 23 et 30 janvier à 20H
    Cense de Rigaux, Chaussée de la Libération, 7910 Frasnes-lez-Anvaing, Belgique
    https://www.billetweb.fr/universite-de-la-vie-2023-tournai-belgique

    Hannut 
    Dimanches 15, 22, 29 janvier et 5 février à 18H
    Drève du Monastère 7, 4280 Hannut, Belgique
    https://www.billetweb.fr/universite-de-la-vie-2023-hannut-belgique

    Liège
    Jeudis 12-19-26 janvier et 2 février 2023 à 19H
    Espace Loyola, Rue Saint-Gilles 102, 4000 Liège, Belgique
    https://www.billetweb.fr/universite-de-la-vie-2023-a-letranger-liege-belgique

    Namur
    Lundis 9, 16, 23 et 30 janvier à 20H
    Home St Joseph Rue Ernotte 10, Namur, Belgique
    https://www.billetweb.fr/universite-de-la-vie-2023-a-letranger-namur-belgique

    Un futur à tisser

  • L'infinie richesse qu'offre l'altérité des sexes

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    “La différence des sexes n’est pas une malédiction, une faiblesse, mais un tremplin et une richesse”

    "Le grand reporter au Figaro, Eugénie Bastié, était invitée à prononcer une communication à l'Académie des sciences morales et politiques, ce lundi 12 décembre. Contre les théoriciens de la déconstruction, elle défend l'infinie richesse qu'offre l'altérité des sexes." (Figaro Vox)

    Extraits figurant sur le site du Salon Beige :

    C’est par une citation de Chesterton que je voudrais ouvrir cette communication. Dans son recueil Hérétiques, il écrit que, demain,

    « on allumera des feux pour attester que deux et deux font quatre. On tirera l’épée pour prouver que les feuilles sont vertes en été. (…) Nous combattrons pour des prodiges visibles comme s’ils étaient invisibles. »

    À vous parler aujourd’hui de « sauver la différence des sexes », je me fais l’effet de tirer l’épée pour prouver que les feuilles sont vertes en été. Nous en sommes pourtant là. À l’heure de l’émoji « homme enceint », du dégenrage des barbecues, et du trans comme nouvelle figure iconique de la révolution planétaire, il semble qu’il faille en effet tirer sinon l’épée, du moins la plume, pour défendre ce prodige visible comme s’il était invisible qu’est la différence des sexes.

    Aux États-Unis, en Angleterre, et même dans notre pays, des hommes et des femmes sont chassés des universités, voient leurs conférences annulées, et parfois même, c’est arrivé, leurs livres brûlés, parce qu’ils ont osé affirmer qu’il n’existait que deux sexes et qu’on ne pouvait pas passer de l’un à l’autre comme on changerait de chemise. Je n’exagère pas.

    À Moscou, Pékin, Bamako ou Delhi, dans la partie non occidentale du monde on pense certainement bien différemment. Depuis toujours, l’humanité cherche à construire à partir de ce donné biologique brut qu’est la différence des sexes. Nous sommes la première civilisation qui veut la déconstruire.

    Pourquoi est-ce grave ? Pourquoi ai-je choisi d’aborder ce sujet avec vous aujourd’hui ? La première raison est épidermique. Il m’est insupportable de voir un mensonge aussi énorme – il n’y a pas deux sexes – prospérer dans le débat public. Il faut noter ce paradoxe de notre temps : alors même qu’on proclame le culte de la science, la chasse aux obscurantismes, la lutte contre les fausses nouvelles, on accepte comme un fait non susceptible de débat l’idée que le sexe serait une pure construction sociale.

    La seconde raison est plus profonde, presque métaphysique. La différence des sexes est, avec la maladie, le vieillissement et la mort, l’une des marques de notre finitude. En s’attaquant à cette frontière, les déconstructeurs révoquent l’inexpugnable part d’animalité de notre condition humaine. De plus, contrairement à la maladie, au vieillissement et la mort, limites aussi combattues par les modernes, la différence des sexes n’est pas une malédiction, une faiblesse, mais un tremplin et une richesse.

    Les défenseurs de la déconstruction accusent de « panique morale » ceux qui osent dénoncer l’indifférenciation des sexes. Leur raisonnement emprunte à la logique du chaudron de Freud. A a emprunté à B un chaudron et lui rend avec un grand trou. Voici sa défense : « Premièrement je ne t’ai absolument pas emprunté de chaudron; deuxièmement le chaudron avait déjà un trou lorsque je l’ai reçu ; troisièmement je t’ai rendu le chaudron intact ». Premièrement, la différence des sexes n’existe pas, deuxièmement elle n’est pas du tout menacée, troisièmement ce n’est pas grave si elle est menacée, car sa destruction serait un bienfait pour l’humanité. Eh bien, laissez-moi répondre en trois parties à cet argumentaire : 1. La différence des sexes existe ; 2. Oui, elle est menacée ; 3. Il nous faut la défendre. […]

    Mais venons-en à la différence essentielle, la maternité. Celle que les féministes ne veulent plus voir, car elles se font les syndicalistes d’un sujet, la femme, qu’elles vident de sa substance. La femme engendre dans son propre corps, l’homme engendre dans le corps d’autrui . De cette différence naissent toutes les autres. Mater certa est, la mère est toujours sûre, dit le droit romain. Pater est semper incertus, mais le père lui, ne l’est pas. Pater is est quem nuptiæ demonstrant Le père est celui que les noces démontrent. Le mariage fabrique des pères. La femme est reléguée au privé, où elle peut être surveillée pour que l’on soit sûr qu’elle ne soit pas fécondée par un autre. […]

    Parlons de cette révolution. Elle a été progressive. Mais le moment décisif, est, il me semble, le contrôle de la procréation par les femmes, rendu possible dans les années 1960 par la contraception et l’avortement. Cela change tout. La pierre angulaire du patriarcat tombe. Il n’existe plus. D’où sans doute, l’attachement presque religieux qui entoure le droit à l’avortement dans nos démocraties. Il est au patriarcat ce que la souveraineté populaire fut à la monarchie : le point de bascule dans un nouveau régime. L’hégémonie masculine était universelle, elle ne l’est plus aujourd’hui en Occident. L’Ancien régime de la domination a été renversé. Mais ce qui est curieux, c’est que près de cinquante ans après la révolution, le discours progressiste dominant consiste à affirmer quelle n’a jamais eu lieu, et que tout reste à faire. C’est d’ailleurs à cela qu’on reconnaît une idéologie : à son vœu de perpétuelle table rase. […]

  • Signez la lettre contre l'inacceptable Guide EVRAS (éducation à la vie relationnelle, affective et sexuelle)

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    Signer la lettre contre l'inacceptable Guide EVRAS (éducation à la vie relationnelle, affective et sexuelle)

    Signer ici https://forms.gle/TdHra44hUg7J8eNc

    Guide EVRAS :

    On y trouve p. 63, dès 9 ans : « Prendre conscience qu’on peut choisir librement ses partenaires

