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Ethique - Page 302

  • "Amoris Laetitia" constitue bien une rupture avec l'enseignement traditionnel de l'Eglise

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    De François Rose, philosophe, ce billet paru sur le site de l'hebdomadaire "La Vie" :

    Pourquoi Amoris Laetitia constitue bien une rupture avec l’enseignement traditionnel de l’Église

    Philosophe, François Rose estime que l'exhortation apostolique sur la famille Amoris Lætitia constitue un tournant pour l’Église, comme il l'explique dans son dernier livre Révolution d’Amour expliquée à mon filleul (Salvator). Un tournant qui n'est pourtant pas celui du relativisme, comme semblent le penser certains. Dans ce billet, François Rose répond à un autre philosophe, Thibaud Collin, dans une fructueuse disputatio

    À travers un long article très fouillé, le philosophe Thibaud Collin repose la question de l’exhortation apostolique sur l’amour et son adéquation avec le magistère de l’Église : Amoris Lætitia marque-t-elle une rupture en matière de morale, ou bien est-ce simplement un texte pastoral qui doit se lire dans les conditions doctrinales clairement apposées par saint Jean Paul II dans Familiaris Consortio et Veritatis Splendor ? Pour son explication de texte, Thibaud Collin s’appuie sur l’interprétation qu’en a faite le théologien moraliste Philippe Bordeyne, expert choisi par le pape lors de la deuxième assemblée pour le Synode sur la famille.

    Discernement et croissance 

    Si l’on en croit le Père Bordeyne, « le Pape s’emploie à, parcourir de façon nouvelle la tradition morale de l’Église ». Amoris Lætitia engage l’Église à une attitude sensiblement différente à l’égard des baptisés, en particulier, ceux qui vivent dans des situations matrimoniales irrégulières. « L’attention pastorale à la croissance humaine et spirituelle des personnes » y est centrale et modifie la conduite au cas par cas en ce qui concerne l’admission aux sacrements.

    Ainsi, même, dans certains cas où un fidèle se serait objectivement mis dans une situation durable de péché, l’exhortation offrirait au pasteur la possibilité d’admettre le pénitent à la réconciliation sacramentelle et à la communion eucharistique. C’est en particulier le cas des fidèles divorcés remariés civilement, qui, malgré le caractère pleinement assumé de leur nouvelle union adultérine, pourraient, moyennant un discernement particulier, recevoir le cas échéant l’absolution et la sainte eucharistie. Ce discernement consiste d’une part à éclairer la conscience du pénitent sur la distance qu’il a prise à l’égard de la loi, et d’autre part, à envisager avec lui, la réponse la plus généreuse qu’il puisse donner en direction d’une plus étroite conformité.

    À l’appui de cette nouvelle disposition, le théologien moraliste cite l’article 303 d'Amoris Lætitia : « À partir de la reconnaissance du poids des conditionnements concrets, nous pouvons ajouter que la conscience des personnes doit être mieux prise en compte par la praxis de l’Église dans certaines situations qui ne réalisent pas objectivement notre conception du mariage. Évidemment, il faut encourager la maturation d’une conscience éclairée, formée et accompagnée par le discernement responsable et sérieux du Pasteur, et proposer une confiance toujours plus grande dans la grâce. Mais cette conscience peut reconnaître non seulement qu’une situation ne répond pas objectivement aux exigences générales de l’Évangile. De même, elle peut reconnaître sincèrement et honnêtement que c’est, pour le moment, la réponse généreuse qu’on peut donner à Dieu, et découvrir avec une certaine assurance morale que cette réponse est le don de soi que Dieu lui-même demande au milieu de la complexité concrète des limitations, même si elle n’atteint pas encore pleinement l’idéal objectif. »

    Cette disposition résolument nouvelle à l’égard de la loi morale n’est rien moins qu’une prise en compte de la gradualité dans l’acquisition des vertus morales chrétiennes. Cette gradualité est d’ailleurs le thème de fond de cette exhortation dans la mesure où elle en constitue le principe dynamique. À telle enseigne que le Saint Père explique pour conclure ce même article 303 : « De toute manière, souvenons-nous que ce discernement est dynamique et doit demeurer toujours ouvert à de nouvelles étapes de croissance et à de nouvelles décisions qui permettront de réaliser l’idéal plus pleinement. » Il s’agit bien d’un processus que l’on envisage dans son extension dans le temps, et qui permet à tous les baptisés d’atteindre, au bout du chemin seulement une pleine conformité à la loi.

    Loi et gradualité

    Ainsi, Thibaud Collin oppose à cette impulsion résolument nouvelle, la doctrine rappelée incessamment tout au long de l’histoire de l’Église et formulée en termes claires dans Familiaris Consortio par saint Jean Paul II : « Les époux ne peuvent toutefois considérer la loi comme un simple idéal à atteindre dans le futur, mais ils doivent la regarder comme un commandement du Christ Seigneur leur enjoignant de surmonter sérieusement les obstacles. C’est pourquoi ce qu’on appelle la “loi de gradualité” ou voie graduelle ne peut s’identifier à la “gradualité de la loi”, comme s’il y avait, dans la loi divine, des degrés et des formes de préceptes différents selon les personnes et les situations diverses. »

    Et d’expliquer ainsi : Un acte intrinsèquement mauvais ne peut donc jamais être l’objet d’un discernement droit. Cette notion de discernement n’est-elle pas souvent utilisée, et là en particulier, pour contourner la doctrine, et excuser à bon compte des actes intrinsèquement mauvais ? Une situation objectivement adultérine ne peut donc être l’objet d’un discernement identifiant un adultère vertueux, ou une manière vertueuse de vivre une relation adultérine. La doctrine de l’Église est claire : elle ne fait aucune place pour une double loi morale, c'est-à-dire une loi qui d’un côté exposerait en termes clairs et sans équivoque la volonté aimante et pleine de sollicitude de Dieu, et d’un autre côté, une considération existentielle qui tiendrait compte des circonstances singulières du baptisé et qui permettrait d’en légitimer une effraction.

    Le philosophe rappelle Veritatis Splendor : « Certains ont proposé une sorte de double statut de la vérité morale. En plus du niveau doctrinal et abstrait, il faudrait reconnaître l’originalité d’une certaine considération existentielle plus concrète. Celle-ci, compte tenu des circonstances et de la situation, pourrait légitimement fonder des exceptions à la règle générale et permettre ainsi d’accomplir pratiquement, avec une bonne conscience, ce que la loi morale qualifie d’intrinsèquement mauvais. Ainsi s’instaure dans certains cas une séparation, voire une opposition, entre la doctrine du précepte valable en général et la norme de la conscience de chacun, qui déciderait effectivement, en dernière instance, du bien et du mal. Sur ce fondement, on prétend établir la légitimité de solutions prétendument “pastorales”, contraires aux enseignements du Magistère, et justifier une herméneutique “créatrice”, d’après laquelle la conscience morale ne serait nullement obligée, dans tous les cas, par un précepte négatif particulier. » 

    Confusion ou révolution 

    La démonstration de Thibaud Collin est éloquente. De toute évidence, il y a discontinuité dans l’enseignement de l’Église. Rien d’étonnant à ce que nombre de théologiens et de prélats s’en inquiètent et menacent quelque peu l’unité du corps magistériel. Récemment le cardinal Muller , Préfet de la congrégation pour la doctrine de la foi a voulu éteindre les feux en déclarant : « "Pour le moment, il est important que chacun de nous garde son sang-froid et ne se laisse pas embarquer dans des polémiques ou pire, en créer ». La Congrégation ne répondra pas aux quatre cardinaux qui ont formulés leurs doutes (dubia) concernant Amoris Lætitia.

