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Famille - Page 72

  • Exhortation post-synodale « Amoris laetitia » : l'option allemande du pape argentin

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    Kasper Bergoglio.jpgLe cardinal Kasper et l’aile progressiste de l’Église d’Allemagne ont obtenu ce qu’ils voulaient. François est de leur côté en ce qui concerne l’accès des divorcés remariés à la communion. Il en avait ainsi décidé il y a quelque temps et il a agi conformément à cette décision .  De Sandro Magister sur son site « Chiesa »

    « ROME, le 28 avril 2016 – La confirmation définitive de l'adhésion du pape François à la solution allemande au problème crucial de l’accès des divorcés remariés à la communion a été donnée par Walter Kasper, le plus célèbre des cardinaux et théologiens d’Allemagne, dans une interview qu’il a accordée, le 22 avril, à l’"Aachener Zeitung", le quotidien d’Aix-la-Chapelle :

    > Kardinal Kasper: Was Franziskus von der Kirche und Europa erwartet

    Interview résumée en anglais ici :

    > Kasper : Pope Intends “Not to Preserve Everything as it has Been”

    Grâce à l'exhortation post-synodale "Amoris lætitia" – a déclaré Kasper – les évêques allemands ont maintenant "le vent en poupe pour résoudre ces situations de manière humaine".

    Et il a raconté l’histoire suivante, qui est révélatrice. Il y a de cela quelque temps, un prêtre de sa connaissance avait décidé de ne pas interdire à une mère remariée de communier, elle aussi, le jour de la première communion de sa fille. Et lui, Kasper, parce qu’il était certain que ce prêtre avait "pleinement raison", l’avait aidé à prendre cette décision. Par la suite, le cardinal a raconté cette histoire au pape, qui a approuvé ce choix et lui a dit : "C’est comme cela qu’un pasteur doit prendre une décision".

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  • La famille est-elle naturelle ou culturelle ?

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    De Chantal Delsol sur le site Cyrano.net , cette réflexion qui vient à son heure :

    Reunion-de-famille-Frederic-Bazille-1867-660x330.jpeg« La question que vous posez « La famille est-elle naturelle ou culturelle ? » revient à poser la question de la légitimité de nos arguments. Car en face de nous, nous avons des gens qui arguent du caractère circonstanciel de la famille que nous défendons. Des gens qui nous disent : mais la famille que vous défendez n’existe ni partout ni toujours ! Les humains ont pu et peuvent être heureux autrement. Vous érigez en modèle universel une particularité à laquelle vous êtes habitués… Autrement dit : pourquoi faudrait-il défendre la famille telle que nous l’avons toujours connue ?

    A cela je répondrai : ils ont raison. Le type de famille que nous défendons n’est pas universel. Ce qui est universel, c’est la famille comme lieu d’éducation et de transmission des enfants, mais il existe dans l’histoire et la géographie toutes sortes de familles.

    Alors pourquoi faudrait-il défendre la famille telle que nous l’avons toujours connue ? Non parce qu’elle est naturelle : elle ne l’est pas. Mais en raison de la culture qu’elle porte.

    La question de la validité des modèles de famille n’est pas une question d’anthropologie, mais d’anthropologie culturelle.

    Dans son ouvrage L’origine de la famille, de la propriété privée et de l’Etat (1884), Engels s’appuyait sur les travaux de l’ethnologue Morgan pour souligner que les plus anciennes formes de familles sont polygames et polyandres, et que le mariage que nous connaissons apparaît récemment dans l’histoire. Les temps anciens se caractérisent à la fois par le mariage de groupe et la propriété collective. Le mariage apparaît avec la propriété privée et correspond à une expression de la domination masculine. Engels, et le marxisme à sa suite, justifie l’abolition de la famille bourgeoise par son caractère aliénant, mais il va plus loin : il justifie la possibilité de cette abolition en établissant que cette forme de famille est apparue historiquement, après d’autres formes qui pourraient donc réapparaître.

