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Débats - Page 502

  • Les évêques du Canada vent debout contre l'euthanasie et le suicide assisté

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    D'après le journal La Croix (Clémence Houdaille), "les évêques canadiens refusent les funérailles religieuses à ceux qui ont choisi l’euthanasie. Les évêques des diocèses canadiens d’Alberta et des Territoires-du-Nord-Ouest ont publié des directives à propos du suicide assisté et de l’euthanasie dans un document publié le 14 septembre 2016." Selon ce texte, lorsque des personnes malades font connaître publiquement leur volonté de mettre fin à leurs jours par euthanasie ou par suicide assisté, « il ne sera pas possible de célébrer des funérailles chrétiennes » au lendemain de leur décès, énoncent les six évêques catholiques de l’Alberta et des Territoires-du-Nord-Ouest dans cette série de directives remises aux prêtres de leurs diocèses.

    « Une telle demande doit être gentiment mais fermement refusée »

    Si la famille du défunt n’a pas encouragé le recours à l’aide médicale à mourir et« à condition que cela ne provoque pas de scandale public, les rites des funérailles peuvent alors être célébrés », précisent toutefois les évêques, appelant à être attentif à ne pas transformer les funérailles en une « occasion de célébrer la décision de la personne aimée de mourir par suicide assisté ou par euthanasie ».« Cela serait véritablement scandaleux », puisque la cérémonie religieuse serait interprétée « comme un encouragement pour d’autres à recourir à ce mal », poursuivent-ils, prévenant qu’« une telle demande doit être gentiment mais fermement refusée ».

    L’Église accorde pourtant des funérailles chrétiennes aux personnes qui, apprend-on après leur décès, se sont suicidées, reconnaissent les signataires de ces directives, d’après la radio chrétienne Radio VM. Dans ces cas, « nous ne pouvons pas juger les raisons qui ont mené un individu à prendre cette décision, pas plus que nous ne connaissons les dispositions de son cœur », écrivent-ils. Par contre, dans le cas de l’aide médicale à mourir, le consentement de la personne est préalable à son décès. La personne doit être consciente que son geste « est contraire à la foi chrétienne ».

    « Reconnaître une décision qui l’a entraînée à poser un geste contraire à la foi chrétienne »

    En refusant la tenue de funérailles religieuses, le but de l’Église n’est pas de punir la personne décédée mais bien « de reconnaître sa décision, une décision qui l’a entraînée à poser un geste contraire à la foi chrétienne », expliquent encore les évêques des diocèses d’Edmonton, Calgary, Grouard-McLennan, Saint-Paul et Mackenzie-Fort Smith.

    Ce texte s’intéresse aussi au sacrement des malades. Dans le cas des personnes mourantes qui demandent l’euthanasie, les prêtres doivent « implorer avec délicatesse et fermeté la personne malade » de renoncer à ce recours. « Si elle maintient sa décision, l’onction ne peut être offerte », écrivent les évêques.

    Avant l’adoption du projet de loi, l’archevêque canadien d’Ottawa, Mgr Terrence Prendergast, avait déjà souligné que ceux qui demandaient à mourir ainsi n’étaient pas en mesure de recevoir les derniers sacrements. « Demander à être tué est gravement désordonné et constitue un rejet de l’espoir que le rite (de l’onction des malades, NDLR) demande et essaie d’apporter », avait assuré l’archevêque d’Ottawa, Mgr Terrence Prendergast, dans une interview à l’agenceCanadian Catholic News reprise par la presse spécialisée le 27 février 2016.

    Par ailleurs (source), l'Assemblée plénière 2016 de la Conférence des évêques catholiques du Canada (CECC) a débuté hier et se poursuivra jusqu'au 30 septembre au Centre Nav Canada, à Cornwall, en Ontario. La réunion est présidée par Mgr Douglas Crosby, O.M.I., évêque de Hamilton et président de la CECC, qui a présenté son rapport annuel pendant la séance d'ouverture. En cette première journée de réunion, les évêques ont principalement réfléchi aux conséquences de la loi C-14, qui a légalisé le suicide assisté et l'euthanasie au Canada. Son Éminence le cardinal Willem Eijk, archevêque d'Utrecht, aux Pays-Bas, a donné une conférence sur les répercussions sociales et culturelles de la légalisation du suicide assisté et de l'euthanasie aux Pays-Bas et ailleurs. La journée a commencé par la célébration de l'Eucharistie, présidée par Mgr Crosby avec la participation de l'école secondaire catholique Holy Trinity.

    À titre de théologien moraliste, éthicien médical et médecin, le cardinal Eijk a donné un aperçu de l'expérience vécue dans son pays. Il a dit qu'au début, des arguments en faveur de l'euthanasie et du suicide assisté ont été exprimés en 1969 ; ensuite, l'euthanasie médicale a été fréquemment pratiquée dans les années 1970, puis la première loi réglementant provisoirement l'euthanasie a été adoptée en 1993. Depuis ce temps, dit-il, le sentiment populaire permet l'euthanasie et le suicide assisté par un médecin pour les personnes souffrant de troubles affectifs et de maladies psychiatriques, y compris la dépression, ainsi que le fait d'enlever la vie aux nouveau-nés ayant des handicaps. En même temps, les médecins qui pratiquaient fréquemment l'euthanasie reçoivent maintenant moins de demandes en raison de l'accessibilité croissante des soins palliatifs et du fait que le public en est mieux informé.

    « Qu'est-ce que l'expérience des Pays-Bas peut apprendre aux politiciens, aux décideurs et aux travailleurs des soins de santé des autres pays? » a-t-il demandé. Il a répondu que tout d'abord, on n'a aucun besoin d'une « nouvelle éthique médicale » en plus de celle qui est offerte par les soins palliatifs : « ramener à un degré supportable les souffrances des gens ayant des maladies incurables, et aider ceux-ci à redécouvrir la dignité de leur vie en leur prodiguant avec amour des soins professionnels : des soins humains, médicaux, socio-psychologiques et pastoraux; bref, des soins qui s'adressent à toute la personne ». Deuxièmement, l'expérience des Pays-Bas offre la preuve empirique qu'une fois qu'on ouvre un petit peu la porte, elle s'ouvre davantage très facilement. « Une fois qu'on permet de mettre fin à la vie pour un certain genre de souffrances, pourquoi ne le permettrait-on pas pour des souffrances un tout petit peu moins grandes? » La troisième leçon à apprendre, a-t-il dit, est que les soins palliatifs respecte la capacité des gens qui souffrent grandement, soit d'une maladie, soit de handicaps, de retrouver la dignité de leur vie et de continuer de vivre malgré leur situation.

