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Ethique - Page 24

  • Changement de genre chez les mineurs : l’Association mondiale pour la santé des personnes transgenres « coupable » d’une « fraude scientifique majeure et inqualifiable »

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    Une synthèse de presse de gènéthique.org :

    Changement de genre chez les mineurs : la WPATH « coupable » d’une « fraude scientifique majeure et inqualifiable »

    24 juillet 2024

    Dans une tribune parue dans Le Point le 23 juillet, Dominique Crestinu, gynécologue-endocrinologue, Beryl Koener, pédopsychiatre, Céline Masson, professeur des universités en psychologie de l’enfant et de l’adolescent, et Jacques Robert, professeur émérite de cancérologie, PUPH, tous membres de l’Observatoire de la Petite Sirène (OPS), réagissent à la « fraude scientifique » entourant les protocoles médicaux prescrits par l’Association mondiale pour la santé des personnes transgenres (WPATH).

    « Deux sexes et seulement deux »

    Alors qu’une proposition de loi « visant à encadrer les pratiques médicales mises en œuvre dans le prise en charge des mineurs en questionnement de genre » a été adoptée par le Sénat le 28 mai dernier (cf. Changement de genre chez les mineurs : le Sénat adopte une proposition de loi visant à « encadrer les pratiques médicales » ; Transition de genre chez les mineurs : un rapport appelle à la prudence), et qu’un rapport réalisé par le Dr Hilary Cass, ancienne présidente du Royal College of Paediatrics and Child Health a été rendu public le 10 avril (cf. Transition de genre chez les mineurs : un rapport appelle à la prudence), l’Observatoire de la Petite Sirène a organisé un congrès international les 28 et 29 juin, en partenariat avec la Society for Evidence-Based Gender Medicine (SEGM). Réunissant près de cinquante médecins, pédopsychiatres, psychologues et chercheurs de toutes disciplines et de différents pays, ce congrès avait pour objectif de faire le point et d’échanger des informations récentes sur le traitement des enfants et des adolescents souhaitant changer de genre (cf. Genre : 140 médecins et intellectuels appellent à informer les jeunes objectivement).

    Rappelant qu’il « existe deux sexes et seulement deux », mâle et femelle, les membres du Bureau de l’OPS expliquent qu’« on ne peut parler de “sexe assigné à la naissance” » car « ce n’est pas une question d’appréciation » (cf. Théorie du genre : un ancien transgenre dénonce « un prosélytisme général »). « Taille des gamètes, chromosomes, caractères sexuels primaires et secondaires visibles ou non, il est impossible de se tromper dans l’immense majorité des cas » précisent-ils. Ainsi, « l’idée que véhiculent certaines associations que “le sexe est un spectre” ou que les enfants peuvent “choisir le sexe qui leur convient” relève de la pure idéologie » (cf. NHS : « le sexe est un fait biologique »).

    Des « traitements irréversibles et dangereux »

    Cependant, à l’approche de l’adolescence, certains jeunes souffrent de dysphorie de genre, autrement appelée « angoisse de sexuation pubertaire ». Il s’agit d’un trouble caractérisé par le sentiment d’appartenir à l’autre sexe. Alors que certains pays ont développé des structures dédiées comme la clinique Tavistock en Angleterre, des organismes nationaux et internationaux, comme la WPATH (World Professional Association for Trangender Health) ou la Society for Evidence-Based Gender Medicine (SGEM), ont été mis en place pour coordonner ce type de traitement et élaborer des directives a priori consensuelles afin de faire bénéficier les adolescents de tous les pays des meilleures approches disponibles (cf. « Les jeunes », faux héros et vraies proies de notre époque ; Transition de genre chez les mineurs : un rapport appelle à la prudence).

    Mais, la WPATH et d’autres associations professionnelles recommandent d’appliquer le « Dutch protocol », mis en place par une équipe néerlandaise, dans une situation qui n’est pas celle pour laquelle il a été élaboré. La WPATH recommande la prescription de « bloqueurs de puberté » et d’« hormones sexuelles “inversées” » alors qu’il s’agit de traitements « irréversibles et potentiellement dangereux » (cf. « La transition de genre est devenue incontrôlable » : l’alerte d’une psychiatre « pionnière » dans ce domaine). En effet, l’utilisation des bloqueurs de puberté n’a pas reçu d’autorisation de mise sur le marché de l’Agence nationale de la santé et du médicament (ANSM) et présente des risques qui n’ont pas été évalués (cf. Bloqueurs de puberté : des données « insuffisantes »). Concernant les hormones du sexe opposé, « il existe des risques à long terme dont l’incidence dans la population des adolescents est à l’heure actuelle inconnue faute d’un recul suffisant ».

    Une « fraude scientifique majeure et inqualifiable »

    L’Observatoire s’est alarmé « des risques que faisait courir aux enfants et adolescents la prescription de traitements non validés ». Il reproche à la WPATH d’être « coupable » d’une « fraude scientifique majeure et inqualifiable » après avoir exigé « d’un collège d’experts indépendants qu’elle avait missionné, tous chercheurs de la Johns Hopkins University à Baltimore, de faire état de ses conclusions avant de réaliser les études qu’elle lui avait commandées ».

    Comme l’incite le rapport d’Hilary Cass, il faudrait « ne prendre en charge ces adolescents que sous l’angle de la psychologie ou de la pédopsychiatrie » car « nous ne disposons pas du moindre argument scientifique permettant de justifier la prise en charge de ces adolescents par des “bloqueurs de puberté” et/ou des hormones “inversées” ». « L’objectif de l’OPS est exclusivement la protection des adolescents contre la mise en place de traitements non validés dont la sécurité n’est pas assurée, cette protection dût-elle s’exercer contre les adolescents eux-mêmes », expliquent les quatre auteurs de la tribune (cf. Dysphorie de genre : les patients toujours plus jeunes ; Genre : le « malaise » chez les jeunes ne perdure pas). « Les devoirs des parents vis-à-vis des enfants sont tout aussi primordiaux que les droits des enfants (…). A nous de faire en sorte qu’ils ne nous reprochent pas de leur avoir laissé la liberté d’asservir leur corps en cédant trop vite à un désir souvent transitoire » concluent-ils (cf. « Transition de genre » : le mineur apte à consentir ?).

