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Etats-Unis: une lecture de l’Exhortation du pape François dans la ligne du Cardinal Müller, Préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi. Lu sur le blog « Salon beige » :
« La Conférence épiscopale des États-Unis a élu Mgr Charles Chaput, archevêque de Philadelphie, président de la conférence pour la mise en œuvre de l'Exhortation apostolique Amoris Laetitia pour les Etats-Unis.
Le choix de la Conférence Épiscopale américaine est un signe clair de l'épiscopat américain, compte tenu du fait que Mgr Chaput a toujours soutenu la nécessité d'être fidèles au Christ dans tous les domaines, y compris l'impossibilité pour les divorcés remariés de recevoir la communion, à moins qu'ils choisissent de vivre dans la chasteté, comme des frères.
L'archevêque de Philadelphie, dans un article publié l'année dernière dans la revue First Thing, écrivait :
«L'Église a toujours insisté sur la nécessité de se repentir des péchés graves comme condition pour recevoir l'Eucharistie".
Mgr Chaput a dit que l'Église n'a pas à «punir» ou «exclure» les couples divorcés et remariés, mais "ne peut pas ignorer la Parole de Dieu sur la permanence du mariage, ou d'atténuer les conséquences des choix qui les gens matures prennent librement. Vous ne pouvez pas confirmer l'homme dans les comportements qui les séparent de Dieu et en même temps être fidèle à sa propre mission."
L'archevêque a déclaré que l'ouverture de la communion aux divorcés remariés ne serait pas un acte de vraie miséricorde, mais conduit à un «effondrement» qui existe déjà "en Europe, dans ces églises où la pratique pastorale sur le divorce, remariages et la réception des sacrements a quitté l'enseignement catholique authentique ».
Mgr Chaput préside un groupe de travail composé de cinq évêques, dont le but est «d'aider le Saint-Père dans la réception et la mise en œuvre future de l'Exhortation post-synodale apostolique Laetitia Amoris".
Les autres évêques qui forment ce comité sont Mgr Vigneron, archevêque de Detroit, Mgr Hebda, évêque de Saint-Paul et Minneapolis, Mgr Burbidge, évêque de Raleigh et Mgr Malone, évêque de Buffalo. »
Le désormais fameux chapitre VIII de l’exhortation sur la famille Amoris Laetitia a fait couler beaucoup d’encre et suscité d’importants débats dans l’Église : les divergences qui se manifestent appellent une clarification de Rome ; nous y apportons notre modeste contribution en posant dans ce numéro de juin les questions que nous semble soulever cette exhortation. Vous y trouverez également un grand dossier sur l’impasse du féminisme actuel, avec notamment deux interviews de Gabrielle Cluzel et Eugénie Bastié, et aussi un entretien avec les responsables de Mère de Miséricorde qui accomplit un travail admirable trop peu connu. Et n'oubliez pas, enfin, nos pages « Débats » avec un article fort de Philippe Bénéton contre les droits de l’homme.
DOSSIER : L’ÉCHEC DU FÉMINISME Origine du féminisme, par Jacques de Guillebon Vers l’accomplissement de la personne, par Chantal Delsol L’impasse du féminisme, par Christophe Geffroy L’escroquerie du féminisme, entretien avec Gabrielle Cluzel Vers une utopie totalitaire, entretien avec Eugénie Bastié Le féminisme en terre d’islam, par Annie Laurent Un choc de culture, par l’abbé Laurent Spriet Liberté, égalité, féminité ?, par Marianne Durano « Femme, que me veux-tu ? », par Isabelle Solari
VIE CHRÉTIENNE Miséricorde et Sacré-Cœur (6/9), par l’abbé Christian Gouyaud Question de foi : « Tout à l’ego », par l’abbé Hervé Benoît
CULTURE Le ralliement de Léon XIII en 1892, par Yves Chiron Notes de lecture, chroniques musique, cinéma, internet, Sortir, livres jeunes Au fil des livres : L’hiver d’une princesse, par Philippe Maxence Portrait : Victoria Picone, par Marine Tertrais Débats : La subversion par les droits de l’homme, par Philippe Bénéton
GPA : le Conseil de l’Europe valide la pétition No Maternity Traffic
La pétition No Maternity Traffic a été déclarée admissible par le Bureau de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe le 26 mai 2016. Elle est donc transmise à la Commission des questions sociales pour qu’elle soit prise en compte dans le cadre du rapport prévu sur « les Droits de l’homme et questions éthiques liées à la gestation pour autrui ».
