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Débats - Page 365

  • Une nouvelle pétition pour élargir l'euthanasie ou quand le loup se cache sous une peau de mouton

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    Du Frère René Stockman (Docteur en Soins de Santé) sur le site de l'Association des médecins belges Saint-Luc (texte en néerlandais traduit par nos soins) :

    Pétition Euthanasie dans la démence: un loup en peau de mouton

    Apparemment, nous sommes entrés dans un nouvel épisode du "débat sur l'euthanasie". Juste avant les élections, le Dr Distelmans lance une pétition dans laquelle il demande que la loi sur l'euthanasie soit modifiée et élargie pour les personnes atteintes de démence et d'autres formes de handicap irréversible et qui auraient manifesté antérieurement leur volonté dans ce sens.

    Frère René Stockman, 
    Supérieur général des Frères de la Charité

    Avec son plaidoyer, il touche naturellement une corde sensible et quand on lit le texte, on est porté à la fois vers la compassion et l'indignation. Qui n'est pas touché par la souffrance des personnes atteintes de démence, qui perdent lentement mais sûrement le contrôle de leur propre vie pour se retrouver dans une existence totalement en dehors de la réalité? Et en raison du sentiment d'impuissance que cela provoque chez les membres de la famille proche? Personne ne peut nier que la démence est une souffrance grave et, d’après le texte, d’ici 2035, 50% de personnes atteintes de démence s'y ajouteraient en plus à l’avenir. Il est donc grand temps d'agir. Et quelle action est proposée? La réponse donnée dans la pétition est double mais en même temps ambiguë: d'un côté, il faut fournir des installations plus nombreuses et de meilleure qualité pour délivrer des soins adéquats aux personnes atteintes de démence, mais d'autre part, une réglementation légale doit être prévue pour les soulager de cette souffrance par une injection. Cela ne signifie-t-il pas que cette dernière solution est beaucoup plus confortable et moins chère? Lorsque les personnes atteintes de démence précoce et les membres de leur famille lisent ceci, il est presque impossible qu'ils ne se sentent pas coupables s'ils ne pensaient pas à l'euthanasie afin de supprimer le fardeau qu'entraîne leur maladie pour la communauté. L'euthanasie est érigée ici en sommet de la philanthropie et ce, d'un double point de vue: la personne en question ne veut pas être un fardeau pour la communauté et la communauté soulage la personne atteinte de démence de souffrances sévères. Existe-t-il une meilleure alternative disponible? La personne concernée ne veut pas être un fardeau pour la communauté et la communauté soulage la personne atteinte de démence de souffrances graves.

    Comme souvent, c'est dans la queue qu'est le venin. Les statistiques estiment que 83% de la population, constituant une écrasante majorité selon l'auteur, est favorable à une modification de la loi. Ce sont les résultats préliminaires d'un "test électoral" réalisé dans les médias. Quelle est la valeur scientifique de cette enquête et avec quelles informations de base a priori les personnes ont-elles effectué ce test? Pendant des années, certains groupes ont eu recours à la tactique qui consiste à influencer la vision des gens en suscitant compassion et indignation. Les arguments ne marchent presque pas aujourd'hui, mais les émotions, oui. Une fois qu'un consensus émotionnel est réalisé, il n’ya plus guère de place pour écouter les arguments. Et cela se manifeste avec force ici. En indiquant ces chiffres, un sentiment de culpabilité supplémentaire est ajouté pour ceux qui pensent différemment. À quel degré faut-il être antisocial pour faire partie des 17% qui ne soutiennent pas encore le droit d’étendre la législation sur l’euthanasie? Non seulement antisocial mais aussi très impitoyable. Refuser l'euthanasie est décrit ici comme la volonté de maintenir consciemment et volontairement des situations dégradantes. Personne ne peut accepter ça. Avec les vidéos supplémentaires liées à la pétition, l’émotion devient totale. On doit retenir sa main pour ne pas signer la pétition immédiatement. On peut parler de marketing réussi.

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  • Désaffecter ou désacraliser massivement les églises ?

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    De Mgr Jacques Habert sur le site aleteia.org :

    Allons-nous devoir désaffecter ou désacraliser des églises de façon massive ?

    porte d'une église

    Nos églises sont une chance pour la nouvelle évangélisation. Mais que faire quand nombre d’entre elles sont appelées à perdre leur affectation au culte divin ? Mgr Jacques Habert, évêque de Séez (Orne) participe au groupe de travail « Les églises, un nouvel enjeu pastoral » au sein de la Conférence des évêques de France (CEF). Il invite à la réflexion de tous les fidèles pour affronter l’avenir de nos églises avec discernement.

