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Débats - Page 362

  • Et si nous avions besoin d'un nouveau Credo ?

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    De David Carlin traduit par Bernadette Cosyn sur le site de France Catholique :

    Un nouveau Credo ?

    Un fait intéressant est que les trois plus célèbres déclarations de foi du christianisme, le Symbole des Apôtres, le Credo de Nicée et le Symbole d’Athanase ne contiennent aucune doctrine morale. Elles contiennent des doctrines métaphysiques, par exemple la Trinité, l’Incarnation, la Rédemption et ce qui, je suppose, pourrait être appelé des doctrines historico-miraculeuses, par exemple la naissance virginale, la Résurrection, l’Ascension. Mais pas de doctrines morales : rien sur les Dix Commandements, les Béatitudes, les deux grands commandements – l’amour de Dieu, l’amour du prochain.

    Est-ce parce que le christianisme primitif n’était pas soucieux de morale ? Loin de là. Les Quatre Evangiles et les autres parties du Nouveau Testament, si nous pouvons les prendre comme indicateurs du christianisme primitif, regorgent de préoccupations morales.

    Mais la morale du christianisme primitif était pratiquement non controversée alors que la partie doctrinale du christianisme était hautement sujette à controverses. Les credos ont été élaborés pour tracer une ligne claire entre les croyances orthodoxes et celles qui ne l’étaient pas. L’Eglise disait ainsi : « ceci est ce que nous croyons et cela ce que nous ne croyons pas. Il y a une frontière entre les deux. Si vous êtes de ce côté-ci, vous faites partie de l’Eglise Si vous êtes de ce côté-là, vous êtes hors de l’Eglise ».

    Que ce soit cela qui était en jeu est très clair dans le cas du Credo de Nicée, élaboré par le premier Concile Œcuménique tenu à Nicée en 325 et quelque peu modifié lors du Premier Concile de Constantinople en 381. Le but du Credo de Nicée, tout en réaffirmant et clarifiant les doctrines exprimées dans le Symbole des Apôtres, était de tracer une ligne claire entre les dogmes catholiques orthodoxes et les dogmes ariens.

    Les Ariens soutenaient que le Fils était très semblable à Dieu le Père – mais pas tout à fait. Le Fils est un grand Dieu pour parler, mais pas égal au plus grand de tous les Dieux, Dieu le Père. Le Fils, qui a créé le monde, a lui même été créé par le Père. Le Fils était la première et la plus grande des créatures, mais il était inférieur au Père et lui était subordonné. Par implication, alors, Jésus, étant l’incarnation humaine du Fils, n’était pas le plus grand Dieu.

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  • La pensée du cardinal Sarah

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    Une belle analyse de la pensée du Cardinal Sarah(source)

    Le cardinal Sarah et l’herméneutique de la réforme dans la continuité

    Le dernier ouvrage du cardinal Robert Sarah, Le soir approche et déjà le jour baisse (Fayard), est – comme les deux précédents – un livre-entretien écrit en collaboration avec Nicolas Diat. Le préfet de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements y dresse un constat affligé de la crise qui secoue la société occidentale et l’Eglise de l’après-Concile.

    Les critiques du haut prélat, sans s’adresser au pape François – il s’en défend vigoureusement –, ne peuvent pas ne pas être rapportées à certains propos du souverain pontife actuel, qu’il s’agisse de l’immigration de masse, de l’écologie, de l’éventuelle ouverture de la prêtrise à des hommes mariés…

    Le souci du cardinal Sarah est, semble-t-il, de ne pas diviser l’Eglise encore plus, c’est pourquoi il « laisse de côté François », comme il le dit expressis verbis. Il dénonce la crise et pointe du doigt certaines causes : il fustige ainsi des évêques et des prêtres, car il reconnaît qu’il s’agit d’une crise qui « se situe au niveau de la tête », mais il refuse de nommer cette tête.