    P. 161, dès 5 ans : « Consolider sa propre identité de genre » et «Identifier et exprimer son identité de genre »

    P. 162, dès 9 ans : « Se sentir libre de questionner les normes et stéréotypes de genre pour trouver son point de confort » « Il s’agit de l’ensemble des éléments pouvant être mis en place par une personne transgenre afin de favoriser le sentiment de bien-être par rapport à sa propre identité de genre : adopter une démarche différente (ou pas), changer sa façon de s’habiller (ou pas), prendre des hormones (ou pas), recourir à des opérations chirurgicales (ou pas)... »

    P. 191, dès 9 ans : « Reconnaître que les partages de sextos et/ou de nudes peuvent être excitants et être source de plaisir, dans un cadre de confiance et de consentement avec l’autre. Se sentir libre d’envoyer des sextos et/ou des nudes dans le consentement »

    Voir l'info ci-dessous et le texte de la lettre ouverte sur le site de la Libre : https://www.lalibre.be/debats/opinions/2022/12/13/non-a-lhypersexualisation-de-nos-enfants-653B6VFIFRFFVAPCK4OOWGOLOQ/

    Le nouveau guide EVRAS contient certains conseils éducatifs tout à fait inadéquats et qui comprometteraient la santé mentale des enfants et adolescents qui y seraient confrontés au travers des professionnels EVRAS formés à cette éducation. 

    Nous vous invitons à lire une "lettre ouverte" et à la co-signer avant le mercredi 14 décembre 18h afin de la faire parvenir à la presse le plus rapidement possible. 

    Voici le lien sur lequel cliquer pour intégrer votre signature: https://forms.gle/ TdHra44hUg7J8eNc7

    Pour consulter ce guide, vous pouvez cliquer ici:  https://drive.google. com/file/d/ 1vFmKgGq0yPCLJS6VV52wbAorWMMVg 8rp/view?usp=sharing

    En France, une demande similaire lancée par des spécialiste de la santé mentale, dont Maurice Berger, a été rédigée en 2018. 

    http://petitionpublique.fr/ PeticaoVer.aspx?pi=P2017N49527

    Vous pouvez visionner, en cliquant sur les liens ci-dessous :

    - le reportage de Chantal Monet passé sur RTL ce mardi 6 décembre au JT du soir. https://www.rtl.be/info/ belgique/societe/le-prochain- guide-d-education-sexuelle- distribue-aux-jeunes-enfants- serait-dangereux-et-inadequat- selon-une-pedopsychiatre- 1419673.aspx?dt=21:15

    - l'interview live du professeur Jean-Yves Hayez le lendemain sur LN24 : https://www.ln24.be/2022-12- 07/face-face-y-t-il-un-age- pour-parler-sexualite

    A faire suivre.

    Sophie Dechêne, MRCPsych, Pédopsychiatre

    Diane Drory, Psychologue-Psychanalyste

    Serge Dupont, Docteur en Psychologie

    Nicole Einaudi, Pédopsychiatre

    Catherine Jongen, Thérapeute de couple, Sexothérapeute

    Jean-Pierre Lebrun, Psychiatre, Psychanalyste

    Beryl Koener, Pédopsychiatre  et Docteur en Neuropsychopharmacologie

    Muriel Meynckens-Fourez, Pédopsychiatre

  • Non à l’hypersexualisation de nos enfants au nom d’un soi-disant progressisme !

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    Une lettre ouverte cosignée par 2500 personnes publiée sur le site de cathobel.be :

    OPINION: « Non à l’hypersexualisation de nos enfants au nom d’un soi-disant progressisme ! »

    Très inquiets concernant le contenu du nouveau guide EVRAS, pour l’éducation à la vie relationnelle, affective et sexuelle, des spécialistes de l’enfance et de nombreux parents cosignent une lettre ouverte, rassemblant plus de 2500 signatures.

    Parmi les co-signataires de la lettre, des pédopsychiatres, inquiets de certaines positions défendues dans le nouveau guide EVRAS. Mais aussi sur leur temporalité. Doit-on aborder certaines questions liées à la sexualité dès l’âge de 5 ans? Leur grande inquiétude concerne notamment le principe d’autodétermination. Peut-on dire à un enfant de 8 ans qu’il a le droit de choisir son genre? S’ils ne rejettent pas l’ensemble du guide, les spécialistes émettent donc de sérieuses réserves.

    Lire aussi: Edito – Oui à l’EVRAS. Mais pas à celle-là ! et Doit-on s’inquiéter de la future éducation affective et sexuelle de nos enfants à l’école?

    « Lettre ouverte » adressée aux parents et à Madame la Ministre de l’Education de la Fédération Wallonie-Bruxelles, Caroline Désir

    Protégeons nos enfants qui, dès 5 ans, se verront bientôt « éduqués » dans les balises du nouveau guide Evras.

    En tant que professionnels de la santé mentale des enfants et des adolescents, nous avons pris connaissance du «Guide pour l’EVRAS, Balises et apprentissages (1) – A destination des acteurs et actrices de l’éducation à la Vie Relationnelle, Affective et Sexuelle en milieu scolaire. Une approche basée sur les besoins des jeunes » (2).

    Interpellés par certaines positions défendues par ce guide, nous avons proposé une rencontre, fin novembre 2022, avec Madame la Ministre de l’Education. Il n’y a pas été donné suite. Voici pourquoi nous recourons à cette « Lettre ouverte » afin de pouvoir espérer nous faire entendre, nous, les professionnels inquiets pour les enfants et adolescents qui risquent d’être soumis à cette éducation.

    Nous dédions notre lettre à tous les parents, eux qui sont les premiers éducateurs de leurs enfants, en particulier en matière d’affectivité et de sexualité.

    Un référentiel obligatoire

    Depuis le 12 juillet 2012, l’Education à la Vie Relationnelle, Affective et Sexuelle (Evras) fait partie des missions de l’enseignement obligatoire et doit donc être intégrée au programme tout au long de la scolarité. Afin de coordonner sa mise en œuvre, la Communauté française, la Région wallonne et la Commission communautaire française de la Région de Bruxelles-Capitale ont conclu un protocole d’accord en juin 2013.

    Un nouveau protocole d’accord est attendu pour fin 2022 avec comme objectif de labelliser les seuls et uniques acteurs ‘Evras’ qui devront utiliser ce nouveau guide comme référentiel obligatoire. Jusqu’à ce jour, la liberté est certes encore laissée aux pouvoirs organisateurs et aux directions d’écoles d’organiser l’Evras de la manière qu’ils pensent être la plus adéquate. Mais une « Commission Education » au Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles se tiendra le 13 décembre prochain pour discuter notamment de cette liberté.

    «Se sentir libre d’envoyer des sextos et/ou des nudes dans le consentement» (3) (dès 9 ans) Ce recueil de 303 pages est divisé en plusieurs thématiques, (relations interpersonnelles, identité de genre, expressions de genre et orientations sexuelles, les violences, …), déclinées à chaque fois en tranches d’âge. Il se veut « inclusif » et « non-hétéronormatif». Les auteurs refusent, en d’autres mots, le : « Principe de considérer le fait d’être hétérosexuel comme étant la norme, allant de soi, comme la référence par défaut et de marginaliser tout ce qui en sort (4)». Il comprend des pistes pédagogiques pour aborder ces questions avec les élèves.

