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Débats - Page 392

  • Quand les dirigeants politiques belges ont abandonné la recherche du bien commun

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    De Laura Rizzerio, professeur de philosophie à l'Université de Namur, en opinion sur  le site de la Libre :

    En Belgique, les dirigeants politiques ont abandonné la recherche du bien commun

    D’un côté, la politique est devenue plus un métier qu’un service. De l’autre, dans notre culture individualiste, le bien coïncide avec le "bien individuel" et la réussite correspond à l’accumulation de biens. Entre les deux, où est le "bien commun" ? 

    Depuis quelques jours, en Belgique, nous assistons, à la fois impuissants et hébétés, à une sorte de bras de fer entre les ex-partenaires du gouvernement. Le spectacle que la crise donne à voir aux citoyens témoigne d’un monde politique plus préoccupé de trouver les moyens pour conserver le pouvoir qu’animé par le désir de servir le bien commun. Le flou sur des matières graves (comme le climat, la migration ou les questions socio-économiques) est d’autant plus choquant que, dans la rue, les citoyens se battent pour une justice sociale que, à leurs yeux, le gouvernement ne parvient pas à assurer. Le dimanche 2 décembre, la marche pour le climat, qui a réuni à Bruxelles 75 000 personnes, a été saluée par les politiques comme une action citoyenne responsable, mais le lendemain, à la Cop24, on a constaté l’incapacité du politique à respecter les engagements pourtant pris à l’égard de la réduction des gaz à effet de serre. Depuis quelques semaines, avec acharnement et détermination, des centaines de personnes en gilet jaune alertent gouvernants et gouvernés à propos de la situation socio-économique qui devient insupportable pour les classes moyennes. Leurs actions débordent en actes de violence et de vandalisme qui sont évidemment inacceptables. Mais ces actes paraissent comme le cri puissant d’un peuple accablé qui cherche pour lui-même et pour les siens comment vivre mieux. Or, le constat, amer, est que, dans la réponse donnée à toutes ces situations, les intérêts particuliers de ceux qui occupent le pouvoir ont trop souvent raison du bien commun. Mais à quoi est dû cet abandon de la recherche du bien commun ?

    Trois constats

    Pour répondre à cette question, il faut tout d’abord mettre en avant trois constats. En premier lieu, si ceux qui nous gouvernent semblent plus préoccupés de leur réélection que du bien commun, cela dépend sans doute du fait que la politique est devenue aujourd’hui plus un métier qu’un service. Nos politiciens sont devenus des administrateurs de la société plus que des représentants du peuple, et faire de la politique équivaut pour beaucoup à un débouché professionnel, qui en outre apporte reconnaissance et prestige.

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  • Les règles du secret professionnel et du secret de la confession; un rappel des évêques de Belgique

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    De Pierre Granier sur le site cathobel.be :

    Les évêques rappellent les règles du secret professionnel et du secret de la confession

    Suite à la condamnation d’un prêtre par le Tribunal de Bruges à un mois de prison avec sursis pour non-assistance à personne en danger, la Conférence épiscopale de Belgique a réagi. Dans un long communiqué, elle rappelle les règles de base en matière de  et celles concernant le secret de la .

    L’affaire qui a conduit les évêques de Belgique à réagir concerne la condamnation, le 17 décembre, du père Alexander Stroobandt à une peine d’un mois de prison avec sursis et un euro symbolique de dommages et intérêts pour négligence coupable. Dans cette affaire, le tribunal correctionnel de Bruges a considéré que cet aumônier d’une maison de retraite de Bruges avait eu tort de ne pas avoir prévenu les secours lorsqu’un homme lui avait fait part de son intention de se suicider au téléphone. Pour le tribunal, le secret de la confession peut être assimilé au secret professionnel mais il n’est pas absolu car « il est du devoir de chacun de porter assistance à autrui ».

    L’avocat du P. Stroobandt a décidé de faire appel.

    Le communiqué des évêques

    Les aumôniers sont tenus au secret professionnel. Ils ne peuvent divulguer l’information personnelle qui leur est confiée dans l’exercice de leurs fonctions.  Leur secret professionnel – et celui d’autres groupes de professions – vise à protéger les personnes qui leur confient ces informations ainsi que l’ordre public.  Récemment, le secret professionnel des aumôniers a soulevé des questions qui ont trait notamment à la prévention des abus sexuels sur mineurs et à la prévention du suicide.  En réponse à ces questions, nous aimerions clarifier quelques règles de base sur le secret professionnel dans un contexte pastoral.

