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Débats - Page 481

  • La confusion persiste autour de la réception d'Amoris Laetitia

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    De Thibaut Collin sur le site de l'Homme Nouveau :

    Réception d’Amoris lætitia : la confusion demeure

    Faisons un premier bilan de la réception d’Amoris lætitia. Deux lignes interprétatives s’opposent : la première est représentée par les évêques argentins de la province de Buenos Aires. Dans leur texte daté du 5 septembre 2016, la discipline de Familiaris consortio (la continence complète lorsque, pour de graves raisons, les concubins ne peuvent se séparer) est rappelée mais elle n’est présentée que comme une proposition possible et non comme une exigence. Le texte continue : « En d’autres circonstances plus complexes, et lorsqu’il n’a pas été possible d’obtenir une déclaration de nullité, l’option évoquée peut ne pas être mise en œuvre dans les faits. Nonobstant, un chemin de discernement est également possible. Si on en arrive à reconnaître que, dans un cas concret, il y a des limitations qui atténuent la responsabilité et la culpabilité, particulièrement lorsqu’une personne estime qu’elle tomberait dans une nouvelle faute en faisant du tort aux enfants de la nouvelle union, Amoris laetitia ouvre la possibilité de l’accès aux sacrements de la réconciliation et de l’eucharistie. Ceux-ci à leur tour disposent la personne à continuer de mûrir et de croître avec la force de la grâce. » Remarquons ici l’étrange argument pointant un soi-disant conflit de devoirs déjà utilisé pour court-circuiter la norme d’Humanæ vitæ : en quoi, en effet, la continence entre les concubins pourrait-elle mettre en danger leurs enfants ?

    La deuxième ligne d’interprétation est représentée par le texte de l’archevêque de Philadelphie, daté du 1er juillet. Après avoir rappelé le nécessaire accompagnement auquel Amoris lætitia invite les pasteurs, Mgr Chaput en cite le § 300 : « Ce discernement ne pourra jamais s’exonérer des exigences de vérité et de charité de l’Évangile proposées par l’Église ». Puis il pose la question controversée : « Les divorcés remariés civilement ­peuvent-ils recevoir les sacrements ? D’une manière générale, les baptisés membres de l’Église sont, en principe, toujours invités aux sacrements. Les portes du confessionnal sont toujours ouvertes à ceux qui se repentent et qui ont le cœur contrit. Qu’en est-il de la communion ? Tout catholique, et pas seulement les divorcés remariés, doit, avant de recevoir l’Eucharistie, confesser sacramentellement tous les péchés graves dont il ou elle a conscience et prendre la ferme résolution de changer. Dans certains cas, la responsabilité subjective de la personne pour une action passée peut être diminuée. Toutefois la personne doit tout de même se repentir et renoncer à son péché, avec une ferme volonté de se corriger. » Et Mgr Chaput de rappeler la nécessité pour les concubins vivant comme frère et sœur de communier dans la plus grande discrétion « de manière à éviter le scandale ou de donner à penser que l’enseignement du Christ peut être laissé de côté. (…) Cet enseignement paraîtra dur à beaucoup de gens, mais être moins explicite serait induire les gens en erreur quant à la nature de l’Eucharistie et de l’Église ».

    Garder tout le magistère

    Ces deux interprétations sont contradictoires. Pour sortir de cette confusion quatre cardinaux, dont Mgr Caffarra très proche collaborateur de saint Jean-Paul II, ont demandé au Saint-Père qu’il exerce sa charge de pasteur en résolvant les doutes. Il s’agit de rejeter clairement les interprétations d’Amoris lætitia remettant en cause le magistère rappelé par saint Jean-Paul II dans Veritatis splendor, notam­ment l’impossibilité de légitimer des actes intrinsèquement mauvais tels que l’adultère en en appelant aux circonstances. La lettre, d’abord privée, a été rendue publique lorsque les quatre cardinaux ont eu l’assurance que le Pape ne leur répondrait pas.

    Quel est le sens d’un tel silence officiel ? On peut en faire deux lectures. La première, humaine, consiste à dire que le Pape refuse de répondre car il considère que le texte de l’exhortation est en lui-même clair. Il a chargé le cardinal Schönborn d’expliquer ce que le cardinal Kasper nomme un « nouveau paradigme », celui de l’accompagnement des personnes. Reste à expliquer comment ce nouveau paradigme s’articule avec l’ancien. C’est sur ce point que les quatre cardinaux ont demandé des précisions qui leur ont été refusées. Le Pape a cependant répondu indirectement en déclarant au journal Avvenire le 18 novembre : « Il y a des gens qui continuent à ne pas comprendre, qui raisonnent en noir ou blanc, même si c’est dans le flux de la vie qu’il faut pratiquer le discernement. » Et dans une lettre privée (opportunément publiée) aux évêques de Buenos Aires, il répond à leur texte : « L’écrit est très bon et il explicite parfaitement le sens du chapitre 8. Il n’y a pas d’autres interprétations. » Enfin le cardinal Farrell, préfet du nouveau dicastère pour les laïcs, la famille et la vie, a critiqué publiquement son compatriote Mgr Chaput pour son interprétation rigoriste de l’exhortation.

