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Eglise - Page 1199

  • Après la déconstruction soixante-huitarde, les Veilleurs font le pari de l'intelligence

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    Du Père Thierry-Dominique Humbrecht, o.p. sur le site FigaroVox  :

    PHOd3a309a2-d149-11e3-baf2-5f6a5bb018b1-100x100 (1).jpg« Dans l'Église de France, des jeunes se sont levés, pendant que s'asseyaient leurs aînés, quand ils ne se couchaient pas. Peut-on interpréter les événements? Le monde culturel et politique fait assaut d'aveuglement et de surdité, à mesure que la réalité lui échappe. Est-ce par entêtement ou bien par défaut d'analyse? Qu'en est-il des chrétiens?

     La déconstruction, pauvreté des riches

    La génération post-soixante-huitarde cultive le goût de la déconstruction, démolition systématique de la civilisation qui l'a enfantée. Subversion tout confort, de gauche comme de droite, entre élitisme des beaux quartiers et tiers-mondisme mondain. Elle met tout en péril mais ne risque rien. Pour disserter sur les pauvres, il faut disposer de tous les atouts de la richesse, sans se croire obligé de rencontrer ceux dont on parle. Pour priver les humbles de culture, il faut détenir les clefs du pouvoir culturel. Par ses gesticulations, l'oligarchie en déclin fait étalage de ses richesses, devant les contribuables médusés.

    Ce petit monde coupé de tout paie cher son mépris, «absorbé dans sa graisse et dans ses ténèbres», comme le disait Saint-Simon du fils de Louis XIV. Les nouvelles générations s'en détournent. Non par réaction, elles sont privées des instruments permettant d'y parvenir. Pour objecter, il faut être cultivé. Elles ne tuent pas le père, elles n'en ont pas eu. Elles ne sont même pas bobophobes, puisque nourries depuis le berceau de culture bobote, la seule autorisée en démocratie. L'idéologie monochrome les a privées de capacité pluraliste. Ignorantes des postures de leurs aînées, ces jeunes planètes s'éloignent, le cosmos se vide.

     L'ouverture murée

    Dans l'Église de France, qu'en est-il? Parfois, on se prend à tracer, malgré soi, des parallèles. Pas pour la richesse des élites, encore moins pour le snobisme de caste, ni a fortiori pour le mépris des pauvres. Mais pour la grisaille du discours, l'éloignement culturel, et, curieusement, pour la faiblesse des instruments d'analyse du présent.

    Nos générations ont été soûlées de slogans, aussi assénés que privés d'explications ; par exemple, la nécessité pour les chrétiens de «l'ouverture au monde». Mais si les chrétiens doivent s'ouvrir au monde, c'est qu'ils n'en font pas partie. Ce vent d'optimisme autoproclamé se fonde sur un pessimisme révoltant. Récusons cette mode complexée, et dans l'Église les modes sont longues. Comme si les chrétiens, en panne de fécondité, se mettaient à la remorque des idées des autres et peut-être surtout de la reconnaissance de ceux qui ne les aiment pas.

    Le pire est que l'incantation de l'ouverture, plombée et plombante, comporte une part de vérité. Or cette vérité risque de vaciller, si les chrétiens perdent les instruments de leur immense culture. Pour comprendre le monde, il faut l'étudier. Étudier, c'est lire, donc écouter, discuter à égalité, discerner au nom de l'Évangile, puis expliquer ce qu'on a compris.

    La philosophie s'est voulue critique. Étudions-la et devenons critiques. Pas seulement envers nous-mêmes, mais aussi à front renversé, envers les produits dérivés et même falsifiés qu'assène la culture postmoderne.

    L'intelligence au pouvoir

    Sont apparus des débats publics qui mettent en jeu la personne humaine, l'amour, Dieu. Où sont les dossiers philosophiques et théologiques solides et nuancés, parus à cette occasion ou surtout par anticipation? Les intellectuels qui ont préparé les lois s'y livraient au grand jour depuis Michel Foucault - pas plus d'un demi-siècle. Promener sur les boulevards son droit au courage, c'est bien. Critiquer ceux qui le font est également un droit. C'est aussi nier leur courage, celui qui brave la pensée unique, et les rejoindre à égalité dans l'absence de parole culturelle.