    Source : Le Point, tribune de quatre membres de l’Observatoire La Petite Sirène (23/07/2024)

  • Avortement : proposer des « arguments non religieux pour un débat dépassionné »

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    De Gènéthique magazine :

    La position pro-vie est « cohérente intellectuellement et inclusive envers les membres les plus fragiles de notre espèce »

    22 juillet 2024

    Matthieu Lavagna est un auteur-conférencier catholique français, travaillant dans le domaine de l’apologétique pour l’association Marie De Nazareth depuis 2021. Diplômé de mathématiques, de philosophie et de théologie, ses travaux concernent principalement la défense rationnelle de la foi catholique. Il est notamment l’auteur de l’ouvrage Soyez rationnel, devenez catholique, ainsi que de Non, le Christ n’est pas un mythe. Libre réponse à Michel Onfray. Son dernier ouvrage, La raison est pro-vie, s’attaque au délicat sujet de l’avortement. Dans cet essai, Matthieu Lavagna, entend proposer des « arguments non religieux pour un débat dépassionné ». Il a accepté de répondre aux questions de Gènéthique.

     Gènéthique : Pourquoi avoir écrit ce livre ? A qui s’adresse-t-il ?

    Matthieu Lavagna : Ce livre s’adresse aux personnes de bonne volonté cherchant honnêtement la vérité sur la question de l’avortement. J’ai choisi d’écrire cet ouvrage parce que l’avortement est un acte banalisé dans la plupart des sociétés modernes. Le nombre d’IVG est très important chaque année et l’on considère cette pratique comme étant de plus en plus anodine. On constate aussi que beaucoup de nos contemporains sont en général très mal informés sur cette question. Les faits scientifiques et biologiques concernant l’IVG sont souvent mal expliqués au grand public et, en pratique, les Français n’ont jamais vraiment entendu parler des arguments pro-vie. Ce livre se propose donc de servir à pallier ce manque d’informations pour instruire objectivement le lecteur sur ce sujet au plan scientifique et philosophique.

    G : Est-il encore possible de débattre de l’avortement aujourd’hui ?

    ML : Aux Etats-Unis le débat est encore possible car la liberté d’expression des citoyens est plutôt respectée. Malheureusement, il semble que cela soit très peu le cas en France où ce sujet est vraiment tabou. Plus personne (ou presque) n’en parle au niveau médiatique, et aucun politique n’ose le remettre en question. Dans la pensée moderne, oser remettre en cause l’avortement est le paroxysme d’une pensée fasciste et autoritaire, qui mérite tout de suite de se faire taxer de partisan d’« extrême droite ». Le débat rationnel est encore bien loin d’entrer dans la sphère publique.

    G : Comment procéder pour rétablir un dialogue ? Y a-t-il des termes à proscrire ? Quelles sont les clés pour un débat dépassionné ?

    ML : La méthode que je préconise est de partir de ce qui est commun aux deux positions, et de construire un raisonnement à partir de prémisses partagées par l’autre. Il y a en réalité un bon nombre de choses sur lesquelles les pro et les anti-avortement peuvent être d’accord : les faits scientifiques touchant aux procédures d’avortement ; les statistiques des avortements pratiqués chaque année, ainsi que les raisons qu’invoquent les femmes en général pour justifier leur avortement ; les faits scientifiques liés à l’embryologie et au développement fœtal (certains pro-choix les ignorent totalement, mais ces faits ne sont pas soumis à la controverse dans le débat académique sur l’avortement) ; l’usage de la raison : les deux camps reconnaissent en général que la raison humaine est un bon guide pour atteindre la vérité. Enfin, les gens ont, en général, un sens commun de la moralité. Même s’ils ne croient pas en Dieu, ils disent croire au moins aux « droits de l’homme » et à la notion de « dignité humaine ».

    Tous ces points communs doivent servir de fondement au dialogue.

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  • L'urgence des élus PS, PVDA, Open Vld et Groen-Ecolo : encore plus d'avortement

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    Du Morgen :

    De nouveaux projets de loi placent à nouveau la législation assouplissant l’avortement en tête de l’ordre du jour

    Quatre projets de loi du PS, du PVDA, d'Open Vld et de Groen-Ecolo, qui devraient assouplir la législation sur l'avortement, sont discutés d'urgence à la Chambre. L’hémisphère en a décidé jeudi (dernier) après-midi.

    Les quatre propositions sont globalement les mêmes. Les partis souhaitent remanier la législation sur l'avortement de 1990, conformément aux recommandations du rapport d'expertise rendu lors de la législature précédente. Le délai doit être porté de douze à dix-huit semaines et le délai de réflexion obligatoire de six jours doit être supprimé. Le fait qu'elles soient désormais devenues urgentes signifie principalement qu'elles seront inscrites plus rapidement à l'ordre du jour de la commission de la justice de la Chambre. C'est possible à partir de septembre.

    Quoi qu'il en soit, selon Sofie Merckx, chef du groupe PVDA, c'est au Parlement d'élaborer la réforme. Elle considère que c’est « le seul moyen de sortir de l’impasse ».

    Merckx fait ainsi référence à la trajectoire de ces dernières années. Une coalition de partis progressistes - Libéraux, Verts, Socialistes, PVDA et DéFI - a approuvé une réforme il y a plusieurs années en commission parlementaire de la justice, mais le texte a été bloqué en séance plénière par la N-VA, le Vlaams Belang et le CD&V. Ce dernier parti s'est alors vu garantir, lors des négociations gouvernementales qui devaient finalement donner vie à Vivaldi, que la majorité demanderait d'abord une expertise. Les démocrates-chrétiens étaient ensuite prêts à étendre ce délai à quatorze semaines, mais cela n'a pas suffi pour les autres partis majoritaires.

    Il n’est pas clair si une majorité pourra être trouvée dans les mois à venir pour la révision de la loi sur l’avortement. En principe, une majorité de députés y sont favorables, comme cela est apparu une fois de plus jeudi après-midi. Lorsque la Chambre a dû voter sur l'examen urgent des textes, Groen-Ecolo, PVDA et Open Vld ont reçu le soutien du Vooruit et également du MR. Ces derniers ont d'abord hésité, mais cela était principalement dû au fait qu'ils travaillent sur un texte similaire. Les Engagés se sont abstenus.

