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Doctrine - Page 10

  • Réforme liturgique : l’exemple de l’offertoire de la messe, de son ancienne forme à l’actuelle (Denis Crouan)

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    Liturgie 30 : Réforme liturgique : l’exemple de l’offertoire de la messe, de son ancienne forme à l’actuelle (42 mn) 

    https://youtu.be/Rro0pFXaLfo   

    Le docteur Denis Crouan aborde maintenant l’exemple significatif de l’Offertoire de la messe. À la suite de Vatican II, les rites de l’offertoire ont été modifiés. On a beaucoup glosé sur cette modification : qu’y a-t-on gagné, qu’y a-t-on perdu, était-il nécessaire de changer les choses ? Tentons de répondre à ces questions en faisant une comparaison systématique de l’ancien rite (missel « de Saint Pie V ») et du nouveau rite (missel de Saint Paul VI). Il est clair qu’il fallait cette réforme car les formules de jadis portaient des confusions, distinguant mal « le pain non consacré » et « le Corps du Christ ». 

     

    COURS DE LITURGIE, PAR DENIS CROUAN, DOCTEUR EN THEOLOGIE, 2022 

    Pour accéder à la totalité de la playlist :  

    https://www.youtube.com/playlist?list=PLuko328jWH_06CYFfUP8d6v_vzl9f4UbI 

    Cours donné par Denis Crouan, docteur en théologie, en entretien interactif avec Arnaud Dumouch. 

    Vidéo du site http://docteurangelique.free.fr/fichiers/InstitutDocteurAngelique.htm, les œuvres complètes en français de saint Thomas d'Aquin. 

    Denis Crouan 2022.

  • Eglise catholique: le culte de l'homme a-t-il remplacé le culte de Dieu?

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    Eglise catholique: le culte de l'homme a-t-il remplacé le culte de Dieu? (59 mn) 

    https://youtu.be/j9CElBWuypU 

    Question disputée avec Jean-Pierre Maugendre, 30 nov 2022

    Soixante-deux années après l'ouverture du concile Vatican II, en octobre 1962, Jean-Pierre Maugendre défend la position selon laquelle ce concile aurait opéré un changement de paradigme très sensible dans l'Eglise. Une Eglise théocentrique et d'abord préoccupée des réalités surnaturelles aurait laissé la place une Eglise plus soucieuse de l'homme et de ses conditions de vie sur terre, le social et le pastoral prenant alors le pas sur le surnaturel et le doctrinal. Il défend cet avis, qui est partagé par Mgr Schneider, dans cet article : https://www.riposte-catholique.fr/archives/172803?mc_cid=c10cc3934a&mc_eid=018e4a5ac6   

    Arnaud Dumouch proteste en disant que cette lecture est « à charge » et liée à un tri des citations. Elle ne tient compte que du « faux Concile », celui de la génération des boomers en Occident. Pour Arnaud Dumouch, Vatican II n’est ni théocentrique, ni anthropocentrique. Ce Concile recentre la foi sur l’union de charité entre Dieu et l’homme, en vue de la Vision béatifique. C'est à la lumière de ce principe que le Concile doit être lu et compris.  

  • Déchristianisation, islam, droits de l'homme... les réponses de Pierre Manent

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    Une video sur le site du Figaro :

    Pierre Manent était l’invité du Club Le Figaro Idées

    Le philosophe et essayiste qui vient de publier « Pascal et la proposition chrétienne » débat de la déchristianisation de la France avec Michel De Jaeghere et Jean-Marie Guénois.

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  • Soutenir la restauration de l’Abbaye de Lagrasse

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    L’abbaye Sainte-Marie de Lagrasse est une abbaye située dans la commune de Lagrasse dans le département français de l'Aude en région Occitanie.

    Monastère bénédictin du viiie siècle au xviiie siècle, l'abbaye fut vendue comme bien national à la Révolution française et coupée en deux lots. Ses bâtiments sont presque laissés à l'abandon et très dégradés au cours du xixe siècle.

    La « grande partie » fut seulement rendue à la vie religieuse en 2004 lors du rachat par la communauté des chanoines réguliers de la Mère de Dieu, tandis que la part médiévale du monastère, la « petite partie », devint propriété du département.

