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Doctrine - Page 11

  • Liège (Saint-Sacrement), 17 mars : Conférence de Carême par l'abbé Germeau

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    L’ABBÉ CLAUDE GERMEAU

    Fondateur et Directeur du Foyer d’Accueil de Herstal

    vous y invite.

    RENSEIGNEMENTS :

    Email : sursumcorda@skynet.be Tél. 04 344 10 89

  • Les besoins du Vatican pour demain

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    De Francis X. Maier sur First Things :

    LES BESOINS DU VATICAN DEMAIN

    5 mars 24

    En mars 2022, un mémorandum intitulé "Le Vatican aujourd'hui" a été publié et largement diffusé. Très critique à l'égard du pontificat de François, il était signé par une source anonyme décrite comme "Demos". L'auteur a ensuite été identifié comme étant feu le cardinal George Pell. La semaine dernière, un document similaire, intitulé "Le Vatican demain", a été publié simultanément dans six langues différentes. Il était signé, toujours anonymement, par une source identifiée comme "Demos II". L'identité des auteurs n'est pas claire. Mais au moins un cardinal et plusieurs évêques de haut rang semblent avoir été impliqués.

    Le texte mérite d'être lu. Tout le texte. Le cardinal Joseph Zen Ze-Kiun, archevêque à la retraite de Hong Kong et homme qui a eu des frictions sur des questions de principe avec le pontificat actuel et le gouvernement chinois, a publié le document sur ses médias sociaux. Le document a été consulté plus de 125 000 fois au cours des premières 48 heures.

    Contrairement au texte original de Demos, "The Vatican Tomorrow" reconnaît les points forts du pontificat de François notés ailleurs par d'autres : "L'accent mis par François sur la compassion envers les faibles, l'aide aux pauvres et aux marginalisés, la préoccupation pour la dignité de la création et les questions environnementales qui en découlent, et les efforts pour accompagner les personnes souffrantes et aliénées dans leurs fardeaux.

    Le nouveau texte affirme également, comme d'autres, que les défauts du pontificat actuel "sont tout aussi évidents" et graves, avec des conséquences néfastes. Par conséquent, "la tâche du prochain pontificat doit être de récupérer et de rétablir les vérités qui ont été lentement obscurcies ou perdues parmi de nombreux chrétiens". Ce qui nous amène aux sept points qui constituent la substance du texte et qui méritent tous d'être cités ici :

    Premièrement : L'autorité réelle est endommagée par des moyens autoritaires dans son exercice. Le pape est le successeur de Pierre et le garant de l'unité de l'Église. Mais il n'est pas un autocrate. Il ne peut pas changer la doctrine de l'Église, et il ne doit pas inventer ou modifier arbitrairement la discipline de l'Église. Il gouverne l'Église collégialement avec ses frères évêques dans les diocèses locaux. Et il le fait toujours dans la continuité fidèle de la Parole de Dieu et de l'enseignement de l'Église. Les "nouveaux paradigmes" et les "nouvelles voies inexplorées" qui s'écartent de l'un ou de l'autre ne sont pas de Dieu. Un nouveau pape doit restaurer l'herméneutique de la continuité dans la vie catholique et réaffirmer la compréhension de Vatican II du rôle propre de la papauté.

    Deuxièmement : Tout comme l'Église n'est pas une autocratie, elle n'est pas non plus une démocratie. L'Église appartient à Jésus-Christ. Elle est son Église. Elle est le corps mystique du Christ, composé de nombreux membres. Nous n'avons pas le pouvoir de remodeler ses enseignements pour qu'ils s'adaptent plus confortablement au monde. De plus, le sensus fidelium catholique n'est pas une question de sondage d'opinion, ni même le point de vue d'une majorité de baptisés. Il n'émane que de ceux qui croient sincèrement et pratiquent activement, ou du moins cherchent sincèrement à pratiquer, la foi et les enseignements de l'Église.

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  • Cardinal Newman : la primauté de la conscience

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    Lu sous la signature de Christian Gouyaud dans le mensuel LA NEF n° 318 Octobre 2019, mis en ligne le 29 février 2024 :

    Avec un siècle d’avance, Newman a développé l’idée de la primauté de la conscience, comme personne à son époque. Explications en suivant le cardinal Joseph Ratzinger.

    "Joseph Ratzinger cite fréquemment le mot de Newman dans sa Lettre au duc de Norfolk (1) : « Si, après un dîner, j’étais obligé de porter un toast religieux – ce qui évidemment ne se fait pas –, je boirais à la santé du pape, croyez-le bien, mais à la conscience d’abord, et ensuite au pape ! » Au-delà de cette boutade, la lettre autant que son auteur – qu’il béatifiera – revêtent une importance particulière pour J. Ratzinger. Rappelons le contexte de cet écrit. En 1874, Gladstone, ancien premier ministre de Grande-Bretagne, fit paraître un article aux accents pamphlétaires et au titre évocateur : « Les décrets du Vatican et le loyalisme civil des catholiques ». Selon Gladstone, les catholiques anglais manqueraient de loyauté envers le Royaume, étant en conscience, déterminés par une puissance étrangère : Rome. Newman répondit à Gladstone par La lettre au Duc de Norfolk, qui est un véritable hymne à la conscience. Pour Newman, les catholiques (anglais) ne se déterminent qu’en fonction de leur conscience, laquelle est la « Voix de Dieu » qui parle en chacun. Newman conférait à la conscience une valeur d’abord religieuse avant que psychologique ou éthique. Elle est cette instance à la fois immanente et transcendante. Si elle est la norme ultime et immédiate de l’agir humain, elle n’est pas pour autant autonome. Non seulement le magistère n’a pas condamné les droits de la conscience mais l’autorité ecclésiale est fondée sur la conscience, que Newman n’hésite pas à appeler « le vicaire du Christ » : « On ne verra jamais un pape, dans un document officiel adressé à tous les fidèles, porter atteinte à la doctrine très grave du droit et du devoir d’obéir à l’autorité divine s’exprimant par la Voix de la conscience. Car, en vérité, c’est sur cette Voix de la conscience que l’Église elle-même est fondée. Si le pape se prononçait contre la conscience, il se suiciderait, il ferait crouler le sol sous ses pieds. » Newman va encore plus loin en attribuant à la conscience les prérogatives du pape : « La conscience est le premier de tous les vicaires du Christ. Elle est le prophète qui nous révèle la vérité, le roi qui nous impose ses ordres, le prêtre qui nous anathématise et nous bénit. » A supposer même que, par impossible, « le sacerdoce éternel de l’Église [vienne] à disparaître, le principe sacerdotal survivrait à cette ruine et se poursuivrait, incarné, dans la conscience ». De là, le toast à la conscience.