    La deuxième lecture est surnaturelle et consiste à dire que si le Pape ne répond pas officiellement mais par des biais privés ou par médiateurs interposés, c’est qu’il ne peut s’opposer frontalement au magistère antérieur et à la Parole de Dieu. N’est-ce pas Jésus lui-même (Mt 19, 3-12) qui a rappelé aux pharisiens, enfermés dans le paradigme casuistique, le caractère normatif de la vérité sur le mariage tel que Dieu l’a institué « à l’origine » ? La doctrine de l’Église, explicitation de la Parole de Dieu, n’est donc pas abstraite ou déconnectée des personnes comme le répètent à l’envi de nombreux « pasteurs ». La loi de Dieu n’est pas non plus un idéal, devenant pour les fidèles, si on leur demande de lui obéir, un fardeau insupportable. Elle est source de vie dans le concret de l’existence de chacun. Dieu donne toujours la grâce de vivre ce qu’Il commande. Rappelons enfin que le discernement cher à saint Ignace ne peut porter que sur des actes bons et jamais sur des actes intrinsèquement mauvais. Il n’y a pas une manière prudente d’être adultère.

    L’Église est aujourd’hui confrontée à une nouvelle étape de la crise systémique qui a explosé à l’occasion d’Humanæ vitæ. Le fait que, le 24 octobre, le Pape ait fait dans ce contexte un éloge appuyé du Père Bernard Häring, contestataire majeur du bienheureux Paul VI et de saint Jean-Paul II sur les questions de morale sexuelle et familiale, manifeste que la crise atteint aujourd’hui le sommet même de l’Église.

  • Quand Jean-Claude Guillebaud salue le courage d'Yves Calvi

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    De Jean-Claude Guillebaud sur le site du Nouvel Obs :

    Le courage d'Yves Calvi

    Mi-décembre, l'ancien présentateur de "C dans l'air" désormais sur LCI a fait preuve de probité journalistique, qualité moins répandue qu'on ne le croit. 

    C'est un paradoxe : quand un journaliste pose un acte de courage, on en parle dix fois moins que quand un autre "dérape" (comme on dit maintenant). La chose vient d'arriver au détriment d'Yves Calvi qui reprend désormais sur LCI, sous le titre "24 Heures en questions" (du lundi au vendredi, à 18h10), une émission comparable à son ancien "C dans l'air" de France 5. De quel courage s'agit-il ? On pourrait tout aussi bien parler de probité journalistique, qualité moins répandue qu'on ne le croit. L'auteur de ces lignes a d'autant plus envie de saluer cette probité que, dans "TéléObs", il a plusieurs fois dénoncé le néolibéralisme subliminal qui ressurgissait dans l'ancien "C dans l'air" dès qu'il était question d'économie.

    Cet acte de courage mérite donc d'être raconté. Tout commence le 15 décembre. L'émission est intitulée "Alep seule au monde". Dans sa présentation, Calvi reprend la rhétorique en usage sur le martyre de la ville, l'agonie de sa population au milieu des ruines et l'impuissance collective. Ses quatre invités sont les suivants : Isabelle de Gaulmyn, rédactrice en chef adjointe à "la Croix", le général Vincent Desportes, ancien patron de l'Ecole supérieure de Guerre, Frédéric Pons, journaliste et professeur à Saint-Cyr, et Frédéric Pichon, auteur d'un livre remarqué sur la Syrie ("Syrie, pourquoi l'Occident s'est trompé", éditions du Rocher, 2014).

    Dès les premiers échanges, les remarques de chacun des invités ont tout pour surprendre l'animateur tant elles prennent le contre-pied des "éléments de langage" en usage, à ce moment-là, dans les médias. On explique d'abord que ces bombardements, en effet effroyables, ne concernent pas "la ville d'Alep" mais seulement deux ou trois quartiers de l'est de la cité. Un invité précise même qu'ils correspondent à un ou deux arrondissements de Paris. Le reste de la ville - Alep-Ouest - n'est pas touché, et ses habitants se félicitent ouvertement de la reconquête annoncée des quartiers Est par l'armée syrienne. Isabelle de Gaulmyn, dont le journal a suivi de très près cette actualité, ajoute qu'il fut un temps où la tragédie était dans l'autre sens. L'Ouest - notamment les chrétiens - recevait les obus et les missiles tirés par la rébellion des quartiers Est, dont les djihadistes. A ce moment-là, ajoute-t-elle, l'opinion occidentale ne s'était guère émue. Le général Desportes enfonça le clou en ajoutant qu'aujourd'hui, l'émotion — compréhensible — suscitée par les bombardements des lointains quartiers Est concernait une population civile prise en otage par les djihadistes, ces derniers, pour une bonne part, étaient les mêmes que ceux que la France bombarde avec ses avions Rafale à Mossoul, en Irak. Très vite, on sentit Yves Calvi désarçonné par la convergence de ces témoignages qui, tous, illustraient une faillite de la diplomatie française (et des grands médias hexagonaux). Laquelle diplomatie était aussi confuse et changeante que celle de Vladimir Poutine fut déterminée et constante.