    Frappant : Vooruit, MR et Les Engagés négocient actuellement avec la N-VA et le CD&V au sujet d'un nouveau gouvernement fédéral. Cependant, cette nouvelle majorité n’est pas encore obtenue et les votes au Parlement peuvent être imprévisibles. Chez MR et Les Engagés, le vote sur des thématiques éthiques est en tout cas libre.

    Mais il est encore trop tôt pour estimer si le vote sur l’urgence est réellement un signe avant-coureur d’une éventuelle approbation d’une réforme. Le Parlement est actuellement en vacances et ne se réunira de nouveau qu'en septembre. S'il dépend du formateur Bart De Wever, le nouveau gouvernement est pratiquement prêt et il pourrait avoir d'autres projets.

    S'il devait un jour être voté en séance plénière, la N-VA, le Vlaams Belang et le CD&V pourraient le bloquer, comme par le passé. Ils peuvent soumettre à nouveau des amendements et demander l'avis du Conseil d'État. Pour cela, il vous faut 50 sièges à la Chambre et ils y parviendront ensemble. En demandant cet avis, le traitement et le vote sont reportés à plusieurs reprises.

    S’il ne tenait qu’à Open Vld, il n’y aurait pas que l’avortement qui reviendrait rapidement à l’agenda parlementaire. Les libéraux souhaitent également que leurs propositions concernant la maternité de substitution et l'euthanasie dans les cas de démence soient traitées rapidement, déclare la chef du parti Katja Gabriëls.

  • USA : Kamala Harris, une candidate abortiste et extrémiste

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    Archive du 13 août 2020

    De Stefano Magni sur le site de la Nuova Bussola Quotidiana; traduction de "Benoît et moi" :

    Kamala Harris, la candidate abortiste et extrémiste

    Joe Biden a choisi sa vice-présidente: Kamala Harris. D’elle, on dit seulement que c’est une « femme » et qu’elle est « noire », et c’est ce sont les seules choses qui intéressent. Mais en tant que procureur général de Californie et comme sénateur, elle s’est révélée être une extrémiste pro-avortement et ultra-progressiste sur tous les sujets.

    À la veille de la Convention nationale démocrate, le candidat à la présidence Joe Biden a choisi sa vice-présidente, Kamala Harris. Tout ce qu’on dit d’elle, c’est qu’elle est une femme, et une femme noire. Ils ont également calculé le nombre de records qu’elle battrait si le « ticket » présidentiel démocrate gagnait en novembre: la première femme vice-présidente, la première vice-présidente asiatique et la première vice-présidente afro-américaine. Oui, parce qu’en plus d’être « noire », Kamala est la fille d’une mère indienne, donc elle représenterait aussi la minorité asiatique en plus de celle noire. C’est plutôt l’influence africaine qui est plus difficile à prouver, étant donné que le père est jamaïcain et que la Jamaïque a toujours été un melting-pot de groupes ethniques.

    Hormis les discours sur le sexe et l’origine ethnique, qui sembleraient typiques d’une société raciste (mais à l’envers), on sait et on dit peu de choses sur les idées politiques de Harris. Pourtant, dans sa carrière de procureur général, de sénateur puis de candidate à la présidence elle-même (contre Biden, dans les primaires démocrates), on comprend très bien quel est son programme.

    Commençons par les thèmes de l’éthique, parce qu’en tant que procureur général de San Francisco puis de l’État de Californie, elle s’est particulièrement distinguée en matière d’avortement. Quand le Center for Medical Progress, l’association pro-vie, a lancé une enquête sur Planned Parenthood et apporté des preuves, grâce à des vidéos réalisées avec une caméra cachée, que la puissante organisation d’avortement vendait des morceaux de fœtus humains aux laboratoires (en violation de plus d’une loi fédérale), Harris a commencé à enquêter sur le… Center for Medical Progress et non sur Planned Parenthood. Harris est soupçonné de conflit d’intérêt avec l’organisation abortiste en raison d’une série de courriels documentant la façon dont ils ont rédigé ensemble des lois pour museler le mouvement pro-vie.

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  • La tyrannie de la fécondation in vitro

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    De sur le CWR :

    La tyrannie de la fécondation in vitro

    Les parents FIV font dépendre la vie de leur enfant de leurs désirs, de leur volonté et donc de leur pouvoir. Ce pouvoir leur donne la propriété de leur produit, créant ainsi une relation criblée d'inégalités flagrantes.

    Le Dr René Frydman est surtout connu des Français comme le « père médical » de leur premier bébé issu d’une fécondation in vitro (1982). Les chercheurs médicaux, quant à eux, le louent pour ses quatre décennies de travail de pionnier dans les technologies de reproduction avancées.

    Pourtant, dans son récent livre,  La Tyrannie de  la Reproduction , la  passion universelle de Frydman pour les techniques de reproduction a implosé. Il a  stupéfié de nombreux spécialistes de la fertilité en exprimant un profond malaise face à ce qu'il a appelé les « conséquences sociales » dégénérées engendrées par la FIV.

    Dans une récente interview au  Figaro , Frydman  a défini sa préoccupation principale : la dégénérescence du désir d’enfant chez les couples ayant recours à la FIV. Il a raconté comment, au cours des quatre dernières décennies, il a vu ce désir se transformer d’un désir ou d’un souhait normal – qu’il a « défendu toute [sa] vie » – en une attitude tyrannique : « nous  obtiendrons  un bébé par tous les moyens, à n’importe quel prix ». Frydman est donc profondément perturbé par une scène qu’il voit partout. De plus en plus de couples se présentent régulièrement dans les cliniques de fertilité avec une double attitude combative : « nous avons le droit d’avoir un bébé » et « vous allez nous aider à obtenir ce bébé, quoi qu’il arrive ! »

    Cette analyse tente, d’abord, de justifier l’observation de Frydman concernant la corruption du désir d’un couple FIV d’avoir un bébé en mettant en avant son fondement psychologique et moral et, ensuite, de démontrer le lien entre ce désir déraillé et l’immoralité intrinsèque – c’est-à-dire l’injustice – de la FIV.

    Première partie : La distinction d'Aristote

    Dans un passage important de  Donum Vitae , 4  l'Église juxtapose la distinction morale entre le désir respectif d'un bébé qui caractérise un couple NaPro et un couple FIV :

    Dans son origine unique et irremplaçable,  l'enfant doit être respecté et reconnu comme égal en dignité personnelle à ceux qui lui donnent la vie . La personne humaine doit être  acceptée dans l'acte d'union et d'amour de ses parents . . . . En réalité, l'origine d'une personne humaine est le résultat d'  un acte de don . L'enfant conçu doit être le fruit de l'amour de ses parents.  Il ne peut être désiré ou conçu comme le produit d'une intervention de techniques médicales ou biologiques. 5  (c'est moi qui souligne). 

