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Doctrine - Page 69

  • Quand l'Académie pontificale pour la vie aggrave son cas

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    De Maximilien Bernard sur Riposte catholique :

    Militante de l’avortement à l’Académie pontificale pour la vie : une justification aggravante

    Suite à la polémique née de la nomination d’une militante de l’avortement à l’Académie pontificale pour la vie, l’Académie pontificale pour la vie a publié mercredi une déclaration dans laquelle elle défend cette nomination en invoquant le fait que les membres sont choisis pour contribuer à un “dialogue interdisciplinaire, interculturel et interreligieux fructueux”. La déclaration, émanant du bureau de communication de l’Académie pontificale pour la vie, a été envoyée aux journalistes couvrant le Vatican.

  • Liturgie 22 : Le retour au sens et à l’unité de la liturgie : Dom Guéranger

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    Liturgie 22 : Le retour au sens et à l’unité de la liturgie : Dom Guéranger (par le Docteur Denis Crouan, 52 mn) 

    https://youtu.be/lse2vsI9LYc  

    Comment expliquer le puissant mouvement de restauration de la liturgie au XIX° s ? Il s’est produit un étonnant retour de la spiritualité accompagné par la présence et l’action d’hommes providentiels. On doit citer Dom Guéranger, le restaurateur de la vie bénédictine à l’abbaye de Solesmes, qui lance ses moines dans l’étude des manuscrits anciens et réussit à reconstituer le Grégorien depuis longtemps disparu. Ce Père abbé donne une définition de la liturgie : « le témoin des valeurs fondamentales de l’Évangile et le moyen d’entrer directement dans l’expérience vivante de la foi de l’Église ». Parallèlement, un retour au Siège apostolique fait redécouvrir la simple dignité du missel romain. 

    Un mouvement analogue se produit dans les pays germaniques et au Royaume Uni. Au cours du XIXe siècle, l’Angleterre voit se développer, un mouvement en faveur du catholicisme. C’est ce qu’on appellera le « Mouvement d’Oxford ».

    COURS DE LITURGIE, PAR DENIS CROUAN, DOCTEUR EN THEOLOGIE, 2022 

    Pour accéder à la totalité de la playlist :  

    https://www.youtube.com/playlist?list=PLuko328jWH_06CYFfUP8d6v_vzl9f4UbI 

    Cours donné par Denis Crouan, docteur en théologie, en entretien interactif avec Arnaud Dumouch. 

    Vidéo du site http://docteurangelique.free.fr/fichiers/InstitutDocteurAngelique.htm, les œuvres complètes en français de saint Thomas d'Aquin. 

    Denis Crouan 2022. 

  • La lettre ouverte d'un couple marié, parents de jeunes enfants, aux évêques flamands

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    G. et M.-M. Lebbe 

    Monsieur le Cardinal Jozef De Kesel

    Messieurs les Evêques flamands 

    secr.mgr.dekesel@diomb.be

    johan.bonny@bisdomantwerpen.be

    patrick.hoogmartens@bisdomhasselt.be

    lode.aerts@bisdombrugge.be

    sec.bisdom@bisdomgent.be

    secretariaat.hulpbisschop@vlbm.be 

    cc :

    Les Evêques francophones de Belgique

    mgr.jpdelville@evechedeliege.be

    mgrwarin@diocesedenamur.be

    guy.harpigny@evechetournai.be

    jean.kockerols@skynet.be

     

    Bruxelles, le 19 octobre 2022

    Lettre ouverte

    Eminence,

    Excellences,

    Nous sommes un couple marié catholique belge, parents de jeunes enfants.

    1. Le mardi 20 septembre 2022, vous avez publié un document intitulé « Être proche des personnes homosexuelles sur le plan pastoral » dans lequel vous promouvez une reconnaissance des couples homosexuels qui désirent vivre une relation stable et fidèle. Vous proposez un « moment de prière» dans lequel le couple homosexuel priera pour s'engager devant Dieu l'un envers l'autre dans la fidélité.

    Vous donnez des exemples de prières que les personnes qui entourent le couple (famille, amis) pourront réciter pour et avec eux, pour renforcer leur lien et pour faire de leur foyer un lieu de compréhension et de tolérance. Vous affirmez que « même s’il ne s’agit pas d’un mariage religieux, cette relation peut aussi leur être source de paix et de bonheur partagé ». Les passages 250, 297 et 303 d'Amoris Laetitia sont cités pour étayer votre initiative.

    Vous déclarez vouloir mieux accepter et intégrer les couples homosexuels au sein de l’Eglise et vouloir « répondre à leurs questions sur les positions de l'Église ». Vous voulez apprécier leur choix et partager leur joie d'avoir trouvé un partenaire stable.

    Vous détaillez ensuite le « moment de prière » où le couple demandera à Dieu « de bénir et de perpétuer cet engagement d'amour et de fidélité ». Vous précisez que la cérémonie peut être simple afin de conserver une claire différence entre le mariage sacramentel et cet « engagement » du couple homosexuel devant Dieu.

    2. L'objet principal de l'initiative pastorale publiée ne s'adresse pas simplement aux personnes ayant des tendances homosexuelles comme le titre de votre document peut le suggérer mais aux personnes homosexuelles actives et aux couples homosexuels, vivant ensemble et souhaitant approfondir leur engagement de fidélité l'un envers l'autre.

    Les prières proposées s'adressent uniquement aux couples homosexuels qui souhaitent sceller leur amour devant Dieu et demandent à être « donnés l'un à l'autre pour toujours ».

    Un couple homosexuel qui vit ensemble et demande à approfondir son « engagement » l'un envers l'autre est/a été ou sera sexuellement actif. C’est implicite dans votre déclaration.

    3. Vous approuvez de ce fait l’union homosexuelle, et donc forcément les actes homosexuels.

    4. L'acte homosexuel, cependant, selon l'enseignement de l'Église, reste « intrinsèquement désordonné » et enfreint les 6e et 9e commandements sur la chasteté.

    En publiant le document « Être proche des personnes homosexuelles sur le plan pastoral », vous vous êtes formellement éloignés de l'enseignement du Christ sur la sexualité (Mt 19, 4-6 ; 15, 19-20) dont l'usage est réservé au mariage, c’est-à-dire à l’union entre un homme et une femme :

    « N’avez-vous pas lu ceci ? Dès le commencement, le Créateur les fit homme et femme, et dit : À cause de cela, l’homme quittera son père et sa mère, il s’attachera à sa femme, et tous deux deviendront une seule chair. Ainsi, ils ne sont plus deux, mais une seule chair. Donc, ce que Dieu a uni, que l’homme ne le sépare pas ! » (Mt 19, 4-6)

    Votre document :

    • transgresse la loi divine dans l'Écriture Sainte (Gn 1, 26-28 et Gn 2, 24 ; Gn 19, 1-29 ; Lv 18, 22 ; Lv 20, 13, 1 Tm 1, 9-10)
    • viole les avertissements explicites de Saint Paul à ce sujet (1 Co 6, 9-10 ; Rm 1, 24-27)
    • s’oppose diamétralement au Catéchisme de l'Église Catholique (CEC, 2357-2359).
    • ne tient pas compte des directives données en 2021 par la Congrégation pour la Doctrine de la Foi (Responsum CDF, 22 fév. 2021)
    • va à l'encontre de plus de 2000 ans de Tradition et de Magistère de l'Eglise Catholique 

    Finalement, votre nouvelle pastorale contredit également l'enseignement du pape François et d'Amoris Laetitia lui-même, sur lequel vous prétendez fonder votre document.