    La communauté des chanoines réguliers de la Mère de Dieu a été fondée par le père Wladimir, premier père abbé de la communauté, à Gap. En 2004, elle déménagea vers Lagrasse (après des démarches infructueuses auprès de l’évêque de Liège, alors Mgr Aloys Jousten, qui refusa de leur confier la reprise de l’abbaye de Val-Dieu au Pays de Herve). Le 3 novembre 2006, le second abbé de la communauté des chanoines, le père Emmanuel-Marie de Saint-Jean, 60e abbé de l'abbaye de Lagrasse, a reçu des mains de Mgr André Fort, évêque d'Orléans, les insignes de sa charge : la crosse, la mitre et l'anneau.

    La communauté des chanoines réguliers de la Mère de Dieu est composée de religieux, en majorité des prêtres, vivant en communauté sous la règle de saint Augustin, attachés à un monastère ou à une église.

    Ces hommes vivent intégralement la réalité de la consécration communautaire et personnelle à la Vierge Marie. La vie d'un chanoine de l'abbaye se déroule alors autour de la liturgie traditionnelle, la contemplation, l'apostolat et les études diverses. Les chants, les prières et la messe font partie de leur vie quotidienne.

     L’Abbaye Sainte-Marie de Lagrasse entame aujourd’hui une nouvelle phase de travaux avec la restauration du transept sud de l’abbatiale. Depuis 18 ans, les Chanoines Réguliers de la Mère de Dieu ont réalisé de nombreux travaux dans cette abbaye millénaire : cloître, bâtiments conventuels, clocher. Mgr Emmanuel-Marie évoque ce nouveau défi :

  • La crise allemande, l'Eglise universelle et le pape François

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    De George Weigel sur First Things :

    LA CRISE ALLEMANDE, L'ÉGLISE MONDIALE ET LE PAPE FRANCOIS

    12 . 14 . 22

    L'Année de Notre Seigneur 2023 sera probablement le théâtre de drames catholiques que nous ne pouvons pas prédire maintenant ; c'est la manière de la Providence. Ce que nous pouvons savoir avec certitude à propos de l'année prochaine, c'est que la crise allemande dans l'Église mondiale atteindra son paroxysme, car ce qui se passe en Allemagne entrera en collision avec la première session du Synode sur la synodalité pour une Église synodale en octobre 2023. Et la résolution de la crise allemande sera, sinon totalement déterminante, du moins extrêmement importante pour définir l'héritage du pape François.

    Que se passe-t-il donc en Allemagne, sur son "chemin synodal" national ?

    Beaucoup de choses se passent : une instrumentalisation du crime et du péché d'abus sexuels afin de réinventer le catholicisme ; le rejet des conceptions catholiques établies de l'amour humain et de son expression ; une reddition inconditionnelle à l'idéologie du genre et à sa déconstruction du concept biblique de la personne humaine ; une révolution dans l'ecclésiologie qui, au nom de l'autonomisation des laïcs, vide les fonctions d'évêque et de prêtre de leur plein caractère sacramentel ; la réduction progressive de l'Église à une riche ONG, faisant de bonnes œuvres définies par le consensus politiquement correct du moment.

    Derrière tout cela - et nous arrivons ici au fond du problème - se cache un rejet de l'enseignement solennel du Concile Vatican II sur la révélation divine. Et comme la Constitution dogmatique de Vatican II sur la Révélation divine, connue sous son titre latin Dei Verbum (La Parole de Dieu), a été l'accomplissement fondamental du Concile, rejeter l'enseignement de Dei Verbum revient à rejeter Vatican II. La "voie synodale" allemande n'est pas un développement du Concile. C'est un rejet du Concile.

    Dei Verbum a affirmé avec force la réalité de la révélation divine et son autorité contraignante dans le temps. S'appuyant sur plus d'un siècle de réflexion biblique et théologique sur l'histoire du salut, Vatican II a insisté, à contre-courant de la haute culture moderne, sur le fait que le christianisme n'est pas un mythe pieux ou une collection de légendes inspirantes. Le christianisme est une rencontre avec le Fils de Dieu incarné, la Deuxième Personne de la Sainte Trinité, qui porte à son accomplissement l'autorévélation de ce que Dieu est, et ce que Dieu veut pour l'humanité, qui a commencé lorsque Dieu a parlé au peuple juif par Abraham, Moïse et les prophètes.