    Les évêques de France continuent de porter avec attention la question de l’avenir de nos églises. Des groupes de travail ont été mis en place ces dernières années pour rappeler les règles en matière de désaffectation et pour insister sur la dimension pastorale. Dans le cadre de ces réflexions, un colloque a eu lieu au Collège des Bernardins en mars 2018. Trois conclusions s’étaient imposées à l’issue de ce beau colloque : une invitation au dialogue avec les partenaires multiples — les élus, les amoureux du patrimoine, les communautés chrétiennes, les habitants des communes ; une invitation à la vigilance, dans un temps où bien des repères sont perdus : redire ce qu’est une église et sa vocation au sens large du terme ; une invitation à l’espérance : nos églises sont une chance pour la nouvelle évangélisation.

    Allons-nous devoir désacraliser de nombreuses églises ?

    Ces réflexions se conduisent sur un fond d’inquiétude : allons-nous devoir désaffecter, désacraliser des églises de façon massive, dans les années qui viennent ? Il n’est pas illégitime de se poser cette question. Elle nous attriste, elle peut même nous faire peur. Notons qu’il serait aussi irresponsable de ne pas se la poser. Les enjeux sont nombreux : ils sont pastoraux, mais aussi sociaux, politiques, juridiques, canoniques ou patrimoniaux.

    Aborder cette question, c’est entrer sur un terrain à la fois passionnant et un peu miné. Cette réflexion, nous ne sommes pas les seuls à la porter. Bien d’autres pays connaissent cette situation : en novembre dernier à Rome, le Conseil pontifical pour la culture organisait à son tour un colloque au titre évocateur : Dieu n’habite plus en ce lieu ? Au cours de cette rencontre, où fut évoquée la désaffection des lieux de culte, des Italiens, des Canadiens et des représentants venus des pays de l’Est de l’Europe sont venus partager des expériences d’utilisation nouvelle de leurs églises. Ainsi, la problématique n’est pas que française, même si elle se pose en France d’une façon originale suite aux lois de 1905 et 1907.

    Jusqu’où peut-on aller dans l’utilisation non-cultuelle d’une église ?

    Le plus souvent, on retrouve une tension sous-jacente entre l’option d’une utilisation non-cultuelle d’une église et la décision radicale de sa désaffection. Quels critères pouvons-nous nous donner ? Nous savons que la culture, la beauté, le patrimoine sont une porte d’entrée pour une évangélisation par les pierres, d’où l’importance des églises ouvertes, bien entretenues, accueillantes. Il y a dans ce domaine un bouillonnement et des initiatives très encourageantes. On se souvient de la belle expression que le pape Benoît XVI avait employée, la via pulchritudinis, la voie de la beauté pour nous faire accéder à Dieu.

    Lors du colloque romain, le pape François a adressé un message aux participants invitant à creuser la piste sociale. Comment un « bâtiment-église » peut-il être mis au service de finalités sociales ? Le Pape évoquait la figure du diacre saint Laurent dont l’iconographie sacrée le montre en train de vendre de précieux objets du culte pour en distribuer le produit aux pauvres. Pour le Pape, « ceci constitue un enseignement ecclésial constant qui, tout en inculquant le devoir de protection et de conservation des biens de l’Église, et en particulier des biens culturels, déclare qu’ils n’ont pas de valeur absolue mais qu’en cas de nécessité ils doivent servir au plus grand bien de l’être humain, et spécialement au service des pauvres ». Une église où, par exemple, on donnerait à manger, où les personnes seraient accueillies, ne serait que la mise en pratique de l’Évangile : « J’avais faim, vous m’avez donné à manger… j’étais un étranger, vous m’avez accueilli » (Mt 25, 35). Agir en ce sens nous inviterait à reconsidérer le canon 1214 qui définit une église comme « l’édifice sacré destiné au culte divin où les fidèles ont le droit d’entrer pour l’exercice du culte divin, surtout lorsqu’il est public ».

    En cas de désaffection d’une église

    Devant la décision radicale de la désaffection d’une église, trois questions surgissent. Premièrement, la future utilisation du bâtiment n’est-elle pas inconvenante (cf. canon 1222, non sordidum) ? Ensuite, en quoi un bâtiment qui n’est plus une église mais qui continue de lui ressembler, peut-il demeurer un signe ? Ne risque-t-il pas aussi de devenir un « contresigne » laissant penser qu’autrefois il y avait des chrétiens, mais que maintenant c’est fini ? Enfin, tout est-il fait « pour assurer un nouvel usage religieux ou culturel, compatible autant que possible avec l’intention initiale de la construction »1 ? L’intention peut être excellente, mais le risque est de dédier une ancienne église par exemple au silence, à la beauté, à l’intériorité, à l’harmonie, en mettant sur un même plan une certaine religiosité ambiante avec le message initialement chrétien du bâtiment.

    On le voit, ces questions sont complexes, ne pas les regarder en face serait irresponsable, les traiter trop rapidement aussi. Dans la conclusion du colloque romain, il a été demandé à plusieurs reprises que le peuple de Dieu dans son ensemble soit engagé dans ces réflexions. Chaque évêque, dans son diocèse, est invité à une réflexion ample, qui continuera de nous mobiliser dans les années qui viennent.