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  • Il est temps que les apologistes de l’Europe ouverte aux flux migratoires descendent de leur marchepied

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    Une opinion d'un haut fonctionnaire fédéral publiée sur le site de la Libre :

    Au-delà du Pacte migratoire

    Il est urgent d’avoir un vrai débat sur la question migratoire et sur la société que nous voulons, un débat qui ne se résume pas au débitage de poncifs autorisés et identiques. Il est temps que les apologistes de l’Europe ouverte aux flux migratoires descendent de leur marchepied.

    Depuis quelques semaines, la Belgique est en proie à une crise politique suscitée par l’opposition de dernière minute de la N-VA (et d’une partie de son électorat, sans doute) au "Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières". La N-VA rejoint en cela les gouvernements de plusieurs États membres européens comme l’Italie, l’Autriche ou le Danemark.

    Discours aux allures orwelliennes

    La plupart des commentateurs s’étonnent de cette opposition, relevant que le Pacte contient essentiellement des dispositions non contraignantes et assez peu révolutionnaires. C’est passer à côté de l’essentiel. Ce qui suscite l’hostilité, c’est l’argument idéologique qui sous-tend le Pacte, et sur lequel il est urgent d’avoir un débat de fond.

    Comme La Libre le relevait, le Pacte prône un discours univoque sur l’immigration, "présentée comme un phénomène inéluctable et automatiquement bénéfique pour tous les pays du monde entier" (LLB 5/12/2018). Le Pacte déclare en effet dans son préambule : "Les migrations ont toujours fait partie de l’expérience humaine depuis les débuts de l’Histoire, et nous reconnaissons qu’à l’heure de la mondialisation, elles sont facteurs de prospérité, d’innovation et de développement durable." En septembre dernier, sur Twitter, l’Agence des Nations unies pour la migration reprenait le même argument, résumé en une triade de choc : "La migration est inévitable, la migration est nécessaire, la migration est désirable."

    Ce discours aux allures orwelliennes (la migration serait à la fois inévitable et bénéfique) est martelé aux peuples européens avec insistance par la quasi-totalité des élites, institutions européennes et internationales (Commission européenne, Nations unies, FMI…), intellectuels et économistes, anciens hommes d’État, médias, universités, écoles, bref, par tous ceux qui dans nos sociétés libérales tiennent le porte-voix, et que Maurras désignait sous l’expression de "pays visible", par opposition au pays réel, c’est-à-dire, en l’occurrence, les peuples, privés de voix et de repères, fragilisés par un libéralisme global toujours plus destructeur de racines, de solidarité, de frontières, d’environnement et de travail.

    Pourtant, malgré l’insistance pénible avec laquelle ce mantra est répété par tous les temps, sur toutes les ondes et dans tous les journaux (le concept de fake news ne pouvant, comme on le sait, s’appliquer aux médias mainstream), les peuples européens s’entêtent à le refuser, avec une obstination acharnée et lourdaude, celle des sans-voix, qui les conduit à voter toujours plus pour des tribuns populistes, seuls à aller à contre-courant de la doxa en vigueur.

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  • L'archevêque d'Utrecht : un cardinal qui ne mâche pas ses mots

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    Du site Lifesitenews.com (traduit à l'aide de translate.google.be) :

    Cardinal Eijk: L'Eglise doit enquêter sur les témoignages de Viganò pour regagner sa crédibilité

    ROME, 14 décembre 2018 (LifeSiteNews) - Un cardinal renommé se joint à une foule d'évêques pour demander une enquête approfondie sur les témoignages de l'archevêque Viganò qui impliquait plusieurs grands prélats et le pape François dans la dissimulation des relations sexuelles de l'ancien cardinal Theodore McCarrick abusant de prêtres et de séminaristes.

    Dans une interview accordée le 13 décembre au quotidien italien Il Giornale, le cardinal Willem Jacobus Eijk, archevêque d'Utrecht (Pays-Bas), a déclaré "il est clair" que les allégations contenues dans les témoignages de Viganò devraient être examinées de manière approfondie", ajoutant que "de nombreux évêques" ont demandé une telle enquête.

    «Cela doit être clarifié si l’Eglise veut retrouver sa crédibilité», a-t-il déclaré.

    Dans un entretien de grande envergure (voir le texte intégral ci-dessous), le cardinal néerlandais a également souligné l’importance de la persévérance dans la doctrine catholique alors que des pressions étaient exercées pour qu’elle adopte un modèle plus protestant-anglican. «La force de l'Eglise catholique, dit Eijk, est que sa doctrine est valable pour le monde entier. Le dialogue avec les protestants ne doit pas amener l'Église catholique elle-même à devenir protestante. "

    Eijk, 65 ans, donne également son point de vue sur l’inclusion de l’acronyme «LGBT» dans le récent document de travail du Synode pour la jeunesse et ses réflexions sur le mouvement attendu pour ordonner les hommes mariés dans l’Église latine avec le Synode amazonien de l’année prochaine.