Cette pétition qui rassemble 107 957 signataires avait été remise le 10 mars dernier à la présidence de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe. Elle demande l’interdiction universelle de la gestation pour autrui qui nuit gravement au droit des femmes et des enfants.
La transmission est à l’agenda du bureau de la Commission des questions sociales qui a lieu le 2 juin 2016 à Paris, alors que la conduite des travaux du rapport sur « les Droits de l’homme et questions éthiques liées à la gestation pour autrui » est très controversée. En effet le rapport présenté par le rapporteur, la sénatrice belge Petra de Sutter, a été rejeté le 15 mars dernier par cette Commission . Ce texte recommandait l’encadrement de la gestation pour autrui, autrement dit son acceptation. Pourtant il a été décidé de poursuivre les travaux et de présenter un nouveau rapport, en maintenant le même rapporteur.
Alliance VITA reste pleinement mobilisée au sein du collectif No Maternity Traffic pour que la voix des citoyens européens soucieux du droit des femmes et des enfants soit effectivement prise en compte.
Interrompre ou non la grossesse quand le foetus est atteint de la trisomie 21 : c'est le dilemme pénible auquel doivent faire face certains parents. Si 90 % d'entre eux optent pour l'avortement, ceux qui choisissent de poursuivre la grossesse dénoncent le manque de soutien et les préjugés au sein du système de santé.
Le choix déchirant de Julie et Nathan
Perdre mon enfant ou ça, pour moi, c'était la même chose.
Julie Faucher s'est effondrée quand elle a appris que la petite fille qu'elle portait était atteinte de la trisomie. La jeune maman et son mari, Nathan, n'avaient jamais envisagé un tel scénario.
Pour moi, c'était clair qu'on ne pouvait pas être heureux avec un enfant trisomique, et pour moi, c'était clair que je ne le gardais pas, et là, mon mari m'a dit : "Eh bien, pour moi, ce n'est pas si clair que ça!''
Le couple a reporté plusieurs fois ses rendez-vous pour l'avortement, incapable de prendre une décision et de l'assumer. Julie Faucher dénonce l'absence de soutien et d'informations pertinentes au sein du système de santé pour aider les couples à trancher de façon éclairée.
« Ce n'est pas le médecin qui va offrir ce soutien-là, note Mme Faucher, et malheureusement, il n'y a pas ne serait-ce qu'un dépliant. » Elle ajoute que le personnel médical précise qu'il est difficile pour les parents d'enfants atteints de la trisomie d'avoir des services. « Ce n'est pas encourageant, c'est certain », résume Julie Faucher.
C'est finalement avec l'aide d'une psychologue que Julie et Nathan ont pris la décision de poursuivre la grossesse. Leur fille Sofia, atteinte d'une trisomie en mosaïque, a aujourd'hui 7 ans, et elle est la cadette de trois enfants.
Se battre contre l'avortement : témoignages de Marc et Stéphanie
C'est comme si, pour eux, c'était une aberration qu'on décide de garder l'enfant.
Trisomie 21 : se battre contre l'avortement, les témoignages de Marc et Stéphanie
Encore aujourd'hui, Marc a les larmes aux yeux et la colère dans la voix quand il raconte les semaines qui ont suivi l'annonce du diagnostic de trisomie 21. Stéphanie était enceinte de leur troisième enfant, hantée par des questions pour lesquelles elle ne trouvait aucune réponse.
Le couple reproche au personnel de la santé d'avoir un parti pris pour l'avortement, dans le cadre d'un programme public qui se doit de bien informer les parents en toute neutralité.
Lutter contre les préjugés
Plusieurs couples doivent se défendre contre l'avortement.