    Amoris Laetitia énonce clairement les lignes directrices de l'accompagnement pastoral des « situations irrégulières ». Il précise notamment que le « discernement ne pourra jamais s’exonérer des exigences  de vérité et de charité de l’Évangile proposées par l'Église » (AL, 300).

    Le pape affirme que les conditions suivantes doivent nécessairement être présentes dans l'accompagnement des personnes vivant en « situations irrégulières », à savoir : « humilité, (…) discrétion, (…) amour de l’Église et de son enseignement, dans la recherche sincère de la volonté de Dieu »  (AL, 300).

    Il met en garde contre tout relativisme :

    « La tiédeur, toute forme de relativisme, ou une réticence injustifiée quand il s’agit de le proposer, seraient un manque de fidélité à l’Évangile et également un manque d’amour de l’Église envers ces mêmes jeunes. Comprendre les situations exceptionnelles n’implique jamais d’occulter la lumière de l’idéal dans son intégralité ni de proposer moins que ce que Jésus offre à l’être humain » (AL, 307).

    Le pape François rejette toute initiative qui établirait même la plus vague similitude entre une union homosexuelle et le mariage. Il cite les Pères du Synode : « il n’y a aucun fondement pour assimiler ou établir des analogies, même lointaines, entre les unions homosexuelles et le dessein de Dieu sur le mariage et la famille » (AL, 251).

    Votre démarche contrevient donc à l’esprit synodal.

    5. L'Église catholique ne peut pas bénir ou « prier sur » une union qui est contraire à l'ordre du Créateur et qui relève de l’ordre du péché.

    La promouvoir, c'est tomber dans l’hérésie. Réciter les prières suggérées est de l’ordre du blasphème.

    Par contre, aimer les personnes homosexuelles en vérité est exigé par la loi de Dieu.

    Les prêtres fidèles qui ne souhaitent pas que ce « moment de prière » ait lieu dans leur paroisse devront-ils recourir à « l'objection de conscience » dans l'Église à laquelle ils ont consacré leur vie ? Avez-vous songé à l’impact que votre initiative aura sur les chrétiens persécutés dans le monde, dont des milliers, chaque année, préfèrent mourir plutôt que de trahir leur foi ?

    De nombreux fidèles en Belgique souffrent profondément de votre déclaration.

    6. Votre document et votre nouvelle initiative pastorale portent atteinte à la dignité des personnes homosexuelles dans l'Église en laissant entendre qu'elles sont incapables de suivre l'enseignement du Christ.

    Il s'agit d'une approche condescendante, discriminatoire et humiliante pour la personne ayant des tendances homosexuelles, désireuse de vivre selon les commandements de Dieu.

    Ce n'est pas l'amour du Christ que vous proclamez, mais une attaque contre la vocation à la sainteté à laquelle est appelée toute personne, et donc également celle ayant des tendances homosexuelles.

    La personne ayant des tendances homosexuelles, comme tout enfant de Dieu dans l’Église, est invitée à suivre ses commandements.

    Avec la grâce de Dieu, il/elle n'est pas moins capable que n'importe quel autre chrétien de répondre à l'appel du Christ : « Si quelqu'un veut venir après moi, qu'il renonce à lui-même, se charge de sa croix et me suive » (Lc 9, 23). Il/elle n'est pas moins capable de répondre au commandement d'amour du Christ à la femme adultère : « Va, et désormais ne pèche plus » (Jn 8,11).

    Votre initiative pastorale remplace le commandement du Christ à la femme adultère par : « Va, continue de pécher et sois béni dans ton péché ». 

    La croix du Christ, clé de notre salut, a été retirée de votre discours.

    Nous sommes tous pécheurs, créés à l'image et à la ressemblance de Dieu, appelés à le suivre sur le chemin exigeant de la sainteté et à être, dans l’amour, « parfaits, comme votre Père céleste est parfait » (Mt 5,48). La miséricorde de Dieu nous a donné les sacrements pour persévérer et progresser sur ce chemin de la sainteté.

    Votre démarche récente ne peut être qualifiée de pastorale.

    Un pasteur veille sur son troupeau et cherche inlassablement la brebis égarée par amour pur et désintéressé pour la ramener en sécurité, loin des dangers du péché. Le Christ, le seul vrai Berger, nous ramène constamment à lui dans l'enceinte parfaite de son amour.

    7. Un véritable accompagnement pastoral des personnes homosexuelles doit être encouragé. La personne homosexuelle dans l'Église Catholique a besoin de notre amour et de notre respect, de notre soutien et de notre prière.

    Le pape François déclare avec justesse: « nous désirons d’abord et avant tout réaffirmer que chaque personne, indépendamment de sa tendance sexuelle, doit être respectée dans sa dignité et accueillie avec respect, avec le soin d’éviter  ‘toute marque de discrimination injuste’ et particulièrement toute forme d’agression et de violence » (AL, 250).

    Votre déclaration du 20 septembre ne reflète pas l'amour de Dieu pour la personne homosexuelle. Au contraire, elle invite les consciences à ignorer la gravité du mal moral. Le péché (dans ce cas, une union homosexuelle) ne sera jamais une « source de paix et de bonheur partagé », comme vous le proclamez.

    ***

    Nous prions et demandons que la clarté soit rétablie, que la confusion cesse, que l'amour désintéressé du Christ, Vérité Incarnée, entre dans nos cœurs afin que nous puissions nous aider mutuellement à porter nos croix, à soulager la souffrance et à vivre selon les enseignements de Notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ. 

    Désireux de suivre les commandements de Dieu et la doctrine de l'Eglise et pour le bien  de l’unité de l’Église, au nom de très nombreux catholiques souffrants et offensés de votre déclaration, nous vous demandons de rétracter votre document « Être proche des personnes homosexuelles sur le plan pastoral », datant du 20 septembre 2022. 

    Nous le demandons par amour de Dieu et de ses commandements, par amour de l’Eglise, et par amour pour les personnes homosexuelles qui désirent vivre le projet de Dieu sur elles.

    Nous vous demandons de réaffirmer que l'union sexuelle est réservée à un homme et une femme, engagés dans le sacrement du mariage.  

    Nous ne pouvons pas obéir ou accepter, suivre ou participer à la nouvelle approche pastorale envers les couples homosexuels telle que vous l’avez promulguée.

    Vu la gravité du sujet, nous autorisons la diffusion large de cette lettre.

