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Débats - Page 561

  • Notre erreur : absolutiser les libertés individuelles en oubliant le bien commun

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    L'évêque d'Ajaccio, Mgr Olivier de Germay, met le doigt avec beaucoup de lucidité sur les travers de notre société et sur la conception aberrante de la liberté d'expression qui sont à la racine des dérives auxquelles nous assistons :

    Libres pour aimer (source relayé par Riposte Catholique)

    Editorial de l’Evêque d’Ajaccio

    Au lendemain des attentats de Paris, la France s’est redressée et rassemblée pour dire non au fanatisme meurtrier et pour défendre ce droit fondamental qu’est la liberté d’expression. Saluons cette belle capacité à dépasser nos différences et à nous rassembler.

    La liberté d’expression est une valeur à laquelle nous sommes attachés. Et c’est à juste titre que nous nous scandalisons devant le cas de Raif Badawi récemment condamné à 1000 coups de fouet pour avoir critiqué le Royaume d’Arabie saoudite. Est-elle pour autant un absolu ? Si c’était le cas, il faudrait supprimer la loi condamnant le négationnisme ou l’incitation à la haine raciale.

    En tant que liberté individuelle, la liberté d’expression s’inscrit dans le cadre de la vie en société. Vouloir en faire un absolu, c’est renoncer à construire la paix sociale. De ce point de vue, réagir aux attentats par une diffusion massive de caricatures de Mahomet est la plus mauvaise des réponses. Certains revendiquent et interprètent ce choix comme le refus de céder au terrorisme.

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  • Liberté d'expression, oui. Liberté d'insulter, non.

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    Lu sur EuropInfos (COMECE) : 

    Liberté d'expression, oui. Liberté d'insulter, non.

     

    Quand on discute de religion dans l'arène publique, le débat ne peut que gagner à prendre constamment pour guide une vertu dont Thomas d'Aquin indique qu'elle est le pivot de tout le tissu moral : la prudence.

    Les assassinats tragiques et choquants dans les bureaux de la rédaction du journal satirique Charlie Hebdo et au supermarché casher ont fait des 7 et 9 janvier 2015 des journées noires pour Paris et pour le monde. Les membres de l'équipe de rédaction de Charlie Hebdo étaient spécifiquement visés parce que dans l'exercice de leur profession, ils étaient considérés comme ayant blasphémé contre le prophète Mahomet ; il n'est donc pas surprenant que les journalistes et les chroniqueurs du monde entier aient abreuvé de papier les grands journaux, les tabloïdes et les hebdomadaires. Certains se sont précipités pour publier, faisant fi de toute prudence et laissant l'émotion à l'état brut dicter leur texte, d'autres ont livré à la discussion des réflexions plus élaborées. Tous ont paru du même avis que les leaders mondiaux et les multitudes qui se sont rendues à Paris et qui ont manifesté le dimanche après les événements, estimant que la liberté d'expression subissait une attaque frontale. 

    Une autre liberté fondamentale dans une société ouverte a réuni beaucoup moins de soutien ces dernières années de la part des mêmes journalistes indignés qui ont tous proclamé sans exception - et c'est bien naturel - leur soutien à leurs collègues français, à savoir la liberté de religion. Tout d'un coup, les politiciens, les dirigeants religieux et même l'intelligentsia se rendent maintenant compte du lien qui existe entre ces deux libertés. 

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  • Ukraine : quand l'Europe se fourvoie

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    Lu sur 24heures.ch :

    «Sur la question de l’Ukraine, l’Europe s’est complètement trompée»

    Selon Hélène Carrère d’Encausse, l’Europe s’est trompée sur toute la ligne dans la gestion de la crise ukrainienne et de ses relations avec la Russie.

    L’historienne française spécialiste de la Russie, Hélène Carrère d’Encausse, était de passage à Genève ce mardi (le 20 janvier ndB). Invitée par le Centre européen de culture, la Société des membres de la légion d’honneur et le Cercle français de Genève, elle a évoqué les conséquences de la crise ukrainienne. Connue pour sa liberté de parole et son indépendance d’esprit, l’académicienne n’a pas mâché ses mots.

    Faut-il s’inquiéter de la reprise des combats autour de l’aéroport de Donetsk? Jusqu’où cela peut-il aller?

