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Eglise - Page 99

  • L'homélie du pape pour l'ouverture du Jubilé

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    OUVERTURE DE LA PORTE SAINTE ET MESSE DE LA NUIT DE NOËL
    DÉBUT DU JUBILÉ ORDINAIRE

    SOLENNITÉ DE LA NATIVITÉ DU SEIGNEUR

    HOMÉLIE DU PAPE FRANÇOIS

    Basilique Saint-Pierre
    Mardi 24 décembre 2024

    _____________________________________

    Un ange du Seigneur, enveloppé de lumière, illumine la nuit et annonce la bonne nouvelle aux bergers : « Je vous annonce une grande joie, qui sera celle de tout le peuple : aujourd'hui, dans la cité de David, un Sauveur vous est né, qui est le Christ Seigneur » (Lc 2, 10-11). Au milieu de la stupéfaction des pauvres et du chant des anges, le ciel s'ouvre sur la terre : Dieu s'est fait l'un de nous pour nous rendre semblables à Lui, Il est descendu parmi nous pour nous relever et nous ramener dans l'étreinte du Père.

    Cela, sœurs et frère, est notre espérance. Dieu est l'Emmanuel, Il est Dieu avec nous. L'infiniment grand s'est fait petit ; la lumière divine a brillé à travers les ténèbres du monde ; la gloire du ciel est apparue sur terre. Et comment ? Dans la petitesse d'un Enfant. Et si Dieu vient, même lorsque notre cœur ressemble à une pauvre mangeoire, alors nous pouvons dire : l'espérance n'est pas morte, l'espérance est vivante, et elle enveloppe notre vie pour toujours ! L’espérance ne déçoit pas.

    Sœurs et frères, avec l'ouverture de la Porte Sainte, nous avons inauguré un nouveau Jubilé : chacun de nous peut entrer dans le mystère de cette annonce de grâce. C'est la nuit au cours de laquelle la porte de l'espérance s'est ouverte au monde ; c'est la nuit au cours de laquelle Dieu dit à chacun : il y a de l'espérance pour toi aussi ! Il y a de l’espérance pour chacun d'entre nous. Mais n'oubliez pas, sœurs et frères, que Dieu pardonne tout, Dieu pardonne toujours. N'oubliez pas cela, c'est une manière de comprendre l'espérance dans le Seigneur.

    Pour accueillir ce don, nous sommes appelés à nous mettre en route avec l'étonnement des bergers de Bethléem. L'Évangile dit qu'ayant reçu l'annonce de l'ange, ils « se mirent en route sans tarder » (Lc 2, 16). C'est là l'indication pour retrouver l'espérance perdue, pour la renouveler en nous, pour la semer dans les désolations de notre temps et de notre monde : sans tarder. Et il y a tant de désolation en ce temps ! Nous pensons aux guerres, aux enfants mitraillés, aux bombes sur les écoles et les hôpitaux. Ne tardez pas, ne ralentissez pas le pas, mais laissez-vous attirer par la bonne nouvelle.

    Sans tarder, allons voir le Seigneur qui est né pour nous, avec un cœur léger et alerte, prêts à la rencontre, pour pouvoir ensuite traduire l'espérance dans les situations de notre vie. Et ceci est notre mission : traduire l'espérance dans les différentes situations de la vie. Car l'espérance chrétienne n'est pas une fin heureuse à attendre passivement, ce n’est pas l’happy end d’un film : c'est la promesse du Seigneur à accueillir ici, maintenant, sur cette terre qui souffre et qui gémit. Elle nous demande donc de ne pas nous attarder, de ne pas nous enfermer dans nos habitudes, de ne pas nous enfoncer dans la médiocrité et la paresse ; elle nous demande - dirait saint Augustin - de nous indigner des choses qui ne vont pas et d'avoir le courage de les changer ; elle nous demande de devenir des pèlerins à la recherche de la vérité, des rêveurs qui ne se lassent pas, des femmes et des hommes qui se laissent bouleverser par le rêve de Dieu, qui est le rêve d'un monde nouveau, où règnent la paix et la justice.

    Apprenons de l'exemple des bergers : l'espérance qui naît en cette nuit ne tolère pas l'indolence des sédentaires et la paresse de ceux qui se sont installés dans leur confort - et tant d'entre nous, risquons de nous installer dans notre confort -; l’espérance n'admet pas la fausse prudence de ceux qui ne se lancent pas par peur de se compromettre et le calcul de ceux qui ne pensent qu'à eux-mêmes ; l’espérance est incompatible avec la vie tranquille de ceux qui n'élèvent pas la voix contre le mal et les injustices qui se commettent sur le dos des plus pauvres. Au contraire, l'espérance chrétienne, tout en nous invitant l’attente patiente du Royaume qui germe et croît, exige de nous l'audace d'anticiper aujourd'hui cette promesse, par notre responsabilité, et pas uniquement cela, aussi à travers et notre compassion. Et c'est peut-être là qu'il est bon de s'interroger sur notre compassion : est-ce que j'ai de la compassion ? Puis-je souffrir-avec ? Pensons-y.