    [1] Texte d’orientation du colloque de Rome Dieu n’habite plus en ce lieu ?

  • Sortir ! un manifeste à l'usage non des derniers mais des premiers chrétiens

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    Natalia Trouiller "Sortir ! Manifeste à l'usage des premiers chrétiens"

    17,00 €; en stock; Réf. : 9782365261876

    Natalia Trouiller fait le constat que la parole de l’Eglise catholique sur les questions de société est devenue totalement inaudible. Le monde comme une partie même des catholiques lui dénie toute légitimité à intervenir dans les débats et à émettre un avis.

    Face à ce constat d’échec, l’auteur appelle les catholiques à renouer avec la dimension incarnée de la religion chrétienne. Elle dénonce leur dérive vers gnosticisme à la manière du monde contemporain qui valorise le corps tant qu’il est sain, en bonne santé et esthétique. Ses parallèles constants avec les hérésies des premiers siècles révèlent que cette dérive n’est pas nouvelle et qu’il y a déjà bien longtemps les Pères de l’Eglise y avait répondu. Elle rejoue donc les controverses de ces siècles lointains avec les interrogations d’aujourd’hui à l’exemple de celles posées par la numérisation de nos existences.

    Ce manifeste invite à renouer avec la relation à l’autre, comme le service des corps qu’ils soient malades ou vieillissants, pour retrouver une cohérence entre les discours et les actes et devenir ainsi des missionnaires d’un Christ incarné.

    source : https://premierepartie.com/natalia-trouiller-sortir-manifeste-a-l-usage-des-premiers-chretiens.html

  • Défendre les animaux ? Oui mais...

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    D'Emmanuel Cabello sur didoc.be :

    Des hommes et des animaux

    Dans « La philosophie devenue folle » (Grasset, Paris 2018), Jean-François Braunstein aborde la question du statut des animaux (pp. 149-278). Emmanuel Cabello expose ici les idées de cet auteur, assorties d’une conclusion personnelle.

    Pour Robert Nozick, un philosophe contemporain assez connu, il faudrait être farfelu pour croire que, dans notre monde, la défense des animaux est une priorité. Pourtant, l’idée que les animaux sont des êtres sensibles et donc capables de souffrir s’est imposée peu à peu en Occident. Elle a suscité de nouvelles législations en vue de promouvoir le bien-être des animaux et de prévenir les souffrances que les humains pourraient leur infliger.

    Certains esprits entendent justifier ces bons sentiments par la ressemblance entre les hommes et les animaux. Ils se focalisent notamment sur les grands singes et nous rappellent constamment que nous partageons 98 à 99% de notre patrimoine génétique avec les chimpanzés.

    Peter Singer, australien d’origine, professeur de bioéthique à la prestigieuse université de Princeton, est le porte-drapeau du combat contre le « spécisme », accusé d’être une idéologie prétendant introduire une hiérarchie entre les espèces, où l’être humain serait supérieur aux animaux. Selon lui, il n’y a pas de sauts entre ces espèces, mais une continuité : nous sommes tous des frères. Nous sommes tous des animaux.

    Les droits des animaux

    Si nous sommes tous des animaux, il faut élargir le champ du droit, qui ne doit plus être simplement « humanitaire », mais « animalitaire » : on l’a fait déjà pour les femmes, contre le sexisme ; ensuite pour les personnes de race noire, contre le racisme ; il faut le faire aujourd’hui pour les animaux, contre le spécisme, en commençant par les plus proches — les grands singes — mais sans nous limiter à eux (les femmes et les personnes de race noire apprécieront).

    L’objection à ce souhait des « animalitaires » est évidente : les grands singes ne sont pas capables de revendiquer leurs propres droits. Mais on nous répond que ces animaux ne doivent pas défendre eux-mêmes leurs droits en justice. Ils pourraient être représentés par des humains, comme les enfants ou les adultes intellectuellement déficients de notre espèce. Cass Sunstein, professeur à Harvard et ancien conseiller du président Obama, demande, faussement naïf : Y a-t-il quelque chose de problématique dans cette idée ? Peut-être bien. Tout d’abord, de quel droit les théoriciens de la libération animale prétendent-ils parler au nom des animaux ?

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  • L'idéologie libérale-libertaire, dernier avatar de la religion du Progrès

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    D'  sur le Figaro Vox :

    «L'idéologie libérale-libertaire est le dernier avatar de la religion du Progrès»

    Un entretien publié en janvier mais qui, en cette période électorale, garde toute son actualité

    FIGAROVOX/ENTRETIEN - Avec «Voyage au bout des ruines libérales-libertaires», l'écrivain Matthieu Baumier analyse les raisons idéologiques des maux de l'époque. Il voit dans le libéralisme économique et le primat du désir individuel les deux faces, gauche et droite, d'une même idéologie vouée selon lui à l'échec.