    Les questions évoquées par ce passage méritent une réflexion approfondie :

    (1) Pourquoi, précisément, l'Église insiste-t-elle sur le fait que la naissance d'un enfant dans le cadre de l'acte conjugal est le seul moyen pour les parents désireux d'avoir un enfant de reconnaître et de respecter l'enfant comme quelqu'un « d'égal en dignité personnelle » à eux ? Et,

    (2) Comment, concrètement, le désir des parents FIV d'avoir un enfant peut-il être contrarié par le recours à une production technique qui nie à leur égard la dignité et l'égalité personnelle de l'enfant ?

    Nous pouvons commencer à formuler une réponse en réfléchissant à ce que veut dire un couple infertile lorsqu’il dit : « Si seulement nous pouvions avoir un bébé ! » ou « Nous voulons vraiment un bébé ! » Tout le monde conviendra que de telles déclarations expriment un désir légitime puisque, toutes choses étant égales par ailleurs, il est préférable pour un couple d’avoir des enfants que de ne pas en avoir. Et la plupart des gens reconnaissent par expérience que le désir d’avoir un bébé est parfaitement naturel. C’est la preuve vivante, en fait, que l’Église a raison d’insister sur le fait que l’amour conjugal atteint sa perfection en donnant la vie.

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  • Lagrasse : l'héritage encombrant du fondateur coupable d'abus divers

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    Abbaye de Lagrasse : l’ombre du fondateur à l’origine d’une visite apostolique

    <p>L'abbaye Sainte-Marie de Lagrasse, dans l'Aude, où se sont installés les chanoines réguliers de la Mère de Dieu en 2004.</p>

    L'abbaye Sainte-Marie de Lagrasse, dans l'Aude, où se sont installés les chanoines réguliers de la Mère de Dieu en 2004.

    Annoncée à la Pentecôte par les chanoines réguliers de la Mère de Dieu, une visite apostolique a débuté en juin à l’abbaye de Lagrasse (Aude). Dans un communiqué, les religieux ont expliqué que cette sorte d’audit réalisé par les autorités ecclésiastiques avait pour objet d’attention « la vie communautaire et spirituelle [de l’abbaye], la conduite du gouvernement, ainsi que la pastorale des vocations, la formation initiale et permanente, les relations avec l’Eglise particulière et les perspectives d’avenir. »

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  • La « capsule » de suicide assisté Sarco pourrait être utilisée « très bientôt » pour la première fois en Suisse

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    Une synthèse de presse de gènéthique.org :

    Suisse : une « capsule » pour se suicider « très bientôt » ?

    17 juillet 2024

    Le 17 juillet, Florian Willet, directeur général et vice-président de l’organisation The Last Resort a indiqué que la « capsule » de suicide assisté Sarco pourrait être utilisée « très bientôt » pour la première fois en Suisse (cf. Suisse : la « capsule » pour suicider soulève de nombreuses questions, y compris juridiques).

    The Last Resort est une organisation d’assistance au suicide créée il y a quelques mois, et financée par des dons privés. Fiona Stewart, sociologue, avocate et membre fondatrice, est la compagne de Philip Nitschke, le concepteur de la « capsule Sarco » (cf. Une machine imprimable en 3D pour s’euthanasier à domicile). Elle a notamment cosigné avec lui The Peaceful Pill Handbook, un livre qui donne des « conseils pratiques » pour se suicider en ayant recours à des poisons ou des gaz. Elle est aussi l’ancienne PDG d’Exit International, une organisation qui promeut le suicide assisté, créée par Philip Nitschke.

    « Démédicaliser le suicide assisté »

    The Last Resort entend « démédicaliser le suicide assisté » explique Fiona Stewart. « Ni médecin, ni médecine ne sont nécessaires » avec la « capsule » indique Florian Willet.

    L’an dernier, le système Sarco aurait été testé à Rotterdam, sans utiliser d’êtres humains ni d’animaux, a précisé la fondatrice de l’organisation d’assistance au suicide.

    Les candidats devront se soumettre à un examen psychiatrique, être capable de discernement, et avoir plus de 50 ans précise par ailleurs Fiona Stewart. Des exceptions pourraient toutefois être envisagées pour des personnes plus jeunes souffrant de maladies incurables a précisé la représentante de The Last Resort.

    Aucune précision sur « la date et le lieu de la première utilisation »

    « Nos avocats sont en contact avec plusieurs cantons, la décision du canton final n’a pas encore été prise » explique en outre Fiona Stewart. « Je ne veux certainement pas nommer la date et le lieu de la première utilisation » ajoute-t-elle. « Dès qu’il y aura une personne spécifique et que tout le monde sera au clair sur cette personne, nous pourrons continuer et définir un agenda » précise quant à lui Florian Willet (cf. Suisse : une capsule pour se suicider dès 2022 ?).

    En appuyant sur un bouton situé dans la « capsule », la personne est censée déclencher la libération d’une importante quantité d’azote, ce qui doit provoquer sa mort par asphyxie.

    L’azote a été utilisé aux Etats-Unis pour l’exécution d’un condamné à mort. Le procédé a entraîné son agonie et beaucoup de souffrances.

    « Totalement surréaliste »

    « C’est totalement surréaliste » a indiqué Jean-Jacques Bise, le co-président d’Exit Suisse (cf. Exit : les suicides assistés en hausse de 11 % en Suisse alémanique). Selon lui, la « capsule Sarco » pourrait modifier le cadre du suicide assisté en Suisse.

    Alors qu’un premier suicide aurait été envisagé dans le Valais le 15 juillet, le médecin cantonal a interdit l’utilisation de la capsule sur le territoire de son canton. Une « mesure provisionnelle préventive dans un but de santé publique » prise dans l’attente  « des renseignements et des informations plus conséquentes sur le dispositif et son utilisation » précise Cédric Dessimoz, le médecin cantonal adjoint. De son côté, le Ministère public schaffhousois a également émis des réserves.