    Ratzinger, conscience et Magistère

    En 1991, J. Ratzinger a proposé une réflexion puissante sur le rapport entre la conscience et le Magistère (2). Plutôt que d’aborder la question de la conscience de façon abstraite, le préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la foi préfère partir d’une opinion qui l’a profondément choqué, selon laquelle l’incroyance serait une grâce parce que la conscience erronée permet d’être plus facilement sauvé, dispensant les incroyants du fardeau onéreux de la foi et de ses obligations morales. Cette opinion renvoie à la conception d’un Dieu qui aveuglerait pour sauver et d’une foi qui, inversement, augmenterait la difficulté de se sauver : « La mise à l’écart de la vérité serait plus salutaire à l’homme que la vérité ; ce n’est pas la vérité qui le libérerait, mais au contraire, il devrait s’en libérer. L’homme serait davantage chez lui dans l’obscurité qu’à la lumière, car la foi ne serait pas un don bienfaisant du Dieu de bonté mais au contraire un héritage néfaste. » On peut dire que tout l’effort théologique de J. Ratzinger a consisté à s’insurger contre cette position. La conception qui, considérant la foi et ses obligations morales comme un fardeau trop onéreux quasi-impossible à supporter, préfère laisser les hommes dans leur « bonne conscience » erronée, est, selon J. Ratzinger, sous-jacente à la paralysie de l’évangélisation.

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  • Communiqué de Mgr Marc Aillet, évêque de Bayonne, Lescar et Oloron à propos de l’inscription de l’IVG dans la Constitution française

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    Communiqué de Mgr Marc Aillet, évêque de Bayonne, Lescar et Oloron à propos de l’inscription de l’IVG dans la Constitution française

    C’est avec consternation que nous apprenons les résultats du vote du Sénat, à la suite de l’Assemblée nationale, ouvrant la voie à l’inscription dans la Constitution française de « la liberté garantie à la femme d’avoir recours à l’IVG ». 50 sénateurs seulement se sont courageusement élevés contre l’idéologie dominante. C’est une nouvelle avancée de la « culture de mort » (Jean Paul II) ou de la « culture du déchet », tant décriée par le Pape François.

    La France, qui détient déjà le triste record du nombre annuel d’avortements (233 000 en 2022), sera l’un des premiers pays à inscrire l’IVG dans la Constitution comme un droit fondamental, performance qui devrait assurément nous faire honte. La classe politique est-elle si dénuée de conscience éthique pour en arriver à un si déplorable résultat ? Les députés et les sénateurs se laisseront-ils interpeller par ces paroles fortes de saint Jean Paul II : « Lorsqu’une majorité parlementaire ou sociale décrète la légitimité de la suppression de la vie humaine non encore née, même à certaines conditions, ne prend-elle pas une décision ‘tyrannique’ envers l’être humain le plus faible et sans défense ? La conscience universelle réagit à juste titre devant des crimes contre l’humanité dont notre siècle a fait la triste expérience. Ces crimes cesseraient-ils d’être des crimes si, au lieu d’être commis par des tyrans sans scrupules, ils étaient légitimés par l’assentiment populaire ? » (Évangile de la vie n. 70). Car, ce qui est présenté comme une victoire du droit des femmes est en réalité une nouvelle atteinte contre la vie humaine en son commencement, autrement dit : un « crime abominable » (Concile Vatican II), le « meurtre délibéré d’une personne humaine innocente », comme l’a rappelé avec force le Pape saint Jean Paul II dans son encyclique l’Évangile de la Vie.

    N’y a-t-il pas d’ailleurs une offense faite à la science, une sorte de régression scientifique, quand on invoque « le droit de la femme à disposer de son corps », comme si la génétique moderne n’avait pas montré depuis longtemps que l’embryon est dès la première cellule fécondée un organisme vivant, distinct de celui de sa mère et dont la molécule d’ADN contient toute l’information génétique qui fera de cet embryon telle ou telle personne humaine, avec toutes ses caractéristiques propres ?

    À travers ce projet de loi constitutionnelle, on prétend ni plus ni moins valoriser la femme contre l’enfant à naître qui demeure le grand oublié des débats. Ce faisant, on est loin de résoudre le problème des femmes, souvent contraintes à avorter en raison de difficultés sociales et économiques, environ 70% des femmes ayant recours à l’IVG. Les nombreuses confidences reçues au confessionnal de la part de femmes ayant eu recours à l’avortement – et beaucoup de psychologues pourraient en dire autant – nous confirment dans l’idée que l’avortement est toujours un drame et une source de profonds traumatismes pour la femme.

    Les parlementaires, réunis en Congrès le 4 mars, s’honoreront-ils d’un sursaut de conscience ou bien deviendront-ils responsables devant l’histoire de la plus grande transgression qui soit, celle de l’interdit de tuer ? En tout cas : « Dieu se fera le juge exigeant de toute violation du commandement ‘tu ne tueras pas’, placé à la base de toute la convivialité de la société. Il est le ‘goël’, c’est-à-dire le défenseur de l’innocent » (Évangile de la Vie n. 53).

    J’invite donc les fidèles du diocèse qui le pourront à prier et à jeûner à cette intention, le lundi 4 mars, alors que le Congrès sera appelé à ratifier ce projet de loi constitutionnelle.

    Bayonne, le 1er mars 2024.

     

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  • Bruxelles, 13 mars : Conférence exceptionnelle du cardinal Fridolin Ambongo

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    13 MARS | CONFÉRENCE EXCEPTIONNELLE DU CARDINAL AMBONGO (RDC)

    L’UP Sainte-Croix d’Ixelles a l’honneur d’accueillir le cardinal Fridolin Ambongo de Kinshasa pour une conférence à La Cambre, en collaboration avec l’Ordre Souverain de Malte, le Pôle Jeunes XL et les Grandes Heures de la Cambre.