    Les débats d’aujourd’hui sur les formes de familles s’établissent sur les mêmes postulats. L’ouvrage de l’ethnologue Cai Hua sur les Na de Chine (Une société sans père ni mari, PUF, 1997) décrit une société matriarcale vivant aujourd’hui dans la province du Yunnan, et dans laquelle prévaut le « système de visite », système sexuel à la fois polygame et polyandre. La conclusion de l’auteur est éloquente : « Le mariage n’apparaît plus comme le seul mode de vie sexuelle institutionnalisée possible. Sans mariage, une société peut parfaitement se maintenir et fonctionner aussi bien que les autres » (p.360), « le cas Na témoigne du fait que le mariage et la famille ne peuvent plus être considérés comme universels, ni logiquement ni historiquement » (p.359).

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  • L'exhortation "Amoris Laetitia" suscite des interrogations auxquelles il faudra bien répondre

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    De Thibaud Collin sur le site de l'Homme Nouveau :

    Amoris Laetitia : des interrogations en attente de réponse

    L’exhortation apostolique post-synodale Amoris Lætitia est un long document de plus de 250 pages divisées en neuf chapitres. Je vais me concentrer ici sur le seul chapitre 8 intitulé « Accompagner, discerner et intégrer la fragilité » puisque c’est le passage qui a d’emblée attiré le plus de remarques et qui traite du sujet pour lequel le Pape François a manifestement voulu ces deux synodes de 2014 et 2015 sur la famille. 

    Ce texte est ambitieux car sans vouloir remettre en cause la doctrine antérieure, il veut insuffler une nouvelle manière de considérer ce qu’il nomme les« situations irrégulières » relativement au sacrement de mariage et à ses exigences morales et spirituelles. Une partie des discussions depuis la publication de ce texte cherche à répondre à la question suivante : cette nouvelle approche pastorale n’implique-t-elle pas des modifications doctrinales ? Et si oui, lesquelles ? Pour le dire autrement, peut-on lire ce chapitre comme on doit le lire, c’est-à-dire selon une herméneutique de la continuité ? Je n’entre pas ici dans la discussion sur le statut de ce texte et sur son autorité doctrinale. Je me situe comme un lecteur soucieux de recevoir ce que le Saint-Père dit aux fidèles d’aujourd’hui afin de vivre pleinement l’appel à la sainteté et à l’évangélisation de mes contemporains.

    Chaque personne est en chemin…

    Le Pape François est sensible au devenir de l’existence chrétienne. Chaque personne est en chemin vers le but, dénommé « idéal » : « Le mariage chrétien, reflet de l’union entre le Christ et son Église, se réalise pleinement dans l’union entre un homme et une femme, qui se donnent l’un à l’autre dans un amour exclusif et dans une fidélité libre, s’appartiennent jusqu’à la mort et s’ouvrent à la transmission de la vie, consacrés par le sacrement qui leur confère la grâce pour constituer une Église domestique et le ferment d’une vie nouvelle pour la société. » (n. 292) Le fait que nous soyons en chemin vers cet idéal implique que nous pouvons nous trouver à des étapes différentes. Il y a donc des degrés : « D’autres formes d’union réalisent au moins en partie et par analogie » cet idéal. Il s’agit alors pour les pasteurs non pas de souligner la discontinuité mais de « valoriser les éléments constructifs dans ces situations qui ne correspondent pas encore ou qui ne correspondent plus à son enseignement sur le mariage » (idem). Le but pastoral est de valoriser la continuité pour conduire les couples en situation irrégulière à « une plus grande ouverture à l’Évangile du mariage dans sa plénitude » (n. 293). Le Pape François reprend le thème de la gradualité en citant Familiaris consortio (n. 34) : l’être humain « connaît, aime et accomplit le bien moral en suivant les étapes d’une croissance ». Le Saint-Père explicite qu’il s’agit donc de la« gradualité dans l’accomplissement prudent des actes libres de la part de sujets qui ne sont dans des conditions ni de comprendre, ni de valoriser ni d’observer pleinement les exigences objectives de la loi. » (n. 295)

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  • Défendre la vie, c'est bien mais...