    Kerstin Noëlle Vokinger, médecin, avocate et professeur à l’université de Zurich, considère, quant à elle, que l’organisation s’expose à une possible condamnation en cas de procès si la « capsule » est utilisée en Suisse sans approbation de Swissmedic.

    Sources : Swiss info (17/07/2024) ; Le Temps, Lorène Mesot (17/07/2024) ; AFP (17/07/2024)

  • Beaucoup d'argent pour remettre en cause l'enseignement moral de l'Eglise

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    D' sur le Catholic World Report :

    Comment la Fondation Gill finance la remise en cause de l’enseignement moral de l’Église

    L’ambassadeur Scott Miller et son « mari » Tim Gill semblent désormais vouloir remettre directement en cause les enseignements catholiques en accordant d’importantes subventions au ministère New Ways.

    Sœur Jeannine Gramick, SL, cofondatrice du ministère New Ways, et ses collègues rencontrent le pape François le 17 octobre 2023. (Image : X/Twitter) ,
    L’Open Society Institute de George Soros est souvent accusé d’avoir financé des organisations qui se font appeler catholiques  comme Catholics United et Catholics in Alliance for the Common Good, aujourd’hui disparues  dans le but de marginaliser les enseignements catholiques sur des questions morales, notamment l’avortement et les questions LGBTQ. Mais une attaque plus ouverte et plus ciblée contre l’autorité enseignante de l’Église catholique vient maintenant d’un couple de milliardaires influents – Tim Gill et Scott Miller – qui s’efforcent de discréditer les enseignements de l’Église sur la morale sexuelle en attaquant directement le Magistère.

    Le président Joe Biden a tellement apprécié le financement accordé par ces deux philanthropes homosexuels aux initiatives LGBTQ qu’il a nommé Scott Miller, coprésident du conseil d’administration de la Gill Foundation , ambassadeur en Suisse. Dans son dernier formulaire 990 pour l’IRS, la Gill Foundation se décrit comme « une organisation qui s’adresse aux entreprises et aux fondations d’entreprise traditionnelles pour les aider à comprendre les questions LGBTQ ».

    Selon Jeff Walton, porte-parole de l’Institut sur la religion et la démocratie, le véritable objectif de la Fondation Gill est de « regarder la société et de voir où se trouve la résistance au programme qu’elle cherche à promouvoir et comment elle peut le mieux changer cela ».

    Axée sur le changement des cœurs et des esprits sur des questions telles que le « mariage homosexuel » et la défense des droits des transgenres, la Fondation Gill soutient depuis longtemps les organisations religieuses dans une tentative subversive d’influencer les opinions et de façonner les enseignements.

    Par le passé, les bénéficiaires comprenaient le diocèse épiscopal du Colorado et des organisations interconfessionnelles progressistes, dont Faithful America . En 2011 déjà, la Fondation Gill a donné 25 000 dollars pour soutenir Faithful America et Catholics United, qui ont tous deux lancé des attaques publiques contre les enseignements catholiques et ont encouragé l'action politique catholique pro-LGBTQ. 

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  • L'art oublié de la "disputatio"

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    De Sébastien Ostritsch sur le Tagespost :

    L'art oublié du débat

    L'Eglise et la société ont désappris à mener le débat d'idées de manière productive. La faute en revient avant tout à une fausse fixation du consensus ainsi qu'à l'émotionnalisation du discours.

    12.07.2024

    Se battre, souffrir, triompher - l'activité de l'Eglise, comme on le sait, consiste en ce triptyque qui englobe à la fois le monde, les enfers et le ciel. Alors que sa partie souffrante, l'"ecclesia patiens", doit subir au purgatoire la purification sans laquelle elle ne peut atteindre Dieu, l'Église triomphante, l'"ecclesia triumphans", est déjà parvenue à ce but ultime et exulte de la contemplation de Dieu. En revanche, tous les croyants qui se trouvent encore sur terre appartiennent à l'Église militante, à l'"ecclesia militans". Leur mission est de lutter contre leur propre péché et les perversions du monde et de s'engager pour la propagation de la foi.

    Si l'on observe l'état actuel de l'Eglise catholique, en particulier en Allemagne, on peut facilement avoir l'impression que le discours de "l'Eglise qui se bat" a été victime d'une réinterprétation fatale : On ne se bat plus contre le monde pécheur, mais avant tout les uns contre les autres, et ce dans le but de consolider sa propre position de pouvoir. Il en résulte la formation de camps opposés de manière irréconciliable, au-delà desquels la communication ne semble plus guère utile ou même possible. Tout n'a-t-il pas déjà été dit entre ceux qui veulent changer l'Église de fond en comble et ceux qui insistent sur le caractère immuable de l'Église ? Mais comment le consensus peut-il être établi une fois que le débat rationnel a échoué ?

    L'Église n'est pas seule avec ses problèmes discursifs

    L'Église n'est certes pas seule avec ses problèmes discursifs. L'incapacité à communiquer rationnellement au-delà des limites de sa propre bulle concerne presque tous les grands domaines thématiques sociaux et politiques. La crise générale du discours a certainement de multiples raisons. Mais l'une d'entre elles est sans doute que la juste conception du débat et sa valeur particulière sont tombées dans l'oubli. Que signifie donc une bonne "dispute" ?

    Il faut tout d'abord comprendre que tout ne vaut pas la peine d'être argumenté. Aristote avait déjà conseillé de ne réfléchir et de ne débattre que sur les positions "où la raison est nécessaire pour résoudre les doutes existants, et non pas le châtiment ou les sens sains". Mais il y a aussi des cas où le débat fondé sur la raison n'a pas sa place : "Ceux qui doutent s'il faut ou non honorer les dieux et aimer les parents ont besoin d'être châtiés", dit Aristote, "et ceux qui doutent si la neige est blanche ou non ont besoin des sens sains". On pourrait également ajouter ici ceux qui ne veulent pas ou ne sont pas capables de respecter les lois fondamentales de la logique : Celui qui n'est pas prêt à reconnaître le principe de contradiction et qui se contredit ouvertement et constamment, ne peut pas communiquer rationnellement.