    Les chrétiens marginalisent leurs penseurs, alors qu'ils en ont, ou bien ne réfléchissent pas aux conditions de leur reproduction. L'Église de France a pris l'habitude de déléguer à des non-croyants le soin de penser le domaine du religieux, comme par un constat d'impuissance à s'y livrer elle-même. Elle commence à regretter son anti-intellectualisme et son déracinement doctrinal (toutes catégories spirituelles confondues, y compris les Ordres religieux qui jadis se piquaient d'intellectualité). Si la confrontation culturelle n'est pas au compte de nos priorités, elle se fera mais sans nous.

     Veilleurs et éveilleurs

    Quel discours puissant et transportant les chrétiens, laïcs comme clercs, offrent-ils aux jeunes générations? «La foi ne s'enseigne pas», nous a-t-on enseigné doctement. Elle ne l'a pas été, merci. Au sortir de cette fabrique d'ignorants, les rangs se sont éclaircis.

    Pourtant, voici que des jeunes catholiques surgissent, nul ne sait comment. Les Veilleurs ont veillé, dignes, lumineux, mal soutenus, grands dans leur petitesse et leur non-violence. Les policiers en étaient bouleversés, sans avoir le droit de dénoncer la répression à laquelle ils étaient mêlés. L'Église sait-elle encore lire les signes des temps, même avec des lunettes à triple foyer?

    Beaucoup de ces jeunes pressentent qu'ils doivent parler, leurs aînés leur laissant mutisme ou hébétude. Hélas, à défaut de colonne vertébrale culturelle, ils risquent de se raccrocher à l'action, action souvent sans formation, donc à courte vue. Le moment est venu de la profondeur. Maritain l'appelait la «sainteté de l'intelligence».

    À défaut d'avoir précédé, nous pouvons encore suivre. Nous sommes acculés à l'exemplarité culturelle.

     Réf. Après la déconstruction soixante-huitarde, les Veilleurs font le pari de l'intelligence

    Thierry-Dominique Humbrecht est un religieux dominicain, écrivain, théologien, philosophe, lauréat de l'Académie des sciences morales et politiques.

    Oui mais voilà : dans l’Eglise comme dans l’Etat, qui donc occupe le pouvoir ? JPSC 

  • Qu’est-ce que le fondamentalisme ?

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    Le site « Benoît et moi » publie un inédit du cardinal Bergoglio, aujourd’hui pape François sur la vraie nature du fondamentalisme :

    « Le fait que tout au long de l'histoire se soient multipliés - et continuent à se multiplier encore aujourd'hui - les fondamentalismes, saute aux yeux. 
    En substance, il s'agit de systèmes de pensée et de conduite absolument momifiés, qui servent de refuge. Le fondamentalisme s'organise à partir de la rigidité d'une pensée unique, à l'intérieur de laquelle la personne se protège des instances déstabilisantes (et des crises) en échange d'un certain quiétisme existentiel. Le fondamentalisme n'admet pas de nuances, ni de doutes, tout simplement parce qu'il a peur et - dans la pratique - peur de la vérité. Celui qui se réfugie dans le fondamentalisme est quelqu'un qui a peur de se mettre en chemin pour chercher la vérité. Déjà, il «possède» la vérité, il l'a déjà acquise et instrumentalisée comme moyen de défense; c'est pourquoi il vit toute discussion comme une agression personnelle.

    Notre relation avec la vérité n'est pas statique, puisque la Vérité suprême est infinie et peut toujours être mieux connue; il est toujours possible de s'immerger davantage dans ses profondeurs. Aux chrétiens, l'apôtre Pierre demande d'être prêts à «rendre compte» de leur espérance; cela signifie que la vérité sur laquelle nous fondons l'existence doit s'ouvrir au dialogue, aux difficultés que d'autres nous montrent ou que des circonstances nous désignent. La vérité est toujours «raisonnable», même au cas où je ne le suis pas, et le défi est de rester ouvert au point de vue de l'autre, sans faire de nos convictions un tout immobile. 