    L’enjeu ce n’est pas l’aéroport de Donetsk. Derrière l’assaut lancé par le gouvernement ukrainien et le président Porochenko, il y a surtout le désir de voir les Occidentaux et l’OTAN s’investir plus loin en prétextant une intervention Russe.

    Que doit faire l’Europe pour sortir de cette impasse? A quel moment s’est-elle trompée?

    Depuis la révolution orange de 2004, l’Europe s’est complètement trompée. La Commission européenne a mal travaillé. Elle a été incapable de comprendre la situation. Elle n’a jamais tenu compte des éléments réels. Elle a traité avec l’Ukraine mais pas avec la Russie. Au fil des ans, cela s’est aggravé. Le partenariat oriental qui excluait les Russes a été une très mauvaise affaire. Quand Vladimir Poutine a dit, il y a quelques jours, qu’il respectait et reconnaissait l’intégrité territoriale de l’Ukraine, l’Europe aurait dû se réveiller. C’était une déclaration fondamentale. Personne n’a bougé.

    Que fallait-il faire?

    C’était le moment de faire un geste en levant quelques sanctions. Au lieu de cela, on est resté sur la même ligne. Je crois que François Hollande a compris que la Commission européenne n’avait fait que des sottises. C’est à lui et accessoirement à la chancelière Angela Merkel de reprendre la main. Il avait déjà commencé à le faire lors de la commémoration du débarquement en Normandie le 6 juin dernier mais il n’avait pas été soutenu. Il faut relancer une médiation conduite par la France et l’Allemagne. Et surtout que les Etats-Unis ne s’en mêlent pas.

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  • Synode sur la famille : des catholiques inquiets adressent une supplique au pape

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    Plus de 58000 personnes ont déjà apposé leur signature au bas de cette supplique; ils désirent que soit maintenu l'enseignement de l'Eglise concernant le mariage et sont inquiets des "avancées" possibles qui pourraient le remettre en cause, tant en ce qui concerne l'accès des personnes divorcées et remariées aux sacrements qu'à la reconnaissance des unions homosexuelles : http://www.filialesupplique.org/

    Très Saint Père,

    En vue du Synode sur la famille d’octobre 2015, nous nous adressons filialement à V.S. pour lui manifester nos appréhensions et nos espérances concernant l’avenir de la famille.

    Nos appréhensions viennent de ce que nous assistons depuis plusieurs dizaines d’années à une révolution sexuelle qui mine progressivement l’existence même de la famille comme cellule de base de la société, sous l’effet d’une alliance entre de puissantes organisations et des forces politiques et médiatiques.

     Depuis la Révolution de 1968, une évolution graduelle et systématique de mœurs opposées à la loi naturelle et divine nous est infligée de force et se révèle si impitoyable qu’on en vient, par exemple, à enseigner en de nombreux établissements scolaires l’aberrante “l’idéologie du genre”, et ce dès l’enfance.

    Devant cet obscur tableau idéologique, l’enseignement catholique sur le Sixième Commandement de la Loi de Dieu est comme une torche enflammée qui attire de nombreuses personnes – saturées de propagande hédoniste – vers le modèle chaste et fécond de famille prêché par l’Évangile et conforme à l’ordre naturel.

    Sainteté, sur la base des informations véhiculées à l’occasion du dernier Synode, nous constatons avec douleur que, pour des millions de fidèles, la lumière de cette torche a semblé vaciller face aux vents malsains de modes de vie propagés par des lobbies anti-chrétiens. En effet, nous remarquons une désorientation généralisée causée par l’éventualité qu’au sein de l’Église se soit ouverte une brèche permettant l’acceptation de l’adultère – moyennant l’admission à l’Eucharistie de couples divorcés civilement remariés – et jusqu’à une virtuelle acceptation des unions homosexuelles, pratiques condamnées de façon catégorique comme contraires à la loi divine et naturelle.

    Et c’est paradoxalement de cette désorientation que jaillit notre espérance.

    Car, dans cette situation, seule Votre parole éclairante sera capable de faire refluer la confusion grandissant parmi les fidèles. Elle empêcherait que l’enseignement de Jésus-Christ lui-même soit relativisé et dissiperait les ténèbres qui se projettent sur l’avenir de nos enfants, dans le cas où la torche cesserait d’illuminer le chemin.