    Nous vous prions d’agréer, Votre Eminence, Vos Excellences, l’expression de nos sentiments les plus respectueux.

    G. et M-M. LEBBE

  • Quand le cardinal Müller pourfend le nihilisme anthropologique

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    De kath.net/news :

    "Personne ne peut réformer ou moderniser l'enseignement du Christ"

    20 octobre 2022

    "Le nihilisme anthropologique est ... significativement hostile à la vie. Cela devient manifeste dans l'exigence de tuer les enfants dans le ventre de leur mère comme un droit humain". Par Gerhard Cardinal Müller, Rome

    Une version abrégée du texte suivant "L'homme créé à l'image de Dieu - Un manifeste contre le nihilisme anthropologique" a été prononcée par le cardinal Gerhard Müller lors du "XIV Congreso Mundial de las Familias", la XVIe rencontre mondiale des familles (30.9.-2.10.2022), à Mexico City. Près de 10.000 participants permanents ont pris part à la rencontre, auxquels se sont ajoutés de nombreux visiteurs d'un jour. D'autres personnalités éminentes ont pris la parole lors du congrès, notamment le cardinal Carlos Aguiar Retes, archevêque de Mexico, la mère du jeune Italien béatifié Carlo Acutis et Christopher West (fondateur et directeur de l'institut "Théologie du corps" selon Jean-Paul II). Le congrès a été défendu par des chrétiens catholiques, non catholiques et des organisations non religieuses et a défendu la famille et le mariage.

    Friedrich Nietzsche (1844-1900), le prophète du nihilisme post-chrétien, a annoncé, après la mort de Dieu, le surhomme qui est pour lui-même son propre dieu et son propre créateur (cf. F. N. Ainsi parlait Zarathoustra I. De la vertu qui donne : "Tous les dieux sont morts ; maintenant nous voulons que vive le surhomme"). C'est une réédition de ce programme d'autodépassement de l'homme vers le créateur, à l'égal d'un dieu, d'un hybride bio-technique supérieur que nous propose Yuval Noah Harari, le gourou du transhumanisme et du posthumanisme, dans son livre intitulé : Homo Deus. A Brief History of Tomorrow (2015).

    Ce qui devait ressortir du soi-disant "Nouvel ordre mondial" contre le Dieu de la révélation chrétienne, ce n'était pas le surhomme divin, mais l'inhumain diabolique du XXe siècle. Si la phrase de Nietzsche "Dieu est mort" reflète la conscience du monde d'aujourd'hui, il est clair que, sous les auspices de ce nihilisme, "son déploiement ne peut plus avoir pour conséquence que des catastrophes mondiales". (M. Heidegger, le mot de Nietzsche "Dieu est mort" : ders., Holzwege, Frankfurt a.M. 1972, 201). C'est l'ère des guerres mondiales, des génocides, des exterminations de masse et des crimes les plus monstrueux contre l'humanité.

    Si l'homme ne peut plus être la créature à l'image et à la ressemblance du Dieu trinitaire, il s'enfonce dans le tourbillon du nihilisme anthropologique. Les idéologues de la "modernité sans Dieu" ne connaissent l'homme que comme un caprice des dieux mythiques, comme un hasard des éléments naturels qui se jouent d'eux-mêmes, comme un organisme de l'évolution qui se complexifie (religion écologique) ou comme un produit de la société et de l'histoire (marxisme) ou comme une offre du catalogue de marchandises (capitalisme comme maximisation du profit). Au lieu du Logos de Dieu qui aime tout ce qui est humain et qui s'atteste lui-même dans sa parole et son esprit au peuple élu de l'alliance en tant que créateur du monde et sauveur de tous les hommes, c'est alors la raison de l'homme fini, sujette à l'erreur et guidée par ses intérêts, qui se donne consciemment un sens et se fixe un but à sa "volonté de puissance" (Niezsche). L'homme n'est alors plus seulement "maître et possesseur de la nature" (Descartes) comme au début des temps modernes, mais aussi idéologiquement le créateur de son moi spirituel. Il est contraint de s'élever de manière existentialiste et émancipatrice du néant vers l'être. L'homme est ce qu'il fait de lui-même. (Jean-Paul Sartre). L'être spirituel et corporel se dissout dans l'histoire de la vie en expériences de soi qui ne peuvent plus être intégrées et en déterminations de soi émancipées, qui flottent comme des fleurs d'eau de toutes les couleurs à la surface sans jamais prendre racine.

    Mais alors, mon corps n'est plus non plus mon moi dans sa base matérielle de possibilité. Mon corps ne serait lié à moi que de manière accidentelle, comme un vêtement qui se laisse retailler et auquel il s'agit de donner un nouvel outlook.

    Le nihilisme anthropologique a pour père l'orgueil de la créature qui veut être comme Dieu (Gn 3,5) et qui veut établir elle-même la différence entre le bien et le mal, le vrai et le faux. Sa mère d'emprunt est la folie aveugle des impies, qui échangent la "gloire du Dieu incorruptible" avec les images idéologiques qu'ils se sont fabriquées. Si l'homme adore le créé à la place du Créateur, il perd la gloire des enfants et des amis de Dieu (cf. Rm 1, 20-32).

    Le nihilisme anthropologique est significativement hostile à la vie, tant dans sa forme politique que dans le pathos idéologique et émancipateur de l'idéologie Woke. Cela devient manifeste dans la revendication du meurtre des enfants dans le ventre de leur mère comme droit humain. Les utilitaristes exigent la mort par grâce (euthanasie) pour les personnes usées ou qui ne peuvent plus être utilisées.

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  • Le Synode sur la synodalité : pas un événement mais un processus

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    De Stefano Fontana sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    DE L'ÉVÉNEMENT AU PROCESSUS

    Le Synode permanent, une distorsion qui accroît les craintes

    20-10-2022

    La décision de François de prolonger le Synode sur la synodalité jusqu'en 2024 repose sur l'idée qu'il "n'est pas un événement mais un processus". Cela accroît les craintes pour l'Église. Les synodes n'ont jamais eu de valeur délibérative, seulement consultative. Au contraire, le nouveau concept de synodalité vise à se tenir aux côtés du pape et non sous le pape.

    Le synode sur la synodalité s'allonge et, d'un événement, devient un processus. Le synode des évêques sur la synodalité devait se tenir en 2023, précédé de deux années consacrées à " l'écoute ", au cours desquelles chaque diocèse, chaque nation et chaque continent devait célébrer son propre synode, non pour " dire " mais pour " écouter ". Ce processus d'écoute devait se terminer par un événement, à savoir le Synode de 2023. Et puis plus rien. En continuité avec le passé, lorsque les synodes étaient ouverts, tenus et ensuite fermés, mettant les résultats entre les mains du pape.

    Lors de l'Angélus du 16 octobre, François a annoncé sa décision de prolonger le synode prévu pour 2023 en 2024 : un synode de deux ans. La raison contingente semble être l'insatisfaction quant au déroulement de la phase d'écoute. Mais la véritable raison, selon le communiqué des organes centraux du Synode, est de transformer le Synode d'un événement en un processus : "Le Synode n'est pas un événement mais un processus". Dans cette courte phrase est contenue une révolution de la synodalité, et si jusqu'à présent nous avons dû exprimer de nombreuses réserves sur le processus en cours, cette nouvelle étape accroît les craintes et les inquiétudes.