    Dans une interview avec Settimo Cielo, le cardinal Muller veut donner tort aux cardinaux qui ont formulé leurs doutes (dubia) concernant l’exhortation, mais en même temps, il semble se ranger à leur interprétation du texte. Il déclare : « Il faut clairement interpréter Amoris Lætitia à la lumière de toute la doctrine de l’Église. » Rien de ce qui est propre à Amoris Lætitia et qui ne serait pas en tous points conforme à l’enseignement de Jean Paul II n’a de légitimité et doit être rangé dans la catégorie des interprétations personnelles et hasardeuses. Pour mieux convaincre les intrépides tentés par le renouveau, il précise : « L’exhortation Familiaris Consortio n’est pas dépassée, non seulement parce qu’il s’agit d’une loi positive du magistère de Jean-Paul II mais surtout parce qu’il a exprimé ce qui fait partie intégrante de la théologie morale chrétienne et de la théologie des sacrements.  La confusion sur ce point est liée au manque d’acceptation de l’encyclique Veritatis Splendor avec la doctrine claire de l'"intrinsece malum". […] Pour nous, le mariage est l’expression de la participation à l’unité entre le Christ époux et l’Eglise, son épouse. Il ne s’agit nullement, comme certains l’ont dit pendant le Synode, d’une vague analogie. » Une déclaration qui va néanmoins à rebours du texte même d’Amoris Lætitia dans lequel le pape François souligne que « l’analogie entre le couple mari-femme et celui Christ-Église est une analogie imparfaite ». 

    Comble de la confusion, Thibaud Collin le rappelle au début de son article, le pape François lui-même précise à propos de son exhortation : « Il s’agit d’un itinéraire d’accompagnement et de discernement qui oriente les fidèles à la prise de conscience de leur situation devant Dieu. Le colloque avec le prêtre, dans le for interne, concourt à la formation d’un jugement correct sur ce qui entrave la possibilité d’une participation plus entière à la vie de l’Église et sur les étapes à accomplir pour la favoriser et la faire grandir. Étant donné que, dans la loi elle-même, il n’y a pas de gradualité (cf. FC, n.34), ce discernement ne pourra jamais s’exonérer des exigences de vérité et de charité de l’Évangile proposées par l’Église ».

    Révolution d'amour

    Comment le Saint Père peut il lui-même rappeler d’un côté  « dans la loi, il n’y a pas de gradualité » et de l’autre engager le fidèle à un discernement moral dynamique, par lequel il peut considérer, « avec une certaine assurance morale », que même si « sa situation ne répond pas objectivement aux exigences générales de l’Évangile », il reconnaîtra « sincèrement et honnêtement que c’est, pour le moment, la réponse généreuse qu’on peut donner à Dieu » ? N’y a-t-il pas opposition entre l’exigence de vérité à laquelle est appelé tout fidèle dans Véritatis Splendor, et ce discernement « au cas par cas » proposé dans Amoris Lætitia, à distance d’une « doctrine froide et sans vie » (AL 59). 

    Autrement dit, est-il possible de faire l’unité entre l’enseignement de l’Église et la nouveauté qui émane d’Amoris Lætitia ? La réponse est : oui, moyennant une révolution du regard sur la loi. Croire que la loi, expression de l’amour divin, ne peut prévaloir sur l’amour divin même n’est pas nécessairement sombrer dans le relativisme. Le relativisme, que l’on a raison de craindre, repose sur l’absence de point fixe à partir duquel on discerne une situation. Jusqu’à lors, la doctrine catholique a servi de rempart contre le relativisme. Point fixe universel, il a été le phare qui conduisait tous les hommes collectivement. 

    Avec Amoris Lætitia, le Saint Père ne veut rien changer à la loi, mais il veut rappeler aux baptisés que la loi est une interprétation objective de l’injonction divine. Et ce qui est premier (au plan ontologique) ce n’est pas la loi, c’est l’injonction divine. Et cette injonction est fondamentalement personnelle. « Il posa son regard sur le jeune homme et l’aima ». Elle appelle chaque homme dans sa singularité la plus viscérale, au cœur même de son histoire contingente, histoire toujours piégée dans un entrelacs de liens biologiques, psychologiques, intellectuels qui le contraigne à une stratégie du moindre mal. Chaque pas répond à l’appel intérieur, mais à n’en pas douter, et dans de nombreux cas pour nos congénères, le premier pas, et peut-être encore, les pas suivants resteront dans la zone de l’amoralité. Mais qu’importe, puisque la fin est entendue et poursuivie. Avec Amoris Lætitia, le Saint Père engage chaque baptisé à écouter cet appel intérieur et singulier qui le convoque au lieu même de son désir le plus profond.  Car lorsqu’on a rencontré l’amour de Dieu, ce qui mobilise, ce n’est plus tant la loi, mais l’injonction divine, plantée au creux des reins et qui met en marche. Car l’homme d’aujourd’hui marqué par l’individualisme a soif d’une loi de préférence, d’une loi d’élection personnelle qui l’atteigne lui seul, au centre même de sa personne.  

    Avec Amoris Lætitia, le pape François tourne son Église vers le cœur de chaque baptisé, afin qu’elle l’aide à entendre son propre appel divin. Car, « dans cette église, rappelle-t-il, comme dans une pyramide inversée, le sommet est situé en dessous de la base. Pour ceux qui exercent cette autorité, ils sont appelés "ministres" parce que, selon le sens originel du mot, ils sont les plus petits de tous. Ils sont au service du peuple de Dieu » (Discours du Pape François le 17 octobre 2015 pour le 50e anniversaire du synode des évêques, 19). Ainsi, à travers cette nouvelle mission, la charge première revient non plus au docteur, mais au pasteur, afin que, l’aidant a formuler ce que le baptisé entend au fond de son histoire, il déploie son sensum fidei. A l’infaillibilité pontificale qui touche à l’expression de la doctrine, il oppose ainsi une infaillibilité du peuple de Dieu, engageant chaque baptisé à l’écoute de l’Esprit. Déjà, dans Evangelii Gaudium il écrit : « le Peuple de Dieu est saint à cause de cette onction qui le rend infaillible "en croyant" » (EG, 119). Et il précise : « Cela signifie que quand il croit il ne se trompe pas, même s’il ne trouve pas les paroles pour exprimer sa foi. » Rendant ainsi la parole au peuple des baptisés, il le renvoie à la seule loi véritable, celle que l’Esprit susurre à l’oreille de chacun  et qu’il est capable d’entendre : « Raisonner ainsi suppose que soient dépassées les oppositions “simplistes” entre situations régulières et situations irrégulières, puisque tout le saint peuple fidèle de Dieu est destinataire de la grâce miséricordieuse qui remet en marche. » 

    Comme le souligne Thibaud Collin, la conscience est ce sanctuaire dans lequel l’homme reçoit la lumière divine lui permettant de conduire sa vie. Et citant le bienheureux John Newman : « Cette loi divine, en tant qu’elle est appréhendée par des esprits humains, s’appelle la conscience ». Car la conscience est le lieu même ou l’homme reçoit cette injonction divine  qui l’appelle au cœur de son histoire présente, toujours déjà engagée dans une concupiscence originelle, et dans laquelle, le prochain acte de  conversion ne peut être parfois, qu’un acte encore délictueux, mais qui ne sera plus véritablement un péché. Car le péché n’est pas d’abord une infraction à la loi morale mais une déroute (amartia en grec) à l’égard de la fin à laquelle chacun est appelé singulièrement. Et c’est cette fin singulière qui constitue le véritable point fixe. Le point de référence par lequel on discerne et juge d’un acte décidant si celui-ci est, selon les termes de Saint Thomas,  bien « orienté au bien et à la fin ultime qui est Dieu ».

