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Débats - Page 368

  • Quand le Père Michel Viot paraphrase Arletty

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    Atmosphère, atmosphère, l’Eglise d’aujourd’hui a-t-elle une gueule d’atmosphère ? Lu sur le blog du Père Michel Viot :

    Michel Viot 58c8c090459a45905d8b473d.jpgLa « trêve pascale » étant maintenant terminée, il importe que l’Eglise se souvienne que sur la terre elle a le devoir d’être militante. Au cas où elle l’aurait oublié, au travers du désengagement de certains, voire de leurs manques, et pire encore de leurs trahisons, le terrible avertissement, que constitue à mes yeux l’incendie de Notre Dame de Paris, est venu nous le rappeler. Le feu  qu’il agresse des cerveaux chrétiens ou leurs sanctuaires de pierres, est le genre d’ennemi qui incite aux questions et aux combats. A ce propos d’ailleurs, je me demande si nous avons tous vu brûler la même chose quand j’entends parler de reconstruction et de restauration. Je fais partie de ces catholiques qui n’admettront ni le modèle Reichstag de Berlin (mais les allemands avaient de bonnes raisons de ne pas reconstruire à l’identique), ni l’intrusion d’une flèche de style contemporain qui serait à notre cathédrale ce que le « vagin de la reine » fut aux jardins de Versailles.

    Ma première question demeure cependant liée à mon titre. Sans la semaine Sainte et l’incendie j’en aurais parlé beaucoup plus tôt. Par plusieurs médias nous avons en effet appris que des prêtres et des laïcs impliqués dans la vie du diocèse de Lyon, avaient voté, le 28 mars dernier, par 48 voix sur 50, le départ définitif de leur Cardinal Archevêque, Monseigneur Philippe Barbarin dont le Saint Père venait de refuser la démission, tout en acceptant que celui-ci prenne ses distances avec le diocèse. Ensuite on pouvait lire que ces votants se trouvaient dans « un climat de bienveillance et d’écoute mutuelle et une très belle atmosphère de communion et de paix ». Ma première réaction fut de me demander ce qu’ils auraient fait sans cette angélique atmosphère ! En fait, nous étions plongés dans des brumes de charité de sacristie, quant au vocabulaire, il me fait regretter ces autres brumes d’un Quai sur lequel l’inoubliable Arletty parlait d’atmosphère avec un accent de vérité reflétant admirablement le niveau moral de ce conciliabule lyonnais ! Ces paroles entre guillemets sont rapportées à l’identique par Valeurs actuelles et le Point comme venant du Vicaire général, Mgr Yves Baumgarten. Elles n’ont pas, à ma connaissance, été démenties. Si on ne peut que se poser des questions sur ce qu’on entend à Lyon par « climat de bienveillance » et « écoute mutuelle », il parait difficile en revanche à tout bon catholique de ne pas en être indigné ! Depuis quand, dans l’Eglise catholique une assemblée a-t’elle le droit de voter sur une décision prise par le Saint Père, décision dont le caractère temporaire a été clairement expliqué par les deux principaux intéressés (le Pape et le Cardinal) ? Aussi la suite du communiqué du Vicaire général apparaît comme plus que malheureuse, même si elle ne fait que traduire la « volonté générale » de ces grands électeurs engagés dans la vie du diocèse qui m’apparaissent décidément comme des héritiers du richerisme rousseauiste et gallican de 1789 « la solution de retrait ne peut être que temporaire ». Pourquoi redire ce qui a été exprimé par le Saint Père sinon pour manifester que cette décision d’en haut n’a de valeur que parce qu’on l’accepte en bas, et qu’on en contrôlera l’application ? Ce qui permet d’oser d’autres incongruités en parlant « des signaux contradictoires envoyés par notre Église ces derniers jours » et « du Cardinal qui continue à tirer les ficelles. Il doit se retirer pour que la gouvernance soit claire ». Dans certains combats, on est sauvé par le gong ou le sifflet de l’arbitre. Ici, c’est la bonne vieille hypocrisie ecclésiastique qui empêche les prophètes célestes de Lyon de crier à leur évêque « enfermez-vous dans un couvent pour ne plus en sortir », version évangélique du «  suicidez vous, » hurlé par certains gilets jaunes aux policiers. Je crois que le Vicaire général de Lyon a largement été dépassé par les événements, je ne lui en veux nullement et n’aurais pas aimé me trouver à sa place. Mais c’est son évêque qui l’a nommé, il n’exerce ses fonctions que par délégation d’un pouvoir qu’il ne possède pas en propre. Je regrette donc qu’il n’ait pas pris plus de distance avec ce qu’avait voté cette assemblée irresponsable.