    Il existe donc manifestement des évidences factuelles, logiques et éthiques du discours. Celles-ci constituent la base commune à partir de laquelle une dispute rationnelle, une lutte argumentative pour la vérité, est possible. En tant qu'enfants non seulement de la modernité, mais aussi et surtout de la post-modernité, nous sommes cependant confrontés à un problème particulier : presque toutes les évidences partagées sont soit déjà victimes d'un processus de déconstruction intellectuel et culturel, soit sont actuellement violemment attaquées. Pour ne citer que deux exemples particulièrement évidents : Comme on peut le voir avec le sujet irritant de l'avortement, même la valeur inaliénable de la vie humaine n'est pas reconnue par tous. Et même un fait aussi fondamental que la distinction entre l'homme et la femme, qui dans leur interdépendance naturelle ont depuis toujours permis la perpétuation de l'espèce, est aujourd'hui remis en question.

    L'Église catholique a un avantage décisif

    Par rapport au monde séculier, l'Église catholique a en fait un avantage décisif : elle dispose, sous la forme des Saintes Écritures et d'une tradition doctrinale bimillénaire, d'une base commune obligatoire pour tous, sur laquelle toutes les divergences d'opinion devraient pouvoir être réglées de manière objective, rationnelle et productive. C'est pourtant là que se situe le véritable problème : Une partie de l'Église n'est manifestement plus prête à reconnaître le fondement de la Bible et du magistère en tant que tel. Il n'est donc pas étonnant que dans de telles conditions, un débat utile ne puisse avoir lieu.

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  • En Occident, on tente d'exclure l'Église et les vérités sur la personne humaine

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    Du cardinal Dominik Duka* sur Il Foglio :

    Le courage dont l'Église a besoin

    Tout comme le silence et la complicité avec le régime communiste ont nui à mon pays et ont permis au gouvernement d'emprisonner plus facilement les dissidents, le silence de l'Église face aux violations des droits de l'homme commises par la Chine communiste nuit aux catholiques de Chine.

    9 juillet 2024

    De l'Ukraine à la Chine, il n'est plus temps pour la diplomatie vaticane de rester silencieuse face au totalitarisme. Une réaction nécessaire pour défendre les libertés fondamentales menacées, même en Occident.

    À la suite de la rencontre des représentants de l'Église et du gouvernement chinois à Rome le 21 mai, commémorant le centenaire du premier concile de l'Église catholique en Chine, il semble opportun de revoir l'histoire - et ses résultats - de la diplomatie papale, dont les origines remontent au moins au Ve siècle. Comme le précise notre catéchisme, l'Église témoigne à la fois de notre dignité commune et de la vocation de l'individu au sein de la communauté des hommes ; en même temps, elle nous instruit sur les besoins de justice, de liberté, de développement, de relations humaines et de paix. C'est dans le réseau complexe des relations sociales internationales que l'Église cherche à faire connaître les exigences de l'Évangile. Jésus-Christ n'est pas seulement le sauveur de l'individu, mais aussi le rédempteur des unités sociales individuelles et de la société dans son ensemble.  

    La papauté a pu utiliser un réseau de représentants auprès des églises et des États locaux, généralement par l'intermédiaire d'évêques ambassadeurs ou de légats pontificaux, dont la forme a été consolidée après les guerres napoléoniennes, avec le Congrès de Vienne (1814-1815). Aujourd'hui encore, la diplomatie papale revêt une importance fondamentale dans les efforts visant à réduire l'oppression, à prévenir la répression et la violence et à empêcher les conflits armés ou à y mettre fin. Même lorsque la guerre semble inévitable, la diplomatie papale n'a pas peur de s'exposer et de discerner les caractéristiques de la guerre juste et de la légitime défense. 

    Les dictatures totalitaires du XXe siècle ont mis en évidence non seulement le besoin, mais la nécessité de ce ministère ecclésiastique. En effet, un chapitre particulièrement héroïque de la diplomatie vaticane a été écrit par Achille Ratti et Eugenio Pacelli, devenus plus tard papes (respectivement Pie XI et Pie XII), dont l'expérience diplomatique et l'érudition ont porté des fruits inattendus et ont assuré à l'Église une mission qui non seulement lui a valu l'admiration, mais lui a aussi permis de s'épanouir à l'échelle mondiale. Leurs encycliques ultérieures ne peuvent être imaginées sans leur service diplomatique antérieur dans les nonciatures. Les difficultés rencontrées par l'Église pendant la Seconde Guerre mondiale, son soutien à la résistance en République tchèque, en Pologne et ailleurs, ainsi que sa contribution à l'édification d'un monde en paix méritent non seulement l'admiration, mais aussi la gratitude pour ces hommes d'Église courageux.

    La fin des années 1950 a toutefois été le théâtre d'une transformation du service diplomatique. Les principes de la lutte pour la liberté et la dignité humaine commencent à être mis de côté au profit d'une politique de détente principalement promue par la gauche et les États communistes. La diplomatie vaticane privilégie une forme de réalisme et de diplomatie "silencieuse" (connue sous le nom d'"Ostpolitik") qui s'apparente davantage à celle des États-nations, lesquels subordonnent parfois les valeurs de l'État de droit pour parvenir à leurs propres fins. La diplomatie du Vatican visait à conclure des accords bilatéraux pour préserver la vie des communautés locales, même en sacrifiant les souhaits et les attentes des églises locales. Dans sa tentative de "coopération" avec les régimes communistes, le Vatican a essayé d'adopter une méthode plus douce, cédant sur les questions des droits de l'homme et de la liberté religieuse. Des prélats comme le cardinal Jószef Mindszenty sont devenus la conscience de l'Église catholique, enfermés pour leur refus de tout compromis. Des dizaines d'évêques ont été détenus dans des prisons communistes en Europe, en Chine et au Viêt Nam. Certains d'entre eux, comme Ignatius Kung, ont passé des décennies en prison. Au cours de ces années, nous avons marché sur les traces d'évêques héroïques comme le Lituanien Theophilus Matulionis - des exemples qui nous ont montré que les idéaux ne doivent jamais s'agenouiller devant des réalités inacceptables. Bien avant lui, des évêques comme saint Jean Fisher, condamné plus tard au martyre par le roi Henri VIII, ont prié pour de tels "piliers forts et puissants", reconnaissant que même les apôtres "n'étaient que de l'argile molle et malléable jusqu'à ce qu'ils soient fortifiés par le feu de l'Esprit Saint".