  • Quand Jacques Testart invite à résister au transhumanisme

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    Sur genethique.org, en trois parties :

    « Résister au transhumanisme » est la conférence inaugurale du colloque « Critique de la raison transhumaniste » , qui s’est tenu au...

  • Troisième lunch débat 2017 de l'Union des étudiants catholiques à l'Ulg: la crise de l'Union Européenne et la chute de la République Romaine, par le Pr. David Engels le 15 juin à 18h00

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    La crise de l’Union européenne

     

    et la chute de la République romaine

    A l’Ulg, le jeudi 15 juin 2017 à 18h00 : troisième lunch débat du cycle organisé par l’Union des étudiants catholiques de Liège sur le thème : « L’Europe, ses fondements, aujourd’hui et demain »

    Après Mgr Delville, le 17 janvier ( « Le Christianisme médiéval, creuset de l’Europe ») et Madame Annie Laurent le 4 avril (« Immigration, identité et multiculturalité »), l’Union et le groupe éthique sociale accueillent ce jeudi 15 juin à 18h un nouveau conférencier à la Salle des Professeurs de l’Ulg. L’invité est cette fois le professeur David Engels, professeur ordinaire à l’université libre de Bruxelles et titulaire de la chaire d’histoire romaine. A travers une étude comparative de textes, il établit un parallèle troublant entre la crise de l’Union européenne et la chute de la République romaine  tardive (au 1er siècle avant J.-C).

    De la question de la citoyenneté, des frontières et des flux migratoires à celles de la morale, de religion, ou de l’art, cette époque antique qui débouche sur l’absolutisme de l’empire « universel » d’Auguste apparaît stupéfiante d’actualité et de modernité. Le livre que David Engels a publié sur ce sujet brûlant aux éditions du Toucan sous le titre "Le Déclin" est devenu un bestseller du genre:  il vient de faire l’objet d’une réédition. Des exemplaires de l’ouvrage seront mis à la disposition du public lors de la conférence. 

    La réunion a lieu le jeudi 15 juin 2017 de 18h00 à 20h30 à la Salle des professeurs dans le bâtiment du Rectorat de l’Université de Liège, Place du 20 Août, 7, 1er étage (accès par l’entrée principale). Horaire apéritif à 18h00 ; exposé suivi d’un lunch-débat : de 18h15 à 20h30. (P.A.F : 15 € par réunion buffet compris – 5 € pour les étudiants).

    Inscription obligatoire trois jours à l’avance par tel. 04.344.10.89 ou par  e-mail info@ethiquesociale.org ou via le site internet  www.ethiquesociale.org

    lunch_debat_juin2017.jpg 

    Union  des étudiants catholiques de Liège –Jean-Paul Schyns – Quai Churchill, 42/7 - 4020  Liège - Tél 04.344.10.89 – jpschyns@skynet.be

    Groupe de réflexion sur l’éthique sociale – Elio Finetti – Quai Orban, 34 – 4020 Liège – Tel. 0475 83 61 61 – finetti@ethiquesociale.org

    Calpurnia – Forum de conférences – Philippe Deitz – Rue Henri Maus, 92 – 4000 Liège – Tel. 04.253.25.15 – calpurnia.musee@gmail.com 

    JPSC

  • Le bilan de 15 ans de pratique de l'euthanasie en Belgique

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    Alliance Vita fait le point sur 15 ans de pratique de l'euthanasie dans notre pays :

    Euthanasie en Belgique : bilan de 15 ans de pratique

    Le 15ème anniversaire de la loi du 28 mai 2002 légalisant l’euthanasie en Belgique a été l’occasion pour la presse belge de faire un bilan quantitatif de ce dispositif : 14 753 personnes ont été euthanasiées entre 2002 et 2016, selon les données officielles de la Commission fédérale de contrôle.

    Ce nombre important suscite des interrogations multiples, auxquelles la présente note cherche à répondre. Quelle est la législation applicable, et les débats actuels pour en élargir l’application ? Quelles sont les données statistiques plus précises ? Quelles sont les dérives constatées dans l’application de la loi, et quelles réactions ces dérives éthiques suscitent-elles ?

    I – SYNTHESE 

    La Belgique a dépénalisé l’euthanasie en 2002 pour les personnes majeures. En 2014, la loi a été étendue aux mineurs sans limite d’âge. Depuis 15 ans, le nombre d’euthanasies n’a cessé d’augmenter rapidement, et les propositions de loi se sont multipliées pour faciliter et pour élargir les conditions de la pratique de l’euthanasie.

    De fait, les informations disponibles mettent en lumière de multiples dérives dans l’interprétation et dans l’application de la loi : persistance de nombreuses euthanasies clandestines, interprétation de plus en plus large des critères à respecter (notamment sur la notion de « souffrance physique ou psychique constante, insupportable et inapaisable »), rôle discutable de la commission fédérale de contrôle, évolution vers des suicides assistés médiatisés, utilisation des euthanasies pour des dons d’organes, pressions pour supprimer la clause de conscience, etc.

    Les mentalités, surtout dans les régions néerlandophones, évoluent rapidement vers une banalisation de l’euthanasie, au nom de l’autonomie et de « la liberté de l’individu à disposer de sa vie et de sa mort », dans une vision utilitariste anglo-saxonne de l’existence. L’euthanasie est progressivement considérée comme un droit dont on peut réclamer l’application pour soi-même ou pour des proches, même si les conditions ne sont pas clairement réunies.

    Pour autant, face à ces dérives, une réelle opposition commence à se faire entendre. A titre d’exemple : des professionnels de la santé témoignent des dérives dans leur service, des documentaires et films sur les conditions d’euthanasies se multiplient, les représentants religieux s’unissent pour défendre la dignité des personnes fragilisées, sans oublier l’activité des réseaux sociaux qui ne cessent d’informer et d’alerter, spécialement au niveau international.

    Lire la suite sur le site d'Alliance Vita

  • Rien ne résiste à l'appel de Dieu

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    dom-louis-marie-copie.jpgUn entretien  du mensuel « La Nef » (n° 293, juin 2017) avec Dom Louis-Marie, Père-Abbé de  l’abbaye Sainte-Madeleine du Barroux. Celui-ci nous parle de son abbaye, des vocations, nous offre le regard d’un moine sur l’Église et un monde qui perd toute mesure.

    La Nef – Pourriez-vous d’abord nous dire un mot de la situation de votre abbaye et de votre fondation de La Garde ?

    TRP Dom Louis-Marie – Notre abbaye, fondée en 1970 par Dom Gérard, compte désormais 52 moines profès et deux postulants. Sainte-Marie de la Garde, fondée en 2002, compte 14 moines profès et deux postulants qui prendront le saint habit le 24 juin prochain avant l'office de complies. L'âge moyen est à peu près de 50 ans. Nous consacrons nos journées au Seigneur par la prière liturgique dès la nuit, par le travail (agriculture, maraîchage, moulin à huile, boulangerie et pâtisserie, vie de la maison, magasin et vente par correspondance) et par un apostolat monastique qui comporte confessions, prédications, aumônerie de scouts, des chapitres Sainte-Madeleine, Saint-Lazare et autres. Nous avons aussi en charge la direction et l'aumônerie de l'Institution Saint-Louis, collège d'environ 80 garçons. Enfin nous assurons le ministère monastique habituel auprès des personnes qui font chez nous un séjour à l'hôtellerie. Je suis très heureux de voir que Sainte-Marie de la Garde offre à un certain nombre de prêtres la possibilité de se reposer en profitant de la sainte liturgie. 

