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Eglise - Page 102

  • Nigeria : un séminariste enlevé début mars a été tué

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    De Giada Aquilino  sur Vatican News :

    Au Nigeria, un séminariste enlevé début mars a été tué

    Dans un communiqué, le diocèse d'Auchi annonce la nouvelle tragique de la mort d'Andrew Peter, 21 ans, assassiné après avoir été enlevé de force le 3 mars dernier par des hommes armés dans l'État d'Edo, dans le sud de ce pays africain. Le jeune homme avait été kidnappé en même temps que le père Philip Ekweli, qui a été libéré le 13 mars.

    Profonde tristesse au Nigeria à l'annonce de la mort d'Andrew Peter, séminariste de 21 ans assassiné par ses ravisseurs après avoir été emmené de force par des hommes armés le 3 mars dans l'État d'Edo, dans le sud de ce pays de l’Afrique de l’Ouest. Le jeune homme avait été enlevé en même temps que le père Philip Ekweli, qui a été libéré le 13 mars. C'est un communiqué du diocèse d'Auchi, rapporté par l'agence de presse Fides, qui donne l’information.

    L'attaque de l'église Saint Peter

    Le prêtre et le séminariste avaient été kidnappés lors de l'attaque de l'église catholique Saint Peter à Iviukhua-Agenebode, dans le comté d'Etsako Est. Ils avaient été conduits dans les forêts avoisinantes. Le diocèse, en remerciant «pour les prières et le soutien moral», appelle les autorités et les forces de sécurité à protéger les communautés locales des enlèvements qui se poursuivent dans l'État d'Edo, «devenu un refuge pour les ravisseurs, qui peuvent opérer en toute impunité, tandis que la population se sent impuissante et abandonnée».

    Les populations sont en danger «dans les rues, dans leurs fermes et même dans leurs maisons», indique la déclaration du diocèse, qui exhorte à prendre des mesures supplémentaires «pour sauver les personnes enlevées», afin que «tout l'effort de sauvetage ne soit pas laissé uniquement entre les mains des membres de la famille, des amis et des connaissances des personnes enlevées».

    Le sort des prêtres enlevés

    Le communiqué rappelle également qu'au cours des dix dernières années, six prêtres du diocèse ont été «enlevés, torturés puis relâchés, trois ont été attaqués mais ont réussi à s'échapper» et un, le père Christopher Odia, a été «brutalement assassiné; maintenant, le séminariste Andrew Peter a également été assassiné». Des prières ont été formulées pour «tous ceux qui ont été tués par les ravisseurs» afin que «par la miséricorde de Dieu, ils reposent en paix».

    L'insécurité dans plusieurs régions du pays

    La fondation pontificale Aide à l'Église en détresse, dans un communiqué de presse de sa section italienne, rappelle également que le meurtre du jeune Andrew Peter est survenu quelques jours après l'assassinat, le mercredi des Cendres, du père Sylvester Okechukwu, du diocèse de Kafanchan, dans l'État de Kaduna, au centre-nord du pays. Il avait également été enlevé la veille. Le Nigeria, note l'AED, souffre d'une grave insécurité dans de nombreuses régions. Les enlèvements sont fréquents, notamment par des bandes criminelles à la recherche de profits, dans un contexte d'instabilité qui voit opérer des groupes extrémistes tels que Boko Haram et Iswap, la branche ouest-africaine de l'autoproclamé État islamique (EI), et qui enregistre de nombreuses attaques de bergers nomades contre des agriculteurs sédentaires.

  • Saint Cyrille de Jérusalem (18 mars)

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    Saint Cyrille de JérusalemLors de l'audience générale du mercredi 27 juin 2007, Benoît XVI a consacré sa catéchèse à saint Cyrille de Jérusalem :

    Chers frères et sœurs!

    Notre attention se concentre aujourd'hui sur saint Cyrille de Jérusalem. Sa vie représente le mélange de deux dimensions:  d'une part, le soin pastoral et, de l'autre, la participation - malgré lui - aux controverses enflammées qui troublaient alors l'Eglise d'Orient. Né autour de 315 à Jérusalem, ou dans ses environs, Cyrille reçut une excellente formation littéraire; ce fut la base de sa culture ecclésiastique, centrée sur l'étude de la Bible. Ordonné prêtre par l'Evêque Maxime, lorsque celui-ci mourut ou fut déposé, en 348, il fut ordonné Evêque par Acacius, Archevêque métropolitain influent de Césarée de Palestine, philo-arien, qui était convaincu d'avoir trouvé en lui un allié. Il fut donc soupçonné d'avoir obtenu la nomination épiscopale grâce à des concessions à l'arianisme.

    En réalité, Cyrille se heurta très vite à Acacius non seulement sur le terrain doctrinal, mais également sur le terrain juridictionnel, car Cyrille revendiquait l'autonomie de son siège par rapport à l'Eglise métropolitaine de Césarée. En vingt ans, Cyrille connut trois exils:  le premier en 357, à la suite d'une déposition de la part d'un Synode de Jérusalem, suivi en 360 par un deuxième exil voulu par Acacius et, enfin, par un troisième, le plus long - il dura onze ans - en 367, à l'initiative de l'empereur philo-arien Valente. Ce n'est qu'en 378, après la mort de l'empereur, que Cyrille put reprendre définitivement possession de son siège, en rétablissant l'unité et la paix entre les fidèles.

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  • Le premier saint du Pakistan ?

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    D'Amy Balog sur The Catholic Herald :

    Le premier saint du Pakistan ?