    Un tel pilier a vu le jour. La diplomatie silencieuse a été habilement surmontée par le pape Jean-Paul II, qui a renforcé les réseaux d'information clandestins et dissidents afin d'élever sa voix et d'étendre sa portée. Il a insisté pour que l'Évangile de Jésus-Christ soit rendu public à chaque occasion. Contre les espoirs des communistes polonais, il a apporté la vérité à un peuple qui a répondu en scandant "nous voulons Dieu". Les idéaux et les principes de sa mission diplomatique étaient enracinés dans la révélation divine - la Bible - et la tradition de l'Église. Ils sont devenus une partie visible et indispensable de l'ensemble de son ministère papal. La lutte pour la dignité et les droits de la personne créée à l'image de Dieu, le bien fondamental de la famille et l'autonomie de la nation ont trouvé en lui un ardent défenseur.

    Aujourd'hui, l'Église est confrontée à différentes menaces et à différents défis. En Occident en général, et dans mon propre pays, on tente d'exclure l'Église - et les vérités sur la personne humaine - en les reléguant loin de la sphère publique. Dans certains pays occidentaux, les écoles et les enseignants sont menacés lorsqu'ils enseignent des vérités fondamentales, telles que la différence entre l'homme et la femme. Des hommes et des femmes sont "réduits au silence" par leurs concitoyens, certains étant même licenciés, pour avoir pris position en faveur du bien du mariage et de la valeur de toute vie humaine.

    En dehors de l'Occident, les menaces qui pèsent sur les libertés fondamentales sont encore plus graves. Si le Saint-Siège, au nom du réalisme, semble préférer l'échange de terres ukrainiennes contre la paix avec la Russie, cet accord non atteint vaut toujours mieux qu'un accord secret et conclu - comme celui avec le gouvernement chinois. Tout comme le silence et la complicité avec le régime communiste ont nui à mon pays et ont permis au gouvernement d'emprisonner plus facilement les dissidents, le silence de l'Église face aux violations des droits de l'homme commises par la Chine communiste nuit aux catholiques de Chine. Nina Shea, chercheuse à l'Institut Hudson, a montré comment huit évêques catholiques en Chine sont susceptibles d'être détenus pour une durée indéterminée et sans procès. Nous savons que le grand cardinal Joseph Zen a été arrêté et qu'il est désormais sous le contrôle et la surveillance de l'État. Jimmy Lai, converti au catholicisme et propriétaire d'un journal, est détenu à l'isolement à Hong Kong depuis plus de trois ans.

    Vaclav Havel, avec qui j'ai un jour partagé une cellule, a écrit que le seul moyen de lutter contre un régime totalitaire est que chacun d'entre nous ait le courage de choisir de vivre la vérité dans sa propre vie, quelles qu'en soient les conséquences. Aujourd'hui, nous sommes toujours confrontés à des dictatures et à des idéologies totalitaires. Une fois de plus, des individus courageux paient le prix pour s'y opposer. Revigorée par ces témoignages modernes, connus ou inconnus, la diplomatie vaticane doit se ressaisir et élever la voix pour les rejoindre dans la défense de la personne humaine et la défense de l'Évangile. Une fois de plus, l'heure est au courage. 

    *L'auteur est cardinal archevêque émérite de Prague. Théologien, il est entré dans l'Ordre des frères prêcheurs (dominicains) en 1969. Il a dirigé le diocèse de Bohême de 2010 à 2022. 

  • Don d’organes : une procédure qui soulève des questions éthiques et juridiques très importantes

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    Une synthèse de presse de gènéthique.org :

    Don d’organes : la définition de la mort remise en question ?

    11 juillet 2024

    Une procédure de prélèvement d’organes, la perfusion régionale normothermique (NRP) [1], qualifiée de « révolutionnaire » par le Dr. Marty Sellers, membre du Tennessee Donor Services, a engendré un débat éthique sur la définition de la mort (cf. La « ressuscitation partielle », un nouveau protocole de prélèvement d’organes). Même si, selon certains scientifiques, la NRP pourrait contribuer à améliorer la pénurie chronique d’organes, « cette procédure soulève des questions éthiques et juridiques très importantes », affirme Alexander Capron, bioéthicien et avocat à l’université de Californie du Sud. L’American Journal of Bioethics a consacré un article récent à cette controverse [2].

    Améliorer l’état des organes

    La méthode « permet de compenser le manque d’oxygène que subissent les organes pendant le processus de mort » en connectant une pompe externe spéciale au cœur du patient déclaré mort, ou sur une autre partie de son corps, afin de rétablir la circulation sanguine, et parfois même les battements du cœur. Cette technique permet de maintenir l’alimentation des organes en sang riche en oxygène.

    « Ainsi, lorsque nous les mettons sur de la glace pour les transporter vers le centre receveur, les organes sont plus sains et, par conséquent, lorsqu’ils arrivent chez le receveur, ils fonctionnent mieux, immédiatement et à long terme », explique le Dr Sellers.

    Le débat éthique sur la mort

    Une personne est déclarée morte soit quand elle est considérée en état de « mort cérébrale » lorsqu’elle a subi une lésion cérébrale « totale et irréversible », suite à un accident vasculaire cérébral (AVC) par exemple, soit quand les battements de son cœur et sa circulation ont cessé de façon permanente [3].

    Avant de mettre en place une NRP, le patient doit avoir cessé de respirer pendant 5 minutes consécutives. Afin d’empêcher que le flux sanguin alimente le cerveau, les médecins clampent les vaisseaux, y compris les artères cérébrales. L’oxygénation via la pompe externe est alors initiée, et le flux sanguin est rétabli soit vers les organes abdominaux (NRP-a), soit vers les organes thoraciques et abdominaux (NRP-TA) permettant le « battement spontané » du cœur. Or, la Uniform Determination of Death Act (UDDA) exige que les patients déclarés morts présentent un arrêt irréversible de la fonction cardio-pulmonaire ou une perte de la fonction cérébrale. En outre la Dead Donor Rule interdit le prélèvement d’organes nécessaires à la vie des patients jusqu’à leur décès.

    Certains affirment que la circulation du cerveau étant coupée il ne s’agit pas d’une vraie réanimation, mais « simplement » d’une perfusion. Or, cela voudrait alors dire que c’est l’acte de couper la circulation vers le cerveau qui est la cause du décès.

    Un autre problème soulevé concerne les relations avec la famille du donneur. En effet, les « détails techniques » du prélèvement d’organes ainsi réalisé ne sont pas partagés à la famille.

