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Doctrine - Page 90

  • 6000 catholiques allemands mobilisés contre le chemin synodal des évêques

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    Lu sur "Catholic Culture" :

    Le manifeste des catholiques allemands s'oppose au chemin synodal des évêques

    5 janvier 2022

    Le pape François a reçu un document signé par près de 6 000 catholiques allemands, exprimant leur opposition à la "voie synodale" suivie par la conférence épiscopale allemande.

    Le Pontife a reçu le document de 8 pages intitulé "Nouveau départ : Un manifeste pour la réforme" - par une délégation de catholiques allemands qui ont assisté à son audience publique hebdomadaire.

    Le manifeste accuse la "Voie synodale", qui propose des changements radicaux dans l'enseignement et la discipline de l'Église, de "violer la paix des congrégations, d'abandonner le chemin de l'unité avec l'Église universelle, d'endommager l'Église dans la substance de sa foi et d'ouvrir la voie au schisme".

    Signes du soutien du Vatican

    Le fait que le pape François ait organisé une réunion publique avec certains des catholiques allemands qui ont signé le manifeste suggère un fort degré de soutien papal à cette initiative. Le fait que le cardinal Kurt Koch, président du Conseil pontifical pour l'unité des chrétiens, ait célébré la messe pour la délégation allemande, tout comme l'archevêque Georg Gänswein, secrétaire du pape émérite Benoît XVI, témoigne également du soutien du Vatican.

    Le pape François avait écrit aux dirigeants de l'Église allemande en novembre 2020 pour leur faire part de ses inquiétudes quant à certaines des propositions radicales du Chemin synodal. Mais les évêques allemands ont poursuivi le processus sans se décourager, et le manifeste observe que les objections du pape ont été "simplement ignorées."

    Détournement de la vraie réforme ?

    Le document "Nouveau départ" rejette les propositions qui ont été approuvées par une majorité d'évêques allemands, et insiste sur le fait que la conférence épiscopale ne peut "parler au nom de tous les catholiques d'Allemagne et prendre des décisions contraignantes pour eux." Le manifeste s'oppose spécifiquement aux déclarations incorporées dans le "Chemin synodal" sur l'ordination des femmes, le divorce et le remariage, le sacerdoce et la reconnaissance des unions homosexuelles.

    Les partisans de la Voie synodale ont fait valoir que ce processus était une réponse nécessaire à la corruption révélée par le scandale des abus sexuels. Mais le manifeste affirme que "ce qui s'est réellement passé, c'est l'instrumentalisation de la crise des abus pour la mise en œuvre d'un programme politico-ecclésiastique bien connu... un programme ecclésiastique libéral".

    En outre, le manifeste accuse les partisans de la voie synodale - qui représentent les clercs et les travailleurs ecclésiastiques - de chercher à "conserver le modèle d'une Église hautement institutionnalisée" dans laquelle ils peuvent garder le contrôle. La réforme de l'Église, affirment les auteurs du manifeste, "n'a jamais été un renouveau authentique et profond sans la repentance et la redécouverte de l'Évangile qui change la vie."

    Lire également : Synode allemand : lentement et surement… vers le schisme

  • Ce mois-ci, dans La Nef :

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    Voici le sommaire de cette excellente publication (janvier 2022) (certains contenus sont accessibles en cliquant sur les liens) :

    AMDG
    Responsa de Rome : une sévérité insoutenable

    L'éditorial de janvier par Christophe Geffroy,
    Directeur de La Nef

    À quelques jours de Noël – beau cadeau ! n’y avait-il rien de plus urgent en ces temps de pandémie et de drame des abus sexuels sur mineurs ? –, la Congrégation pour le Culte divin a rendu public le 18 décembre dernier des Responsa ad dubia (réponses aux doutes) « sur certaines dispositions » de Traditionis custodes. Dans la lignée du motu proprio du pape et de sa lettre d’accompagnement aux évêques, le ton est brutal, sans aucun souci de ménager les personnes concernées.

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    CE MOIS-CI DANS LA NEF :

    ENTRETIEN
    DOSSIER Jacques Maritain (1882-1973)
    • Maritain : « Sauver les vérités affolées », par Baudouin de Guillebon
    • Maritain et Maurras, par Florian Michel
    • Maritain, théologien de l’Église, par le Père François Daguet o.p.
    • « J’avais trouvé mon maître », entretien avec Michel Fourcade
    • Actualité politique de Maritain, par Christophe Geffroy
    VIE CHRÉTIENNE
    • Les mauvais anges et le mal naturel, par Denis Sureau
    • Question de foi : Ô mon beau dialogue…, par l’abbé Hervé Benoît
    CULTURE
    • La mutinerie des Cipayes, par Michel Toda
    • Notes de lecture
    • De verbe et de chair : Voici de l’eau, par Henri Quantin
    • Musique : Le Schubert de Berman, par Hervé Pennven
    • Noël : sélection de livres pour vos cadeaux, par Patrick Kervinec
    • Cinéma : The Chosenpar François Maximin
    • Sortir : Maurice Denis, par Constance de Vergennes
    • À un clic d’ici, par Léonard Petitpierre
    • Et pour les jeunes…, par Valérie d’Aubigny
    • Un livre, un auteur : entretien avec le Père Michaël Bretéché
    • Rencontre : Guillaume d’Alançon, par Marine Tertrais
    DÉBATS/Points de vue

    CONTRE CULTURE

  • Ce qu'est le pape

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    De l'abbé Christian Gouyaud sur le site de La Nef :

    Qu’est-ce que le pape ?

    La place de Pierre. Pour comprendre le rôle d’un pape, il convient de partir des prérogatives confiées par Jésus à Pierre, dont l’évêque de Rome est précisément le successeur. Dans le prolongement d’une nuit passée en prière, Jésus « appela ses disciples et il en choisit douze qu’il nomma apôtres ». Suit la liste de ces apôtres, qui commence ainsi : « Simon, qu’il nomma Pierre… » (Lc 6, 12-15). Cette première place fonde ce que l’Église désignera par l’expression de « primauté de Pierre ». Pierre, en l’occurrence, n’est pas seulement en tête de liste des apôtres, mais c’est chez lui, à Capharnaüm, que Jésus vient loger, c’est dans sa barque que Jésus monte, c’est lui qui intervient à maintes reprises au nom des autres, c’est lui qui appartient – et dont il est fait mention encore en premier – à un sous-groupe au sein des Douze, témoin de la transfiguration et de l’agonie à Gethsémani, c’est à lui que Jean cède le pas pour entrer dans le tombeau, c’est à lui en particulier que les femmes doivent annoncer la bonne nouvelle de la Résurrection, c’est lui qui est à la manœuvre dans l’Église primitive, c’est pour lui rendre compte de l’Évangile qu’il prêche que Paul se rend une première fois à Jérusalem, c’est pour qu’il tranche – avec Jacques et Jean, ces autres « colonnes » de l’Église – la question d’imposer ou non les prescriptions judaïques aux chrétiens issus du paganisme que Paul y retournera quatorze ans plus tard.