    Au final, répondant à la question d'un téléspectateur, Vincent Desportes rappela que, dans l'Histoire, les sièges des grandes villes furent à la fois très longs et très meurtriers : Leningrad, Stalingrad, Sarajevo, Falloujah, etc. Après avoir argumenté pied à pied avec ses invités, Calvi ne dissimula plus son embarras. Il confessa même sa crainte d'avoir organisé une émission "révisionniste". Du coup, moins d'une semaine plus tard, le 21 décembre, Yves Calvi choisit de revenir sur le sujet d'Alep avec, cette fois, un seul invité : Eric Denécé, directeur du Centre français de Recherche sur le Renseignement (CF2R). Or, non seulement ce dernier confirma les analyses de l'émission précédente, mais il en rajouta sur les médias, en parlant d'une "énorme falsification de l'information", allant jusqu'à dire crûment : "On s'est fait rouler dans la farine avec Alep."

    Il ajouta bien sûr que quand nos grands médias dénonçaient dix fois par jour les crimes commis en Syrie, ils étaient moins prolixes pour parler de  ceux commis au Yémen par nos "amis" saoudiens, lesquels bombardent à l'aveugle la totalité du territoire et des villes yéménites.

    Précision importante, capitale même. On a réécouté ces différents témoignages recueillis par Calvi au sujet d'Alep. A aucun moment il ne fut question de trouver des excuses à Bachar el-Assad ou de minimiser les crimes commis par son régime. Lequel restera - et reste, hélas - comme l'un des plus barbares qu'ait connu le Proche-Orient depuis le coup d'Etat de Hafez el-Assad (père de Bachar) en 1970. Soit quarante-six ans d'une tyrannie abjecte. Mais pour combattre une tyrannie, il faut s'interdire de mentir ou de truquer la vérité. Pour cette raison, merci et bravo, Yves Calvi !

  • Liberté, égalité, fraternité : des notions dévoyées

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    De Marie-Pauline Deswarte, Professeur de droit public, en tribune libre sur le site de l'Homme Nouveau :

    Liberté, égalité, fraternité : des notions dévoyées

    1. Liberté !

    Telle est la première valeur de notre République qui s’est fondée sur le thème du Contrat social selon lequel il n’est de société que voulue. Les hommes s’associent en corps politique pour ne pas périr et se conserver dans leur nature d’homme libre.

    Le problème réside dans la façon de comprendre la liberté.

    La liberté telle que l’entendaient les révolutionnaires en 1789 était inspirée par la philosophie des Lumières. Ainsi ils considéraient, avec Sieyès, la société comme une machine ordinaire composée de rouages qu’il fallait « rejoindre » pour parvenir à l’harmonie. Dans ces conditions la liberté était la suppression de toute entrave qui empêchait le mouvement naturel de la machine. L’image de la machine et de ses rouages renvoyait à celle de la nation et de ses membres ; elle laissait entendre que la liberté de la première ne pouvait aller sans celle des seconds. Ainsi les constituants entreprirent-ils, dans la Déclaration de 1789, non seulement d’apporter des limites à l’exercice du pouvoir, mais de supprimer toute entrave à l’épanouissement de chacun en lui reconnaissant le libre exercice des droits de nature. C’est pour cela que, dès le début des évènements, des droits ont été reconnus à chacun avant même toute nouvelle constitution.

    La Déclaration de 1789 dit bien que la liberté individuelle ne peut exister que dans une nation également libre et souveraine. (art. 3 et 6). Elle ne supporte aucune autre auto­rité qu’elle soit naturelle ou religieuse (art. 3). La légitimité de toute action politique repose désormais sur sa conformité à la liberté individuelle, c’est ce qu’exprime l’article 16 qui subordonne l’existence d’une constitution à celle de la « garantie des droits ».

    La liberté révolutionnaire, on l’aura compris, est la liberté-émancipation individuelle.

    De République en République

    Ce parti pris émancipateur est repris par les constitutions qui vont suivre. C’est lui qui donne sa cohérence et son unité à la succession de nos diverses Républiques. Chaque fondation républicaine correspond à un nouvel obstacle à renverser. La Première République a détruit avec violence l’institution monarchique et son autorité pour faire de chaque citoyen une part du souverain. La Deuxième République de 1848 a renversé la monarchie oligarchique qui la précédait, jugée contraire à la liberté du peuple, par son affirmation du suffrage universel elle a manifesté le refus de tout privilège social. La Troisième République a rejeté l’Empire autoritaire de Napoléon III, ainsi que la tentative de restauration monarchique chrétienne. La Quatrième République s’est levée contre la République qui avait été asservie par les Allemands, en même temps elle a rejeté la tentative contre-révolutionnaire du régime de Vichy. La Cinquième République a détruit une certaine idée de la république à caractère organique défendue par les partisans de l’Algérie française mais jugée contraire à la république-liberté.

    Il est difficile de refuser de lutter pour la liberté tant elle est une exigence de notre nature. Mais ce choix comporte sa propre logique et nous en souffrons. En effet, une société qui se propose de réaliser un tel objet accepte difficilement de se lier par un quelconque lien. Cela explique la difficulté qu’a la République à s’enraciner de façon institutionnelle. Le désir de liberté est par nature infini, différent d’un individu à l’autre, chacun étant seul juge de sa satisfaction. Il introduit le subjectivisme dans le discours politique et par conséquent le relativisme. Nous avons simplement oublié que la liberté était non pas une fin en soi mais un moyen pour réaliser notre vocation.