    Dans la thématique : « Identité de genre, expressions de genre et orientations sexuelles», dès 5 ans :
    « Prendre conscience que son identité de genre peut être identique ou différente, se rapprocher, s’éloigner, correspondre, ne pas correspondre, différer, osciller, … de celle assignée à la naissance (5)».

    Toujours dès 5 ans : « Consolider sa propre identité de genre » et « Identifier et exprimer son identité de genre (6) ».

    Dès 9 ans, il est proposé de : « Se sentir libre de questionner les normes et stéréotypes de genre pour trouver son point de confort ». « Il s’agit de l’ensemble des éléments pouvant être mis en place par une personne transgenre afin de favoriser le sentiment de bien-être par rapport à sa propre identité de genre : adopter une démarche différente (ou pas), changer sa façon de s’habiller (ou pas), prendre des hormones (ou pas), recourir à des opérations chirurgicales (ou pas)… ». Dès 9 ans : « Se questionner sur son identité de genre (7)».

    N’encombrons pas le psychisme de l’enfant avec un référentiel sexuel adulte

    Nous ne rejetons certainement pas l’ensemble du guide. Il accompagne les élèves dans des questions importantes et promeut la lutte contre les discriminations et les violences sexuelles, notamment via les réseaux sociaux, des combats que nous soutenons dans notre pratique. Cependant, de nombreux choix et positions nous inquiètent dans la mesure où ils risqueraient d’amener des préoccupations troublantes voire traumatiques chez les enfants.

    L’autodétermination de l’enfant s’avère être une des clés de voûte soutenant la rédaction de ce guide. Littéralement, cela signifierait que, ipso facto, l’enfant saurait, mieux que personne, ce qui est bon pour lui. Son propre ressenti serait son seul guide. N’oublions pas qu’un enfant a, surtout, le droit d’être éduqué. Il a bel et bien le droit à de la transmission, tout comme il a le droit au respect des étapes de son développement.

    Force est de constater qu’entre autres choses, ce module éducatif supprime la période dite de latence : à savoir cette période bien connue du développement de l’enfant, essentiellement axée sur la construction de sa socialisation et d’une compréhension plus large du monde. Travail psychique rendu possible lorsque l’enfant n’est précisément pas stimulé sexuellement, sachant qu’entre 6 et 11 ans, en moyenne, ses questionnements sur la sexualité sont alors partiellement refoulés.

    Ce refoulement a une fonction capitale malheureusement de plus en plus souvent réduite à cause de l’hypersexualisation (8), tous azimuts, de notre société. Il est donc plus que jamais indispensable de respecter les étapes du développement psychique d’un enfant.

    Notre société, notamment via les réseaux sociaux, impose un questionnement sur le quoi et le comment de la sexualité des enfants et des adolescents. Il serait donc utile que ce guide, au lieu d’imposer une compréhension «technique » des différents aspects de la sexualité, soutienne et protège les enfants contre une confrontation à des thématiques pour lesquelles ils ne sont pas prêts.

    Car les jeunes sont aujourd’hui victimes d’une espèce d’acharnement tant la société impose ses questions, ses affirmations et insiste lourdement sur le devoir d’absolument tout expérimenter. Ces diktats sont des intrusions psychiques, source de souffrances inutiles.

    Nous entendons dans les écoles secondaires, mais aussi dans nos cabinets, l’insistance avec laquelle les jeunes exercent ouvertement des pressions entre eux pour aller toujours plus loin dans l’exploration de la sexualité considérée comme un divertissement au même titre qu’un jeu ou un sport.

    En conclusion, souvenons-nous que l’enfant n’est pas un adulte en miniature. Il convient donc de toujours bien faire la distinction entre l’enfant qui est sexué, l’émergence de la sexualité juvénile, et enfin la sexualité adulte. Cette distinction peine à se faire sentir tout au long du guide. Que les enfants apprennent la sexualité selon un rythme adéquat, voilà qui est souhaitable, mais ils n’ont pas à y être exposés de force.

    Une vision idéologique : Parents, réveillez-vous !

    Qu’en est-il in fine de l’autorisation que vous accordez, vous parents, à ce que ces thématiques si délicates soient abordées avec vos enfants de façon aussi technique où si peu de place est faite aux sentiments, aux émotions ou tout simplement à l’amour ? Le guide ne propose pas quelques balises, comme il le prétend ; il défend une vision idéologique de l’éducation sexuelle et affective, où chaque enfant jongle avec son genre et sa sexualité, selon son bon désir, pour peu qu’il y ait consentement mutuel entre partenaires (à partir de 9 ans…). Aucune place n’est laissée aux autres sensibilités sur ces sujets, aux valeurs familiales et culturelles et à leur transmission.

    Ce que nous réclamons d’urgence

    Rien moins qu’un moratoire sur l’imposition de ce tout nouveau guide Evras, le tout dans un esprit constructif et afin de le retravailler, cette fois-ci tous ensemble, et de manière réellement démocratique, en veillant notamment à inclure les parents ou autres gardiens, et pas seulement les enfants et les associations censées les représenter.

    Premiers signataires :
    Sophie Dechêne, MRCPsych, Pédopsychiatre
    Diane Drory, Psychologue-Psychanalyste
    Serge Dupont, Docteur en Psychologie
    Nicole Einaudi, Pédopsychiatre
    Catherine Jongen, Thérapeute de couple, Sexothérapeute
    Beryl Koener, Pédopsychiatre, Docteur en Neuropsychopharmacologie
    Jean-Pierre Lebrun, Psychiatre, Psychanalyste
    Muriel Meynckens-Fourez, Pédopsychiatre

    Consulter la liste complète des signataires

    Les co-signataires invitent à rejoindre leur appel en signant la lettre via le lien suivant :

    https://forms.gle/TdHra44hUg7J8eNc7

    *******

    Références
    1.https://drive.google.com/u/0/uc?id=1vFmKgGq0yPCLJS6VV52wbAorWMMVg8rp&export=download

    1. L’éditeur responsable est l’ASBL O’Yes, ‘Safe, Sex and Fun’, producteur de la chaîne « Moules frites » et la Fédération Laïque de Centres de Planning familial. La « Déclaration des droits sexuels » de l’IPPF (Fédération Internationale des Plannings Familiaux) (2008) et la publication des « Standards européens d’éducation à la sexualité » (2010) sous l’égide de l’OMS élaborés par divers lobbies, sont à l’origine du déploiement par nos décideurs politiques wallons d’une nouvelle forme d’ «éducation à la sexualité » destinée aux mineurs à partir de la maternelle.
    2. P.191
    3. P.25
    4. P.160
    5. P.161
    6. P.163
    7. « On sait bien qu’on pourrait bloquer l’accès à beaucoup de sites pornographiques en exigeant un paiement par carte… mais personne ne se décide à le faire » M. Berger, Les Dangers de l’éducation à la sexualité pour les enfants et les adolescents p.17. Au lieu de cette mesure, les Standards européens ont comme but « de leur apprendre à composer avec le sexe dans les médias »…
  • L'éthique que promeut l'Académie Pontificale pour la Vie est contraire à la morale catholique

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    De Luisella Scrosati sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    Académie pour la vie, l'éthique contre la morale catholique

    13-12-2022

    Le texte de base de l'Académie Pontificale pour la Vie est incompatible avec l'encyclique Veritatis Splendor de 1993 de St Jean Paul II. Le nouveau cours de l'Académie pontificale pour la vie réfute l'affirmation selon laquelle il existe des actions qui ne peuvent jamais devenir bonnes. Aller au-delà de ces absolus moraux conduit à renverser tout l'enseignement de l'Église sur le péché, sur le mérite, sur la réalité de l'enfer, sur le sens de la création et de l'incarnation rédemptrice. Et aussi sur le martyre, dont le sens disparaît. Réflexions en conclusion de la conférence Une réponse à l'Académie pontificale pour la vie.