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  • Le cardinal Pell appelle le futur pape à maintenir la pureté de la tradition apostolique

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    Lu ICI :

    Cardinal Pell : « maintenir la pureté de la tradition apostolique »

    04 JANVIER, 2022

    La première partie de son Journal de prison vient d’être publiée en Pologne. Interrogé par l’agence polonaise catholique KAI le 27 octobre 2021, le cardinal Pell s’est exprimé sur son « expérience humaine » et l’avenir de l’Eglise.Le cardinal George Pell, accusé en 2017 d’abus sexuels, avait été transféré en 2019 dans une prison de Melbourne (Australie), condamné par la justice de son pays à six ans de prison. Malgré l’absence de preuves et sous le feu des médias, le cardinal y a purgé une année, après quoi la Cour suprême, dans un verdict unanime, l’a acquitté et blanchi de toutes les accusations.

    L’ancien archevêque de Sydney et préfet du Secrétariat de l’économie a passé plus d’un an pour son crime présumé dans une unité où les détenus sont condamnés à l’isolement et ne se rencontrent jamais. L’humiliation d’être en prison est la première des croix : « C’était une punition humaine, et ce n’était certainement pas un séjour à l’hôtel », déclare le cardinal.

    « Je savais que j’étais innocent. J’étais conscient que le jugement le plus important m’attendait devant le Créateur. » Cependant le prélat australien ne cache pas « n’avoir jamais été absolument certain d’être disculpé lors des procès australiens ».

    Dans son Journal le cardinal précise que lorsqu’on l’interrogeait au sujet de la souffrance non méritée, il avait l’habitude de répondre que « le Fils de Dieu, Jésus, n’a pas eu droit à une promenade de santé ».

    Dans cette prison de sécurité maximale, il y avait de « grands criminels qui ont choisi de rester dans cette voie », dit le prélat, mais aussi les autres prisonniers qui « distinguent clairement le bien du mal et reconnaissent l’existence du bien ». Un détenu correspond régulièrement avec le cardinal, qui le décrit comme un « ami ».

    Agé de 80 ans, le prélat australien ne pourra participer au prochain conclave. Il n’hésite pas cependant à évoquer ce qu’il aimerait faire savoir avant le conclave.

    « Je voudrais dire au futur pape que l’un des défis les plus importants est de maintenir la pureté de la tradition apostolique. Nous sommes des serviteurs et des défenseurs de l’enseignement du Christ et des apôtres. Nous ne sommes pas autorisés à en retrancher des parties ou à le déprécier. Nous ne sommes pas les maîtres de la tradition apostolique. »

    Rappelant que l’apostasie s’étend, le cardinal Pell  précise : « d’une certaine manière, nous revenons à ce qu’était la société dans l’Empire romain ». C’était « une société brutale faite d’esclavage, de violence et d’infanticide. Les gens ne reconnaissaient pas leurs obligations envers les personnes malades.

    « La pitié et la compassion étaient considérées comme de mauvaises qualités, des faiblesses. Les gens ne croyaient pas au pardon. La société païenne du futur sera beaucoup plus difficile et moins clémente que notre société. »

    Le prélat demande que « les bons chrétiens et les personnes de bonne volonté unissent leurs forces », afin de « limiter et contrôler les éventuels mauvais changements ». Et d’insister sur le besoin de personnes de bonne volonté qui ont le courage d’agir selon leurs propres convictions.

    (Sources : kai/DICI n°415 – FSSPX.Actualités)

  • Amoris Laetitia : accompagner, discerner, intégrer

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    De l'abbé Sréphane Seminckx, docteur en médecine et en théologie, sur didoc.be :

    Accompagner, discerner, intégrer

    .

    Dans le chapitre VIII de l’exhortation apostolique post-synodale Amoris Laetitia, le pape François propose d’accompagner, de discerner et d’intégrer la fragilité. Dans un autre contexte, les évêques de Belgique ont rappelé il y a quelques mois l’importance de cette ligne de conduite (communiqué du 17-3-21).

    De ces trois verbes — accompagner, discerner, intégrer —, le deuxième constitue comme la charnière de l’approche pastorale de l’Eglise : l’accompagnement favorise le discernement qui ouvre à son tour le chemin de conversion et de pleine intégration dans la vie de l’Eglise.

    « Discerner » est une notion classique. Saint Jean-Paul II emploie déjà ce terme dans Familiaris Consortio (n. 84) : « Les pasteurs doivent savoir que, par amour de la vérité, ils ont l’obligation de bien discerner les diverses situations. » Benoît XVI rappelle presque littéralement la même idée dans Sacramentum Caritatis (n. 29).

    Ce qu’est le discernement

    « Discerner » consiste à « faire la vérité » sur la situation d’une personne face à Dieu, vérité qu’en fait Dieu seul connaît pleinement : « car, quoique je ne me sente coupable de rien, je ne suis pas pour cela justifié : mon juge, c’est le Seigneur. » (1 Co 4, 4)

    Cependant, « l’Esprit de vérité (…) vous conduira dans la vérité tout entière » (Jn 16, 13). Le Saint-Esprit nous connaît mieux que nous-mêmes et nous invite à nous connaître en Lui. Le « discernement » est notre effort pour répondre à la lumière et à la force accordées par l’Esprit de vérité. Le lieu par excellence du discernement est la prière.