    Dei Verbum enseigne également que la révélation de Dieu à l'humanité s'est achevée en Jésus-Christ. Les catholiques ne cessent de sonder les profondeurs de cette révélation et sa signification au fil du temps, et c'est ainsi que notre compréhension du christianisme se développe. Mais la révélation juge chaque moment historique ; la révélation n'est pas jugée par les "signes des temps". 

    Ou pour dire les choses aussi simplement que possible : Dieu sait mieux que nous ce qui fait le bonheur, l'épanouissement et, finalement, la béatitude de l'homme. Les "signes des temps" peuvent nous aider à mieux saisir ce que Dieu a dit dans l'Écriture et la tradition. Mais si les "signes des temps" (par exemple, l'idéologie du genre) contredisent ce que Dieu a révélé sur notre nature et notre destinée, les "signes des temps" sont erronés, et non la parole de Dieu.

    Les documents du Sentier synodal allemand, souvent rédigés dans un sociologisme abrutissant recouvert d'un mince vernis de langage religieux, nient essentiellement tout cela.

    Dans ces textes, les "signes des temps" sont le moteur de l'autocompréhension de l'Église, de sorte qu'il n'y a pas de points de référence stables pour savoir si un prétendu développement de la doctrine est un développement authentique ou une fraude. La révélation divine ne nous permet pas non plus d'avoir une idée précise de qui nous sommes et de ce qui constitue une vie juste : l'"autodétermination" l'emporte sur les vérités inscrites par Dieu dans la nature et les relations humaines, "le genre est à considérer de manière multidimensionnelle", et suggérer le contraire "conduit à des violations des droits de l'homme". 

    On dit souvent que le catholicisme allemand est dans un schisme de fait. C'est une description inadéquate de la crise allemande. Le catholicisme allemand manifesté dans les documents de la Voie synodale est en apostasie. Le Sentier synodal allemand n'accepte pas "la foi qui a été livrée une fois pour toutes aux saints" (Jude 1:3). Au contraire, l'un de ses textes "fondateurs" a affirmé plus tôt cette année que "dans l'Église aussi, des points de vue et des modes de vie légitimes peuvent se faire concurrence, même en termes de croyances fondamentales".

    C'est ainsi que le "catholique allégé" mène inexorablement au catholique zero.

    Le Pape François porte un lourd fardeau en cherchant une résolution de la crise allemande qui soit fidèle à la réalité et à l'autorité contraignante de la révélation divine. Si une telle résolution n'est pas atteinte, cependant, cela soulèvera les plus grands doutes sur l'ensemble du projet de "synodalité" central à son pontificat.

    La chronique de George Weigel est diffusée par le Denver Catholic, la publication officielle de l'archidiocèse de Denver. 

    George Weigel est Distinguished Senior Fellow du Ethics and Public Policy Center de Washington, D.C., où il est titulaire de la chaire William E. Simon en études catholiques.

  • Un nouveau préfet moderniste au Dicastère pour la Doctrine de la Foi ?

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    Du site "Messa in latino" :

    13 décembre 2022

    News : Cadeau de Noël : un nouveau préfet moderniste au Dicastère pour la Doctrine de la Foi ?

    Nos sources "en haut lieu" confirmeraient maintenant (mais nous savons que le Saint Père est imprévisible jusqu'au dernier moment) que le prochain Préfet du Dicastère pour la Doctrine de la Foi sera Mgr Heiner Wilmer (ici), actuel évêque de Heildsheim, en remplacement de l'actuel Préfet Card. Luis Francisco Ladaria Ferrer, en prorogation à partir du 1er juillet 2022.

    Théologien, dehonien, connu pour ses idées ultra-progressistes, il va jusqu'à affirmer, dans une interview délirante au Kölner Stadt-Anzeiger du 14 décembre 2018 (à lire en intégralité ici, notamment les réponses sur le théologien Eugen Drewermann - défroqué -, condamné par l'Église : " Eugen Drewermann est un prophète de notre temps méconnu par l'Église "), que " l'abus de pouvoir est dans l'ADN de l'Église ", une thèse absurde et hérétique.

    Malheureusement, si cela se confirmait, ce serait un très mauvais cadeau de Noël de la part de Sainte Marthe, étant donné également son approbation des positions ultra-progressistes défendues par le tristement célèbre "synode" qui se déroule en Allemagne.