    Dans son rapport annuel, Mgr Crosby a souligné plusieurs initiatives auxquelles la Conférence a participé, notamment pour promouvoir les soins palliatifs et les soins à domicile et pour mobiliser les appuis locaux en faveur de tels soins, en plus de presser les politiciens fédéraux et provinciaux de respecter la liberté de conscience et de religion des fournisseurs de soins de santé ainsi que des établissements.

    En Suisse également, l'épiscopat a pris fermement position : http://www.eveques.ch/documents/communiques/etude-sur-le-suicide-assiste-des-aines

  • Pourquoi l'avortement ne pourra jamais être ni un droit fondamental ni une liberté

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    L’AVORTEMENT NE POURRA JAMAIS ÊTRE UN « DROIT FONDAMENTAL », NI UNE « LIBERTÉ »

    GRÉGOR PUPPINCK Interview 27 septembre 2016

    Peut-on parler de droit à l’IVG ? Ultime question en cette « Journée mondiale pour le droit à l’avortement ». Pour y répondre, Gènéthique a interrogé Grégor Puppinck qui publie « Droit et prévention de l’avortement en Europe »[1] chez LEH Edition[2].

    Gènéthique : Le Gouvernement français s’est engagé dans la promotion d’un « droit  universel à l’avortement » et dans la répression de la liberté d’opinion des opposants à l’avortement. Qu’en pensez-vous ; existe-il un droit à l’avortement ?

    Grégor Puppinck : L’actuel gouvernement français s’est effectivement engagé dans un militantisme en faveur de l’avortement. Son action est fortement idéologique et n’a pas permis de réduire le taux d’avortement qui demeure très élevé en France, en particulier chez les jeunes.

    Le livre que nous publions se veut au contraire réaliste, pragmatique, et fonde ses développements juridiques sur une étude factuelle approfondie des causes et des conséquences de l’avortement réalisée à la lumière de nombreuses recherches scientifiques récentes. Ces causes et ces conséquences incitent à considérer l’avortement non pas comme une liberté abstraite, mais bien plus comme un problème social et de santé publique exigeant une politique de prévention. Une telle politique de prévention était d’ailleurs voulue par Simone Veil, laquelle, refusant tout droit à l’avortement, n’entendait en tolérer la pratique que comme un moindre mal, en ultime recours. C’est aussi et encore l’approche du droit international et du droit européen, l’un et l’autre offrant un support juridique solide à une politique de prévention et même à un « droit de ne pas avorter ».

    Certes, en France, l’avortement est dépénalisé sous certaines conditions, mais du fait même de ces conditions, l’avortement demeure une dérogation au principe du droit à la vie. On ne peut pas avorter « librement », comme on exercerait une véritable liberté ou un véritable droit.

    Au plan européen, on observe souvent une forte volonté politique de faciliter l’accès à l’avortement, notamment dans les pays où il est interdit, néanmoins, et c’est important, on demeure dans une logique de dérogation : l’avortement n’est pas un droit, ou un « bien », mais une tolérance, un moindre mal. C’est cette logique du moindre mal qui était déjà celle de Simone Veil.

    La Cour de Strasbourg a clairement affirmé que la Convention européenne des droits de l’homme ne contient pas de « droit » à l’avortement. Elle a indiqué que les pays peuvent cependant permettre l’avortement pour des motifs proportionnés. En Europe, pas plus que dans le reste du monde, il n’y a d’obligation pour les Etats de légaliser l’avortement. De même, au sein des Nations Unies, toutes les tentatives pour affirmer l’existence d’un droit universel à l’avortement échouent depuis quarante ans.

    Il y a une raison fondamentale à cela : l’IVG se distinguera toujours d’un droit. En effet, un droit vise à garantir la faculté pour une personne d’agir pour son bien en tant que personne humaine. Tout ce que nous reconnaissons comme des droits fondamentaux : penser, s’associer, prier, s’exprimer, sont des facultés par lesquelles chaque individu exprime son humanité. Des facultés que les animaux n’ont pas et qui définissent les droits « humains ». Les droits fondamentaux protègent l’exercice de ces facultés nobles, spécifiquement humaines, ils protègent ce qui en chaque individu réalise son humanité. Ce qui signifie qu’en exerçant ces droits fondamentaux, l’individu s’humanise.

    Mais peut-on dire qu’une femme s’accomplit et s’humanise en avortant, comme elle le fait en se mariant ou en s’exprimant ? Entre un droit fondamental et l’IVG, la différence de nature est patente. De ce fait, l’IVG ne pourra jamais être un « droit fondamental ».

    D’ailleurs, la résolution adoptée par les parlementaires français à l’occasion du 40e anniversaire de la loi Veil est révélatrice. Alors qu’elle présente dans le premier article l’avortement comme un droit universel, elle en recommande la prévention dans le second article. Mais si l’avortement était réellement un droit fondamental, il serait absurde et injuste d’en prévenir l’usage. C’est bien parce que c’est toléré comme un moindre mal qu’il devrait effectivement faire l’objet d’une politique de prévention.

    G : Peut-on dire alors que l’avortement est une liberté ? Comment situer la liberté par rapport au droit ?

    GP : Nous connaissons bien cet adage qui dit en substance que la liberté des uns est limitée par celle des autres. La liberté n’a pas de limite interne, elle n’est pas limitée par son objet mais uniquement par les circonstances extérieures. Par exemple : la pensée est sans limite ; ce qui la limite, ce sont les circonstances dans lesquelles elle est amenée à s’extérioriser, à s’exprimer. La liberté est une expression de la personne qui ne peut être limitée que de l’extérieur. S’agissant de l’avortement, sa pratique est à l’inverse limitée de l’intérieur : c’est son objet même, l’embryon ou le fœtus, qui constitue sa première limite. Dire que l’avortement est une liberté impliquerait d’annihiler la valeur de l’embryon ou le fœtus humains. Autrement dit, on ne peut affirmer un droit à l’IVG que si l’embryon ou le fœtus ne sont rien. D’où les débats qui portent sur le statut de l’embryon. Dès lors que l’on reconnaît à l’embryon a une valeur en soi, même minime, on ne peut plus alors parler de l’avortement comme d’une « liberté ».