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  • Le catholicisme est le noyau civilisationnel de nos pays

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    Des propos recueillis par Guillaume Bonnet sur le site de France Catholique :

    Mathieu Bock-Coté : « Le catholicisme est le noyau civilisationnel de nos pays »

    Dans L’Empire du politiquement correct (Le Cerf), le sociologue québécois livre une analyse implacable de la fragmentation accélérée de la civilisation occidentale. Le projet diversitaire, qui substitue le particulier à l’universel, s’appuie sur une arme redoutable : le politiquement correct. France Catholique l’a rencontré au lendemain de l’incendie de Notre-Dame de Paris.

    L’unité nationale qui s’est manifestée dès l’embrasement de la cathédrale, ne vient-elle pas démontrer que l’idéologie diversitaire est encore loin d’avoir gagné ?

    Nous avons sans aucun doute connu un grand moment de communion. Tout le monde s’est senti touché, bouleversé, car nous était arrachée une part fondamentale de ce pays et de notre civilisation. En d’autres mots, les peuples résistent à leur décomposition même si le régime diversitaire travaille à leur dissolution. C’est que les peuples ne sont pas des constructions sociales artificielles, comme le soutient une certaine vulgate universitaire : ils existent et possèdent – comme le disait Paul Ricoeur - un noyau éthico-mythique fondamental. C’est ce noyau qui a été touché au cœur et s’est d’un coup réactivé. On pourrait dire les choses autrement : une nappe profonde d’identité française est remontée à la surface. Dans un monde friable, qui ne se cesse de se décomposer, Notre-Dame incarnait la continuité de la France. Cet incendie nous rappelle que les constructions humaines les plus lumineuses et les plus remarquables peuvent s’effacer devant nous. On les voudrait immortelles, mais telle n’est pas la condition de l’homme et de ses œuvres sur cette terre.

    Avez-vous été surpris par l’émotion manifestée par de nombreuses personnalités, peu suspectes d’indulgence à l’égard du monde catholique ?

    C’est la part d’optimisme que l’on peut déduire de ce drame. Face à des événements de cette nature, la meilleure part de l’homme rejaillit, elle resurgit. C’est la vertu paradoxale des grandes épreuves qui permettent aux peuples de refaire leur unité, ou du moins, de la ressentir. Lorsque l’histoire redevient tragique, la société des individus déliée peut s’effacer alors que la nation réapparaît. Les peuples refont leur unité autour de grandes épreuves. Sur le plan symbolique, affectif et culturel, nous venons de traverser une grande épreuve qui rappelle aux hommes ce qui les unit au-delà de ce qui les divise. Les jours ordinaires et les divisions vont revenir. La politique est ainsi faite, la démocratie aussi. Mais pour quelques heures, quelques jours, peut-être quelques semaines, s’impose très vivement le sentiment d’appartenir à cette patrie commune et millénaire qu’est la France.

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  • Derrière le véganisme, un projet de société parfaitement déconstructeur

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    Lu sur "La Sélection du Jour" :

    DES CONTRE-OFFENSIVES AUX DIKTATS VÉGANES ET ANTISPÉCISTES

    Un vent de folie traverse les sociétés occidentales saisies par une nouvelle forme de catharisme. Comme l’indique leur nom, les cathares se voulaient des « purs » et étaient manichéens : ils se rangeaient dans le camp du Bien absolu opposé au Mal en soi. Aujourd’hui, végétariens (qui excluent la viande de leur alimentation), végétaliens (qui proscrivent tout produit d'origine animale) et végans (qui étendent cet interdit aux vêtements et le théorisent au nom des droits qu’ils prêtent à l’animal) se disputent la palme de la pureté écologique, les derniers se montrant les plus radicaux, au point de sombrer dans la violence. Un couple végan et antispéciste (c’est-à-dire déniant à l’être humain tout droit et supériorité sur l’animal) vient d’être condamné à Lille à de la prison ferme pour avoir saccagé ou incendié une quinzaine de boucheries, restaurants ou commerces dans les Hauts-de-France. De l’autre côté de la frontière, en Belgique, un couple, propriétaire d’un magasin biologique, encourt 18 ans de prison pour avoir provoqué la mort de son bébé par malnutrition et déshydratation, en s’obstinant à ne le nourrir que de « lait » végétal malgré les mises en garde répétées du pédiatre.