    Quand : Le 13 mars 2024

    Heure : 20h15

    Au programme : Conférence, messe animée par les jeunes et un drink

    Les tickets sont disponibles en ligne.

    ***

    Avant d’être appelé à l’épiscopat, Mgr Ambongo a servi en tant que curé de paroisse et en tant que professeur : Il est également membre profès de l’ordre des Frères mineurs capucins. Consacré évêque en 2004, il a été évêque de Bokungu-Ikela de 2004 à 2016, et administrateur apostolique de Kole de 2008 à 2015, puis administrateur apostolique (2016) puis archevêque de Mbandaka-Bikoro et administrateur apostolique du diocèse de Bokungu-Ikela entre 2016 et 2018, et coadjuteur de l’archevêque de Kinshasa en 2018. Il devient le 1er novembre 2018 archevêque de Kinshasa puis cardinal le 5 octobre 2019. 

    C’est depuis lors l’un des chefs de file parmi les évêques en faveur de la paix nationale. Il s’exprime très régulièrement au Congo sur des causes qui lui sont chères :

    En mai 2016 il accepte d’aller témoigner à La Haye en faveur de Jean-Pierre Bemba accusé par la Cour pénale internationale de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité, qui sera acquitté en 2018. Entre 2016 et 2018, il dénonce les tentatives répétées du président congolais Joseph Kabila de repousser les élections au Congo. En 2018, après les violents affrontements consécutifs à la situation politique, il co-signe un texte au nom des évêques déclarant que les prélats « déplorent l’attaque sur la vie humaine » et offrent leurs condoléances aux familles des « victimes innocentes » tuées dans les affrontements.

    Fridolin Ambongo condamne l’exploitation des ressources naturelles et estime que les énergies renouvelables contribuent à atténuer l’impact du changement climatique dans le monde.En mars 2015, il affirme avoir reçu des menaces de mort.

    Enfin plus récemment, alors que le 18 décembre 2023, le Saint-Siège publie la déclaration pontificale Fiducia supplicans, par laquelle elle permet « de bénir « simplement » les couples en situation irrégulière et les couples de même sexe ». Fridolin Ambongo Besungu indique son désaccord dans un courrier du 20 décembre 2023 adressé au Pape.

    ***

    Accéder au site de l’UP Ste-Croix

    Visiter le site du Pôle XL Jeunes

    Aller sur le site des Grandes Heures de La Cambre

    Et enfin le site de l’Ordre Souverain de Malte Belgique.

    ***

    Date / Heure

    Date(s) - 13 mars 2024
    20h15 - 22h00

    Lieu

    Abbaye de la Cambre, 11
    1000 1000 Bruxelles

  • Pape François : "le danger le plus terrible est l'idéologie du genre qui efface les différences et rend tout identique"

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    DISCOURS DU SAINT-PÈRE FRANCOIS AUX PARTICIPANTS DE LA CONFÉRENCE INTERNATIONALE "HOMME-FEMME IMAGE DE DIEU. POUR UNE ANTHROPOLOGIE DES VOCATIONS".

    Salle du Synode
    Vendredi, 1 mars 2024

    Paroles du Saint Père avant le discours

    Bonjour ! Je demande qu'on fasse la lecture, pour ne pas être trop fatigué ; j'ai encore un rhume et je suis fatigué en lisant pendant un certain temps. Mais je voudrais souligner une chose : il est très important qu'il y ait cette rencontre, cette rencontre entre les hommes et les femmes, parce qu'aujourd'hui, le danger le plus terrible est l'idéologie du genre, qui annule les différences. J'ai demandé des études sur cette vilaine idéologie de notre temps, qui efface les différences et rend tout identique ; effacer la différence, c'est effacer l'humanité. L'homme et la femme, en revanche, sont dans une "tension" féconde. Je me souviens avoir lu un roman du début des années 1900, écrit par le fils de l'archevêque de Canterbury : Le Maître de la Terre. Ce roman parle de l'avenir et est prophétique, car il montre cette tendance à effacer toutes les différences. Il est intéressant de le lire, si vous en avez le temps, parce qu'on y retrouve les problèmes d'aujourd'hui ; cet homme était un prophète.

    Frères et sœurs !

    Je suis heureux de participer à cette conférence promue par le Centre de recherche et d'anthropologie des vocations, au cours de laquelle des chercheurs de différentes parties du monde, chacun avec sa propre expertise, discuteront du thème "Image de Dieu de l'homme et de la femme. Vers une anthropologie des vocations". Je salue tous les participants et je remercie le cardinal Ouellet pour ses paroles : nous ne sommes pas encore des saints, mais nous espérons l'être toujours plus, c'est la première vocation que nous avons reçue ! Et merci surtout parce qu'il y a quelques années, avec d'autres personnes influentes et à la recherche d'une alliance des savoirs, vous avez créé ce Centre pour initier une recherche académique internationale visant à toujours mieux comprendre le sens et l'importance des vocations, dans l'Église et dans la société.

    L'objectif de cette conférence est avant tout de considérer et de valoriser la dimension anthropologique de toute vocation. Cela nous renvoie à une vérité élémentaire et fondamentale, qu'il nous faut aujourd'hui redécouvrir dans toute sa beauté : la vie de l'être humain est vocation. Ne l'oublions pas : la dimension anthropologique, qui sous-tend tout appel au sein de la communauté, est liée à une caractéristique essentielle de l'être humain en tant que tel : l'homme lui-même est vocation. Chacun de nous, aussi bien dans les grands choix qui affectent un état de vie, que dans les multiples occasions et situations dans lesquelles ils s'incarnent et prennent forme, se découvre et s'exprime comme appelé, comme personne qui se réalise dans l'écoute et la réponse, en partageant son être et ses dons avec les autres pour le bien commun.

    Cette découverte nous fait sortir de l'isolement d'un ego autoréférentiel et nous fait nous considérer comme une identité en relation : j'existe et je vis en relation avec celui qui m'a engendré, avec la réalité qui me transcende, avec les autres et avec le monde qui m'entoure, par rapport auquel je suis appelé à embrasser une mission spécifique et personnelle avec joie et responsabilité.