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  • Le projet transhumaniste : une utopie

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    « LE PROJET TRANSHUMANISTE N’EST QU’UNE UTOPIE »

    synthèse de presse bioéthique de genethique.org

    Pour Dominique Folscheid, philosophe, codirecteur du Département d’Ethique biomédicale du Collège des Bernardins, « le projet transhumaniste n’est qu’une utopie reprenant les thèmes les plus puissants de l’imaginaire humain ». Toutefois, le posthumanisme a de quoi nous inquiéter, car il « opère au niveau du discours et cherche à nous persuader que l’éthique humaniste est l’obstacle au progrès, l’ennemi à abattre ».

    Le mouvement transhumaniste est « multiforme », mais « il trouve son unité dans son projet, qui est d’améliorer voire de métamorphoser la condition humaine ». Il s’appuie pour cela sur « la combinaison d’avancées scientifiques et d’innovations techniques déjà acquises ou promises pour demain ». Si ces avancées sont employées par la médecine « pour le plus grand profit de ses patients, pour prendre soin des humains tels qu’ils sont, tels que la ‘nature’ les a faits », pour le projet transhumaniste, il s’agit de modifier cette « nature », « pour en finir avec la maladie, le vieillissement et la mort ». L’enjeu pour la médecine est donc de « médicaliser ces nouveaux moyens au lieu de se laisser instrumentaliser par eux ».

    En effet, le risque est là, car « forgés par la technoscience ils [ces nouveaux moyens] recèlent un potentiel opératoire outrepassant les fins médicales ». Et l’exemple de la PMA « nous montre déjà ce qu’on risque à se laisser happer dans un processus strictement technicien » : « du palliatifs à l’infécondité d’un couple, on en est déjà à la ‘production’ d’enfants pour des couples de même sexe ou pour des femmes ménopausées, avec recours à des ‘mères porteuses’ – en attendant l’utérus artificiel, voire le clonage ».

    Mais le projet transhumaniste ne peut aboutir : « on aura beau multiplier les implants qui feront de l’homme ordinaire un bioman, il aura toujours affaire à sa propre humanité ». Le transhumanisme oublie de prendre en compte la « différence radicale entre ce qui est techniquement modifiable en l’homme et ce qui fait de lui un homme, un être humain ».

    Sources: La Croix, Dominique Folscheid (07/01/2017)

  • L’avortement tabou emblématique de la nouvelle religion sans Dieu

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    Jozef De Kesel, le nouvel archevêque de Malines-Bruxelles désigné voici un an par le pape François pour remplacer Mgr Léonard, déclarait récemment à l’agence Zenit « ne pas vouloir tenir de discours anti-moderne » et promouvoir « une Eglise qui accepte la culture dans laquelle elle vit  tout en restant fidèle à l’Evangile ». Mais encore ? La question reste en effet entière de savoir comment ce haut prélat compte concilier un certain nombre de contraires manifestes, car l’Ecriture nous dit justement qu’on ne peut pas servir deux maîtres à la fois.  

    Le problème de l’avortement illustre le genre de question qui surgit tôt ou tard si l’on approfondit un peu le souci exprimé d’ouverture à « une culture pluraliste dans une société sécularisée » :

    Deviens ce que tu es

    A ce propos, dans un récent livre d’entretiens (« Un évêque dans le siècle », Drieu Godefridi, éd. du CEP), le prédécesseur de l’archevêque De Kesel,  Monseigneur Léonard, rappelle par exemple que l’homme n’est pas que liberté individuelle. S’il pense que tout est suspendu simplement au choix de la liberté individuelle, il renie une part de son être au monde.  Qu’il s’agisse de l’avortement, de l’euthanasie, de l’homosexualité, de la théorie du genre ou de l’omnipotence de la technique,  « il y a toujours, observe-t-il,  cette conception d’une liberté qui est absolutisée alors que, dans son fonctionnement concret, elle est  toujours relative à mille autres aspects de notre existence ou de la réalité ». Si la liberté singulière de l’individu se prend elle-même comme but, elle déshumanise l’homme, elle devient une pure forme indifférente au contenu. Qu’est-ce qui vaut vraiment pour moi ? Paraphrasant Aristote et Thomas d’Aquin, l’archevêque émérite répond : « le contenu, la liberté ne peut le trouver qu’en dehors d’elle-même, dans les appels qu’elle accueille et qui viennent finalement des données de notre humanité. La grandeur de l’homme, c’est de devenir librement ce qu’il est ».

    La vie morale n’est pas qu’une affaire de sincérité

    Au sujet des débats sur l’avortement, Mgr Léonard témoigne : « J’entendais souvent, dans les années 1970, des raisonnements qui étaient de l’ordre de l’existentialisme sartrien : pourquoi pénaliser l’avortement, il faut que chacun agisse suivant sa conscience, selon ce qu’il juge sincèrement être le bien pour lui. Je ne pense pas que les journalistes qui s’exprimaient de la sorte connaissaient la philosophie existentialiste, mais ils raisonnaient dans ces termes-là. Or, la sincérité ne suffit pas, l’authenticité ne suffit pas. Une grave erreur peut être sincère, une erreur d’orientation peut être authentique. La vie morale n’est pas qu’une affaire de sincérité. La sincérité est une condition nécessaire mais pas suffisante de la moralité. Sinon, on se prend pour Dieu, comme si on était soi-même le Bien. De ce point de vue-là, la formule révélatrice de Sartre est : ce n’est parce qu’une chose est bonne qu’elle s’impose à moi, mais elle est bonne parce que je choisis librement de la faire ». C’est un simplisme que professait déjà Spinoza, au siècle les « Lumières »…

    Vouloir contenter tout le monde et son père n’a jamais été une solution, comme le constatait déjà le fabuliste. A fortiori s’il s’agit de notre Père des Cieux.