    Plutôt que le temps de Noël pour l'Église, il semble que nous entrions dans un hiver rigoureux.

  • L'Islam : une hérésie ?

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    D'Annie LAURENT, Déléguée générale de CLARIFIER, "Petite Feuille Verte" n°94 :

    PFV n°94 : L’islam est-il une hérésie ?

    Une définition claire du mot « hérésie » (du grec Haireo, « j’emporte », « je saisis »), dans son acception chrétienne, est donnée par le Code de droit canonique : « On appelle hérésie la négation obstinée, après la réception du baptême, d’une vérité qui doit être crue de foi divine et catholique, ou le doute obstiné sur cette vérité » (can. 751).

    Le Dictionnaire d’histoire de l’Église, récemment publié sous la direction de Mgr Bernard Ardura, président du Comité pontifical des sciences historiques (Éd. du Cerf, 2022), apporte cette précision : « Le terme d’“hérésie” se développa à l’intérieur de la chrétienté. Il désigne le fait de dévier de ce que les chrétiens considèrent comme le vrai credo » (p. 450).

    Historiquement, il fut admis très tôt que le contrôle doctrinal de ces déviations incombait à la hiérarchie de l’Église, ce qui reste le cas dans le catholicisme. À partir du IVème siècle, des conciles œcuméniques ont été convoqués pour examiner ces doctrines déviantes et se prononcer à leur sujet, le plus souvent au moyen de précisions théologiques, d’anathèmes et/ou de condamnations de leurs instigateurs.

    En théorie, la généralisation du concept d’hérésie pourrait entraîner son application hors du domaine catholique, donc dans les autres religions, y compris l’islam. Pour ce dernier, l’hérésie concernerait alors ceux qui, en son sein, nient ou déforment les croyances de base affirmées dans son livre sacré (p. ex. le Coran « incréé », l’unicité divine, le rôle « prophétique » de Mahomet, etc.). Rien ne permet cependant d’envisager une telle hypothèse puisque l’islam ne dispose d’aucune autorité magistérielle, l’institution d’El-Azhar étant trop souvent perçue à tort comme l’équivalent de la papauté (sur El-Azhar, cf. PFV n° 87 et n°88). Certains juristes sunnites considèrent cependant le chiisme et ses dissidences (druze, alaouite, alévie, ismaélienne) comme des hérésies.

    L’ISLAM EST-IL UNE HÉRÉSIE ?

    La qualification d’hérésie appliquée à l’islam en tant que tel et dans son intégralité ne peut donc pas être retenue comme le montrent plusieurs spécialistes.

    Michel Younès, professeur de théologie à l’Université catholique de Lyon : « À la différence d’une approche qui perçoit l’islam comme une hérésie venant d’une dérive chrétienne ou judéo-chrétienne, plusieurs études cherchent à analyser la complexité islamique autrement. Il ne s’agit plus de revenir à un proto-islam, mais de constater les traces d’une diversité constitutive, relative aux multiples influences intégrées dans cet islam naissant » (Les approches chrétiennes de l’islam, Éd. du Cerf, coll. Patrimoines, 2020, p. 42).

    M. Younès cite Jan Van Reeth, enseignant à la Faculté des sciences religieuses comparées d’Anvers (Belgique) : « Ce serait une erreur de vouloir réduire les origines de l’islam à une seule communauté ou un seul mouvement religieux […]. Les recherches actuelles montrent plutôt que l’islam naissant a subi un grand nombre d’influences très diverses et venant de plusieurs horizons » (ibid., p. 43).

    En 1938, Hilaire Belloc, écrivain catholique britannique (1870-1953), publiait un livre intitulé The Great Heresies, qui vient d’être traduit en français (Les grandes hérésies, Artège, 2022). À partir d’une approche généraliste : « Une hérésie est l’entreprise de déconstruction d’un corps de doctrine unifié et homogène par la négation d’un élément inséparable de l’ensemble » (ibid., p. 46), cet auteur consacre un chapitre entier à « La grande et durable hérésie de Mahomet » (ibid., p. 95-152). Pour lui, le « mahométisme débuta comme une hérésie, et non comme une nouvelle religion » malgré l’apparence que lui donnaient « sa vitalité et son endurance » (ibid., p. 98).