    Matthieu Baumier est écrivain et essayiste, et collabore régulièrement à plusieurs revues. Il a notamment publié La démocratie totalitaire. Penser la modernité post-démocratique (Presses de la Renaissance/Plon, 2007). Voyage au bout des ruines libérales libertaires (Pierre-Guillaume de Roux éditeur) vient de paraître.


    FIGAROVOX.- Votre livre s'intitule «Voyage au bout des ruines libérales-libertaires». Comment définissez-vous l'idéologie «libérale-libertaire»?

    Matthieu Baumier.- Le terme «idéologie» peut désigner un ensemble d'idées plus ou moins organisées ou acceptées, susceptibles d'orienter les comportements des individus. Si l'on s'en tient à cette définition, l'idéologie libérale-libertaire est à l'évidence l'idéologie de notre temps, celle qui structure notre société. Pour Jean-Claude Michéa, c'est la rencontre entre la pensée économique libérale et ce qu'il nomme la pensée libertaire, en référence au primat du désir individuel qui s'est imposé. L'analyse me semble juste. Ce primat de l'individu est le point commun entre le social-libéralisme, ce que nous appelons habituellement la «gauche», et le libéralisme-social, ce que nous appelons en général la «droite». Pour moi, ce sont les deux faces d'une même idéologie. Il n'y a pas de différence fondamentale entre ces prétendues droite et gauche. Les promoteurs de l'idéologie libérale-libertaire exercent le pouvoir depuis 40 ans, en rejetant aux extrêmes qui pense autrement qu'eux. 2017 n'est pas la victoire d'une nouvelle manière de faire de la politique mais la poursuite du même pouvoir idéologique libéral-libertaire par d'autres moyens. Cette idéologie est de de mon point de vue encore plus ample: c'est une véritable foi en l'illimité et la certitude qu'il n'y aurait qu'un chemin unique. Elle est ainsi le dernier avatar de la religion du Progrès. Je parle évidemment du progrès en tant qu'idéologie, selon laquelle nous marcherions vers un monde meilleur sous réserve de prendre avec volontarisme le chemin en main, ou en marche, et non des progrès que connaît toute société.

    Le primat de l'individu est le point commun entre le social-libéralisme et le libéralisme-social.

    Cette idéologie a-t-elle paradoxalement dévoyé l'idéal de liberté, au point de présenter une dérive totalitaire?

    Plutôt totalisante: c'est la pensée dominante dans le monde politique, intellectuel, culturel et médiatique. L'idéal de liberté du libéralisme est en effet dévoyé, un peu comme si les idées libérales étaient devenues folles. Comme toute idée politique, le libéralisme est multiforme, il peut tendre vers différents devenirs. Une forme de libéralisme s'est radicalisée pour devenir oligarchique. Une minorité d'individus, à l'échelle planétaire, ayant tous la même vision du monde, détient l'essentiel des rênes du pouvoir et œuvre à instituer ce mode de fonctionnement à l'échelle globale, en s'appuyant sur l'industrie du bonheur, sur «l'happycratie». Ce modèle libéral-oligarchique est producteur de ruines, en général, et de sa propre ruine en particulier. La folie de la répartition des richesses et du pouvoir en un nombre toujours plus restreint d'individus confine à la maladie mentale: comment amasser toujours plus dans un monde dont les ressources sont naturellement limitées?

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  • Vincent Lambert condamné à mourir

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    Le docteur SANCHEZ annonce l'arrêt de l'alimentation et de l'hydratation de Vincent Lambert la semaine du 20 mai (source)

    Communiqué des avocats des parents de Vincent Lambert :

    Le docteur SANCHEZ du CHU de REIMS vient d’annoncer ce 10 mai 2019 à la famille de Vincent LAMBERT qu’il mettrait sa décision du 9 avril 2018 à exécution la semaine du 20 mai 2019, sans autre précision.

    Dès cette annonce du docteur SANCHEZ, la famille a découvert la mise en place par le CHU de REIMS d’un plan vigipirate contre on ne sait quels terroristes.

    Si cette décision était exécutée, Vincent LAMBERT mourrait en quelques jours, entouré probablement de forces de l’ordre en nombre, et le docteur SANCHEZ pourrait remettre à Viviane LAMBERT un fils mort pour la fête des mères le 26 mai prochain.

    C’est au mépris des mesures provisoires ordonnées par l’ONU le 3 mai 2019 au profit de Vincent LAMBERT, handicapé, vulnérable et sans défense, que le docteur SANCHEZ a décidé qu’il mourrait dans le couloir de la mort dans lequel il est enfermé à clés depuis des années.

    Les experts judiciaires désignés ont pourtant clairement affirmé que Vincent LAMBERT n’était pas en situation d’obstination déraisonnable. Il s’agit en fait de l’euthanasie d’une personne handicapée pour la seule raison qu’elle est handicapée.

    Il n’y a aucune urgence médicale à arrêter l’alimentation et l’hydratation de Vincent LAMBERT et rien ne justifie une violation aussi éhontée du droit international et des mesures provisoires réclamées par l’ONU.