    Il déplore que des clercs cèdent « à la tentation morbide et scélérate d’aligner l’Eglise sur les valeurs des sociétés occidentales actuelles. Ils veulent avant tout que l’on dise que l’Eglise est ouverte, accueillante, attentive, moderne. » (Valeurs Actuelles, 28 mars 2019). Mais il récuse toute opposition entre le pape et lui. Il veut rappeler la vérité, mais ne veut pas compromettre l’unité. Or ce n’est pas le cardinal Sarah qui divise, mais bien ceux qui, en s’opposant à la vérité bimillénaire, brisent l’unité.

    Car l’unité de l’Eglise repose sur la vérité une, révélée par Dieu. Plus de vérité une, plus d’unité dans la vérité, mais « l’unité dans la diversité », le « polyèdre » ou la « mosaïque »…, comme l’on dit aujourd’hui. Rappeler l’unicité de la vérité, c’est défendre l’unité de l’Eglise et dénoncer les fauteurs de division qui s’emploient à « aligner l’Eglise sur les valeurs des sociétés occidentales actuelles ». Dans son livre, le cardinal Sarah fournit un diagnostic pertinent, mais prescrit des remèdes qui ne soignent que les symptômes, sans atteindre le foyer infectieux.

    LA CRISE DE LA CONSCIENCE CHRETIENNE DE L’OCCIDENT

    Sur le site Atlantico, le 8 avril 2019, le haut prélat répond aux questions de Jean-Sébastien Ferjou. Il dénonce les pseudo-valeurs de la laïcité : « La laïcité à la française est une parfaite contradiction : vous êtes essentiellement façonnés par l’Eglise. Vous ne pouvez pas dire je suis laïc dans la société et je suis chrétien à l’église, c’est ridicule. Un homme ne peut pas être divisé : il est un à tout point de vue, en toutes circonstances. Un Français à l’église est aussi un Français en politique. C’est une incohérence que d’imaginer l’inverse. La foi est une réalité intime mais elle doit aussi être vécue en famille et dans la société au sens large. »

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  • "L’avortement n’est jamais la réponse que cherchent les femmes et les familles" (Pape François)

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    D'Anne Kurian sur zenit.org :

    Yes to life congrès du Dicastère pour les laïc, la famille et la vie © Vatican Media

    Yes To Life Congrès Du Dicastère Pour Les Laïc, La Famille Et La Vie © Vatican Media

    « L’avortement n’est jamais la réponse que cherchent les femmes et les familles », affirme le pape

    Congrès « Yes to life » à Rome (Traduction intégrale)

    « L’avortement n’est jamais la réponse que cherchent les femmes et les familles », a affirmé le pape François en recevant les participants à un congrès promu par le Dicastère pour les laïcs, la famille et la vie, ce 25 mai 2019, au Vatican.

    La rencontre, sur le thème “Yes to Life! Prendre soin du précieux don de la vie dans la fragilité”, était organisée en collaboration avec la fondation “Il Cuore in una goccia – Onlus” et avec le soutien des Chevaliers de Colomb.

    « Aucun être humain ne peut jamais être incompatible avec la vie, ni de par son âge, ni de par ses conditions de santé, ni de par la qualité de son existence, a déclaré le pape avec force dans son discours. Tout enfant qui s’annonce dans le sein d’une femme est un don, qui change l’histoire d’une famille… Et cet enfant a besoin d’être accueilli, aimé et soigné. Toujours ! »

    Devant les 400 participants venus de 70 pays, le pape a plaidé pour le soin envers les enfants non-viables à la naissance : « prendre soin de ces enfants aide les parents à faire le deuil et à le concevoir non seulement comme une perte, mais comme une étape d’un chemin parcouru ensemble ».

    Dans les soins périnataux, il a recommandé aux médecins « que l’objectif de la guérison soit clair… ainsi que la valeur sacrée de la vie humaine, dont la protection reste la fin ultime de la pratique médicale ». « La profession médicale est une mission, une vocation à la vie », a-t-il insisté, encourageant à être « capables d’entrer en relation, de se charger des vies d’autrui, proactifs face à la douleur, capables de tranquilliser, de s’engager à trouver toujours des solutions respectueuses de la dignité de toute vie humaine ».