    «Autoriser temporairement les prêtres mariés n'est pas une solution», insiste-t-il. «Une fois que cela est décidé, cela devient irrévocable» et «avec cela, le célibat sacerdotal, une tradition séculaire magnifique et féconde de l'Église latine, serait perdu».

    Le cardinal Eijk, qui a publié un commentaire énergique après que le pape François eut refusé de rejeter un projet de proposition de la Conférence des évêques allemands autorisant dans certains cas les protestants à accéder à la Sainte Communion, a également déclaré dans l'interview qu'il aimerait que le titulaire du ministère pétrinien, qui est le principe de l'unité de la foi chrétienne, clarifie la question des catholiques divorcés et remariés ayant accès au Saint-Sacrement.

    Créé cardinal par le pape Benoît XVI en 2012, Eijk est également médecin et expert en éthique médicale. Il a écrit l'une de ses thèses de doctorat sur l'euthanasie et une autre sur les problèmes éthiques posés par le génie génétique des êtres humains. En 2004, le pape Jean-Paul II l'a nommé membre de l'Académie pontificale pour la vie et membre de son conseil d'administration en 2005. Sous le pape Benoît XVI, Eijk a également été membre des congrégations du Vatican pour l'enseignement du clergé et de l'éducation catholique.

    Dans l'interview du 13 décembre, Eijk s'est également tourné vers la politique en discutant de l'afflux de migrants en Europe et de la montée du «nationalisme» et du «populisme».

    Le cardinal soutient que si le nationalisme ne doit jamais être utilisé comme un "bouclier pour empêcher les autres d'entrer, les gouvernements ne sont pas obligés" d'accorder la résidence "aux migrants économiques". Il note également que les migrants, pour leur part, "ont des obligations envers le bien commun du pays où ils cherchent refuge", et doivent en particulier respecter« l’inviolabilité de la personne humaine ».

    Ci-dessous, une traduction LifeSite de l’interview complète avec Cardinal Eijk.

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  • Le Sénat de l'Ohio veut interdire l'avortement dès que les battements du coeur sont perceptibles

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    OHIO : LE SENAT INTERDIT L’IVG DÈS QUE LES BATTEMENTS DU CŒUR SONT DÉTECTABLES

     de genethique.org

    Le Sénat de l’Ohio a voté, à 18 voix pour et 13 voix contre, le projet de loi qui interdirait les IVG dès les premiers battements de cœur audibles. Le texte avait été voté par la chambre des représentants le mois dernier (cf. Ohio : une proposition de loi pour interdire les avortements de fœtus dont les battements cardiaques sont décelables). Le texte prévoit aussi la suppression de la licence des médecins qui passeraient outre l’interdiction, sans passer par la voie judiciaire. Les battements cardiaques d’un fœtus sont parfois décelables dès 6 semaines par échographie vaginale, mais plutôt vers 11 ou 12 semaines par échographie abdominale.

    La loi doit désormais être signée par le gouverneur sortant John Kasich, qui a déjà annoncé qu’il opposerait son veto. Mais les législateurs ont prévu de revenir en session pendant les vacances de Noël pour faire annuler le veto. Ils pourront faire signer la loi par le prochain gouverneur déjà élu, Mike DeWine, qui a manifesté son accord avec le projet de loi.

    Kasich avait déjà refusé un projet de loi similaire en 2016 (cf. Ohio : le gouverneur s'oppose au projet de loi interdisant l'avortement après détection d’un battement de cœur fœtal), la Cour Suprême américaine lui avait donné raison. Mais pour le sénateur Bill Coley, l’élection de Donald Trump et la composition plus favorable de la Cour Suprême « donne une chance réelle à une loi comme celle-ci ».

    Sources: Daily Beast, Emily Shugerman (12/12/2018) WVXU, Gabe Rosenberg (11/12/2018)

  • Faut-il toujours qu'un enfant ait un père ?

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    D'Aline Lizotte sur le site Smart Reading Press :

    FAUT-IL TOUJOURS QU’UN ENFANT AIT UN PÈRE ?

    «Sans père», telle est l’expression souvent accolée au mot PMA quand celle-ci est évoquée par ses opposants dans le cadre du projet d’ouverture de cette technique de procréation aux «couples» de femmes. La privation ainsi désignée est loin d’être anodine, car elle touche à un principe essentiel pour l’identité de l’enfant, sa filiation, sa construction personnelle et son rôle social.