    Le texte de base, esquissé pour le séminaire d'étude (30 octobre - 1er novembre 2021) promu par l'Académie pontificale pour la vie, récemment publié dans le volume Éthique théologique de la vie, est à toutes fins utiles un renversement de Veritatis Splendor. La preuve la plus claire en a été fournie au cours de la conférence de trois jours intitulée "A Response to the Pontifical Academy for Life's Publication : The Theological Ethics of Life. Écriture, tradition, défis pratiques", qui a vu, entre autres, la participation de Mgr Livio Melina, doyen de l'Institut Jean-Paul II depuis dix ans, et du père José Granados, actuellement professeur de théologie du sacrement du mariage au même institut.

    "Je ne peux pas oublier que Franz Böckle, alors parmi les principaux théologiens moralistes de langue allemande, [...], en vue des décisions possibles de Veritatis Splendor, a déclaré que si l'encyclique avait décidé qu'il y a des actions qui doivent toujours et en toutes circonstances être considérées comme mauvaises, contre cela il aurait élevé la voix de toutes ses forces. Le bon Dieu lui a épargné l'accomplissement de son dessein ; Böckle est décédé le 8 juillet 1991. L'encyclique a été publiée le 6 août 1993 et contenait en fait la déclaration selon laquelle il existe des actions qui ne peuvent jamais devenir "bonnes". C'est ainsi que Benoît XVI s'était exprimé dans les fameuses "notes" publiées en 2019 dans le Klerusblatt. L'encyclique de Jean-Paul II avait vraiment été publiée dans l'intention spécifique de blinder l'affirmation des absolus moraux face à des arguments qui trouvaient de plus en plus d'espace dans la théologie morale académique; des positions qui voulaient souligner la présence de circonstances et de situations pouvant conduire à des exceptions à la règle morale générale (VS, 56). L'encyclique les avait à l'esprit, tout comme elle avait à l'esprit les "solutions dites "pastorales"", le "créateur" herméneutique, une idée de l'option fondamentale dissociée des choix individuels concrets (VS, 65), "de fausses solutions, liées notamment à une compréhension inadéquate de l'objet de l'action morale" (VS, 75), de facture proportionnaliste et conséquentialiste. Veritatis Splendor les avait présentés et explicitement condamnés.

    La conférence a mis en évidence cette incompatibilité irrésoluble entre le Texte de base (TB) et l'encyclique de 1993, entre l'anthropologie qui sous-tend les thèses du premier et celle portée par l'encyclique. On ne peut passer sous silence le fait que VS exprime l'enseignement du Magistère de l'Église de manière positive et "négative", avec la condamnation explicite de certaines erreurs ; on ne peut non plus passer sous silence le fait que l'encyclique elle-même considère "la question de la moralité des actes humains" et, en particulier, "l'existence d'actes intrinsèquement mauvais" comme des aspects décisifs, car en eux "se concentre en un certain sens la question même de l'homme, de sa vérité et des conséquences morales qui en découlent" (VS, 83).

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  • "Nous espérons garder François quelques années de plus, ses successeurs achèveront ses réformes" (cardinal Kasper)

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    Eclairant et inquiétant :

    De Franca Giansoldati sur Il Messaggero :

    "Nous espérons garder François quelques années de plus, ses successeurs achèveront ses réformes", déclare le cardinal Kasper.

    11 décembre 2022

    "Le succès du pontificat actuel sera décidé par les successeurs de la papauté actuelle. J'espère seulement que le pontificat actuel n'est pas un accident mais le début d'une nouvelle ère" et que "nous pourrons le conserver encore quelques années". Le théologien allemand Walter Kasper, l'un des cardinaux qui ont le plus contribué à l'élection de Bergoglio lors du conclave de 2013, parle de l'action réformatrice que le pape François a initiée au cours de ces dix années et qui, sur le papier, est destinée à changer la relation entre l'Église et le Magistère. La prédiction de Kasper est basée sur une analyse de grande envergure.

    Selon lui, la poussée innovatrice qui pourrait changer la doctrine sur l'homosexualité, la fin de vie, l'avortement, le célibat des prêtres et la représentativité dans l'Église ne sera certainement pas terminée par François. "Un tel processus de transformation ne peut pas être accompli du jour au lendemain, mais nécessite du temps et une longue respiration. Cela ne peut se faire en un seul pontificat, il faudra deux ou trois pontificats". En effet, le chemin de la réforme est semé d'embûches et il faut beaucoup de temps pour opérer un changement culturel durable. Pour Kasper, le concept de désinodalité " signifie la fin de l'ancien cléricalisme hiérarchique ". L'analyse du théologien allemand a été faite au Latran lors d'une réunion organisée par l'Ordine dei Giornalisti del Lazio consacrée à la papauté de François. " François est un pape évangélique, non pas au sens confessionnel mais au sens premier du terme. La priorité absolue pour lui n'est pas la doctrine, mais l'Évangile, le message vivant de Dieu le Père miséricordieux, qui nous a rachetés par son Fils et qui est présent en permanence dans l'Église dans l'Esprit Saint. Or, dans le Praedicate evangelium, le dicastère de l'évangélisation prime sur le dicastère de la doctrine de la foi. Il ne prêche plus le Dieu qui menace, condamne et punit, mais le Dieu qui accueille, accepte, pardonne et réconcilie tout le monde dans l'amour. C'est un ton nouveau, qui est bon pour l'Église, mais qui ne plaît pas à tout le monde et qui est aussi parfois mal compris comme du "relativisme".

    Kasper ne cache pas les difficultés du pontificat et même les erreurs commises jusqu'à présent. Il espère qu'elle durera encore quelques années : "Chaque pape a donc ses points forts, mais aussi des aspects qu'il doit laisser à son successeur. J'ai voulu parler des points forts du pontificat ; je laisse aux journalistes le soin de parler des déficits qui existent aussi et deviennent évidents au fur et à mesure que le pontificat s'allonge. Néanmoins, j'espère que, si Dieu le veut, nous pourrons garder ce pape pendant quelques années encore". 