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  • Comment se célèbre concrètement la messe de Vatican II ? (Liturgie 29 par Denis Crouan)

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    Liturgie 29 : Comment se célèbre concrètement la messe de Vatican II ? (71 mn) 

    https://youtu.be/p5wg3yjym8o  

    Le docteur Denis Crouan aborde maintenant, de manière concrète et simple, comment mettre en pratique la liturgie eucharistique restaurée à la suite de Vatican II dans une paroisse qui dispose de ce qu’il faut (des moyens somme toute assez simples) pour que tout soit fait dans le respect de ce que demande aujourd’hui l’Église. Il est frappant de voir le respect et la solennité qui entoure cette réforme liturgique. On est loin de ce qu’il s’est, hélas, réellement passé. 

    Voici le lien qui mène aux deux fascicules (un sur la liturgie, l’autre sur la crise) édités par « Librim Concept ».  

    https://www.librim.fr/18-collection-liturgie-et-priere 

     

    COURS DE LITURGIE, PAR DENIS CROUAN, DOCTEUR EN THEOLOGIE, 2022 

    Pour accéder à la totalité de la playlist :  

    https://www.youtube.com/playlist?list=PLuko328jWH_06CYFfUP8d6v_vzl9f4UbI 

    Cours donné par Denis Crouan, docteur en théologie, en entretien interactif avec Arnaud Dumouch. 

    Vidéo du site http://docteurangelique.free.fr/fichiers/InstitutDocteurAngelique.htm, les œuvres complètes en français de saint Thomas d'Aquin. 

    Denis Crouan 2022. 

  • L'éthique que promeut l'Académie Pontificale pour la Vie est contraire à la morale catholique

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    De Luisella Scrosati sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    Académie pour la vie, l'éthique contre la morale catholique

    13-12-2022

    Le texte de base de l'Académie Pontificale pour la Vie est incompatible avec l'encyclique Veritatis Splendor de 1993 de St Jean Paul II. Le nouveau cours de l'Académie pontificale pour la vie réfute l'affirmation selon laquelle il existe des actions qui ne peuvent jamais devenir bonnes. Aller au-delà de ces absolus moraux conduit à renverser tout l'enseignement de l'Église sur le péché, sur le mérite, sur la réalité de l'enfer, sur le sens de la création et de l'incarnation rédemptrice. Et aussi sur le martyre, dont le sens disparaît. Réflexions en conclusion de la conférence Une réponse à l'Académie pontificale pour la vie.

    Le texte de base, esquissé pour le séminaire d'étude (30 octobre - 1er novembre 2021) promu par l'Académie pontificale pour la vie, récemment publié dans le volume Éthique théologique de la vie, est à toutes fins utiles un renversement de Veritatis Splendor. La preuve la plus claire en a été fournie au cours de la conférence de trois jours intitulée "A Response to the Pontifical Academy for Life's Publication : The Theological Ethics of Life. Écriture, tradition, défis pratiques", qui a vu, entre autres, la participation de Mgr Livio Melina, doyen de l'Institut Jean-Paul II depuis dix ans, et du père José Granados, actuellement professeur de théologie du sacrement du mariage au même institut.

    "Je ne peux pas oublier que Franz Böckle, alors parmi les principaux théologiens moralistes de langue allemande, [...], en vue des décisions possibles de Veritatis Splendor, a déclaré que si l'encyclique avait décidé qu'il y a des actions qui doivent toujours et en toutes circonstances être considérées comme mauvaises, contre cela il aurait élevé la voix de toutes ses forces. Le bon Dieu lui a épargné l'accomplissement de son dessein ; Böckle est décédé le 8 juillet 1991. L'encyclique a été publiée le 6 août 1993 et contenait en fait la déclaration selon laquelle il existe des actions qui ne peuvent jamais devenir "bonnes". C'est ainsi que Benoît XVI s'était exprimé dans les fameuses "notes" publiées en 2019 dans le Klerusblatt. L'encyclique de Jean-Paul II avait vraiment été publiée dans l'intention spécifique de blinder l'affirmation des absolus moraux face à des arguments qui trouvaient de plus en plus d'espace dans la théologie morale académique; des positions qui voulaient souligner la présence de circonstances et de situations pouvant conduire à des exceptions à la règle morale générale (VS, 56). L'encyclique les avait à l'esprit, tout comme elle avait à l'esprit les "solutions dites "pastorales"", le "créateur" herméneutique, une idée de l'option fondamentale dissociée des choix individuels concrets (VS, 65), "de fausses solutions, liées notamment à une compréhension inadéquate de l'objet de l'action morale" (VS, 75), de facture proportionnaliste et conséquentialiste. Veritatis Splendor les avait présentés et explicitement condamnés.