    En regardant comment souvent nous nous installons dans ce monde, en nous adaptant à sa mentalité, un bon prêtre écrivain priait ainsi pour Noël : « Seigneur, je te demande un peu de tourment, un peu d'agitation, un peu de remords. À Noël, je voudrais me trouver insatisfait. Content, mais aussi insatisfait. Heureux à cause de ce que Tu fais, insatisfait à cause de mon manque de réponses. Enlève-nous, s'il te plaît, nos fausses paix et mets une branche d'épines à l'intérieur de notre “mangeoire” toujours trop pleine. Mets dans nos âmes le besoin de quelque chose d’autre » (A. Pronzato, La Novena di Natale). Le désir d'autre chose. Ne restez pas immobile. N'oublions pas que l'eau stagnante est la première à se corrompre.

    L'espérance chrétienne est précisément ce « quelque chose d'autre » qui nous demande d’avancer « sans tarder ». À nous, disciples du Seigneur, il est en effet demandé de trouver en Lui notre plus grande espérance et de la porter sans tarder, comme des pèlerins de la lumière dans les ténèbres du monde.

    Sœurs, frères, c'est cela le Jubilé, c'est le temps de l'espérance ! Il nous invite à redécouvrir la joie de la rencontre avec le Seigneur, il nous appelle à un renouveau spirituel et nous engage à transformer le monde, afin que ce temps devienne vraiment un temps jubilaire : qu'il le devienne pour notre mère la Terre, défigurée par la logique du profit ; qu'il le devienne pour les pays les plus pauvres, accablés de dettes injustes ; qu'il le devienne pour tous ceux qui sont prisonniers des anciens et des nouveaux esclavages.

    À nous, à nous tous, incombe le don et l'engagement de porter l'espérance là où elle a été perdue : là où la vie est blessée, dans les attentes trahies, dans les rêves brisés, dans les échecs qui brisent le cœur ; dans la lassitude de ceux qui n'en peuvent plus, dans la solitude amère de ceux qui se sentent vaincus, dans la souffrance qui laboure l'âme ; dans les longues journées creuses des prisonniers, dans les chambres étroites et froides des pauvres, dans les lieux profanés par la guerre et par la violence. Porter l’espérance là, semer l’espérance là.

    Le Jubilé s'ouvre pour que soit donnée à tous l'espérance, l’espérance de l'Évangile, l'espérance de l'amour, l'espérance du pardon.

    Et revenons à la crèche, regardons la crèche, regardons la tendresse de Dieu qui se manifeste sur le visage de l'Enfant Jésus, et demandons-nous : « Y a-t-il dans notre cœur cette attente ? Y a-t-il dans notre cœur cette espérance ? [...] En contemplant la bonté aimante de Dieu qui surmonte nos méfiances et nos peurs, nous contemplons aussi la grandeur de l'espérance qui nous attend. [...] Que cette vision d'espérance illumine notre chemin de chaque jour » (C. M. Martini, Omelia di Natale, 1980).

    Ma sœur, mon frère, en cette nuit, c'est pour toi que s'ouvre la « porte sainte » du cœur de Dieu. Jésus, le Dieu-avec-nous, est né pour toi, pour moi, pour nous, pour chaque homme et chaque femme. Et tu sais ? Avec Lui, la joie fleurit, avec Lui la vie change, avec Lui l'espérance ne déçoit pas.

  • Une homélie de Monseigneur Léonard pour la fête de Noël

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    Le dernier Noël de Mgr Léonard comme archevêque de Malines-Bruxelles : la cathédrale des saints Michel et Gudule était archi-comble. Voici son message :

    « Il se passe toujours d’étonnantes merveilles la nuit et le jour de Noël. En lisant les chroniques de la Grande Guerre, j’ai lu, comme vous, comment, un soir de Noël, par-dessus les tranchées qui les séparaient, des combattants anglais et allemands ont alterné des chants de Noël et en sont venus à fraterniser entre eux. Car, ce soir-là, ils n’étaient plus des belligérants, mais des frères en humanité et, souvent, dans la même foi chrétienne. Le lendemain, hélas, les « ordres » reçus d’en-haut leur imposaient à nouveau de se tirer dessus au nom d’intérêts dits supérieurs. 

    Mais, pour quelques heures, ce fut un moment d’intense humanité au milieu d’un océan de barbarie collective. Pour un instant s’était vérifiée la prophétie d’Isaïe entendue à la messe de minuit : « Toutes les chaussures des soldats qui piétinaient bruyamment le sol, tous leurs manteaux couverts de sang, les voilà brûlés : le feu les a dévorés ! » (Is 9, 4).  Et cela simplement parce que « Oui ! Un enfant nous est né, un fils nous été donné ! » (Is9, 5). Tout nouveau-né soutire de ses parents des merveilles de générosité et de tendresse. Ah ! Les trésors d’amour et de patience qu’un nourrisson peut susciter même au milieu des bombes et de la violence !

    Il en va de même quand l’amour de Dieu fait homme est déposé dans une mangeoire pour animaux dans la nuit du premier Noël. Que de cœurs s’attendrissent devant une crèche ! Certes, beaucoup fêtent « Noël », c’est-à-dire la « naissance » de Jésus, sans même lui souhaiter « bon anniversaire » et sans même penser à le rejoindre dans l’Eucharistie et la communion, alors que, dans sa « mangeoire », l’Enfant-Jésus leur dit déjà, sans paroles : « Prenez et mangez, ceci est mon corps qui est livré pour toi ».

    Mais beaucoup se laissent attirer. Mes confrères et moi avons été impressionnés de constater qu’en plein milieu des « plaisirs d’hiver » (Winterpret) à Bruxelles, des milliers de personnes entrent dans l’église Sainte-Catherine sur le Vismet, pour regarder, visiter, mais aussi allumer un cierge, prier un instant devant le Saint-Sacrement, et même se confesser. Et cela se passe en bien d’autres lieux encore.