Le médecin Antoine Payot, directeur de l'Unité d'éthique clinique au Centre hospitalier universitaire Sainte-Justine, à Montréal
Selon le médecin Antoine Payot, directeur de l'Unité d'éthique clinique au Centre hospitalier universitaire Sainte-Justine, à Montréal, le système « pousse inévitablement [les parents] vers l'interruption de grossesse ». Il ajoute que des études sur cette question sont en cours.
Trisomie 21, le programme québécois en chiffres
La trisomie 21 touche un 1 bébé sur 800 à la naissance;
Le programme québécois de dépistage est offert depuis 2012 à toutes les femmes enceintes;
Environ 60 % optent pour le test;
Près de 90 % choisissent l'avortement quand l'amniocentèse confirme que le bébé est atteint de la trisomie.
Le dépistage en pleine évolution
« Je prends tout ça au sérieux, le contraire serait irresponsable de ma part », affirme le médecin Jean-Claude Forest, président du comité de coordination du Programme de dépistage québécois de la trisomie.
Dans le cadre du projet de recherche PEGASE, financé par le gouvernement du Canada, le Dr Forest participe à la mise au point d'un test d'ADN foetal, un test non invasif, qui pourrait réduire le nombre d'amniocentèses.
Ces recherches ont aussi le mandat d'élaborer des outils d'aide à la décision pour mieux épauler les professionnels de la santé et les parents qui participent au programme de dépistage.
De Joseph Junker, cette "opinion" publiée sur levif.be :
Allocations familiales : le coup de Jarnac de la Ligue des familles
Ce vendredi 27 mai, la Ligue des familles présentait, au cours d'un débat organisé, sa proposition de réforme des allocations familiales. Réforme dont la mesure phare serait la suppression des rangs (l'augmentation des allocations suivant la place de l'enfant dans la famille) au profit d'une allocation universelle de 150 euros par enfant. Résultat de la mesure : si les familles d'un ou deux enfants recevaient des montants plus importants, les familles dès 3 enfants et au-delà, soit 16% des familles, verront à l'avenir leurs allocations diminuer.
Un triste épisode qui vient se rajouter au lourd contentieux en train de se former entre la Ligue des familles et les parents qu'elle prétend représenter. Il survient en effet après une proposition d'instauration d'une parenté sociale très loin de faire l'unanimité parmi les parents, et surtout le soutien, en dépit de tout bon sens, du changement des rythmes scolaires et du pacte d'excellence. Et ce malgré l'opposition de 70% ( !) de la population, une pétition conséquente et une série de tribunes enflammées de parents furieux (à raison) partagées des milliers de fois sur les réseaux sociaux. Un phénomène qui n'a en fait rien d'étonnant si l'on considère que la Ligue représente aujourd'hui moins de 5% des familles wallonnes et bruxelloise et dépend à 60% des financements publics[1].
J'ai eu le privilège au cours d'un débat télévisé avec la Ligue des Familles sur un autre sujet, d'apprendre que la réforme des allocations familiales n'impacterait que 7% des familles (en réalité 16%, nous venons de le voir, et un tiers des enfants). Message qui je dois le dire m'a plutôt interpellé : imagine-t'on un syndicat qui proposerait une mesure défavorable à une partie significative de ses membres au bénéfice des autres, lesquels n'ont en fait jamais demandé qu'on adapte un système fonctionnant jusqu'à présent à la satisfaction générale ? Les "7 %" en question apprécieront d'être les dupes d'une ligue qui a mis ses priorités ailleurs, fait fi de la solidarité entre les familles et construit une réforme qui les dressera les unes contre les autres. On ne s'étonnera guère d'ailleurs d'apprendre que la ligue est en hémorragie constante de membres depuis deux décennies. Les plans sociaux s'y sont égrenés à intervalles réguliers, la Ligue voyant partir près de la moitié de ses collaborateurs sur la seule période 2008-2013. Si elle collait plus à la volonté des familles, n'aurait-elle pas plus de succès ?
Parmi les arguments pour une rationalisation des allocations familiales et une suppression des rangs, on relèvera le discours suivant : La ligue déclare en effet que Les allocations familiales doivent aider les parents au moment où ils en ont le plus besoin : à la naissance du 1er enfant, ils sont plus jeunes et perçoivent des salaires plus modestes. Or, le coût du 1er enfant est 20 à 30% supérieur à celui du suivant.