    PROGRESSISTES

    Cette situation complexe est due à une combinaison de facteurs, notamment le fossé qui s'est creusé dans l'Église entre réformateurs et conservateurs. "Le pape François se trouve dans une situation difficile. D'un côté les conservateurs fondamentalistes, de l'autre les progressistes idéologiques, qui sont aussi devenus entre-temps des détracteurs. Entre les deux, il y a une grande zone intermédiaire qui est satisfaite et heureuse ou souvent indifférente. Les conservateurs fondamentalistes ont été les critiques du pontificat depuis le début. Ils n'ont jamais aimé ce pape. "Il ne se comporte pas et ne parle pas comme un pape devrait le faire." Mais la critique du style n'est que la forme extérieure. C'est profond : ils demandent : Est-il encore vraiment catholique ? En même temps, en étant catholiques, ils prennent en partie des formes identitaires, ils font une fixation sur l'avortement et contre les parades et les homosexuels, comme l'a fait aussi le patriarche Kirill". 

    De l'autre côté, à "gauche", il y a les critiques progressistes. "Ils disent : ce pape ne veut pas de réformes. En fait, il fait beaucoup de réformes, pour la droite même trop, mais il ne veut pas toutes les réformes libérales comme dans la voie synodale allemande. Il n'est pas un réformateur libéral, mais un réformateur radical qui veut réformer l'Église à partir de la racine (radix), c'est-à-dire à partir de l'Évangile". 

    L'Église, selon le cardinal Kasper, est confrontée à une crise d'identité : "Le changement est synonyme de désordre et entraîne une crise, et il serait malhonnête de ne pas le dire ouvertement : l'Église est en crise profonde. On peut même parler d'une crise d'identité. Qu'est-ce qui est encore valable dans le processus de transformation dans lequel nous nous trouvons, qu'est-ce qui doit rester valable et qu'est-ce qui doit être réformé de toute urgence ? "

  • Une encyclique condamnant la théorie du genre s'impose d'urgence

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    De Mgr Willem Jacobus Eijk, cardinal et archevêque d'Utrecht, sur la Nuova Bussola Quotidiana:

    Une encyclique condamnant le genre s'impose d'urgence

    12-12-2022

    La théorie du genre contredit gravement la nature de l'homme et a de graves implications pour la proclamation des fondements de la foi chrétienne en sapant le rôle du père, de la mère, du mariage et de la relation entre les enfants et les parents. De nombreux fidèles et évêques estiment qu'il est urgent de rédiger un document exposant la vision de l'Église catholique.

    Le terme "genre" fait référence aux deux catégories, mâle et femelle, dans lesquelles les humains et la plupart des êtres vivants sont divisés sur la base de différences anatomiques et physiologiques dans les organes reproducteurs et les caractéristiques sexuelles secondaires. Le terme "genre" a été introduit dans les années 1950. Il s'agit principalement des rôles sociaux des hommes et des femmes. L'idée est que dans le passé, le rôle (le genre) des hommes et des femmes était imposé par la société. Dans la société occidentale actuelle, avec son hyper-individualisme et l'éthique autonome qui lui est associée, on suppose que l'individu n'accepte pas un rôle imposé par la société, mais choisit son propre genre.

    Ce rôle que l'individu se choisit est appelé identité de genre. L'individu peut choisir un genre indépendamment de son sexe biologique. En fonction de son orientation ou de ses préférences sexuelles, l'individu peut décider d'être hétérosexuel, homosexuel, lesbien, transgenre ou non binaire. Non-binaire signifie qu'une personne ne veut pas encore être un homme ou une femme. Un transsexuel est une personne qui est convaincue que son identité de genre ne coïncide pas avec son sexe biologique. Par exemple, un homme peut avoir l'impression d'être une femme, alors que biologiquement il est un homme, ou vice versa. Lorsqu'une personne est malheureuse et se débat avec son sexe biologique pour cette raison, on parle de dysphorie de genre.

    Une personne transgenre est un transsexuel qui a l'intention de changer son sexe biologique pour celui correspondant à son identité de genre ou qui l'a déjà fait grâce à des traitements médicaux et des procédures chirurgicales. Parallèlement à la théorie du genre, il existe la théorie dite "queer", selon laquelle il n'existe pas d'identités de genre fixes, mais des frontières fluides entre elles. Par exemple, il y a des jeunes qui ont parfois des relations avec une personne du même sexe et d'autres fois avec une personne du sexe opposé, selon les sentiments et l'humeur du moment.

    Les organisations internationales, telles que les Nations Unies, encouragent la mise en œuvre de la théorie du genre au niveau mondial dans les entreprises, les organisations gouvernementales et les établissements de santé. Ils le font également par le biais de programmes éducatifs qui encouragent les enfants et les jeunes, dès l'école primaire, à réfléchir à l'identité de genre qu'ils souhaitent choisir ou qui les attire.

    Chez les enfants qui ne sont pas sûrs de vouloir devenir transgenres, l'administration d'un agent hormonal, la tryptoréline, peut ralentir le début du développement pubertaire dans le but de donner à l'enfant le temps de réfléchir à cette question. Tout d'abord, cette hormone peut provoquer des effets secondaires graves. En outre, il convient de rappeler que les adolescents et les jeunes gens doutent souvent de leur identité sexuelle pendant un certain temps. Cependant, dans la plupart des cas, la dysphorie de genre passe sans problème. En outre, de nombreuses personnes transgenres se repentent après avoir changé de sexe biologique. Cependant, surtout après un changement chirurgical du sexe biologique, il n'y a pas de retour en arrière possible.

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  • La déclaration du Conseil permanent de la Conférence des évêques de France au sujet de l’inscription du droit à l’avortement dans la Constitution

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    Déclaration du Conseil permanent de la Conférence des évêques au sujet de l’inscription du droit à l’avortement dans la constitution

    (source)

    Déclaration CEF

    « Toute vie est un don pour ce monde », déclaration du Conseil permanent de la Conférence des évêques de France du 9 décembre 2022 au sujet de l’inscription du droit à l’avortement dans la constitution.

    Jeudi 24 novembre 2022, l’assemblée nationale a voté à une large majorité l’inscription du droit à l’avortement dans la constitution. Au nom des évêques de France, nous voulons dire notre inquiétude devant ce que signifierait cette inscription. Nous souhaitons redire ce qui nous semble au contraire fondamental : toute vie est un don pour ce monde, un don fragile et précieux, infiniment digne, à accueillir et à servir depuis son commencement jusqu’à sa fin naturelle.

    Il y a aujourd’hui près de 220.000 avortements par an en France. Chiffre record dans la Communauté européenne, chiffre qui ne diminue pas et tend même à augmenter. Comment pourrions-nous voir cette réalité dramatique comme le seul exercice d’un droit pour les femmes ou encore comme un progrès ? N’est-ce pas surtout le signe de l’échec de toute une société pour éduquer et accompagner, soutenir socialement, économiquement et humainement celles et ceux qui en ont besoin ?

    Le commandement biblique « Tu ne tueras pas » inscrit dans toutes les consciences au-delà de celles des seuls croyants confie tout être humain à la responsabilité de tous les autres. Ces enfants à naître, nous en sommes d’une certaine façon tous responsables. Ainsi, le vrai progrès ne serait-il pas que nous puissions nous mobiliser tous ensemble, croyants et non-croyants, pour que l’accueil de la vie soit davantage aidé et soutenu ? La vraie urgence ne serait-elle pas d’aider au moins les couples ou les femmes qui, aujourd’hui, n’ont pas réellement le choix et ne peuvent garder leur enfant en raison des contraintes sociales, économiques, familiales qui pèsent sur eux ou sur elles, et trop souvent sur elles seules ?