    JPSC 

  • L’Esprit de la Liturgie selon Benoît XVI : une explication de Mgr Aillet, évêque de Bayonne

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    JPSC

  • François Fillon, le vilain « identitaire » ?

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    «  Je suis chrétien » : l’aveu (qui n’en est pas un) de François Fillon, candidat des Républicains à la présidence de la France, sonne comme une provocation  aux chastes oreilles des Vestales de la laïcité. «  Comment peut-on être Persan ? »  demandait déjà Montesquieu au siècle des  « Lumières » qui fondent la mentalité du monde post-moderne.  De Samuel Pruvot dans l’hebdomadaire « Famille chrétienne » :

    "Le crime de François Fillon tient en quelques mots prononcés sur le plateau du 20 heures de TF1. « Je suis gaulliste et de surcroît je suis chrétien. » On ne compte plus les commentaires savants pour nous expliquer que l'un et l'autre ne vont pas ensemble. Il faut renoncer à cette alliance contre nature (ou alors la vivre en cachette comme une relation adultérine). François Bayrou s'est interrogé : « Comment peut-on arriver à mélanger la politique et la religion de cette manière déplacée ? » Interrogé par Famille Chrétienne, Bruno Retailleau – coordinateur de la campagne de François Fillon – lui rétorque : « Je trouve piquant que la critique vienne de François Bayrou qui est issu du courant démocrate chrétien ! Je pense que la laïcité à la française ne demande pas de renier ses convictions religieuses ni de les taire. » 

    Le déplacement dont parle François Bayrou est en réalité de nature historique. Le général de Gaulle était gaulliste et catholique. Tout le monde le savait. Au début de la 5e République, le catholicisme était une réalité majoritaire. Cela allait de pair avec une spiritualité de l'enfouissement. Depuis l'eau a coulé sous les ponts. Si 60 % des Français se déclarent aujourd'hui catholiques, 5 % d'entre eux vont à la messe tous les dimanches. Être chrétien ne va plus de soi. Et c'est paradoxalement pourquoi le christianisme s'affiche. « Il ne faut pas compter sur François Fillon pour s'excuser de ce qu'il est ! » martèle Bruno Retailleau. Nous sommes passés d'une majorité passive à une minorité active comme dirait un certain Ratzinger.

    Il y a sans doute une part de clientélisme chez François Fillon même si Bruno Retailleau s'en défend : « Son idée parle à tous les Français y compris à ceux qui ne croient pas au ciel. Nous devons beaucoup à notre héritage chrétien notamment en matière de solidarité. » Comme chacun sait, l'électoralisme a ses limites. Tous ceux qui ont essayé de draguer le vote catholique se sont cassé les dents. Pensons à Nicolas Sarkozy que François Fillon connaît mieux que personne… Cela dit, personne n'enlèvera à François Fillon son histoire. Un itinéraire traversé par le scoutisme et les moines bénédictins de Solesmes. C'est un fait avant d'être une conviction. 

    Cette polémique a au moins une vertu. Elle confirme que les catholiques sont une valeur en hausse en 2017 et cela devrait nous réjouir. Nous avons vocation à peser dans le débat politique sans nous perdre dans les jeux de pouvoir. Impossible, me direz-vous ? Le plus simple serait en effet de simplifier les choses comme le font toujours les hérésies. Mais la grandeur de l'Église est de tenir ensemble la cité de Dieu et celle des hommes. Le Christ vrai homme et vrai Dieu sans confusion ni séparation. Cela devrait permettre à certains d'être gaulliste et chrétien non ?"

    Ref. Gaulliste ou chrétien : François Fillon doit-il choisir ?

    JPSC

  • Sur KTOTV : l'avortement, sans langue de buis avec Mgr Guy de Kérimel, évêque de Grenoble-Vienne

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    De KTO-TV :

    L'avortement, sans langue de buis

    Direct avec Mgr Guy de Kérimel, évêque de Grenoble-Vienne

    La campagne présidentielle, mais aussi le vote du délit d'entrave numérique à l'IVG, a replacé l'avortement au centre des débats en France. Près de 220 000 interruptions volontaires de grossesses sont pratiquées chaque années, soit un avortement pour trois naissances.

    Que dit l'Eglise catholique à propos de l'IVG ? Comment réagir quand les catholiques sont dénigrés ou ridiculisés pour leur défense des enfants à naître ? Pourquoi le Pape François a t-il souhaité faciliter le pardon pour l'avortement ? Quelles paroles pour les femmes en détresses ?

    Mgr Guy de Kérimel, évêque de Grenoble-Vienne, répond en direct aux questions de plusieurs chrétiens engagés, sans langue de buis.

  • Faire l'apologie du tatouage ?

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    Lu sur aleteia.org (Jan Stohl) :

    L’apologie du tatouage est-elle possible quand on est chrétien ?

    Une réponse à l'abbé Monnier sur ce phénomène contemporain.