    Oui ! Ce n’est pas pour rien qu’en ce jour « la grâce de Dieu s’est manifestée pour le salut de tous les hommes » (Tite 2, 11). Quand le Verbe éternel de Dieu se fait chair dans le temps et vient habiter parmi nous, plein de grâce et de vérité (cf. Jn 1, 14), cela touche le cœur humain et suscite des sursauts d’amour et d’oubli de soi. Je pense aux équipes qui, en ce jour, sillonnent les rues des grandes villes pour y offrir accueil, chaleur et douceurs de Noël aux personnes sans abri.  Je pense à la détenue qui, lors de mon premier Noël en prison, à Namur, m’a confié : « Moi aussi, je suis née à nouveau, en prison. Je suis entrée ici en odieuse criminelle. Mais, grâce à des visiteurs de prison, j’ai rencontré Jésus. Et, même si je dois demeurer enfermée ici jusqu’à la fin de ma vie – et je le mérite – je suis désormais une femme libre. Jésus m’a permis de renaître en prison ». Je garde aussi le souvenir ému d’un Noël à la prison d’Ittre. Au moment de la prière universelle, un détenu s’est exprimé ainsi : « Je devrais être heureux aujourd’hui. C’est le soir de Noël et demain je verrai ma famille. Mais je ne peux pas être pleinement heureux. Je pense aux gens qui, à Bruxelles, vont dormir dans la rue, sur un carton, dans le froid. Moi, je loge dans une cellule chauffée et je dispose d’un lit. Seigneur, je te prie de veiller sur eux ». Quelle splendide prière de Noël !

    Et, à titre tout à fait personnel, je te remercie, Jésus, pour ce jour de Noël 1946. J’avais 6 ans et demi. Ce fut ma toute première communion. Après la messe, au pied de la crèche, tu as obtenu de moi ce mot d’enfant, devenu ensuite l’idéal et la réalité de toute ma vie d’homme : « Jésus, pour toi je serai prêtre ! ». Merci, Seigneur, pour tout ce que tu obtiens de notre cœur à chacun. De mes frères détenus. Et même de moi, aussi. Surtout en ce jour de Noël !

    + ANDRÉ-JOSEPH LÉONARD,

    archevêque de Malines-Bruxelles

    25.12.2014 » 

  • Adeste fideles

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    Sous la direction de Sofi Jeannin, la Maîtrise de Radio France chante le traditionnel "Adeste, fideles" (Accourez, fidèles).
    Extrait du concert "Noël allemand" enregistré le 18 décembre 2018 en direct de l'auditorium de la Maison de la Radio.
  • Les pièces grégoriennes de la Messe du Jour de la Nativité

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    D'Una Voce :

    Nativité de Notre-Seigneur – 25 décembre – Messe du Jour – Solesmes 33T (1955)

    « Intr. Púer nátus »Nativité de Notre-Seigneur - 25 décembre - Messe du Jour - Solesmes 33T (1955)

    C’est le microsillon vinyle 33T que nous utiliserons. Rien ne vaut l’image et la parole ! 

    La suite sur le site d'Una Voce

  • Puer natus est nobis

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    introït latin français
    Livre d'Isaïe,
    chapitre 9, verset 6
    Puer natus est nobis,
    et filius datus est nobis ;
    cuius imperium super humerum eius ;
    et vocabitur nomen eius, magni consilii angelus.

    Un enfant nous est né ;
    et un fils nous a été donné ;son pouvoir est sur son épaule,
    et on l'appellera Ange de grand conseil

    Psaume 98 (97), verset 1 Cantate Domino canticum novum ;
    quia mirabilia fecit.
    Chantez au Seigneur un cantique nouveau
    car il a fait des merveilles.
  • Quand Mgr Léonard appelait à prier pour les chrétiens de Syrie "menacés"

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    Sans titre.pngL'homélie est publiée sur le site de la RTBF :

    Mgr Léonard appelle à prier pour les chrétiens de Syrie "menacés"

    L'archevêque de Malines-Bruxelles André-Joseph Léonard a consacré son homélie de Noël aux chrétiens d'Orient, particulièrement ceux de Syrie, "frères et sœurs dans la foi gravement menacés, voire franchement persécutés". Voici le texte de son homélie, de ce 25 décembre 2013 à Malines et à Bruxelles.

    Par quelle magie se fait-il que, chaque année, même dans notre monde sécularisé, la fête de Noël touche les coeurs ? Le folklore lié à cette fête, les sapins, les retrouvailles familiales y sont pour quelque chose. Mais, même si c’est souvent refoulé dans l’inconscient, les gens savent encore qu’il s’agissait de l’anniversaire d’une naissance. C’est d’ailleurs la signification du mot : "Noël" est la déformation de "natal". Nous y célébrons la "nativité", le jour "natal" de Jésus.

    Ce ne peut qu’être source d’émerveillement. L’émerveillement que l’amour de Dieu pour nous soit si grand qu’il ait voulu devenir lui-même un homme parmi les hommes, un homme parmi nous. Et d’abord un enfant. Le Fils de Dieu en et par lequel l’univers entier fut créé, a été comme nous un minuscule embryon, un simple foetus dans le sein de sa mère, avant de naître à Bethléem et d’être déposé dans une mangeoire pour animaux.