    Cette vérité anthropologique est fondamentale car elle répond pleinement au désir d'épanouissement humain et de bonheur qui habite nos cœurs. Dans le contexte culturel actuel, on a parfois tendance à oublier ou à occulter cette réalité, au risque de réduire l'être humain à ses seuls besoins matériels ou primaires, comme s'il s'agissait d'un objet sans conscience ni volonté, simplement entraîné par la vie dans un engrenage mécanique. Au contraire, l'homme et la femme sont créés par Dieu et sont à l'image du Créateur, c'est-à-dire qu'ils portent en eux un désir d'éternité et de bonheur que Dieu lui-même a semé dans leur cœur et qu'ils sont appelés à réaliser à travers une vocation spécifique. C'est pourquoi il existe en nous une saine tension intérieure que nous ne devons jamais étouffer : nous sommes appelés au bonheur, à la plénitude de la vie, à quelque chose de grand auquel Dieu nous a destinés. La vie de chacun de nous, sans exception, n'est pas un accident de parcours ; notre présence dans le monde n'est pas le fruit du hasard, mais nous faisons partie d'un projet d'amour et nous sommes invités à sortir de nous-mêmes et à le réaliser, pour nous-mêmes et pour les autres.

    C'est pourquoi, s'il est vrai que chacun de nous a une mission, c'est-à-dire que nous sommes appelés à offrir notre contribution pour améliorer le monde et façonner la société, j'aime toujours rappeler qu'il ne s'agit pas d'une tâche extérieure confiée à notre vie, mais d'une dimension qui implique notre nature même, la structure de notre être d'homme et de femme à l'image et à la ressemblance de Dieu. Non seulement nous avons reçu une mission, mais chacun d'entre nous est une mission : "Je suis toujours une mission, tu es toujours une mission, tout baptisé et toute personne baptisée est une mission". Celui qui aime est mis en mouvement, il est poussé hors de lui-même, il est attiré et attirant, il se donne à l'autre et tisse des relations génératrices de vie. Personne n'est inutile et insignifiant pour l'amour de Dieu" (Message pour la Journée mondiale des missions 2019).

    Une éminente figure intellectuelle et spirituelle, le cardinal Newman, a des paroles éclairantes à ce sujet. J'en cite quelques-unes :

    "Je suis créé pour faire et être quelqu'un pour qui personne d'autre n'est créé.

    J'occupe une place qui m'est propre dans les conseils de Dieu, dans le monde de Dieu : une place occupée par personne d'autre. Peu importe que je sois riche ou pauvre, méprisé ou estimé par les hommes : Dieu me connaît et m'appelle par mon nom. Il m'a confié un travail qu'il n'a confié à personne d'autre. J'ai ma propre mission. D'une certaine manière, je suis nécessaire à ses desseins".

    Il poursuit : "[Dieu] ne m'a pas créé en vain. Je ferai le bien, j'accomplirai son œuvre. Je serai un ange de paix, un prédicateur de vérité à la place qu'il m'a assignée sans que je le sache, pourvu que je suive ses commandements et que je le serve dans ma vocation" (J.H. Newman, Méditations et prières, Milan 2002, 38-39).

    Frères et sœurs, vos recherches, vos études et, de manière particulière, ces occasions de discussion sont si nécessaires et importantes pour faire connaître la vocation à laquelle tout être humain est appelé par Dieu, dans les différents états de vie et grâce à ses nombreux charismes. Ils sont également utiles pour s'interroger sur les défis d'aujourd'hui, sur la crise anthropologique actuelle et sur la nécessaire promotion des vocations humaines et chrétiennes. Et il est important que, grâce aussi à votre contribution, se développe une circularité toujours plus efficace entre les différentes vocations, afin que les œuvres qui découlent de l'état de vie laïque au service de la société et de l'Église, avec le don du ministère ordonné et de la vie consacrée, contribuent à générer l'espérance dans un monde sur lequel pèsent de lourdes expériences de mort.

    Générer cette espérance, se mettre au service du Royaume de Dieu pour la construction d'un monde ouvert et fraternel est une tâche confiée à chaque femme et à chaque homme de notre temps. Merci pour votre contribution à cet égard. Merci pour votre travail de ces jours. Je le confie au Seigneur dans la prière, par l'intercession de Marie, icône de la vocation et mère de toute vocation. Et s'il vous plaît, n'oubliez pas de prier pour moi aussi.

    Paroles du Saint-Père à la fin du discours

    Je vous souhaite à tous un bon travail ! Et n'ayez pas peur en ces moments riches de la vie de l'Église. L'Esprit Saint nous demande une chose importante : la fidélité. Mais la fidélité est en chemin, et la fidélité nous amène souvent à prendre des risques. La fidélité muséale n'est pas la fidélité. Allez de l'avant avec le courage de discerner et de prendre le risque de chercher la volonté de Dieu. Je vous souhaite bonne chance. Courage et allez de l'avant, sans perdre votre sens de l'humour !

  • Un groupe de clercs et de laïcs catholiques lance un appel filial demandant le retrait de "Fiducia Supplicans". NOUVELLE MISE À JOUR

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    D'Edward Pentin sur son blog :

    Un groupe de clercs et de laïcs catholiques lance un appel filial demandant le retrait de "Fiducia Supplicans".

    MISE À JOUR :

    Depuis la publication de cet appel filial, un évêque, plus de 100 prêtres et des centaines d'universitaires catholiques du monde entier ont ajouté leur signature. Les organisateurs ont eu du mal à suivre les centaines de signataires qu'ils ont reçus, mais une liste complète sera bientôt publiée.

    Parmi les nouveaux signataires figurent l'évêque Joseph Strickland, le Dr Gavin Ashenden (ancien évêque anglican converti au catholicisme), le professeur Josef Seifert, le Dr Janet Smith, le Dr Timothy Flanders (rédacteur en chef de OnePeterFive.com), le Dr Taylor Marshall, le père Janvier Gbénou (connu sous son nom de plume Fr. Jesusmary), Luigi Casalini, rédacteur en chef du blog italien Messainlatino, le Dr Claude E Newbury et le Dr. Claude E Newbury et Dr. Thomas Ward, Professeur John Rao, auteur catholique Leila Miller, Père Donald Calloway, Père Lee Bennett, Père Jerry J. Pokorsky Pasteur, Père Timothy Sauppé, Père Phillip W. DeVous, Père Denis M. Donahue, Père Gerard M. Byrne (Angleterre), Père Eunan Mc Donnell PHD (Irlande), Père Jakub Ostrożański R.C.I., Père K. Krzysztofi (Pologne), Père K. K. K. (Allemagne), Père K. K. (France), Père K. K. (Italie), Père K. K. (Italie), Père K. K. (Italie), Père K. K. (France), Père K. K. (Italie), Père K. K. (Italie), Krzysztof Kukulka OFMConv. (Pologne), Jean-Paul Tidi Makambila (Congo), Gabriel Sukharsky (Ukraine), Viktor Bilous (Ukraine), Michael E. Rodríguez, Edmund A. Castronovo, Carlos Miguel Viego, Ph.D., Dwight P. Campbell, STD, JD, Andre Villeneuve et John P. Lovell.