    « Derrière le véganisme, il y a un projet de société qui est parfaitement déconstructeur et nous voulons nous élever contre cela ! » a déclaré sur RTL le 25 avril Bruno Retailleau, président du groupe Les Républicains au Sénat. Ceux-ci viennent de publier un livre blanc « Adieu veau, vache, cochon couvée » pour prendre la défense des éleveurs, des bouchers, d’une culture et d’un art de vivre dont la gastronomie est l’une des premières expressions. « Notre société mondialisée, de plus en plus citadine et coupée du monde rural, serait prête à sacrifier ses liens avec les animaux, sans vraiment réaliser l’ampleur d’un tel projet, et à leur conférer des droits inhérents à l’espèce humaine » alerte Jean-Noël Cardoux, sénateur (LR) du Loiret, Président du groupe d’études Chasse et pêche du Sénat. « Une telle démarche, non seulement ne serait pas protectrice de l’animal (…) mais porterait un coup fatal à nos traditions, à l’économie, à notre santé, pire fragiliserait in fine l’équilibre de la biodiversité. » Ce livre blanc recense les principaux liens d’interdépendance entre l’homme et l’animal depuis des millénaires, et rappelle aussi, à partir de données chiffrées, l’enjeu économique de ces activités.

    Une autre contre-offensive contre le végétarisme et le véganisme vient d’être lancée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Au prix d’un certain revirement, l’OMS vient de désapprouver l'étude que la Commission "EAT-Lancet" sur l'alimentation a publié en janvier 2019 pour défendre l'idée d'un régime alimentaire universel dans une perspective écologique. Ni la santé, ni l'économie, notamment celle des pays pauvres, ne trouveraient leur compte dans un tel projet de planification mondiale, constate l’OMS. La privation organisée de certaines productions animales provoquerait une grave crise alimentaire et sociétale dans des pays au faible PIB/habitant, estime l’organisation. Par-dessus le marché, souligne l’OMS, un tel plan ne pourrait être mis en œuvre que par un gouvernement autoritaire … La dictature des « purs », n’est-ce pas au fond ce à quoi aspirent les extrémistes véganes ?

  • Notre-Dame : oublier Viollet-le-Duc ?

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    Lu sur "La Sélection du Jour" :

    FAUT-IL VIOLER VIOLLET ?

    Grâce aux prières de rue et au zèle des pompiers, le feu du lundi saint épargna les tours de Notre-Dame. Hermès s’était calmé mais le dieu du vent n’alla point jusqu’à retenir son souffle : le doigt de la Vierge Marie pointé vers le ciel, la fameuse flèche de Viollet-Le-Duc, lui fut offert en sacrifice. Le symbole vécut 160 ans, ce qui n’est pas rien, surtout à une époque de fer et de feu marquée par trois invasions germaniques, une émeute communarde très ravageuse, et le plus terrible de tous, le baron Haussmann, le Ceaucescu du Paris médiéval. Cette flèche avait gagné ses galons au feu des passions humaines et cela lui valait bien un hommage digne. Quand lundi saint, les flammes la dévorèrent goulûment sous l’œil des caméras impuissantes, l’image si spectaculaire d’un monde ancien en fusion s’imprima avec une telle force que de nos instincts et de notre cœur jaillit en retour une seule résolution : la reconstruire au plus vite.

    Oui mais comment ?

    Prompt à retourner l’actualité en sa faveur, Emmanuel Macron fit flèche de tout bois : deux jours après le sinistre, le 17 avril, le président de la République plaida pour « un geste architectural contemporain » et, emporté par son élan, s’enquit de lancer un concours d’architectes international. Il n’en fallut pas davantage pour rallumer le brasier. De la cathédrale qu’il avait quittée, l’incendie gagna alors les esprits. La ferveur unitaire un peu surjouée par les chaînes d’info continue céda la place à un revival de la querelle des anciens et des modernes.

    Les premiers n’ont qu’un seul mot à la bouche : « à l’identique ! », un peu comme on disait « à Berlin ! » en 1914, c’est-à-dire sans l’ombre d’une hésitation. La plateforme de droite identitaire Citizen Go affiche 50.000 signatures et sa petite sœur des causes humanitaires, Change.org, en revendique 5.000. Ce n’est pas énorme au vu du retentissement médiatique. Ici, le Zorro du patrimoine, Stéphane Bern, fait chorus avec la tête de liste LR aux européennes, François-Xavier Bellamy. L’animateur royaliste et l’intello conservateur souscrivent aux arguments des « anciens » :