    Pourquoi s’est-il fait si petit, un petit enfant totalement dépendant de son entourage ? Pourquoi sinon pour que, devant lui, nous ne perdions pas la face, malgré notre petitesse ? Et nous savons qu’après l’humilité déconcertante de sa naissance viendra l’effrayante humiliation de sa mort en croix, entre deux brigands, dans le silence de Dieu. Pourquoi un tel abaissement, une telle solitude ? Pourquoi sinon pour que même le plus grand pécheur n’ait pas peur de s’approcher de lui ? Ne craignons donc pas de venir à lui, tels que nous sommes, en ce jour de Noël. Il nous réservera un accueil au-delà de toute espérance.

    Il est de tradition qu’en cette fête familiale, notre pensée, notre prière et notre engagement se tournent vers les plus fragiles de nos frères et soeurs en humanité. Cette année, je vous propose de tourner votre coeur vers nos frères et soeurs dans la foi, gravement menacés, voire franchement persécutés, en Syrie et en plusieurs autres pays où pourtant ils sont présents depuis parfois près de vingt siècles, tels que, par exemple, l’Irak ou l’Égypte.

    Dans nos pays sécularisés, beaucoup de baptisés prétendent avoir la foi, mais sans la pratiquer. Entendons le cri de ceux pour qui la pratique de leur foi implique quotidiennement une menace de mort. Je vous voudrais répercuter ici le cri de Mgr Samir Nassar, archevêque maronite de Damas, publié sous le titre : "Le bruit infernal de la guerre étouffe le Gloria des anges" : "La Syrie en ce Noël ressemble le mieux à une crèche : une étable ouverte sans porte, froide, démunie et si pauvre… L’enfant Jésus ne manque pas de compagnons en Syrie… Des milliers d’enfants qui ont perdu leurs maisons vivent sous des tentes aussi pauvres que la crèche de Bethléem… Les enfants syriens abandonnés et marqués par les scènes de violences souhaitent même être à la place de Jésus qui a toujours Marie et Joseph qui l’entourent et le chérissent… Ce sentiment d’amertume est bien visible dans les yeux des enfants syriens, leurs larmes et leur silence… Certains envient même l’Enfant divin parce qu’il a trouvé cette étable pour naître et s’abriter alors que certains de ces malheureux enfants syriens sont nés sous les bombes ou sur la route de l’exode."

    Je pourrais poursuivre la citation. Et celle d’autres confrères évêques, comme Mgr Warduni, évêque auxiliaire à Bagdad. Mais je me limite à ceci. Ne restons plus indifférents en Occident à tant de frères et soeurs chrétiens qui sont discriminés, menacés, persécutés, qui doivent quitter leur patrie pour assurer la sécurité de leur famille et, par cette émigration, affaiblissent encore la position de leur frères dans leur pays d’origine.

    Et n’oublions pas que, depuis que nous sommes confortablement rassemblés dans cette cathédrale, 5 ou 6 de nos frères dans la foi sont morts de mort violente à cause de leur foi en Jésus. Il en tombe, en moyenne, un toutes les cinq minutes. Par amour de l’enfant Jésus dans la crèche, portons-les dans notre prière et attirons sur eux l’intérêt de nos médias. Amen.

    André-Joseph Léonard

    Archevêque de Malines-Bruxelles

  • Défense du petit rituel de Noël

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    De sur European Conservative :

    Défense du petit rituel de Noël

  • De Noël et de la dynamite

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    De Robert Royal sur The Catholic Thing :

    De Noël et de la dynamite

    24 décembre 2024

    Compte tenu de tous les efforts et de tous les problèmes de la race humaine dans un monde déchu, il n'est que juste que nous attendions un peu de paix sur terre et de bonne volonté pour les hommes en cette période de l'année. Le reste de l'année, il n'y a certainement pas d'excès de fraternité et de sentiment d'appartenance. Et précisons-le : Ce n'est pas seulement le fait d'être en vie en ce moment qui nous fait croire que - anno Domini 2024 et peut-être plus encore 2025 - les choses semblent particulièrement troublées : Guerres et rumeurs de guerres, troubles généralisés dans les pays, profondes divisions dans l'Église. Il n'est pas nécessaire de chercher bien loin pour comprendre pourquoi, pour reprendre un célèbre philosophe moderne, seule la venue de Dieu peut nous sauver aujourd'hui.

    C'est du moins la leçon que les temps difficiles devraient nous enseigner.

    Mais il y a une autre leçon à tirer de sa venue. Comme l'a dit l'évêque James Edward Walsh, l'un des premiers missionnaires de Maryknoll en Chine, après des années d'expérience, avant même d'avoir passé près de vingt ans en captivité : « Le christianisme n'est pas une voie de salut privée et un guide de vie pieuse ; c'est une voie de salut mondiale et une philosophie de vie totale. Cela en fait une sorte de dynamite. Aussi, lorsque vous envoyez des missionnaires pour la prêcher, il est bon de se préparer à quelques explosions. »

    Parmi les nombreux paradoxes de la transformation de Dieu en homme, nous devons d'une certaine manière prendre en compte - et non pas « comprendre » comme nous l'entendons habituellement - le fait que le Prince de la paix puisse également être celui qui apporte une épée : l'ultime perturbateur. La véritable paix est-elle, pour nous, déstabilisante ?  En effet, si nous croyons que la chute a mis le monde sens dessus dessous, il s'ensuit que la venue du Rédempteur doit remettre les choses à l'endroit - avec un degré non négligeable de perturbation.