    Comment la France peut-elle prétendre prendre la présidence du Conseil de l’Europe le 24 mai prochain quand elle viole aussi délibérément les traités qu’elle ratifie, qui plus est à la veille des élections européennes ? Quel message pour les Français et pour la communauté internationale !

    Nous en appelons dès à présent au défenseur des droits, qui a été chargé par la France de veiller à l’application stricte de la Convention internationale des droits des personnes handicapées.

    Nous en appelons également au Président de la République qui est le garant de la parole donnée de la France pour que notre pays ne se déshonore pas.

    Nous saisissons la justice pour que soit respecté le droit international au profit de Vincent LAMBERT

    Lire également : Affaire Vincent Lambert : Gregor Puppinck nous parle des obligations de la France vis-à-vis du CDPH dans un entretien exclusif

  • Notre-Dame, pape, idolâtrie... : un nouveau débat des "hommes en noir"

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    Du site de l'Homme Nouveau :

    Le Club des Hommes en Noir : neuvième épisode ! Tous les mois un nouvel épisode. Le Club des hommes en noir revient pour l'édition du mois de mai. Cette émission fondée en 2012, sur une radio bien connue, par Philippe Maxence, a un concept simple : l'actualité de l'Église décryptée par des prêtres et un laïc, sans langue de buis ! Vous pouviez les entendre, grâce au studio vidéo de L'Homme Nouveau vous pouvez maintenant les voir ! 

    Pour cette neuvième émission, avec l'abbé Grégoire Celier, l'abbé Guillaume de Tanouärn, l'abbé Michel Viot et  Daniel Hamiche, sous la direction de Philippe Maxence les sujets suivants ont été abordés : 

    1°) L'incendie de Notre-Dame de Paris.
    2°) Des pétitions, avertissements, dénonciations, etc. circulent mettant en cause le pape ? Est-ce un procédé normal dans l’Eglise ? Signe de rancœurs, de goût de revanche d’un parti dans l’Eglise ou la traduction actuelle d’un moyen de contribuer au bien commun ?
    3°) Catholiques êtes-vous idolâtres ? Certains protestants et les musulmans nous accusent d’adorer la Mère du Christ. Et, au fait, pourquoi le mois de mai est-il consacré à la Vierge Marie ? 

     

     

  • Des propos perturbants du pape sur l'avant et l'après Vatican II

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    De Vatican News :

    Le Pape François a reçu, ce vendredi 10 mai 2019, les responsables de l’UISG, l’Union internationales des Supérieures Générales, réunies à Rome pour leur Assemblée Générale. Devant plus de 850 religieuses issues de 80 pays, le Pape François s’est notamment exprimé sur la délicate question des abus sur les religieuses.

    Il a aussi déclaré que le message du Christ ne change pas, mais que la façon de le comprendre et de le recevoir change: «La façon de comprendre la foi, après Vatican II, est différente de la façon de comprendre la foi avant Vatican II, parce qu’il y a un développement de la conscience», avec des conséquences concrètes sur des phénomènes comme la peine de mort, désormais illicite alors qu’elle était licite autrefois. En s’inspirant d’une citation latine de Vincent de Lérins,  “va ut annis consolidetur, dilatetur tempore, sublimetur aetate”, François a expliqué que l’Église se construit en chemin, en dialogue, à condition de rester fidèle à la Révélation, en témoignant concrètement de l’espérance de ses membres dans le Christ ressuscité. Le discernement doit rester la clé de tout engagement, car «nous sommes catholiques», il ne s’agit pas de «se créer sa propre Église».

  • Allemagne : les femmes catholiques appelées à se mobiliser contre l'Eglise

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    Du site "Pro Liturgia" relayant Kathnet :

    Un groupe de fidèles allemands dénommé « Maria 2.0 » appelle à une « grève de l’Eglise » du 11 au 18 mai. Les femmes prenant part à l’action devront refuser d’entrer dans une église durant cette « grève ».

    On remarquera que le terme « grève » est ici mal choisi. Une grève vise en principe à améliorer les conditions de travail comme par exemple obtenir un meilleur salaire ou davantage de congés. La « grève de l'église » voulue par « Maria 2.0 » n’est donc pas une grève au vrai sens du terme. Il s’agit plutôt d’un boycott.

    Les participants au boycott sont invités à organiser eux-mêmes des offices devant les églises et à porter des vêtements blancs.

    Les revendications des organisateurs sont :
    - l’accès des femmes à tous les ministères de l’Eglise
    - l’abrogation du célibat sacerdotal obligatoire
    - la prise en compte de la vie du peuple pour revoir les questions touchant à la morale sexuelle enseignée par l’Eglise 
    - l’interdiction de donner une responsabilité ecclésiale aux responsables d’abus sexuels
    - l’obligation de soumettre les cas d’abus à des tribunaux laïcs.