    Dialogue ne signifie pas relativisme, mais «logos» que l'on partage, raison qui s'offre dans l'amour, pour construire ensemble une réalité toujours plus libératrice. Dans ce cercle vertueux, le dialogue révèle la vérité, et la vérité se nourrit du dialogue. L'écoute attentive, le silence respectueux, l'empathie sincère, se mettre authentiquement à la disposition des étrangers et de l'autre, sont des vertus essentielles à cultiver et à transmettre dans le monde d'aujourd'hui. Dieu lui-même nous invite au dialogue, il nous appelle et nous invite à travers sa Parole, cette Parole qui a abandonné tout nid, tout abri, pour se faire homme.

    Ainsi apparaissent les trois dimensions dialogiques, intimement liées: une entre la personne et Dieu - ce que les chrétiens appellent la prière -, une des êtres humains entre eux, et une troisième, de dialogue avec nous-mêmes. A travers ces trois dimensions, la vérité grandit, se consolide, se dilate dans le temps. 

    A ce stade, nous devons nous demander: qu'entendons-nous par vérité? Chercher la vérité est différent de trouver des formules pour la posséder et la manipuler à sa guise. 

    Le chemin de la recherche engage la totalité de la personne et de l'existence. C'est un chemin qui, fondamentalement, implique l'humilité. Avec la pleine conviction que personne ne se suffit à lui-même et qu'il est déshumanisant d'utiliser les autres comme moyen de se suffire à soi-même, la recherche de la vérité entreprend ce chemin ardu, souvent artisanalement, d'un cœur humble qui refuse d'étancher sa soif avec des eaux stagnantes. 

    La «possession» de la vérité de type fondamentaliste manque d'humilité: elle prétend s'imposer sur les autres avec un geste qui, en soi, s'avère autodifensif. La recherche de la vérité n'apaise pas la soif qu'elle suscite. La conscience de la «sage ignorance» nous fait recommencer constamment le chemin. Une «ignorance sage» qui, avec l'expérience de la vie, devient «docte». Nous pouvons dire sans crainte que la vérité, on ne l'a pas, on ne la possède pas: on la rencontre. Pour pouvoir être désirée, elle doit cesser d'être ce que l'on peut posséder. La vérité s'ouvre, se révèle à ceux qui - à leur tour - s'ouvrent à elle. Le mot vérité, précisément dans son acceptation grecque d''aletheia', indique ce qui se manifeste, ce qui se dévoile, ce qui se révèle à travers une apparition miraculeuse et gratuite. Le sens hébraïque, au contraire, par le terme 'emet', allie le sens de vrai à celui de certain, ferme, qui ne ment ni ne trompe. La vérité, donc, a une double connotation: elle est la manifestation de l'essence des choses et des personnes, qui en ouvrant leur intimité nous offre la certitude de leur authenticité, la preuve fiables qui nous invite à croire en elles. 

    Cette certitude est humble, parce que tout simplement elle «laisse être» l'autre dans sa manifestation, et ne le soumet pas à nos exigences ou impositions. C'est la première justice que nous devons aux autres et à nous-mêmes: accepter la vérité de ce que nous sommes, dire la vérité de ce que nous pensons. En outre, c'est un acte d'amour. On ne construit rien en taisant ou en niant la vérité. Notre douloureuse histoire politique a prétendu de nombreuses fois la bâillonner. Très souvent, l'utilisation d'euphémismes verbaux nous a anesthésiés ou endormis devant elle. Il est maintenant temps de réunir, de jumeler la vérité qui doit être prophétiquement proclamée, avec une justice authentiquement restaurée. La justice ne jaillit que quand on appelle par leur nom les circonstances dans lesquelles nous sommes trompés et trahis dans notre destin historique. Et ce faisant, nous accomplissons l'un des principaux services de responsabilité pour les générations futures. 

    La vérité ne se rencontre jamais seule. Avec elle, il y a la bonté et la beauté. Ou plutôt la Vérité est bonne et belle. «Une vérité qui n'est pas entièrement bonne cache toujours une bonté qui n'est pas vraie», a dit un penseur argentin. J'insiste: les trois choses vont ensemble et il n'est pas possible de chercher ni de trouver l'une sans l'autre. Une réalité très différente de la simple «possession de la vérité» revendiquée par les fondamentalismes: ceux-ci prennent toujours pour valides les formules en elles-mêmes et pour elles-mêmes, dépourvues de bonté et de beauté, et cherchent à s'imposer d'autres avec agressivité et violence, faisant le mal et conspirant contre la vie elle-même. »

     