    15 mars 2025

    Akash Bashir, un agent de sécurité bénévole de 20 ans, s'est sacrifié en empêchant un kamikaze d'entrer dans l'église catholique Saint-Jean de Lahore, au Pakistan, il y a exactement 10 ans, le dimanche 15 mars 2015. Alors qu'il serrait le terroriste dans ses bras, quelques instants avant l'explosion, ses derniers mots furent : « Je mourrai, mais je ne te laisserai pas entrer. »

    Son martyre a sauvé la vie de plus d'un millier de fidèles présents dans l'église à l'époque. Le Vatican l'a déclaré Serviteur de Dieu en février 2022, lui ouvrant ainsi la voie pour devenir le tout premier saint de l'histoire de ce pays à majorité musulmane.

    Les églises au Pakistan ont commencé à recruter des agents de sécurité bénévoles après que deux kamikazes ont tué 127 personnes et blessé 250 autres lors d'une attaque contre l'église anglicane All Saints à Peshawar en septembre 2013. Dans une interview avec l'association caritative catholique Aide à l'Église en Détresse (ACN), la mère d'Akash a déclaré que son fils « a insisté pendant trois mois sur le fait qu'il voulait garder l'église », ajoutant que le jeune homme « était prêt à sacrifier sa vie si Dieu lui donnait une chance de protéger les autres ».

    Ce jour-là, Akash a empêché l'agresseur d'entrer dans l'église, le forçant à faire exploser sa ceinture explosive à l'extérieur. Deux autres personnes ont également été tuées, mais une tragédie encore plus grave a été évitée.

    Sa mère se souvient qu'elle « lavait du linge à la maison » lorsqu'Akash est parti à l'église ce dimanche-là. « Il était tout vêtu de blanc. Quelques instants plus tard, j'ai entendu des coups de feu dehors. Puis notre rue a grondé d'explosions… C'était un garçon simple, mort sur le chemin du Seigneur. »

    Le pasteur chrétien local, Samuel Ashan Khokhar, a prêté main-forte à la morgue après le transfert des corps. Il a raconté : « Ce fut un moment émouvant de voir le visage du garçon. Bien qu'inanimé, j'ai été frappé par sa beauté, profondément touché par le sourire et la sérénité qui émanaient du visage d'Akash. Il dégageait une présence lumineuse et sacrée qui rappelait les premiers martyrs chrétiens. »

    Quelques minutes après le sacrifice d'Akash, un deuxième kamikaze a visé l'église protestante du Christ toute proche. Plus de dix personnes ont été tuées et des dizaines d'autres blessées dans cette seconde explosion. 

    Les parents de Bashir se tiennent avec leur curé, le père Francis Gulzar, devant le mémorial de leur fils, Akash | ACN

    Les racines du christianisme au Pakistan remontent au Ier siècle. Saint Thomas l'Apôtre arriva au Kerala, sur le sous-continent indien, en 52 après J.-C., avant de visiter l'actuelle province du Pendjab, où vit encore aujourd'hui la majorité des chrétiens pakistanais. Il aurait été martyrisé à Chennai, en Inde, en 72 après J.-C.

    On estime aujourd'hui à trois millions le nombre de chrétiens au Pakistan, soit moins de 2 % de la population. Ils vivent souvent dans une extrême pauvreté et sont régulièrement traités comme des citoyens de seconde zone, même si la liberté de religion est officiellement garantie par la Constitution. En effet, le pays a été initialement conçu comme un refuge pour les minorités religieuses, où les non-hindous pourraient échapper au système de castes indien.

    Les lois draconiennes du pays sur le blasphème sont également fréquemment utilisées à mauvais escient contre les chrétiens, souvent dans le cadre de vengeances personnelles. Par exemple, Asia Bibi, une mère catholique de cinq enfants, a passé huit ans dans le couloir de la mort pour blasphème après que des collègues l'ont accusée d'avoir insulté le prophète Mahomet lors d'une dispute. Elle a finalement été acquittée en 2018.

    Plus récemment, le 16 août 2023, la ville de Jaranwala, au Pendjab, a été secouée par une vague de violence que les évêques pakistanais ont qualifiée de « pire tragédie contre les chrétiens » de l'histoire du pays. Près d'un millier de personnes ont été contraintes de fuir leurs foyers après qu'une foule a incendié des dizaines d'églises et des centaines de maisons chrétiennes. Ce carnage a débuté suite à des allégations selon lesquelles deux frères chrétiens auraient arraché des pages du  Coran  – un crime passible de la réclusion à perpétuité. 

    De nombreuses familles chrétiennes ont perdu tous leurs biens lors des émeutes de Jaranwala, et la foule a également profané un cimetière chrétien. Malheureusement, la police n'a pas réagi avant que la situation ne dégénère. Bien qu'au moins 5 000 personnes aient commis des actes de violence ce jour-là, moins de 400 ont été arrêtées. Parmi les personnes détenues, 228 ont été libérées sous caution et 77 ont vu les charges retenues contre elles abandonnées.

    Alors qu'ils vivent dans la crainte de nouvelles violences, les possibilités d'éducation et d'emploi des chrétiens pakistanais sont extrêmement limitées. De nombreux enfants chrétiens sont contraints de travailler dans des conditions inhumaines, et les filles sont particulièrement vulnérables aux mauvais traitements, notamment aux agressions sexuelles et aux mariages forcés.  

    En avril 2020, à Faisalabad, Maira Shahbaz, une adolescente catholique de 14 ans, a été emmenée de force dans une voiture par trois hommes armés, droguée, violée à plusieurs reprises, puis victime de chantage avec une vidéo des abus. Elle a ensuite été forcée de se convertir à l'islam et d'épouser l'un de ses ravisseurs. Des images de vidéosurveillance ont filmé son enlèvement, et l'affaire a été portée devant la Haute Cour de Lahore. Son ravisseur a insisté sur le fait qu'elle avait plus de 16 ans – l'âge minimum du mariage au Pakistan – en utilisant un faux certificat de naissance, tandis que sa mère a produit les documents originaux pour prouver son âge réel. De manière choquante, le tribunal a statué en faveur de l'homme et a contraint Maira à rentrer chez lui. Elle a finalement réussi à s'échapper, mais se cache encore aujourd'hui avec sa famille, menacée de mort après avoir été accusée d'apostasie. Chaque année, jusqu'à un millier de filles issues de minorités religieuses subissent un sort similaire au Pakistan. 