    Monique est la fille de Jessica et de Marlène ; Jessica a donné un ovocyte et Marlène son utérus. Le spermatozoïde provient d’une banque de sperme qui conserve l’anonymat des donneurs. L’opération s’est faite en Belgique. La grossesse de Marlène a été normale ; les deux femmes attendent l’enfant que l’une et l’autre revendiquent secrètement comme étant le sien. Jessica veille sur le ventre de Marlène pour que sa gestation de l’enfant se passe dans les meilleures conditions possibles. Marlène est admise à la maternité, et Jessica l’accompagne ; elle assiste même à l’accouchement de cet enfant, qui est sa fille.

    De retour à la maison, les deux «mères» se disputent le soin de l’enfant. Marlène jouit d’un congé maternité puisque c’est elle qui a accouché ; Jessica a obtenu un congé «paternité et accueil de l’enfant1». Jessica ne peut faire autrement, mais elle trouve cela injuste. N’ont-elles pas toutes les deux les mêmes «droits» de mère sur l’enfant ? Si, évidemment, c’est Marlène qui allaite Monique puisque c’est elle qui l’a enfanté, c’est Jessica qui donne le bain, mais souvent Marlène lui «vole» son geste, surtout quand Jessica, ayant eu un congé plus court, est retenue par son travail. Car l’une et l’autre revendiquent les mêmes soins, les mêmes gestes maternels à donner à cette petite fille dont la relation au parent, même s’il y en a deux, est de même sorte.

    Cette petite fille a donc une double mère, et elle n’a pas de père. Sa double relation à la mère, comportant à peu près les mêmes gestes, entraîne que ce que fait l’une, l’autre le fait en double. Cependant, des petites différences existent : les cajoleries de Jessica ne sont pas celles de Marlène ; l’odeur de Jessica n’est pas l’odeur de Marlène ; la douceur ou l’agressivité des gestes de Jessica n’a rien à voir avec la douceur et l’agressivité de ceux de Marlène. Manifestement, Jessica ne comprend pas Monique comme Marlène la comprend. Monique, elle, en tant que bébé doit s’adapter à deux mères, mais de laquelle est-elle la fille ? Et à laquelle s’attacher ? Ce n’est pas la même chose que la relation à la directrice de la crèche, où les gestes sont répétés selon les besoins physiques à satisfaire et les conditions de sécurité. Ni les mêmes gestes faits par une infirmière de passage.

    Avec laquelle des deux femmes l’enfant formera-t-elle la relation fondamentale constructive de sa personnalité ? Quelle sera la femme qui, pour la vie, sera sa mère? Monique ne peut pas le déterminer elle-même. Peut-être finira-t-elle par accepter cette situation de non-identité personnelle. Elle ne sera, au fond d’elle-même, ni la fille de l’une, ni la fille de l’autre. En fait, n’ayant déjà pas de père, elle n’aura pas non plus de mère !

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  • Bruxelles : Et si on mettait le cap vers une pastorale de l'espérance ?

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    Pour une Eglise missionnaire
    à Bruxelles, au cœur de l’Europe
    Halte à la politique de la décroissance,  

    cap vers la pastorale de l’espérance!

    Halte à la politique de la réduction ou suppression des paroisses, des églises, des miracles reconnus, des fraternités religieuses et sacerdotales, des sacrements durant l’enfance, …

    Cap vers la pastorale

    du don et de la multiplication !

    Et si nous encouragions nos évêques à changer de cap pastoral ?

     
    Quel est le cap pastoral actuel à Bruxelles (Belgique) ?

    1. Supprimer les paroisses pour les fondre (avec tous leurs biens) dans des Unités Pastorales 
    2. Réduire le nombre d’églises ( paroissiales catholiques) et redistribuer (réaffecter, désacraliser ?) les « excédantes » 
    3. Supprimer (sauf pour les « très pratiquants ») les sacrements pendant l’enfance et les repousser au seuil de l’adolescence 
    4. Supprimer ou éloigner les fraternités monastiques et sacerdotales et plaider pour l’ordination d’hommes mariés 
    5. Effacer la mémoire du miracle eucharistique bruxellois (1370), le réduire à une « légende » et radier sa chapelle dans la cathédrale?

    Une même logique et dynamique …de désacralisations successives

    Vraiment évangélique ?