    Prenant en compte que les revendications ne peuvent prises en compte ni au niveau des paroisses ni au niveau des diocèses les « grévistes » ont adressé une lettre ouverte au pape François.

    A partir de la paroisse d’ « Heilig Kreuz » de Münster, où la campagne a été lancée, le mouvement s’étend à présent rapidement à travers l’Allemagne. Comme pour les « Gilets jaunes » en France, il ne s’agit pas d’une action contrôlée mais bien d’une initiative informelle. On peut donc supposer qu’au niveau local, les actions se feront de manière très spontanée.

    Ce qui est nettement plus troublant, c’est de constater que des structures officielles de l’Eglise soient utilisées pour promouvoir cette action anti-Eglise. Ainsi, dans le groupement pastoral de Castrop-Rauxel sud (archevêché de Paderborn), l’action est promue en première page du bulletin d’actualité paroissiale. Le porte-parole de l'évêque déclare comprendre les personnes qui expriment leur déception et leur mécontentement face à certains sujets concernant l’Eglise : « De telles initiatives sont soutenues par des catholiques engagés qui s’intéressent profondément à l’Eglise. Ils contribuent à façonner l’avenir de l’Eglise. »

    Dans le diocèse de Mayence, une affiche de l’action menée par « Maria 2.0 » a été envoyée aux municipalités pour les inviter à participer au mouvement (rappelons qu’en Allemagne, l’Eglise bénéficie d’un statut concordataire).

    Dans le diocèse de Rottenburg-Stuttgart, une demande de participation à l’action a été envoyée par un clerc et figure sur l’en-tête du site du diocèse avec le texte suivant : « Veuillez voir où et comment vous pouvez participer et montrer votre solidarité avec les femmes dans l’Eglise. »

    Ces trois exemples montrent à quel point de telles actions controversées sont déjà soutenues au sein des structures de l’Eglise.

    Dans le cadre de la « grève », les messes devront être boycottées par les femmes ce dimanche 12 mai 2019. Le site internet « nordbayern.de » indique que les messes des paroisses de Heroldsbach, Oesdorf, Wimmelbach et Poppendorf seront supprimées annulés pendant toute la durée du boycott. 
    Par ailleurs, il est extrêmement surprenant que malgré la diffusion toujours croissante du « boycott », aucun évêque n’ait pris la parole pour tenter de clarifier la situation.

    Il reste maintenant à voir dans quelle mesure le « boycott » va s’étendre et durer, et quel sera son impact réel dans les régions de langue germanique où l’Eglise est déjà - dans certains pays comme l’Allemagne - en état de schisme.

    Source : Kathnet.

  • Il n’y a jamais eu de « femmes diacres » dans l’Eglise

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    Du site "Pro Liturgia" :

    Alors que le pape François a annoncé que les études portant sur les « femmes diacres » allaient se poursuivre, le cardinal Gerhard Müller, ancien préfet de la congrégation pour la doctrine de la Foi, revient sur la question en affirmant qu’il n’y a jamais eu de « femmes diacres » dans l’Eglise.

    Le cardinal Müller a déclaré à « LifeSiteNews » qu’il avait « rassemblé et passé en revue toutes les sources de ce sujet » et qu’il avait également présenté ses découvertes dans trois ouvrages différents : « Priesthood and Diaconat » (San Francisco, 2002) ; « Frauen in der Kirche » (Würzburg 2001) et « Der Empfänger des Weihesakramentes » (Würzburg 1999).

    Le cardinal Müller a souligné le « caractère sacramentel des ordres sacrés en tant que représentation du Christ lui-même en tant qu’époux », ce qui conduit en toute bonne logique à exclure les femmes des ordres sacrés. Il est clair - explique encore le prélat allemand - que « pour des personnes comme le professeur Hünermann et d’autres, l’ordination diaconale des femmes est à situer dans une étape devant aboutir à l’ordination sacerdotale des femmes. C’est pourquoi les documents historiques sont soigneusement arrangés jusqu’à ce qu’ils puissent convenir à prouver ce qu’on veut démontrer. »

    Déjà au début de sa mission en tant que préfet de la congrégation pour la doctrine de la Foi, le cardinal Müller avait clairement indiqué qu'un diaconat féminin n'était pas possible. En 2013, il avait déclaré : « Le sacrement de l’ordre ne peut être reçu valablement que par un homme, selon les enseignements de l’Eglise conformes à ceux du Christ, et en respectant différentes étapes. Des diaconnesses existaient dans certaines régions - a-t-il ensuite ajouté - mais elles n’étaient pas ordonnées. Elle n’avaient qu’un titre et leur rôle consistait, par exemple, à rendre visite à des femmes, chose impossible à faire pour un prêtre. »

    En 2001, le cardinal Müller avait parlé des Pères de l’Eglise en montrant qu’ils ont toujours rejeté l’idée d’ordonner des diacres de sexe féminin : « Tous les Pères de l’Eglise ont explicitement rejeté comme hérétique la pratique de quelques communautés séparées de l’Eglise d’admettre des femmes à la prêtrise. »

    En tant que membre de la commission du Vatican qui a étudié l’histoire du diaconat à la demande du cardinal Joseph Ratzinger, le cardinal Müller a approfondi ce sujet pendant de nombreuses années et en est toujours arrivé aux mêmes conclusions : par fidélité aux enseignements du Christ, l’ordination d’une femme n’est pas possible du fait même que le diaconat et le sacerdoce ne sont pas des fonctions promotionnelles mais des états de vie étroitement liés à la vie du Christ. On n’est pas diacre ou prêtre pour « faire » mais pour « être ».