    Réf. http://benoit-et-moi.fr/2014-I/actualites/un-inedit-du-cardinal-bergoglio-.html

    Posséder la Vérité ou se laisser habiter par Elle :  le discernement est parfois bien difficile à faire. Il y a en effet beaucoup de fondamentalistes qui s’ignorent, y compris parmi ceux qui se déclarent perpétuellement en recherche…

    JPSC

  • Christian Laporte crie victoire

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     Suite (et fin?) d'une controverse dont nous avions parlé ici Christian Laporte lance un brûlot contre la Fraternité des Saints Apôtres . Lu sur le site web de "La Libre":

     « La joie pascale avait été troublée chez les catholiques bruxellois par une polémique autour d’une mutation de l’abbé Daniël Alliët, le curé du Béguinage à Molenbeek afin d’y laisser la place à une communauté de la Fraternité des Saints Apôtres très chère à Mgr Léonard. L’information fit d’autant plus le "buzz" que ce prêtre flamand défend depuis trente ans les minorités à Bruxelles. Il fut ainsi le fer de lance de l’accueil de demandeurs d’asile afghans dans son lieu de culte.

    Bref, l’émotion fut vive dans les milieux chrétiens et dans les ONG mais à Malines, on nous précisa que l’archevêque et l’évêque de Bruxelles, Mgr Kockerols devaient encore sonder l’intéressé. C’est chose faite et… contrairement à ce qu’on pensait, la communauté de l’abbé Alliët ne quittera pas sa paroisse. Daniël Alliët et son équipe pourront y poursuivre leurs activités. Lundi, Mgr Léonard le leur a annoncé par e-mail et par courrier. L’archevêque a aussi donné sa vision des faits : il avait demandé à l’abbé Alliët s’il était prêt à célébrer ses offices liturgiques (et seulement cela) à l’église Saint-Jean-Baptiste à Molenbeek. En fait cette question s’inscrivait "dans les étapes exploratoires de l’Archevêque en vue de trouver une église idoine pour quelques prêtres de la Fraternité des Saints Apôtres. En outre, il était demandé à Daniël Alliët s’il était prêt, en cas de réponse négative à la première question, à partager l’église du Béguinage avec d’autres prêtres".

    Un grand soutien à l’abbé

    Sa réponse a été doublement négative. "Sur base de ces réponses suite à l’impact médiatique que la question a soulevé et consécutivement aux centaines de témoignages de soutien à l’abbé Alliët adressés à l’archevêché, Mgr Léonard a revu sa position", commente son porte-parole Jeroen Moens. Et les prêtres de la Fraternité des Saints Apôtres ? "Ils recevront une autre mission dans le Vicariat de Bruxelles" … 

    Réf. Mgr Léonard a plié devant l’abbé Alliët

    Et, bien sûr, toutes sortes de bruits de couloir circulent maintenant dans « nos milieux »,  pour placer quelques points d’interrogation comme autant de flèches en direction de la jeune Fraternité. Ubi caritas…JPSC

  • Quand Rome prépare le synode sur la famille

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    De  Sandro Magister sur son site « Chiesa » (extraits)

    « Le pape François exhorte à s’ouvrir aux "périphéries" du globe. Mais alors ce n’est pas par l’Allemagne ou par la France que la doctrine et la pratique de l’Église en matière de mariage homosexuel et d’accès des divorcés remariés à la communion peuvent être définies 

    Au cours des démarches de préparation au synode consacré à la famille, l’un des éléments qui ont eu l’impact le plus fort a été le questionnaire qui a été distribué "dans le but d’obtenir des données concrètes et réelles à propos du thème du  synode" : (…) Les réponses devaient rester confidentielles. Cependant certains épiscopats, en particulier ceux des pays de langue allemande, Allemagne Autriche, Suisse, les ont rendues publiques, ce qui a mis en évidence le fait que, dans ces pays, il existe une grande distance entre, d’une part, l'enseignement de l’Église en matière de morale et, d’autre part, l'opinion et le comportement de très nombreux fidèles.

    Le secrétariat du synode est en train de préparer un rapport général à propos des réponses données au questionnaire.