    Et si nous changions, avec nos évêques, de cap pastoral?

    www.cap-ciel-bxl.be

    Pour l’équipe cap-ciel-bxl.be
     
    Anne-Marie Boden, Gérard et Magda Cuchet, Michèle et Jean-Louis Cupers, Bernard de la Croix, Cécile de Mérode, Philippe Gosseries, Valentina Gottifredi, Véronique Hargot, Vesna Hanon, Edith et Marc Moreau

  • Pacte sur les migrations : vous avez dit "non contraignant" ?

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    De Paul Sugy et Eléonore de Noüel sur le Figaro Vox (lefigaro.fr) :

    Le Pacte mondial sur les migrations pourrait devenir contraignant

    FIGAROVOX/ENTRETIEN - Jean-Thomas Lesueur alerte sur les dérives que le Pacte mondial sur les migrations pourrait alimenter à moyen terme : encouragement de l'immigration, bafouement de la souveraineté étatique, confusion du discours...

    Jean-Thomas Lesueur est délégué général de l'Institut Thomas More.

    FIGAROVOX.- Vous remettez en cause dans une note de l'Institut Thomas More, l'idée que le Pacte sera non -contraignant pour les États...

    Jean-Thomas LESUEUR.- Formellement, il n'est pas contraignant et invite seulement les États signataires à s'engager en faveur des objectifs qu'il affiche. Non contraignant, cela signifie qu'il ne constitue pas une convention au sens «classique» (il n'est pas un traité), ayant une valeur normative supérieure au droit interne des États.

    Pour autant, l'histoire juridique de ces quarante dernières années nous enseigne que des textes d'origine nationale ou supranationale, dépourvus au départ de tout caractère contraignant, viennent ultérieurement produire des effets concrets en irriguant des jurisprudences, voire intègrent formellement l'ordre juridique de certaines entités. Ce phénomène est particulièrement observable en matière de «droits de l'homme»: on peut citer la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789, qui est entrée dans le «bloc de constitutionnalité» français après une décision du Conseil constitutionnel de 1971 ou la Charte des droits fondamentaux, adoptée en l'an 2000 par l'Union européenne, à laquelle le traité de Lisbonne de 2007 a octroyé une valeur juridiquement contraignante qu'elle n'avait pas à l'origine.

    La crainte d'une contrainte juridique ultérieure et indirecte passant par l'interprétation souveraine des juges (nationaux ou européens) est donc pleinement légitime, comme certaines juristes, en France et ailleurs, l'ont expliqué.

    Le Pacte revendique sa neutralité idéologique en matière de migrations. Est-ce vraiment le cas?

    C'est ce qu'affirment les promoteurs du texte. Ainsi Louise Arbour, représentante spéciale du secrétaire général des Nations unis pour les migrations, a-t-elle affirmé dans vos colonnes (29 novembre) que le Pacte «n'est ni favorable, ni défavorable à la migration comme telle, mais constate une réalité». Cela est inexact. En effet, dès son préambule, le Pacte explique au contraire que les migrations «sont facteurs de prospérité, d'innovation et de développement durable et qu'une meilleure gouvernance peut permettre d'optimiser ces effets positifs».

    Tout le texte est teinté de cette coloration favorable a priori et sans limites aux migrations, auxquelles il affirme par ailleurs qu'on ne peut rien. Il conviendrait seulement de se concerter pour les organiser.

    Certains objectifs visent pourtant à réduire ou contrôler les flux…

    Oui, quatre objectifs sur vingt-trois… Et ils sont soit flous («lutter contre les facteurs négatifs et les problèmes structurels qui poussent des personnes à quitter leur pays d'origine»), soit de simples pétitions de principe («renforcer l'action transnationale face au trafic de migrants», «gérer les frontières de manière intégrée, sûre et coordonnée»), soit banales («coopérer en vue de faciliter le retour et la réadmission des migrants en toute sécurité et dignité, ainsi que leur réintégration durable»).

    Le terme de «migrant» n'est-il pas trop imprécis pour prétendre décrire la réalité des situations migratoires?

    Si. Il s'est imposé dans le débat public et est en train de s'imposer dans le droit international. L'ONU distingue aujourd'hui le «réfugié» d'une part (qui relève de la Convention de Genève de 1951) et le «migrant». Ainsi présenté, tout candidat à l'immigration est «migrant», à l'exclusion du demandeur d'asile. Le mot confond donc ce qui était jusqu'ici distinct.

    En France, on distingue en effet classiquement quatre catégories d'immigration: pour raisons familiales (dont le regroupement familial), pour raisons liées à l'éducation (les étudiants), pour raisons liées à l'emploi (les travailleurs) et les autres raisons (dont les demandes d'asile). En effaçant ces catégories, le terme «migrant» crée un flou majeur, à commencer entre l'immigration légale et l'immigration illégale, et contribue à imposer une approche essentiellement émotionnelle de la question migratoire. Le texte emploie à six reprises la formule «tous les migrants, quel que soit leur statut migratoire», levant ainsi toute hésitation dans ces cas précis.