    Avez-vous toujours de nouvelles vocations régulièrement ? Leur profil a-t-il changé au fil du temps ? Et comment analysez-vous ce que l’on nomme la « crise des vocations » ?

    Oui, nous avons régulièrement des vocations. Le Seigneur appelle toujours des âmes à la vie consacrée, à une vie cachée en Dieu, ne cherchant que son bon plaisir dans le cloître, à la vie de prière dans la liturgie solennelle. Le profil des candidats change, certainement, mais pas la nature humaine qui est faite pour Dieu. Les jeunes ont soif d'identité et d'une certaine sécurité que ne donne pas le monde actuel en perpétuel changement. Il me semble très important de pouvoir donner un accompagnement personnalisé à nos jeunes en formation afin qu'ils puissent s'enraciner humainement. La crise des vocations a des causes très variées qui se ramènent à un tronc commun : le déracinement. D'où une conception diffuse de la liberté, qui se définit comme la possibilité de changer, une certaine immaturité des tempéraments due aux innombrables et permanentes gratifications de la technologie, une structure mentale abîmée par les mauvaises méthodes d'apprentissage, une image très sécularisée et même salie du sacerdoce. Mais tout cela ne résiste pas à l'appel de Dieu. Preuve en est que les communautés qui gardent le sens du sacré continuent de recruter.

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  • Un ancien praticien de l'avortement devenu pro-vie a été mis à l'honneur lors du forum européen One of Us

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    D'Antoine Pasquier sur le site de Famille Chrétienne :

    One of Us récompense un ancien « avorteur », devenu pro-vie

    Le docteur John Bruchalski, qui pratiquait jusqu’au début des années quatre-vingt-dix des avortements, est désormais à la tête d’une des plus importantes cliniques provie américaine. Il a reçu le trophée des « Héros de la vie », le 27 mai à Budapest, à l’issue du second forum européen One of Us.

    La fédération One of Us a remis, samedi 27 mai, son trophée des « Héros de la vie » au docteur John T. Bruchalski, en conclusion de son second forum européen organisé à Budapest (Hongrie). Médecin généticien américain, cet ancien « avorteur » favorable aux recherches sur l’embryon et au concept de pré-embryon est désormais à la tête du centre médical Tepeyac, l’une des plus importantes cliniques de gynécologie et de maternité provie aux États-Unis. Ce centre, John Bruchalski l’a fondé en 1994, à Fairfax (Virginie), au terme d’une conversion spirituelle et scientifique commencée en 1989.

    C’est cette année-là que le jeune médecin, diplômé deux ans plus tôt de l’université de l’Alabama, rencontra pour la première fois le professeur Jérôme Lejeune, venu témoigner au procès de Maryville (Tennessee) où un couple en instance de divorce s’opposait sur le devenir de leurs embryons congelés en vue d’une fécondation in vitro. « J’étais de l’autre côté à l’époque, avec mon professeur, le « père » de la FIV aux États-Unis, qui expliquait que l’embryon n’était pas égal à une personne mais tout au plus à un morceau d’appendice ou de tissu humain », a raconté le lauréat de One of Us, devant un parterre de représentants de mouvements provie venus de toute l’Europe et du ministre de la famille hongrois, Katalin Novak. « Jérôme Lejeune est venu, avec tout son génie, démontrer au juge comment tout le matériel génétique d’une personne était présent dans cette première cellule qu’est l’embryon ». John Bruchalski en est littéralement bouleversé. « Il l’a expliqué si clairement et si distinctement que le médecin que j’étais a reconsidéré sa position sur l’instant où commence une vie humaine et le moment où elle doit être respectée ».

    J’ai reçu un appel du Ciel me demandant de ne plus faire d’avortement.

    Le médecin américain n’arrête pas son activité pour autant, mais se pose de plus en plus de questions sur l’avortement. « Parfois j’avortais des enfants, parfois je les sauvais ». C’est une conversion mystique qui viendra achever sa conversion scientifique. Durant l’été 1994, John Bruchalski se rend au Mexique pour voir la Vierge de Guadalupe, puis en Serbie à Medjugorje. « J’ai reçu un appel du ciel me demandant de ne plus faire d’avortement », a-t-il confié samedi soir, en présence de son épouse. Grâce à son centre Tepeyac, qui accueille chaque année plus de 20 000 patients, John Bruchalski a permis de sauver plusieurs milliers d’enfants « qui ne seraient jamais nés sinon », a salué Thierry de la Villejégu, vice-président de la fédération One of us et directeur de la fondation Jérôme Lejeune.

    Une belle réussite que le médecin américain appelle de ses vœux en Europe. « N’abandonnez jamais ! », a-t-il déclaré à Famille Chrétienne. « Nous allons gagner la bataille, celle du triomphe du Sacré-Cœur, du cœur du Christ, celle du triomphe du bien sur le mal. La mentalité de l’avortement va s’effondrer si nous continuons de persévérer. Soyez patients et surtout aimez tous ceux qui vous entourent ».

    Objectif de One of Us : devenir incontournable en Europe

    Plus tôt dans la journée, Jaime Mayor Oreja, le président de la fédération européenne One of Us, a lui aussi invité à la patience et au temps long dans le combat pour la défense de la vie, le comparant à celui de David contre Goliath. « Nous sommes David, mais rappelons-nous que c’est lui le plus fort, lui qui l’emporte à la fin ». Devant près de 600 responsables politiques européens et nationaux, personnalités associatives, experts de la santé et de l’éthique réunis au Castle Garden Bazaar de Budapest, l’ancien ministre espagnol a donné les lignes directrices à suivre : « notre fédération doit être présente, dans les années à venir, dans le débat public au niveau européen et doit être représentée dans chaque pays afin que nos idées y soient relayées ».

    Présente à Budapest pour le Sommet sur la famille, la présidente de la Manif pour tous a été invitée à prendre la parole par les dirigeants de One of Us. Elle a exhorté l’assistance à « être créative », à « agir avec charité », à « montrer la beauté de la famille et de la maternité » et à toujours conserver « la volonté de gagner ». Pour clore ce second forum, qui avait pour thème central « Protéger la vie : le cœur du nouveau débat culturel », l’eurodéputé italien et président d’honneur de One of Us, Carlo Casini, a rappelé l’Europe à ses engagements. « L’Union Européenne a été fondée sur l’engagement que plus jamais de sang n’y soit versé. Et pourtant, le sang des enfants à naître continue d’y être versé ! Si l’Europe est le continent de la paix, il est incompréhensible que l’Union Européenne encourage la mise à mort des enfants à naître sur son sol mais aussi partout dans le monde ». Et de lancer un appel aux dirigeants des fondations Schuman, Adenauer et Gasperi afin que la demande de One of Us soit revêtue « de la force des pères fondateurs » : « L’Union Européenne ne doit plus accepter la mort de quiconque, à commencer par celle des enfants à naître ».