    Le discernement porte d’abord sur les circonstances qui ont amené à s’éloigner de Dieu. Parlant de personnes divorcées et remariées, saint Jean-Paul II donne les exemples suivants : « Il y a en effet une différence entre ceux qui se sont efforcés avec sincérité de sauver un premier mariage et ont été injustement abandonnés, et ceux qui par une faute grave ont détruit un mariage canoniquement valide. Il y a enfin le cas de ceux qui ont contracté une seconde union en vue de l'éducation de leurs enfants, et qui ont parfois, en conscience, la certitude subjective que le mariage précédent, irrémédiablement détruit, n'avait jamais été valide. » (Familiaris Consortio 84). Connaître ces circonstances permet au pécheur d’évaluer sa responsabilité et de tirer une expérience du mal commis, et au prêtre d’adapter son approche pastorale.

    Discerner, c’est aussi apprécier — typiquement dans le chef du confesseur — s’il y a dans l’âme du pécheur un désir de conversion. Ce point est décisif : si ce désir sincère existe — même sous la forme la plus élémentaire —, tout devient possible. Un chemin d’accompagnement et de retour à la pleine communion dans l’Eglise peut être entamé.

    En troisième lieu, discerner, c’est découvrir les causes de l’éloignement de Dieu, ce qui déterminera aussi le chemin de conversion. Amoris Laetitia a voulu rappeler explicitement le n. 302 du Catéchisme de l’Eglise Catholique : « l’imputabilité et la responsabilité d’une action peuvent être diminuées voire supprimées par l’ignorance, l’inadvertance, la violence, la crainte, les habitudes, les affections immodérées et d’autres facteurs psychiques ou sociaux. »

    Les accompagnateurs spirituels connaissent bien ces facteurs, qui jouent souvent un rôle déterminant dans la situation d’une âme. Actuellement, le premier et le plus important est l’ignorance de la plupart des fidèles : « Aujourd’hui une autre question se pose de manière très sérieuse. Il y a actuellement un nombre croissant de païens baptisés : je veux dire par là des gens qui sont devenus chrétiens parce qu’ils ont reçu le baptême, mais qui ne croient pas et qui n’ont jamais connu la foi. » (Joseph Ratzinger – Benoît XVI)

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  • La lettre du pape aux époux à l'occasion de l'année "Famille Amoris Laetitia"

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    Année de la famille: « Lettre du pape François aux Epoux » (texte complet - source)

    « Chers époux, participez à la vie de l’Église! »

    LETTRE DU SAINT-PÈRE FRANÇOIS AUX ÉPOUX
    À L’OCCASION DE L’ANNÉE “FAMILLE AMORIS LAETITIA”

    Chers époux du monde entier,

    à l’occasion de l’Année “Famille Amoris laetitia”, je me tourne vers vous pour vous exprimer toute mon affection et ma proximité en ce moment très particulier que nous vivons. J’ai toujours pensé aux familles dans mes prières, mais plus encore pendant la pandémie qui a mis tout le monde à rude épreuve, surtout les plus vulnérables. Le moment que nous traversons me pousse à m’approcher avec humilité, affection et en accueillant chaque personne, chaque couple marié et chaque famille, dans les situations qui sont les vôtres.

    Ce contexte particulier nous invite à vivre les paroles par lesquelles le Seigneur appela Abraham à quitter sa patrie et la maison de son père pour une terre inconnue qu’il lui a montrée (cf. Gn 12, 1). Nous aussi, nous avons vécu plus que jamais l’incertitude, la solitude, la perte d’êtres chers, et nous avons été poussés à sortir de nos sécurités, de nos « zones de confort » de nos façons de faire, de nos ambitions, pour nous soucier non seulement du bien de notre famille mais aussi de celui de la société, qui dépend également de nos comportements personnels.

    Notre relation avec Dieu nous façonne, nous accompagne et nous met en mouvement en tant que personnes et nous aide en fin de compte à “quitter notre terre”, avec souvent une certaine crainte et même la peur de l’inconnu. Cependant nous savons, grâce à notre foi chrétienne, que nous ne sommes pas seuls car Dieu est en nous, avec nous et parmi nous : dans la famille, dans le quartier, sur le lieu de travail ou d’étude, dans la ville où nous vivons.

    Comme Abraham, chaque époux quitte sa terre dès qu’il entend l’appel à l’amour conjugal et qu’il décide de se donner à l’autre sans réserve. De même, les fiançailles impliquent déjà de quitter sa terre, car elles supposent de parcourir ensemble le chemin qui mène au mariage. Les différentes situations de la vie, les jours qui passent, l’arrivée des enfants, le travail, les maladies, sont les circonstances dans lesquelles l’engagement pris l’un envers l’autre implique pour chacun le devoir d’abandonner ses inerties, ses certitudes, ses zones de confort, et de sortir vers la terre que Dieu promet : être deux dans le Christ, deux en un. Une seule vie, un seul “nous” dans la communion de l’amour avec Jésus, vivant et présent à chaque instant de votre existence. Dieu vous accompagne, il vous aime inconditionnellement. Vous n’êtes pas seuls !

    Chers époux, sachez que vos enfants – surtout les plus jeunes – vous observent attentivement et cherchent en vous le témoignage d’un amour fort et crédible. « Comme il est important, pour les jeunes, de voir de leurs propres yeux l’amour du Christ vivant et présent dans l’amour des époux, qui témoignent à travers leur vie concrète que l’amour pour toujours est possible» ! [1] Les enfants sont un cadeau, toujours. Ils changent l’histoire de la famille. Ils ont soif d’amour, de reconnaissance, d’estime et de confiance. La paternité et la maternité vous appellent à être géniteurs pour donner à vos enfants la joie de se découvrir enfants de Dieu, enfants d’un Père qui, dès le premier instant, les aime tendrement et les prend chaque jour par la main. Cette découverte peut donner à vos enfants la foi et la capacité de faire confiance à Dieu.

    Bien sûr, élever des enfants n’est en rien facile. Mais n’oublions pas qu’ils nous éduquent aussi. Le premier environnement éducatif reste toujours la famille, à travers de petits gestes qui sont plus éloquents que les mots. Éduquer, c’est avant tout accompagner les processus de croissance, c’est être présent de multiples façons de telle sorte que les enfants puissent compter sur leurs parents à tout moment. L’éducateur est une personne qui “engendre” au sens spirituel, et surtout qui “se met en jeu” en entrant en relation. En tant que père et mère, il est important d’établir des relations avec vos enfants à partir d’une autorité acquise jour après jour. Ils ont besoin d’une sécurité qui les aide à avoir confiance en vous, en la beauté de votre vie, en la certitude de n’être jamais seuls, quoiqu’il arrive.