    En 2016, lorsque le pape François décida de créer une nouvelle commission d’étude sur le diaconat féminin, le cardinal Müller avait signalé qu’une telle commission avait déjà été mise en place au sein de la Commission théologique internationale. Après avoir étudié le sujet pendant dix ans, cette Commission avait publié son propre rapport en 2002. Ce rapport indiquait à l’époque qu’en ce qui concerne l’ordination des femmes au diaconat, il convient de prendre en compte deux indications importantes :
    1. Les « diaconesses » mentionnées dans la tradition de l’ancienne Eglise - comme en témoignent les fonctions qu’elles exerçaient - n’étaient en rien comparables aux diacres ;
    2. L’unité du sacrement de l’Ordre, dans la distinction claire entre les ministères de l’évêque et des prêtres d’une part et le ministère diaconal de l’autre, est fortement soulignée par la tradition ecclésiale, en particulier dans les enseignements constants du Magistère .

    Pour la première fois, le pape François lui-même a révélé les conclusions de la Commission qu’il avait créée en 2016 et qui avait remis son rapport final à l’été 2018. Lors d’une conférence de presse donnée dans l’avion qui le ramenait à Rome après sa récente visite apostolique en Bulgarie et en lors de la Macédoine les 5 et 7 mai derniers, le pape a déclaré que, selon la commission, « les formules d’ordination pour le diaconat [féminin] trouvées jusqu’à présent ne sont pas les mêmes que pour le diaconat masculin et sont plus similaires à ce que serait aujourd’hui la bénédiction abbatiale d’une abbesse. » Puis il a ajouté qu’ « il y avait des diaconesses au commencement de l’Eglise » mais que la question est de savoir « si elles étaient ordonnées sacramentellement ou non, ce qui est fondamental ».

    Ainsi, la Commission créée par le pape François semble être parvenue, sur des points importants, à la même conclusion que la Commission précédente de 2002, ainsi que l’ont montré les propres recherches du cardinal Müller.

    Cependant, le pape a ajouté, de manière passablement vague, que les membres avaient encore quelques désaccords sur cette question et qu’ils poursuivraient ainsi individuellement leurs propres recherches.

    Reste à savoir ce que dira le pape François à l’Union internationale des supérieures générales (de femmes), qui lui avait demandé, il y a trois ans, de désigner une commission pour étudier la question des femmes diacres.

    Aura-t-il le courage, cette fois-ci, de donner une réponse claire et définitive à la question ? Ce serait une première, disent de nombreux fidèles.

  • Avec Bertrand Vergely, cultiver une sagesse contre le pessimisme ambiant

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    De  sur le site du Figaro Vox :

    Bertrand Vergely, à la recherche du sens perdu

    Bertrand Vergely, à la recherche du sens perdu

    FIGAROVOX/GRAND ENTRETIEN - Et si l’on allait plus loin que la seule quête du bien-être individuel, celui que promettent des ouvrages à succès en tête de rayon des librairies, pour se poser à nouveau la question du sens de la vie? C’est ce à quoi s’attelle le philosophe Bertrand Vergely dans «Notre vie à un sens!» (Albin Michel).


    Bertrand Vergely est normalien, agrégé de philosophie, professeur en khâgne, à Sciences Po et à l’institut théologique orthodoxe Saint Serge. Il a publié une trentaine de livres dont le dernier, Notre vie a un sens!, vient de paraître chez Albin Michel.


    FIGAROVOX.- Des livres de plus en plus nombreux explorent la question du sens en promouvant des méthodes de développement personnel. En quoi votre livre est-il différent?

    Bertrand VERGELY.- Mon livre tente de répondre à toutes les objections habituellement adressées au sens de la vie en posant la question: êtes-vous sûr que la vie n’a aucun sens? Jamais, dans un livre de développement personnel, vous ne trouverez une réflexion soutenue sur le non-sens de la vie, tous ces livres partant d’emblée de l’idée que le sens c’est le «moi» et le bien-être du moi. En fait, dans ces livres qui prétendent parler du sens, il n’y a aucune réflexion sur celui-ci. Ils ressemblent à une maison bâtie sans fondements.

    Se poser la question du sens de la vie, est-ce reconnaître une part de spirituel en l’homme?