    Le Synode des évêques a été créé par Paul VI en 1965 pour donner corps à la collégialité soulignée par Vatican II sous la forme de la synodalité. Les synodes n'ont jamais été délibératifs, seulement consultatifs. Les évêques synodaux se réunissaient pour réfléchir à un problème de l'Église et exprimaient ensuite leurs conclusions, rassemblées dans un document final, qu'ils remettaient entre les mains du pape, qui rédigeait une exhortation apostolique post-synodale, à valeur magistérielle. Une fois l'exhortation publiée, les travaux et conclusions synodaux eux-mêmes ont été oubliés, ou laissés au travail des historiens.

    Avec François, les choses ont commencé à changer, dans le sens d'une plus grande mise en évidence de l'autorité - pas seulement auxiliaire - du synode lui-même. La grande nouveauté est à nouveau représentée par le Synode sur la famille de 2014-2015. Comme vous vous en souvenez, François voulait que deux passages plutôt révolutionnaires, rejetés par une majorité des évêques de l'assemblée, restent quand même dans le document final. De plus, au début de l'exhortation post-synodale Amoris Laetitia, il a écrit qu'il n'avait l'intention dans ce document que de donner la parole au Synode, baissant ainsi le ton de son intervention. Nous savons tous que ce synode n'a pas été conduit de manière synodale mais a été piloté depuis le centre, pour initier une transformation du synode selon le nouveau concept de synodalité.

    Entre-temps, quelque chose de similaire s'était déjà produit dans les synodes diocésains. Par exemple, le document final du synode du diocèse de Bolzano-Brixen en 2014 et 2015 contenait des déclarations très déviantes sur le plan doctrinal. L'évêque diocésain a bien sûr été mis en garde à ce sujet, mais il a prononcé la célèbre phrase : "Qui suis-je pour m'opposer au synode ?", une version sud-tyrolienne de "qui suis-je pour juger ?". Dans ce cas, le sens du synode n'était pas compris comme consultatif, mais délibératif et normatif, même dans le domaine doctrinal et pastoral.

    D'autre part, depuis Evangelii gaudium, également une exhortation post-synodale d'un synode, cependant voulue et mise en œuvre par Benoît XVI, François parle de décentralisation doctrinale, en soutenant que toutes les questions d'une telle ampleur ne doivent pas être décidées au sommet. L'évêque de Bolzano-Bressanone aurait donc eu raison de soumettre son autorité magistérielle à celle du synode diocésain. Il n'y a personne qui ne voit les transformations profondes que cette perspective entraîne sur la conception de la structure de l'Église. Ce n'est pas un hasard si d'éminents théologiens insistent beaucoup pour relier cette phase catholique de la synodalité à la synodalité dans la Réforme et l'Orthodoxie, comme le fait par exemple le dernier numéro de Studia patavina.

    On peut donc comprendre l'importance du passage du synode de l'événement au processus contenu dans les raisons de la prolongation du prochain synode à la période de deux ans 2023-2024. Le nouveau concept de synodalité doit certainement être concrétisé dans un synode, même si la rhétorique qui prévaut aujourd'hui prétend que toute l'Église doit être synodale, y compris une petite paroisse de montagne, mais pas dans l'ancien synode, qui est trop étroit pour accueillir ce nouveau concept de synodalité. Trop réduit à un événement consultatif. La nouvelle synodalité a besoin d'un nouveau synode, un synode permanent et délibératif, un synode toujours ouvert parce que la nouvelle synodalité serait toujours en place, et un synode qui ne remet plus ses conclusions entre les mains du pape. En d'autres termes, un synode qui se place en permanence aux côtés du pape et non sous le pape.

    À ce moment-là, nous n'aurons plus d'exhortation apostolique post-synodale, un genre de littérature ecclésiale qui est en voie de disparition. Qui sait, en effet, si après le biennium synodal 2023-2024, François en écrira un. Je prévois que non.

  • L'inquiétante dérive de l'Académie pontificale pour la vie

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    De Riccardo Cascioli sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    Défenseurs de la vie mais avorteurs : des idées confuses au Vatican

    19-10-2022

    Les nouvelles nominations à l'Académie pontificale pour la vie - voir l'entrée de l'économiste Marianna Mazzucato - confirment la "ligne Paglia" d'ouverture à des experts dans des domaines importants mais de principe pro-avortement. Et les voix les plus fidèles à l'identité originelle de l'Académie, et donc critiques de la direction actuelle, sont purgées.

    Purge du Conseil d'administration des personnalités liées aux racines de l'Académie pontificale pour la vie (PAV) et inclusion parmi les membres ordinaires d'autres personnalités qui n'ont rien à voir avec la défense de la vie. Ainsi, la "nouvelle" Académie Pontificale pour la Vie coupe encore plus les ponts avec le passé et crée un curieux antagonisme avec le Dicastère pour les Laïcs, la Famille et la Vie.

    Les nouvelles nominations, annoncées le 15 octobre, ont fait du bruit surtout en raison de la présence parmi les membres ordinaires de l'économiste italo-américaine Marianna Mazzucato, décrite comme athée, pro-avortement et liée au Forum économique de Davos. Mais les rendez-vous les plus sérieux pour l'avenir de l'Académie pontificale pour la vie sont autres. Bien sûr, le scandale de la nomination de Mazzucato est compréhensible, étant donné le curriculum de l'économiste ; mais depuis que Monseigneur Vincenzo Paglia a pris la direction de l'APV, être contre l'avortement, la contraception, l'insémination artificielle et l'euthanasie n'est plus une condition pour siéger dans l'organisme créé par Jean-Paul II pour défendre la vie.

    Si, dans cette nouvelle conception, la défense de la vie a élargi ses frontières pour englober désormais tout ce qui concerne la vie humaine - de la migration à la défense de l'environnement - le lien profond entre la défense de la vie, de la conception à la mort naturelle, et le respect de la dignité humaine dans toutes les autres circonstances de la vie a pratiquement disparu. Il est ainsi devenu possible de nommer des personnalités pro-avortement au sein de l'APV au nom de leur expertise dans certains domaines spécifiques.

    Déjà les premières nominations de l'administration Paglia, effectuées en 2017, avaient soulevé de fortes réactions ; aujourd'hui, avec la nomination de Mazzucato, le même chemin est poursuivi. Dans ce cas, nous avons une économiste de renommée internationale, qui a également été conseillère économique du Premier ministre de l'époque, Giuseppe Conte, très proche du président du Forum économique de Davos (WEF, World Economic Forum), et donc une théoricienne de la Great Reset ainsi que de la transition écologique (l'un de ses récents tweets appelait à un " verrouillage climatique "). Dans ses livres et ses essais, elle plaide avec force pour un État entrepreneurial.