    L'aide d'Aide à l'Église en Détresse au Pakistan comprend des bourses et des programmes pastoraux pour les enfants chrétiens défavorisés, ainsi que des allocations de messe pour les prêtres et un soutien à la formation des séminaristes. La fondation pontificale a également soutenu l'Église au Pakistan en lui fournissant une aide d'urgence suite à des attaques antichrétiennes et en finançant des projets de construction, notamment la construction d'églises. Aide à l'Église en Détresse défend activement les chrétiens persécutés au Pakistan et dans d'autres pays du monde, s'efforçant de donner la parole à nos frères et sœurs en Christ, si souvent contraints de souffrir en silence. 

    Le dixième anniversaire du martyre d'Akash Bashir nous rappelle avec force que les chrétiens sont aujourd'hui plus souvent persécutés que les membres de toute autre religion dans le monde. Réfléchissons à ce que nous pouvons apprendre du courage et de la persévérance de ceux qui risquent leur vie simplement pour vivre la foi que nous partageons avec eux. 

    (Le site du martyre d'Akash Bashir © ACN).

  • L'"Option Patrick" : la renaissance vient de l'annonce du Christ

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    De Paolo Gulisano sur la NBQ :

    Option Patrick, la renaissance vient de l'annonce du Christ

    Dans un Occident qui sombre dans de nouvelles formes de paganisme, il ne suffit pas de se protéger de la culture dominante. Nous devons imiter saint Patrick, qui a transformé l’Irlande païenne en une île de saints dotée d’une civilisation florissante.

    17_03_2025

    Le 17 mars, toute l’Église catholique célèbre saint Patrick, l’évangélisateur de l’Irlande. Cette fête est célébrée dans de nombreuses régions du monde, car la diaspora irlandaise des deux derniers siècles, due notamment au XIXe siècle à la terrible pauvreté causée par l'exploitation coloniale britannique, a fait que les migrants irlandais ont apporté avec eux leur solide foi catholique. Une foi transmise au fil des siècles, même à travers de terribles persécutions. A son origine se trouve l'annonce du Christ faite par saint Patrick au Ve siècle, qui convertit cette île de fiers guerriers et en fit une île de saints.

    Aujourd’hui, Patrizio, son histoire, son témoignage , sont plus que jamais d’actualité. On pourrait même parler d’une « option patricienne » pour le monde occidental sécularisé d’aujourd’hui. Les idéologies dominantes, en particulier celles de la culture woke et de la cancel culture orientent la société vers des formes de néopaganisme . Après avoir abandonné les théories de l’athéisme et de l’agnosticisme classiques, les suggestions d’un paganisme ancien, pré-chrétien, réapparaissent dans la pratique, avec tout son bagage d’idolâtrie, de superstitions et même de rites sombres et dérangeants.

    Le néopaganisme cherche à éradiquer le christianisme en restaurant les horreurs païennes, à savoir les idoles et la superstition. La technologie moderne ne fait qu’accroître la propagation du néopaganisme, augmentant ainsi sa portée. Une forme de paganisme high-tech entre également en jeu, notamment avec l’introduction de l’intelligence artificielle et son utilisation abusive.

    Une crise à laquelle il faut faire face , en cherchant une nouvelle perspective de présence chrétienne dans le monde. Ces dernières années, on a beaucoup parlé de l’« option bénédictine », lancée par l’intellectuel américain Rod Dreher, qui a suscité un certain intérêt dans le monde catholique. Une option qui, en somme, propose une sorte de « retrait du monde » à l’instar des communautés monastiques fondées par saint Benoît de Nursie ; une sorte de société parallèle. Mais se protéger de la culture dominante, comme le propose l’Option bénédictine, n’est pas en soi suffisant. Les chrétiens ont le devoir de faire beaucoup plus.

    Nous souhaitons donc lancer notre modeste proposition , celle d'une Option Patrick. Au Ve siècle, ce missionnaire, né en Bretagne, se rendit en Irlande, une île où même les légions romaines n'avaient jamais débarqué, une île de fiers guerriers qui étaient aussi, évidemment, aussi païens que les Germains. Patrick a réussi à évangéliser l’Irlande et à donner naissance à une civilisation extraordinaire. Les deux premiers siècles de l’Irlande chrétienne peuvent être définis comme l’âge des saints : un véritable âge d’or du christianisme irlandais. En peu de temps, l’Irlande a vu naître et se développer une civilisation chrétienne tout à fait originale.

    Patrick avait parlé et prêché dans l'ancienne langue celtique , avait étudié les coutumes et les habitudes irlandaises, avait su exploiter les croyances existantes pour les transfigurer. L’activité de l’Église en Irlande n’a pas abouti à une simple destruction des rites païens et des coutumes ancestrales, mais à leur assimilation, purification et transformation. Patrick abolit chez les Irlandais, lorsqu'ils devinrent chrétiens, ces rites profanes qui étaient un hommage au diable, tandis qu'il valorisait l'art et la culture celtique préchrétienne.

    L'une des grandes innovations introduites par l'évangélisation en Irlande fut l'adoption de l'alphabet latin, qui permit aux Irlandais d'intensifier l'usage littéraire de leur langue, en composant des poèmes, en commentant des textes religieux, en développant les anciens cycles épiques, longtemps transmis uniquement oralement.