    Notre monde qui n’a en vue que l’individu et son confort ne s’intéresse pas aux réponses qui inspirent l’existence.

    Penser que la vie a un sens suppose que l’on adhère à l’idée qu’il existe une source de sens supérieure à la vie et à l’homme donnant du sens, explique fort bien André Comte-Sponville, qui rejette l’idée d’une telle source. C’est pourtant ce que je pense. Il existe une source de sens supérieure à la vie et à l’homme. Cette source renvoie au fait inouï de l’existence. Relions-nous au fait que la vie et les hommes existent. Rentrant dans la présence, la vie se met à parler, en faisant résonner dans notre vie intime l’inouï de la présence du monde comme de notre présence au monde.

    Vous écrivez que «le monde produit quantité de solutions mais aucune réponse». Vos solutions, quelles sont-elles?

    Une solution est un moyen technique qui dissout un obstacle empêchant la réalisation d’un objectif personnel. Une réponse est une parole qui, parlant à notre existence tout entière, l’inspire. Notre monde qui n’a en vue que l’individu et son confort ne s’intéresse pas aux réponses qui inspirent l’existence. Mes solutions? C’est d’arrêter de vouloir des solutions pour tout afin de commencer à s’intéresser aux paroles qui, en inspirant, apportent une réponse à l’existence. Dans l’expérience de l’art, de la morale, de la philosophie et de la religion, ce sont des réponses que l’on entend. Elles répondent à notre soif d’exister pleinement. D’où leur valeur fondamentale.

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  • Faiblesse et fausseté de l'accusation d'hérésie contre le pape

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    D'Anne Lizotte sur le site Smart Reading Press :

    NON, LE PAPE N’EST PAS HÉRÉTIQUE !

    |  10 Mai 2019

    Le pape est-il hérétique ?

    Une vingtaine d’universitaires et de théologiens ont récemment publié un texte portant accusation d’hérésie contre le pape François. Ils prétendent tirer matière à ces accusations des documents magistériels du Saint-Père et, en complément, de ses décisions vis-à-vis de certains ecclésiastiques dont il aurait favorisé les comportements délictueux. Une accusation d’hérésie est particulièrement grave lorsqu’elle touche l’exercice du pouvoir de juridiction suprême et plénier du Pontife romain. Les réflexions d’Aline Lizotte tentent de montrer la gravité de l’accusation et l’incompétence de ses auteurs.

    Le blog de Jeanne Smits1 du 30 avril dernier nous informait de la parution d’une lettre ouverte de vingt théologiens et universitaires catholiques américains «accusant sans détours le pape François d’adhérer à diverses hérésies». Elle précisait que cette lettre ouverte «allait faire du bruit».

    En fait, dans notre monde habitué à se voir bombardé de diverses nouvelles, dont chacune amplifie l’autre de sa méchanceté, l’annonce d’un pape hérétique n’a ému personne. À vrai dire, on se fiche un peu de la possibilité d’hérésie chez François. La réalité, c’est qu’il plaît à certains catholiques et qu’il déplaît à d’autres. Tout ce que l’on peut dire, c’est que le style personnel est un peu déconcertant et qu’il inquiète. Mais de là à donner – fût-ce de façon tacite – son assentiment à cette déclaration, il y a un pas – et même des pas – que l’on ne peut faire. D’autant plus qu’à y regarder de près, l’accusation est très faible, sinon fausse.

    ACCUSER LE PAPE D’ADHÉSION À CERTAINES HÉRÉSIES EST OBJECTIVEMENT UNE FAUTE TRÈS GRAVE

    Disons d’abord qu’accuser le pape d’adhésion à certaines hérésies est objectivement une faute très grave. Pourquoi ? La réponse est simple, mais dirimante : le canon 1404 du Code de 1983 nous dit : «Le Premier Siège n’est jugé par personne». La note explicative2 précise : «Le Pontife auquel se rapportent les mots Prima Sedes ne peut être jugé ici-bas par aucun pouvoir humain. Le pape est le juge suprême dans l’Église, et Dieu seul peut le juger. Cette prérogative relève du droit divin, de sorte que le pape lui-même ne peut y renoncer. Et quand on dit que le Premier Siège ne peut être soumis au jugement d’aucun pouvoir humain, il faut l’entendre aussi bien des décisions que le pape prononce que de celles qu’il fait siennes en les approuvant ou en les acceptant expressément et formellement».

    Ne pas être jugé ne signifie pas que tout ce que le pape dit ou fait doit être reçu comme une parole infaillible engageant la foi ou même l’assentiment religieux, lesquels ne doivent être donnés qu’en relation avec le degré d’autorité avec lequel le pape enseigne ou gouverne. Juger signifie ici accuser au for externe d’une faute qui relève de son pouvoir suprême et non d’une faute morale personnelle. Il est arrivé dans l’histoire de l’Église que le pape ait des relations avec une femme, et même qu’il ait d’elle un enfant3. C’est une faute morale personnelle.

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