    Le pape François l'apprécie pour ses thèses en faveur de ce que l'on appelle le "capitalisme inclusif". Elle a d'ailleurs été l'un des protagonistes de la récente réunion d'Assise sur l'"économie de François", en dirigeant un séminaire sur la finance. Mais elle circule déjà depuis un moment dans les milieux catholiques, à tel point qu'elle a également été invitée à la Rencontre de Rimini en 2020. Il n'est donc pas surprenant, compte tenu des antécédents d'autres gourous laïcs et athées qui ont fait la loi au Vatican, qu'à un moment donné, Mazzucato ait également été glissé dans un organisme dépendant du Saint-Siège.

    Mais pourquoi l'APV ? Qu'est-ce qu'un économiste et le discours sur le capitalisme ont à voir avec les questions de vie ? Mazzucato fait également partie des contributeurs à l'Agenda 2030 des Nations unies pour le développement durable, et Monseigneur Paglia pense manifestement que ses principes sur l'économie inclusive sont utiles pour montrer la voie à une redistribution des ressources de santé en faveur des pays pauvres.

    Mais la question demeure : comment est-il possible de penser que le droit à l'avortement (un tweet de Mazzucato mettait en cause la décision de la Cour suprême américaine annulant Roe vs. Wade) peut être concilié avec des politiques pro-vie dans des secteurs spécifiques, notamment les soins de santé ?

    Une question que d'autres membres de l'APV se sont probablement posée ces dernières années. C'est ainsi que les voix les plus critiques à l'égard de la gestion de Paglia ont disparu du nouveau conseil d'administration, tandis que Monseigneur Alberto Germán Bochatey, évêque auxiliaire de La Plata (Argentine), a été écarté des membres ordinaires. Bochatey est un grand expert en bioéthique, disciple du Cardinal Elio Sgreccia qui a été à la tête de l'APV pendant 14 ans. N'a pas non plus été renouvelé comme membre ordinaire Alain Lejeune, professeur de droit pharmaceutique, lui aussi fidèle à l'héritage du cardinal Sgreccia.

    Mais pour en revenir au Conseil de direction, le pape François a viré les personnalités qui avaient le plus contesté la "ligne Paglia" ces dernières années : le professeur Adriano Pessina, directeur du Centre de bioéthique de l'Université catholique de Milan, et le Dr Monica Lopez Barahona, présidente de la délégation espagnole de la Fondation Jérôme Lejeune et directrice de la Chaire de bioéthique Jérôme Lejeune à Madrid. Tous deux restent des membres ordinaires. (...)

    En tout cas, la signification des exclusions est claire : en ce qui concerne Monseigneur Paglia, ils s'étaient plaints à plusieurs reprises de la manière autoritaire de procéder, prenant des initiatives et des positions qui n'étaient pas partagées par le Conseil de direction ou dont le Conseil de direction n'avait pas connaissance. Et ils étaient évidemment en désaccord avec les nouvelles orientations et ouvertures sur les questions de bioéthique - telles que les récentes sur la contraception, la F.I.V. et l'euthanasie - qui bouleversent les critères de la théologie morale.

    Les nouvelles nominations marquent donc une nouvelle accélération vers une conception réduite de la vie et de sa valeur, qui éloigne également l'Académie Pontificale pour la Vie de la ligne du Dicastère pour les Laïcs, la Famille et la Vie, qui - bien qu'avec toutes ses limites - maintient l'approche traditionnelle, comme le démontre le récent document pour la préparation des fiancés au mariage. Encore une autre contradiction dans ce pontificat.

  • Le processus synodal a commencé de manière désastreuse en Allemagne (cardinal Pell)

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    Du cardinal Pell sur le National Catholic Register :

    (...) Les 21 conciles de l'histoire catholique sont des exemples de l'Esprit Saint à l'œuvre, de la Providence divine, malgré et à travers leurs insuffisances ainsi que par les bénéfices évidents qu'ils ont produits. Mais ils n'ont pas été tenus trop fréquemment. Les synodes ne doivent pas non plus devenir trop fréquents, devenir un concurrent de la prière, du culte et du service. Et l'histoire nous rappelle qu'il faut être prudent, ne pas nourrir de faux espoirs, ne pas déchaîner des forces qui peuvent échapper à notre contrôle. 

    Le processus synodal a commencé de manière désastreuse en Allemagne, et les choses vont empirer si nous n'avons pas bientôt des corrections papales efficaces, par exemple sur la moralité sexuelle chrétienne, les femmes prêtres, etc. Nous ne trouvons aucun précédent dans l'histoire catholique de la participation active d'ex-catholiques et d'anti-catholiques dans de tels organes. Seuls les Pères du Concile, presque exclusivement des évêques, pouvaient voter à Vatican II, et les observateurs étaient tous chrétiens. Le pape saint Paul VI a respecté l'autorité et l'indépendance des Pères du Concile, intervenant rarement alors qu'ils produisaient laborieusement leurs documents, établissaient un consensus, tout en restant pleinement respectueux du magistère et de la Tradition. Malgré tout ce soin et cette érudition, et en grande partie pour des raisons indépendantes de la volonté de l'Église, l'histoire post-conciliaire n'a pas été celle d'un succès glorieux. 

    Chaque synode doit être un synode catholique, lié par la Tradition apostolique, tout comme les conciles le sont. Permettre à de graves hérésies de se perpétuer sans être inquiétées, c'est miner et endommager l'unité de l'unique et véritable Église et, encore une fois, ce n'est pas cohérent avec l'appel de Gaudium et Spes à s'engager dans le monde moderne à la "lumière de l'Évangile", mais contraire à celui-ci. Il ne peut y avoir de pluralisme des doctrines importantes de la foi ou de la morale. Notre unité ne ressemble pas à celle d'une fédération anglicane lâche ou à celle des nombreuses Églises orthodoxes nationales.

    Certains catholiques allemands fidèles parlent déjà, non pas de la voie synodale, mais de la voie suicidaire. Nous devons travailler et prier pour qu'ils aient tort, pour qu'un tel désastre ne se produise nulle part dans l'Église du monde moderne. Le Pape Saint Paul VI a été juste et équitable et a bien guidé le Concile, créant un modèle bon et encourageant ; mais l'après-coup constitue un avertissement des puissantes forces hostiles qui nous entourent. 

    Le cardinal George Pell est un cardinal australien de l'Église qui a été préfet du Secrétariat à l'économie du Vatican entre 2014 et 2019 et membre du "conseil des cardinaux" entre 2013 et 2018.

  • François aurait approuvé la bénédiction des couples homosexuels proposée par les évêques flamands

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    De FSSPXNews :

    Belgique : François aurait approuvé la bénédiction des couples homosexuels

    17 octobre 2022

    Selon une source, le pape François était au courant de la préparation d’une liturgie de bénédiction des couples homosexuels par l’épiscopat néerlandophone de Belgique, qui a été publiée le 20 septembre 2022, accompagnée d’une lettre d’explication.