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  • Liturgie : l’incompréhension du motu proprio papal « Traditionis custodes » ne retombe pas

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    Lu sur le site web « aleteia », sous la signature d’Agnès Pinard Legry :

    medium messe tridentine.jpg« La publication samedi 18 décembre par le Vatican d’un document répondant à des questions sur le motu proprio Traditionis custodes restreignant la messe tridentine a suscité une vive incompréhension de la part des milieux traditionalistes mais aussi chez de nombreux fidèles.

    Cinq mois après la publication de Traditionis custodes, le motu proprio encadrant strictement l’usage du rite extraordinaire, le Vatican a publié samedi 18 décembre une série de réponses concernant l’application du texte. Formulées par la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements en réponse à onze « dubia » (objections ou demandes d’éclaircissement formulées par des évêques), elles n’ont pas manqué suscité de l’incompréhension, du désarroi, de la tristesse… et de la colère.

    Dans la foulée de la publication du document le cardinal Sarah, ancien préfet pour le culte divin, a publié sur Twitter une simple photo de trois prêtres célébrant la messe sous la forme préconciliaire. Une façon de montrer son attachement au rite extraordinaire.

    « La publication des modalités d’application […] nous laisse sans voix », a dénoncé la Voie romaine dans un communiqué. « Au nom de l’unité, de l’amour de l’Église et du sacerdoce blessé de ces nombreux prêtres qui se sont engagés dans la voie qui leur a été ouverte par saint Jean Paul II et par Benoît XVI, nous vous invitons à témoigner massivement de la richesse infinie de cette liturgie indispensable à la vie de l’Église. »

    Dans un esprit d’apaisement mais néanmoins clair, le père Pierre Amar a seulement repris les propos de Jean Paul II, « Laissez-les prier », prononcé alors qu’il passant en 1980 devant Saint-Nicolas du Chardonnet à Paris. Un autre internaute, membre d’une communauté paroissiale qui ne célèbre pas la messe traditionnelle a néanmoins tenu à écrire une courte lettre à son évêque afin de soutenir les fidèles qui pratiquent cette forme liturgique.

    D’autres fidèles ont témoigné plus vivement de leur incompréhension. « C’était quoi, déjà, les fameux quatre verbes du Pape ? « Accueillir, protéger, promouvoir, intégrer ». Pour tout le monde, SAUF les tradis », a réagi l’un d’entre eux. « La tyrannie continue », lance une autre. Un autre regrette aussi le moment choisi pour publier ce document, c’est-à-dire une semaine à peine avant Noël, connu pour être une période de paix par excellence. « La charité envers tout le monde, sauf envers les Tradis », s’indigne un autre.

    Les douze principaux instituts traditionalistes qui avaient écrit aux évêques le 1er septembre dernier à propos de Traditionis custodes ne se sont pas encore fait entendre. Certainement dans un esprit d’apaisement à l’approche de Noël où l’Église célèbre la naissance du prince de la Paix. Mais le sujet pourrait rapidement revenir avec force au cœur des débats en début d’année prochaine. »

    Ref. Traditionis custodes : l’incompréhension ne retombe pas

  • Mais d'où vient Jésus ?

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    De Benoît XVI (Audience du 2 janvier 2013) :

    Il a été conçu du Saint-Esprit

    Chers frères et sœurs,

    Le Noël du Seigneur illumine encore une fois avec sa lumière les ténèbres qui enveloppent souvent notre monde et notre cœur et il apporte l’espérance et la joie. D’où vient cette lumière ? De la grotte de Bethléem, où les pasteurs trouvèrent « Marie et Joseph, avec le nouveau-né couché dans la mangeoire » (Lc 2, 16). Face à cette Sainte Famille naît une autre question plus profonde : comment cet enfant petit et faible peut-il avoir apporté une nouveauté aussi radicale dans le monde au point de changer le cours de l’histoire ? N’y a-t-il pas quelque chose de mystérieux dans son origine qui va au-delà de cette grotte ?

    Toujours à nouveau réapparaît ainsi la question sur l’origine de Jésus, la même que lui pose le procureur Ponce Pilate au cours du procès : « D’où es-tu ? » (Jn 19, 29). Et pourtant il s’agit d’une origine bien claire. Dans l’Évangile de Jean, quand le Seigneur affirme : « Je suis le pain descendu du ciel », les juifs réagissent en murmurant : « Cet homme-là n'est-il pas Jésus, fils de Joseph ? Nous connaissons bien son père et sa mère. Alors comment peut-il dire : “Je suis descendu du ciel” ? » (Jn 6, 42). Et peu après, les citoyens de Jérusalem s’opposent avec force à la prétendue condition messianique de Jésus, en affirmant que l’on sait bien « d'où il est. Or, lorsque le Messie viendra, personne ne saura d'où il est » (Jn 7, 27). Jésus lui-même fait remarquer à quel point est vaine leur prétention de connaître son origine, et avec cela il offre déjà une orientation pour savoir d’où il vient : « Je ne suis pas venu de moi-même : mais celui qui m'a envoyé dit la vérité, lui que vous ne connaissez pas » (Jn 7, 28). Certes Jésus est originaire de Nazareth, il est né à Bethléem, mais que sait-on de son origine véritable ?

    Dans les quatre Évangiles apparaît avec clarté la réponse à la question « d’où » vient Jésus : sa véritable origine est le Père, Dieu ; Il provient totalement de Lui, mais d’une manière différente de n’importe quel prophète ou envoyé de Dieu, qui l’ont précédé. Cette origine du mystère de Dieu, « que personne ne connaît », est déjà contenue dans les récits de l’enfance des Évangiles de Matthieu et de Luc, que nous lisons en ce temps de Noël. L’ange Gabriel annonce : « L'Esprit Saint viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te prendra sous son ombre ; c'est pourquoi celui qui va naître sera saint, et il sera appelé Fils de Dieu » (Lc 1, 35). Nous répétons ces paroles chaque fois que nous récitons le Credo, la profession de foi : « et incarnatus est de Spiritu Sancto, ex Maria Vergine », « par l’œuvre de l’Esprit Saint il s’est incarné dans le sein de la Vierge Marie ». À cette phrase, nous nous agenouillons car le voile qui cachait Dieu est, pour ainsi dire, levé et son mystère insondable et inaccessible nous touche : Dieu devient l’Emmanuel, « Dieu-avec-nous ». Quand nous écoutons les Messes composées par les grands maîtres de la musique sacrée, je pense par exemple à la Messe du Couronnement de Mozart, nous remarquons immédiatement comment elles s’arrêtent en particulier sur cette phrase, presque comme pour chercher à exprimer avec le langage universel de la musique ce que les paroles ne peuvent pas manifester : le grand mystère de Dieu qui s’incarne, qui se fait homme.