    Antoine Pasquier (à Budapest)

  • Migrations : le droit de rester dans son pays précède le droit d'émigrer

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    De Constance Roques sur zenit.org :

    ONU : le droit de rester dans son pays, antérieur à celui d’immigrer

    Le « droit de rester » dans son pays est « antérieur » à celui d’immigrer, a déclaré Mgr Bernardito Auza, observateur permanent du Saint-Siège auprès des Nations-Unies à New-York. Si « les moteurs de la migration sont adéquatement abordés », les gens ne se sentiront pas « forcés de quitter leur domicile », a-t-il affirmé.

    Mgr Auza est intervenu au cours d’une session informelle sur le thème du Pacte mondial pour une migration sûre, ordonnée et régulière, au siège de l’ONU, le 22 mai 2017. Il a souligné que « le moyen le plus efficace d’arrêter les mouvements massifs de migrants forcés et de réfugiés est d’arrêter les guerres et les conflits violents qui les causent ».

    Il a aussi évoqué les autres facteurs majeurs de la migration, tels que « l’extrême pauvreté, le manque de biens et de services de base ainsi que la dégradation et les catastrophes environnementales grave », exhortant à « aider les populations en détresse là où elles sont » afin d’empêcher la migration involontaire.

    Voici notre traduction intégrale de l’intervention du représentant du Saint-Siège.

    C.R.

    Déclaration de Mgr Auza

    Eminents ambassadeurs et panélistes,

    Au paragraphe 43 de la Déclaration de New York, la communauté internationale s’est engagée à aborder « les facteurs qui créent ou exacerbent de grands mouvements » afin de « coopérer pour créer des conditions qui permettent aux communautés et aux individus de vivre en paix et dans la prospérité dans leurs pays d’origine ».

    À cet égard, le Saint-Siège continue d’insister sur le droit de tous de rester dans leur pays en paix et avec une sécurité économique. Si les conditions d’une vie décente sont satisfaites et que les moteurs de la migration sont adéquatement abordés, les gens ne se sentiront pas forcés de quitter leur domicile.

    Ma délégation demande donc instamment que le Pacte mondial souligne le droit de rester avant le droit d’émigrer. Cela ne signifie pas qu’un droit soit plus important que l’autre, mais qu’en assurant ce droit antérieur, les flux migratoires deviendront volontaires, réguliers et sûrs et par conséquent plus faciles à gérer et durables. Lorsque le droit de rester est respecté, la migration devient un choix plutôt que quelque chose de forcé ou d’involontaire. Toutefois, pour que ce droit soit efficace, les facteurs qui contraignent les personnes à émigrer doivent être pris en charge par une coopération internationale fondée sur la confiance, la responsabilité et la solidarité mutuelles.

    Il n’y a pas de pire crise causée par l’homme et conduisant les gens à migrer de force ou les populations à se déplacer intérieurement  que les guerres et les conflits violents. Plus de la moitié des réfugiés du monde, des migrants forcés et des personnes déplacées ont été forcés d’abandonner leurs maisons et leurs propriétés et, en effet, de fuir leur pays, à cause des conflits et de la violence, dont l’énorme impact négatif se poursuit dans l’odyssée des victimes. Ils font face aux dangers de la traite des personnes, de la famine et de nombreuses formes d’abus. En arrivant à leur destination, au lieu de trouver un refuge, dans de nombreux endroits, ils trouvent la méfiance, le soupçon, la discrimination, le nationalisme extrême, le racisme et un manque de politiques claires régissant leur acceptation. De toute évidence, le moyen le plus efficace d’arrêter les mouvements massifs de migrants forcés et de réfugiés est d’arrêter les guerres et les conflits violents qui les causent.

    En outre, des facteurs tels que l’extrême pauvreté, le manque de biens et de services de base, ainsi que la dégradation et les catastrophes environnementales graves sont également des facteurs majeurs de la migration. Aider les populations en détresse là où elles sont, plutôt que de faire traîner en touchant du bois, est le moyen le plus efficace d’empêcher leur migration involontaire. Cela pourrait également être le moyen le plus rentable de les aider et de leur épargner toutes les formes d’exploitation. Lorsque les individus et les populations vulnérables sont forcés de se déplacer, les violations des droits de l’homme et la violence sexuelle contre les femmes et les enfants deviennent bien trop fréquentes ; les familles sont séparées ; beaucoup sont détenus de force dès leur arrivée ou sont victimes de la traite des êtres humains et d’autres formes d’esclavage moderne. Pendant leur transit et surtout à leur arrivée dans les pays de destination, les migrants forcés sont souvent perçus comme profitant des communautés d’accueil, plutôt que comme des personnes malheureuses qui méritent une assistance et des sympathies humaines.

    Ma délégation tient à souligner que les énormes pertes culturelles, sociales et économiques qui sont actuellement subies dans de nombreux pays d’origine en raison de crises causées par l’homme et d’autres moteurs de migration rendent encore plus pressante l’adoption d’un Pacte mondial pour la migration. Les migrants qui traversent massivement les frontières internationales, les migrants forcés à la recherche d’une sécurité et d’une protection, et les nombreux millions de personnes déplacées à l’intérieur de leur pays attendent de nous un espoir et une action. La façon la plus complète et la plus coopérative de les aider serait de disposer d’un Pacte mondial solide et efficace sur les migrations.

    Je vous remercie.

  • La nouvelle bienpensance ou quand la mise en cause de l'avortement est devenue la ligne rouge qu'il est interdit de franchir

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    De Jean-Michel Beaussant sur le site de l'Homme Nouveau :

    Défense de la vie : quand l’idéologie fait loi

    Aujourd’hui désigner l’avortement comme un crime devient un crime. Ce détournement de l’intelligence et déni du réel envahit les médias comme le monde politique. Le 28 mai, journée nationale pour la vie, devrait être l’occasion de s’interroger sur le conditionnement de plus en plus inquiétant de notre société par la culture de mort.

    « C’est monstrueux de dire que l’IVG est un crime », s’est indigné un journaliste le 17 avril sur CNews, menaçant même de quitter le plateau après le juste propos d’un prêtre lors d’un débat sur le vote des catholiques. On sait en outre comment l’Université catholique de Louvain a désavoué un professeur qui qualifiait l’avortement de « meurtre ». On n’a pas oublié non plus les mots du ministre Laurence Rossignol à l’Assemblée nationale, le 26 janvier dernier : « Avorter ce n’est pas enlever une vie. » Ces flagrants dénis de réalité par aveuglement idéologique finissent donc par désigner en délit d’opinion – c’est-à-dire paradoxalement en crime – le discours vrai et scientifique sur cette réalité. C’est le « délit du réel », selon le mot d’Élisabeth Lévy.

    On se rappelle le commentaire subversif de Hans Küng après Evangelium Vitæ : « Le pape veut abolir la liberté de conscience dans les questions les plus intimes et interdire même aux Parlements démocratiquement élus de légiférer dans ces domaines. »

    La liberté d’expression interdite

    Ce n’est pas l’Église mais ­l’État en l’occurrence qui, par le délit d’entrave numérique, veut abolir l’objection de conscience (et sa liberté d’expression) et qui légifère en ce sens par déni du réel. Dans Evangelium Vitæ, Jean-Paul II n’interdisait aucunement la liberté de conscience qui est une liberté intérieure s’opposant à ce que l’État ou l’Église puisse contrôler et contraindre les intentions ou les croyances de chacun, au for interne. Mais il plaçait l’obligation de respecter la vie innocente au-dessus de cette liberté de conscience, au nom du respect du bien commun et de la dignité des personnes. « La tolérance légale de l’avortement et de l’euthanasie ne peut en aucun cas s’appuyer sur le respect de la conscience d’autrui, précisément parce que la société a le droit et le devoir de se protéger contre les abus qui peuvent intervenir au nom de la liberté de conscience. » On saisit ce que peut impliquer analogiquement ce primat de la conscience concernant le commandement relatif à l’adultère avec les dérives pastorales et doctrinales auxquelles on assiste actuellement.