    Mais, en attendant la publication de ce rapport, il peut être utile de parcourir les résultats d’une enquête scientifique qui a été menée dans 40 pays des cinq continents par celui des centres de recherche sur les religions qui fait le plus autorité, le Pew Research Center, dont le siège se trouve à Washington :

    Cette enquête, menée entre 2013 et le commencement de 2014 et rendue publique le 15 avril, a consisté à demander aux personnes interviewées d’indiquer si elles considéraient comme moralement acceptables ou non huit situations ou comportements, dont six concernant précisément la famille, qui est le thème du synode :l'avortement, l'homosexualité,les relations sexuelles extraconjugales de la part de personnes mariées, les relations sexuelles entre adultes non mariés, le divorce, les contraceptifs. Pour l’Europe, les pays qui ont fait l’objet de l’enquête ont été le Royaume-Uni, la France, l’Allemagne, l’Italie, l’Espagne, la Grèce, la Pologne, la République Tchèque, la Russie. Pour l’Amérique du Nord, les États-Unis et le Canada. Pour l’Amérique latine, l’Argentine, la Bolivie, le Brésil, le Chili, le Salvador, le Mexique, le Venezuela. Pour l’Asie, la Turquie, la Jordanie, le Liban, les Territoires Palestiniens, Israël, la Chine, l’Indonésie, le Japon, la Malaisie, le Pakistan, l’Inde, les Philippines, la Corée du Sud. Pour l’Afrique, l’Égypte, la Tunisie, le Ghana, le Kenya, le Nigéria, le Sénégal, l’Afrique du Sud, l’Ouganda. Pour l’Océanie, l'Australie.

    Les réponses varient d’un thème à un autre et d’un pays à un autre. Mais, alors que les contraceptifs et le divorce sont admis partout par la majorité de la population, l'avortement, l'homosexualité et les rapports extraconjugaux sont en revanche considérés comme moralement inacceptables par la plupart des personnes interrogées dans la majorité des pays. (…) En chiffres l’écart le plus important s’établit entre, d’une part, quelques pays d’Europe et le Canada et, d’autre part, les pays d’Afrique (…). En Amérique latine, l'Argentine est le pays qui s’approche le plus des standards européens. 

    Par ailleurs l'enquête du Pew Research Center met également en évidence la nature de l’écart : entre l'opinion majoritaire de certaines parties de l’Europe et de l’Amérique du nord, où règnent l'indifférence en ce qui concerne l’avortement, la dissolution du mariage et l'idéologie du "genre", et la sensibilité opposée d’autres parties du monde, immenses, en particulier en Afrique et en Asie, où existent cependant de sérieux problèmes dans d’autres domaines, qu’il s’agisse des mariages arrangés ou de la polygamie.

    Si, comme le prêche inlassablement le pape François, la mission de l’Église n’est pas de se renfermer dans ses vieux périmètres géographiques et culturels mais de s’ouvrir aux "périphéries" du monde, il est évident que le catholicisme allemand ne peut pas être – c’est un peu ce qui arrive en ce moment – le paramètre universel du changement dans la doctrine et dans la pratique de l’Église en matière de famille, d’accès des divorcés remariés à la communion et de mariages entre personnes du même sexe.

    Réf. En matière d’homosexualité et d’avortement, la voix du Tiers Monde

    Deux remarques, pour ne pas simplifier les choses:

    Par eux-mêmes, les mots sont toujours piégés. En fait, le pape François prie l’Eglise qu’il qualifie d’ « auto-référencielle », de sortir d’elle-même pour aller vers les « périphéries » : en ce sens, dans son esprit, l’Allemagne pourrait être plus « périphérique » que l’Ouganda ou le Kenya…

    Par ailleurs, l’enquête du  Pew Research Center a un caractère scientifique que celle du Saint-Siège, sauf erreur, ne revendique pas, ce qui relativise la portée des conclusions qu’on pourrait tirer de cette dernière.

     JPSC

  • François va-t-il béatifier Paul VI en octobre prochain ?

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    De Solène Tadié sur le site « Aleteia » :

    Après l’approbation de la part de la commission médicale du professeur Patrizio Polisca d’un miracle attribué à l’intercession de Paul VI, c’est au tour des théologiens de la Congrégation pour la cause des saints d’abonder dans ce sens, rapporte Vatican Insider.