    La littérature gaélique devint ainsi, après la littérature grecque et latine, la plus ancienne d'Europe, l'expression de cette société d'hommes cultivés dans laquelle l'Église s'était insérée : des hommes éduqués dans la récitation exacte des enseignements oraux. Le clergé irlandais continua à bénéficier de cette culture traditionnelle, dérivée sans contamination de celle des anciens Celtes, en la combinant avec une étude précise et passionnée des Saintes Écritures, comme en témoignent certains manuscrits du VIIIe siècle, dans lesquels les moines glosaient et commentaient les textes ecclésiastiques latins dans la langue du peuple et mettaient leur érudition au service du peuple.

    Cet aspect de la créativité du christianisme irlandais a également frappé les plus prestigieux érudits du Moyen Âge, comme l'historien Jacques Le Goff, qui écrivait : « Sans donner vie à des églises nationales, le christianisme celtique, et particulièrement le christianisme irlandais, se distinguait par une originalité marquée. Les aspects les plus marquants de cette originalité furent sans aucun doute la richesse des initiatives missionnaires et l'exceptionnelle production artistique."

    L' Église irlandaise fondée par Patrick a traversé les siècles et a résisté aux invasions vikings, ainsi qu'aux terribles persécutions menées par les Anglais après le schisme d'Henri VIII. Patrick a fondé l’Église irlandaise alors que l’Empire romain s’effondrait. Il ne s’est pas préoccupé de soutenir des institutions décadentes, mais a travaillé à construire une nouvelle civilisation fondée sur le christianisme et a transformé des barbares païens en moines, érudits et chevaliers. Pour tout cela, cela vaudrait vraiment la peine de tenter courageusement une option Patrick.

    Parler de l’ Option Patrick , c’est donc souligner le rôle missionnaire, de témoignage, que doit avoir l’Église. Un témoignage à mettre en œuvre certainement dans un contexte différent de celui dans lequel évoluait l’apôtre d’Irlande : il allait à la rencontre des païens en quête de vérité, qui accueillirent avec enthousiasme l’annonce du Christ, alors qu’aujourd’hui nous vivons dans une société qui a connu le Christ, mais l’a rejeté. Mais comme Patrick, nous devons repartir de l'Annonce, de la proposition de la vérité chrétienne sans si ni mais, et de la même manière essayer de saisir le bien qui existe, selon la méthode de saint Paul, « examiner tout et retenir ce qui est bon », en cherchant à être dans le monde sans être du monde. Une méthode exigeante, mais qui peut donner des résultats extraordinaires.

  • Le grand héritage de saint Patrick (17 mars)

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    SAINT PATRICK ET L'IRLANDE (source)

    Saint Patrick pourrait être considéré comme le Père de la grande Évangélisation de l’Occident. Le roi Baudouin de Belgique y a fait allusion alors qu’il s’adressait aux Irlandais. On cite ses paroles dans ce beau livre que le cardinal Suenens a consacré à ce roi mort comme un saint en 1993. « Aux Irlandais, je leur ai dit combien nous aimions l’Irlande. Vous savez, leur dis-je, que l’Irlande est connue pour sa foi, et que ce sont des Irlandais qui ont converti l’Europe au Christianisme. Ne perdez pas votre Foi. Gardez-la précieusement. »

    Le roi Baudouin faisait allusion à ces moines irlandais qui avant l’an mille ont parcouru, comme saint Paul, des régions éloignées qu’ils ont transformées par leur prédication enthousiaste et la fondation de nombreux monastères.

    Saint Patrick (ou Patrice) serait né en Angleterre vers 385. À 16 ans, capturé par des pirates, il est vendu comme esclave en Irlande. On raconte qu’il était chrétien, mais pas très fervent. Or son exil en Irlande où il est tenu captif lui aurait permis justement de réfléchir au point que ces années « ont été les plus importantes de ma vie ». Patrick devient fervent et se décide d’apprendre la langue gaélique pour pouvoir convertir les Irlandais. Son malheur devient son bonheur. Mais il croit bon d’approfondir sa foi catholique. Il réussit donc à s’évader et à se rendre en Gaule (en France) où il reçoit une bonne formation auprès de saint Germain d’Auxerre, puis dans le célèbre monastère de l’île de Lérins qui existe toujours sur la Côte d’Azur.

    En 432, l’ancien esclave revient donc en Irlande en libérateur des âmes. Évêque d’Armagh, il sort les Irlandais de l’obscurantisme. Ce n’est pas très facile pour lui et ses compagnons de lutter contre l’influence des druides. Il a heureusement la bonne idée de commencer par amener au Christ les personnages importants, ce qui lui facilite rapidement les choses pour ouvrir le cœur des Irlandais en général et leur permettre de saisir le sens profond de la vie et de la mort et de comprendre que l’on ne peut être vraiment humain que si l’on est charitable et généreux en adhérant à l’Évangile et en vivant de la vie même du Christ. Les Irlandais se montrent en effet généreux et lui offrent des terres pour construire des églises et des monastères. Comme Patrick est un évêque convaincu et exemplaire, un grand priant et un homme plutôt ascétique, il réussit à bien évangéliser et à entraîner déjà à sa suite des foules de jeunes. Saint Patrick meurt finalement le 17 mars 461. Cette vie de saint Patrick, même si elle tient de la légende, demeure fort inspirante et même très belle.

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  • Sainte Gertrude de Nivelles (17 mars)

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    Gertrud_von_Nivelles.jpgLA VIE DE SAINTE GERTRUDE DE NIVELLES - fête au 17 mars (source)

    Sainte Gertrude était donc fille de Pépin de Landen et de Sainte Itte, et parente de Saint Bavon. Elle naquit à Landen en 626. Dès sa jeunesse, elle est considérée comme un modèle de vertu: dédaignant les vanités de ce monde, elle consacra, sur le conseil de Saint Amand, sa virginité à Dieu.