    Ainsi, l’avortement ne pourra jamais être un « droit fondamental », ni une « liberté ».

    Au-delà, les souffrances qu’il cause chez la majorité des femmes qui ont le malheur d’y recourir suffisent à démontrer que c’est un mal, qu’il faut prévenir. Il ne sert à rien de le déguiser en un bien, comme un droit ou une liberté.

    [1]  Le livre peut-être commandé dès aujourd'hui sur le site de l'éditeur.

    [2]  Editeur français de référence en droit de la santé.

    Lire aussi : Les femmes ont aussi le droit de ne pas avorter

  • Large écho médiatique pour les actions anti-GPA de l'Initiative citoyenne pour l'interdiction de la gestation pour autrui

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    D'Action pour la Famille :

    Les actions anti-GPA de l'Initiative citoyenne pour l'interdiction de la gestation pour autrui ont eu un large écho. De nombreuses opinions en faveur d'une interdiction de la GPA ont été publiées. Un tout grand merci à celles et ceux qui ont soutenu ces actions !

    Mercredi 21 l’agence Belga et Catherine Fonck (députée fédérale CdH) étaient présentes. Voyez les photos sur Fb

    Samedi 24
        Sur la Première à 19H
        Sur RTL tvi 
        Sur la Une TV 

    Dimanche 25

         Sur le site de la rtbf

    Une vidéo de la manif de dimanche sur Youtube et sur notre page Fb.

    La TV privée flamande VTM était présente dimanche, mais a fait une présentation extrêmement tendancieuse en donnant la part belle aux représentants du salon MHB et en coupant ce que nous avons dit.

    Plusieurs articles et opinions contre la GPA dans la presse :

    - Dans la Libre : L’Action pour la famille manifeste contre Men having babies

    - Sur le site de la RTBF : Qui veut acheter un enfant ce week-end. Opinion d’Isabella Lenarduzzi, Patric Jean et Xavier Lombard

    - Sur le site de l’avenir.net : Manifestation citoyenne contre le salon pro-GPA « Men having babies »

    - Sur le site du Vif, après le rejet du rapport de Sutter par le Conseil de l’Europe à Paris mardi 21

    - Et aussi une opinion de Viviane Teitelbaum (députée MR) Conseil des Femmes (CFFB)

    - Gestation pour autrui en Belgique: aller d’une absence de cadre légal à une interdiction Aymeric de Lamotte, conseiller communal MR à Woluwe-Saint-Pierre

    - Quand les désirs font désordre. Opinion de Géraldine Mathieu. Maître de conférences à l’UNamur. Voir dans : La Libre

    Le Parlement européen « condamne la pratique de la gestation pour autrui qui va à l'encontre de la dignité humaine de la femme, dont le corps et les fonctions reproductives sont utilisés comme des marchandises; estime que cette pratique, par laquelle les fonctions reproductives et le corps des femmes, notamment des femmes vulnérables dans les pays en développement, sont exploités à des fins financières ou pour d'autres gains, doit être interdite et qu'elle doit être examinée en priorité dans le cadre des instruments de défense des droits de l'homme. » voir §115

    « Les États Parties [dont la Belgique]  interdisent la vente d'enfants (…), c’est-à-dire tout acte ou toute transaction en vertu desquels un enfant est remis par toute personne ou tout groupe de personnes à une autre personne ou un autre groupe contre rémunération ou tout autre avantage. »

    Protocole à la Convention relative aux droits de l'enfant. Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH)

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  • Cette troisième guerre mondiale qui fait rage : la guerre contre la Vie

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    La troisième guerre mondiale est celle contre la vie

    Riccardo Cascioli sur la Nuova Bussola Quotidiana (traduction par nos soins)

    C’était en février 1995, lors de la Conférence internationale des Nations Unies sur le développement social à Copenhague, la Première Dame des Etats-Unis à l’époque, Hillary Clinton, haranguait le public des délégués en réclamant le droit à l'avortement "rare, légal, sûr". Ce n’était certes pas une nouvelle prise de position ; quelques mois plus tôt déjà, lors de la Conférence du Caire, elle avait essayé d'insérer l'avortement parmi les moyens recommandés pour le contrôle des naissances.

    Mais la chaire d'où partait l'appel et l'autorité de celle qui le lançait lui conférait objectivement une force qui ne pouvait pas passer inaperçue. À 21 ans de distance, il apparaît clairement que ce discours n'était pas été un simple exercice de rhétorique, mais l’explicitation d'une priorité politique pour les États-Unis, destinée à avoir un effet profond sur la réalité de nombreuses populations. Au point que si nous voulons utiliser l'expression «troisième guerre mondiale», celle-ci serait mieux adaptée à la guerre contre la vie qui est menée sans quartier partout dans le monde, avec un bilan annuel de 50 millions de victimes tant il y a d'avortements qui sont pratiqués. Aucune autre guerre n'a jamais été plus sanglante et plus globale que celle-là.

    Ce n’est pas un hasard si la Sainte Mère Teresa de Calcutta affirmait que l'avortement est le plus grand destructeur de la paix. Mais vous savez ce qui se passe avec les saints: on exalte l’aspect qui plaît le plus au monde, et on oublie tout ce qui pourrait paraître plus gênant pour le monde lui-même.

    De toute façon, la guerre est menée sur plusieurs fronts: le premier est immédiat et consiste à attaquer la législation des pays qui interdisent encore l'avortement, en totalité ou à quelques exceptions près. Dans le viseur, ce sont surtout les pays d'Amérique latine, mais comme nous le voyons dans l’actualité de ces derniers jours, même en Europe on ne plaisante pas: ce qui est arrivé en fin de semaine pour l'Irlande, avec des manifestations dans le monde entier pour appuyer la demande d’un référendum constitutionnel, est tout de même inquiétant. La Pologne est également dans le collimateur, et il ne se passe pas une session des agences de l'ONU à Genève sans qu’une condamnation ne soit prononcée à l’encontre de Varsovie. Tandis qu’ici (en Italie), des gens se mobilisent, récoltant des centaines de milliers de signatures pour présenter un projet de loi qui réintroduirait le crime de l'avortement provoqué.