    Cette parole, Très Saint Père, nous la requérons le cœur plein de dévotion pour tout ce que vous êtes et représentez, sûrs qu’elle ne pourra jamais dissocier la pratique pastorale de l’enseignement légué par Jésus-Christ et vos prédécesseurs, dissociation qui ne ferait qu’augmenter la confusion. Jésus nous a très clairement enseigné, en effet, la cohérence qui doit exister entre la vérité et la vie (cf. Jn 14, 6-7) de même qu’Il nous a averti que seule la mise en pratique de sa doctrine permet de ne pas succomber (cf. Mt 7, 24-27).

    En implorant la Bénédiction apostolique de Votre Sainteté, nous L’assurons de nos prières auprès de la Sainte Famille – Jésus, Marie et Joseph – pour que celle-ci L’illumine dans ces circonstances cruciales. (http://www.filialesupplique.org/)

  • L'enseignement de l'Eglise sur la contraception bientôt aux oubliettes ?

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    Lue sur France Catholique, la traduction de cet article du Père Mark A. Pilon :

    Le synode de 2015 va-t-il enterrer l’enseignement de l’Eglise sur la contraception ?

    L’élément le plus surprenant du nouveau texte par lequel le Vatican sollicite des opinions en vue de la préparation du synode prévu en octobre 2015 (Questions pour la réception et l’approfondissement de la Relatio synodi) n’est pas tant la liste des questions posées que l’absence surprenante de celle qui aurait dû avoir sa place dans ce document. Parmi ces quarante-six questions aucune ne porte directement sur la contraception.

    Aberrant. Comment un synode consacré à la pastorale du mariage et de la famille aujourd’hui peut-il totalement exclure toute question ayant spécifiquement trait à un problème qui occupe une place centrale dans ce domaine depuis cinquante ans ?

    Cette omission ne saurait être fortuite. La contraception a indéniablement eu un impact sérieux sur l’institution du mariage. Certains pourraient parler d’un impact positif, mais nul ne pourrait soutenir en toute objectivité que c’est une préoccupation marginale. Et pourtant nous avons devant nous un document qui ne la mentionne jamais nommément. Il renferme certaines questions générales où il est recommandé d’encourager la générosité féconde et de souligner la relation essentielle entre le mariage et l’ouverture à la vie. Ce qui est fort bien. Mais il n’aborde jamais la relation évidente entre la contraception et le fait que de nombreux mariages méconnaissent ces recommandations. Si le document mentionne « les changements » démographiques et demande si « l’on a conscience des graves conséquences » de ces changements, il s’abstient de les définir précisément et évite ainsi des formulations plus tranchées telles que « suicide démographique » ou « hiver démographique », expression utilisée par Saint Jean-Paul II lui-même.

    Dans l’encyclique Humanae Vitae, ces « changements » se référaient à un accroissement démographique considérable, mais ce n’est plus le cas aujourd’hui. Quelle est l’importance de ce problème s’il ne mérite qu’une seule phrase à la question 43 ? La population des pays européens est en chute libre, et le document ne signale que vaguement la dénatalité sans faire état de la contraception à cet endroit ou ailleurs ?

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  • Pie XII bientôt réhabilité sur les écrans ?

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    De Pauline Tressol sur Radio Notre-Dame :

    Un film pour réhabiliter le rôle de Pie XII pendant la Shoah

    Un film souhaite réhabiliter le rôle du pape Pie XII durant la Seconde Guerre mondiale. Le long-métrage sera présenté en avant-première le 2 mars au Vatican.

    "Shades of truth" ( "Ombres de vérité" ) est le titre du long-métrage qui souhaite délivrer la vérité sur le pape Pie XII. Ce film qui risque de faire grand bruit est réalisé par la cinéaste italienne Liana Marabini, qui est déjà l'auteure de plusieurs films sur la religion et l’Église. "Shades of truth" sera présenté le 2 mars en avant-première mondiale au Vatican, puis hors compétition au Festival de Cannes. Le 2 mars n'a pas été choisi au hasard, il s'agit de la date d'anniversaire d'Eugenio Pacelli, mais aussi celle de son élection au trône de Pierre sous le nom de Pie XII en 1939.