    Nous reprenons les mots du pape François qui, toujours aux côtés des plus pauvres, écrivait en 2013 dans sa première exhortation apostolique Evangelii Gaudium : « cette défense de la vie à naître est intimement liée à la défense de tous les droits humains. Elle suppose la conviction qu’un être humain est toujours sacré (…) dans n’importe quelle situation et en toute phase de son développement. (…). Si cette conviction disparaît, il ne reste plus de fondements solides et permanents pour la défense des droits humains, qui seraient toujours sujets aux convenances contingentes des puissants du moment. » (n°213).

    Aux côtés de bien des hommes et des femmes de bonne volonté, les catholiques continueront à servir ces droits et cette dignité des plus faibles. Ils prient aussi pour les couples et les femmes confrontés à ce drame de l’avortement. Nous redisons notre reconnaissance à toutes celles et tous ceux qui se mobilisent pour aider, accompagner, écouter, soutenir, consoler sans jamais juger ainsi qu’à tous les élus qui auront le courage – par leur vote et leur engagement – de « faire avancer la culture de la vie » (pape François, audience du 5/02/2017).

    Mgr Éric de Moulins-Beaufort, archevêque de Reims et Président de la CEF,
    Mgr Vincent Jordy, archevêque de Tours et vice-président de la CEF,
    Mgr Dominique Blanchet, évêque de Créteil et vice-président de la CEF,
    Card. Jean-Marc Aveline, archevêque de Marseille,
    Mgr Laurent Ulrich, archevêque de Paris,
    Mgr Dominique Lebrun, archevêque de Rouen,
    Mgr Sylvain Bataille, évêque de Saint-Etienne,
    Mgr Pierre-Antoine Bozo, évêque de Limoges,
    Mgr Alexandre Joly, évêque de Troyes,
    Mgr Matthieu Rougé, évêque de Nanterre

  • De plus en plus de personnes demandent à être "débaptisées"; ce qui pose problème

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    De Jimmy Akin sur le National Catholic Register :

    De plus en plus de personnes demandent à être "débaptisées" - voici ce qui pose problème

    Lorsque vous êtes baptisé, une marque spirituelle indélébile est apposée sur votre âme, et rien ne peut l'effacer.

    8 décembre 2022

    Dans certains endroits, la demande de débaptisations a augmenté, ce qui pourrait être assez surprenant.

    "Qu'est-ce qu'un débaptême ?", demanderez-vous peut-être. "Est-ce même une chose ? Comment peut-on débaptiser quelqu'un ?" La réponse courte est que Non, le débaptisme n'est pas une chose, mais cela n'a pas empêché les gens de le demander. Et oui, le "débaptisme" est le langage qu'ils utilisent. Le Pilier explique :

    L'Église catholique de Belgique a fait état mercredi d'une forte augmentation du nombre de personnes demandant à ce que leur nom soit rayé des registres de baptême. Le dernier rapport annuel de l'Église, publié le 30 novembre, indique qu'il y a eu 5 237 demandes de ce type en 2021, contre 1 261 en 2020 et 1 800 en 2019. ...

    Néanmoins, un mouvement croissant en Europe promouvant le 'débaptisme' a encouragé les catholiques à écrire aux autorités de l'Église pour demander à être retirés des registres de baptême des paroisses. Ce mouvement est un consortium de plusieurs factions politiques et philosophiques parmi les laïcs européens.

    Un mouvement qui a un passé

    Ce mouvement existe depuis un certain temps. Par exemple, en 2012, NPR a rapporté : en France, un homme âgé se bat pour rompre officiellement avec l'Église catholique. Il a attaqué l'Église en justice pour son refus de le laisser annuler son baptême, dans une affaire qui pourrait avoir des effets considérables.

    Ses convictions ont commencé à changer dans les années 1970, lorsqu'il a été initié aux libres penseurs. Comme il ne croyait plus en Dieu, il a pensé qu'il serait plus honnête de quitter l'Église. Il a donc écrit à son diocèse et a demandé à être débaptisé.

    Problèmes pour les débaptiseurs

    La demande des débaptiseurs pose des problèmes. Il n'est pas possible de déverser de l'eau sur quelqu'un après qu'elle ait été versée sur lui. Cela rend le débaptême physiquement impossible (bien que certaines organisations athées aient utilisé des cérémonies ironiques avec des sèche-cheveux).

    Mais aussi, il n'est pas non plus théologiquement possible d'inverser tous les effets du baptême. Le Catéchisme de l'Église catholique déclare :

    Incorporée au Christ par le baptême, la personne baptisée est configurée au Christ. Le baptême scelle le chrétien avec la marque spirituelle indélébile (caractère) de son appartenance au Christ. Aucun péché ne peut effacer cette marque, même si le péché empêche le baptême de porter les fruits du salut. Donné une fois pour toutes, le baptême ne peut être répété. (1272)

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  • Réponse aux juristes favorables à l’inscription d’un “droit” à l’avortement dans notre Constitution

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    Une carte blanche de Xavier Dijon, professeur émérite de la Faculté de Droit, UNamur sur le site de La Libre :

    Le dangereux oubli de la chair

    Réponse aux juristes qui plaident en faveur de l’inscription dans notre Constitution d’un “droit” à l’avortement. Vous avez oublié la condition corporelle qui nous a faits homme et femme.

    Deux spécialistes du droit constitutionnel nous ont livré récemment (LLB du 28 novembre) un plaidoyer en faveur de l’inscription dans notre Constitution de ce qu’ils appellent le “droit” à l’avortement, afin que cet acte qui interrompt la grossesse, largement admis aujourd’hui dans l’opinion publique, ne puisse plus être trop facilement remis en question par des politiques illibérales ou par des juges liberticides. S’appuyant ainsi sur le pilier de la liberté, les deux auteurs invoquent aussi l’autre pilier de notre Constitution qu’est l’égalité. Mais une chose frappe dans l’argumentation de nos deux auteurs : tout se passe comme si cet être humain, soucieux, tant de sa liberté en lui-même que de son égalité envers tout autre humain, ne recevait aucune instruction de la part de sa propre condition corporelle.

    Dissociation entre le sujet et la chair

    Tant qu’à vouloir être libre, il faut que chacun de nous le soit aussi, dit-on, à l’égard de son propre corps. Alors que la sagesse classique nous invitait autrefois à assumer notre condition charnelle dans sa vulnérabilité, et qu’une médecine tout aussi classique œuvrait à cette réconciliation corporelle, nous voici invités à nous penser nous-mêmes comme des êtres duels : d’un côté, la pensée nourrie de toutes sortes de projets ; de l’autre, le corps rempli de diverses contraintes qui contrarient lesdits projets. Qui va gagner ? Depuis un demi-siècle, les tendances lourdes des lois appelées bioéthiques donnent la faveur à l’esprit : c’est lui qui donne sens à la chair car, par elle-même, nous dit-on encore, la chair n’a pas de sens. D’où les changements survenus dans nos législations et nos jurisprudences occidentales pour rendre les citoyens libres de leur corps : la femme enceinte peut faire prévaloir son projet d’autonomie par rapport à cette chair du fœtus qu’elle porte en elle, par rapport aussi à l’acte de chair qui l’a rendue enceinte ; à l’autre bout de la vie, la personne qui juge son corps indigne de l’image qu’elle se fait d’elle-même sera autorisée à obtenir d’un tiers qu’il l’en délivre ; au milieu de la vie, du côté de la procréation, le don de sperme, la congélation d’ovocytes, la parentalité homosexuelle ou la location d’utérus continuent la ronde de la dissociation entre le sujet et la chair en laquelle il se tient : son propre corps n’a rien à lui dire !