    Un jour, le fils d'un grand seigneur d'Austrasie l'aperçut à la cour du roi, et s'éprit d'elle. Il en parla au roi, qui fit mander Pépin et sa fille pour leur proposer ce qui devait être un excellent parti. Mais Gertrude refusa catégoriquement, faisant remarquer au roi qu'elle avait depuis son enfance voué sa virginité au Christ. Le roi, bien qu'étonné, approuva cette attitude. Le jeune seigneur, lui, en conçut, comme il fallait s'y attendre, un vif dépît. Quant à Pépin, il désapprouvait totalement le refus de sa fille et il était décidé à employer toutes les ressources de l'autorité paternelle pour modifier les intentions de Gertrude. Pour la jeune fille, il n'y avait plus qu'une solution: la fugue. Avec le consentement de sa mère, Gertrude s'enfuit de la maison paternelle et se retira en un lieu solitaire où elle passa quelque temps dans la prière, la retraite et la pratique de la vertu. Pépin fut obligé de comprendre et rappela sa fille, enfin décidé à respecter son engagement.

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  • Le regard prophétique de François sur le réarmement et le parapluie nucléaire

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    D'Andrea Tornielli, directeur éditorial des médias du Saint-Siège, sur Vatican News :

    Réarmement et parapluie nucléaire, le regard prophétique de François

    «Comment pouvons-nous proposer la paix si nous utilisons l’intimidation de la guerre nucléaire comme recours légitime pour résoudre les conflits?»

    Les vents de la guerre, le réarmement avec des investissements énormes, les propositions de relance des armes atomiques... La façon dont la course aux armements est présentée en Europe et dans le monde, marque vraiment les esprits, comme s'il s'agissait d'une perspective inexorablement nécessaire. Après des années de diplomatie silencieuse et d'absence de capacité de négociation, il semble que la seule voie viable soit celle du réarmement. Des pères fondateurs comme Alcide De Gasperi, qui soutenaient la création d'une armée européenne commune, sont remis en question pour justifier des initiatives très différentes, qui ne considèrent pas l'Union européenne comme le protagoniste, mais plutôt comme des États individuels. On en revient au discours du «parapluie nucléaire» et de la «dissuasion», ce qui ravive les pires scénarios de la guerre froide, mais dans un climat d'instabilité et d'incertitude plus grand qu'au siècle dernier, avec l'abîme d'une troisième guerre mondiale qui se profile de plus en plus à l'horizon.

    Ces dernières années, avec une lucidité prophétique, le Pape François a vu le danger approcher. Ses paroles sont éclairantes pour comprendre ces moments que nous vivons. Donnons-lui la parole, lui qui, hospitalisé à l'hôpital Gemelli, offre ses souffrances et ses prières pour la paix dans le monde. «C'est un fait, avait déclaré le Souverain pontife en novembre 2017, que la spirale de la course aux armements ne connaît pas de repos et que les coûts de modernisation et de développement des armes, pas seulement nucléaires, représentent des dépenses considérables pour les nations, au point de devoir mettre au second plan les vraies priorités de l'humanité souffrante: la lutte contre la pauvreté, la promotion de la paix, la réalisation de projets éducatifs, écologiques et sanitaires et le développement des droits humains... Les armements qui ont pour effet la destruction du genre humain sont même illogiques sur le plan militaire...».

    En novembre 2019, depuis Nagasaki, ville martyre de la bombe atomique, l'évêque de Rome avait déclaré: «L’une des plus profondes aspirations du cœur humain, c’est le désir de paix et de stabilité. La possession des armes nucléaires et d’autres armes de destruction massive n’est pas la réponse la plus appropriée à ce désir. Bien au contraire, elle semble le mettre continuellement à l’épreuve. Notre monde vit la perverse dichotomie de vouloir défendre et garantir la stabilité et la paix sur la base d’une fausse sécurité soutenue par une mentalité de crainte et de méfiance qui finit par envenimer les relations entre les peuples et empêcher tout dialogue possible.» Et d'ajouter: «La paix et la stabilité internationales sont incompatibles avec toute tentative de compter sur la peur de la destruction réciproque ou sur une menace d’anéantissement total; elles ne sont possibles qu’à partir d’une éthique globale de solidarité et de coopération au service d’un avenir façonné par l’interdépendance et la coresponsabilité au sein de toute la famille humaine d’aujourd’hui et de demain

    08/03/2025

    Toujours en novembre 2019, depuis Hiroshima, François a rappelé, en faisant siennes les paroles du Pape Paul VI, que la paix véritable ne peut être que désarmée: «De fait, si nous cherchons réellement à construire une société plus juste et sûre, nous devons laisser tomber de nos mains les armes: "On ne peut pas aimer avec des armes offensives en main” (saint Paul VI, Discours aux Nations unies, 4 octobre 1965, 5). Quand nous nous livrons à la logique des armes et nous éloignons de la pratique du dialogue, nous oublions tragiquement que les armes, avant même de faire des victimes et des ruines, peuvent provoquer des cauchemars, "exigent d’énormes dépenses, arrêtent les projets de solidarité et d’utile travail, elles faussent la psychologie des peuples" (ibid., 5) Comment pouvons-nous proposer la paix si nous utilisons l’intimidation de la guerre nucléaire comme recours légitime pour résoudre les conflits? Puisse cet abîme de souffrance rappeler les limites à ne jamais dépasser! La véritable paix ne peut être qu’une paix désarmée.»