    Un journaliste enquête

    Le rôle principal est tenu par l'acteur américain David Wall. Ce dernier se glisse dans la peau de David Milan, un journaliste italo-américain d'origine juive. David réalise une enquête sur l'histoire du pape Pie XII. Alors qu'il poursuit ses investigations, le journaliste ne croit plus que Pie XII soit "le pape d'Hitler". Avec l'aide de son ami, le prêtre Roberto Savinelli, joué par l'acteur allemand Gedeon Burkhard, David parvient à plonger dans les secrets du Vatican. Il étudie les documents, les images de l'époque et rencontre des survivants de l'Holocauste, sauvés grâce à l'intervention de Pie XII.

    David découvre par exemple l'histoire d'Israel Zolli, grand rabbin de Rome pendant l'occupation nazie qui, à la fin de la guerre, s'est fait baptiser sous le nom d'Eugenio Zolli, en hommage au pape Pie XII. Le journaliste apprendra aussi la vraie histoire de ses parents, eux aussi aidés par le Saint-Père.

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  • Quand la Cour européenne des droits de l’homme valide la vente d’enfants

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    De Grégor Puppinck (Directeur du Centre européen pour le droit et la justice) sur Boulevard Voltaire :

    La Cour européenne des droits de l’homme valide la vente d’enfant !

    D’un crime naît un droit.

    Le drame des enfants nés vivants durant leur avortementCes enfants naissent vivants, l’Europe doit les protéger !

    Le 27 janvier, dans l’affaire Paradiso, la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) a condamné l’Italie pour avoir retiré à un couple l’enfant qu’il a acheté 49.000 euros à Moscou en 2011. L’Italie doit leur verser 30.000 euros de dommages.

    L’enfant, conçu par GPA, n’ayant aucun lien génétique avec le couple, l’Italie refusa de reconnaître l’acte de naissance russe qui indiquait le couple comme parents de l’enfant, leur retira l’enfant et le confia à l’adoption.

    Saisie par le couple, la CEDH a jugé, par cinq voix contre deux, que l’Italie pouvait refuser de reconnaître la filiation russe, mais que le retrait de l’enfant a porté atteinte à leur vie privée et familiale. La Cour a estimé que les acquéreurs se sont comportés comme des parents pendant six mois et qu’ils méritent la protection accordée à la vie familiale, puis elle a jugé que l’interdiction de la GPA et de la vente d’enfant ne justifie pas le retrait de l’enfant au regard de l’intérêt de celui-ci à rester avec ses parents d’intention.

    L’achat d’un enfant confère ainsi aux acquéreurs un droit sur cet enfant au nom de l’intérêt de l’enfant tel que déterminé par les juges.

    D’un crime naît un droit.

    Lire aussi : GPA : Il ne suffit pas d’affirmer, la main sur le cœur, que l’enfant n’est pas un objet.

    Ainsi la Cour valide la vente d’enfant. Il faut le dire lucidement : le prétendu intérêt de l’enfant cache en réalité celui des juges à imposer la libéralisation de la GPA.

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  • Quand l'Occident n'a que l'irrationalisme tolérant des athées à opposer à l'irrationalisme intolérant des islamistes

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    Sur le site "L'Isola di Patmos" dont il est l'un des co-rédacteurs, Mgr Antonio Livi propose une réflexion magistrale et totalement inédite sur les attentats des 7 et 9 janvier à Paris, et la manif-monstre "Je suis Charlie". Le site "Benoît-et-moi" en publie la traduction :

    A L'IRRATIONALISME INTOLÉRANT DES ISLAMISTES, L'OCCIDENT N'OPPOSE QUE L'IRRATIONALISME TOLÉRANT DES ATHÉES

    Ainsi, l'Occident n'oppose à l'irrationalisme d'une morale tirée du Coran, dépourvue de toute médiation théologique et encore moins philosophique - et qui ignore donc le droit naturel - qu'un autre type d'irrationalisme, celui d'une législation "laïque" sans Dieu et sans droit naturel, lequel est justement la "lex Dei aeterna". 