    Quel risque court-on à l'employer dans un accord international? On peut raisonnablement considérer qu'il se dégage du Pacte l'intention de prôner une réduction des différences de traitements entre les différentes catégories administratives de migrants, ce qui revient concrètement à brouiller les distinctions. Indirectement, cela peut être regardé comme un moyen de favoriser, sinon d'encourager, l'immigration illégale en renforçant les droits des migrants illégaux, tout en fournissant un matériau de choix aux juges: plus un texte est flou, plus il est possible de l'interpréter de manière extensive - ce qui se vérifie particulièrement en matière de droit d'asile, où l'appréciation de la notion incertaine de «persécution en raison de l'appartenance à un groupe social» présente dans la Convention de Genève s'est régulièrement étendue. Le caractère flou de la terminologie du Pacte pourrait ainsi s'avérer dangereux, l'interprétation restant à la merci des juges.

    Le Pacte affirme que la prise en charge des migrations doit se penser à l'échelon mondial. Est-ce pertinent?

    Comme pour la question du réchauffement climatique, le raisonnement appliqué ici est simple mais efficace: comme le problème est «mondial», c'est-à-dire qu'il s'observe partout dans le monde ou à peu près, la réponse devrait être «mondiale».

    Mais c'est un étrange raisonnement, si on s'y arrête un moment. La question du chômage ou du sous-emploi (des jeunes par exemple) est partout où elle se pose un grave problème social mais il ne vient à l'idée de personne d'instituer une politique de l'emploi mondial. Il en va de même pour l'éducation: l'accès à l'éducation et à la formation est un enjeu pour tous les pays du monde, dans leur diversité et leurs différences, mais on ne saurait appeler de nos vœux une politique éducative mondiale…

    Il en va de même pour l'immigration: on ne saurait édicter une norme mondiale en la matière. Il convient au contraire de laisser à chaque pays le soin de déterminer la politique migratoire qui lui convient, en fonction de ses besoins, de sa situation sociale propre, du souhait de sa population, etc. Cela ne signifie pas qu'il faille rejeter toute coopération et toute coordination mais qu'elle doit se faire sur la base de la souveraineté des États. Et puisque «les mobilités se produisent principalement entre les pays situés dans une même région du monde», comme l'affirme l'INED, c'est plutôt à l'échelon régional, et non mondial, qu'il convient de se concerter et d'agir.

  • Quand le PVDA (PTB) mobilise pour éviter qu'une église de Gand soit transformée en supermarché

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    Peut-être l'extrême-gauche sera-t-elle plus efficace pour protéger le patrimoine religieux que ne l'est l'autorité ecclésiastique ? 

    TEKEN DE PETITIE: SINT-ANNA IS VAN ONS!

    Het Gentse stadsbestuur wil de bekende Sint-Annakerk omvormen tot een Delhaize. Wij aanvaarden niet dat Gent waardevol historisch erfgoed te grabbel gooit. Wij vragen dat het stadsbestuur haar belofte nakomt en de beschermde Sint-Annakerk een culturele of gemeenschapsfunctie geeft, in overleg met de buurt. Gent is geen supermarkt, Gent is van ons.

    Deze actie werd al door 1,472 mensen ondertekend.

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  • Quelles réponses donner à la question du mal ?

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    De Christophe Geffroy sur le site de La Nef :

    Abbé Matthieu Dauchez dans les rues de Manille © ANAK-TNK

    La lancinante question du mal

    L’abbé Matthieu Dauchez, ordonné en 2004, a répondu à la demande de l’archevêque de Manille d’être prêtre diocésain au service des plus pauvres. Ainsi a-t-il créé la fondation ANAK-Tnk qui accueille en foyer les enfants des rues de Manille. La publication d’un nouveau livre (1) a été l’occasion de le rencontrer. Entretien.

    La Nef – La question du mal, et tout particulièrement la souffrance des enfants, demeure pour beaucoup un obstacle majeur pour s’approcher de Dieu ; c’est également une question sur laquelle les réponses de la théologie, si justes soient-elles rationnellement, paraissent dérisoires quand on est brutalement confronté à l’irruption du mal : pourquoi s’être attaqué à un sujet si délicat ?