    Cette publication a provoqué des remous et de nombreuses réactions. Les évêques s’étaient défendus. Mgr Johan Bonny, évêque d’Anvers avait affirmé qu’il avait parlé de ce projet au pape François – qu’il a rencontré à Rome au mois de juin – et qu’il était en « communion avec lui ».

    Dans un article publié le 13 octobre dernier, le journal La Croix explique que le texte est en gestation depuis quatre années, depuis une rencontre d’intellectuels et de théologiens avec le pape François en mai 2018. Ce groupe, baptisé « Logia » a reçu les encouragements du pontife.

    Ils se sont alors tournés vers le cardinal Jozef De Kesel qui les a encouragé et les a chargé d’étudier la question d’un meilleur accueil des personnes LGBT. Le processus évolue, et, toujours selon la même source, d’autres rencontres ont lieu avec le Pape.

    Ce qui fait dire aux évêques belges qu’ils sont « en communion avec le pape François ». Les évêques s’appuient d’une part sur la « prise de distance » du pape par rapport au document de la Congrégation pour la doctrine de la foi qui avait explicitement condamné la bénédiction des couples homosexuels en mars 2021. Argument supposé, soit dit en passant.

    Ils s’appuient également, comme il fallait s’y attendre, sur Amoris laetitia : « Nous sommes en ligne avec ce qu’il veut [le pape], à savoir le respect et l’accompagnement des per sonnes, dans la suite d’Amoris laetitia. » Au chapitre 8 de cette exhortation apostolique, publiée en 2016, le Pape insistait en effet en particulier sur l’importance d’« accompagner, discerner et intégrer la fragilité ».

    Les évêques rappellent d’ailleurs que le texte, que certains d’entre eux n’hésitent pas à qualifier de « bénédiction », n’est que l’une des mesures adoptées pour mieux accueillir les personnes homosexuelles dans l’Église. « Nous voulons qu’il y ait une pastorale pour les personnes et pour les couples homosexuels mieux structurée », résume-t-on.

    Une autre source proche de l’épiscopat résume : « Nous pensons que ce n’est pas contraire à la volonté de Dieu, s’il y a un amour réciproque, la fidélité, de l’attention à l’autre. »

    Du côté de Rome, alors que le signataire du document de mars 2021, le cardinal Luis Ladaria Ferrer, président du Dicastère pour la doctrine de la foi, sera bientôt remplacé, c’est le silence complet.

    Réactions de cardinaux

    Trois cardinaux se sont distingués par leur réaction au texte des évêques belges. Le cardinal Wim Eijk, archevêque d’Utrecht, a longuement expliqué son opposition, et termine sa démonstration par un vœu : « que les évêques flamands soient bientôt invités par les milieux ecclésiastiquement compétents à retirer leur déclaration et qu’ils s’y plient ».

    Le cardinal Francis Arinze à son tour, dans une déclaration datée du 24 septembre, a expliqué que les évêques flamands de Belgique ont « fait une erreur ». Et de rappeler à son tour que ce type de bénédiction était inexistante, parce que l’Eglise n’a pas le pouvoir de donner une bénédiction aux personnes de même sexe, comme l’a rappelé la Congrégation pour la doctrine de la foi.

    Dans une déclaration envoyée à LifeSiteNews, le cardinal Gerhard Müller a condamné à son tour cette comme étant « hérétique » et « diamétralement opposée à la Parole de Dieu sur le mariage, la famille et la création de l’homme en tant qu’homme ou femme ».

    La question est la suivante : que vont faire ces cardinaux – et certains évêques qui ont également condamné cette horreur – devant le silence romain qui apparaît maintenant comme complice ? Il faudra bien tirer les conclusions et réagir comme la situation le nécessite. Sans quoi, demain, avec le Synode sur la synodalité, cette pseudo-bénédiction sera répandue partout.

    (Source : La Croix/cath.ch/Lifesitenews/The Moynihan Letters – FSSPX.Actualités)

  • Le traditionalisme : une fidélité, une résistance, une oeuvre d'Eglise

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    Du site de Paix liturgique, lettre 889 du 11 Octobre 2022 :

    LE TRADITIONALISME : UNE FIDELITE, UNE RESISTANCE, UNE OEUVRE D'EGLISE

    Le samedi 24 septembre dernier, s'est tenu à Paris un colloque sur l'avenir de la messe traditionnelle qui a réuni près de 500 participants. La grande réussite de cette évènement, co-organisé notamment par les associations Oremus-Paix Liturgique et Renaissance Catholique, tient à la qualité des interventions et notamment de celle de Jean-Pierre Maugendre, Président de Renaissance Catholique, que nous reproduisons ici avec son aimable autorisation.