    L'Irlande et la Pologne, connues comme des terres de solide tradition catholique, ont une valeur symbolique forte, ce qui explique les ressources que le lobby pro-avortement investit pour renverser la législation. Du reste, il suffit de se rappeler la façon dont a été accueilli dans le monde le vote du référendum irlandais qui a sanctionné la reconnaissance du mariage homosexuel.

    L'autre aspect est celui de l'objection de conscience, une institution que l’on voudrait supprimer, encore une fois au son des jugements et des recours devant les tribunaux internationaux. Pour ceux qui prétendent que l'avortement est une chose naturelle et évidente, il est évident que l'objection de conscience les gêne: elle indique que la pratique en question a au moins quelque chose de moralement discutable, qui n’est pas normal. C’est une pensée intolérable pour ceux qui veulent imposer un système de pensée unique.

    À l'appui de l'élimination de l'objection de conscience des législations concernées dans le monde, il y a aussi un autre front, à savoir celui de la revendication d'un prétendu «droit à l'avortement», qui devrait être compté parmi les droits humains fondamentaux. Dans ce cadre, les agences de l’ONU mais aussi les organisations humanitaires connues (le cas le plus flagrant étant celui d’Amnesty International) jouent un rôle de premier plan.

    Il y a au moins un autre front qui doit être souligné, celui de la propagande éco-catastrophique. Réussir à convaincre de l'existence d'une urgence climatique, par exemple, rend plus acceptable la suspension de certaines libertés et garanties personnelles. Elle fait aussi passer par-dessus tout l'idée que la population excessive - et excessivement consumériste - conduit à la destruction de l'environnement, la Terre. Et c’est la vieille idée malthusienne de l'insuffisance des ressources pour une population croissante qui est de retour. "La population source de pollution" fut un slogan à succès lors des années 70 qui a contribué énormément à la croissance des mouvements écologiques. Mais aujourd'hui, il est remplacé par un message encore plus direct: «Plus de monde = plus d’émissions de dioxyde de carbone."

    Il n'y a rien qui soit laissé au hasard dans cette guerre; ce n’est pas l'esprit du temps qui conduit inévitablement à ces conséquences, mais bien une politique précise poursuivie systématiquement et de façon persistante, par un pouvoir qui n’est pas réductible aux intérêts et aux actions d'un seul État.

    Saint Jean Paul II désignait tout cela sous le vocable de "culture de la mort", qui s’oppose à la "culture de la vie", deux catégories qui ont été pourtant abandonnées, qui sait pourquoi. Ce qui est sûr, c’est que ce faisant - ou en perdant de vue les dimensions réelles des enjeux – on fragilise encore davantage la position de ceux qui, dans cette guerre mondiale, se rangent du côté de la défense de la vie humaine.

  • Papes et évêques peuvent-ils vraiment être émérites ?

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    De l’abbé Claude Barthe, sur le site du bimensuel « L’Homme Nouveau » :

    dyarchie.jpg« Dans Dernières conversations, Benoît XVI justifie son choix de renoncer à sa charge et son titre de pape émérite en se référant à la démission des évêques arrivant au terme de leur charge. Une nouveauté dont on n’a peut-être pas mesuré toutes les conséquences.

    Après les propos de Mgr Gänswein, Préfet de la Maison pontificale et secrétaire du pape émérite, le 20 mai dernier, à l’Université Grégorienne, traitant de l’« élargissement du ministère pétrinien », le cardinal Brandmüller indirectement (« Renuntiatio Papæ. Alcune riflessioni storico-canonistiche », revue en ligne Statoechiese.it, 18 juillet 2016) et Mgr Sciacca directement (« Il ne peut pas exister de papauté indivise », La Stampa, 16 août 2016) ont mis en cause la notion confuse de « pape émérite ».

    En soi, l’appellation d’emeritus – de emereo, achever de remplir sa carrière – peut sembler adaptée à la situation d’un ­pape qui a renoncé à sa charge. Sauf que, dans le passé, pour éviter tout risque d’immixtion, on donnait aux antipapes qui abandonnaient leur titre pontifical un titre épiscopal et cardinalice (il ne semble cependant pas que l’on ait pris cette précaution pour Célestin V après sa démission, mais son successeur, Boniface VIII, l’a mis « sous surveillance »). 

    Il faut remarquer que ce problème est le même pour les évêques diocésains qui renoncent à leur charge. En effet, après Vatican II, Paul VI décida que les évêques diocésains avaient à présenter leur démission à 75 ans (motu proprio Ecclesiæ sanctæ, 6 août 1966, n. 11 ; rescrit, 5 novembre 2014) (le pape se réserve d’accepter ou de prolonger le mandat de l’évêque), disposition passée dans le canon 401. Or, auparavant, aux (rares) évêques démissionnaires était accordé le titre honorifique d’un siège ancien aujourd’hui supprimé (par exemple, Mgr Auvity, démissionnaire de Mende en 1945, est fait évêque titulaire de Dionysania). Aujourd’hui, en revanche, l’évêque diocésain démissionnaire figure dans l’Annuaire pontifical, après le nom de l’évêque du diocèse, comme « évêque émérite ».

    Une capacité de démettre sans précédent 

    En réalité, la difficulté proprement juridique et « constitutionnelle » est autrement plus grave pour eux que pour le Pontife romain. Certes, il a toujours été possible qu’un évêque, y compris celui de Rome, renonçât librement à sa charge, ou encore que le pape le lui demandât pour de graves raisons. Et si l’évêque résistait, il est arrivé que le pape le démît : ainsi procéda Pie VII avec les évêques français qui ne voulaient pas librement renoncer après le Concordat de 1801 avec Bonaparte.