    **
    Un groupe de 90 prêtres, universitaires et auteurs catholiques ont lancé un appel filial aux cardinaux et aux évêques, leur demandant d'interdire immédiatement l'application de Fiducia Supplicans dans leurs diocèses et de demander au pape François de "retirer d'urgence" ce document.

    Dans une déclaration (texte intégral ici) publiée en la fête de la Présentation du Seigneur, les signataires affirment que la déclaration, qui a approuvé la bénédiction, dans certaines limites, des couples de même sexe et d'autres personnes vivant des relations non conformes à l'enseignement de l'Église, est en "opposition directe" avec la doctrine traditionnelle de l'Église sur le mariage, en dépit de ses affirmations contraires.

    Soulignant les nombreuses conférences épiscopales, confréries de prêtres et autres qui se sont publiquement opposées à la déclaration du Vatican depuis sa publication le 18 décembre, les signataires affirment que "jamais dans l'histoire de l'Église catholique un document du Magistère romain n'a fait l'objet d'un rejet aussi fort".

    En revanche, ils soulignent que le document a été "très favorablement accueilli par les quelques épiscopats et prélats qui, depuis des décennies, préconisent ouvertement un changement de la doctrine sur la moralité sexuelle".

    Les signataires reprochent à la déclaration de proposer une pastorale qui "ne correspond pas à la doctrine", ce qui conduit à enseigner une "doctrine différente". La doctrine traditionnelle de l'Église, soulignent-ils, doit être considérée comme infaillible et immuable puisqu'elle est "confirmée par l'Écriture et la Tradition" et qu'elle est une "doctrine de la loi naturelle, qui ne permet aucun changement".

    Une bénédiction, poursuivent-ils, est un "signe naturel" d'"approbation de ce qui est béni", et ils rejettent les tentatives de la déclaration de différencier un "couple" d'une "union" puisqu'un "couple est un couple en raison de l'union qui lui donne existence". Ils affirment également que l'insistance de la déclaration pour que la bénédiction ne soit pas une cérémonie liturgique "ne change pas la nature de l'acte, puisque le geste central et essentiel demeure".

    De telles bénédictions, avertissent les signataires, transmettent au monde que ces relations sont désormais "acceptables pour Dieu" et que l'Église catholique "a finalement évolué et accepte désormais les unions homosexuelles et, plus généralement, les unions extraconjugales".

    Le rejet généralisé du document dans l'Église est donc justifié, affirment-ils. Ce qui n'est "absolument pas justifiable", ajoutent-ils, c'est que les cardinaux et les évêques "restent silencieux", permettant ainsi l'amplification d'un scandale qui est déjà "grave et public" et dont l'erreur vient du Saint-Siège.

    Surtout, ils avertissent que "les petits, les simples fidèles" sont scandalisés "qui n'ont aucun moyen de s'orienter et de se défendre contre cette confusion".

    C'est pourquoi ils "implorent avec ferveur" les cardinaux et les évêques d'accomplir deux tâches : "Interdire immédiatement l'application de ce document" dans leurs diocèses, et demander "directement" au Pape de "retirer d'urgence ce malheureux document" qui "produit manifestement un grave scandale".

    Le Pape, concluent-ils, a "besoin d'urgence" d'une "correction fraternelle" dans l'espoir de "sauver son pontificat et sa propre personne d'une tache qui pourrait autrement peser sur lui de manière indélébile, non seulement dans l'histoire, mais dans l'éternité".

    ***

    Des clercs et des laïcs catholiques se mobilisent pour demander le retrait de "Fiducia Supplicans"

     

    NOUVELLE MISE A JOUR avec la nouvelle liste de signataires (dont votre serviteur) :

    Additional Signatories, March 1, 2024

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  • L'identité du prochain pape selon "Demos II"

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    De la Nuova Bussola Quotidiana :

    L'identité du prochain pape : notes d'un cardinal

    Deux ans après le texte signé 'Demos' (dont il a été révélé par la suite qu'il avait été écrit par le Cardinal Pell), un nouveau document anonyme, lié au premier, définit les sept priorités du prochain Conclave pour réparer la confusion et la crise créées par ce Pontificat.

    - L'identikit del prossimo Papa (I) II A Profile of the Next Pope (EN) II "Retrato robot" del próximo Papa (ES) II Identität des nächsten Papstes (D) II Identyfikacja następnego papieża (PL)

    29_02_2024

    Le Nuova Bussola Quotidiana publie un document exclusif en six langues, destiné à circuler parmi les cardinaux en vue du prochain conclave et parmi les fidèles comme matière à réflexion sur les priorités de l'Eglise. Le texte a été rédigé principalement par un cardinal qui a recueilli les suggestions d'autres cardinaux et évêques. Ceux-ci ont choisi de rester anonymes pour les raisons expliquées dans la lettre.

    LE VATICAN DEMAIN

    En mars 2022 parut un texte anonyme signé « Demos » et intitulé « Le Vatican aujourd’hui » qui soulevait un certain nombre de questions graves et de critiques à propos du pontificat du pape FrançoisOr, la situation de l’Église depuis la parution de ce texte n’a que peu changé, et certainement pas en mieux. Les pensées ci-dessous visent donc à repartir de ces réflexions originelles pour en bâtir d’autres à la lumière des besoins de l’Église de demain.