    La conférence a mis en évidence cette incompatibilité irrésoluble entre le Texte de base (TB) et l'encyclique de 1993, entre l'anthropologie qui sous-tend les thèses du premier et celle portée par l'encyclique. On ne peut passer sous silence le fait que VS exprime l'enseignement du Magistère de l'Église de manière positive et "négative", avec la condamnation explicite de certaines erreurs ; on ne peut non plus passer sous silence le fait que l'encyclique elle-même considère "la question de la moralité des actes humains" et, en particulier, "l'existence d'actes intrinsèquement mauvais" comme des aspects décisifs, car en eux "se concentre en un certain sens la question même de l'homme, de sa vérité et des conséquences morales qui en découlent" (VS, 83).

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  • L'évêque d'Anvers fait une déclaration remarquée sur la perspective de l'abolition du célibat ecclésiastique

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    De Patrick Vincent sur la Gazet van Antwerpen de ce mardi 13 décembre, p.12 :

    L'évêque Johan Bonny fait une déclaration remarquable sur la perspective de l'abolition du célibat

    "Le pape n'écarte pas ce sujet, quelque chose est sur le point de se produire"

    L'évêque Johan Bonny a fait une remarquable déclaration sur le célibat. Aujourd'hui, il donne plus d'explications à ce sujet. "Il y a deux semaines, nous avons passé, avec les évêques belges, deux heures avec le Pape, parlant entre autres de l'abolition de l'obligation du célibat. François est ouvert à l'idée."

    "Les hommes mariés vont bientôt être ordonnés prêtres. Si Rome ne l'autorise pas, cela se produira spontanément !" C'était une déclaration remarquable de l'évêque Johan Bonny pendant la visite d'une maison de soins résidentiels à Gravenwezel, la semaine dernière. Cette déclaration a évoqué des images de la désobéissance de l'église, comme les sept femmes qui se sont laissées ordonner prêtres en 2002 sur un bateau de croisière sur le Danube par un évêque d'Amérique latine. "Cette affaire a fait grand bruit au Vatican à l'époque", déclare Hildegard Warnink, doyenne de la faculté de droit canonique de la KU Leuven. "Rome était si outragée qu'ils ont même adapté le droit pénal de l'Eglise. Depuis lors, c'est frappé de la plus haute sanction : l'excommunication. Non seulement pour les femmes, mais aussi pour l'évêque lui-même."

    Un jour plus tard, l'évêque Bonny a déclaré qu'il ne voulait certainement pas faire quelque chose d'analogue. "Ma déclaration n'était pas un déclaration de politique officielle, elle est tombée dans une conversation ouverte avec des personnes âgées résidant dans la maison de retraite, qui m'ont posé des questions très raisonnées et intelligentes sur l'avenir de l'Eglise, notamment sur le célibat. Dans une telle conversation, je ne veux pas tourner autour du pot, mais répondre honnêtement."

    Avec ses collègues belges, l'évêque d'Anvers a été reçu par le pape il y a quinze jours à Rome. Pendant deux heures ils ont pu parler à François. Et notamment du célibat obligatoire. "Nous avons remarqué que le Pape n'hésite pas à aborder le sujet. Au contraire, cette question est devenue négociable et nous pensons que quelque chose est sur le point de se produire."

    C'est pourtant admis en Europe de l'Est et en Inde

    Le sujet n'a jamais complètement disparu, affirme le professeur Warnink. "Dans les années 1960 et 1970, la discussion faisait également rage. Je me souviens de l'époque où étaient ordonnés des diacres à St Paul, ma paroisse à Deurne-Nord, dans le plein exercice de leurs fonctions en croyant qu'ils pourraient se marier quelques mois plus tard. L'Eglise en était proche à ce point à l'époque, mais ça ne s'est pas produit à la fin. On dit que le pape Paul VI avait l'intention d'abolir le célibat obligatoire, mais qu'il ne voulait pas rester dans l'histoire comme l'homme qui avait ça sur sa conscience."