    Mais la nouvelle règle institue au profit du pape une capacité de démettre les évêques qui n’avait jamais existé (alors que le décret Christus Dominus de Vatican II disait seulement que les évêques diocésains : « sont instamment priés de donner leur démission, soit d’eux-mêmes, soit sur l’invitation de l’autorité compétente, si, du fait de leur âge avancé, ou pour toute autre raison grave, ils deviennent moins aptes à remplir leur charge » [n. 21]). On peut se demander si elle est parfaitement conforme à la divine constitution de l’Église fondée sur le gouvernement du Successeur de Pierre et des Successeurs des Apôtres unis à lui. Ceux-ci ne sont pas de simples préfets du pape : à chaque évêque diocésain est confiée par le pape une portion du troupeau, une Église particulière, dont il devient l’époux mystique. Le seul fait de l’accès à l’âge de 75 ans ne semble pas un motif suffisant pour présumer que l’évêque est devenu inapte et que son lien « matrimonial » doit être rompu, d’autant qu’il n’en est pas ainsi pour le pape. La mesure était d’ailleurs tellement inouïe que la rédaction législative semble hésiter : « L’évêque diocésain qui a atteint 75 ans accomplis est prié – rogatur – de présenter sa renonciation à son office ». En clair, le Code ne lui fait pas obligation stricte, mais exerce une pression sur sa liberté. Qu’adviendrait-il s’il était sourd à cette « prière » ? 

    En outre, Paul VI a cru bon d’édicter une autre règle s’appliquant cette fois aux cardinaux : par le motu proprio Ingravescentem ætatem, du 21 novembre 1970, ceux-ci, lorsqu’ils atteignent l’âge de 80 ans perdent automatiquement leur droit de siéger dans les organes de Curie et surtout d’entrer en conclave pour élire un nouveau pape. Certes, la fonction cardinalice – les cardinaux représentent les membres éminents du clergé de Rome qui désignent le pape – n’est pas, quant à ­elle, d’institution divine. Mais dans la mesure où le collège cardinalice a toujours aujourd’hui pour première fonction d’élire le pape, on peut se demander comment se justifie, selon le droit naturel cette fois, l’incapacité qui frappe les cardinaux octogénaires. D’autant que le pape n’y est pas soumis.

    Ce qui crée une situation étrange. La Réforme grégorienne et la Réforme tridentine avaient consacré de manière très heureuse la centralisation de l’Église romaine autour du pape. Bien loin de s’estomper après le dernier concile, cette « papalisation » s’est encore accrue. Les concordats qui concédaient encore aux pouvoirs civils la nomination des évêques diocésains, auxquels était ensuite conférée l’investiture canonique par le pape, ont été modifiés les uns après les autres pour réserver dans tous les cas la nomination au Pontife romain dans toute l’Église latine (le cas résiduel du concordat concernant l’Alsace-Moselle étant purement théorique, car c’est de fait le pape qui nomme aux évêchés de cette région). Et en outre, grâce aux mesures prises par Paul VI, le pape a une capacité qu’il n’eût jamais à ce degré de renouveler l’épiscopat à sa guise.

    L’Église encore plus romanisée

    Alors que la liturgie romaine et l’ecclésiologie (œcuménisme, liberté religieuse) ont tourné la page du tridentinisme, la structure hiérarchique postconciliaire est ainsi plus tridentine aujourd’hui qu’elle ne l’était avant Vatican II. À moins que cette accentuation du rôle du pape, dans un contexte idéologique très différent de celui d’avant le Concile, ne puisse plutôt s’analyser comme une imitation par la société ecclésiastique de la « présidentialisation » des démocraties modernes. Toutes choses égales, bien entendu, notamment parce que le pape est élu à vie. Quand il ne démissionne pas.

    Ref. Papes et évêques peuvent-ils vraiment être émérites ?

    La question subsidiaire est de savoir si l’éméritat d’un pape peut être comparé à celui d’un évêque ? L’évêque démissionnaire reste évêque. Il conserve la plénitude du sacrement de l’ordre qu’il tient de son ordination épiscopale. Il perd seulement sa juridiction, territoriale ou autre. C’est parce qu’il est élu évêque de Rome que le pape est aussi pasteur universel d’une manière singulière (les évêques le sont aussi, mais collégialement). Cette singularité ajoute-t-elle quelque chose de spécifique à son éméritat comparé à celui d’un autre évêque ? Et si oui, son élection ou son intronisation a-t-elle un lien avec le sacrement de l’ordre ou bien l’éméritat d’un « pape » est-il seulement une manière honorifique de dire, sans ajouter quoi que ce soit à la nature "intime" de la paternité dont chaque évêque est investi ?

    A ce sujet, il peut être intéressant de noter ce que Benoît XVI écrit dans ses « Dernières Conversations » avec Peter Seewald :

    «  […] Un Père arrête, lui aussi. Il ne cesse évidemment pas d’être Père, mais il renonce à des responsabilités concrètes. Il reste père dans un sens profond, intime, avec une relation et une responsabilité particulières, mais il n’accomplit plus les tâches de Père […].

    On a tout de même fini par admettre que si l’évêque est chargé d’une mission sacramentelle qui continue à le lier intérieurement, il n’est pas obligé d’être maintenu éternellement dans sa fonction.

     A mes yeux, il est clair que le pape n’est pas un surhomme et que sa simple existence ne suffit pas ; il doit également exercer des fonctions. Quand il se retire, il renonce à sa fonction tout en conservant, de manière très intime, la responsabilité qu’il a assumée. On finira par comprendre peu à peu que le pontificat n’a rien perdu de sa grandeur, même si la dimension humaine de la charge apparaît peut être plus distinctement » (pp. 45-46).

    JPSC

  • "Sociétal", un terme piégé

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    De Joël Hautebert en éditorial sur le site de l'Homme Nouveau :

    Faut-il parler de politique « sociétale » ?

    Insidieusement, en adoptant le vocabulaire des partisans de la « politique sociétale » – qui abrite en fait la révolution anthropologique mondialiste hostile à la nature humaine et à son Créateur –, notre combat théorique perd en cohérence et en efficacité. Il se joue en effet aussi sur le terrain sémantique.

    Nous nous accoutumons un peu trop facilement à l’usage de l’adjectif « sociétal » (questions sociétales, politique sociétale…), couramment employé dans le langage politique contemporain. Si l’on considère que le vocabulaire est un puissant vecteur de circulation et d’intériorisation des concepts, il importe de s’interroger sur le bien-fondé de l’emploi de termes qui abondent dans la vie politique. Comme nous pensons avec des mots, l’idéologie progresse toujours par la subversion du langage et l’usage d’innovations lexicales riches de sens.