    Si nous considérons attentivement l’expression « par l’œuvre de l’Esprit Saint né dans le sein de la Vierge Marie », nous trouvons que celle-ci inclut quatre sujets qui agissent. De manière explicite sont mentionnés l’Esprit Saint et Marie, mais « Il » est sous-entendu, c’est-à-dire le Fils, qui s’est fait chair dans le sein de la Vierge. Dans la profession de foi, le Credo, Jésus est défini par diverses appellations : « Seigneur..., Jésus Christ, le Fils unique de Dieu... Il est Dieu, né de Dieu, Lumière, né de la Lumière, vrai Dieu, né du vrai Dieu... de même nature que le Père » (Credo de Nicée-Constantinople). Nous voyons alors qu’« Il » renvoie à une autre personne, celle du Père. Le premier sujet de cette phrase est donc le Père qui, avec le Fils et l’Esprit Saint, est l’unique Dieu.

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  • L’ensemble des sacrements dans la forme traditionnelle bientôt interdit ?

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    Nous lisons sur "Riposte catholique" :

    "Selon notre confrère anglophone le blog Rorate Caelila Congrégation pour le Culte Divin (présidée par Mgr Artur) publierait dans quelques jours le décret d’application du Motu Proprio Traditionis Custodes, dans lequel l’ensemble des sacrements dans la forme traditionnelle serait interdit, sauf la messe elle-même (reprenant ainsi ce qui a été publié pour le diocèse de Rome)."

    Or, selon Edward Pentin (sur le National Catholic Register) :

    L'interdiction des sacrements en rite traditionnel à Rome est critiquée par les canonistes

    Rome, 15 déc. 21 (ACI).- Les canonistes et les experts en liturgie considèrent que l'instruction pastorale du diocèse de Rome interdisant la célébration de tous les sacrements, à l'exception de l'Eucharistie, dans la forme traditionnelle du rite romain avant la réforme du Concile Vatican II, est illégale et nuisible aux âmes si elle reste en vigueur.

    Les directives, publiées dans une lettre du 7 octobre signée par le vicaire de Rome, le cardinal Angelo De Donatis, indiquent qu'à la lumière du motu proprio Traditionis custodes (gardiens de la tradition) du pape François, "il n'est plus possible d'utiliser le Rituale Romanum et d'autres livres liturgiques du "rite ancien" pour la célébration des sacrements et des sacramentaux (par exemple, pas même le rituel de réconciliation des pénitents selon la forme ancienne)".

    Ces sacrements, dit De Donatis, sont "expressément interdits et seul l'usage du Missale Romanum de 1962 reste autorisé."

    Le diocèse a donc interdit toutes les formes sacramentelles traditionnelles de baptême, de mariage, d'ordination, de pénitence, de confirmation et d'extrême-onction, ou onction des malades. L'instruction interdisait également la célébration du Triduum pascal selon le rite traditionnel dans toute église du diocèse. Le titulaire du diocèse de Rome est le pape. Le pape étant responsable de l'Église universelle, c'est au vicaire général qu'il revient d'administrer les affaires courantes du diocèse.

    Le cardinal De Donatis a déclaré qu'il avait publié cette instruction afin de fournir des "directives précises" pour la mise en œuvre de Traditionis custodes et "pour le bien spirituel des fidèles".

    Traditionis custodes restreint radicalement la messe traditionnelle, également connue sous le nom de messe tridentine, qui était célébrée avant les réformes liturgiques de 1970 du pape Saint Paul VI.

    Le motu proprio révoque les décrets papaux des 35 dernières années qui libéralisaient l'utilisation de l'ancienne forme de la messe, en particulier la lettre apostolique Summorum pontificum de 2007 de Benoît XVI, qui étendait à tous les prêtres le droit de célébrer la messe en utilisant le Missel romain de 1962.

    Traditionis custodes stipule que les prêtres qui veulent célébrer le rite traditionnel doivent demander une autorisation écrite à l'évêque diocésain. Elle a également mis fin au droit de célébrer la messe traditionnelle dans les églises paroissiales.

    Le pape François a déclaré qu'il souhaitait un "retour en temps utile" à la liturgie instituée après le concile Vatican II et qu'il avait imposé ce décret parce que certains fidèles traditionnels rejettent Vatican II et affirment que la liturgie réformée trahit "la tradition et la "véritable Église"". Il a donc déclaré qu'il se sentait poussé à prendre une mesure aussi radicale "pour défendre l'unité du Corps du Christ" après que les libéralisations précédentes de l'ancien rite aient été, selon lui, exploitées pour exposer l'Église "au danger de la division".

    Selon les critiques, l'instruction de Rome va bien au-delà du décret du pape, qui ne mentionnait pas l'interdiction des anciens rites liturgiques.

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  • Consubstantiel : la fin d’une formule ambiguë

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    Nicaea_icon.jpgLe 28 novembre 2021, les fidèles du « novus ordo missae » (1970) ont pu enfin redécouvrir l’une des plus essentielles formules théologiques définies par l’Église au IVe siècle : la consubstantialité, mettant fin à la traduction erronée « de même nature que le Père  ». Une réflexion d’Annie Laurent lue sur le site web de la revue « France Catholique » :

    « Parmi les changements apportés à la nouvelle traduction du Missel romain, qui entre en vigueur le premier dimanche de l’Avent, il en est un qui revêt une signification d’une grande importance puisqu’il s’applique explicitement à l’expression de la foi catholique. C’est, en effet, rien de moins que la profession de foi en la divinité du Christ dont il s’agit. La formule « de même nature que le Père », contenue dans le Credo de la messe – forme ordinaire –, est remplacée par «  consubstantiel au Père  », qui est la traduction exacte en français du latin consubstantialem Patri.