    J'interviens à mon tour au sujet des tristes événements de janvier 2015 à Paris (la violence homicide des fanatiques islamistes et la grande manifestation de solidarité avec les rédacteurs de Charlie Hebdo), afin d'exprimer une opinion différente de celle des autres rédacteurs de L'Isola di Patmos. 

    Les lecteurs de cette revue ne seront pas surpris, ni scandalisés de cette différence d'opinions, car nous avons toujours affirmé vouloir ramener toute question d'actualité théologique aux principes de la vraie doctrine de l'Eglise, c'est à dire au dogme, l'illustrant toutefois de commentaires et d'applications appartenant par leur nature au domaine du réfutable, là où aucune opinion n'exige nécessairement l'unanimité des consentements. J'ai rappelé, en quelques occasions, le vieil adage patristique: "In necessariis, unitas; in dubiis, libertas; in omnibus, caritas".

    J'exprime donc mon opinion en toute liberté, sans vouloir manquer à la charité. Afin d'être le plus clair et précis possible, je vais énoncer trois points:

    1) Premièrement, je considère comme de "tristes événements" autant la violence assassine des fanatiques islamiques que la grande manifestation de solidarité avec les rédacteurs de Charlie Hebdo de la part des chefs politiques français et de nombreux autres Pays de l'aire occidentale. Je considère que les deux faits - celui militaire et celui idéologique - sont d'une gravité morale énorme, mais pas autant qu'un troisième fait, celui qui a provoqué les deux autres, à savoir la publication obstinée et la divulgation de caricatures obscènes et lourdement offensantes à l'encontre de l'Islam (avec la caricature du prophète Mahomet) et contre le christianisme (avec la représentation blasphématoire de la Très Sainte Trinité, de notre Seigneur Jésus Christ et de Sa Mère Immaculée).

    2) La réaction des islamistes à ces dessins a été de furieuse indignation, surtout à cause des caricatures du prophète, qu'ils estiment ne devoir jamais être représenté par quiconque; les plus agressifs ont déjà eu recours au terrorisme en France, et à de nouvelles vagues de violente persécution des chrétiens (tous considérés sans distinction comme des complices du "grand Satan", à savoir l'Occident) au Moyen Orient et en Afrique, et la menace d'élargir la "guerre sainte" à tout l'Occident - menaçant même Rome, centre de la chrétienté - se fait de plus en plus explicite.

    3) La réaction des occidentaux à l'agressivité des islamistes a été l'exaltation aveugle de la prétendue liberté de satire antireligieuse, au point que les caricatures profanes ont été diffusées dans tous les Pays, pas seulement avec l'édition extraordinaire de Charlie Hebdo (7 millions d'exemplaires récemment distribuésy compris hors de France, en Italie avec Il Fatto Quotidiano) mais aussi avec l'imprudente reproduction de la part d'organes d'information catholiques, qui en plus ont préféré choisir les caricatures contre le christianisme plutôt que celles contre l'Islam à l'origine des massacres de Paris. La revue politico-culturelle Etudes, dirigée par des religieux jésuites, les a offertes à ses lecteurs avec l'absurde prétexte de vouloir démontrer que les catholiques ne sont pas "intégristes" et qu'ils savent eux aussi respecter la "liberté de satire", riant volontiers même de leurs propres institutions et de leurs représentants. 

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  • Quand Michel Houellebecq dit n'être plus athée et se dit convaincu de la nécessité de la religion

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    Lus sur le site de LaVie.fr ces propos recueillis par Marie Chaudey et Jean-Pierre Denis :

    Michel Houellebecq : "Je ne suis plus athée"

    La Vie a rencontré l'auteur de Soumission, phénomène littéraire controversé de ce début d'année. Déclin du christianisme, islam, pape, etc, voici des extraits de cet entretien. 

    Depuis la sortie de Soumission, une nouvelle bataille d’Hernani s’est engagée. Comme d’habitude, les jugements de valeur sur la personne de Houellebecq se mêlent à ceux que suscitent ses personnages. Mais cette fois, aux considérations sur la littérature se mélange un vif débat sur l’islam et l’islamophobie. Une partie de la critique littéraire juge l’ouvrage médiocre ou choquant. D’autres trouvent qu’il est troublant ou excellent. Dans la plupart des cas, la question du déclin du christianisme, pourtant centrale dans le roman, est éludée, voire carrément évacuée. Pour en avoir le cœur net, nous avons affronté durant trois heures le brouillard de cigarette, de laconisme et d’ambiguïté qui entoure et dissimule l’étrange M. Houellebecq, nouant le fil d’une vraie conversation. Au lecteur cette fois de juger sur parole. Il a désormais la pièce du dossier qui lui manquait : l’auteur lui-même. Extraits exclusifs d'un entretien à paraître jeudi 29 janvier dans La Vie.