    la fidélité : « nous souhaitons vous rappeler que la cathédrale est un lieu de culte », souligne la pétition de Citizen Go qui sera adressée au duo Macron/Philippe. Autrement dit, le cahier des charges ne laisserait aucune part « aux délires de certains architectes », selon les mots de Stéphane Bern sur France Info. Pas si sûr. Cet argument fait l’impasse sur l’époustouflante créativité architecturale issue de Vatican II. Par exemple, la forme très singulière de la cathédrale d’Évry (Essonne) prouve que le lieu de culte ne répond pas à des normes extérieures intangibles. Que fera Mgr Michel Aupetit ? S’alignera-t-il sur les choix avant-gardistes de ses pairs et de ses prédécesseurs comme Mgr Jean-Marie Lustiger ? L’archevêque de Paris sera associé au tour de table de la reconstruction pilotée par le général Jean-Louis Georgelin. Le profil des deux hommes devrait rassurer les partisans de l’identique. L’exécutif macronien, peu enclin à écouter qui que ce soit, passera-t-il outre toute opposition qui pourrait s’exprimer ? Tout dépend du projet que médite Jupiter et que nul autre que lui ne connaît aujourd’hui. Quoi qu’il en soit, l’attitude de l’archevêque sera décisive ;

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  • Nations Unies : le Saint-Siège défend le droit à la vie des enfants nés de viols de guerre

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    De Vatican News :

    ONU: le Saint-Siège défend le droit à la vie des enfants nés de viols de guerre

    Le Conseil de sécurité de l’ONU a approuvé mercredi 24 avril une résolution contre le viol comme arme de guerre, un fléau répandu dans les conflits armés qui touchent en premier les femmes et les enfants. Mgr Bernardito Auza, observateur permanent du Saint-Siège près de l’ONU à New York, est intervenu en particulier au sujet des enfants.
     
    La question des enfants conçus par des viols de guerre a été l'un des sujets abordés par Mgr Bernardito Auza, Observateur permanent du Saint-Siège, lors du débat qui a précédé le vote et auquel le secrétaire général António Guterres, et les lauréats du prix Nobel de la paix, Nadia Murad et Denis Mutwege, ont pris part.Mgr Bernardito Auza a réitéré sa ferme condamnation de ces «atrocités inacceptables» commises par des bandes armées, des terroristes, mais également des armées régulières, y compris, dans certains cas, des militaires envoyés par les Nations Unies «au service de la noble cause de la paix et de la sécurité».L’observateur permanent a également attiré l’attention sur le problème des enfants résultant de violences sexuelles dans les zones de conflit: «Les droits humains de ces enfants doivent être respectés et garantis, Selon le Saint-Siège, ces jeunes vies innocentes devraient être accueillies, aimées, non stigmatisées ni rejetées. On ne devrait pas non plus leur refuser le droit de naître», a-t-il soutenu.

    Aider les victimes à trouver la guérison et l'espoir

    Mgr Auza a ensuite conclu en souhaitant que l'attention évoquée par le débat ouvert à l'ONU sur ce thème dramatique puisse aider les survivants et les victimes à trouver la guérison et l'espoir et à servir «la mise en place de mécanismes plus solides permettent de traduire en justice ceux qui ont commis cette violence ».Après cette déclaration le Conseil de sécurité des Nations Unies a approuvé une résolution visant à lutter contre le viol en temps de guerre par 13 votes favorables. La Chine et la Russie se sont abstenues. Dans ce projet figurait un paragraphe impliquant d'offrir «une gamme complète de soins de santé, notamment sexuelle et procréative» prévoyant l'avortement après un viol. Après échanges, le texte a finalement été adopté sans référence abortive.
  • France : Vincent Lambert condamné à ne plus vivre par le Conseil d'Etat

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    VINCENT LAMBERT : L'ARRÊT DES SOINS VALIDÉ PAR LE CONSEIL D'ETAT

    Le Conseil d'Etat a décidé de valider aujourd’hui la décision médicale « d'interrompre les traitements » de Vincent Lambert qui est en état végétatif depuis dix ans, contre l'avis de ses parents. Il s’agit en réalité de l’ « arrêt définitif » de l’ « alimentation et l’hydratation ».

    « Il n’est pas en fin de vie. Il n’est pas sous assistance respiratoire ni cardiaque (…) Ses parents qui le visitent chaque jour voient bien qu’il n’est pas le légume décrit par les médias et beaucoup de médecins le constatent avec eux », a dénoncé Jean-Marie Le Méné, le président de la Fondation Jérôme Lejeune qui défend le maintien en vie de Vincent Lambert. « Condamner à mort Vincent Lambert, c’est signifier aux personnes handicapées que leur vie n’a aucune valeur aux yeux de la société », a-t-il ajouté.