La famille traditionnelle reste, encore aujourd'hui, statistiquement la norme même si de plus en plus de couples divorcent. Face à une telle évolution, certains se demandent si le concept n'est pas dépassé. Le concept de famille est-il dépassé?
Du bulletin d'information de l'Institut Européen de Bioéthique :
Portugal : autorisation de la GPA comme remède à l’infertilité et élargissement de l'accès à la PMA
Le vendredi 13 mai 2016, le Parlement portugais a voté l’autorisation des mères porteuses à titre gratuit pour les femmes frappées d’infertilité liée à une absence ou à une lésion de l’utérus « qui empêche de façon définitive et absolue la grossesse. »
La pratique des mères porteuses, également appelée Gestation Pour Autrui (GPA) consiste pour une femme à porter un enfant et à le céder à un couple tiers (le couple commanditaire) à sa naissance (Fiche Didactique IEB). Mettant un voile sur la réalité de la vie intra-utérine de l’enfant et sur son lien maternel avec la femme qui l’a porté, elle considère que seul le couple commanditaire, par son « désir d’être parent » a la légitimité de la parentalité.
Dans un souci éthique, le Portugal n’autorisera que la GPA dite « altruiste » ou « non-commerciale ». Or,il n’existe pas de GPA éthique puisque, rémunérée ou non, cette pratique recouvre la même réalité de réification du corps de la femme et de l’enfant.
En parallèle, le Parlement portugais a élargi l’accès à la Procréation Médicalement Assistée (PMA) aux couples de lesbiennes et aux femmes seules. Les techniques de PMA consistent à féconder un ovule par un spermatozoïde par une intervention médicale, soit in utero par l’insémination artificielle, soitex utero par la Fécondation In Vitro. (Fiche Didactique IEB). Elles étaient jusqu’ici réservées aux couples hétérosexuels afin de garantir à l’enfant le droit d’avoir un père et une mère.
Homélie de Dom Jean Pateau, Père-Abbé de l’abbaye bénédictine Notre-Dame de Fontgombault, en la cathédrale Notre-Dame de Chartres, le 16 mai 2016 durant la messe de clôture du grand pèlerinage Paris-Chartres. Lu sur le blog « Salon Beige » :
« Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique. » (Jn 3,16)
Excellence, Très Révérends Pères, Chers Pèlerins,
Le bilan corporel de ces journées est piteux... Des muscles endoloris, des pieds rougis d'ampoules, peut-être le secret désir d'anticiper dès maintenant, par quelques minutes d'assoupissement, une nuit réparatrice encore trop lointaine...
Au terme de ce pèlerinage, Notre-Dame, en sa demeure, appelle : « Mon Enfant, qu'es-tu venu faire ici ? » Un exploit sportif ? Des amis à retrouver pour prier ensemble ?
Par la grâce de Dieu, en ces jours, nous avons redécouvert le chemin de notre cœur, le lieu où s'accomplit un grand Mystère : la rencontre avec Dieu. « Faites-moi rentrer dans ce silence plein de Dieu, de la Sainte Trinité, où je découvrirai que, parce que vous nous avez aimé le premier, nous sommes devenus capables de vous aimer et d'aimer les autres... » soupirait l'Abbé Coiffet lors de l'adoration du 8 juin 2014.
« Mes chers enfants, disait encore le cher Abbé, le pèlerinage ne s'arrête pas... Il continue demain, comme la route du ciel et de la sainteté... dans vos maisons, vos familles, vos écoles... » J'ajouterais dans notre nation, dans l'Église.
« Dieu trace ma route » affirmait Jeanne, la Pucelle d'Orléans, à ses compagnons. Il trace notre route. Depuis trois jours, un chemin s'est ouvert et a été parcouru ! Qu'en sera-t-il demain, alors que nous retrouverons le routinier quotidien ? Une épave ballottée par les vagues, à la merci des courants, n'a rien à voir avec la flèche filant droit au but.
Garder l'esprit du pèlerinage, c'est accepter la souffrance et l'effort d'une conversion qui n'est pas achevée et qui dure, en s'ouvrant sans crainte et sans relâche à la miséricorde de Dieu, viatique inépuisable du pèlerin qui tombe, mais qui toujours veut reprendre sa route.