    Et quelle que soit la paix que cette pensée peut nous apporter, l'expérience n'en sera pas moins vertigineuse. Le christianisme n'est pas un doux oreiller sur lequel on peut poser la tête, mais quelque chose qui, parfois, nous submerge immédiatement, et qui, d'autres fois, est un lent mais implacable bouleversement de - n'atténuons pas la vérité - tout. Le monde est ce qu'il a toujours été et, soudain, en même temps, complètement différent.

    Il est bon de se rappeler que les explosions ne se produisent pas seulement « là-bas », ailleurs, sur d'étranges terres de mission. Elles se produisent - et devraient se produire - ici, maintenant, partout aussi. C'est l'histoire des Évangiles. Et même du passé le plus lointain. Un bébé naît dans une ville obscure :

    Mais toi, ô Bethléem Ephrathah,
    toi qui es trop petite pour être parmi les clans de Juda,
    de toi sortira pour moi
    celui qui sera le chef d'Israël,
    dont l'avènement remonte aux temps anciens,
    depuis les temps anciens.

    C'est ce qu'a prophétisé Michée (5:2). Vous vous souvenez de lui ? Non ? Saint Matthieu l'a fait (2:6), même si ces paroles de l'un des plus petits des petits prophètes ont été écrites, oh, peut-être 750 ans avant qu'elles ne se réalisent. Et qu'elles se référaient à des vérités immensément anciennes.


    La Nativité par Piero della Francesca, 1470-5 [The National Gallery, Londres].

    D'un point de vue humain normal, cela ne devrait pas se produire - et n'aurait certainement pas dû refaire le puissant Empire romain et changer le cours de l'histoire de l'humanité. C'est presque injuste de la part de Dieu. Pourquoi se donner la peine de construire toute une civilisation pour la voir reprise et transformée par quelques pauvres pêcheurs, collecteurs d'impôts, un médecin ou un avocat ou deux, quelques notables de province ? Même la destruction de Jérusalem, quelques décennies plus tard, n'y a rien fait.

    D'une certaine manière, c'était l'œuvre de fous. Des gens prêts à mourir pour l'histoire d'un enfant devenu un prédicateur charismatique, qui a fait quelques « miracles » (c'est du moins ce qu'ils disent), qui a été brutalement exécuté et qui est censé être « ressuscité » d'entre les morts. Ce qui, tout le monde le sait, ne peut pas arriver.

    D'une autre manière, il a poussé ses disciples au charabia, ou à de multiples langues que divers peuples comprenaient d'une manière ou d'une autre, ou quoi que ce soit d'autre. Ce Paul de Tarse, qui avait un peu trop étudié pour son propre bien, est devenu religieux et a perdu la tête, commençant à écrire des choses que même Pierre dit être difficiles à comprendre. Et pourtant, lui aussi met les choses sens dessus dessous partout où il passe. Certaines personnes, et c'est compréhensible, le lapident ou le battent. Ils le chassent de la ville. D'autres n'arrivent pas à le comprendre, mais savent qu'il y a quelque chose de vivant comme rien d'autre dans ce torrent de mots.

    Et bien sûr, puisque tout ce qui est pervers et décadent se retrouve à Rome, ces deux-là aussi. Les tuer ne l'arrête pas non plus. Cela prend un certain temps, mais au lieu de cela, eux et toute leur équipe arrêtent Rome, ou du moins l'ancienne Rome. Les barbares s'installent. Ils finissent par devenir chrétiens, les provinces aussi. Il s'ensuit un grand chaos, mais aussi toute une série d'explosions, de l'Angleterre à l'Inde. Et lorsque de nouveaux mondes sont découverts, les perturbations s'y propagent également.

    Et voilà où nous en sommes. Deux mille ans, c'est peu par rapport aux 14 milliards d'années de l'univers. Mais 2000 ans, c'est beaucoup pour des êtres qui atteignent rarement 100 ans. Il est difficile de dire, après tant d'explosions improbables, si la dynamite est proche de la fin (qu'Il avait annoncée) ou si elle n'en est qu'à ses débuts.

    Ce que nous pouvons dire, c'est qu'il ne ressemble à rien d'autre. Aucun enfant venu parmi nous n'a eu un tel impact sur la terre entière. Les prédictions de sa venue semblaient - et semblent - être les divagations de personnes qui sont restées longtemps assises sous le soleil du désert. Les affirmations faites à sa naissance et dans les années qui ont suivi étaient, pour les meilleurs esprits de l'époque, une absurdité. Et les puissants savaient seulement qu'il était suffisamment dangereux pour qu'on l'éradique.

    Mais il ne l'était pas et ne peut pas l'être. Cela n'a aucun sens. Un enfant naît. Il semble vivre et mourir comme tous les autres. Mais il vit. Les gens trouvent encore du réconfort et de la joie en Lui, et sont inspirés, au-delà de tout calcul humain, à miser leur vie sur Lui. Pensez-y.

  • Jimmy Lai et Sviatoslav Shevchuk : deux témoins extraordinaires du Roi né à Bethléem en Judée

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    De George Weigel  sur le NCR :

    Jimmy et le patriarche, à Noël

    23 décembre 2024

    Le calendrier liturgique de l'après-Noël peut sembler un peu à la Scrooge (Vieil homme aigri, Ebenezer Scrooge déteste Noël), car la joie innocente et centrée sur l'enfant de la Nativité est rapidement suivie par trois fêtes d'un caractère différent, voire dégrisant.