    Abbé Matthieu Dauchez – Plus encore qu’un obstacle, aussi majeur soit-il, la question du mal semble être une impasse. Elle est souvent brandie comme l’objection imparable à l’existence de Dieu. Et combien plus scandaleuse est-elle lorsqu’elle touche les plus innocents, les plus fragiles, les plus vulnérables ! La question posée par Glyzelle, enfant de la rue, au pape François lors de son voyage apostolique aux Philippines en 2015 a marqué les esprits. La jeune fille de 12 ans a posé la question du mal en ces termes : « Mais pourquoi Dieu permet-il cela ? », avant de fondre en larmes. Le Saint-Père lui a fait alors une réponse un peu laconique : « Tu as posé la seule question qui n’a pas de réponse », puis a serré la jeune fille affectueusement dans ses bras. La scène fut très émouvante et a fait le tour du monde, mais j’avoue que j’ai accueilli cette réaction du pape avec une certaine réserve, car si le mystère du mal dépasse assurément notre raison, les mots du Saint-Père me laissèrent toutefois une impression de résignation. Il a pourtant parfaitement raison, c’est une question sans explication, mais cette réponse résonnait dans mon cœur comme une abdication. Elle ne pouvait me satisfaire car le mal continue de sévir, et les plus petits souffrent toujours.

    Qu’est-ce que les enfants des rues que vous aidez depuis plus de 20 ans vous ont apporté sur cette question du mal ?
    Ils apportent la réponse justement… ou plus précisément faudrait-il dire les réponses. En tentant d’approfondir cette question si terrible, je me suis d’abord dit que les exemples puisés au cœur de l’enfer que vivent les enfants des rues de Manille, pourraient nous apporter quelques éclairages sur le mystère. Finalement je me suis aperçu que les réponses héroïques qu’ils donnaient ne levaient peut-être pas le voile sur la dimension intellectuelle du mystère, mais nous offraient toutefois une clé essentielle : les armes du combat.

    Lire la suite sur le site de La Nef

  • Faut-il accueillir les migrants ?

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    De Clotilde Hamon sur le site de l'hebdomadaire Famille Chrétienne :

    Catholiques en débat : faut-il accueillir ou non les migrants ?

    MAGAZINE – Les appels répétés du pape François en faveur des migrants divisent le monde catholique. Un débat inédit rassemblant des catholiques d’opinions divergentes s’est tenu à Lyon ce 1er décembre.

    Qui sont les Altercathos ?

    Les Alternatives Catholiques est une association lyonnaise qui entend lier formation et action pour promouvoir la doctrine sociale de l’Église dans la cité, tout en restant ouverte à toutes les sensibilités du débat contemporain.

    Depuis son déplacement à Lampedusa (Italie) en 2013, le pape François ne cesse d’appeler les catholiques à l’hospitalité vis-à-vis des migrants. Une parole qui suscite souvent de l’incompréhension, y compris chez les fidèles. Elle était au centre du débat qui s’est tenu le 1er décembre à Lyon, au café culturel associatif des Altercathos, Le Simone : quelle est véritablement la pensée de l’Église au sujet des migrants ? Comment répondre en chrétien à la situation actuelle ? Ce débat a rassemblé des voix très différentes et très rarement mises en présence, comme celles de Mgr Benoist de Sinety, vicaire général du diocèse de Paris, auteur d’Il faut que des voix s’élèvent (Flammarion, 2018), ou Jacques de Guillebon, essayiste, directeur de la rédaction du journal L’Incorrect, président du conseil scientifique de l’Issep fondé en 2018 à Lyon par Marion Maréchal.

    ▶︎ À VOIR AUSSI : Vidéo - Mgr Benoist de Sinety : « N’ayons pas peur d’aller à la rencontre des migrants »

    Mgr de Sinety a d’emblée replacé la question sur le terrain économique : « Nous sommes 20 % des êtres humains à consommer ce que produit globalement la planète. Souvenons-nous des paroles des Pères de l’Église : “Lorsque vous faites l’aumône aux pauvres, vous ne vous dépouillez pas de vos biens, mais vous leur rendez ce qui leur appartient de droit.” Ce n’est pas Karl Marx, c’est saint Ambroise qui le dit. La nouveauté révolutionnaire du christianisme, à l’époque où les Grecs méprisaient les Romains qui eux-mêmes méprisaient les Barbares, est d’avoir montré que le bien commun est universel et pas seulement national. »