    L’usage du français à la messe est un fruit de Vatican II. Dans sa Constitution Sacrosanctum concilium (1963), le concile préconisait l’emploi des langues locales (§ 36) afin de favoriser «  la participation pleine, consciente et active à la liturgie  » (§ 14, 21). Le latin perdait alors son exclusivité dans le rite romain.

    Traduction gallicane

    Mais, anticipant la promulgation du nouveau Missel par saint Paul VI (1969), une traduction «  gallicane  », mise à l’essai dans les paroisses, connut un trop rapide succès, ce qui entraîna de vives réactions d’intellectuels catholiques, justement à propos du Credo. Ainsi de «  Suis-je schismatique ?  » : cette tribune publiée sous ce titre par le philosophe Étienne Gilson dans La France Catholique du 2 juillet 1965 est particulièrement explicite. L’auteur se dit gêné par ce « de même nature que le Père  ». Comment la consubstantialité pouvait-elle être changée en une simple connaturalité, se demandait-il : « Deux êtres de même nature ne sont pas nécessairement de même substance. Deux hommes sont de même nature, mais chacun d’eux est une substance distincte, et c’est même pourquoi ils sont deux. »

    Admettant que l’Église agissait ainsi « pour faciliter aux fidèles l’accès des textes liturgiques », il commentait : « On le veut si ardemment qu’on va jusqu’à éliminer du français certains mots théologiquement précis, pour leur en substituer d’autres qui le sont moins, mais dont on pense, à tort ou à raison, qu’ils “diront quelque chose” aux simples fidèles. De même nature semble plus facile à comprendre que de même substance.  » Voulant à tout prix éviter de soupçonner l’Église d’intention hérétique, Gilson voyait néanmoins dans la nouvelle formule « une sorte d’avachissement de la pensée théologique ».

    Ref. Consubstantiel : la fin d’une formule ambiguë

    Restauration ? oui et non puisque le choix est donné entre le credo de Nicée-Constantinople et celui, plus elliptique, du symbole des apôtres et sous réserve de savoir par ailleurs si le choix réservé entre ces deux versions sera lui-même respecté dans le contexte de la permissivité liturgique en usage de fait au sein du nouvel ordo missae…

  • Les fins dernières : un entretien avec Mgr Léonard

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    De larges extraits d'un article paru sur le site de Présent sont reproduits sur le Forum Catholique :

    Entretien avec Mgr André Léonard

    extraits

    — Monseigneur, nous avons quitté le mois de novembre, mois spécialement dédié aux âmes du purgatoire. Est-ce à dire qu’il n’est plus besoin de prier pour elles ?

    — Non ! La prière pour ceux qui nous ont précédés dans la mort ne doit pas se limiter au 2 novembre, jour de la commémoraison des fidèles défunts, ni même à la totalité de ce mois. Elle peut être quotidienne. C’est le cas, tout spécialement, lors de la célébration de la messe. Lors de chaque Eucharistie, le prêtre et l’assemblée prient pour les défunts. (...)

    — Le purgatoire est une réalité bien oubliée de nos jours. Pourquoi cette amnésie ? Comment réagissent les jeunes à qui vous en parlez ?

    — Cet oubli est pour une part lié au fait que l’on parle relativement trop peu des « fins dernières » dans la prédication chrétienne en Occident, sous le prétexte fallacieux que priorité absolue doit être accordée à nos engagements terrestres. Mais les fidèles, eux, s’interrogent toujours sur le sort de leurs chers disparus. Ils n’ont pas tort. Quant aux jeunes, cette question les taraude chaque fois que décède un de leurs compagnons. Certains cherchent des réponses dans des pratiques dangereuses de spiritisme. D’autres croient trouver une solution dans la réincarnation, sous prétexte que la vie sur terre est trop courte pour s’ajuster à Dieu, s’il existe… Mais c’est peine perdue. Car, même après de multiples vies en ce monde, les créatures seront toujours aussi peu ajustées à l’infinité de Dieu. Il en va tout autrement de la purification exercée en direct par l’Amour de Dieu, au-delà des vicissitudes de la vie terrestre.

    — Garde-t-on un lien avec nos proches passés dans l’autre monde ?

    — Assurément ! Mais la bonne méthode n’est pas le spiritisme ou l’évocation des esprits, comme le roi Saül s’en rendit coupable (cf. 1 S, 28, 3-20). C’est plutôt la prière pour les défunts lors de la messe et, surtout, au moment de la communion. Nous y sommes en profonde communion avec Jésus. Et nos défunts sont aussi en communion avec lui dans l’au-delà. Nous leur sommes donc unis dans une même communion au Seigneur ! (...)

    Pourquoi l’Eglise refuse-t-elle la crémation des corps des défunts en temps normal ?

    — A vrai dire, elle ne refuse pas la crémation. Mais elle la tolère, tout en ayant une nette préférence pour l’inhumation. Car le symbolisme de l’enterrement est plus éloquent et encourageant que l’incinération. Celle-ci évoque une disparition pure et simple du corps, qui se dissout en fumée et en cendres. Tandis que l’inhumation évoque la semence jetée en terre, qui meurt et porte du fruit. Même si ce qui se passe dans un cercueil n’est pas joli, Paul Claudel a voulu que soit inscrit sur sa tombe : « Ici repose la semence de Paul Claudel. » Je note au passage que les musulmans et les juifs refusent presque tous d’être incinérés. Ils sont plus cohérents et courageux que les chrétiens qui choisissent la crémation parce qu’elle coûte moins cher… (...)

    — Un thème qui prime dans notre monde actuel est le sauvetage de la planète, sujet fort bon en lui-même. Mais ne décèle-t-on pas une tendance à la déification de « Mère Nature » ?

    — Notre planète doit être traitée avec ménagement et sobriété, car nous n’en avons qu’une, si bien qu’il importe de transmettre aux générations qui nous suivront une Terre habitable. Mais ceci n’implique aucune « vénération » de la Terre-Mère. Car celle-ci est aussi une marâtre impitoyable. Elle appartient à ce monde déchu qu’évoque admirablement Paul dans sa lettre aux Romains (Rm 8, 18-27). Un monde livré à la vanité et à la servitude de la corruption, où les vivants sont voués à la mort et ne survivent qu’en tuant d’autres vivants, plantes ou animaux. Donc, de grâce, pas de vénération de la Pachamama, fût-ce en Amazonie. De tout temps, notre planète, qui nous nourrit et a ses beaux côtés, est aussi sauvagement meurtrière. De tout temps, elle est riche en moyens de nous détruire : tremblements de terre, tsunamis, éruptions volcaniques, inondations à répétition, virus dangereux, bactéries nocives, etc.