    Celle du Successeur de Pierre, a-t-il poursuivi, est «la voix de ceux dont la voix n’est pas entendue et qui voient avec inquiétude et angoisse les tensions croissantes qui traversent notre époque, les inégalités et les injustices inacceptables qui menacent la coexistence humaine, la grave incapacité de prendre soin de notre maison commune, le recours constant et spasmodique aux armes, comme si celles-ci pouvaient garantir un avenir de paix.» Il a ensuite condamné non seulement l'utilisation, mais aussi la possession d'armes nucléaires qui remplissent encore les arsenaux du monde avec une puissance, qu'elles sont capables de détruire l'humanité des dizaines de fois: «Je désire redire avec conviction que l’utilisation de l’énergie atomique à des fins militaires est aujourd’hui plus que jamais un crime, non seulement contre l’homme et sa dignité, mais aussi contre toute possibilité d’avenir dans notre maison commune. L’utilisation de l’énergie atomique à des fins militaires est immorale de même que la possession des armes atomiques, comme je l’avais déjà dit il y a deux ans. Nous aurons à en répondre

    06/03/2025

    Selon la Fédération des scientifiques américains, citée par le journal italien Domani, il existe en Europe 290 ogives nucléaires sous contrôle français et 225 ogives en Grande-Bretagne. La quasi-totalité des ogives atomiques - 88% - se trouve dans les arsenaux des États-Unis et de la Russie, soit plus de 5.000 ogives chacun. Au total, 9 pays possèdent des bombes nucléaires, en plus de ceux déjà cités, il y a la Chine, l'Inde, la Corée du Nord, le Pakistan et Israël. Il existe aujourd'hui des missiles balistiques capables de libérer une puissance destructrice mille fois supérieure à celle des bombes larguées sur Hiroshima et Nagasaki en 1945. Il y a lieu de se poser quelques questions: avons-nous vraiment besoin d'encore plus d'armes? Est-ce vraiment le seul moyen de nous défendre?

    «L'Église catholique, avait déclaré le Pape François à Nagasaki il y a six ans, est irrévocablement engagée dans la décision de promouvoir la paix entre les peuples et les nations: c'est un devoir pour lequel elle se sent redevable devant Dieu et devant tous les hommes et toutes les femmes de cette terre... Convaincu qu'un monde sans armes nucléaires est possible et nécessaire, je demande aux dirigeants politiques de ne pas oublier que celles-ci ne nous défendent pas contre les menaces qui pèsent sur la sécurité nationale et internationale de notre époque».

  • Une Assemblée ecclésiale en 2028

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    De Vatican News (Isabella Piro):

    Synode, le Pape approuve le chemin vers une Assemblée ecclésiale en 2028

    François a fixé le début d'un chemin qui conduira à une Assemblée ecclésiale dans trois ans, consolidant ce qui a été accompli jusqu'alors, sans convoquer un nouveau Synode. Le Jubilé des équipes synodales et des organes participatifs est annoncé pour octobre prochain. Pour le cardinal Grech, il s’agit là de réaliser l'échange entre les églises locales et dans l'ensemble de l'Église.

    Pas un nouveau Synode, mais une Assemblée ecclésiale: c'est celle qui se tiendra au Vatican en octobre 2028 et qui sera précédée d'un chemin d'accompagnement. C'est ce qu'a annoncé le cardinal Mario Grech, secrétaire général du Synode, dans une lettre envoyée à tous les évêques et éparques, ainsi qu'aux patriarches et archevêques majeurs des Églises orientales catholiques, partagée samedi 15 mars.

    Mise en œuvre du document final du Synode 2024

    L'accompagnement mentionné a été approuvé par le Pape le 11 mars dernier et concerne la phase de mise en œuvre du Synode qui s'est achevé, après un voyage de trois ans, en 2024 et a porté sur le thème «Pour une Église synodale. Communion, participation, mission». Comme précisé immédiatement après par le Souverain pontife, le Document final de cette 16e Assemblée générale «fait partie du Magistère ordinaire du Successeur de Pierre» et, en tant que tel, doit être accepté. Ce qui implique, a expliqué le cardinal, pour «les Églises locales et les groupements d'Églises», l'engagement de «mettre en œuvre» les indications du Document lui-même, à travers des processus de «discernement et de décision».

    Réaliser l'échange entre les Églises et à l'intérieur de l'Église

    La phase de mise en œuvre, précise le cardinal Grech, ne doit pas être comprise comme «une simple application de directives venant d'en haut», mais plutôt comme «un processus de réception» du Document final d'une manière «adaptée aux cultures locales et aux besoins des communautés», en gardant toujours l'objectif de «concrétiser» l'échange et le dialogue «entre les Églises et dans l'Église dans son ensemble».

    Impliquer les prêtres, les diacres, les personnes consacrées et les laïcs

    L'implication renouvelée de toutes les personnes qui ont apporté leur contribution au cours du Synode est d'une «importance fondamentale» pour ce processus de mise en œuvre, poursuit-il, afin de faire fructifier «l'écoute de toutes les Églises» et le discernement de leurs pasteurs. Les instruments de base seront donc les «équipes synodales formées de presbytres, diacres, consacrés, laïcs, hommes et femmes, accompagnés de leur évêque». Ces équipes, recommande le secrétaire général, devraient donc être «renforcées» et, si nécessaire, «renouvelées, réactivées et intégrées de manière adéquate».

    Les groupes de travail et la commission canonique

    L'ensemble du processus, a souligné le secrétaire général, constitue «le cadre» dans lequel «les résultats des travaux des groupes d'étude et les contributions de la Commission canonique» doivent également être placés. Rappelons que les groupes d'études, au nombre de dix, ont été institués par le Pape François en mars 2024, avec pour mission d'examiner les questions apparues lors de la première session de la XVIe Assemblée synodale, qui s'est tenue en 2023. La Commission canonique, quant à elle, comme l'indique l'Instrumentum laboris de la deuxième session de l'Assemblée, opérationnelle à partir de 2023, a été créée «en accord avec le Dicastère pour les textes législatifs, au service du Synode».