    Enfin, évoquant l’opposition de l’Eglise à l’avortement, il a assuré qu’il ne s’agissait pas d’une question de foi : « C’est un problème humain… est-il permis d’éliminer une vie humaine pour résoudre un problème ?… Est-il permis de louer les services d’un tueur à gage pour résoudre un problème ? A vous la réponse. »

    Voici notre traduction du discours du pape.

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  • L'Europe serait-elle devenue antichrétienne ?

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    Roland Hureaux répond par l'affirmative (source) :

    L'antichristianisme fondamental du projet européen

    L'antichristianisme fondamental du projet européen

    L’entreprise européenne a longtemps porté avec elle, surtout dans le monde catholique, un fumet de bien-pensance. De manière corollaire, planait sur ceux qui s’y opposaient le soupçon d’ être de mauvais chrétiens. 

    Bien-pensance : les Eglises  ont pris parti pour le oui, chaque fois qu’il y a eu des référendums  sur  le projet européen ( 1992, 2005) , croyant faire entendre là  la voix de la  raison.  Cela est vrai de la Conférence des Eglises européennes mais aussi de la  Conférence des évêques de France.  La presse catholique du courant principal  est à l’avenant.   C’est dans cette ligne que le  14 mai dernier,  le CECEF  (Conseil des Églises chrétiennes en France)  a publié un communiqué appelant à soutenir l’entreprise européenne aux prochaines  élections.

    On invoque  les pères fondateurs, démocrates-chrétiens(et catholiques) tous les trois ; Adenauer, de Gasperi et Schumann . Le drapeau européen frappé des  douze étoiles d’or rappelle celles qui nimbent la Vierge de l’Apocalypse .  De ce fait,  un homme comme Charles de Gaulle, quoique catholique pratiquant,se trouvait être  un  chrétien suspect du fait son opposition à  Bruxelles. Pour les mêmes raisons, beaucoup de laïcistes  se sont méfiés de la construction européenne.

    Inversion des signes

    Il est clair que ceux qu’inspirent encore ces vieilles lunes n’ont pas encore pris la mesure  de la véritable inversion des signes qui s‘est produite au cours des quarante dernières années :  tout se passe en effet comme si Bruxelles était devenue au contraire  le centre nerveux de l’antichristianisme en Europe.

    On s’est longtemps contenté  de dire que l’Europe des Six  issue du traité d Rome ( lieu significatif) était dominée par les forces catholiques et que l’élargissement  y avait seulement  accru le poids du monde protestant et donc  anglo-saxon. Mais aujourd’hui la mutation est allée bien plus loin.  En témoignent le  refus d’inscrire les racines chrétiennes de Europe dans les textes constitutifs,  la propagande active en faveur  des évolutions libertaires les plus débridées , tant de la commission que du Parlement européen,  où la majorité social-démocrate et populaire est toujours prête à toutes les surenchères, le harcèlement des pays qui  leur  résistent.

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  • Congo : un concours d'excuses

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    De Dominique Dupont sur Causeur.fr :

    Colonisation: les Belges lancent un concours d’excuses

    "Pardon est un début", assure une campagne de communication


    « Pardon est un début ». Et on attend la suite… Une campagne de communication somme les Belges de s’excuser auprès du peuple congolais pour la colonisation. Les auteurs des meilleures lettres de repentance pourront participer à « un masterclass en copyrighting » et le peuple belge de choisir ses lamentations préférées. 


    À la pointe de la repentance postcoloniale, la Belgique ne manque jamais une occasion de rappeler qu’elle est l’autre pays du surréalisme. En ce printemps, l’élite des communicants du Royaume a ainsi mis au point un véritable concours Lépine de la contrition : « Pardon est un début. »

    Excuse-moi si tu peux

    Initiée par le collectif Creative Belgium, cette plate-forme permet à chaque citoyen belge d’envoyer sa lettre d’excuses au peuple congolais pour les souffrances – réelles – endurées durant la colonisation.