    Aleteia a publié Le tatouage (1/3). Aux origines du phénomène, Le tatouage (2/3). Un rituel sans le sacré ?, et Le tatouage (3/3). L’Église face au tatouage de « l’abbé Monnier [qui] est un spécialiste des cultures underground : musique metal, heroic fantasy, tatouage… ».

    Il y a des décennies que, sous le diktaat du Zeitgeist, nous préférons une Église à la carte ; ne voir dans les Écritures que ce qui convient, ce qui ne dérange pas notre droit au confort lénifiant. Or, il semble assez compréhensible que les jeunes regardent du côté des cultures underground.

    Il y a aussi des décennies que ces mêmes cultures « underground » (marginales) sont devenues le mainstream extrêmement lucratif, contrôlé par des multinationales et largement subventionnées et soutenues de tout leur poids par les politiques des États. Une marginalité mondaine, en quelque sorte ! Cela n’empêche pas ce même mainstream médiatique de continuer à présenter ces protagonistes comme une espèce de dissidents courageux, héroïques même, qui risquent à tout moment une overdose, le VIH, ou éventuellement, de devenir, un jour, des multimillionnaires.

    C’est vrai que le père Monnier prétend qu’il ne fait pas une apologie du tatouage, « ce qui serait de la démagogie », écrit-il. Cependant, il affirme que : « Le tatouage peut être un bon moyen d’action de grâce… » ; une pensée se dégage de ses lignes, que l’on appelle l’effet de la prophétie autoréalisatrice.

    L’Église interdit-elle le tatouage ?

    Le père Monnier écrit : « Je pense qu’à l’heure actuelle, l’Église ne dit rien de particulier à ce propos. Beaucoup pensent pourtant que l’Église catholique l’a interdit, je n’ai trouvé aucun écrit d’autorité qui interdise explicitement le tatouage, ou même qui dise une parole à son sujet. En réalité, au Moyen Âge, le tatouage a été interdit par Charlemagne, mais c’était un interdit politique, afin de continuer le travail d’impérialisation de l’Europe » (les hommes ne portent plus sur leur peau le signe d’une appartenance tribale mais s’assimilent dans l’empire, Ndlr). Un interdit politique, impérialiste, c’est-à-dire, suspect ?

    Loin de là !  Il est écrit : « Ne savez-vous pas que vos corps sont des membres du Christ ? », ou, « Ne savez-vous pas que votre corps est le temple du Saint-Esprit qui est en vous, que vous avez reçu de Dieu, et que vous n’êtes plus à vous-mêmes ? » (1 Cor 6; 15, 19). Est-ce suffisamment explicite? Un chrétien, non dévoyé de son cheminement spirituel, irait-il tatouer ou autrement mutiler le corps du Christ ?

    Le père Monnier prétend aussi que : « Le tatouage n’est pas une mode, mais un phénomène de société, ou qu’il suffit simplement de montrer que l’Église d’aujourd’hui comprend le phénomène dans sa dynamique anthropologique contemporaine ». En réalité, le tatouage, le piercing, la coiffure à la mohawk sont les produits « par excellence » de la mode, de notre mimétisme auquel personne n’échappe et qui est un phénomène anthropologique « méconnu » (voir l’œuvre de René Girard sur le désir mimétique). Personne n’a un désir « authentique », c’est-à-dire non-mimétique, de se faire tatouer !

    C’est précisément pourquoi nous, les chrétiens, sommes appelés à imiter Jésus Christ (et pas des vedettes de la télé) : « Jésus leur parla de nouveau, disant : “Je suis la lumière du monde. Celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, mais il aura la lumière de la vie.”« . (Jn 8, 12).

    Lire la suite sur aleteia.org

  • Deux visions et un débat au sujet des catholiques et de la "tentation identitaire"

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    De Jean-Pierre Denis sur le site de La Vie :

    Catholiques et tentation identitaire : deux visions, un débat

    Deux essais à paraître le 12 janvier – Église et immigration, le grand malaise de Laurent Dandrieu et Identitaire. Le mauvais génie du christianisme d'Erwan Le Morhedec – proposent des regards radicalement différents sur la question de la foi brandie comme un étendard. Analyse.

    Laurent Dandrieu et Erwan Le Morhedec sont chrétiens. Ils sont de droite. Ils publieront, le 12 janvier, deux livres qui feront un certain bruit dans le Landerneau, du moins le Landerneau catholique. Une même question les taraude, qui travaille à la fois des fidèles et des électeurs, des communautés et des partis, et la campagne électorale tout entière. Une double question, en fait. Qu'est-ce qu'être Français dans une Europe sécularisée où l'islam s'enracine ? Et qu'est-ce qu'être catholique ?

    On pourrait croire qu'ils se sont donné le mot. En fait, tout les sépare. À ma droite donc, ou plutôt à la droite de ma droite, celle qui charrie dans ses bagages l'héritage maurrassien, Laurent Dandrieu. Contre un dialogue interreligieux jugé au mieux naïf, contre les discours faisant de l'islam une « religion de paix », en un mot contre le catholicisme tel qu'il va depuis Vatican II, le rédacteur en chef de Valeurs actuelles publie un livre sérieux et fouillé, mais dont le titre, explicite, et le sous-titre, explosif, traduisent bien la philosophie : Église et immigration, le grand malaise. Le pape et le suicide de la civilisation européenne (Presses de la Renaissance). Il reproche à l'Église de participer à son propre effacement en reniant, à coups de bons sentiments et d'approximations théologiques, plus de 1000 ans de résistance à l'islam. La faute à tous les papes depuis Paul VI ! Dandrieu explicite ce que pensent nombre d'adversaires de François, un pape auquel il réserve des flèches acérées, insistant sur ses gestes les plus controversés et sur quelques phrases que l'on peut sans doute juger malheureuses. Son point de vue est proche de celui qu'exprimait l'an dernier, dans une interview à La Vie, Marion Maréchal-Le Pen.