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    De Henri Hude, ces réflexions interpellantes :

    "... je suis déçu de voir nombre de jeunes catholiques, justement soucieux d’engagement politique, militer pour la famille et la vie de manière trop abstraite, sans préoccupation suffisante pour les conditions de vie de plus en plus précaires d’un peuple qui n’a plus d’avenir économique.

    La défense de la vie (Amoris Laetitia, n°83) est probablement de tous les sujets chers (et à raison) aux catholiques (...), celui où ils s’y prennent le plus mal. Qu’on me comprenne bien. Beaucoup d’efforts individuels sont admirables. Malheureusement, ils ne pourront jamais déboucher sur un changement structurel, tant qu'ils ne prendront pas place dans une action politique transpartisane plus audacieuse et plus large. Faute de cet appui, l’approche reste trop partiale, trop étroite et pas assez en lien avec l’expérience des (...) gens.

    Parmi les questions que l’on oublie de poser, quand on parle d'éthique familiale, n’ayons pas peur de répéter celles-ci : comment peut-on fonder une famille quand on ne peut pas payer un loyer et qu’on est forcé de rester chez papa maman[1] ? Comment peut-on nourrir des enfants, quand on n’a pas de travail[2] ? Comment être largement ouvert à la vie quand on sait qu’on ne pourra jamais acheter plus de 50 mètres carrés ? Et peut-être même pas.

    Un système économique où le travail ne permet pas d’élever une famille est profondément immoral. Et prêcher la famille aux pauvres dans ces conditions sans faire en même temps quelque chose pour remédier à des injustices qui crient vers le Ciel, c’est une hypocrisie. Ceux qui installent ce système d’injustice économique portent une grande partie du péché de l’avortement. Quant à ceux qui y vivent bien, qui s’en contentent, et qui font la morale aux gens, ils ne convaincront personne, s’exposant aux reproches de pharisaïsme, de pensée trop superficielle, et bien souvent aussi, d’arrivisme."

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    [1] « Le manque d’un logement digne ou adéquat » (A.L., n°44).

    [2] « La société vit tragiquement dans beaucoup de pays… ce manque de sources de travail affecte de diverses manières la sérénité des familles (A.L.,n°25). » Il s’agit de « créer les conditions législatives et d’emploi pour garantir l’avenir des jeunes et les aider à réaliser leur projet de fonder une famille (A.L., n°43). »

  • Amoris laetitia : une lecture optimiste par l’abbé Guillaume de Tanoüarn

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    Figure du catholicisme traditionaliste, Guillaume de Tanoüarn, né le 2 novembre 1962, est un prêtre catholique, docteur en philosophie. Membre de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie-X, il rejoint la pleine communion avec Rome en 2006 et cofonde l’Institut du Bon-Pasteur à la demande du pape Benoît XVI. Il est aujourd’hui directeur du Centre Saint-Paul et de Monde & Vie. Son dernier ouvrage Délivrés, méditation sur la liberté chrétienne, vient d’être publié aux éditions du Cerf. Voici son point de vue sur « Amoris laetitia », diffusé par le site web « aleteia »:

    « Le pape François vient de publier l’exhortation post-synodale « Amoris laetitia » par laquelle il entend faire le bilan des deux synodes sur la famille qui se sont tenus à Rome en 2014 et 2015. Ce texte est révolutionnaire par sa manière d’aborder le sacrement de mariage, non pas d’abord comme une donnée doctrinale dont l’Église aurait à enseigner les modalités, mais avant tout comme une réalité concrète, qui se vit aujourd’hui aussi bien en Europe qu’en Afrique ou en Amérique, avec des problèmes spécifiques ici ou là et toujours une diversité irréductible d’un couple à l’autre qui fait que chaque couple est absolument unique. 