    Ce miracle aurait permis la guérison “inexpliquée” dans les années 90 d’un bébé à naître, à qui l’on avait diagnostiqué une maladie qui lui aurait causé d’importants dommages physiques et cérébraux. Les médecins avaient alors conseillé à la mère d’avorter, mais celle-ci n’en fit rien, convaincue que sa foi pourrait sauver son bébé. Elle préféra s'en remettre à l’intercession de Jean-Baptiste Montini, le pape Paul VI, auteur de l’encyclique “Humanae Vitae”, un vibrant plaidoyer en faveur de la vie. 

    Le bébé est né en parfaite santé

    Contre toute attente, aucun problème d’ordre physique ou cérébral n’a été constaté sur le nouveau-né. Le miracle n’a pas été immédiatement signalé, il fallait que le bébé atteigne l’adolescence afin de s’assurer que la guérison soit bien définitive, et le miracle complet. 
    Le postulateur de la cause, Antonio Marrazzo, avait déclaré en 2012 au micro de Radio Vatican qu’il s’agissait d’un “événement vraiment extraordinaire et surnaturel, survenu par l’intercession de Paul VI”, précisant que cette guérison s’inscrivait dans la logique du magistère de ce dernier.

    Vers la béatification 

    Le 20 décembre 2012Benoît XVI avait souligné le caractère “héroïque” des vertus de Paul VI, dont la béatification s’inscrirait en continuité essentielle avec ses prédécesseurs. Dès lors, il ne manquait plus qu’un miracle soit officiellement attribué à son intercession. 

    L’approbation unanime des théologiens doit encore être confirmée par les cardinaux et évêques du dicastère, avant l’accord final du pape François. Vatican Insider  rapporte en outre que ces deux étapes manquantes pourraient avoir lieu dans les plus brefs délais, laissant entrevoir la béatification du pape Paul VI dans les mois à venir.

     Réf. Le miracle de Paul VI approuvé par la Congrégation pour la cause des saints

    Encore une élévation d’un « pape du Concile » sur les autels ? Une épidémie toute pastorale . JPSC.

  • Le pape François, le Rabbin Abraham Skorka et le Professeur Omar Abboud visiteront ensemble la Terre Sainte

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    Sur le site « aleteia » :

    Lors de son voyage en Terre Sainte du 24 au 26 mai prochain, le pape François sera accompagné du rabbin argentin Abraham Skorka, ami de longue date, et du professeur musulman Omar Abboud, président de l’Institut pour le dialogue interreligieux de Buenos Aires. L’initiative est historique puisque c’est la première fois qu’au cours d’un voyage apostolique la délégation d’un pape comprendra des représentants d’autres religions. Le symbole est d’autant plus fort qu’il intervient à l’occasion d'un voyage du Pape en Terre Sainte. Si la présence du rabbin Skorka était pressentie depuis quelques mois déjà, la présence d’Omar Abboud n’est pas surprenante non plus. Le pape François connaît depuis longtemps les deux hommes. À Buenos Aires, les amitiés tissées ont participé au travail de dialogue interreligieux, thème qui tient particulièrement à cœur le pape François.

     

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  • A Saint-Hubert, du 10 mai au 9 novembre : exposition "De chasubles en dalmatiques: esthétique et symboles"

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    event37450.jpgExposition : "De chasubles en dalmatiques: esthétique et symboles ..."

    Description
    Exposition en accès libre tous les jours de 9h à 18h. Accès libre tous les jours. Visite guidée conseillée afin d'avoir accès à la crypte et à la sacristie: sur réservation, 1,5€ par personne. 061/612388 accueil@basiliquesainthubert.be Demandez le Catalogue de l'exposition.
    Le vêtement liturgique est d'origine lointaine et témoigne de nombreux symboles. En partant de quelques exemplaires précieusement conservés dans notre sacristie, nous allons vous emmener dans les domaines de la croyance, de la ferveur et du langage artistique. Chacun pourra y découvrir ce qui résonnera en lui: des couleurs aux formes, des évocations aux réalités. Tout comme les vitraux, les chasubles, capes et étoles servaient de livres ouverts. Et pas seulement aux enfants de chœoeur! 