    Les dernières années d’un pontificat, quel qu’il soit, sont l’occasion d’évaluer la situation actuelle de l’Église, ainsi que les besoins futurs de l’Église et de ses fidèles. Il est clair que la force du pontificat du pape François est l’accent particulier qu’il a mis sur la compassion envers les plus fragiles, l’aide aux pauvres et aux marginalisés, le souci de la dignité de la création et des problèmes qui en découlent pour l’environnement, ainsi que les efforts pour accompagner ceux et celles qui sont en souffrance et portent des fardeaux insupportables.

    Les limites de ce pontificat sont tout aussi évidentes : un style de gouvernance autocratique et parfois en apparence vindicatif, une incurie juridique, une intolérance envers tout désaccord, fût-il respectueux, et – plus grave encore – une tendance constante à l’ambiguïté en matière de foi et de mœurs qui sème la confusion parmi les fidèles. Or, la confusion engendre la division et le conflit ; elle mine la confiance dans la Parole de Dieu ; et elle affaiblit le témoignage évangélique. Le résultat, aujourd’hui, est une Église plus divisée que jamais dans son histoire récente.

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  • Absurdité de l'esprit du temps

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    De Lukas Matuschek sur kath.net/news :

    Absurdité de l'esprit du temps

    29 février 2024

    "En Jésus, nous rencontrons la vérité elle-même. Nous Le connaissons, Lui et Sa volonté, à travers Sa révélation. Malgré tout, cela déstabilise lorsque, dans les médias et les conversations, la science veut rivaliser avec la vérité éternelle." Contribution d'invité de Lukas Matuschek

    Ce n'est pas seulement depuis ces années que l'Eglise est entourée d'erreurs qui masquent la beauté qui l'habite malgré tout, parce qu'elle vient de son époux. Voici une tentative d'aperçu sans prétention d'exhaustivité.

    Nous devons nous opposer à ces erreurs et nous rappeler sans cesse la vérité, afin de pouvoir affronter nos combats la tête haute et plus forts. Surtout lorsqu'il s'agit de notre vocation de prophètes, de rois et de prêtres.

    Prophétisme

    En Jésus, nous rencontrons la vérité elle-même. Nous Le connaissons, Lui et Sa volonté, à travers Sa révélation. Malgré cela, nous sommes déstabilisés lorsque, dans les médias et dans les conversations, la science veut rivaliser avec la vérité éternelle. Pourquoi en effet ? Où se trouvent les sources de la science ? Elles se trouvent dans la recherche, plus précisément dans l'étude de la création de Dieu. La science est un savoir humain et donc limité, donc en partie vrai et en partie entaché d'erreurs. Mais surtout, la science n'est pas un trésor objectif de connaissances, mais chaque thèse est en fin de compte l'opinion d'un individu, sur la base de ses connaissances actuelles limitées.

    L'exigence synodale "on devrait prendre en compte l'état actuel de la recherche" signifie donc en dernier lieu qu'on devrait intégrer les opinions individuelles des scientifiques actuellement célébrés (dans la vérité éternelle ? Le depositum fidei ?). Il semble alors prétentieux, voire ridicule. Avec quelle autorité devons-nous le suivre ?

    Rien d'autre que l'intelligence artificielle en vogue. Là aussi, il s'agit d'un résultat extrapolé sur la base de données existantes. Ici aussi, la source du savoir est humaine, même si de nombreux ordinateurs font des calculs. Ainsi, chaque résultat reste une opinion individuelle. Cela peut être utile pour les prévisions météorologiques (car facilement vérifiables). Pour les systèmes plus complexes avec des prévisions sur plusieurs années, c'est une boule de cristal plus ou moins bonne. Ce qui est plus important ici que les résultats, ce sont les justifications. Et la phrase "c'est l'état actuel de la science" n'est pas un argument, mais une affirmation sur les opinions individuelles des chercheurs.

    La vérité se trouve dans l'Évangile, non pas sur la base d'opinions et de décisions prises à la majorité, mais sur la base de l'autorité de notre Dieu. Soutenir cela est notre droit et notre devoir prophétique.

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  • "En 2000 ans, nous n'avons jamais vu autant de personnes s'opposer à une déclaration romaine" (Mgr Mutsaerts)

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    De Javier Arias sur InfoVaticana :

    L'évêque Mutsaerts à InfoVaticana : "En 2000 ans, nous n'avons jamais vu autant de personnes s'opposer à une déclaration romaine".

    27 février 2024

    Beaucoup d'entre vous connaissent déjà Rob Mutsaerts, évêque auxiliaire de Bois-le-duc (Pays-Bas). Nous avons parlé de lui à plusieurs reprises dans ces pages.

    Mgr Mutsaerts défend sans peur et avec courage la doctrine catholique de l'Europe du Nord par le biais de son blog personnel. Ces derniers mois, cet évêque néerlandais a pris position contre Fiducia supplicans, a pris la défense de Mgr Strickland, démis de ses fonctions il y a quelques mois par le pape François, et a critiqué le développement du Synode de la synodalité.

    Sur ces questions et d'autres, Mgr Mutsaerts s'est exprimé à nouveau dans une interview avec InfoVaticana :

    Nous vivons des temps difficiles au sein de l'Église. Comment définiriez-vous les temps que l'Église vit actuellement ?

    Les temps sont extrêmement confus. L'une des principales tâches du pape est de créer de la clarté là où il y a de la confusion. Le pape François est sélectif dans ses réponses aux questions (certains "dubia" ne reçoivent jamais de réponse, d'autres en reçoivent rapidement) et, en outre, ses réponses sont souvent sujettes à de multiples interprétations, ce qui ne fait qu'accroître la confusion et la division. Prenons Amoris Laetitia : est-il permis à une personne qui n'est pas en état de grâce de recevoir la Sainte Communion ? La réponse sans équivoque de l'Église a toujours été un "non" retentissant. Amoris Laetitia contient de nombreuses déclarations dont l'imprécision ou l'ambiguïté permet des interprétations contraires à la foi ou à la morale, ou qui suggèrent une déclaration contraire à la foi et à la morale sans l'énoncer explicitement.

    Je n'exclus pas que le pape François adopte d'autres mesures dans la direction qu'il a prise.

    Dans votre blog, vous vous êtes exprimé très clairement contre la Fiducia supplians. Voyez-vous la possibilité qu'à l'avenir l'Eglise fasse un pas de plus dans cette direction ?