    Soixante et un ans après l’Exposition universelle de Bruxelles restée célèbre sous le nom d’« Expo 58 », certains ne cessent de ranimer le souvenir des zoos humains qui ornaient le pavillon belge. Tous les prétextes sont bons pour refuser de tourner la page : les migrants, Tintin au Congo, la réouverture de l’Africa Museum…

    Le musée du mal blanc

    Inaugurée fin 2018, la nouvelle mouture de l’établissement qui abrite la plus importante collection d’œuvres et d’objets africains se veut résolument décoloniale. Dès l’entrée, le visiteur est dirigé vers le dépôt des sculptures, qui rassemble diverses pièces retirées de la collection permanente en raison de leur caractère « offensant ». Dans ce carré des punis, on trouve la statue de l’homme léopard ou encore celle d’un négrier arabo-musulman capturant un couple d’Africains. Voilà qui heurte les récits officiels pétris de manichéisme.

    A lire aussi: Le musée d’Orsay, modèle de « décolonialisme »

    Gageons qu’un intellectuel congolais tel que Jean-Pierre Nzeza Kabu Zex-Kongo serait persona non grata au musée pour avoir intitulé l’un de ses livres Léopold II, le plus grand chef d’État de l’histoire du Congo.

    Histoires belges

    Mais passons au prochain épisode : la restitution des œuvres aux pays africains. Cette mèche allumée par le président Macron risque de compliquer la tâche de l’Africa Museum si son principe était appliqué en Belgique. Encore faudrait-il s’accorder sur l’authenticité des pièces. De nombreuses œuvres collectées par l’institution durant l’époque coloniale n’ont en effet rien de sacré, les chefs de tribu ayant pris soin de dissimuler les pièces qui avaient de la valeur pour ne laisser que des copies sans grand intérêt. L’avenir ravira sans doute les amateurs de blagues belges, celles où il suffit de savoir compter jusqu’à un pour ne pas se tromper de degré.

  • Vincent Lambert : une victoire pour les personnes handicapées et pour le droit international

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    Tôt le matin du 20 mai, sans même attendre que ses proches puissent l’embrasser une dernière fois, le Dr Sanchez a « sédaté » Vincent Lambert pour l’anesthésier profondément, et l’a simultanément privé d’eau et de nourriture pour provoquer sa mort. Son agonie, et la détresse de ses parents, suivis en direct par tous les français, devaient durer la semaine.

    Pourtant, le 3 mai dernier, le Comité des droits des personnes handicapées de l’ONU, saisi par les parents Lambert à l’initiative de l’ECLJ, avait demandé à la France, au titre de mesures conservatoires, « de prendre les mesures nécessaires pour veiller à ce que l'alimentation et l'hydratation entérales de M. Vincent Lambert ne soient pas suspendues pendant le traitement de son dossier par le Comité ».

    Le 10 mai suivant, les parents furent informés du refus du Gouvernement français d’exécuter la demande de l’ONU, et que l’euthanasie de leur fils débuterait le 20 mai. Le Gouvernement prétendait que la demande du Comité n’était pas contraignante.

    La France a pourtant ratifié la Convention relative aux droits des personnes handicapées et son Protocole facultatif. Celui-ci a chargé le Comité des droits des personnes handicapées de veiller au respect de la Convention par les États, et lui a donné le pouvoir de recevoir des « plaintes individuelles » -comme celle introduite par les parents Lambert-, et de demander le respect de mesures provisoires ou conservatoires qui s’imposent. 

    Le 17 mai, le Comité des droits des personnes handicapées rappela le Gouvernement français à ses obligations, lui signifiant une nouvelle fois que « conformément à l’article 64 du règlement intérieur du Comité, il a été rappelé à l’État partie aujourd’hui de prendre les mesures nécessaires pour veiller à ce que l’alimentation et l’hydratation ne soient pas suspendues pendant le traitement de son dossier par le Comité ».

    Le même jour, le « Défenseur des droits », chargé de veiller à application de cette convention en France déclara que « les mesures provisoires demandées par les comités des Nations Unies doivent être respectées par l’État, au risque d’entraver l’exercice effectif du droit de plainte prévu par le Protocole facultatif ».