    Deux significations

    Au premier degré de l’analyse, ce néologisme revêt deux significations. Tout d’abord, il différencie les objectifs politiques qu’il désigne de ce que l’on appelle depuis longtemps la « question sociale ». Cette dernière expression correspond aux considérations économiques, au sort des plus démunis, ou de la classe ouvrière oppressée dans une logique marxiste classique. On devine alors que les « questions sociétales » n’entretiennent pas de relation ténue avec une doctrine économique. Le glissement de la gauche sociale à la gauche sociétale entérine dans le langage l’abandon de la politique économique traditionnelle du socialisme. Ensuite, nous observons que le mot « sociétal » désigne les décisions gouvernementales qui concernent le plus souvent l’anthropologie et la nature humaine. À titre d’exemple, citons la dénaturation du mariage, la GPA, la PMA, le Genre. On comprend alors que du point de vue de l’efficacité politique, « politique sociétale » soit un euphémisme plus rassurant que « création d’un homme nouveau », « révolution anthropologique », « déconstruction de l’humain », etc. Certes, nous rencontrons de tels énoncés plus directs et explicites dans les débats d’idées (pensons au transhumanisme), mais plus rarement de la part des politiques.

    Ce constat étant fait, puisque la politique investit l’anthropologie, il en ressort que les gouvernants quittent la sphère du politique pour se substituer à la nature et à son Auteur. Cette substitution engendre une subversion des principes et des institutions les plus élémentaires du droit naturel : la distinction homme/femme, le mariage, la filiation, la fécondité, c’est-à-dire tout ce que nous voyons appliqué aujourd’hui par nos gouvernants. Chez les grandes prêtresses du Genre, le mot anthropologie est d’ailleurs honni.

    Une sociologie marxiste

    Mais pourquoi employer l’adjectif « sociétal » ? Au-delà de l’évident intérêt de l’usage d’un euphémisme, la raison réside dans les mutations idéologiques des dernières décennies, plus précisément dans l’hégémonie de la sociologie ancrée dans la pensée marxiste. Puisque la nature n’existe pas, tout est social ou tout est culturel, mais cette dernière expression est devenue moins usuelle. Nos comportements, nos croyances, nos goûts, nos convictions, notre conception de la famille et de la sexualité résultent de déterminismes sociaux dont nous intériorisons inconsciemment les règles. Mais fort heureusement, la société évolue sous l’effet du progrès, déroulant ses bienfaits grâce aux luttes émancipatrices, aujourd’hui celle des femmes contre les méchants hommes, ou encore le rejet de l’identité sexuée imposée dès la naissance par les stéréotypes sociaux dont il faut impérativement se défaire. L’absence d’ordre naturel, de bien et de juste en soi, justifie l’évolution non seulement des règles et des institutions mais aussi de la phusis propre à l’homme lui-même. Dire qu’une institution ou qu’une pratique est sociétale tend à la dé­naturaliser.

    Selon cette logique, omniprésente dans l’idéologie du Genre, les hommes ont déclaré « naturelles » leurs pratiques de domination, à seule fin d’empêcher leur remise en cause car le camouflage de la nature leur donne une dimension intemporelle définitive. De manière générale, toute allusion au caractère « naturel » révèle l’existence d’une violence dominatrice qu’il convient de combattre dans une perspective émancipatrice. Nous n’avons pas suffisamment compris depuis quarante ans cette mutation idéologique qui fait de la nature humaine l’ennemi numéro un. Si la volonté de créer un homme nouveau n’est certes pas nouvelle, les modalités de cette révolution ont évolué avec le temps. L’engagement constant de l’État dans les « questions sociétales » résulte d’une volonté idéologique et non d’un enfumage politique dû à l’omnipotence des institutions européennes contraignant l’État français à l’inaction dans ses domaines de compétence traditionnelle.

    Une idéologie envahissante

    D’ailleurs, ces « questions sociétales » sont également au cœur de l’action des institutions supranationales, principalement de l’Onu. Cette idéologie étend aujourd’hui ses tentacules à l’échelle du monde entier. C’est le visage contemporain de la Révolution, dont l’objectif est le renversement de l’ordre naturel et divin. Remarquons au passage que la réduction constante, voire l’abandon, de la place accordée aux lettres classiques et aux langues anciennes, grec et latin, facilite grandement l’imprégnation de ce sociologisme dans les mentalités. En effet, rien de tel que la lecture des auteurs classiques pour se rendre compte à quel point la nature humaine ne change pas. Malgré plus de deux mille ans d’écart, les hommes rencontrent les mêmes difficultés, y compris politiques, cherchent à répondre aux mêmes questions et connaissent les mêmes passions.

    Ainsi, on est en droit de se demander si, de notre part, l’utilisation sans nuance ou mise en garde de l’expression « questions sociétales » pour désigner ce qui relève en réalité de la nature conduit, au moins dans le discours, à se placer sur le terrain intellectuel défini par les adversaires déclarés de la nature humaine. À partir de là, il devient plus difficile de mener un combat théorique cohérent, puisqu’une étape a été franchie, celle de l’acceptation des termes de la dispute intellectuelle fixés par le camp opposé. Quant au grand public, en s’habituant à l’usage des termes, il intègre progressivement les concepts sous-jacents.

    Pour parer avantageusement à ces inconvénients, mieux vaut parler explicitement de « révolution anthropologique » ou de « questions anthropologiques » que le pouvoir politique se croit autorisé à modifier. Ce combat sémantique est à notre portée.

  • La contraception réduit-elle le nombre d'avortements ?

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    Lu sur genethique.org ("le coin des experts") :

    LA CONTRACEPTION RÉDUIT LE NOMBRE D'AVORTEMENTS ? RÉPONSE D'EXPERTS

  • 26 septembre : Journée mondiale de la contraception; quand les femmes se réveilleront-elles ?

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    D'Aleteia.org

    Vidéo. Contraception : quand est-ce que les femmes se réveilleront ?

    À l'occasion de la journée mondiale de la contraception découvrez le message de Thérèse Hargot, sexologue et philosophe.

    En cette journée mondiale de la contraception, Thérèse Hargot, sexologue qui intervient en milieu scolaire depuis une dizaine d’années, propose qu’on arrête de culpabiliser les femmes qui sont très souvent les seules à gérer la contraception. Bien que pratique, elle nous informe que la pilule n’est pas notre meilleure alliée pour autant.

    En tant que nana, on opte rapidement pour une méthode contraceptive, souvent hormonale, de type pilule, stérilet, implant, pour avoir des relations sexuelles en étant (presque) libérée du risque de tomber enceinte. Quand on n’a pas encore envie d’avoir des mômes, c’est la solution idéale. Pourtant la technique n’est pas imparable non plus.