    Tout d'abord, le 26 décembre, saint Étienne le Protomartyr, lapidé à Jérusalem par une foule qui réclamait son sang (voir Actes 7, 54-60). Ensuite, le 27 décembre : saint Jean, le visionnaire apocalyptique de l'Apocalypse 18:2 - « Elle est tombée, elle est tombée, Babylone la grande ! - dont les ennemis, selon une tradition conservée à la basilique Saint-Jean devant la Porte latine, ont tenté de le faire bouillir dans l'huile avant de l'exiler à Patmos. Enfin, le 28 décembre : les Saints Innocents, massacrés en masse à cause de la paranoïa d'Hérode le Grand (qui n'a pas hésité à assassiner trois de ses propres fils).

    Les récits de l'enfance dans l'évangile de Luc nous donnent la clé pour comprendre que cette juxtaposition liturgique apparemment étrange - Noël et le martyre - incarne une vérité profonde de la foi chrétienne. En effet, immédiatement après que Luc ait décrit la naissance de Jésus et son insertion rituelle dans le peuple d'Israël « au bout de huit jours » (Luc 2,21), l'évangéliste passe rapidement à la présentation de l'enfant Jésus dans le temple de Jérusalem, où le vieillard Siméon prophétise que cet enfant sera un « signe de contradiction » et que l'âme de sa mère sera « transpercée par un glaive » (2,34-35).

    L'Incarnation et la Nativité sont à la fois sublimement belles et puissamment perturbatrices. Les « principautés et puissances » (Ephésiens 6,12) ne voient pas d'un bon œil le Roi de l'Univers, dont la naissance dans le temps historique remet en cause leur hégémonie. C'est pourquoi, pendant deux années du cycle lectionnaire, l'Église lit les récits de la Passion de Jean et de Luc lors de la solennité du Christ-Roi : l'Incarnation et la Nativité conduisent inévitablement à la Croix, expression la plus complète du don de soi du Seigneur pour le salut du monde. Le Rosaire véhicule le même message, les troisième et quatrième mystères joyeux conduisant inexorablement au cinquième mystère douloureux, puis aux mystères glorieux.

    Noël marque le début du voyage vers la Croix et Pâques, et la célébration des martyrs pendant l'Octave de Noël souligne ce point. Dès le début de l'Église, les chrétiens ont vu dans le témoignage des martyrs - les « martyrs rouges » tués pour le Nom et les « martyrs blancs » qui ont beaucoup souffert pour l'Évangile - le modèle christocentrique et cruciforme du salut. Car c'est par son propre don de soi « jusqu'aux limites de l'amour » que le Seigneur Jésus a racheté le monde, comme l'écrit Servais Pinckaers, OP. Le père Pinckaers suggère ainsi que le martyre est l'expression ultime des Béatitudes, ces huit facettes de l'autoportrait du Fils de Dieu incarné, dont ses disciples s'efforcent de suivre l'exemple.

    Ce qui nous amène à évoquer, en cette période de Noël, deux témoins extraordinaires du Roi né à Bethléem en Judée « lorsque Quirinius était gouverneur de Syrie » (Luc 2,2).

    Jimmy Lai en est à sa quatrième année d'isolement dans une prison de Hong Kong, injustement poursuivi pour avoir défendu des droits de l'homme dont les racines les plus profondes se trouvent dans ce que la Bible enseigne sur la dignité humaine. Le fait que ce diseur de vérité terrifie les autorités de Hong Kong - redevables au régime de Pékin avec lequel le Vatican joue honteusement à « Let's Make a Deal » - est manifeste dans les chaînes que Jimmy porte lorsqu'il sort en public, dans la présence policière démesurée lors de son procès-spectacle stalinesque et dans la réponse enragée du gouvernement de Hong Kong à toute protestation en sa faveur. Il y a quelque temps, Jimmy m'a envoyé une scène de crucifixion qu'il avait dessinée dans sa cellule, au crayon de couleur sur du papier ligné. Soutenu comme Thomas More par sa foi catholique, Jimmy Lai sait que Noël et la Croix sont intimement liés et mènent à Pâques et à la gloire.

    Les gréco-catholiques d'Ukraine et la diaspora ukrainienne mondiale appellent le chef de leur Église, l'archevêque majeur Sviatoslav Shevchuk, « patriarche » - et c'est bien normal, en dépit des protocoles de la nomenclature romaine. En effet, au cours des deux dernières années et demie, aucun autre évêque au monde - personne - n'a été autant un père pour son peuple que Sviatoslav Shevchuk. Au milieu d'une guerre génocidaire dans laquelle ses prêtres sont tués et torturés, et son peuple brutalement bombardé et assassiné de sang-froid, il a été un magnifique témoin de l'espoir : un évêque qui a transformé les horreurs de la guerre en une occasion d'encourager, de réconforter, de catéchiser et de sanctifier son troupeau.

    Il est scandaleux que le chef héroïque de la plus grande Église catholique orientale ait été écarté dix fois du cardinalat. Cette parodie est toutefois à mettre sur le compte de quelqu'un d'autre. Alors que son peuple célèbre la naissance du roi, le patriarche poursuit son chemin dans la foi et la charité, sachant que Noël et les martyrs sont intimement liés dans le plan de salut cruciforme de Dieu.