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  • Dieu, le grand oublié

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    Une réflexion de Jean-Pierre Snyers :

    Dieu, le grand oublié

    Dans son livre intitulé "Traité d'athéologie", Michel Onfray écrit que l'athéisme  repose sur l'indémontrabilité de l'existence de Dieu". Le moins que l'on puisse dire est que cette façon de penser n'est guère pertinente. Si on y va par là, si on se contente d'un tel "argument" pourquoi un chrétien ne pourrait-il pas lui répondre que le théisme repose sur l'indémontrabilité de l'inexistence de Dieu"? Sans s'en rendre compte, monsieur Onfray fait un acte de foi; un de ces actes qu'il accompli chaque jour en prenant sa voiture sans avoir la preuve formelle qu'il n'aura pas d'accident ou en mangeant un repas sans avoir la preuve qu'il n'est pas empoisonné.

    On me dira que c'est à celui qui affirme l'existence d'une chose d'en apporter la preuve. Fort bien quand on en reste à des exemples simplistes du style de celui que l'univers a été créé par un éléphant rose. Mais quand on se trouve devant une horloge, est-ce à celui qui croit que celle-ci a comme source un horloger d'en apporter la preuve? Ne serait-ce pas plutôt à celui qui croit qu'elle n'en a pas et quelle vient du hasard de l'apporter? De même, autant je puis accepter facilement qu'un mécanicien puisse fabriquer un moteur, de même il m'est impossible de penser qu'un moteur puisse fabriquer un mécanicien ou un meuble un menuisier.  Tel est pourtant ce que je devrais croire si je n'étais pas persuadé que Dieu existe. La simple logique m'amène à penser que ce qui a de la conscience d'être ne peut venir que de Celui est  est la conscience d'être et que ce qui a de la vie, de la pensée, de la soif d'absolu ou de l'amour ne peut venir que de Celui qui, selon le mot de saint Thomas d'Aquin: "La totalité vivante de ce vers quoi notre coeur s'élance". Puisse notre monde basé sur le matérialisme ne pas l'oublier. Puissent les humains redécouvrir Celui qui, seul peut répondre à leurs aspirations les plus profondes.

  • L'Union Européenne doit accepter qu'il n'existera jamais de "peuple européen"

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    Du site de l'Institut Thomas More :

    Il n’existera jamais de « peuple européen » • L’Union européenne doit l’accepter

    Jean-Thomas Lesueur, délégué général de l’Institut Thomas More, et Jérôme Soibinet, chargé de cours en droit de l’Union européenne à l’ICES

    22 mai 2019 •


    La campagne européenne n’a pas permis d’aborder des problématiques de fond. Jean-Thomas Lesueur et Jérôme Soibinet défendent la vision d’une Europe plus modeste mais plus solide, dans le prolongement du rapport « Principes, institutions, compétences : Recentrer l’Union européenne » que l’Institut Thomas More vient de publier (en savoir +).

    La campagne des élections européennes de ce 26 mai s’achève donc, si tant est qu’elle ait vraiment commencé… Le scrutin aura lieu ce dimanche et le moins que l’on puisse dire, c’est que le fond des questions européennes a été peu traité – au bénéfice d’une « guerre de positions » faite de petites phrases et de raccourcis souvent sommaires.

    Pourtant, un point essentiel constitue ce qu’on pourrait appeler un consensus paradoxal : à savoir la nécessité de réformer une Union européenne qui échoue structurellement à réaliser ses propres ambitions et à répondre aux aspirations de peuples européens qui s’en détournent scrutin après scrutin. Des eurosceptiques de gauche à ceux de droite, en passant par LREM, tous les candidats entendent « changer l’Europe » et y vont de leur solution, oscillant grosso modo du « toujours plus d’Union européenne » au « plus d’Union du tout » !

    Non par sens du consensus mais par réalisme, on peut aussi penser que la solution demeure, si ce n’est entre les deux, du moins dans une troisième voie qui serait celle d’une coopération institutionnalisée mais libre entre États souverains, sur le modèle clairement confédéral. Une Europe plus modeste mais plus solide. Moins d’Union européenne pour plus d’Europe.