    La décision d'arrêter l'alimentation et l'hydratation artificielles de Vincent Lambert, en accompagnant l'interruption de ce traitement d'une sédation profonde et continue, a été validée le 31 janvier dernier par le tribunal administratif de Châlons-en-Champagne (Marne), alors que l’expertise médicale était contestée par 55 médecins en charge des personnes en état végétatif ou pauci-relationnel (Cf. Affaire Vincent Lambert : le tribunal administratif de Châlons-en-Champagne favorable à l'arrêt des soins).

    Les avocats des parents, Maîtres Jean Paillot et Jérôme Triomphe, ont informé avoir saisi « la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) et le Comité international de protection des droits des personnes handicapées (CIDPH) de l'ONU » afin « de faire respecter les conventions internationales bénéficiant à Monsieur Vincent Lambert et qui ont été gravement méconnues ». « La décision du Conseil d'État n'est donc pas définitive et la décision de provoquer la mort de Vincent Lambert ne peut pas être exécutée », ont-ils souligné.

    L'avocate au Conseil d'Etat des parents, Maître Claire Le Bret Desaché, a ajouté que cette décision « ne parle pas du rapport des experts de novembre 2018, qui disaient dans leurs conclusions qu'il n'y avait pas d'obstination déraisonnable, ce qui est une condition posée par la loi ».

    Sources:

    Communiqué de la Fondation Jérôme Lejeune - Vincent Lambert, handicapé, va être euthanasié ; Jean-Yves Nau - Vincent Lambert : sera-t-il «euthanasié» ou ses «traitements» vont-ils être «interrompus» ?

  • Mettre fin aux « expériences transgenres » sur les enfants

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    Du Bulletin d'Information de l'Institut Européen de Bioéthique :

    Des cliniciens appellent à mettre fin aux « expériences transgenres » sur les enfants

    La clinique Tavistock and Portman NHS Trust (Londres) et son « Service de Développement de l’identité de genre » (GIDS) font l’objet d’une forte critique de la part de scientifiques, dont 5 cliniciens qui l’ont quittée en raison de désaccords par rapport aux traitements subis par des enfants présentés comme transgenres.

    Le programme d’expérimentation fut lancé en 2010 : on injecta chez 50 enfants de 10 à 16 ans, supposés présenter une « dysphorie de genre », des substances pour bloquer leur puberté (i.e. desagonistes de l'hormone de libération des gonadotrophines, qui agissent sur la glande pituitaire de façon à empêcher la production d’œstrogène ou de testostérone). Ce blocage a pour but de faciliter, dans un second temps, l’attribution de l’autre sexe, par voie hormonale ou chirurgicale.

    Selon ces cliniciens alors chargés de décider à quels enfants administrer des bloqueurs hormonaux, des enfants éprouvant des difficultés au niveau de leur sexualité sont erronément diagnostiqués comme transgenres par le centre Tavistock.

    Le Dr Michael Biggs, professeur de sociologie à Oxford, a mis en évidence l’absence de preuves quant aux résultats positifs et aux effets à long-terme de ces « expérimentations ». Notamment, leur réversibilité fait débat, au niveau physique et psychologique, en terme d’influence sur les hormones sexuelles, le cerveau et le développement de l’identité de l’enfant. Ces doutes sont appuyés par le pédiatre Russel Viner : « Si vous supprimez votre puberté pendant trois ans, les os ne se renforcent pas au moment où ils devraient, et on ne sait absolument pas ce que cela peut provoquer sur le développement du cerveau. »

    Une annexe de rapport au Bureau des Directeurs de Tavistock, révèle que parmi les enfants traités avant 2010, seulement un cas reçut une issue positive, trois cas aboutirent à une augmentation de problèmes émotionnels et comportementaux, et dans certains cas, les parents constatèrent une diminution du bien-être physique de l’enfant, jusqu’à favoriser des envies suicidaires où l’enfant essayait délibérément de se blesser ou de se tuer. Aucune information n’existe quant à ces personnes une fois passés leurs 18 ans…

    Trois ans après les premiers essais, le centre Tavistock avait prescrit des bloqueurs de puberté pour un total de 800 adolescents, parmi lesquels 230 enfants en dessous de 14 ans. En 2018, ils arrivaient à 300 prescriptions par an, alors que la page web du programme GIDS indique que « les preuves scientifiques de l’efficacité du traitement offert sont encore limitées ». Peut-on encore parler d’expérimentations avec une telle augmentation d’enfants traités ?