Garder l'esprit du pèlerinage, c'est alimenter la Foi en faisant sien et en approfondissant les enseignements du Christ et de l'Église ; c'est demeurer dans l'Espérance, le Mauvais et le mal sont déjà vaincus ; enfin, c'est pratiquer la Charité à travers les œuvres de miséricorde envers le prochain, en commençant par celui qui nous est le plus proche, notre famille... mais sans oublier ceux qui sont persécutés au Nom de Jésus, ou qui ignorent encore son Nom.
Garder l'esprit du pèlerinage, c'est être missionnaire : vivre et témoigner de l'Évangile jusqu'aux périphéries. Pour certains, cet appel est une invitation à un engagement désintéressé en politique, service éminent de charité. Plus que jamais le monde désorienté est dans la quête vague d'un Sauveur, plus que jamais l'univers dans la confusion appelle les artisans d'une chrétienté. Combien de temps durera encore la nuit ? Combien de temps la vantardise de ceux qui prétendent faire l'économie de Dieu, et le manque de foi, d'ardeur, la compromission parfois, des témoins du Christ, s'uniront-ils pour faire obstacle à l'œuvre de Dieu ? Croyons-nous avoir à annoncer la beauté, la jeunesse, la fraîcheur, la joie de l'Évangile à notre monde vieilli et triste ?
Il fait toujours grande pitié en terre de France.
Levez donc les yeux, fils bien-aimés, dignes représentants d'une nation qui se glorifie du titre de fille aînée de l'Église, invitait le Pape XII il y a presque 60 ans, et regardez les grands exemples qui vous ont précédés… Tombez à genoux devant le Dieu qui vous attend au tabernacle, renouvelez votre profession de foi, promettez-lui de nouveau votre fidélité la plus parfaite, et soyez sûrs que ce faisant vous répondrez à votre vocation d'hommes, de chrétiens, de Français… Et s'il peut sembler un moment que triomphent l'iniquité, le mensonge et la corruption, il vous suffira de faire silence quelques instants et de lever les yeux au ciel, pour imaginer les légions de Jeanne d'Arc qui reviennent, bannières déployées, pour sauver la patrie et sauver la foi. (Extrait du radio-message du 25 juin 1956.)
Comment répondre aujourd'hui aux paroles du saint Pontife ?
L'anneau de Jeanne, que d'aucuns croyaient doté de pouvoirs magiques, est parmi nous. Il n'est que l'humble témoin de l'inébranlable fidélité de la Pucelle d'Orléans à son Seigneur.
Garder l'esprit du pèlerinage, c'est passer en pensée l'anneau de Jeanne à son doigt et l'entendre dire : « Je m'en remets à Dieu mon Créateur, je l'aime de tout mon cœur. »
« Messire Dieu, premier servi » est notre mot d'ordre. Alors la Pucelle nous redira les paroles entendues de ses voix : « Ne te chaille pas de ton martyre (de la peine que te demandera ton témoignage, ta conversion, pourrions-nous dire). Prends tout en gré, Dieu t'aidera ; tu t'en iras, par grande victoire, au Paradis. »
Lu sur le site didoc.be (30 avril 2016), le point de vue de Mgr Charles Chaput, archevêque de Philadelphie (USA) :
« Nous vivons à une époque où bien des gens sont exaspérés par une masse d’informations désagréables, peu crédibles et en grande partie non souhaitées. Nous sommes noyés par la publicité, les lobbies et une politique pernicieuse. Dans le même temps, des messages d’espérance et de vérité passent inaperçus. Quant aux questions cruciales, il est tentant d’éviter de réfléchir en sautant directement à la confrontation.
Le pape François part d’une approche différente. En un peu plus de 250 pages, la récente Exhortation Apostolique du Saint-Père sur l’amour dans la famille, Amoris Laetitia (La Joie de l’Amour) peut sembler décourageante, un peu comme si on observait le sommet de l’Everest depuis un camp de base. Mais la comparaison s’arrête là. C’est un document accessible à tout adulte qui s’intéresse à sa foi. Il mérite d’être lu, en le méditant, du début à la fin.