    Menace sur la liberté des sujets

    Mais qui ne voit que cette rupture anthropologique constitue la menace la plus intime qui soit sur la liberté des sujets ? En effet, à partir du moment où la personne ne vit plus de l’intérieur d’elle-même cette unité toute naturelle de chair et d’esprit, il faudra bien que ce pouvoir propre passe en d’autres mains : on songe au pouvoir, d’abord, des médecins autorisés à donner la mort au début ou à la fin de la vie, mais aussi du partenaire qui abandonnera la femme enceinte à son “autonomie” ; de la femme elle-même à l’égard de la personne en devenir qu’elle porte en elle ; des parents d’intention qui feront de la mère porteuse une esclave ; des scientifiques dont les intrusions feront toujours davantage du corps humain un matériau biologique ; des politiques enfin qui se prendront pour les maîtres de la vie et de la mort.

    Fi de notre architecture corporelle

    A propos de l’autre pilier constitutionnel, de l’égalité, nos deux constitutionnalistes nous en donnent une lecture passablement idéologique, au sens où la donnée charnelle, ici encore, n’a plus de sens, puisque la toute-puissante non-discrimination y fait fi de notre architecture corporelle. À leurs yeux, tout se passe comme s’il n’était pas juste que la femme porte l’enfant tandis que l’homme ne ferait que l’ensemencer. Si la différence des rôles ainsi joués dans la procréation est perçue comme une discrimination, alors l’idée que nous nous faisons de l’égalité autorise la femme à mettre fin à la vie qu’elle porte en elle afin de devenir l’égale de l’homme qui, lui, n’a rien à porter. Mais, outre le fait qu’on escamote ici la question tout aussi cruciale de l’égalité entre, d’une part, l’homme et la femme qui ont conçu un enfant, d’autre part, la dignité de cet enfant lui-même, n’avons-nous pas oublié, dans notre argumentaire, la condition corporelle qui nous a faits homme et femme ? Or, avant tous les textes constitutionnels qui énumèrent nos libertés et notre égalité, n’est-ce pas dans cette dualité sexuelle et procréative de l’être humain que se trouve notre toute première constitution ?

    (1) “Inscrivons le droit à l’avortement dans la Constitution” par Diane Roman, professeure à l’Université Paris I – Panthéon Sorbonne et Marc Verdussen, professeur à l’Université catholique de Louvain (UCLouvain)

  • A quoi sert encore le Conseil des cardinaux ?

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    Le Conseil des cardinaux du pape (à ne pas confondre avec le Collège des Cardinaux), n'est plus ce qu'il était. Mais avec une adhésion vieillissante et un agenda anémique, à quoi cela sert-il ? Une chambre d’entérinement pour la montre sous forme d’avis inutiles pour un pape plutôt (litote) dictateur. Lu sur le Pilar hispanique relayé par Il Sismografo :

    « Lorsque le pape a créé le Conseil des cardinaux conseillers il y a près de dix ans, son objectif principal était de conseiller François sur la réforme de la gouvernance mondiale de l'Église et de produire une nouvelle constitution pour la curie romaine.

    Ce document, Praedicate evangelium , a été publié plus tôt cette année .

    Une fois le travail de définition du conseil accompli, il a été décrit comme quelque chose pour une armoire de cuisine pour le pape.

    Mais l'ordre du jour en cours du groupe ne semble pas inclure la plupart des problèmes réellement importants auxquels l'Église est confrontée au niveau mondial. Et avec plusieurs des membres cardinaux approchant l'âge de 80 ans – et plusieurs traitant de scandales d'un type ou d'un autre – la question semblerait maintenant être : à quoi, le cas échéant, le conseil sert-il encore ?

    La réponse peut venir quand, et si, François choisit de rafraîchir sa gamme. En fait, une réinitialisation en révélerait probablement autant sur la façon dont le pape voit son propre avenir que sur l'avenir de son corps consultatif cardinal.

    Le bureau de presse du Saint-Siège a publié mercredi un bref communiqué sur la dernière réunion du Conseil des cardinaux conseillers du pape. La déclaration était brève.

    Il a expliqué que les cardinaux ont rencontré François pendant deux jours cette semaine pour discuter de plusieurs questions, dont la conférence de l'ONU sur le changement climatique le mois dernier, le synode en cours sur la synodalité, les travaux de la Commission pontificale pour la protection des mineurs et une récente réunion des conférences épiscopales d'Asie.

    Ce sont, bien sûr, des sujets intéressants et importants en eux-mêmes. Mais absents de l'ordre du jour, du moins selon le compte rendu du bureau de presse du Saint-Siège, plusieurs points que de nombreux catholiques se seraient attendus à voir : parmi lesquels l'Ukraine, la Chine et le procès financier du Vatican

    Le pape lui-même a clairement indiqué qu'il considère la guerre en Ukraine comme probablement l'événement mondial le plus important actuellement en cours. Ayant précédemment identifié l'Ukraine comme le centre d'une troisième guerre mondiale au ralenti, François a comparé cette semaine les atrocités russes dans le pays à la campagne nazie de la Seconde Guerre mondiale .

    Dans le même temps, l'invasion russe et la réponse ukrainienne ont radicalement déplacé les plaques tectoniques ecclésiologiques dans les deux pays, avec des effets significatifs sur le mouvement œcuménique mondial.

    Mais ces questions ne méritaient apparemment pas l'avis du conseil consultatif mondial supposé au plus haut niveau du pape. Au lieu de cela, le secrétaire d'État, le cardinal Pietro Parolin, et le cardinal congolais Fridolin Ambongo Besungu ont été invités à présenter les pourparlers sur le changement climatique de la COP27 en Égypte le mois dernier.

    Parolin n'a pas non plus été appelé à informer le concile des progrès de l'accord Vatican-Chine récemment renouvelé sur la nomination des évêques. Compte tenu de la décision récente du gouvernement chinois de créer un nouveau diocèse en dehors de la juridiction de l'Église et de recruter un évêque catholique en service pour lui servir d'auxiliaire , on aurait pu s'attendre à ce que cela ait été un sujet clé pour le pape.

    Et tandis que le procès financier en cours du Vatican continue de faire la une des journaux – comme un cardinal enregistrant secrètement le pape discutant de secrets d'État – ni Parolin, ni le cardinal Giuseppe Bertello, l'ancien chef de l'État de la Cité du Vatican, n'ont été invités à commenter cela.