    Cependant, même aujourd'hui, il existe des prêtres catholiques mariés. Des pasteurs protestants ou des prêtres anglicans qui se sont convertis à l'Église catholique et sont ordonnés prêtres ne doivent pas renoncer à leur mariage. Et dans les églises catholiques orientales sous l'autorité du pape (principalement en Europe de l'Est, au Moyen-Orient, dans le nord-est de l'Afrique et l'Inde), les prêtres mariés sont en effet autorisés depuis des siècles. "Dans notre diocèse, nous avons cinq prêtres mariés : un biélorusse, deux Ukrainiens et deux Chaldéens", dit l'évêque Bonny. "Et bien sûr, je reçois parfois des questions d'autres prêtres : "Pourquoi eux et pas nous ?"

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  • "Nous espérons garder François quelques années de plus, ses successeurs achèveront ses réformes" (cardinal Kasper)

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    Eclairant et inquiétant :

    De Franca Giansoldati sur Il Messaggero :

    "Nous espérons garder François quelques années de plus, ses successeurs achèveront ses réformes", déclare le cardinal Kasper.

    11 décembre 2022

    "Le succès du pontificat actuel sera décidé par les successeurs de la papauté actuelle. J'espère seulement que le pontificat actuel n'est pas un accident mais le début d'une nouvelle ère" et que "nous pourrons le conserver encore quelques années". Le théologien allemand Walter Kasper, l'un des cardinaux qui ont le plus contribué à l'élection de Bergoglio lors du conclave de 2013, parle de l'action réformatrice que le pape François a initiée au cours de ces dix années et qui, sur le papier, est destinée à changer la relation entre l'Église et le Magistère. La prédiction de Kasper est basée sur une analyse de grande envergure.

    Selon lui, la poussée innovatrice qui pourrait changer la doctrine sur l'homosexualité, la fin de vie, l'avortement, le célibat des prêtres et la représentativité dans l'Église ne sera certainement pas terminée par François. "Un tel processus de transformation ne peut pas être accompli du jour au lendemain, mais nécessite du temps et une longue respiration. Cela ne peut se faire en un seul pontificat, il faudra deux ou trois pontificats". En effet, le chemin de la réforme est semé d'embûches et il faut beaucoup de temps pour opérer un changement culturel durable. Pour Kasper, le concept de désinodalité " signifie la fin de l'ancien cléricalisme hiérarchique ". L'analyse du théologien allemand a été faite au Latran lors d'une réunion organisée par l'Ordine dei Giornalisti del Lazio consacrée à la papauté de François. " François est un pape évangélique, non pas au sens confessionnel mais au sens premier du terme. La priorité absolue pour lui n'est pas la doctrine, mais l'Évangile, le message vivant de Dieu le Père miséricordieux, qui nous a rachetés par son Fils et qui est présent en permanence dans l'Église dans l'Esprit Saint. Or, dans le Praedicate evangelium, le dicastère de l'évangélisation prime sur le dicastère de la doctrine de la foi. Il ne prêche plus le Dieu qui menace, condamne et punit, mais le Dieu qui accueille, accepte, pardonne et réconcilie tout le monde dans l'amour. C'est un ton nouveau, qui est bon pour l'Église, mais qui ne plaît pas à tout le monde et qui est aussi parfois mal compris comme du "relativisme".

    Kasper ne cache pas les difficultés du pontificat et même les erreurs commises jusqu'à présent. Il espère qu'elle durera encore quelques années : "Chaque pape a donc ses points forts, mais aussi des aspects qu'il doit laisser à son successeur. J'ai voulu parler des points forts du pontificat ; je laisse aux journalistes le soin de parler des déficits qui existent aussi et deviennent évidents au fur et à mesure que le pontificat s'allonge. Néanmoins, j'espère que, si Dieu le veut, nous pourrons garder ce pape pendant quelques années encore". 