    Une telle modification structurelle de la construction européenne ne pourrait pas se faire à droit constant. Là donc où certains envisagent d’engager une réforme des traités fondateurs en vue seulement de modifications cosmétiques, il conviendrait plutôt de profiter du lancement d’un tel processus pour revoir les fondamentaux de la construction européenne afin de « traiter le mal à la racine ». Et dans une perspective confédérale, cela devrait schématiquement couvrir trois grands chapitres : principes, institutions, compétences.

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  • La réforme de la Curie ou quand la montagne accouche d'une souris

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    Du site de l'Homme Nouveau :

    [Avant première] Le contenu du projet de réforme de la Curie 
    Une ecclésiologie revisitée

    Rédigé par la rédaction le  dans Religion

    [Avant première] Le contenu du projet de réforme de la Curie  <br>Une ecclésiologie revisitée

    Nous publions ici les passages les plus significatifs du projet, en son état actuel, de la réforme de la Curie élaborée par le Conseil de cardinaux (composé aujourd’hui de six cardinaux), coordonné par le cardinal Rodriguez Maradiaga, qui avait été créé au début du pontificat du Pape François pour la préparer. Il est probable que les lignes principales n’en seront pas modifiées avant sa parution. Elle pourrait intervenir le 29 juin prochain. Cela contredirait cependant la philosophie du texte, qui prévoit que toutes décisions importantes sont désormais prises après consultation de toutes les Églises particulières. Or, on est actuellement dans la phase de consultation des Conférences des Évêques sur ce projet. On risque donc paradoxalement de voir promulgué un texte magnifiant la synodalité, élaboré et imposé par le centre romain1

    À vrai dire, à la lecture du projet, on est tenté de citer le dicton : parturiunt montes, nascetur ridiculus mus, la montagne d’« annonces » concernant une radicale réforme a accouché d’une souris. Elle se résume à des regroupements d’organismes (Dicastère pour les Laïcs, la Famille et la Vie, qui absorbe les Conseils pour les Laïcs et pour la Famille ; Dicastère pour le Service de Développement humain intégral, qui regroupe les compétences des Conseils « Justice et Paix », « Cor Unum », Pour la Pastorale des Migrants et Pour la Pastorale des Services de Santé ; Dicastère pour l’Éducation et la Culture, qui regroupe une Congrégation et un Conseil), regroupements dont certains étaient déjà réalisés. Elle consacre, ce qui est le plus neuf, la création d’un Dicastère pour la Communication et d’un Secrétariat pour l’Économie. Mais la Secrétairerie d’État, malgré toutes les déclarations affirmant qu’elle deviendrait un simple et modeste secrétariat du Pape, reste l’administration mère et maîtresse de la Curie, dont la première section, des « Affaires générales », est toujours en charge de la « coordonner ».

    Et pourtant, nombreux sont les aménagements symboliques, qui veulent faire entendre qu’on opère (à peu de frais, semble-t-il) une mutation ecclésiologique et une mutation d’esprit par laquelle une Curie, taxée de conservatisme bureaucratique, deviendra un instrument au service de la synodalité. 

    Il est à remarquer que le terme traditionnel de Congrégation, qui rappelait que ces « ministères » du Pape agrégeaient ensemble des cardinaux prenant les grandes décisions en assemblées plénières, a disparu. C’est un autre paradoxe, dans la mesure où l’appellation rappelait que l’antique organisation de la Curie était celle d’un évêque de Rome gouvernant « en ses conseils ». C’était une polysynodie, un gouvernement structurellement synodal, par conséquent. Le terme est remplacé par celui plus générique de Dicastère, avec cette précision que les membres de la plenaria seront désormais, non seulement des cardinaux et des évêques, mais aussi des prêtres, des diacres, et des laïcs, certains Dicastères pouvant même avoir pour Préfets des laïcs. 

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  • Les chrétiens peuvent-ils prier comme les musulmans ou avec eux ?