    Tout avait bien commencé : « Le concile qui vient de s’ouvrir est comme une aurore resplendissante qui se lève sur l’Eglise, et déjà les premiers rayons du soleil levant emplissent nos cœurs de douceur. Tout ici respire la sainteté et porte à la joie. Nous voyons des étoiles rehausser de leur éclat la majesté de ce temple, et ces étoiles, comme l’apôtre Jean nous en donne le témoignage (Ap 1, 20), c’est vous ! ». Ainsi s’exprimait le 11 octobre 1962 le bon pape Jean dans son discours d’ouverture du Concile ! Le programme proposé était d’une simplicité…biblique : « L’Eglise n’a jamais cessé de s’opposer [aux] erreurs. Elle les a même souvent condamnées et très sévèrement. Mais aujourd’hui, l’Epouse du Christ préfère recourir au remède de la miséricorde, plutôt que de brandir les armes de la sévérité, elle répond mieux aux besoins de notre époque en mettant davantage en valeur les richesses de sa doctrine. » La méthode proposée était parfaitement claire : « Il faut que [l’Eglise] se tourne vers les temps présents, qui entraînent de nouvelles situations, de nouvelles formes de vie et ouvrent de nouvelles voies à l’apostolat catholique. C’est pour cette raison que l’Eglise n’est pas restée indifférente devant les admirables inventions du génie humain et les progrès de la science, dont nous profitons aujourd’hui, et qu’elle n’a pas manqué de les estimer à leur juste valeur. » Ces intentions au demeurant sans doute fort louables sur le fond aboutirent dans la réalité à ce que Jacques Maritain, peu suspect d’intégrisme, voire même, si j'ose dire, "imam caché" du concile Vatican appelait dans le « Paysan de la Garonne » : « L’agenouillement devant le monde ». (p 85) En quelques années un héritage multiséculaire fut jeté à bas, des habitudes millénaires oubliées, daubées, fustigées et condamnées. Mme Michu qui n’avait pas lu les Actes du concile et n’avait pas l’intention d’y consacrer dix secondes observa cependant avec stupeur, dans sa paroisse : • La suppression de la chorale, c’était pourtant bien beau mais … plus long. • L’élimination du latin ; elle n’y comprenait rien, mais l’objectif était que Dieu comprenne. • L’apparition d’une table devant l’autel, c’est sa voisine qui l’avait fournie. • La célébration de la Messe face au peuple qui faisait que le célébrant tournait le dos au tabernacle ce qui paraissait incongru à Mme Michu, pas au célébrant. • La distribution de la communion dans la main ; Mme Michu avait vu des gamins mettre l’hostie dans leur poche. • Le bouleversement du calendrier et la suppression du saint protecteur de la paroisse. Elle apprit que même sainte Philomène, la sainte préférée du curé d’Ars, avait disparu dans la tourmente. • La destruction des confessionnaux, 2 • L’interdiction des agenouillements, • La suppression de la Fête-Dieu, • L’abandon de la récitation du rosaire, etc… Mme Michu fit comme une autre voisine, elle décida de ne plus remettre les pieds à l’église, hormis pour les mariages et les enterrements. On lui avait changé sa religion. Comme le rapporte Patrick Buisson dans son ouvrage capital La fin d’un monde, citant une brave mère de famille, épouse d’un mécanicien : « La religion, ça ne devrait pas changer, puisque ce qu’on cherche, c’est d’être sûr de quelque chose. » (p 266) De son côté Guillaume Cuchet note, en conclusion de son précieux travail Comment notre monde a cessé d’être chrétien : « Cette rupture au sein de la prédication catholique a créé une profonde discontinuité dans les contenus prêchés et vécus de la religion de part et d’autre des années 1960. Elle est si manifeste qu’un observateur extérieur pourrait légitimement se demander si, par-delà la continuité d’un nom et de l’appareil théorique des dogmes, il s’agit bien toujours de la même religion. » (p 266) Tout ceci fut imposé avec une brutalité inouïe. Brutalité certes en opposition avec le discours officiel sur l’écoute, l’ouverture, le dialogue, le respect de l’autre, l’accueil des différences, mais brutalité nécessaire car tous ces bouleversements ne répondaient en aucune façon aux demandes des fidèles catholiques. Un sondage du 13 août 1976, au cœur de l’été chaud ainsi nommé en raison de la canicule de cette année-là mais aussi en référence à la messe traditionnelle célébrée par Mgr Lefebvre, devant des milliers de fidèles, à Lille, publié par l’IFOP et le Progrès de Lyon révélait l’ampleur du malaise. Si 40% des pratiquants réguliers estimaient qu’il fallait continuer les réformes initiées par Vatican II, 48% estimaient que l’Eglise était allée trop loin dans les réformes. Chiffre auquel il faut sans doute rajouter l’immense majorité de ceux qui avaient cessé de pratiquer entre 1965 et 1976. Aujourd’hui encore tous les sondages menés par l’association “Paix Liturgique” le confirment. Globalement 30% des pratiquants réguliers assisteraient à la messe traditionnelle si elle était célébrée dans leur paroisse. Alors qu’il est de bon ton de dénoncer le cléricalisme, les années qui suivirent le concile furent d’abord celles d’un cléricalisme effréné dans la continuité de ce que Mgr Schneider dans son ouvrage indispensable Christus Vincit analysait : « Le phénomène “Vatican II” apparaît comme un énorme spectacle de triomphalisme clérical. » (p 164) Le départ de sa paroisse de Madame Michu ne contrista pas son curé ; certes c'était contrariant pour la quête mais il avait bien intégré le postulat « mille fois rabâché, que l'évangélisation de ceux qui étaient loin de pourrait se faire qu'après l'éviction de tous ceux qui n'était que faussement proches », (p 256) selon la lumineuse synthèse de Patrick Buisson. Comme l’écrivait un évêque cité par la revue “Itinéraires” de Jean Madiran : « L'Eglise passe d’un christianisme sociologique à un christianisme authentique ».

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  • Le pape François, dom Guéranger et le sens chrétien de l’histoire

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    De Roberto de Mattei sur Correspondance Européenne :

    Le pape François, dom Guéranger et le sens chrétien de l’histoire

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    «Qui suis-je pour juger» ? Ces paroles prononcées le 28 juillet 2013 par le pape François, dans l’avion qui le ramenait du Brésil, en réponse à la question d’un journaliste sur les homosexuels sont entrées dans l’histoire. Plutôt que d’exprimer l’attitude subjective de miséricorde que tout catholique doit avoir devant le cas concret d’un pécheur, ces paroles traduisent le refus d’exprimer sans ambiguïté un jugement approprié sur un péché objectif, condamné par le Catéchisme de l’Église Catholique. Il est vrai que «tous les sentiers du Seigneur sont amour et vérité» (Ps. 24, 10), mais la miséricorde ne doit s’appliquer, dans les cas concrets, qu’après l’affirmation sans équivoque de la vérité. Il n’est donc pas étonnant que cette phrase du pape ait été interprétée partout dans le monde comme un changement, ou comme une atténuation de la doctrine de l’Église sur l’homosexualité. Là n’était sans doute pas l’intention du pape, poussé à ces déclarations par le désir politique de satisfaire ses interlocuteurs, mais le résultat fut désastreux.

    Les paroles sur la Chine, prononcées par le pape le 15 décembre 2022, à son retour du Kazakhstan, en réponse à un journaliste de Crux, traduisent la même ligne politique de compromis. Pour justifier le dialogue du Saint-Siège avec le régime communiste de Xi Jinping, le pape s’est refusé à définir la Chine comme un pays non démocratique et a minimisé la gravité du procès en cours à Hong Kong contre le Cardinal Joseph Zen : «Je ne qualifierais pas la Chine d’antidémocratique parce que c’est un pays très complexe, avec des rythmes qui lui sont propres… C’est vrai, il y a des choses qui, de notre point de vue, semblent ne pas être démocratiques ; c’est vrai. Le Cardinal Zen est très âgé ; il passera en jugement ces jours-ci, je crois. Lui dit ce qu’il pense, et on voit bien qu’il y a des limitations. Je ne veux pas donner de qualification, parce que c’est difficile, et je ne me sens pas autorisé à le faire, ce sont des impressions ; plus que de qualifier, je cherche à soutenir la voie du dialogue».

    Récemment, le cardinal Gerhard Müller a qualifié d’«injuste» et de «gravissime» le procès contre le cardinal Zen ; il a déploré qu’aucune parole de solidarité à son égard n’ait été prononcée ni par le doyen du Collège des cardinaux, le cardinal Re, ni par le secrétaire d’ État Parolin, et pas non plus par le pape. Les rapports pour l’année 2022 des principales institutions internationales, World Watch, ONU et Amnesty International signalent les violations des droits de l’homme commises par la Chine. Pendant quarante ans, celle-ci a, au moyen de l’avortement, imposé l’enfant unique et aujourd’hui encore, on y compte environ 9,5 millions d’avortements par an, presque autant que les 10,6 millions de naissances enregistrées en 2021. La technologie est mise au service de la répression, et la répression est utilisée à des fins criminelles comme le trafic d’organes. Une étude publiée en 2020 et financée par la Victims of Communism Memorial Foundation dénonce, à travers de nombreux témoignages, l’assassinat en Chine de prisonniers politiques, dont les organes servent à approvisionner les hôpitaux qui pratiquent des greffes de cœur, foie, poumon et reins sur des patients chinois et étrangers.