    L’injection de bloqueurs de puberté chez des enfants et adolescents troublés au niveau de leur sexualité est de plus en plus répandue dans les pays comme la Belgique, la France, les Etats-Unis, ou l’Italie, où l’Agence du médicament a décrété le médicament entièrement remboursable par le Service de santé national, le 25 février dernier. Pour le Centre d’études Livatino, Alberto Gambino livre une analyse approfondie sur le sujet, soulignant que maintenir l’enfant dans sa condition physique pré-pubertaire peut également cristalliser sa propre confusion, et induire un décalage entre développement physique et cognitif. Il pose aussi la question du consentement libre et volontaire d’un pré-adolescent atteint de dysphorie de genre.

     Sources : The Times (8/4/2019), Transgendertrend.com (5/3/2019), Centro Studi Livatino (5/11/2018).

  • Quand l'émission "Affaires étrangères" (France Culture) prétend dévoiler "les affres du Vatican"

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    L'avant-dernière émission "Affaires étrangères" de Christine Ockrent sur France Culture consacrée aux "affres du Vatican" (toujours "podcastable" sur https://www.franceculture.fr/emissions/affaires-etrangeres/les-affres-du-vatican) a dépassé les limites du supportable. Paul Vaute a adressé au producteur de l'émission la missive suivante :

    Monsieur Moneghetti,

            Le présent courrier a pour objet l'émission Affaires étrangères de Christine Ockrent, sur France Culture du 13 avril dernier, intitulée "Les affres du Vatican".

            L'orientation unilatérale de cette émission et de ses invités a choqué non seulement le catholique que je suis, ce qui ne serait pas bien grave (nous avons l'habitude!), mais aussi le journaliste professionnel que j'ai été pendant une longue carrière qui vient juste de s'achever. Pas un seul intervenant qui représente l'institution ecclésiale ou qui défende sa cause, est-ce comme cela qu'on "nous raconte le monde", un monde où "rien ne peut nous rester étranger" (cfr la présentation générale d'Affaires étrangères) ?

            S'il s'agissait seulement d'opinions, je ne viendrais pas vous déranger. Mais il est des contre-vérités tellement flagrantes, qu'elles aient été proférées consciemment ou non, qu'on ne peut les laisser sans réponse. Je ne vais pas les relever toutes, ce serait trop long, alors je le suis déjà assez (désolé). Pour m'en tenir à trois points:

            1) Il a été dit à vos auditeurs, dans une belle unanimité, que l'Eglise est, depuis le XIXè siècle, "obsédée par la sexualité" et qu'elle en a même fait un mode de contrôle de ses fidèles. Qu'il y ait en la matière un enseignement et un idéal exigeants, qui ne plaisent pas à tout le monde dans nos sociétés occidentales libertaires avancées, c'est indéniable. Que des excès de puritanisme aient pu se développer à la base, c'est aussi indéniable. Mais parler d'obsession, c'est être tout simplement ignorant, totalement "étranger" (justement) au monde catholique. Le Credo que répètent les croyants pratiquants à chaque célébration ne contient pas une ligne sur ces sujets. Dans le Catéchisme de l'Eglise catholique (édition 1992, supervisé par Jean-Paul II et le futur Benoît XVI), les questions touchant à l'amour humain, à la famille, à la fidélité dans le mariage, au respect de la vie humaine, aux vocations à la chasteté... représentent 51 pages sur 581 (pp. 341-353 et 450-487). Soit 8,8 % pour ceux qui aiment les statistiques. Le moins qu'on puisse dire de cette prétendue "obsession" est qu'elle n'est guère envahissante. Sur les quatorze encycliques publiées par Jean-Paul II, deux concernent l'enseignement moral et la valeur de la vie humaine. Les douze autres ont trait à l'enseignement social de l'Eglise, à la miséricorde, à l'Esprit Saint, à l'oecuménisme... Benoît XVI a publié pour sa part deux encycliques essentiellement sociales et une sur l'espérance. Et des deux encycliques de François, une est consacrée à la foi chrétienne et l'autre à l'écologie.

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  • Les ligues de vertu féministes s’attaquent aux contes pour enfants

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    D'Olivier Babeau sur le site du Figaro Vox :

    Quand les ligues de vertu féministes s’attaquent aux contes pour enfants

    Quand les ligues de vertu féministes s’attaquent aux contes pour enfants

    FIGAROVOX/TRIBUNE - Des écoles de Barcelone ont supprimé plusieurs contes pour enfants de leur collection, au prétexte qu’ils véhiculeraient des «stéréotypes sexistes». Cette institution d’une police de l’orthodoxie des livres est une régression majeure, explique le professeur Olivier Babeau.