    Le document est particulièrement long, c’est vrai, mais le pape insiste, dans sa préface, pour que chacun en prenne ce dont il a besoin, les « animateurs pastoraux » pouvant aller au huitième chapitre et les époux ayant plutôt rendez-vous avec le cœur de l’exhortation, les chapitres quatre et cinq. Le premier et le troisième chapitres sont théologiques ; le deuxième est plus sociologique, listant les difficultés que doit affronter le couple. Dans le sixième chapitre, on découvrira de merveilleux et paternels conseils du pape pour les couples en crise tandis que le septième réfléchit à « renforcer l’éducation des enfants » et que le neuvième donne quelques pistes pour une spiritualité du couple. Vue de cette manière thématique, le document, qui comporte plus de 300 paragraphes et fait une large place à la réflexion des Pères synodaux, longuement cités, en devient malgré tout plus digeste. Il me semble que lorsque l’on manque de temps, on peut très bien se rendre à tel ou tel chapitre, après avoir lu l’introduction, qui donne l’esprit de cette mise au point, qui par ailleurs cite aussi abondamment saint Jean-Paul II et Benoît XVI.

    Les médias attendaient François sur deux thèmes : l’intégration des divorcés remariés dans l’Église et les homosexuels. Sur ces deux thèmes, le Pape a été très sobre. Trop diront les contempteurs compulsifs. Pour ce qui est des homosexuels, l’exhortation insiste sur le fait qu’il n’y a « aucune analogie même lointaine » (AL 251) à chercher entre le couple homosexuel et le couple hétérosexuel.

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  • "Amoris Laetitia", la Joie de l'Amour ou le rejet du pharisaïsme

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    "Comment (...)  ne pas comprendre l’effet majeur recherché par le Saint-Père à travers l’inflexion de la pastorale de l’Église ? Il ne nous dit pas : on va changer la doctrine ou je ne sais quoi. Il nous dit : ne vous comportez plus du tout en pharisiens. Ce n’est pas une question d’opinion politique contingente, et ça déborde infiniment une série de questions de théologie morale (qui bien sûr méritent d’être abordées). Cela devient une question de vie ou de mort." 

    Sur son blog, Henri Hude "décrypte" Amoris Laetitia; il le fait avec "un a priori de confiance et de respect, et même de gratitude, pour un enseignement ou des orientations, y compris si on peut les trouver dures à avaler." Il y a consacré deux notes et il compte poursuivre la réflexion. Nous vous invitons à vous rendre sur son blog pour le lire attentivement et se laisser "remettre en perspective" :

  • Mgr Minnerath à propos d’ « Amoris laetitia » : « Tout laisser à l’appréciation des pasteurs va créer des traitements très différents »

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    Docteur en théologie, l’archevêque de Dijon, Mgr Roland Minnerath, estime que Amoris lætitia appelle au respect des normes existantes tout en invitant à les interpréter et à les appliquer avec discernement et miséricorde au cas par cas. Il est interrogé par Samuel Pruvot pour l’hebdomadaire « Famille chrétienne » :

    « En quoi l’enseignement de l’Église sur l’amour et la famille peut-il toucher notre monde occidental sans repères ? 

    Les longs chapitres de l’exhortation sur la beauté du mariage selon le plan de Dieu sont clairement en décalage par rapport à la culture contemporaine. Et c’est tant mieux, sinon y manquerait le sel de l’Évangile, capable de redonner espérance à ceux qui doutent, qui se découragent ou qui sont désabusés. Le texte s’adresse cependant aux seuls membres de l’Église. La société, si on en croit les médias, veut savoir si l’Église se rapproche d’elle. Alors que la mission de l’Église est d’attirer les personnes au Christ qui est la perfection de l’amour.

    Certains s’interrogent sur le degré d’autorité de ce document. Quel est-il ? 

    Bonne question. Quelle que soit la nature des documents pontificaux – constitution apostolique, encyclique, lettre ou exhortation apostolique –, ils revêtent l’autorité normative du Magistère. Il y a toujours unité entre l’autorité de l’Écriture qui est la source de tout l’enseignement ecclésial, la Tradition qui commente la parole de Dieu au cours des siècles et le Magistère qui interprète authentiquement l’un et l’autre en fonction des défis du temps présent. D’où la nécessaire continuité dans l’enseignement de l’Église. Car si le Magistère prenait le contre-pied de ce qui a toujours été enseigné, il perdrait du coup l’autorité qui le fonde.