    Vous avez l’air fâché ?

    La déclaration du pape après les attentats contre Charlie m’a consterné. Quand il dit « Si vous parlez mal de ma mère, je vous mets un coup de poing », il légitime le fait de répondre à une agression écrite par une agression physique. Je ne suis pas d’accord du tout, et j’aurais encore préféré qu’il se taise. La religion ne doit pas limiter la liberté d’expression. S’il y a des limites, elles ne sont pas de cet ordre, mais liées à la diffamation, aux atteintes à la vie privée, etc. Et je sais de quoi je parle, pour avoir été souvent poursuivi. Même pour la Carte et le Territoire, j’ai eu droit à un procès en Allemagne de l’association Dignitas, favorable à l’euthanasie – que l’éditeur a d’ailleurs gagné. (...)

    Cela fait longtemps que vous êtes fasciné par la religion...

    Oui. En littérature, dès mon premier livre, Rester vivant (1991), qui est très influencé par saint Paul et son insolence. Et puis il y a eu les Particules élémentaires et mon éventuel baptême dans la Carte et le Territoire. Mais je parlais déjà de ma tentative de conversion dans le livre avec Bernard-Henri Lévy, Ennemis publics. Durant mon enfance, chez mes grands-parents, il y avait zéro religion. Sans véritable antipathie – contrairement à leurs amis communistes, qui étaient davantage anticurés. Pour eux, le Royaume et le progrès étaient de ce monde. Mais la religion est entrée dans ma vie depuis l’âge de 13 ans au moins. Un ami de ma classe avait essayé de me convertir à l’époque. J’ai d’ailleurs conservé la Bible qu’il m’avait donnée. J’en ai lu une bonne partie aujourd’hui. (...) J’ai une vision de la religion plus proche de la magie. Le miracle m’impressionne ! Le moment religieux que je préfère dans tout le cinéma, c’est la fin d’Ordet, le film de Dreyer, qui se termine par un miracle. Voilà ce qui m’ébranle. (...) Je veux savoir si le monde a un organisateur et comment c’est organisé. J’ai fait des études scientifiques. Il y a une vraie curiosité chez moi pour la manière dont tout ça fonctionne. Ce qui fait qu’aujourd’hui je ne me définis plus comme athée. Je suis devenu agnostique, le mot est plus juste. L’un des amis de mon père lui avait dit qu’il se ferait incinérer, qu’il n’y aurait pas de cérémonie religieuse. Mon père lui a rétorqué : « Je te trouve bien présomptueux. » C’est un peu le sens du pari de Pascal.

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  • En remettant en cause le cours de religion, on se trompe de cible

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    Du chanoine Armand Beauduin (ancien directeur du SEGEC) sur le site du Soir :

    Religion à l’école: haro sur le baudet

    Pour le chanoine Beauduin, en remettant en cause le cours de religion, on se trompe de cible.

    L’émotion, combien légitime après les attentats de Paris par des musulmans radicaux, peu représentatifs de l’islam, est devenu prétexte pour la laïcité organisée en Belgique Francophone à atteindre ce qui est depuis longtemps son objectif, à savoir réduire ou supprimer l’enseignement de la religion à l’école pour le remplacer par un cours, selon l’intitulé de l’ULB : « Philosophie et histoire des religions et de la laïcité », de soi censé plus favorable à l’éducation citoyenne et à l’apprentissage des valeurs.

    Combat douteux pour les mêmes qui à juste titre interdisent à l’extrême droite politique d’instrumentaliser les attentats barbares de Paris. Combat douteux, comme si le pays qui a depuis longtemps supprimé l’enseignement de la religion du programme scolaire républicain était mieux protégé du radicalisme et du fanatisme que notre pays. Amalgame qui pour mieux viser l’enseignement de la religion catholique, pas soupçonnable, malgré tous ses défauts et insuffisances, de sectarisme, vise l’enseignement scolaire de l’islam, qui mieux qu’une réprobation générale mérite un encouragement aux meilleurs de ces théologiens.