    À ma droite toujours, mais cette fois une droite modérée, de filiation démocrate-chrétienne, Erwan Le Morhedec publie Identitaire. Le mauvais génie du christianisme (Cerf). Dans cet essai vigoureux, passionné et bien informé, l'avocat et blogueur en vue s'attaque à des réseaux et des courants d'extrême droite toujours marqués par l'héritage antirépublicain, et qui tentent de récupérer le malaise symbolique ambiant. On croisera au fil des pages toute une galerie de personnages assez peu recommandables. Mais il ne s'agit pas de nous faire visiter un cabinet de curiosités. L'auteur s'exprime au nom de la foi au Christ. Il veut avertir ces croyants que la « tentation » ronge. Les prémunir de cette contagion qui est aussi une terrible illusion, une sorte de nécrose du christianisme, le coup de grâce porté par ceux qui prétendent tout sauvegarder.

    De fait, depuis quelques années, aux frontières de la « cathosphère », l'identité se transforme en idéologie, en refus, en refuge. Le christianisme devient le charbon dont on charge la machine. Le feu ne demande qu'à être attisé, surtout quand les catholiques éprouvent le sentiment de ne pas être compris par les principaux journaux ou par le pouvoir en place. Des chrétiens pensent qu'il faut rivaliser, de manière mimétique, avec le zèle communautaire, l'affirmation de soi, l'agressivité ambiante. La « panique identitaire » suscite « une exploitation morbide de notre angoisse », constate Le Morhedec, qui dénonce une « mystification spirituelle ». Une myriade de sites ou de blogs traquent le « grand remplacement » des populations « de souche » par les immigrés. À coups de « soupe au cochon », de banderoles sur la mosquée de Poitiers, voire de « bar identitaire » ouvert à Lille, cette stratégie de la tension rappelle les ressorts de mobilisation utilisés par Act Up ou par les mouvements gauchistes d'autrefois. Elle s'assure d'un fort impact médiatique, pour des effectifs militants très limités.

    Comment les « identitaires » veulent peser en politique

    Faut-il le préciser ? Parce que nous partageons son inquiétude, nous avons choisi de publier, en avant-première, des extraits du livre d'Erwan Le Morhedec. Certes, il n'y a rien de plus légitime que l'identité religieuse et nationale, surtout en une époque de « société liquide », où tout semble flotter. Malgré le refoulement contemporain, on ne peut complètement évacuer le rôle que le christianisme joua dans l'histoire des nations européennes et dans celle de notre pays. Pour s'en convaincre, il suffit de lire le précieux ouvrage de François Huguenin, les Grandes Figures catholiques de la France (Perrin), ou celui de Camille Pascal Ainsi, Dieu choisit la France (Presses de la Renaissance), tous deux parus à l'automne. Mais cela n'empêche pas de déjouer un piège gros comme la couverture de Noël de Valeurs actuelles, cette une qui exalte la « France chrétienne et fière de l'être ! », et qui fait du triptyque traditions, culture, identité le fer de lance d'une reconquête. Non, l'Évangile ne dit pas ça ! Et non, cette voie ne mène nulle part, sinon vers la catastrophe. Emblématique à cet égard est le destin d'un écrivain aussi cultivé que sulfureux, Dominique Venner. En 2013, l'historien se suicidait devant Notre-Dame de Paris en déplorant que n'existe pas de « religion identitaire à laquelle nous amarrer ». « Je n'attends rien au-delà, sinon la perpétuation de ma race et de mon esprit », confessait-il dans un écrit testamentaire, soulignant les contradictions d'un courant qui ne peut qu'échouer en voulant faire du national-catholicisme le soleil noir de son désespoir.

    Identitaire. Le mauvais génie du christianisme : extraits du livre-manifeste d'Erwan Le Morhedec

  • Istambul : l’auteur de l’attentat est présenté comme « un soldat héroïque » qui a frappé un lieu où « les chrétiens célébraient leur fête païenne »

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    Une dépêche de l'Agence Fides :

    ASIE/TURQUIE - Commentaires féroces sur les réseaux sociaux après le massacre d’Istanbul

    Istanbul (Agence Fides) – Alors qu’à Istanbul et dans toute la Turquie se poursuivent sans relâche les recherches relatives à l’auteur du massacre du Nouvel An, et que des rumeurs contrastées courent concernant son identité, dans le cadre des réactions à l’attentat circulant dans les moyens de communication et sur les réseaux sociaux sont étalées les tensions et contradictions qui agitent profondément la société turque et qui ne sont pas enregistrées par les grands moyens de communication internationaux. « Le débat interne – indique à l’Agence Fides un analyste turc de questions géopolitiques, qui demande à conserver l’anonymat – dégénère actuellement sur la question de la compatibilité des fêtes du Nouvel An et les préceptes moraux de l’islam. Vendredi dernier, la Direction des Affaires religieuses elle-même (une institution liée au Bureau du Premier Ministre NDR) avait publié un message exprimant sa désapprobation à propos des célébrations prévues pour le nouvel an et l’arrivée de 2017. Après l’attentat, cette même Direction a condamné le terrorisme et déclaré que la nature maléfique de l’assassinat ne change pas « du fait que les victimes se trouvent dans une discothèque ou dans un lieu de culte ». Entre temps, sur les réseaux sociaux, s’écoulent des fleuves de messages décrivant les victimes comme ayant mérité leur sort.