    Un prêtre peut-il bénir les pécheurs ? De toute évidence, oui. Peut-il bénir le péché ? De toute évidence, non. C'est sur ce point que FS passe à côté de l'essentiel. FS affirme que les unions homosexuelles peuvent être bénies. Il s'agit d'une doctrine contraire aux enseignements de l'Église catholique. FS a suscité une grande controverse. Le fait que le cardinal Fernandez fasse une distinction artificielle entre "couple" et "union" en réponse aux critiques n'a pas aidé. Un prêtre peut bénir le "couple" mais pas l'"union", ce qui n'a aucun sens. Après tout, il s'agit d'un couple parce qu'il y a union. Ce qui n'aide pas non plus, c'est l'affirmation du pape François selon laquelle les prêtres dans les prisons peuvent aussi bénir les plus grands criminels. Oui, ils le peuvent, mais nous ne bénissons pas leurs activités. Je peux bénir les voleurs, mais pas leurs activités. Je peux bénir les homosexuels, mais pas leur union. Je n'exclus pas que le pape François fasse d'autres pas dans la direction qu'il a prise. Mais nous savons aussi que là où il n'y a pas de continuité, il y a une rupture avec la tradition. Nous n'avons jamais vu cela en 2 000 ans. Le fait qu'il y ait une rupture avec la tradition peut être évident au vu de la résistance. En 2 000 ans, nous n'avons jamais vu autant de personnes - pas même un continent entier - s'opposer à une déclaration romaine.

    Vous avez également parlé de la révocation de l'évêque Strickland, pourquoi pensez-vous que le Vatican est si dur avec des évêques comme Strickland et que rien n'arrive aux Allemands qui s'expriment contre la doctrine et la moralité catholiques ?

    "Tout le monde, tout le monde, tout le monde", dit le pape François : tout le monde est le bienvenu. Tout le monde ? Il semble qu'une exception soit faite pour les traditionalistes. Le ton de Traditiones Custodes est dur, et combien de fois sont-ils qualifiés de rigides et de termes plus extravagants ? Demandez la messe traditionnelle et vous serez annulé. Un homme à la voix douce comme Mgr Strickland en est un exemple parmi tant d'autres. Les évêques allemands et belges qui plaident sans cesse en faveur de changements dans la doctrine et la morale de l'Église sont traités avec gentillesse. C'est la marque du pontificat actuel.

    Le Synode sur la synodalité s'achèvera en octobre prochain. Pensez-vous qu'il puisse en sortir quelque chose de bon ?

    Le Synode sur la synodalité se poursuit. La session précédente, qui a duré un mois entier, n'a rien produit de concret. Le document de plus de 40 pages présente une succession de généralités, un langage confus et des descriptions confuses sur l'accompagnement et les personnes qui luttent avec leur orientation sexuelle. Il ne pouvait en être autrement lorsqu'il n'y a pas d'ordre du jour, que tout est négociable et que nous ne sommes autorisés qu'à écouter. J'espère que la prochaine session aura un résultat similaire.

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  • Franc-maçonnerie, le double langage du président de l'Académie pontificale de théologie

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    De Riccardo Cascioli sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    Franc-maçonnerie, le double langage de Staglianò

    Pressé par l'article de Bussola, le président de l'Académie pontificale de théologie publie le discours qu'il a prononcé à la conférence de Milan sur l'Église et la franc-maçonnerie. Il devient ainsi encore plus clair qu'il indique la solution Fiducia Supplicans pour les francs-maçons.

    27_02_2024

    Il aura fallu un article de La Bussola pour que soit publiée l'intégralité du discours de Monseigneur Antonio Staglianò lors du séminaire "Eglise et franc-maçonnerie" organisé par le GRIS (Gruppo di Ricerca e Informazione Socio-religiosa) à Milan le 16 février dernier. Les révélations de la Bussola sur les ambiguïtés de Staglianò, président de l'Académie pontificale de théologie, ont dû provoquer quelques maux d'estomac au Vatican, au point qu'il convenait de prendre des mesures correctives. Une action intelligente, cependant : la mise en ligne, le 26 février, de la vidéo intégrale du discours a été précédée, le 24 février, d'une interview "commandée" aux médias du Vatican, dans laquelle Staglianò explique pourquoi l'Église et la franc-maçonnerie "sont profondément irréconciliables".

    Le but évident est de se montrer parfaitement en phase avec près de 300 ans de Magistère de l'Église sur la franc-maçonnerie et de réfuter ce qui a été publié par la Boussole, en comptant aussi sur le fait qu'après avoir lu la courte interview, très peu iront écouter les 46 minutes d'un discours enregistré. Mais dans l'interview, Staglianò ne fait que répéter certains des concepts exprimés lors de la conférence de Milan, laissant de côté les concepts les plus douteux, dont certains ont été rapportés par La Bussola (chacun peut vérifier l'exactitude de nos citations).

    La tactique est toujours la même : les mots disent que la doctrine ne change pas, mais il y a la vie, qui est toujours plus grande que la doctrine. C'est exactement le sens du discours de Staglianò à Milan.
    Nous trouvons donc d'une part l'affirmation de la profonde diversité entre le Dieu chrétien et la conception maçonnique du Grand Architecte, mais d'autre part le dépassement de l'obstacle doctrinal avec le concept d'amour et de miséricorde, qui englobe tout.

    Mais avant tout, il faut considérer le contexte du discours de Monseigneur Staglianò. Il s'exprimait lors d'une conférence avec les Grands Maîtres des trois principales loges italiennes, accompagnés de dizaines d'autres "frères". Les dirigeants francs-maçons, avec des nuances différentes, ont tous affirmé deux choses en particulier : premièrement, qu'il peut y avoir compatibilité entre l'Église et la franc-maçonnerie ; deuxièmement, ils ont demandé explicitement de ne plus considérer l'appartenance à la franc-maçonnerie comme un obstacle à l'accès aux sacrements ; et dans un premier temps (le Grand Maître de la Grande Loge Régulière d'Italie, Fabio Venzi, l'a dit), il faut faire une distinction entre les loges, en reconnaissant au moins celles qui sont fondées sur des rites chrétiens.