    Quel sera le sort de la nature, des animaux, par exemple, à la fin du monde ?

    — J’espère de toute mon âme que les cieux nouveaux et la terre nouvelle dont parle l’Apocalypse (cf. Ap 21, 1) comporteront un monde végétal et animal, et pas seulement un univers humain. Je rêve d’y retrouver, notamment, les animaux domestiques avec qui nous aurons eu un lien familier. Mais ne me demandez pas sous quelle forme précise ! Je n’ai pas encore été voir… Un peu de patience. Je sais seulement ceci : « Ce que l’œil n’a pas vu, ce que l’oreille n’a pas entendu, ce qui n’est même pas monté dans le cœur de l’homme, voilà ce que Dieu a préparé pour ceux qui l’aiment » (cf. 1 Co, 2, 9).

  • Le célibat des prêtres est incompréhensible, bien sûr !

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    Lu sur le site web « didoc » cet article de Jean de Saint-Chéron publié le 30 novembre 2021 :

    « Lors de la publication du rapport Sauvé, le célibat des prêtres a parfois été présenté comme une des causes des actes pédocriminels. Jean de Saint-Chéron (*) réfute avec force cette accusation et réaffirme le sens du célibat sacerdotal.

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    Le christianisme est une histoire de fou. Que voulez-vous. C’est la religion de tous les excès. On le sait depuis le début. « Nous proclamons un Messie crucifié, scandale pour les Juifs, folie pour les nations païennes », comme disait saint Paul (1 Co 1, 23). Le célibat « pour le Royaume », selon la formule consacrée, c’est-à-dire pour l’amour de Dieu et des hommes, qu’il concerne les religieux, les laïcs consacrés ou encore les prêtres, manifeste un peu de cette folie. « Mais, ajoute Paul, pour ceux que Dieu appelle, qu’ils soient Juifs ou Grecs, ce Messie, ce Christ, est puissance de Dieu et sagesse de Dieu » (1 Co 1, 24). Pour les chrétiens, la « folie » du christianisme est une image de la sagesse de Dieu. Or c’est toujours à cette dernière que se heurte notre bon sens bien terre à terre, quand nous essayons de comprendre la religion.

    S’agissant du célibat des prêtres dans l’Église catholique latine — où l’on n’ordonne prêtres que des hommes célibataires, tandis qu’en Orient, y compris dans l’Église catholique, il est possible d’ordonner des hommes mariés —, le débat n’est pas neuf, bien sûr. Au IVe siècle, saint Jean Chrysostome, évêque de Constantinople, rappelait à l’occasion de débats sur les mœurs sacerdotales : « Tout le monde juge le prêtre, et on le juge comme s’il n’était plus dans sa chair, comme s’il n’était pas pétri du limon commun, comme s’il était un ange affranchi de toutes les faiblesses de l’homme ». Or nous savons bien que c’est plus compliqué que ça. Mais pourquoi alors l’Église s’obstine-t-elle à prendre ses prêtres parmi des célibataires qu’elle appelle à garder cet état ?

    En 1967, en ce temps où la continence sexuelle n’était pas franchement dans l’air du temps, le pape Paul VI s’était fendu d’une encyclique sobrement intitulée Sacerdotalis caelibatus. Il y présentait en détail la triple signification du célibat sacerdotal : correspondance au Christ célibataire ; don radical de soi-même au peuple de Dieu ; témoignage de la vie éternelle. Loin de tout angélisme, le texte était non seulement bien incarné — et n’éludait pas l’épreuve que constitue le célibat, même choisi librement et par amour, dans la vie d’un homme — mais faisait droit aux grandes objections du monde et du « pragmatisme ». La lettre ouvrait en effet sur un exposé de ces objections (complexité historique de la question du célibat ; pénurie de prêtres ; « violence faite à la nature » ; risque d’infidélité au célibat et donc de défroquage, etc.). Cette liste demeure tout à fait actuelle en 2021, et les détracteurs du célibat sacerdotal en manque d’idées seraient bien inspirés d’aller y puiser de nouveaux arguments pour leurs dîners en ville.

    Avant d’essayer d’éclairer, par un très parcellaire rappel de ce qu’est au fond le christianisme, le sens du célibat sacerdotal, il est une objection contemporaine que l’on entend, que l’on lit, et qui se fraie aujourd’hui un chemin dans les méandres de certaines consciences visiblement très éclairées : il y aurait une causalité entre le célibat sacerdotal et les crimes abominables révélés par le rapport Sauvé. Il m’est extrêmement pénible d’avoir à rappeler ici que l’immense majorité des crimes pédophiles sont commis par des hommes qui n’ont pas voué le célibat, et qui ont d’ores et déjà une, un, ou plusieurs partenaires sexuels appartenant à la catégorie des adultes consentants. Il est pénible de le rappeler, mais sans doute faut-il que quelqu’un s’en charge. Qu’on établisse un lien entre la discipline du célibat et les prêtres qui partent avec une paroissienne ou, plus tragique, qui mènent une double vie dans l’ombre, soit. Mais avec la pédocriminalité !... Une telle suspicion de causalité repose d’ailleurs sur une étrange conception des penchants naturels de l’homme. Et ce serait une bien piètre vision du mariage que d’y voir un remède aux pires turpitudes sexuelles.

    Passée la mention de cette absurdité, il faut rappeler que le sens du célibat ne saurait en aucun cas se limiter à une discipline ecclésiastique, comme un « fardeau obligé » imposé à tous ceux qui auraient le désir de devenir prêtres. Au contraire, il faut comprendre que l’Église catholique latine n’appelle ses prêtres que parmi ceux qui choisissent d’être célibataires. Et si l’on est un catholique romain de rite latin, le fait de ne pas se sentir « appelé » au célibat est un excellent indice que l’on n’est tout simplement pas appelé à être prêtre. (Encore une folie que seule la foi permet de reconnaître comme une sagesse).