    Du 24 au 26 octobre, le Jubilé des équipes synodales

    Le cardinal Grech a ensuite indiqué les étapes du parcours d'accompagnement de la phase de mise en œuvre du Synode: pour commencer, en mars, l'annonce du parcours lui-même; elle sera suivie, en mai, de la publication d'un Document spécial qui indiquera le parcours spécifique. Tandis que les parcours de mise en œuvre se poursuivront dans les Églises locales et leurs regroupements, en octobre prochain, du 24 au 26, aura lieu le «Jubilé des Équipes synodales et des Organes de participation». Il s'agit d'un «rendez-vous important», a expliqué le secrétaire général, qui inscrit «l'engagement pour une Église de plus en plus synodale dans l'horizon de l'espérance qui ne déçoit pas», célébrée avec l'Année Sainte en cours.

    Dans trois ans, une Assemblée ecclésiale

    Par la suite, entre le premier et le second semestre 2027, des Assemblées d'évaluation se tiendront dans les diocèses, les éparchies, les Conférences épiscopales nationales et internationales, les structures hiérarchiques orientales et d'autres regroupements d'Églises. Le premier et le second semestre de 2028, en revanche, seront réservés aux Assemblées continentales d'évaluation et à la publication de l'Instrumentum laboris de l'Assemblée ecclésiale d'octobre 2028.

    L'invitation à prier pour le Pape

    La lettre du cardinal Grech se termine par une invitation à prier pour la santé du Pape François, hospitalisé depuis le 14 février à la polyclinique Gemelli de Rome.  

  • Syrie : reprise de la guerre civile et incertitude sur le sort des chrétiens

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    De Max George sur la Sélection du Jour :

    Syrie : la reprise de la guerre civile et le sort incertain des chrétiens

    La guerre civile en Syrie n'a jamais véritablement pris fin. La conquête de Damas par le groupe terroriste Hay'at Tahrir al-Sham (HTS), dont le leader, Ahmed Hussein al-Charaa, est désormais président de la Syrie, n'est qu'un épisode de plus dans un cycle de violences sans fin.

    L'heure de la vengeance contre le régime de Bachar Al Assad a sonné : la semaine dernière, des centaines d'Alaouites ont été massacrés à Lattaquié, à la suite de l'insurrection d'un nouveau groupe armé alaouite, le Conseil militaire pour la libération de la SyrieEn réponse à une attaque contre l'un de leurs membres, les miliciens d'Hayat Tahrir al-Sham ont bombardé et attaqué la ville de Lattaquié et les villages voisins à partir du 4 mars. Selon un expert de la Syrie, l'attaque massive du HTM, en réponse à celle du Conseil militaire est un prétexte pour se venger du régime d'Assad. Le Conseil militaire, dirigé par le général de brigade Ghiat al-Dali, est incapable de prendre à lui tout seul la région côtière.

    La controverse autour du nombre de morts a aussitôt éclaté. Le 6 mars, l'Observatoire syrien des droits de l'homme a reporté plus de 1 450 massacres en Syrie. Une semaine plus tard, le Syrian Network for Human Rights (SNHR) n'en a recensé que 803 et l'Aide à l'Église en détresse (AED) a estimé le chiffre autour de 1 000. Ils ont essentiellement eu lieu dans la région de Lattaquié et Tartous, des bastions alaouites, l'ethnie à laquelle appartenait Bachar Al Assad et son père, Hafez Al Assad.

    Le choc pour les populations de cette région est d'autant plus grand qu'elle avait connue moins de combats que le reste du pays. Une vidéo montre des victimes allongées sur le sol, dans une rue avec des taches de sang, tandis qu'un homme barbu les massacre à coups de bâton. Deux des vidéos publiées sur les réseaux sociaux ont été prises dans le village alaouite d'Al-Mukhtariyah. Les forces armées du nouveau régime ont fini par permettre aux habitants d'enterrer leurs morts deux jours plus tard.

    Dès que la nouvelle des massacres a émergé, la crainte que des chrétiens aient aussi été persécutés s'est exprimée. Le présentateur star de Fox News, Tucker Carlson est allé jusqu'à affirmer que « des chrétiens étaient massacrés et leurs lieux de culte vandalisés ». Les chefs des communautés chrétiennes de Syrie ont immédiatement nié ces affirmations à la suite d'une réunion avec le département chargé de la sécurité. « Pendant cette réunion ont-ils affirmé, les inquiétudes, les sentiments et les souffrances de notre peuple ont été portés auprès de notre gouvernement. » Les leaders chrétiens ont ensuite réfuté les rumeurs selon lesquelles les églises de Lattaquié avaient ouvert leurs portes pour accueillir des réfugiés, rajoutant que « la situation actuelle de la ville de Lattaquié ne nécessite pas de prendre de telles mesures. » Le vicaire apostolique de la communauté latine de Syrie a lui aussi diffusé un communiqué : « avec tous les fidèles nous prions pour qu'une paix juste et globale soit trouvée dans la région, surtout pour notre Syrie bien aimée. »

    Les rumeurs de massacres de chrétiens ne sont pas infondées. Des sources sur place ont affirmé que des chrétiens auraient bien été tués, non pas en raison de leur foi, mais parce qu'ils se trouvaient dans des quartiers alaouites. En revanche, le village chrétien de Belma, situé au nord de Hamma, a été pillé par des groupes armés. Le patriarche grec orthodoxe d'Antioche, Jean X, a de son côté dénoncé la profanation de symboles religieux à Banyas, situé entre Lattaquié et Tartous, où « une icône de la Sainte Vierge a été détruite, piétinée et profanée. »

    Les chrétiens ne sont certes pas directement concernés par les nouveaux raids de HTS, mais leur situation demeure fragile, si ce n'est dangereuse. Ils sont eux aussi considérés par HTS comme ayant soutenu le régime de Bachar, dont ils bénéficiaient de la protection. Après les alaouites, ils pourraient bien être les prochaines victimes des purges du nouveau régime, que pourtant Ahmed Hussein al-Charaa a promis de ne pas mettre en œuvre.