    Olivier Babeau est professeur d’université et président de l’Institut Sapiens. Il a publiéÉloge de l’hypocrisie (éd. du Cerf, mars 2018).


    Plusieurs écoles de Barcelone viennent de supprimer 200 livres de leur collection, dont la Belle au bois dormant et Le petit chaperon rouge, jugés «stéréotypants et sexistes». Une purge représentant un tiers de leur catalogue qui est un inquiétant premier pas.

    Une telle décision procède d’abord d’une méconnaissance du rôle des histoires en question, jugées «sans valeur pédagogique». Le petit chaperon rouge peut précisément se lire comme une façon de prévenir la prédation sexuelle pour les petites filles. Une leçon toujours utile à n’en pas douter. Dans son livre Psychanalyse des contes de fées, Bruno Bettelheim avait montré combien les contes ont une utilité profonde dans la formation des jeunes esprits: ils montrent chacun à leur manière les difficultés auxquelles les enfants seront confrontés dans l’existence, et la façon dont il est possible de les surmonter.

    C’est ensuite une incompréhension extrêmement inquiétante de ce qu’est la littérature elle-même: une exploration en pensée de toutes les turpitudes humaines, un récit des possibles où les plus noirs tréfonds de l’âme doivent avoir leur place. Une littérature uniquement morale est aussi stérile que pouvait l’être l’art officiel des nazis ou des communistes. N’autoriser que des textes qui sont des catéchismes de la morale du jour revient ni plus ni moins qu’à réactiver le projet de contrôle de la pensée qui avait dominé jusqu’à l’époque moderne. L’institution d’une police de l’orthodoxie des livres est une régression majeure pour un Occident des Lumières qui s’était précisément bâti sur le refus du pouvoir théocratique sélectionnant les contenus orthodoxes et brûlant les autres. Elle n’a rien à envier au ministère de la promotion de la vertu et de la répression du vice instituée en Afghanistan par les talibans.

    On ne rend pas les hommes vertueux en leur cachant l’existence du mal ou de l’erreur, mais au contraire en leur permettant d’aboutir à leur propre jugement.

    Il ne faut jamais craindre l’homme qui a beaucoup lu, mais tout craindre, selon la fameuse phrase de Thomas d’Aquin, de «l’homme d’un seul livre». Tout doit pouvoir être dit, écrit et lu. Imaginer que les citoyens ne soient pas capables, par la force de la raison et au moyen du débat argumenté, de choisir les options morales collectivement bonnes revient à nier la possibilité même de la démocratie. Comment imaginer faire reposer un système sur le choix d’individus dont on nie la capacité d’opinion éclairée? On ne rend pas les hommes vertueux en leur cachant l’existence du mal ou de l’erreur, mais au contraire en leur permettant d’aboutir à leur propre jugement. Une civilisation qui commence à trier ses livres, quels qu’en soit les motifs, est en phase régressive. Ce geste est absolument similaire à celui qui fait interdire les Suppliantes d’Eschyle, changer la fin de Carmen ou censurer telle figure du passé comme Christophe Colomb dont certaines dimensions de la vie n’ont pas exactement collé aux canons moraux de notre XXIe siècle. Notre monde devient sottement manichéen. Aidés par la complaisance ou la honte d’observateurs incapables de se dresser contre ceux qui prétendent incarner le camp du Bien, les élans purificateurs se font de plus en plus violents et décomplexés.

    Hugo disait qu’ouvrir une école c’était fermer une prison. On peut craindre que supprimer des livres des écoles, et donc fermer leur savoir, soit la meilleure façon de finir par ouvrir des goulags. Notre société doit réagir face à la montée insidieuse des nouveaux censeurs, quelles que soient les louables intentions qu’ils affichent.

  • Notre-Dame exposée à de nouveaux dangers

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    Du site aleteia.org (Philippe de Saint-Germain):

    Jean Sévillia : « Notre-Dame devra affronter de nouveaux dangers »

    Notre-Dame a échappé au feu, mais elle devra affronter de nouveaux dangers : celui de la transgression et de la défiguration. Mais pour l’historien Jean Sévillia, qui explique cette volonté de détournement du patrimoine, l’âme de l’Église de France a les ressources pour traverser l’épreuve. Entretien.