Il mérite égalementd’être lu avec soinà la lumière de l’exhortation apostolique Familiaris Consortio de saint Jean Paul II, de la théologie du corps, ainsi que d’autres documents antérieurs de l’Église sur le mariage et la famille.
Comme le document précédent Evangelii Gaudium (La joie de l’Evangile), les méditations post-synodales du pape François sont écrites avec vivacité et riches d’un enseignement profond, dans le style qui lui est propre. Ceux qui cherchent un changement dans l’enseignement de l’Église Catholique sur le mariage, le divorce, la famille ou la sexualité seront déçus, ainsi que l’ont bien fait remarquer les titres de la presse. Certains pourront trouver des passages du chapitre 8 où l'insistance sur la sensibilité pastorale envers les mariages irréguliers peut paraître ambiguë dans sa présentation.
Le lecteur doit donc comprendre « La Joie de l’Amour »dans le contexte de l'important corps de doctrine de l’Église Catholique, avec toute sa sagesse forgée au cours des siècles. Ce contexte façonne la réponse de l’Église de Philadelphie.
Comme Romano Guardini l’écrivait, (Guardini, l’un des plus grands penseurs catholiques du XXe siècle, exerce une influence majeure sur la pensée de notre pape), la miséricorde est une vertu plus élevée que la justice. Mais Guardini écrivait également qu’il n’y a pas de miséricorde réelle, séparée de la vérité. Et la vérité du mariage chrétien, enseignée par Jésus lui-même, est que le mariage est un engagement définitif, irrévocable, avec tout ce que cela implique dans la vie sacramentelle catholique.
Chaque lecteur peut trouver dans le texte son passage préféré. Pour moi, le cœur d’Amoris Laetitia se situe dans les chapitres 4 à 7. La profonde méditation du pape sur la première lettre de saint Paul aux Corinthiens est d’une beauté exceptionnelle. Les paragraphes 178-181 sur l’infertilité et l’adoption, encourageant la délicatesse et la vocation de la famille, sont excellents. Le paragraphe 187 insiste sur l’attention à la famille étendue. Le 193, soulignant l’importance de la mémoire historique, est d’une valeur inestimable, ainsi que les n° 174-177 sur le rôle du père et de la mère. Le n° 167 reconnaît la valeur de la famille nombreuse dont les enfants sont vus comme un cadeau de Dieu.
Les paragraphes 47 et 48 font preuve d’une sensibilité profonde pour les enfants en difficulté et les personnes âgées. Le n° 80 réaffirme fermement le message d’Humanae Vitae, comme le n° 83 qui confirme la sainteté de toute vie. Dans le 56, le pape François rejette clairement l’idéologie du gender et toute sa confusion sur l’identité sexuelle.
Le chapitre 8 est une méditation touchante sur la nécessité d’inclure les divorcés et remariés civils, dans la vie de l’Église, en traitant toutes les personnes en union irrégulière avec le soin approprié. Mon expérience me prouve qu’il est rare qu’un pasteur mette délibérément des obstacles sur le chemin de celui qui veut vivre une vie de bon chrétien.
En même temps, nous devons rappeler que l’enseignement catholique n’est pas un « idéal » pour le petit nombre, mais un chemin de vie qui peut et devrait être vécu par nous tous. Ce serait une erreur d’interpréter l’esprit de compassion d’Amoris Laetitia, comme une autorisation d’ignorer la véritéchrétienne sur des sujets de fond, qui touchent notamment à l’enseignement catholique sur le mariage et à la discipline de l’Église sur l’administration des sacrements.
D’origine amérindienne et française, Mgr Chaput a été nommé archevêque de Philadelphie par Benoît XVI en 2011.
Le site didoc.be Le site didoc.be (« diffusion-documentation ») est né en l’an 2000 pour contribuer à donner un éclairage chrétien sur une diversité de questions touchant à la vie spirituelle, la foi, l’éthique, la famille, etc. Il publie des articles et diffuse des brochures, des DVD et des livres. Parmi ceux-ci, on trouvera notamment les écrits de saint Josémaria Escrivá, fondateur de l’Opus Dei, dont le message a inspiré les auteurs de cette initiative.