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    Traduction d'un article de Life Site News sur le Forum Catholique :

    Pour l'ancien Préfet de la Congrégation pour la doctrine du Vatican: les chrétiens «ne peuvent pas prier comme les musulmans ou avec eux»

    21/05/2019

    ''Le cardinal Gerhard Müller, ancien préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, a déclaré dans un entretien récent que les chrétiens «ne peuvent pas prier comme les musulmans ou avec eux».

    Le cardinal Müller, qui occupait le poste qui fut occupé également par le pape émérite Benoît XVI, a réfléchi à Vérone sur le thème «La prière: un don de Dieu». Dans une allocution prononcée le 17 mai, il a déclaré à des centaines d'auditeurs que ''les fidèles de l'islam ne sont pas adoptés comme enfants de Dieu par la grâce de Christ, mais sont seulement ses sujets. "Par conséquent, a t-il dit, en ce qui concerne les chrétiens," nous ne pouvons pas prier comme ou avec les musulmans."

    Le cardinal Müller a expliqué que cela est dû au fait que «leur foi en Dieu et de sa propre révélation sont non seulement différentes de la foi chrétienne en Dieu, mais renient même sa formulation, affirmant que Dieu n'a pas de Fils, qui, en tant que Parole éternelle du Père est une personne divine et, avec le Père et le Saint-Esprit, est le Dieu Un et Trinitaire."

    L'ancien archevêque de Regensburg, en Allemagne, a déclaré que les musulmans «ne peuvent que prier un dieu lointain, se soumettant à sa volonté comme à un destin inconnu. Leur prière exprime la subordination aveugle à la volonté dominante de Dieu. Au lieu de cela, le chrétien prie pour que soit faite la volonté de Dieu, volonté que nous faisons dans la liberté et qui ne fait pas de nous des esclaves, mais des enfants de Dieu libres.”

    S'exprimant à la basilique Sainte-Thérèse de l'Enfant Jésus en compagnie de Mgr Giuseppe Zenti, Müller a affirmé que les chrétiens, contrairement aux adeptes d'autres religions, «ne voient pas leurs voisins, qui ne veulent pas ou ne peuvent pas croire en Dieu, comme des adversaires ou des victimes du Zeitgeist à plaindre, mais en tant que frères dont le Créateur et le Père est le seul Dieu, Celui qui les cherche.

    "Ils [les chrétiens] offrent un dialogue honnête sur la question qui détermine le sens de l'être en général et de l'existence humaine en particulier, parce qu'ils se sentent unis à eux dans la recherche d'un monde meilleur."

    Pour Müller, «même l’Islam a foi dans le Dieu unique, mais cela est compris comme une foi naturelle en l’existence de Dieu et non en tant que foi qui est une vertu infusée avec l'espérance et la charité, ce qui nous permet de partager la vie de Dieu, que nous demeurions en lui et lui en nous." (…)

    Pour lire l'article en entier, c'est ICI.

  • Euthanasie : l'envers du décor; réflexions et expériences de soignants

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    Du site des éditions Mols :

    Euthanasie, l'envers du décor

    Réflexions et expériences de soignants - Préfaces de Jacques Ricot et Herman De Dijn

    Euthanasie, l'envers du décor

    Description

    Huit soignants belges – professeurs d’université, médecins, infirmiers et éthiciens reconnus et expérimentés en accompagnement palliatif – tentent ensemble de dire leurs questions autour de la fin de vie, des soins palliatifs et de la pratique de l'euthanasie. Deux femmes médecins, française et israélienne, se sont jointes à eux. Les regards croisés de ces praticiens de la santé font la richesse et l’originalité de cet ouvrage.

    Résumé

    Les auteurs partagent ici leur vécu et leurs réflexions face aux demandes d’euthanasie et d'accompagnement en fin de vie auxquelles ils ont été confrontés, dans un pays, la Belgique, où l’euthanasie, dépénalisée depuis 2002, est aujourd'hui souvent devenue un acte usuel, pour ne pas dire banal.

    Ces récits évoquent l’envers du décor, l’autre face d’une réalité qu’il est grand temps de prendre en compte ou d'évaluer avec plus de rigueur.