    La nouveauté du document présent est qu’il ne veut pas « trancher par une nouvelle intervention magistérielle » des questions ouvertes concernant le mariage (3). Il ne veut pas édicter de nouvelles normes valables pour tous les cas. Il appelle donc au respect des normes existantes tout en invitant à les interpréter et à les appliquer avec discernement et miséricorde au cas par cas. Il est évident que les repères sont moins clairs qu’auparavant.

    Il y a toujours unité entre l’autorité de l’Écriture qui est la source de tout l’enseignement ecclésial, la Tradition qui commente la parole de Dieu au cours des siècles et le Magistère qui interprète authentiquement l’un et l’autre en fonction des défis du temps présent.

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  • Les trois notes d'Amoris Laetitia qui font débat

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    De Lorenzo Bertocchi dans la Nuova Bussola Quotidiana (traduit par nos soins):

    "Amoris Laetitia", trois notes qui suscitent la guerre des interprétations

    A propos des indications relatives aux situations familiales irrégulières contenues dans l’exhortation  apostolique Amoris Laetitia (surtout dans le chapitre 8), une tempête d'interprétations s’est levée durant ces derniers jours. Ainsi, pour certains, le document entier permet enfin d’atterrir dans une Eglise « nouvelle ». Les médias catholiques le disent aussi ; diverses personnalités du monde ecclésial l’évoquent. L’incendie a commencé. En dépit d’importants efforts pour lire le texte de la seule manière possible: en continuité avec le magistère précédent, et puis avec le dépôt de la foi.

    Comme l’a dit le Prof. José Granados à la Nuova Bussola, « si l'on sépare le texte [du chapitre 8, note de l'auteur] du contexte de la discussion synodale ou de sa continuité avec le magistère précédent, il peut certainement y avoir des interprétations erronées ». Dans "Amoris laetitia", il y a une approche pastorale nouvelle à l’égard des couples dits irréguliers, et il y a aussi le discernement au "cas par cas" quant à l'accès aux sacrements pour les couples divorcés et remariés. Dans ce domaine, il y a trois notes dans le texte de l'exhortation (329, 336 et 351) qui provoquent actuellement la discussion. Nous offrons au lecteur quelques éléments du problème, sans avoir la prétention de les résoudre, mais pour mieux les comprendre.

    Note 329: Vivre comme frère et sœur ?

    La note porte sur le paragraphe 298 d’Amoris Laetitia, celui dans lequel il est écrit que les situations « très diverses » dans lesquelles se trouvent les « divorcés qui vivent une nouvelle union (...) ne doivent pas être cataloguées ou verrouillées dans des affirmations trop rigides sans laisser d’espace pour un discernement personnel et pastoral adéquat ». Parmi ces situations, l'Eglise reconnaît aussi celle dans laquelle « l'homme et la femme, pour des motifs graves - tels que, par exemple, l'éducation des enfants - ne peuvent satisfaire à l'obligation de se séparer. » Cette dernière phrase est reprise dans le texte de l'exhortation Familiaris Consortio de saint Jean-Paul II au n° 84.

    Dans ce paragraphe, il est clairement indiqué que ceux qui sont dans la situation susdite (et qui n'ont pas obtenu la reconnaissance de nullité du mariage précédent), pour se conformer à ce qui est bien doivent être «  sincèrement disposés à mener une forme de vie qui ne soit plus en contradiction avec l'indissolubilité du mariage ». C’est à dire, dit encore une fois le texte de Jean-Paul II, qu’ils « assument le devoir de vivre dans la continence complète, ce qui revient à s’abstenir des actes réservés aux couples mariés. » Ceci est aussi la manière indiquée par le texte du pape Wojtyla pour accéder à la réconciliation dans le sacrement de la pénitence et donc pour pouvoir communier.