    « L’hospitalité est limitée dans le temps et elle obéit à des règles, a répondu Jacques de Guillebon. Que faire quand on accueille quelqu’un chez soi qui est étranger et qui reste étranger à l’intérieur de la maison ? L’étranger que l’on doit accueillir reste en même temps un danger. » Évoquant le côté « inconfortable » de la position dans laquelle se sentent les fidèles comme lui, face à la parole d’un prélat reçu comme « une double injonction d’accueillir comme chrétien et comme citoyen », il a poursuivi : « Comme le pape François, vous avez dit la vérité, mais pas toute la vérité »en arguant que derrière le terme de « migrant »il y avait « des réfugiés mais aussi des immigrés clandestins venus chercher un monde plus riche, que nous ne sommes pas tenus d’accueillir comme des réfugiés. »

    Dans le collimateur, l’identité chrétienne en péril, la question de l’islam et des femmes en burqa, « une autre civilisation difficile à faire cohabiter avec la nôtre ». Mais aussi, pour le souverainiste Patrick Louis également présent au débat, le souvenir de la balkanisation du Liban, après l’afflux de réfugiés dans les années soixante-dix : « Pour qu’il y ait du bien commun, il faut du commun, donc une société qu’on ne peut ébranler au nom de l’accueil. »

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  • La messe de Vatican II : autopsie d'une catastrophe liturgique

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    Du site "Paix liturgique" :

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    5 QUESTIONS A L'ABBÉ CLAUDE BARTHE AU SUJET DE SON DERNIER OUVRAGE " La Messe de Vatican II. Dossier historique"

    L'abbé Claude Barthe vient de publier aux Editions Via romana une étude majeure consacrée à l'histoire de la Nouvelle messe. Pour y voir plus clair et inviter nos lecteurs à acquérir au plus vite cet ouvrage, nous avons demandé à son auteur de préciser son projet en répondant à quelques-unes de nos questions. Notons que cette étude intéressera tout particulièrement ceux qui n'ont pas vécu eux-mêmes ces turbulences mais qui désirerons en mesurer le plus exactement possible les étapes et les enjeux.

    Pourquoi avez-vous donné ce titre, La Messe de Vatican II, à votre livre ?

    De même qu’on parle de Messe tridentine pour qualifier la messe codifiée par Pie V après le concile de Trente, l’appellation adéquate de la messe composée par Paul VI en suite du concile Vatican II me semble être : Messe de Vatican II. Certes, comme on l’a souvent remarqué, le Consilium (Commission) institué par Paul VI en 1964, pendant le Concile par conséquent, pour appliquer la réforme liturgique voulue par Vatican II, est allé au-delà de ce qu’un certain nombre d’évêques du Concile imaginaient. Mais le texte qu’ils avaient voté, Sacrosanctum Concilium, prévoyait une « révision » de toute la liturgie romaine, et notamment de la messe, et ouvrait la voie à ce qu’a été cette réforme par une série de dispositions très ouvertes. En fait, Vatican II a hérité de tout le travail de préparation qu’avait accompli le Mouvement liturgique des années 50, organisé en véritable groupe de pression, spécialement en France (le CPL, puis CNPL, Centre national de Pastorale liturgique), en Belgique, en Allemagne, prônant la concélébration, la messe face au peuple, l’infusion de langue vernaculaire, la suppression de l’offertoire « doublet » du canon, etc.

    Il faut bien se rendre compte qu’à l’époque où s’est ouvert Vatican II, tout le monde voulait réformer, un peu, beaucoup, passionnément, selon les tendances, sans jamais se poser la question : « pourquoi réformer ? », car il allait de soi que la liturgie devait être transformée. Aujourd’hui, au vu des résultats pastoraux, cet enthousiasme fébrile est complètement tombé, au point que de nouvelles modifications importantes venues de Rome sont devenues impensables.

    Mais cette volonté de réforme très particulière, consistant à opérer une adaptation au monde moderne, sans s’inquiéter du fait qu’il s’était bâti contre la religion et en s’imaginant qu’on pouvait le « baptiser » peu ou prou, caractérise l’entier projet de Vatican II : réformer les rapports du pape et des évêques dans un sens plus collégial ; réformer la formation des prêtres ; réévaluer l’importance du sacerdoce commun des laïcs ; moderniser la vie religieuse ; réformer les rapports de l’Eglise et du monde ; repenser les rapports avec les religions non chrétiennes et avec les Eglises non catholiques ; réviser les rapports de l’Ecriture et de la tradition ; etc. Le tout avec un « souci œcuménique » devenu une sorte de leitmotiv. La transformation du culte divin n’était que l’un des aspects de tout cela, qui s’est avéré être le plus grand chambardement que l’Eglise a opéré dans l’histoire, d’elle-même et sur elle-même. Cette transformation du culte avait une particulière importance dans la mesure où elle a été la vitrine du rajeunissement que l’on entendait donner à l’Eglise.

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