    À celui qui prétend que sa conscience lui prescrit et que sa liberté lui permet de tuer son voisin parce qu’il pense mal, ou de tuer son enfant parce qu’il est encombrant, l’État de droit civilisé répond normalement, au for externe, par la loi et la sanction pénale qui empêchent le passage à l’acte. Dans notre société un tel passage à l’acte étant au contraire permis légalement dans de nombreux cas transgressifs, c’est la liberté de le penser comme un crime et de l’exprimer comme tel qui devient aujourd’hui interdit comme un crime ! On passe de la prohibition d’actes intrinsèquement désordonnés (on n’est pas libre de faire n’importe quoi) à la prohibition d’idées justes (on n’est pas libre de penser vrai à cet égard). C’est la « loi des suspects » ou le « délit d’opinion » propre aux régimes totalitaires avec l’imposition d’une pensée « correcte » autrement appelée « pensée unique » à l’égard d’idées ou d’actes humainement répréhensibles.

    Ainsi marche la révolution copernicienne – d’origine idéaliste ou nominaliste – par laquelle ce n’est plus le réel et la loi naturelle qui informent l’intelligence objectivement, orientant la conscience ainsi éclairée. Mais c’est l’intelligence qui informe subjectivement le réel en créant une vérité et une loi arbitraires. Au lieu d’être l’œil qui reçoit la lumière, la conscience (individuelle et collective) devient la lumière qui éclaire le réel (et fait la loi) dans un faux discernement qui est un déni partiel et flagrant de la réalité : l’avortement n’est pas la cessation d’une vie sauf s’il y a « projet de vie » !

    L’IVG ne tuerait pas…

    Incohérence schizophrénique de la pensée moderne : si fumer ou boire peut tuer et est dangereux pour l’enfant à naître comme il est indiqué à l’attention des femmes enceintes par une image dissuasive sur certains contenants, l’« IVG », elle, ne tue aucun enfant et n’est pas dangereuse pour la mère ! Mais un chauffard sera lourdement condamné pour « IIG » (« interruption involontaire de grossesse » !) s’il a tué le « projet de vie » d’une future mère dans un accident de la route…

    Il est regrettable que certains opposants au délit d’entrave numérique (y compris des clercs) ne s’en prennent exclusivement qu’à l’attentat à la liberté d’opinion, prenant acte pour ainsi dire de la transgression assumée de l’« IVG », comme s’il était normal pour une mère de choisir en conscience de garder ou non son enfant et à un médecin de la suivre dans ce second terme de l’alternative. En ciblant ce seul attentat à la liberté d’expression sans dénoncer simultanément l’attentat premier à la vie humaine, ils se font des avocats dangereux du primat de la conscience sur le primat du respect de la vie innocente, c’est-à-dire du primat de la liberté (humaine) sur le primat de la vérité (divine). On ne peut être un bon apôtre de la liberté de conscience sans défendre simultanément l’accessibilité et la force contraignante de la vérité sur cette conscience libre et responsable. On s’expose sinon, tôt ou tard, au sophisme de Küng et à sa dérive irréversiblement totalitaire pour l’État : quand le respect de la vie humaine innocente n’oblige plus en conscience, on oblige en conscience au respect de la loi homicide.

  • Retour sur la Marche de la Vie à Rome où Stéphane Mercier fut très applaudi

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    Lu ICI :

    Italie : le droit à lavie, don de Dieu, affirmé dans les rues de Rome

    Lorsque la pluie d’orage cessa pour laisser place au soleil, les organisateurs de la 7ème Marcia per la Vita, remerciant la Providence qui ne manque jamais de nous assister, comprirent que cette marche serait un grand succès. A trois heures et demi, le cortège s’ébranla, quittant la piazza della Repubblica. En tête, la grande banderole et le train joyeux des enfants et mamans, qui expriment si bien la force et l’espérance de la culture de la vie.

    La 7ème édition de la Marcia per la Vita est l’une des plus nombreuses de ces dernières années. Combien y a-t-il de participants ? Certainement des dizaines de milliers. Virginia Coda Nunziante, présidente du Comité Marcia per la Vita, ne regarde pas tant les chiffres. « La discussion sur le nombre de participants – affirme-t-elle – n’a qu’une importance relative. Le succès de la Marche tient surtout à la force de son message ». Et cette force est exprimée par le cortège où affluent des personnes de tous horizons, groupes et associations variés, mais tous unis dans cet amour commun de la vie et de la famille. « Les nombreuses âmes du peuple pro-life colorent le long cortège » écrit Luca Liverani dans l’Avvenire du 21 mai.

    La marche italienne est particulièrement marquée par cette polyphonie de voix et de couleurs. Familles et associations pro-life provenant de toute l’Italie et du monde entier, forment une extraordinaire chorégraphie où ballons colorés, pancartes, drapeaux, musiques et slogans se mêlent aux chapelets et aux hymnes religieux. Les prêtres y sont très nombreux : les bénédictins de l’abbaye de Nursie sous la conduite du père Cassian Folsom, les religieux et religieuses du Verbo Incarnato, les jeunes frères Franciscains de l’Immaculée, les pères Somaschi, la Fraternité Saint Pie X, les Légionnaires du Christ, l’Institut du Bon Pasteur, les séminaristes du North American College et ceux de l’Institut du Christ-Roi de Gricigliano, mais surtout deux incontournables points de référence : le cardinal Raymond Leo Burke, patron de l’Ordre Souverain Militaire de Malte, et Mgr Athanasius Schneider, évêque auxiliaire de Maria Santissima d’Astana, auxquels s’est joint l’archevêque Carlo Maria Viganò, ex-Nonce du Saint-Siège aux Etats-Unis.

    Le cardinal Carlo Caffarra et l’archevêque Luigi Negri, dans l’impossibilité de venir, ont envoyé de longs messages qui sont venus s’ajouter à ceux de tant d’autres évêques et cardinaux. Le pape François a envoyé sa bénédiction et fait savoir, par l’intermédiaire du secrétaire d’Etat, le cardinal Pietro Parolin : «qu’il était heureux de faire parvenir aux participants son salut et son souhait que l’évènement puisse favoriser l’adhésion aux valeurs de la vie humaine et l’accueil de cet incommensurable don divin dans toute son incroyable richesse».

    La veille de la marche, comme tous les ans, s’est tenue une adoration Eucharistique, cette année à la basilique de Sant’Andrea delle Fratte, le sanctuaire marial de Rome où la Vierge Marie est apparue en 1842 au juif Ratisbonne, le convertissant miraculeusement. La cérémonie était présidée par le cardinal Burke, en présence des cardinaux Walter Brandmüller et George Pell, de l’archevêque Carlo Maria Viganò et de Mgr Athanasius Schneider. Au premier rang se tenaient les ambassadeurs de Hongrie, Pologne et Corée du Sud et, dans la foule, les représentants de toutes les organisations internationales venus pour le Rome Life Forum (dont Jeanne Smits a publié les nouvelles sur son blog : http://leblogdejeannesmits.blogspot.it/2017/05/rome-life-forum-burke-caffarra-fatima-consecration-russie-coeur-marie.html).