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  • La Libre Belgique : à Liège, Tugdual Derville, Délégué général d’Alliance Vita, sera reçu à l’Espace Prémontrés (lundi 18 avril à 18h00)

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  • Arnaud Dumouch propose une clef pour lire et vivre avec fruits « Amoris Laetitia », d’après le Cardinal Schönborn

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    Arnaud Dumouch propose une clef pour lire et vivre avec fruits « Amoris Laetitia », d’après le Cardinal Schönborn (7 mn, 11 avril 2016)

    On peut facilement prouver que l’exhortation apostolique du pape François sur la famille “Amoris laetitia” est parfaitement catholique. Elle ne doit ni être récupérée par les catholiques libéraux qui pensent qu’elle change la morale pour tout permettre, ni rejetée par les catholiques traditionalistes qui pensent qu’elle est confuse et mélange les concepts.

    Dans cette exhortation, de manière simple et limpide est réalisée la marque qui caractérise Jésus : « Vérité et amour marchent ensemble comme deux affectionnées ». C’est cette marque qu’on voit s’exprimer dans ce texte : Jean 8, 11 Alors Jésus dit : "Moi non plus, je ne te condamne pas. Va, désormais ne pèche plus."

    COURS DE PASTORALE (Faire progresser vers Dieu et vers l’amour du prochain)
    https://www.youtube.com/playlist?list...

  • Pape François : réaction du cardinal Burke à “Amoris laetitia”

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    Sur son blog, Jeanne Smits propose la traduction intégrale de la réflexion publiée cet après-midi dans le “New Catholic Register” par le cardinal Raymond Burke à propos d'Amoris laetitia. Il y exhorte à une lecture conforme au magistère constant de l'Eglise, rappelant que le document « n'est pas un acte du magistère ». La traduction, précise Jeanne Smits,  a été faite par mes soins, sans relecture de la part du cardinal Burke, le texte qui fait foi est donc celui publié par le NCR. – J.S.

    Extrait :

    « […] La seule clef d’interprétation correcte d’Amoris laetitia est l'enseignement constant de l'Eglise, et sa discipline qui conserve et promeut cet enseignement. Le pape François dit très clairement, d’emblée, que l'exhortation apostolique post-synodale n'est pas un acte du magistère (No 3). La forme même du document le confirme. Il est écrit comme une réflexion du Saint-Père sur les travaux des deux dernières sessions du Synode des évêques. Par exemple, au chapitre 8, que certains voudraient interpréter comme étant la proposition d'une nouvelle discipline avec des répercussions évidentes sur la doctrine de l'Église, le pape François, citant son exhortation post-synodale Evangelii Gaudium, déclare :

    « Je comprends ceux qui préfèrent une pastorale plus rigide qui ne prête à aucune confusion. Mais je crois sincèrement que Jésus Christ veut une Église attentive au bien que l’Esprit répand au milieu de la fragilité : une Mère qui, en même temps qu’elle exprime clairement son enseignement objectif, « ne renonce pas au bien possible, même [si elle] court le risque de se salir avec la boue de la route » (No 308).

    En d'autres termes de Saint-Père propose ce qu'il pense personnellement être la volonté du Christ pour son Eglise, mais il n'a pas l'intention d'imposer son point de vue, ni de condamner ceux qui mettent l'accent sur ce qu'il appelle « une pastorale plus rigide ». La nature personnelle, c'est-à-dire non magistérielle, du document est également évidente à travers le fait que les références citées sont principalement le rapport final de la session 2015 du synode des évêques, et les allocutions et les homélies du pape François lui-même. Il n'y a pas d'effort systématique en vue de mettre en relation le texte, en général, ou ces citations, avec le magistère, les Pères de l'Église et d'autres auteurs confirmés.

    Bien plus, comme noté ci-dessus, un document qui est le fruit du synode des évêques doit toujours être lu à la lumière de l'objectif du synode de lui-même, à savoir, de conserver et de promouvoir ce que l'Église a toujours enseigné et pratiqué en accord avec son enseignement.