    Selon l’Association of Organ Procurement Organizations, environ la moitié des 56 organisations d’approvisionnement en organes des Etats-Unis ont déjà commencé à utiliser la NRP. D’autres prévoient de le faire bientôt.

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    [1] Pour normothermic regional perfusion en anglais

    [2] Magnus, D. (2024). Resuscitating the Dead: NRP and Language. The American Journal of Bioethics 24 (6), 1–3. https://doi.org/10.1080/15265161.2024.2350873

    [3] NDLR : La NRP peut être considérée dans ce deuxième cas, quand l’arrêt cardiaque survient suite à l’arrêt des traitements.

    Source : NPR, Rob Stein (08/07/2024)

  • Euthanasie et suicide assisté : quand se joue le sens de notre civilisation

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    Une synthèse de presse de gènéthique.org :

    Euthanasie et suicide assisté : « C’est le sens de notre civilisation qui se joue »

    7 juillet 2024

    Dans un entretien donné à Valeurs actuelles, François-Xavier Putallaz, docteur en philosophie, explique, au sujet du suicide assisté et de l’euthanasie, que « le drame actuel de la raison est que l’on se réfère uniquement à soi-même et à sa propre situation, au lieu d’accepter humblement d’être guidé par le phare de la vérité » (cf. Projet de loi français sur la fin de vie : un texte truffé de contre-vérités et déconnecté de la réalité).

    Contrer le relativisme

    « L’intelligence contemporaine (…) est affectée d’une pathologie de la “tache aveugle”, ce phénomène optique qui fait que, sans qu’on s’en rende compte, une partie de notre image du monde s’est éclipsée » explique-t-il. Cette maladie due au relativisme pousse à se référer à soi-même (cf. « Nous refusons l’idée de remettre en cause l’interdit fondamental de toute société qu’est l’interdit de tuer »). Or, quand il s’agit de l’éthique de la fin de vie, il faut également prendre acte de ce qui s’est fait depuis plus de 2 500 ans et de la différence entre le fait de tuer quelqu’un à sa demande et de l’accompagner vers la mort (cf. Serment d’Hippocrate : un cadre commun en voie de disparition ?).

    Cela ne signifie pas que l’émotion doive être mise entre parenthèses insiste François-Xavier Putallaz. Mais « face à une personne qui souffre, on ne répond pas avec des doctrines, des lois ou des recommandationsOn répond par une présence, par l’amour des proches et par des compétences médicales ou de soins » explique-t-il (cf. « Les pratiques euthanasiques rendent moribonds les soins palliatifs »). Ainsi, « quand on élabore des lois, comme l’Assemblée nationale s’y attelait début juin, ce n’est ni l’émotion, ni le cas particulier, ni l’exception qui doivent fixer la règle, mais la rationalité » plaide-t-il.

    Une « éthique bancale »

    Outre le relativisme, cette « éthique bancale » est également due au libéralisme philosophique qui influence les esprits. L’autonomie est érigée en absolu de telle sorte qu’« au lieu d’être le sanctuaire intérieur où les actes sont jugés à la lumière du bien et du mal, la conscience devient l’instance qui décide ce qui est le bien ou le mal » (cf. Fin de vie : « à vouloir légiférer de façon (pseudo) compassionnelle », on permet une « épouvantable aberration »).

    François-Xavier Putallaz reproche aussi le mésusage du langage (cf. Projet de loi sur la fin de vie : « une voie pavée de tromperies »). « D’ordinaire, un meurtre appartient à la même catégorie que l’euthanasie -que le code pénal suisse appelle d’ailleurs “meurtre sur la demande de la victime”-, et le suicide reste une mort violente » explique-t-il, soulignant que « dans une autre catégorie, on a l’accompagnement des personnes par les soins palliatifs, ou le retrait thérapeutique, qui implique un véritable accompagnement médical et des actes qui font que l’on meurt de la maladie ». Or, Emmanuel Macron a imposé le vocable d’« aide à mourir », estimant qu’accompagné par un médecin « l’acte d’euthanasie n’aurait plus rien à voir avec un meurtre ni avec le fait de provoquer la mort » et qu’« il deviendrait un acte fraternel » (cf. Euthanasie : la corruption des mots précèdera-t-elle la corruption des actes ?).

    De plus, « derrière ces volontés de changer la loi, n’y aurait-il pas un intérêt économique d’autant plus redoutable qu’il n’est pas formulé ? » interroge le philosophe. Tandis que les soins palliatifs coûtent cher, « une injection pour achever la vie est moins onéreuse ».

    Un impact sur les autres

    Alors que les débats se focalisent sur la volonté individuelle de la personne qui souhaiterait recourir à l’euthanasie ou au suicide assisté, François-Xavier Putallaz rappelle qu’il ne s’agit pas d’une « affaire privée » et que les premières personnes touchées sont les soignants (cf. Projet de loi sur la fin de vie : « le mépris affiché à l’égard de soignants désormais qualifiés de secouristes à l’envers »). « Pour beaucoup, les euthanasies et suicides assistés sont vécus comme des échecs : quelle violence de voir des personnes que l’on accompagne se donner la mort ! C’est donc une injustice à l’égard des soignants » interpelle-t-il (cf. 800.000 soignants s’opposent à l’euthanasie).

    Ces pratiques impactent aussi les proches et les malades eux-mêmes qui souffrent physiquement et psychologiquement. Souvent, ils se sentent « comme un fardeau pour leurs proches, car les soins coûtent cher » souligne le docteur en philosophie (cf. Fin de vie : attention au message envoyé aux personnes vulnérables ). « Légaliser l’euthanasie ou le suicide assisté, c’est les inciter à soulager leurs familles en abrégeant leur vie : c’est un “par ici la sortie” qui leur est suggéré » poursuit-il en évoquant également le risque de « l’effet Werther » (cf. Effet Werther : « En légalisant le suicide assisté et l’euthanasie, on banalise le suicide »).

    « C’est le sens de notre civilisation qui se joue » car « avec ces décisions, on ne touche pas au fonctionnement mais à la racine même de nos sociétés ».  « Quand on fait basculer la raison, on fait vaciller une civilisation » avertit François-Xavier Putallaz (cf. Fin de vie : ce projet « rompt une digue essentielle, un principe structurant de notre société voire de notre civilisation »).

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    Source : Valeurs actuelles, Anne-Laure Debaecker (02/07/2024)