    Le caractère catholique de la marche est évident. Mais à Rome, cœur de l’Eglise, se manifeste également son universalité par l’aspect international de l’évènement : plus de 100 leaders pro-life étrangers, de plus de 20 pays différents, et représentant tous les continents : Autriche, Nouvelle-Zélande, Brésil, Caraïbes, Vénézuela, Argentine, Canada, Etats-Unis, Nigéria, Afrique du Sud, Philippines, mais encore Allemagne, Pologne, France, Grande-Bretagne, Espagne, Irlande, République Tchèque, Lituanie, Roumanie, Slovaquie.

    Le cortège passe non loin du Colisée, longe les Forums impériaux et arrive à 17h00 sur la piazza Madonna di Loreto, juste derrière la piazza Venezia, où a été monté un grand podium, avec un écran-géant. L’avocat Claudio Vitelli, du Comité de la Marcia per la Vita, présente alors les témoignages, introduits par un choeur d’une paroisse de Naples qui chante un hymne à la Vierge pour la défense de la vie, sous la direction du curé, Francesco Cirino, qui œuvre activement auprès des femmes voulant avorter : chaque année, ce sont plusieurs dizaines d’enfants qui doivent la vie à son apostolat.

    Quelques jeunes femmes racontent leur histoire émouvante: Katy, qui devait être avortée, a lutté pour vivre et s’occupe aujourd’hui des jeunes femmes en difficulté, avec la Communauté Papa Giovanni XXIII, et Monica qui, après un premier avortement, s’est refusé à tuer son second enfant et qui, depuis quelques années, s’est convertie à la religion catholique, parvenant à guérir cette profonde blessure. Puis intervient, avec sa mère, Roberto Panella, qui plongé dans le coma à la suite d’un accident, s’est réveillé, alors que les médecins le donnaient pour mort, et est aujourd’hui un militant convaincu contre l’euthanasie. L’entrepreneur Roberto Brazzale parle de son expérience auprès de ses salariés : il donne une prime aux femmes qui attendent un enfant.

    Très applaudi, le jeune professeur belge, Stéphane Mercier, enseignant à l’Université catholique de Louvain, suspendu de ses fonctions (il est aujourd’hui dans l’attente de la réponse définitive, sans doute le licenciement) pour avoir soutenu dans un cours que l’avortement est un homicide. « De toute façon – affirme-t-il avec courage et détermination – au jour du jugement, je ne serai pas jugé par les autorités académiques de Louvain » puis il demande le soutien des prières afin de ne « pas fuir, de peur, devant les loups ».

    Le dernier témoignage est celui de Gianna Jessen, dont l’histoire est désormais mondialement connue. Tandis qu’elle s’exprime sur le podium, deux personnes la soutiennent pour l’aider à tenir debout. Gianna ne peut marcher seule, parce que sa mère a tenté de l’avorter par injection saline, un poison qui brûle et étouffe l’enfant. Après 18 heures d’exposition à la solution qui aurait due la tuer, Gianna est inexplicablement née, échappant à la mort contre tout pronostic. Le traumatisme lui provoqua une paralysie cérébrale. Elle le dit clairement : elle est convaincue qu’elle doit sa vie à une intervention miraculeuse de Jésus-Christ et s’exclame au milieu des applaudissements : « La question que je pose aux féministes : si vous défendez les droits des femmes, où étaient mes droits ce matin-là ? ».

    Enfin, Virginia Coda Nunziante conclut la journée par le texte que nous reportons dans l’article suivant.

    La marche a reçu également quelques soutiens politiques : la présidente de Fratelli d’Italia, Giorgia Meloni, a déclaré : « Pour nous, la défense de la vie et le soutien de la famille et de la natalité sont une priorité, et samedi nous descendrons dans la rue pour le rappeler ». Le secréataire de la Lega Nord Matteo Salvini, a affirmé de son côté : « Je suis aujourd’hui en pensée avec la Marcia per la Vita à Rome, et non à Milan pour la Marche des envahisseurs» (marche des migrants).

    Les agences Ansa, SIR et Aska ont suivi la Marche par leurs communiqués et plusieurs chaînes de télévision et radios en ont parlé : Canale 5, Rai 3, Rai News 24, TV 2000, Radio radicale qui a retransmis tous les témoignages sur le podium, mais aussi, outre les nombreux blogs et sites, les agences internationales National Catholic Register, Aleteia, Catholic Thing et LifeSiteNews et les quotidiens italiens Avvenire, Libero, Il Giornale, La Croce, La Repubblica, La Verità et le quotidien Il Tempo de Rome, qui a consacré au sujet la une et un dossier de plusieurs pages.

    Le prochain rendez-vous est déjà fixé, le 19 mai 2018, quarantième anniversaire de la désastreuse légalisation de l’avortement en Italie. (Veronica Rasponi)

  • Fabriquer un bébé pour un autre, c’est se hasarder à générer chez ce petit de la souffrance et de la pathologie relationnelle

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    Une opinion d'Anne Schaub, psychothérapeute, publiée sur le site de LaLibre.be :
     
    L’enfant, le grand oublié

    Je veux dénoncer les écorchures imposées à l’enfant dans la gestation pour autrui. Fabriquer un bébé pour un autre, c’est se hasarder à générer chez ce petit de la souffrance et de la pathologie relationnelle.

    Dans le débat sur les mères porteuses, je suis frappée qu’un intervenant est systématiquement oublié : l’enfant. Dans la gestation pour autrui (GPA), il s’agit apparemment d’une simple affaire de désir d’enfant, de générosité, de solidarité entre couples et entre femmes… et aussi d’argent. Que dire, que penser du développement in utero du petit être humain embryon dans le ventre d’une mère porteuse ? Que ressent ce petit enfant qui est remis/vendu à la naissance aux parents d’intention qui ont soit fourni eux-mêmes les gamètes, soit ont fait appel à un ou des donneurs externes ? Sur base des acquis en sciences humaines et en neurosciences, que peut-on présumer comme effets durables sur l’enfant ainsi projeté dans la vie ?

    Le terreau de base

    Il me semble essentiel de considérer les enjeux majeurs que représentent pour l’enfant à naître les circonstances de conception, de gestation et de naissance. De nombreuses démonstrations issues des neurosciences mettent en lumière l’importance biopsychologique et cognitive de cette période prénatale pour l’enfant. Ces étapes de vie représentent le terreau de base dans lequel seront ensemencées les premières expériences sensorielles, relationnelles et émotionnelles inconscientes, à connotation soit d’unité, de tendresse, de joie et de sérénité, soit de distance ou de confusion affective; voire, de stress extrême entre autres, lié à l’angoisse de séparation.

    Faciliter ou organiser une maternité/parentalité éclatée de la conception à la naissance charge l’enfant d’un bagage psycho-affectif empreint de ruptures et le marque d’une filiation brouillée.

    Hormis les circonstances de conception d’un enfant, déjà influentes sur son devenir, si celui-ci est séparé de sa mère de naissance même durant quelques heures, il est touché en plein cœur dans son besoin de continuité, de stabilité et de sécurité de base. Comme cela s’est produit pour Amélie, 6 ans. Son petit cœur restait écorché et à vif suite à une césarienne et une séparation de naissance de quelques heures. C’est comme si ses grosses colères répétitives à chaque contrariété cachaient un cri tragique répétitif : "Maman, pourquoi m’as-tu abandonnée ? J’ai encore souvent si peur ! Sans toi, je crois mourir !" (1) En effet, toute situation qui impose au nouveau-né, même involontairement, la séparation avec la mère qui l’a porté neuf mois, entraîne chez lui selon le contexte et à des degrés divers, une blessure d’abandon qui peut aller jusqu’à une angoisse de mort. Le bébé il est vrai, se "sent" exister à partir de la présence en qualité et en quantité de sa mère, qu’il connaît de tous ses sens déjà depuis plusieurs mois et à laquelle il s’est attaché !