    Au milieu de tant de contradictions, s’infiltrent et s’enracinent également des théories du complot de différents style : certains se livrent à des commentaires féroces en partant des suppositions selon lesquelles le propriétaire de l’édifice du Reina serait juif et les gérants de la discothèque appartiendraient à la communauté alévita.

    L’auteur du massacre, qui selon certains moyens de communication turcs et kurdes serait un jeune djihadiste de 28 ans de nationalité kirghize, s’est révélé être un tueur entraîné au cours de l’attaque. La police a trouvé sur les lieux 180 douilles, signe que le tueur a utilisé six chargeurs de son arme dans le noir, faisant preuve de sang froid parmi les cris et les gémissements de ses victimes, achevant les blessés qui tombaient à terre.

    Le choix de la cible a semblé immédiatement calibré pour rendre clair les destinataires du message, à savoir la discothèque la plus connue et la plus chère de la partie européenne d’Istanbul, fréquentée par des étrangers, en grande partie arabes, sise à quelques pas de la place Ortaköy, où se tenait la plus imposante fête de nouvel An, caractérisée par une forte concentration de forces de police. Des patrouilles navales des forces de sécurité étaient également présentes, lesquelles ont secouru ceux qui s’étaient jeté dans les eaux gelées du Bosphore pour échapper au carnage. Dans cette discothèque, des clients aisés étaient habitués à se rendre pour afficher leurs Jaguar et autres Ferrari. Voici plusieurs années, l’entrée avait lieu en passant sous un portique détecteur de métaux. Au cours de la nuit du massacre, était présent un seul garde, qui a été le premier à être tué par le terroriste. Dans le cadre de la revendication circulant sur la toile et attribuée au prétendu « Etat islamique », l’auteur de l’attentat est présenté comme « un soldat héroïque » qui a frappé un lieu où « les chrétiens célébraient leur fête païenne ».

    Par rapport aux analyses souvent stéréotypées circulant concernant le contexte régional et géopolitique dans lequel s’est vérifié le carnage, le Père Claudio Monge, Supérieur de la communauté dominicaine d’Istanbul, où il dirige également le Centre pour le dialogue interreligieux et culturel, attire l’attention sur « les nombreuses politiques insensées de responsables hypocrites qui continuent à profiter de la violence et de l’affrontement entre cultures et fois, en feignant de combattre pour la paix et la sécurité des pays et des communautés qui leur sont confiés ». Le Père Monge cite également une phrase du Message du Pape François pour la Journée mondiale de la Paix : « Nous devons… nous mouvoir dans les espaces du possible, en négociant des chemins de paix, même là où de tels chemins semblent tortueux et même impraticables. (…) La non violence pourra prendre une signification plus ample et nouvelle : non seulement une aspiration, un élan, un rejet moral de la violence, des barrières, des pulsions destructrices mais également une méthode politique réaliste, ouverte à l’espérance ». (GV) (Agence Fides 03/01/2017)

  • Mgr Delville en lunch débat le mardi 17 janvier 2017 à l’Ulg

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    « Avec pour thème Le christianisme médiéval, creuset de l’Europe, Mgr Jean-Pierre Delville, évêque de Liège, animera le mardi 17 janvier prochain la première rencontre du cycle de lunchs débats de l’année 2017 organisé à l’Université de Liège par le Groupe de réflexion sur l’éthique sociale et le Cercle inter-facultaire de l’Union des étudiants catholiques de Liège, avec le concours du Forum de conférences Calpurnia.

    Le cycle de cette année est intitulé « L’Europe, ses fondements, aujourd’hui et demain ». Quatre rencontres seront proposées pour réfléchir sur des enjeux majeurs de la crise actuelle de l’Europe. Parmi les prochains conférenciers figureront notamment Hamza Fassi-Fihri, député à la Région de Bruxelles-Capitale, et Pierre Defraigne, directeur exécutif du Centre Madariaga-Collège de l’Europe.

    Programme : apéritif à 18h ; exposé suivi du lunch débat de 18h15 à 20h30. La rencontre se tient à la Salle des professeurs, dans le bâtiment du Rectorat de l’Université de Liège, place du XX août, 7, 1er étage » (La Libre Belgique , 27 XII 2016).

    Participation aux frais : 15 € (à régler sur place) – 5 € pour les étudiants

    Inscription nécessaire au plus tard trois jours ouvrables à l’avance (12 janvier 2017)

    soit par téléphone : 04 344 10 89

    soit par email : info@ethiquesociale.org 

    Plus de renseignements et  s’inscrire en ligne, cliquez ci-dessous:

    http://www.ethiquesociale.org/

     

     JPSC