    PROGRESSISTES

    Cette situation complexe est due à une combinaison de facteurs, notamment le fossé qui s'est creusé dans l'Église entre réformateurs et conservateurs. "Le pape François se trouve dans une situation difficile. D'un côté les conservateurs fondamentalistes, de l'autre les progressistes idéologiques, qui sont aussi devenus entre-temps des détracteurs. Entre les deux, il y a une grande zone intermédiaire qui est satisfaite et heureuse ou souvent indifférente. Les conservateurs fondamentalistes ont été les critiques du pontificat depuis le début. Ils n'ont jamais aimé ce pape. "Il ne se comporte pas et ne parle pas comme un pape devrait le faire." Mais la critique du style n'est que la forme extérieure. C'est profond : ils demandent : Est-il encore vraiment catholique ? En même temps, en étant catholiques, ils prennent en partie des formes identitaires, ils font une fixation sur l'avortement et contre les parades et les homosexuels, comme l'a fait aussi le patriarche Kirill". 

    De l'autre côté, à "gauche", il y a les critiques progressistes. "Ils disent : ce pape ne veut pas de réformes. En fait, il fait beaucoup de réformes, pour la droite même trop, mais il ne veut pas toutes les réformes libérales comme dans la voie synodale allemande. Il n'est pas un réformateur libéral, mais un réformateur radical qui veut réformer l'Église à partir de la racine (radix), c'est-à-dire à partir de l'Évangile". 

    L'Église, selon le cardinal Kasper, est confrontée à une crise d'identité : "Le changement est synonyme de désordre et entraîne une crise, et il serait malhonnête de ne pas le dire ouvertement : l'Église est en crise profonde. On peut même parler d'une crise d'identité. Qu'est-ce qui est encore valable dans le processus de transformation dans lequel nous nous trouvons, qu'est-ce qui doit rester valable et qu'est-ce qui doit être réformé de toute urgence ? "

  • Le pragmatisme du pape François l’amène-t-il à trop se plier à l’opinion publique ?

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    D'Andrea Gagliarducci sur MondayVatican (traduction de Benoît et moi) :

    Le pape François, le pragmatisme et les décisions à prendre

    L’interview que le Pape François a accordée cette semaine à la revue jésuite America est une synthèse de la vision pragmatique du monde qui est celle du Pape François. En effet, le Pape est fidèle au principe selon lequel les réalités sont plus grandes que les idées, et il regarde le monde en termes concrets, d’une manière qui est pragmatique au point de paraître cynique.

    Ce pragmatisme est aussi une façon de se révéler au monde ou d’affronter le monde. Le pape François ne donne jamais d’avis tranchés et, lorsqu’il doit en donner, il utilise l’histoire, même si elle est un peu manipulée et imprécise, pour expliquer que ce n’est pas lui qui pense d’une certaine façon, mais que son approche a déjà pris racine et que, par conséquent, de ce point de vue, elle ne peut être critiquée.

    Mais ce pragmatisme a aussi des contre-indications pratiques, qui pourraient être particulièrement dangereuses.

    Il y a deux passages de l’interview d’America qui montrent cette approche pragmatique.

    Le premier concerne la guerre en Ukraine. Depuis quelque temps, le Pape tente d’avoir une approche modérée de la question de la guerre, qui vise avant tout à ne pas offenser la partie russe. Le raisonnement du Pape semble être le suivant : si les Russes ont le sentiment de faire partie de l’histoire et ne sont pas exclus ou attaqués, ils seront plus enclins à discuter de la fin de la guerre.

    Ainsi, les déclarations du pape sur les atrocités de la guerre ont été attribuées d’abord aux mercenaires, puis aux groupes ethniques dits « non russes », tels que les Tchétchènes et les Bouriates. Le Pape a clairement souligné, peut-être pour la première fois, que l’agresseur est la Russie.

    Il est dommage que ce pragmatisme n’ait pas eu les effets escomptés. En effet, les remarques sur les Tchétchènes et les Bouriates ont suscité l’ire de ces deux populations. Même le ministre russe des Affaires étrangères Lavrov, a souligné que le pape avait fait des « déclarations non chrétiennes ». Si l’objectif était d’ouvrir un dialogue avec la Russie, il n’a pas été atteint.

    Et il n’a pas été atteint parce que ces déclarations manquaient de substance réelle, n’étaient pas planifiées et ont été formulées en termes « simples » par le pape. Le pape François n’aime pas l’institutionnalité. Mais malheureusement, certaines déclarations deviennent nécessairement institutionnelles.

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