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  • Comment les catholiques sont devenus prisonniers de Vatican II

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    Lu sur « Il Sismografo » cet article extrait du New York Times

    le concile a 60 ans maxresdefault (5).jpg« (Ross Douthat, The New York Times) Le Concile Vatican II, la grande révolution dans la vie de l'Église catholique moderne, s'est ouvert il y a 60 ans cette semaine à Rome. Une grande partie de ce monde des années 1960 est décédée, mais le conseil est toujours avec nous; en effet, pour une église divisée, ses conséquences toujours en cours ne peuvent être échappées.

    Pendant longtemps, cela aurait été une revendication libérale. Dans les guerres au sein du catholicisme qui ont suivi le concile, les conservateurs ont interprété Vatican II comme un événement discret et limité - un ensemble particulier de documents qui contenaient divers changements et évolutions (sur la liberté religieuse et les relations catholiques-juives en particulier), et ouvraient la porte à une version révisée et vernaculaire de la messe. Pour les libéraux, cependant, ces détails n'étaient qu'un point de départ : il y avait aussi un « esprit » du concile, similaire au Saint-Esprit dans son fonctionnement, qui était censé guider l'église. dans de nouvelles transformations, une réforme perpétuelle.

    L'interprétation libérale a dominé la vie catholique dans les années 1960 et 1970, lorsque Vatican II a été invoqué pour justifier un éventail toujours plus large de changements - à la liturgie, au calendrier et aux prières de l'Église, aux coutumes laïques et à la tenue cléricale, à l'architecture de l'église et à la musique sacrée, à la discipline morale catholique. Puis l'interprétation conservatrice s'est installée à Rome avec l'élection de Jean-Paul II, qui a publié une flottille de documents destinés à établir une lecture faisant autorité de Vatican II, à freiner les expérimentations et les altérations plus radicales, à prouver que le catholicisme avant les années 1960 et Le catholicisme par la suite était toujours la même tradition.

    Maintenant, dans les années du pape François, l'interprétation libérale est revenue - non seulement dans la réouverture des débats moraux et théologiques, l'établissement d'un style d'écoute permanente de la gouvernance de l'église, mais aussi dans la tentative de supprimer une fois de plus l'ancien catholique rites, la liturgie latine traditionnelle telle qu'elle existait avant Vatican II.

    L'ère de François n'a pas restauré la vigueur juvénile dont jouissait autrefois le catholicisme progressiste, mais elle a justifié une partie de la vision libérale. Par sa gouvernance et même par sa simple existence, ce pape libéral a prouvé que le Concile Vatican II ne peut pas être simplement réduit à une seule interprétation établie, ou voir son travail en quelque sorte considéré comme terminé, la période d'expérimentation terminée et la synthèse restaurée.

    Au lieu de cela, le concile pose un défi permanent, il crée des divisions apparemment insolubles et il laisse le catholicisme contemporain face à un ensemble de problèmes et de dilemmes que la Providence n'a pas encore jugé bon de résoudre.

    Voici trois déclarations pour résumer les problèmes et les dilemmes. D'abord, le concile était nécessaire. Peut-être pas sous la forme exacte qu'il a prise, un concile œcuménique convoquant tous les évêques du monde entier, mais dans le sens où l'Église de 1962 avait besoin d'adaptations importantes, d'une réflexion et d'une réforme importantes. Ces adaptations devaient être tournées vers le passé : la mort de la politique du trône et de l'autel, la montée du libéralisme moderne et l'horreur de l'Holocauste ont tous exigé des réponses plus complètes de la part de l'Église. Et ils devaient aussi être tournés vers l'avenir, dans le sens où le catholicisme du début des années 1960 commençait à peine à compter avec la mondialisation et la décolonisation, avec l'ère de l'information et les révolutions sociales déclenchées par l'invention de la pilule contraceptive.

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  • Vatican II a 60 ans : un retour en arrière pour aller de l'avant ?

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    Du Père Raymond J. de Souza sur le National Catholic Register :

    Vatican II a 60 ans : un retour en arrière pour aller de l'avant ?

    Le pontificat du pape François semble se sentir plus à l'aise dans la période post-conciliaire immédiate, mais ceux qui souhaitent ramener l'Église en 1972 doivent faire face à l'héritage interprétatif colossal de Jean-Paul II et Benoît XVI.

    11 octobre 2022

    Note de l'éditeur : Cet article fait partie du symposium du Register sur Vatican II à 60 ans.

    Pour les catholiques trop jeunes pour se souvenir de la période postconciliaire immédiate, le 60e anniversaire de Vatican II offre une chance de revivre le passé. L'Église est en train de régresser. Il y a un large consensus sur ce point. Il y a un désaccord sur la destination historique précise. 

    Avec une rhétorique de plus en plus pointue, le pape François dénonce ceux qui commettent le "péché du retour en arrière" - un néologisme qu'il a inventé pour caractériser ceux qui, selon lui, veulent revenir à la situation d'avant le concile Vatican II. 

    Le pontificat de près de dix ans du pape François semble, en revanche, se sentir plus à l'aise dans la période postconciliaire immédiate de la fin des années 1960 et des années 1970 - avant Veritatis Splendor (1993), le Catéchisme de l'Église catholique (1992), la théologie du corps (1979-1984), Familiaris Consortio (1980) et peut-être même tout le projet de saint Jean-Paul II (élu en 1978) de stabiliser l'Église après une décennie de troubles.

    C'est le jugement du cardinal Angelo Scola, ancien archevêque de Milan et de Venise, et figure de proue de l'Église des années 1970 jusqu'à sa retraite en 2017. Il a publié un livre d'entretiens, Betting on Freedom : Ma vie dans l'Église, en novembre 2021. Le prélat de longue expérience et de grande estime y affirme que l'Église recule, poussée ironiquement par ceux qui clament sans cesse que l'Église doit aller radicalement de l'avant, de peur de se laisser distancer par la culture contemporaine. Cela provoque la réaction "rétrograde" que le pape François dénonce.

    "À ceux qui pensent que l'Église a pris du retard, je réponds que nous sommes plutôt en train de revenir en arrière, plus précisément à l'époque des débats entre conservateurs et progressistes après le Concile", écrit le cardinal Scola. "Je constate une opposition renouvelée, avec beaucoup de surexcitation, entre les gardiens de la tradition telle qu'elle est comprise de manière rigide et les partisans de la conformation des pratiques, mais aussi de la doctrine, aux exigences du monde."

    L'Année de la foi sur le 50e

    En octobre 2012, le pape Benoît XVI a inauguré une "Année de la foi", marquant le 50e anniversaire de l'ouverture de Vatican II et le 20e anniversaire du Catéchisme de l'Église catholique. Il a rappelé que saint Paul VI avait déclaré une "Année de la foi" en 1967-1968, immédiatement après le Concile, alors que le navire de la foi était en eaux périlleuses. 

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