    Une fois que l’on a dit cela, n’esquivons pas la question du combat qui reste à vivre pour ceux qui sont appelés au célibat. Il ne s’agit pas de faire l’innocent, le désincarné ou le naïf, comme si de rien n’était. Mais de reconnaître l’épreuve pour en découvrir le sens profond, la grandeur, la joie mystérieuse d’une vie donnée et prophétique, selon le témoignage de tant de prêtres à la vie belle et féconde, aujourd’hui et au cours de l’histoire. Cette joie échappe à qui refuse d’entendre que dans le christianisme, « ce qui est folie de Dieu est plus sage que les hommes » (1 Co 1, 25). Mais comprenons au moins que la « folie de Dieu » est toujours ordonnée à l’amour, et nulle radicalité chrétienne ne saurait aboutir à un fanatisme violent — qui est bien plutôt la marque d’une absence de dieu.

    Le Père Albert Chapelle, grand théologien jésuite, écrivait en 1977 dans Sexualité et sainteté que « qui n’accepte pas de ressentir le célibat de manière douloureuse ne sait pas ce qu’est le célibat. Le célibat appauvrit au niveau pulsionnel ; le célibat est renoncement au complément d’humanité qu’un partenaire de vie peut apporter ». Or seul le mystère de l’Évangile, ainsi que le mystère d’une vocation propre, peuvent faire entrer dans l’intelligence d’un acte aussi élevé que celui du renoncement volontaire à la vocation naturelle de l’homme (le mariage), qui est chose bonne et archi-bonne. Écartons tout de suite que dans la spiritualité chrétienne le mariage ne serait pas vu comme un choix radical, un don de sa vie par amour. Le célibat des prêtres est incompréhensible, bien sûr ! Mais le Christ lui-même proclame au sujet de ceux qui renoncent à se marier « à cause du royaume des cieux », que peut seul le comprendre « celui qui peut le comprendre » (Mt 19, 12). Or ceux qui à la fois « peuvent comprendre » et sont appelés à embrasser cette vie ne forment qu’une infime partie de la population (sinon le taux de natalité en prendrait un coup).

    Nous autres laïcs, croyants ou non, que pouvons-nous comprendre ? Certains prêtres eux-mêmes confient n’avoir compris que bien tard le sens du célibat auquel ils s’étaient sentis appelés des années plus tôt, en discernant sans doute la grandeur amoureuse radicale, sans bien la saisir. Tel est le cas de Mgr Gobilliard, évêque auxiliaire du diocèse de Lyon, qui évoque la « croix » du célibat et la « souffrance » du renoncement à être père selon la chair, tout en disant la joie très haute de ce sacrifice : « Je me souviens très bien du jour où j’ai à la fois compris et accepté mon célibat, écrit-il. J’étais déjà prêtre. C’était à l’hôpital Spallanzani, hôpital de phase terminale des maladies infectieuses où j’étais aumônier. Mario, auprès de qui je me trouvais, était en train de mourir du S.I.D.A. Un jour, me regardant bien dans les yeux, il m’a dit : “Je crois avoir compris le célibat des prêtres !” Du tac au tac, je lui ai répondu : “Eh bien explique-moi parce que moi, je n’ai pas tout compris !” Il a réfléchi et paisiblement il m’a dit : “Quand tu es là, je me repose dans ton cœur ! […] Il n’y a personne dans ton cœur que tu dois aimer plus que moi lorsque tu es à côté de moi. Ton cœur est libre d’être pour moi tout seul, et c’est cela qui me repose. […] Si tu étais marié, alors je saurais qu’il y a dans ton cœur quelqu’un de plus important que moi et ce serait normal. Pareil si tu avais des enfants. […]” Il avait raison, le célibat que vit le prêtre diocésain, c’est le célibat même du Christ. Tout cela nous dépasse et, bien sûr nous ne sommes jamais à la hauteur de l’exigence que ce célibat implique ». C’est en découvrant qu’il avait choisi d’être un pauvre parmi les pauvres que celui qui était alors un prêtre mûr a compris le sens de ce qu’il vivait depuis quinze ans.

    La question surnaturelle, quand il s’agit de christianisme, ne peut être éludée. C’est toujours à ça qu’il faut revenir. Car rien n’est plus concret que le célibat d’un prêtre, ni plus mystérieux. C’est une réalité physique, visible, difficile, dont le sens redit par le pape Paul VI il y a plus de cinquante ans révèle la haute dignité de l’homme, capable d’aimer au-delà de ses forces, et ainsi de parler de l’invisible. Si la sagesse de ce monde est folie devant Dieu, le christianisme a l’audace d’enseigner que c’est parce que la sagesse du monde ne regarde pas assez loin. « Tes pensées ne sont pas celles de Dieu mais celle des hommes » (Mt 16, 23), dira le Christ à Pierre effrayé à l’idée de la croix.

    Le célibat consacré ne rabaisse ni la dignité de l’acte sexuel ni la splendeur du mariage. Il dit autrement, de façon plus surnaturelle, de façon incompréhensible peut-être à nos esprits trop inquiets de ne plus jouir, que l’amour est un don total de soi, et que les chrétiens vivent déjà d’une autre vie, éternellement joyeuse. Les prêtres qui vouent le célibat sont des témoins de l’invisible, comme des sentinelles de l’espérance. Ils témoignent que, selon le mot de Thérèse d’Avila, Dieu seul suffit à remplir une vie humaine. Ils nous disent que nous sommes faits pour nous donner entièrement et pour vivre éternellement.

    Devant une signification si haute, on perçoit mieux la blessure que fait à toute l’Église l’infidélité à ce célibat. On perçoit aussi combien — par-delà tous les arguments fallacieux calqués sur l’esprit du monde — l’Église catholique de rite latin perdrait de son prophétisme, même incompris ou mal compris, en revenant sur cette discipline qui veut qu’elle n’ordonne prêtres que des célibataires. Jamais on ne pourra comprendre le christianisme et son ahurissante folie si l’on cesse de considérer qu’un chrétien est quelqu’un qui croit vraiment à la résurrection du Christ, dans sa chair. Et qui affirme que la vie est éternelle.

    Ref. Le célibat des prêtres est incompréhensible, bien sûr !

     

    (*) Jean de Saint-Chéron est essayiste et a publié « Les bons chrétiens » en 2021 (Salvator), un essai sur le sens du christianisme dans le monde contemporain. Source : https://www.lefigaro.fr/vox/religion/les-pretres-qui-vouent-le-celibat-sont-des-temoins-de-l-invisible-des-sentinelles-de-l-esperance-20211124.