    Quelle a été la réponse de Staglianò ? En ce qui concerne la doctrine, il n'y a pas grand-chose à faire, la différence entre l'Église et la franc-maçonnerie est trop évidente. Mais il y a la vie et surtout la miséricorde de Dieu, dont la bénédiction "tombe sur les justes et les injustes" : c'est alors que Dieu jugera en dernier ressort de la manière dont nous l'avons reçue. Ce n'est pas pour rien que le Grand Maître du Grand Orient d'Italie, Stefano Bisi, avait évoqué l'ouverture aux couples homosexuels et aux divorcés remariés ; et Staglianò a pris l'exemple de Fiducia Supplicans avec la bénédiction des couples homosexuels pour expliquer la question de la Miséricorde qui s'applique à tous.

    D'autre part, il faut dire que d'un point de vue logique, le discours de Bisi ne fait pas un pli : si nous sommes tous pécheurs et que tous doivent être accueillis dans l'Église avec tous les droits, pourquoi les couples irréguliers sont-ils oui et les francs-maçons non ? Comme pour les unions homosexuelles, on pourrait toujours dire que ce n'est pas la franc-maçonnerie qui est bénie mais les francs-maçons individuellement. En fait, Staglianò ne défend pas cette discrimination, mais prépare le terrain pour la surmonter. Y compris l'invocation finale d'une "saine théologie sapientielle" qui va au-delà de l'approche doctrinale dont est encore imprégné le dernier document du Dicastère pour la Doctrine de la Foi publié en novembre dernier.

    Si l'on a la patience - et la volonté de se sacrifier - d'écouter l'intégralité du discours de Mgr Staglianò et de le contextualiser, on ne manquera pas de remarquer l'importante ouverture faite, qui culmine avec la proposition du cardinal Coccopalmerio de créer une "table permanente" Église-Maçonnerie. En bref, le schéma désormais familier se répète : l'idéologie du genre est condamnée, mais des groupes organisés de gays et de transsexuels sont chez eux au Vatican ; le diaconat des femmes est rejeté, mais des commissions sont créées pour l'étudier et aucune mesure n'est prise dans les pays européens où les femmes sont également curées ; l'importance du maintien du célibat des prêtres est affirmée, mais il est ensuite convenu d'en discuter. Et ainsi de suite.

    C'est maintenant au tour de la franc-maçonnerie. C'est ici que Staglianò devrait donner une explication convaincante : s'il croit vraiment que l'Église et la franc-maçonnerie "sont profondément irréconciliables", pourquoi s'est-il engagé depuis des années dans ce dialogue, qu'il voudrait même maintenant élever à un niveau supérieur ? Quel est l'intérêt de continuer à organiser des conférences et même une "table permanente" pour se dire que nous sommes irréconciliables et que l'Église a raison de condamner la franc-maçonnerie ?

  • Bénédictions : pourquoi Rome a-t-elle recouru à la technique du fait accompli ?

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    Une tribune de Jean-François Chiron, théologien, sur le site du journal La Croix :

    Bénédiction des couples homosexuels : « Pourquoi Rome a voulu mettre devant le fait accompli »

    Le théologien Jean-François Chiron revient sur le texte Fiducia supplicans, qui autorise la bénédiction des couples homosexuels. Il s’interroge sur les circonstances de sa publication surprise, et sur ce qu’elle dit de la pratique du pouvoir de François dans un contexte de Synode.

    Qu’ajouter à tout ce qui est dit sur la déclaration Fiducia supplicans ? Il reste possible de s’interroger sur la façon dont le document vient perturber le jeu de la synodalité, voire le « fragiliser », comme l’a écrit La Croix. La synodalité, c’est la valorisation du rôle, dans l’Église, à tous les niveaux, des « quelques-uns » par rapport au « un seul ». Comment la prise de position d’« un seul », le pape, s’insère-t-elle dans l’action de « quelques-uns », les évêques ?

    Reconnaissons que les circonstances de la publication n’honorent pas le b.a.-ba de la démarche synodale : pas même de consultation du dicastère romain concerné, ni des autres dicastères de la Curie… Sans doute a-t-on voulu éviter les fuites, inévitables sur un sujet aussi sensible. Mais cette préoccupation ne suffit pas à justifier un tel procédé. Comment, du moins, l’expliquer ?

    Rappelons un élément fondamental : en catholicisme, la dialectique synodale se joue à trois termes, « un seul »- « quelques-uns »- « tous ». On ne peut faire l’impasse sur le « un seul », en l’occurrence le rôle du pape, faute de quoi on sortirait de la tradition catholique. Mais c’est aussi une question de tempérament. Le théologien Yves Congar l’avait dit en son temps : « Je pense qu’une théorie assez monarchique pratiquée par Jean XXIII serait très collégiale, tandis qu’une théorie collégiale pratiquée par Pie X ou Pie XI serait très monarchique. » La synodalité mise en œuvre par un pape François aura toujours, reconnaissons-le, quelque chose de « monarchique »…

    Devant le fait accompli

    Il est vraisemblable, aussi, que les instances romaines aient voulu évacuer une question qui pouvait parasiter les débats lors de la session d’octobre 2024, comme cela avait été le cas pour l’ordination d’hommes mariés lors du Synode sur l’Amazonie : l’arbre d’une question particulière en était venu à cacher la forêt de la synodalité.

    Allons plus loin, et risquons une hypothèse : Rome a voulu mettre devant le fait accompli. Car il était prévisible qu’un débat aurait empêché l’évolution souhaitée sur cette question par le pape. C’est encore la controverse sur l’ordination d’hommes mariés lors du Synode sur l’Amazonie qui a pu constituer un précédent : l’opposition catégorique de quelques-uns avait interdit tout consensus, et donc toute évolution. Alors qu’on aime rappeler l’adage « seul on va plus vite, ensemble on va plus loin », force est de reconnaître qu’être ensemble peut empêcher d’avancer…

    Déminer le terrain

    Sans doute les instances romaines pensaient-elles avoir suffisamment « déminé le terrain » en distinguant entre bénédictions, en soulignant que le mariage n’était pas en cause. Cela n’aura pas suffi à endiguer la diversité des réactions, et parfois leur virulence. Sur le mode du « cachez ce couple que je ne saurais voir », des évêques auront, en France, déclaré s’en tenir à la bénédiction des individus, récusant ainsi ce qu’autorise un document romain à dimension normative (qu’en sera-t-il si des prêtres suivent Rome plutôt que leur évêque ?).

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