    Aleteia : Quelle fut votre première impression à l’annonce de l’incendie de Notre-Dame ? 
    Jean Sévillia : Un effet de sidération, comme si la guerre était entrée à nos portes. Comme chrétien et comme Français, je me suis senti atteint au cœur. Puis après le choc mental, l’abattement, j’ai été touché par l’émotion nationale qui s’est exprimée dans tout le pays, y compris par la France laïque. Libération titre au lendemain de la tragédie : « Notre Drame ». Devant une catastrophe d’une telle ampleur, ce pays tellement laïcard, aux tendances christianophobes de plus en plus marquées, ne cache pas sa tristesse. Et l’on voyait bien que ce n’était pas seulement pour des raisons patrimoniales : il y avait autre chose. Dans l’inconscient collectif, même si personne ne l’avoue, la Sainte Vierge parle aux Français.

    Il semble cependant que cette unité était fragile…
    Oui, c’est ma deuxième observation : ce beau moment de communion française n’a pas duré vingt-quatre heures. La première polémique a éclaté autour des promesses de dons pour la reconstruction de la cathédrale. Voici des grandes familles qui offrent des centaines de millions d’euros, qui renoncent à leurs avantages fiscaux pour Notre-Dame, et elles sont insultées d’emblée. Le vieux fond révolutionnaire français s’est réveillé, avec ses sentiments de haine du riche, de jalousie, d’envie.

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  • USA : la Caroline du Sud et le Texas légifèrent pour protéger les bébés survivant à un avortement

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    USA : DEUX ETATS LÉGIFÈRENT POUR PROTÉGER LES BÉBÉS SURVIVANT À UN AVORTEMENT

    sur genethique.org

    Aux Etats-Unis, lundi et mardi dernier, la Chambre des représentants, puis le Sénat de la Caroline du Nord ont voté un projet de loi imposant aux médecins et infirmières de soigner les bébés nés vivants après un avortement tardif, comme tout nouveau-né, sous peine de sanctions pénales.

    Un porte-parole du gouverneur démocrate Roy Cooper, a critiqué la mesure. Ce qui laisse à penser que le gouverneur pourrait opposer son veto à la loi. Pourtant, les républicains, favorables à cette mesure, ont déclaré que cela dépassait le cadre de l'avortement puisqu’il s’agit de protéger un bébé né vivant.

    Au Texas, la semaine dernière, un projet de loi semblable intitulé the Texas Born Alive Protection Act,destiné à « renforcer les protections accordées aux bébés qui survivent à un avortement », a été approuvé par 93 voix contre 1 à la Chambre des représentants, et par 21 voix contre 10 au Sénat.

    Pour aller plus loin :

  • Les vieux Disney : le fanatisme des déconstructeurs progressistes

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    Un billet de Mathieu Bock-Côté paru il y a dix jours sur le site "Pour une école libre au Québec" :

    Les vieux Disney : les déconstructeurs progressistes sont des fanatiques

    Quiconque s’intéresse au mouvement des idées à notre époque est obligé de constater que nous sommes les témoins, en même temps que les victimes, d’une grande purge culturelle, comme s’il fallait purifier notre existence et la délivrer du mal. Le monde intellectuel, ou plus exactement, ses élites intellectuelles et médiatiques sont engagées dans un grand mouvement de déconstruction culturelle et sociale qu’elles assimilent à la lutte contre les préjugés qui pollueraient notre culture et pousseraient à la reproduction de structures sociales inégalitaires en plus de contribuer à l’exclusion des minorités. Pour que le paradis diversitaire advienne, pour qu’un nouveau monde arraché à l’ancien puisse enfin naître, il faudrait aller jusqu’au bout de la déconstruction.

    Cette logique folle se manifeste dans tous les domaines de l’existence, même les plus improbables. On a pu le constater encore une fois il y a une dizaine de jours dans la presse européenne qui rapportait la publication d’une étude universitaire britannique dénonçant... les dessins animés de Walt Disney ! Blanche neige, La Belle et la Bête, Aladdin et Le Roi Lion sont notamment ciblés. Sans surprise, on les accuse... de racisme ! 

    Car y a-t-il une seule œuvre aujourd’hui qu’on ne trouve pas moyen d’accuser de racisme ? Ce terme dont la définition ne cesse de s’étendre ne veut à peu près plus rien dire. On accuse aussi ces films de sexisme, La Belle et la Bête, apparemment, poussant même... à la violence conjugale ! Les œuvres plus récentes de Disney, toutefois, feraient la promotion de bonnes valeurs et on pourrait les recommander aux enfants. Fiou ! En d’autres mots, il faudrait considérer ces œuvres comme autant d’instruments de propagande devant faire la promotion de la vision recommandée de la société, sans quoi on aura la tentation de les proscrire. Comment ne pas constater que les savants à l’origine de ces études sont en fait des idéologues militants ?

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