    En d'autres termes une exhortation apostolique post-synodale, de par sa nature même, ne propose pas une nouvelle doctrine et une nouvelle discipline mais applique la doctrine et la discipline pérenne à la situation du monde à un moment donné.

    Comment donc faut-il recevoir le document ? Avant tout, il doit être reçu avec le profond respect dû Pontife romain en tant que Vicaire du Christ, ainsi que le définit le Concile oecuménique Vatican II : « le principe perpétuel et visible et le fondement de l'unité qui lie entre eux soit les évêques, soit la multitude des fidèles » (Lumen Gentium, 23). Certains commentateurs font la confusion entre ce respect et une obligation supposée de devoir « croire de foi divine et catholique » (canon 750 § 1) tout ce que contient le document. Mais l'Église catholique, tout en insistant sur le respect dû à l'office pétrinien institué par Notre Seigneur lui-même, n'a jamais tenu que chaque déclaration du successeur de Saint-Pierre doive être reçue comme faisant partie de son magistère infaillible […].

    Tout le texte se trouve ici : Réaction du cardinal Burke à “Amoris laetitia” : traduction complète

    On voit que ce cardinal est un juriste : » ce qui se conçoit bien s’énonce clairement et les mots pour le dire arrivent aisément »…mais l'argument tiré du statut d'un texte ne dispense pas d'une analyse de fond.

    JPSC

  • Amoris Laetitia : la porte ouverte à des débats sans fin ?

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    Lu sur le site de Radio Notre-Dame (Juliette Loiseau) : 

    Thibaud Collin : "Amoris laetitia est plein d'ambivalence"

    Vendredi 8 avril, le Vatican a officiellement publié l'exhortation apostolique "Amoris laetitia". Ce texte synthétise et conclut deux ans de débats autour des deux synodes sur la famille. Thibaud Collin analyse pour Radio Notre Dame ce texte.

    Thibaud Collin est agrégé de philosophie et auteur de "Divorcés-remariés : l'Eglise va-t-elle (enfin) évoluer ?" (DDB, 2014).

    Cette exhortation apostolique Amoris laetitia était très attendue au sein de l'Eglise catholique, mais aussi à l'extérieur. Beaucoup attendait de voir comment, à l'issue de ces deux années de débats et de synode, le pape allait traiter la question des divorcés-remariés. Comment, finalement, le Saint-Père tranche-t-il ce débat ? 

    Sur les divorcés-remariés, le pape ne prend pas position. Il cite le texte du synode de 2015, qui lui-même concluait de manière totalement indéterminée sur cette question. A aucun moment, le pape ne dit  que les divorcés-remariés, qui vivent maritalement, peuvent communier. Mais le texte peut être interprété dans ce sens là. Le pape reste totalement dans l'indétermination. Cela pose un gros problème car tous les débats qui ont eu lieu au moment du synode, et qui ne sont donc pas tranchés, vont repartir de plus belles. Il risque d'y avoir des polémiques indéfinies sur les interprétations à donner au texte.

    La gestion au cas par cas des situations de divorcés-remariés est de nouveau mise en avant dans cette Exhortation apostolique ? 

    Bien sûr, le Pape appelle à traiter la question des divorcés-remariés au cas par cas, dans le respect des exigences de l'Evangile et de la vérité. Mais il y a autant d'éléments qui permettent de trancher dans un sens, les divorcés-remariés peuvent communier dans certains cas, ou dans l'autre, les divorcés-remariés ne peuvent pas communier. Il va donc y avoir deux lectures possibles. D'un côté, il y a ceux qui vont faire une interprétation dans la continuité, en lisant ce texte à partir des écrits de Jean-Paul II et Benoît XVI. Ceux là concluront que la doctrine n'a pas changé. De l'autre côté, il y a ceux qui auront une interprétation de la rupture. Pour eux ce sera une nouveauté, car ils y verront la ligne défendue par le cardinal Walter Kasper finalement adoptée, alors qu'elle avait été refusée par le cardinal Ratzinger sous le pontificat de Jean-Paul II.

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