De Mgr Livio Melina, Recteur de l’Institut Pontifical Jean-Paul II pour l’étude du Mariage et de la Famille, sur didoc.be (La version originale de ce texte a été publiée le 10-4-16 sur http://www.istitutogp2.it/.)
"Amoris laetitia": fidélité à la doctrine et renouveau pastoral
« L’Institut Pontifical Jean-Paul II pour l’étude du Mariage et de la Famille » accueille avec respect, gratitude et disponibilité filiale l’exhortation apostolique Amoris Laetitia.
Dans ce document, le pape François a conclu le chemin synodal commencé il y a deux ans. Nous avons accompagné ce chemin avec la préoccupation que notre contribution ne soit pas absente, avec ouverture de cœur et d’esprit, avec clarté et franchise, sûrs de la fécondité de l’inspiration qui naît de Jean-Paul II, « le pape de la Famille » et qui a mûri pendant ces 34 années d’engagement en recherche et enseignement, toujours vécus en lien étroit avec l’expérience concrète de la pastorale familiale.
Je souhaite communiquer rapidement quelques réflexions qui proviennent d’une première lecture du document. Il faudra du temps pour approfondir avec l’attention que cet enseignement du pape François mérite, caractérisé surtout par le grand désir pastoral d’annoncer la Bonne Nouvelle de la famille à partir de la perspective de la miséricorde, souhaitant rencontrer les familles dans le concret de leur existence et leur fragilité, ouvrant pour toutes un chemin de conversion et de croissance dans l’amour.
Dans le débat ecclésial et dans l’opinion publique, est apparu un grand intérêt pour une question concrète qui n’est certainement pas la plus importante d’un point de vue pastoral, à savoir l’admission à l’Eucharistie des divorcés remariés civilement. En effet, comme le même pape François l’a fait remarquer, ce problème n’est pas central dans le synode. Il suffit de penser aux grands défis de l’Église envers la famille dans le contexte actuel : le fait que les jeunes se marient de moins en moins jeunes ; la perte du rôle social du mariage ; les nouvelles idéologies qui menacent la famille ; et surtout et avant tout, le grand devoir de porter de Christ à toutes les familles, dans le cadre de la nouvelle évangélisation... Sans doute, certains ont voulu concentrer l’attention sur ce point spécifique en le considérant comme un test de vérification, avec l’espoir d’un éventuel changement dans la position de l’Église (on a parlé de « révolution »), comme s’il concernait seulement le niveau pastoral et non doctrinal.
Divorcés remariés : le cardinal Müller rappelle à Madrid qu'aucun pape ne peut changer la doctrine sur les sacrements
Il y a contradiction à être divorcé remarié et vouloir communier, a déclaré ce mardi à Madrid, selon Europa Press, le préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la foi, le cardinal Gerhard Ludwig Müller. Le prélat donnait une conférence à l'université Francisco de Victoria à l'occasion de la présentation de son livre La famille, source d'espérance, qui vient d'être traduit en espagnol et publié par la Biblioteca de Autores Cristianos. Il a précisé qu'aucun pape ne peut changer la doctrine sur les sacrements du mariage et de l'Eucharistie.
Le cardinal Müller ne s'est pas posé en opposant au pape François, assurant au contraire qu'il fallait éviter de voir ou plutôt d'« inventer » des contradictions entre les papes successifs. Mais il a néanmoins parlé très clair dans une situation de grande confusion dans l'Eglise, qui se trouve confrontée à la lettre d'un texte objectivement ouvert à une interprétation hétérodoxe, et aux déclarations assurant que le changement était arrivé émanant de cardinaux et de religieux proches du pape.
Interrogé sur l'attitude à l'égard des familles en situation irrégulière dont parle l'exhortation du pape François, Amoris laetitia, et plus précisément sur le fait de vivre dans la grâce de Dieu en situation de péché, le cardinal Muller a déclaré : « Ce n'est pas possible. L'Eglise n'a pas le pouvoir de changer le droit divin, elle ne peut pas changer l'indissolubilité du mariage. On ne peut pas dire “oui” à Jésus-Christ dans l'Eucharistie et “non” dans le mariage. C'est une contradiction objective », a-t-il insisté.