    Avec la pilule, on se pense safe, à tel point qu’on fait confiance à un cachet, sans essayer de comprendre ce qu’il se passe dans notre corps, en plus de nous rendre dépendante du corps médical comme si nous étions malade.

    Mais en vérité, “être libre” ça va avec “être autonome”. Et pour cela, on a besoin de deux choses : connaître notre corps et notre cycle, pour avoir le pouvoir sur notre fécondité. Thérèse Hargot rappelle également qu’il est important que l’homme soit intégré dans la gestion de la contraception, car un enfant ça se fait à deux. On est bien contentes d’entendre que ce n’est pas qu’une affaire de femmes.

    D’autre part, il n’y a pas de vie sexuelle sans désir. Naturellement, la libido fluctue en fonction du cycle. Le problème de la contraception hormonale, c’est qu’elle maintient notre libido à un faible niveau car elle empêche l’ovulation qui est la phase où elle est la plus active. Okay, maîtriser la contraception naturelle n’est pas donné à tout le monde… Mais ça serait quand même bien d’avoir une contraception qui permet de nous connaître et surtout qui respecte notre corps.

  • GPA : la presse publie plusieurs tribunes

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    • Dans La Libre : Quand les désirs font désordre par Géraldine Mathieu, maître de conférences à l'UNamur, chargée de projets pour Défense des enfants International, membre du centre interdisciplinaire des droits de l'enfant

  • Financement des cultes : un rapport parlementaire fait l’état des lieux de la situation et avance des propositions

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    Lu sur cathobel.be (Jean-Jacques Durré) : 

    Financement des cultes: « Travaillons avec sérénité »

    Le est un sujet sensible. En région wallonne, le décret du ministre Furlan avait provoqué un mécontentement. Aujourd’hui, un rapport parlementaire fait l’état des lieux de la situation et avance des propositions. 

    Depuis sa régionalisation en 2002, le financement des cultes connaît des fortunes diverses. Si la Flandre et la Région Bruxelles-Capitale se sont dotées plus ou moins rapidement d’une nouvelle législation en matière de gestion du temporel et de reconnaissance des communautés locales des cultes, la Wallonie était à la traîne. C’est en mars 2014 que le Parlement wallon a adopté une réforme globale de la tutelle sur les établissements publics des cultes, élaborée par le ministre des Pouvoirs locaux Paul Furlan, compétent en la matière. Réforme contestée partiellement la même année auprès du Conseil constitutionnel, par les évêques francophones et certaines fabriques d’église, qui furent déboutés de leur action.

    Constatant que les rapports entre les Pouvoirs publics wallons et les établissements cultuels locaux laissaient de plus en plus de place aux frustrations, mécontentements et à l’incompréhension, le député régional et chef de groupe MR au Parlement wallon, Pierre-Yves Jeholet, a pris l’initiative de dresser un état des lieux de la situation et de proposer des pistes d’amélioration de la législation en vigueur.

    D’emblée, Pierre-Yves Jeholet précise qu’il n’y a aucun parti pris dans sa démarche, qui se veut la base pour une discussion ouverte avec toutes les parties concernées. Il  a d’ailleurs rencontré de nombreux responsables de cultes et d’organisations philosophiques, dont Mgr Guy Harpigny, évêque de Tournai, et Mgr Herman Cosijns, secrétaire général de la Conférence épiscopale. « Mon objectif était vraiment d’avoir une vue d’ensemble, d’identifier les problèmes là où il y avait des nœuds. Ceci pour aider à mettre en place une législation moderne qui puisse rencontrer la majorité des attentes de toutes les parties », dit-il.

    Pourquoi cette initiative, maintenant?

    La région wallonne n’a jamais pris la responsabilité de se doter d’une législation adaptée aux réalités de son territoire, malgré le travail d’audition effectué en 2002 lors de la régionalisation des compétences. J’ai souhaité donc de prendre le temps de l’analyse et de la rencontre. Je voudrais qu’un débat puisse sereinement se faire au parlement régional avec l’ensemble des groupes politiques.

    Pourtant le ministre Furlan a rédigé un décret entré en vigueur le 1er janvier 2015 réformant la tutelle sur les établissements chargés de la gestion du temporel des six cultes reconnus. Ce n’est pas suffisant?

    Non. Il le reconnaît lui-même. Si on prend le problème des mosquées et des établissements cultuels, il n’y a pas de critères clairs. Certes, le culte est reconnu par le fédéral, mais quels sont les critères de reconnaissance d’une mosquée aujourd’hui? Même chose concernant les fabriques d’église. Les fabriciens sont de moins en moins nombreux, de plus en plus âgés, il est difficile de trouver des remplaçants. Dans l’évêché de Tournai, il y a une piste intéressante avec un regroupement des fabriques d’Eglise et cela semble fonctionner. Le but n’est pas de s’en prendre à un culte ou à un autre.

    Lorsque les évêques et certaines fabriques d’église ont contesté le décret auprès de la Cour constitutionnelle, leur recours se fondait principalement sur l’ingérence des Pouvoirs publics dans l’organisation du culte, qu’ils estimaient injustifiée. En quoi votre rapport est-il différent?

    Ce n’est pas une ingérence. Aujourd’hui, on demande de la transparence dans tous les domaines. Si on mène une réforme, il faut le faire avec les responsables des cultes. Le rapport est d’abord un constat et suggère des pistes de réflexion. On pourrait se poser la question de savoir si les Pouvoirs publics doivent continuer à financer les cultes? C’est une piste évoquée dans le rapport. Pour moi, la réponse est évidemment affirmative. Nous ne voulons pas nous immiscer dans la gestion des cultes, mais bien voir si on ne peut envisager une certaine solidarité entre fabriques d’église. Le but n’est pas de dire qu’il faut désacraliser toutes les églises, mais de savoir si, à un moment donné, il peut y avoir des projets partagés notamment avec le secteur culturel. Nous devons travailler ensemble avec bon sens, en se rappelant que nous avons de beaux bâtiments au niveau du culte catholique, qu’il faut préserver mais avec des moyens publics limités. Ma priorité est de travailler la main dans la main avec les autorités religieuses.