    George Weigel est membre éminent et titulaire de la chaire William E. Simon d'études catholiques au Centre d'éthique et de politique publique de Washington.

  • Nativité de Notre Seigneur : le propre grégorien pour la Messe de Minuit

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    Du site d'Una Voce :

    Nativité de Notre-Seigneur – 25 décembre – Messe de Minuit – Le Barroux  (1992)  et varii auctores

  • Le Noël des chrétiens persécutés : un cri de douleur du Proche-Orient au Sahel

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    De Valerio Palombaro sur Vatican News :

    23 décembre 2024

    Noël des chrétiens persécutés, un cri de douleur du Proche-Orient au Sahel

    Plus de 300 millions de croyants vivent dans des contextes d'oppression dans 28 pays. Selon Marta Petrosillo, de l'Aide à l'Église en Détresse International, «c'est en Afrique que la situation s'est le plus détériorée ces dernières années, parce que l'épicentre des groupes extrémistes islamiques qui, il y a dix ans encore, était davantage concentré au Proche-Orient, s'est déplacé vers cette région».

    Des millions de chrétiens vivent dans des États où sévit une certaine forme de persécution. Les conditions de vie des chrétiens -à l'approche de Noël, sont trop souvent marquées par la violence, la guerre et la pauvreté, rapporte Marta Petrosillo. Elle dirige pour la fondation pontificale Aide à l'Église en détresse (AED), la rédaction du rapport bisannuel sur la liberté religieuse dans le monde. «Nous travaillons déjà sur le nouveau rapport, qui sera publié en octobre 2025», affirme-t-elle dans une interview aux médias du Vatican, rappelant les chiffres de la dernière édition qui identifie 28 pays «persécutés» dans lesquels vivent 307 millions de chrétiens.

    «Il est évidemment impossible d'évaluer avec précision le nombre de personnes persécutées, mais nous nous trouvons face un scénario mondial qui, malheureusement pour nos frères et sœurs dans la foi, est préoccupant». Les zones de crises pour les chrétiens dans le monde, s’étendent sur tous les continents. «L'Afrique est le continent qui a connu la plus forte dégradation ces dernières années», souligne Marta Petrosillo. «En effet, l'épicentre des groupes extrémistes islamiques qui, il y a encore une dizaine d'années, étaient plutôt concentrés au Proche-Orient, s'est déplacé dans cette région. On assiste depuis quelques années à une prolifération de ces groupes djihadistes avec une action particulière dans la région du lac Tchad et dans le Sahel», a-t-elle poursuivi.

    Le Nigeria et le Burkina Faso

    Dans cette région, la crise du Burkina Faso est emblématique. «Il y a dix ans, dans le Global Terrorist Index, le Burkina Faso ne figurait même pas dans les 100 dernières positions, alors qu'en 2024 il est en tête de ce classement. L'an dernier 67% des victimes d'attaques terroristes se trouvaient au Burkina Faso». «Là, les chrétiens souffrent parce qu'ils sont minoritaires, moins de 25% de la population, mais particulièrement visés par les attentats. Un autre pays critique est certainement le Nigeria: depuis une quinzaine d'années, on assiste à des actions de plus en plus odieuses de la part de Boko Haram dans le nord du pays, à majorité islamique, mais depuis 6-7 ans, le phénomène des attaques des bergers peuls s'est également accentué, agissant principalement dans les États du centre et s'étendant également au sud». Marta Petrosillo mentionne ensuite la violence dans la province de Cabo Delgado, dans le nord du Mozambique, et les conséquences désastreuses du conflit au Soudan. «La porosité des frontières entre un pays et un autre, conduit à une extension de la portée des mouvements djihadistes», affirme-t-elle, évoquant les situations difficiles au Niger, au Mali et en République démocratique du Congo.

    La situation en Syrie

    Marta Petrosillo analyse ensuite la souffrance des chrétiens au Proche-Orient. En commençant par la Syrie, après la fin de l'ère Assad. «Dans certains cas, il y a un optimisme prudent, il y a eu des rencontres entre les nouveaux dirigeants et les évêques locaux», explique-t-elle. Cependant, «il est clair qu'il y a des craintes que l'instabilité ne conduise à une limitation de la liberté des chrétiens». Ces craintes sont liées aux expériences du passé récent. «La Syrie est un pays qui sort de nombreuses années de guerre, et qui a vu sa population chrétienne décimée: si en 2012 il y avait un million et demi de chrétiens, ils sont aujourd'hui à peine 250 000; à Alep, autrefois bastion du christianisme, de 200 à 250 000 chrétiens, la communauté a été réduite à seulement 30 000».

    Les chrétiens de Gaza

    L'AED se tient aux côtés des chrétiens dans tout le Proche-Orient: de ceux qui sont retournés dans la plaine de Ninive après la sombre période d'occupation par l'autoproclamé État islamique (EI), aux communautés tourmentées de Palestine et du Liban. «Pour la Palestine, la plupart des fonds ont été alloués ces derniers mois à la bande de Gaza, où vivent environ un millier de chrétiens, dont beaucoup sont réfugiés dans la paroisse catholique de la Sainte Famille et dans l'église grecque orthodoxe», explique Marta Petrosillo. En outre, à Jérusalem-Est et en Palestine, la crise économique «exacerbée par la guerre et la diminution des revenus du tourisme» est particulièrement ressentie. En ce qui concerne le Liban, «qui était avec la Jordanie l'un des deux points fixes de la région et une plaque tournante importante pour l'aide aux pays en difficulté comme la Syrie et l'Irak », elle souligne que l'escalade du conflit «a transformé la grave crise politique et économique en une véritable situation d'urgence».