    Le livre s’adresse tant au milieu médical qu’à toute personne s’interrogeant sur le sens de la mort et de la souffrance, ainsi que sur la réalité de l’application d’une loi qui, votée en 2002, suscite toujours plus de questions.

    Ce livre rend la parole aux soignants de terrain afin qu’ils partagent ce qu’ils ont vécu, des histoires concrètes. Ils permettent au lecteur de prendre conscience de la complexité des situations et des conséquences concrètes de la loi sur l'euthanasie.

    La réalité belge est suivie et analysée depuis le monde entier. De nombreux pays trouveront ici des réponses aux questions qu’ils se posent par rapport à l’accompagnement à donner en fin de vie et au rôle des lois se proposant de définir ce qu’elles permettent ou non.

    Extraits - Commentaires

    Ouvrage collectif auquel ont contribué 

    Pr Timothy Devos (hématologue), Jacques Ricot (philosophe), Herman De Dijn (philosophe), Eric Vermeer (infirmier éthicien en soins palliatifs), Dr Catherine Dopchie (oncologue), Pr Willem Lemmens (philosophe et éthicien), Dr An Haekens (psychiatre), Dr Rivka Karplus (maladies infectieuses et HIV/SIDA), Dr Marie Frings (médecin en soins palliatifs), Pr Benoit Beuselinck (oncologue), Dr Julie Blanchard (médecin en soins palliatifs), François Trufin (infirmier urgentiste en soins palliatifs)

    Auteur : Timothy Devos

    Collection : Autres Regards

    Format: 150 x 205 / Nombre de pages: 240

    ISBN: 978-2-87402-245-6

    Prix: 23 Euros

  • Restaurer Notre-Dame sans tenir compte de son caractère religieux ?

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    Du Père Laurent Stalla-Bourdillon sur le site de l'hebdomadaire Famille Chrétienne :

    L’État peut-il restaurer Notre-Dame de Paris sans la laïciser ?

    TRIBUNE – Le père Laurent Stalla-Bourdillon a été l’aumônier des parlementaires de 2012 à 2018. Celui qui est aujourd’hui directeur du Service pour les professionnels de l'Information craint que la dimension religieuse de Notre-Dame de Paris ne soit pas prise en compte durant la restauration de l’édifice. Il l’affirme pourtant : « une cathédrale est un lieu de culte et cela seulement. »

    cathédrale est un lieu de culte et cela seulement. »

    Les débats à l’Assemblée nationale sur la loi concernant la restauration de la cathédrale Notre-Dame de Paris sont emblématiques de la difficulté que rencontre le monde politique pour intégrer sereinement la place du spirituel et de l’exprimer dans la vie commune. Un phénomène d’érosion s’est produit au fil des années sous l’effet d’une laïcité posée en surplomb du spirituel au lieu de lui être un soutien. Ce renversement a aujourd’hui les effets que l’on connaît dans le vide sidéral des connaissances religieuses, et les difficultés de la société civile à comprendre la liberté de conscience et à la liberté religieuse.

    Car enfin, à l’évidence, Notre-Dame de Paris est un héritage de la foi chrétienne en France. Comme toutes les cathédrales, elle est née de la confiance qu’a inspiré à la France la bonté du Christ, et son amour plus fort que le mal et la mort. Avant toute autre affiliation culturelle, littéraire, architecturale, Notre-Dame de Paris est née de la foi, de la charité et l’espérance qu’insuffle la foi chrétienne. Il n’y aurait pas de cathédrale Notre-Dame de Paris sans la Vierge Marie, sans l’incarnation du Fils de Dieu, et sans l’offrande qu’il fit de sa vie pour tous. Il n’y aurait pas les pages de Gérard de Nerval, de Victor Hugo, de Charles Péguy sans la raison première de l’édification de la cathédrale : le Christ ressuscité ! Il est la « pierre d’angle » de la cathédrale. Chaque pierre de l’édifice à restaurer aura un lien avec cette pierre de fondation. La foi nourrit la culture et inspire l’architecture, comment ne pas le comprendre ? Respectera-t-on la foi originelle dont la cathédrale est le signe ?

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