    Le réflexe de l’attachement

    Si une femme, une mère, quelle qu’en soit la raison, peut décider de ne pas s’attacher au bébé qu’elle attend, l’enfant lui, ne le peut pas. Le processus qui crée ce lien d’attachement du bébé vers la mère, relève d’un "réflexe" programmé de survie. Il s’agit bien d’un mécanisme biophysiologique et psychologique, incontournable et incontestable. Aucun contrat entre des parents d’intention et une mère porteuse, aucune pensée d’adulte qui désire de tout son cœur l’enfant attendu à distance, n’a le pouvoir de diminuer ou d’effacer cette expérience humaine d’attachement gestationnel qui se tisse tout en finesse et en subtilité chez le fœtus, et s’avère fondamentale pour son devenir. Qui, un jour ou l’autre, ne revient pas à ces fondements-là, pour mieux se comprendre ?

    Le procédé procréatif propre à la GPA, expose de facto le jeune enfant à une dissociation entre la dimension génétique, corporelle et éducative. Pour la plupart des psychologues et pédopsychiatres, il s’agit bien d’un contexte d’origine susceptible d’entraîner chez celui-ci un bouleversement sensoriel et intrapsychique, au risque d’altérer la fondation de son identité.

    Des chercheurs ont filmé des nouveau-nés et ont observé par exemple que le nourrisson ensommeillé s’agite lorsqu’on place tout près de son visage un coton imprégné de l’odeur d’une femme qui lui est étrangère et par contre, s’apaise et se rendort rapidement quand il reconnaît l’odeur de sa maman (1). Ces tout-petits attestent de leur compétence à discriminer qui est leur mère (odeur, voix, toucher, intuition profonde) et qui ne l’est pas. Nul ne peut les tromper et toute expérience de rupture maternelle aussi précoce qu’une séparation de naissance, porte atteinte à leur sentiment de sécurité de base et à leur intégrité existentielle.

    La rupture volontaire

    Autre sujet à discussion, quant au rapprochement à faire ou non avec l’adoption (1). L’histoire de Julio, 48 ans, est à ce titre éloquente : il doit fréquemment composer avec les grosses colères de son fils de 12 ans. Il se souvient des siennes au même âge et de son opposition permanente à ses parents d’adoption sur qui il rejetait systématiquement la cause du moindre mal-être. Aujourd’hui il se sent apaisé et partage une belle complicité avec eux. Un travail psychologique lui a permis de mieux conscientiser combien à l’époque il rejetait à tort, sur ses parents d’adoption, sa révolte de fond liée à une permanente angoisse de séparation. Il a petit à petit conscientisé que ceux-ci, qui n’y étaient pour rien, avaient au contraire cherché par l’adoption à l’entourer de ce qu’il avait perdu par les aléas de la vie.

    Ainsi, la blessure la plus profonde que l’enfant issu de GPA aura sans doute à résoudre et qui n’existe pas chez l’enfant adopté, c’est de réaliser que ce sont ses parents qui ont eux-mêmes créé la situation de rupture avec la mère de naissance. Ce conflit intrapsychique est susceptible de sourdre en lui toute une vie, avec des questionnements identitaires et existentiels. Dans le débat autour de la GPA, il est essentiel de remettre le petit enfant au cœur du débat. Tout nouveau-né n’est-il pas un "petit sans voix" ? Sortons l’enfant de l’ombre, en vue de dénoncer les écorchures potentielles de base qui lui sont imposées dans la GPA ! Car "fabriquer" un enfant pour autrui, c’est se hasarder à générer de la souffrance et de la pathologie relationnelle chez l’enfant concerné.

    (1) Extrait du livre "Un cri secret d’enfant… Attachement mère-enfant, mémoires précoces, séparation, abandon", Ed. Les acteurs du savoir, Anne Schaub (Préface du professeur Marcel Frydman).

     
  • 15 millions d'euros pour le dépistage prénatal non invasif de la trisomie 21

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    Empêcher les enfants trisomiques de venir au monde, une priorité du gouvernement belge :

    LA BELGIQUE DÉBLOQUE 15 MILLIONS D’EUROS POUR LE DÉPISTAGE PRÉNATAL NON INVASIF DE LA TRISOMIE 21

      

    La Belgique remboursera presque intégralement le dépistage prénatal non invasif de la trisomie 21 (DPNI) à partir du 1er juillet. Les femmes enceintes devront compléter à hauteur de 8,68€ maximum, alors que le test coûte 290€ depuis décembre dernier (cf. Belgique : le prix du DPNI revu à la baisse). La ministre de la santé publique Maggie de Block a prévu un budget de 15 millions d’euros pour cette mesure, « qui rendra possible le remboursement de 100 000 tests par an ».  La mesure doit encore être confirmée par le Comité de l’assurance soins de santé ce lundi.

    Note Gènéthique :

  • La France à l'heure du grand "Chamboule tout"

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    De Patrice Buffotot sur le site de France Catholique :

    Le « Chamboule tout » politique français : Une manipulation « machiavélique » ?

    En quelques mois, nous assistons à une « recomposition du paysage politique français », véritable bain de jouvence aux dires des médias, qui devrait résoudre tous les problèmes du pays. Cette « recomposition » est en réalité comme l’explique Jacques Rollet, plus une « décomposition » [1] du milieu politique dont la conséquence sera de désorienter un peu plus les électeurs.

    Une vaste opération de décomposition

    En effet, cette vaste opération de décomposition où des politiques de droite comme de gauche trahissent respectivement leur famille politique et surtout leurs électeurs, provoque une perte des repères des électeurs qui sont ainsi plus facilement manipulables. Il est évident que les médias apportent un soutien actif à cette décomposition. Elles arrivent à présenter le « Chamboule tout » pour les législatives de juin 2017 comme une « recomposition », c’est-à-dire comme une évolution positive, afin d’inciter l’électeur perdu, à voter pour cette nouvelle formation centriste en cours d’élaboration qui va de la gauche à la droite, cassant toutes les filiations idéologiques avec les anciennes forces politiques quelles soient socialistes, démocrates-chrétiennes, gaullistes et conservatrices. Le ralliement ne repose plus que sur l’opportunisme. Si cette formation obtient la majorité, il y aura la constitution d’un « grand centre » et l’opposition sera constituée de deux partis extrémistes, à l’extrême gauche et à l’extrême droite qui serviront de partis repoussoirs. Cette configuration politique est dangereuse à plus d’un titre pour l’avenir du pays.

    En effet le clivage gauche/droite, qui a structuré la vie politique française depuis plus d’un siècle, est présenté comme obsolète. On nous explique en effet que de nouveaux clivages, comme ceux de nomades/ sédentaires, de mondial/local, de pro-européens (ouverture) et souverainistes (fermeture) sont plus opérationnels et pertinents. L’intérêt de cette démarche est de briser les repères des électeurs, de brouiller les pistes et ainsi de les déboussoler au point, comme l’exprime bien l’expression populaire, de ne plus « savoir à quels saints se vouer ».

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