    Vous dites que des fabriques qui ont des moyens importants doivent mettre la main à la poche. Vous n’avez pas peur que si vous leur demandez de contribuer par solidarité à la restauration ou en aidant des fabriques moins bien loties, elles risquent de s’appauvrir et que finalement dans quelques années, les Pouvoirs publics reviendront au même stade d’intervention?

    Une des pistes que j’avance est d’avoir un cadastre du nombre de fabriques, de leur patrimoine et une comptabilité patrimoniale. C’est nécessaire si nous voulons une vision globale, notamment de ce qu’il faut rénover. Je ne dis pas qu’il faut nécessairement un désinvestissement des Pouvoirs publics par rapport aux cultes. Je ne plaide pas pour cela. Mais il faut aller vers plus de transparence et plus de solidarité.

    Propos recueillis par Jean-Jacques Durré

    Extraits de l’émission « En débat » que vous pouvez écouter en cliquant ici

  • Des traditionalistes américains incriminent le pape François

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    En cliquant sur l'image, on accèdera à l'article dans lequel ces catholiques américains, très critiques à l'égard du pontificat actuel, mettent en cause le pape François.

  • Belgique : un silence mortifère ?

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    De Riccardo Cascioli sur la Nuova Bussola Quotidiana, traduit sur diakonos.be :

    BELGIQUE : LE SILENCE DES ÉVÊQUES GÉNÈRE DES MONSTRES

    Face au premier cas d’euthanasie pratiquée sur un mineur la semaine dernière en Belgique, on ne sait plus très bien s’il faut éprouver plus d’horreur pour le fait en lui-même ou bien pour les nombreuses réactions d’éditorialistes qui en donnent une justification théorique et voudraient en profiter de l’expérience belge pour étendre la loi sur l’euthanasie ailleurs, y compris en Italie.

    Mais une autre question s’impose d’emblée à la lecture de ces experts qui dénoncent le prétendu « retard » de l’Italie pays en la matière et qui l’attribuent au bigotisme typique d’un pays de tradition catholique.

    Comment est-il possible qu’un autre pays de tradition catholique comme la Belgique soit devenu le premier pays au monde à autoriser l’euthanasie sans limite d’âge et à être dans les premiers à la mettre en pratique ? Pourtant, la Belgique en tant que nation n’existe que parce qu’elle est catholique puisqu’elle est constituée des provinces qui, entre le XVIè et le XVIIè siècle, pendant la guerre d’indépendance hollandaise, résistèrent à la Réforme protestante et restèrent fidèles au roi d’Espagne. La Belgique a également une longue tradition de pays missionnaire : créée il y a à peine 150 ans, la Congrégation du Cœur Immaculé de Marie (les pères scheutistes) a joué un rôle important dans l’évangélisation de l’Afrique. Et il y a quelques années à peine, le Roi Baudouin se mettait en impossibilité de régner pendant deux jours pour ne pas devoir signer la loi qui dépénalisait l’avortement : ce geste n’avait pas empêché le vote de cette loi mais il avait marqué les esprits, surtout comparé avec le comportement des élus catholiques italiens douze ans auparavant.

    Aujourd’hui pourtant, une chape de plomb est tombée sur l’euthanasie des mineurs (approuvée il y a deux ans) et sur le premier cas de mort médicalement assistée. Un silence non seulement entretenu par les politiques mais surtout par l’Eglise. Le seul qui avait osé élever la voix ces dernières années, c’était l’actuel Archevêque émérite de Bruxelles, Mgr Léonard qui était comme par hasard considéré comme un intrus au sein de l’Eglise belge à la suite de sa nomination imposée par Benoît XVI que les autres évêques n’ont jamais véritablement avalée. Sa démission d’office à 75 ans fut d’ailleurs immédiatement acceptée afin de pouvoir retourner à l’ancien système.

    Mais c’est justement cet ancien système qui a mis en marche un processus de déchristianisation ultra-rapide au point que la participation aux messes dominicales a chuté à 5% de la population alors qu’elle était de 11% il y a à peine 15 ans. Dans la capitale, elle n’est plus que de 1,5%. Et si deux tiers de la population belge se déclarent catholiques, il n’y a plus qu’un nouveau-né sur deux qui est encore baptisé et les chiffres sont en chute libre. Entretemps, de nombreuses églises désormais vides ont été réaffectées en centre commerciaux, en marchés ou en mosquées et un récent article de La Libre Belgique révélait que la moitié d’entre elles était menacée de fermeture.

    L’effondrement de l’Eglise belge a coïncidé avec l’après-concile et ce n’est certainement pas un hasard. Ici plus qu’ailleurs, l’après-concile a donné lieu à une course effrénée à la poursuite du monde pour introduire la mentalité du monde au sein de l’Eglise catholique : le cardinal Suenens et son successeur, le cardinal Danneels ont été les champions incontestés de cette mouvance que Benoît XVI tenta en vain d’infléchir en nommant Mgr Léonard archevêque comme successeur de Danneels.

    Après avoir fêté son 75è anniversaire il y a à peine un an, Léonard fut immédiatement remplacé par l’ex-auxiliaire de Danneels, Jozef de Kesel de sorte que la ligne progressiste puisse reprendre à plein régime. C’est ainsi que s’est ouvert un nouvel épisode de démolition de l’Eglise catholique visant à la transformer en une communauté protestante. Toute les énergies se sont concentrées sur des combats visant à faire entrer l’esprit du monde dans l’Eglise (avortement, contraception, mariage des prêtres, bénédiction des unions gays, etc.) au détriment du peuple de Dieu en fuite. Pire, on est en train de mettre en place les bases d’un futur désastre comme le démontre l’incroyable affaire de la fermeture du seul séminaire qui attirait un grand nombre de vocations (créé par Mgr Léonard) qui a été contraint de fermer ses portes sous le prétexte pathétique qu’il y aurait trop de séminaristes français.

    Le résultat est aujourd’hui sous nos yeux : la déchristianisation à marche forcée de la Belgique va de pair avec le renforcement de la crise économique et sociale, avec la montée en puissance d’une bioéthique hostile à l’homme et avec la capitulation inconditionnelle devant les lois qui s’en prennent systématiquement à l’homme, sommet de la création (avortement, euthanasie, mariages gays). Si aujourd’hui la Belgique a étendu sa législation sur l’euthanasie aux mineurs, il faut également s’interroger sur la responsabilité des évêques.

    Source: Riccardo Cascioli, LNBQ, 21/09/2016