    Pakistan, la loi sur le blasphème

    En élargissant son regard au reste du monde, le responsable du rapport de l’AED sur la liberté religieuse ne manque pas de souligner les problèmes critiques auxquels sont confrontés les chrétiens au Pakistan. «La loi sur le blasphème continue d'être un problème et il y a encore des condamnations à mort», note Marta Petrosillo, citant le cas de la condamnation à mort de Shagufta Kiran, une chrétienne pakistanaise de 40 ans. «Mais l'une des implications les plus frappantes, concerne les incidents qui font suite à des accusations de blasphème, lorsque les auteurs présumés sont lynchés et des quartiers entiers détruits, comme dans le cas de Sargodha en mai dernier». «Un autre problème qui touche la communauté chrétienne est celui des enlèvements, des conversions et des mariages forcés de femmes, souvent des adolescentes. Il s'agit malheureusement d'un fléau, d'un phénomène qui ne s'arrête pas et qui voit les familles des victimes souvent laissées seules et impuissantes face à un système judiciaire qui n'assure pas la justice». Même en Inde, ajoute-t-elle, «les attaques contre les chrétiens par des extrémistes hindous sont nombreuses. En Asie, la répression de la liberté religieuse des communautés chrétiennes dans des régimes autoritaires comme la Corée du Nord est préoccupante».

    L'Amérique latine

    Enfin, l'Amérique latine est marquée par la violence contre les religieux en raison de la criminalité généralisée au Mexique; et le Nicaragua reste la principale source de préoccupation en raison d'une «escalade négative» attestée par la fermeture de nombreuses ONG et entités liées à l'Église catholique.

  • Aucun enfant n'est jamais une erreur !

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    L'Angelus du pape, ce dimanche 22 décembre :

    Chers frères et sœurs, bonjour !

    Aujourd'hui, l'Evangile nous présente Marie qui, après l'annonce de l'Ange, rend visite à Elisabeth, sa parente âgée (cf. Lc 1, 39-45), qui attend elle aussi un enfant. Il s'agit donc de la rencontre de deux femmes qui se réjouissent du don extraordinaire de la maternité : Marie vient de concevoir Jésus, le Sauveur du monde (cf. Lc 1, 31-35), et Élisabeth, malgré son âge avancé, porte Jean, qui préparera le chemin avant le Messie (cf. Lc 1, 13-17), Jean le Baptiste.

    Tous deux ont de quoi se réjouir, et nous pourrions peut-être avoir l'impression qu'ils sont loin, protagonistes de si grands miracles qui ne font normalement pas partie de notre expérience. Le message que l'évangéliste veut nous transmettre, à quelques jours de Noël, est le suivant : c'est différent. En effet, la contemplation des signes miraculeux de l'action salvatrice de Dieu ne doit jamais nous faire sentir loin de Lui, mais nous aider à reconnaître sa présence et son amour tout près de nous, par exemple dans le don de chaque vie, de chaque enfant, de sa mère. Le don de la vie. J'ai lu, dans l'émission « A tua immagine », une belle chose qui a été écrite : aucun enfant n'est une erreur ! Le don de la vie.

    Sur la Place, aujourd'hui encore, il y aura des mères avec leurs enfants, et peut-être aussi des femmes enceintes. S'il vous plaît, ne restons pas indifférents à leur présence : apprenons à nous émerveiller de leur beauté, comme l'ont fait Élisabeth et Marie, cette beauté des femmes enceintes. Bénissons les mères et louons Dieu pour le miracle de la vie ! J'aime - j'aimais, parce que maintenant je ne peux plus le faire - quand je prenais le bus, dans l'autre diocèse, quand une future maman montait dans le bus, je lui offrais immédiatement ma place : c'est un geste d'espérance et de respect !

    Frères et sœurs, ces jours-ci, nous aimons créer une atmosphère de fête avec des lumières, des décorations et de la musique de Noël. N'oublions pas, cependant, d'exprimer des sentiments de joie chaque fois que nous rencontrons une mère qui porte un enfant dans ses bras ou dans son ventre. Et quand cela nous arrive, prions dans notre cœur et disons aussi, comme Élisabeth : « Tu es bénie entre toutes les femmes, et le fruit de tes entrailles est béni ». (Lc 1, 42) ; chantons, comme Marie, « Mon âme proclame la grandeur du Seigneur » (Lc 1, 46), afin que toute maternité soit bénie, et que dans chaque mère du monde soit remercié et exalté le nom de Dieu, qui confie à l'homme et à la femme le pouvoir de donner la vie à des enfants ! (...)

    Nous pouvons donc nous demander : est-ce que je remercie le Seigneur parce qu'il s'est fait homme comme nous, pour partager toute notre existence, en dehors du péché ? Est-ce que je loue le Seigneur et le bénis pour chaque enfant qui naît ? Lorsque je rencontre une femme enceinte, suis-je aimable avec elle ? Est-ce que je soutiens et défends la valeur sacrée de la vie des petits depuis leur conception dans le sein maternel ?

    Que Marie, bénie entre toutes les femmes, nous rende capables d'éprouver de l'émerveillement et de la gratitude devant le mystère de la vie naissante.