    Le nombre de morts chrétiens en Syrie a été exagéré par la frénésie médiatique — mais ils ont encore beaucoup à craindre

    >>> Lire l'article sur le site du Catholic Herald

  • Dieu d’Israël, délivrez-nous de toutes nos tribulations (Introit du 2e dimanche du Carême)

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    Ant. ad Introitum. Ps. 24, 6, 3 et 22. Introït
    Reminíscere miseratiónum tuarum, Dómine, et misericórdiæ tuæ, quæ a sǽculo sunt : ne umquam dominéntur nobis inimíci nostri : líbera nos, Deus Israël, ex ómnibus angústiis nostris. Souvenez-vous de vos bontés, Seigneur, et de votre miséricorde qui datent des siècles passés. Que nos ennemis ne triomphent jamais de nous. Dieu d’Israël, délivrez-nous de toutes nos tribulations.
    Ps. ibid., 1-2.  
    Ad te, Dómine, levávi ánimam meam : Deus meus, in te confído, non erubéscam. Vers vous, Seigneur, j’ai élevé mon âme ; mon Dieu, je mets ma confiance en vous, que je n’aie pas à rougir.
    V/.Glória Patri.
  • Lection divina pour le 2e dimanche du Carême

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    LECTIO DIVINA (source) (archive 2016) proposée par 

    Mgr Jean-Marie Le Gall 

    Une lectio divina est un commentaire biblique sous le mode d’une lecture spirituelle et priante. C’est une méditation sur les textes de l’Écriture Sainte proposées par l’Église pour la Messe du jour.

    Lectio divina pour le deuxième dimanche de carême

    LE CARÊME? UN TEMPS POUR DEVENIR PAROLE DE DIEU!

    Le dimanche de la Transfiguration est la preuve que notre Carême n’est pas seulement et avant tout un temps de pénitence. C’est aussi et surtout un temps de proximité à Dieu, un partage dans le « secret » avec le Père qui m’enseigne que la relation qu’Il veut avoir avec moi est une relation d’amour et de vie ! Nous sommes habitués, avec nos relents de jansénisme gallican, à considérer le Carême dans son aspect purgatif sans comprendre que cet ascétisme est orienté vers la vie, et qu’à chaque fois que l’Eglise nous montre la Croix – comme ce fut le cas dimanche dernier – c’est pour nous montrer aussi le partage de Vie auquel nous sommes appelés à la suite du Fils – comme avec ce deuxième dimanche, dit de la Transfiguration.

    La Transfiguration, un appel à nous laisser remplir de la Lumière divine

    Quelle révélation nous donne le mystère de la Transfiguration ? Il nous révèle que Jésus, l’Homme nouveau, l’homme parfait et parfaitement homme est investi d’une telle plénitude de la Vie de Son Père que Son âme, que Son corps – ce corps de chair qui fut le nôtre -, resplendit, se transfigure au sommet de la montagne. Et c’est donc pour nous un appel, un appel violent, un appel fougueux que Dieu nous fait en disant : – Puisque mon Fils, homme, est effectivement glorifié, en anticipation de Sa résurrection, c’est que tout homme qui participe de la même chair est appelé à la même gloire ! Il est appelé au même titre que mon Fils, au même partage plénier et sans mesure de la Vie qui est ma vie de Père.

    Nous ne pouvons pas contempler cette Transfiguration de l’Homme nouveau sans, en même temps, ressentir cet appel que Dieu nous lance à la transfiguration de notre âme, de notre corps, par l’investissement total de ce corps, de cette âme par la vie du Père que nous partageons avec Lui. Quelle révélation en plein Carême, en plein temps de pénitence !

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  • 2e dimanche du carême : citoyens des cieux

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    dimanche 24 février 2013 2e dimanche de Carême

    Première lecture : du Livre de la Genèse, chapitre  15, versets 5-12.17-18a

    Le Seigneur parlait à Abraham dans une vision. Puis il le fit sortir et lui dit : « Regarde le ciel, et compte les étoiles, si tu le peux... » Et il déclara : « Vois quelle descendance tu auras ! » Abram eut foi dans le Seigneur et le Seigneur estima qu'il était juste. Puis il dit : « Je suis le Seigneur, qui t'ai fait sortir d'Our en Chaldée pour te mettre en possession de ce pays. »Abram répondit : « Seigneur mon Dieu, comment vais-je savoir que j'en ai la possession ? » Le Seigneur lui dit : « Prends-moi une génisse de trois ans, une chèvre de trois ans, un bélier de trois ans, une tourterelle et une jeune colombe. »

    Abram prit tous ces animaux, les partagea en deux, et plaça chaque moitié en face de l'autre ; mais il ne partagea pas les oiseaux. Comme les rapaces descendaient sur les morceaux, Abram les écarta.

    Au coucher du soleil, un sommeil mystérieux s'empara d'Abram, une sombre et profonde frayeur le saisit. Après le coucher du soleil, il y eut des ténèbres épaisses. Alors un brasier fumant et une torche enflammée passèrent entre les quartiers d'animaux.

    Ce jour-là, le Seigneur conclut une Alliance avec Abram en ces termes : « A ta descendance je donne le pays que voici. »

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