    Le chef du Conseil pour l'économie du Vatican, le cardinal Reinhard Marx, n'a pas non plus abordé les rapports récents selon lesquels son propre conseil avait fait circuler des notes avertissant que ses réformes risquaient de devenir une « mascarade ».

    Étant donné que l'objectif initial du Conseil des cardinaux était censé être la réforme de la curie romaine, on aurait pu s'attendre à ce que les affaires financières au sein de la curie méritaient une conversation.

    Mais en vérité, l'ordre du jour relativement anémique de la réunion du conseil semblerait suggérer que les sessions du conseil - ou peut-être le conseil lui-même - sont de moins en moins pertinentes pour la gouvernance de l'Église universelle par le pape.

    Même en mettant en évidence des problèmes purement régionaux, comme le groupe mondial est également censé le faire, l'accent cette semaine semble avoir été mis sur le banal plutôt que sur l'urgent :

    Le pape et d'autres membres du conseil ont probablement apprécié une mise à jour du cardinal Oswald Gracias, archevêque de Bombay, sur la réunion d'octobre des conférences épiscopales d'Asie.

    Mais beaucoup pourraient se demander si un sujet plus évident à discuter pour le conseil aurait été la crise continue en Inde, où une série d'évêques ont été contraints de démissionner - et un autre a dû demander la protection de la police - à la suite de manifestations de masse contre réformes liturgiques dans l'Église syro-malabare.

    Si François ne donne pas au Conseil des cardinaux de nombreux sujets urgents à discuter, il est tout simplement possible qu'une partie de la raison soit que les membres sont devenus, du moins en partie, quelque peu obsolètes.

    Les membres du conseil, autrefois appelés C9 en raison de leur nombre, brièvement renommés C6, et maintenant vraisemblablement surnommés C7, sont de plus en plus âgés et, bien que géographiquement représentatifs de l'Église, ils ne sont pas la formidable collection de personnages clés qu'ils étaient autrefois.

    Plus de la moitié de ses membres - les cardinaux Gracias, O'Malley, Maradiaga et Bertello - ont dépassé l'âge ordinaire de la retraite épiscopale, soit respectivement 77, 78, 79 et 80 ans.

    Le cardinal Bertello, bien qu'encore membre de la Commission pontificale pour l'État de la Cité du Vatican, est fonctionnellement à la retraite et a été remplacé à la tête du gouvernorat l'année dernière. Et bien qu'il soit encore théoriquement à la tête de la Commission pontificale pour la protection des mineurs, le cardinal O'Malley s'est retiré du rôle qu'il avait autrefois en tant que visage et voix de cet organe, cédant le rôle de porte-parole au père. Hans Zollner, SJ.

    D'autres membres du soi-disant conseil au plus haut niveau du pape ont dû faire face à divers scandales.

    Le cardinal Oscar Maradiaga, coordinateur du groupe, fait face depuis des années à des allégations de faute financière grave dans son archidiocèse d'origine de Tegucigalpa au Honduras, ce qui a conduit à une visite apostolique en 2017 mais à aucune résolution claire .

    Le cardinal Marx, quant à lui, a offert à deux reprises au pape sa démission en tant qu'archevêque de Münich (mais pas de ses nominations au Vatican) en réponse au scandale des abus cléricaux en Allemagne. Il est également l'évêque le plus ancien de ce pays et un ardent défenseur de sa "voie synodale" controversée qui a été vertement dénoncée par les cardinaux du Vatican lors de la visite ad limina des évêques allemands il y a quelques semaines à peine .

    Le cardinal Parolin, secrétaire d'État du Vatican, dirige le dicastère curial le plus important de Rome et est probablement le plus proche que le conseil ait d'un membre de droit .

    Mais pressant les problèmes diplomatiques en Ukraine et en Chine de côté, le département de Parolin a été critiqué, voire ridiculisé, dans la presse alors qu'un tribunal du Vatican poursuit sa vivisection du scandale financier du secrétariat, mettant à nu ce que les procureurs du Vatican considèrent comme une culture de mauvaise gestion, de fraude, de corruption, d'extorsion et de détournement de fonds.

    Si la composition et les délibérations du Conseil des cardinaux semblent de plus en plus marginales par rapport au travail du pape gouvernant l'Église universelle, il vaut la peine de se demander ce qu'il pourrait choisir de faire, le cas échéant, pour rafraîchir le corps.

    Une solution évidente et organique serait que François inaugure un roulement de ses membres, éliminant progressivement les membres retraités du monde entier au profit du sang plus jeune de sa dernière récolte de nominations mondiales. Le pape pourrait en même temps demander au cardinal Besungu de prendre en charge le rôle de coordination, pour apporter une nouvelle perspective du continent sur lequel l'Église se développe le plus rapidement.

    Le pontife pourrait également envisager d'apporter du sang neuf au Vatican. Lorsque le groupe s'est réuni cette semaine, ils ont lu un rapport sur le synode sur la synodalité préparé par le cardinal Mario Grech, qui supervise le processus avant ses dernières sessions à Rome à partir de l'année prochaine.

    Grech n'a, semble-t-il, pas assisté à la réunion, bien qu'il semblerait être un candidat évident à l'adhésion si François veut que le groupe reflète vraiment ce qui est prioritaire sur l'agenda mondial interne de l'Église.

    Une deuxième option pour François serait de repenser complètement la composition du conseil et de l'ouvrir aux non-cardinaux et même aux non-clercs.

    Il est ironique que le groupe ad hoc , créé par François en premier lieu, soit entièrement composé de cardinaux, étant donné que sa principale réalisation a été la promulgation d'une nouvelle constitution du Vatican ouvrant la voie aux laïcs pour servir aux plus hauts niveaux de la curie.

    Et la coutume cardinalice a créé des lacunes notables dans les rangs du conseil.

    Lors de la création de l'organisme, un membre clé était le cardinal George Pell, tsar de la réforme financière de François. Pell a pris un congé autorisé de l'organisme et de son poste de préfet du Secrétariat à l'économie, en 2017, avant que son mandat au sein des deux organes n'expire en 2019.

    Depuis lors, ce serait un euphémisme de dire que la réforme financière est restée fermement à l'ordre du jour du Vatican, mais les successeurs de Pell en tant que préfet du secrétariat financier étaient d'abord un prêtre puis, plus récemment, un laïc - aucun d'entre eux n'a été éligible pour siéger au conseil tel qu'il existe actuellement.

    Bien sûr, François peut choisir de ne rien faire avec le conseil, ce qui pourrait être une décision importante en soi.

    Il est assez clair qu'il ne pense pas que son utilité ait complètement cessé lorsque la nouvelle constitution apostolique a été promulguée, sinon il aurait alors dissous le corps, vraisemblablement en remerciement pour un travail "bien fait".

    Mais si le pape permet aux membres de vieillir et de se réduire davantage, et que ses réunions deviennent obsolètes, cela pourrait être un signe que le pape – qui aura 86 ans dans quelques jours – ne regarde pas assez loin pour justifier relancer le conseil.

    Il se peut qu'avec la nouvelle constitution et le processus synodal verrouillé, François considère les grands travaux de son pontificat accomplis et pense que ce qui vient ensuite est à quelqu'un d'autre de décider….

    Ref. A quoi sert encore le Conseil des cardinaux ?