    On croit revivre la fable des animaux malades de la peste. Ils ne mouraient pas tous mais tous étaient frappés. Haro sur le baudet.

    Tous les arguments sont bons. Les uns sont de fond, les autres de circonstance. Ils valent d’être examimés et de connaître la critique de la critique, avec l’avantage qu’ils ont dans le climat ambiant de rejet d’un catholicisme ou pire d’un cléricalisme dominateur.

    La religion est obscurantiste, La science chassera les ténèbres. Auguste Comte redivivus ! Comme si la science n’avait pas aussi ses excès, capable du meilleur et du pire, de notre développement technologique mais aussi des armes de destruction massive, du dérèglement climatique et j’en passe. Comme si les crimes commis au nom de la religion et il y en eut, devaient faire oublier les crimes commis au nom de la raison. Il y a certes des pathologies religieuses mais il y a aussi des pathologies de la raison raisonnante D’autres ont plus justement demandé que ne soient pas effacées « les lumières de la religion » (J.M. Ferry) qui n’ont pas peu préparé les lumières de la raison, singulièrement la foi chrétienne qui a accouché la modernité (M. Gauchet).

    La religion est une idéologie qui n’a pas sa place dans le sanctuaire scolaire de la raison. Il se peut que des religions dans une tranche de leur histoire se soient muées et trahies en idéologies avec leur ambition de mieux savoir que les hommes la destinée de l’humanité, en servant d’armature pour l’organisation de l’Etat. Mais la foi chrétienne précisément n’est pas une idéologie, un système de représentation du monde et de l’histoire, à l’égal des grands systèmes philosophiques. Elle est plutôt une expérience spirituelle du rapport aux autres, à soi, au monde où s’inscrit le rapport à Dieu. Elle sait devoir rendre à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu. La séparation de l’Eglise et de l’Etat est dans ses gènes.

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  • Quand Syriza risque de déconcerter ses supporters de la gauche européenne...

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    La consultation des articles en liens ci-dessous risque de jeter le trouble chez ceux qui manifestent un enthousiasme sans mesure depuis la victoire de Syriza en Grèce :

     
     
  • La religion aurait-elle cessé d'être une affaire de famille ?

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    La famille aurait cessé d'être un facteur déterminant dans l'adhésion des jeunes à une religion. C'est du moins le point de vue défendu dans cet article de Nicolas Basse :

    Pourquoi les jeunes se convertissent de plus en plus ?

    La religion n'est plus une affaire de famille. Ou moins. Les jeunes sont prêts à renoncer à l'héritage ancestral pour décider, seuls, de leur foi. Au risque de choquer leurs parents. Témoignages et explications.

    Alexandra l'avoue : elle est devenue évangéliste parce qu'elle vivait dans un immeuble 100 % évangéliste ! « Tout le monde croyait à la même chose, tous mes voisins et toutes mes copines d'Aulnay-sous-Bois. Ils ne cessaient de me vanter les mérites de leur religion, alors que mes parents parlaient peu de croyance. Au bout d'un moment, j'ai voulu rejoindre cette communauté qui était si convaincante et joyeuse. » D'autres, poussés par le prosélytisme de leur entourage, choisissent de se convertir à l'islam comme on s'intègre à un groupe. Mais ces « conversions d'intégration », souvent médiatisées, ne sont qu'un visage d'un phénomène désormais bien plus large. 

    Riccardo a 35 ans et des parents musulmans. Depuis sa majorité, il est converti au catholicisme : « À 18 ans, j'ai décidé de changer de religion alors que j'étais dans une famille très pratiquante. Ni par provocation ni par rejet, mais par envie. » Un choix qu'a aussi fait Sophie, mais dans le sens inverse : « J'ai grandi avec des parents catholiques peu pratiquants et j'ai voulu aller voir ailleurs ; je n'étais pas convaincue par leur type de foi. En m'intéressant à l'islam, j'ai compris que c'était la voie à suivre, que cela me correspondait. Je ne l'ai pas fait pour les autres, mais pour moi. »

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