    Renseignement
    Lieu:
    Basilique
    6870 Saint-Hubert

    Contact:
    Les Hubertins asbl
    Tel: 061/61.23.88
    E-mail: accueil.basilique.saint-hubert@skynet.be
    Site Web: www.basiliquesainthubert.be

  • Retour sur les récentes canonisarions

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    De correspondanceeuropeenne.eu :

     

    Interview de Catholic Family News au Professeur Roberto de Mattei sur l’infaillibilité des canonisations

    demattei-cfn-dc-smProfesseur de Mattei, les canonisations imminentes de Jean XXIII et de Jean Paul II suscitent, pour divers motifs, doutes et perplexité. En tant que catholique et historien, quel est votre jugement ?

    Je peux exprimer une opinion personnelle, sans prétendre résoudre un problème qui s’avère complexe. Je suis avant tout perplexe, de façon générale, de la facilité avec laquelle dans les dernières années se déroulent et se concluent les procès de canonisation. Le Concile Vatican I a défini le primat de juridiction du Pape et l’infaillibilité de son Magistère, selon des conditions déterminées, mais non bien sûr  l’impeccabilité personnelle des souverains pontifes. Dans l’histoire de l’Eglise il y a eu des bons et des mauvais Papes et le nombre de ceux qui ont été élevés solennellement aux autels est rétreint. Aujourd’hui on a l’impression qu’on veut substituer au principe d’infaillibilité des Papes celui de leur impeccabilité. Tous les Papes, ou plutôt tous les derniers Papes, à partir du Concile Vatican II, sont présentés comme des saints. Ce n’est pas un hasard si les canonisations de Jean XXIII et de Jean Paul II ont laissé en retrait la canonisation de Pie IX et la béatification de Pie XII, tandis qu’avançait le procès de Paul VI. Il semble presque qu’une auréole de sainteté doive envelopper l’ère du Concile et du post-Concile, pour “rendre infaillible” une époque historique qui a vu s’affirmer dans l’Eglise le primat de la praxis pastorale sur la doctrine.

    Mais vous, vous soutenez au contraire que les derniers Papes ne sont pas saints ?

    Permettez-moi de m’exprimer sur un Pape qu’en tant qu’historien je connais mieux : Jean XXIII. Ayant étudié le Concile Vatican II, j’ai approfondi sa biographie et consulté les actes de son procès de béatification. Quand l’Eglise canonise un fidèle elle ne veut pas seulement s’assurer que le défunt est dans la gloire du Ciel, mais elle nous le propose comme modèle de vertus héroïques. Selon les cas il s’agira d’un religieux, d’un curé de paroisse, d’un père de famille parfait, ou autres. Dans le cas d’un Pape, pour être considéré comme saint, il doit avoir exercé les vertus héroïques dans l’accomplissement de sa mission de Pontife, comme ce fut le cas, par exemple, pour saint Pie V ou saint Pie X. Enfin, en ce qui concerne Jean XXIII, je nourris la conviction bien réfléchie que son pontificat a représenté un dommage objectif pour l’Eglise et que donc il est impossible de parler pour lui de sainteté. Quelqu’un qui s’y entendait en matière de sainteté, le père dominicain Innocenzo Colosio, considéré comme l’un des historiens de la spiritualité les plus importants des temps modernes, l’affirmait avant moi dans un article célèbre paru dans la “Rivista di Ascetica e Mistica”.

    Si, comme vous le pensez, Jean XXIII ne fut pas un saint Pontife et si, comme il le semble, les canonisations sont un acte infaillible des pontifes, nous nous trouvons face à une contradiction. Ne risque-t-on pas de tomber dans le sédévacantisme ?

    Les sédévacantistes attribuent un caractère hypertrophique à l’infaillibilité pontificale. Leur raisonnement est simpliste : si le Pape est infaillible et fait quelque chose de mauvais, cela signifie que le siège est vacant. La réalité est bien plus complexe et la prémisse selon laquelle chaque acte du Pape, ou presque chaque acte est infaillible, est erronée. En réalité, si les canonisations prochaines posent des problèmes, le sédévacantisme pose des problèmes de conscience beaucoup plus importants.

    Et pourtant la majorité des théologiens, et surtout les plus fiables, ceux de ce que l’on nomme “l’Ecole Romaine”, soutiennent l’infaillibilité des canonisations.

    L’infaillibilité des canonisations n’est pas un dogme de foi: c’est l’opinion de la majorité des théologiens, surtout après Benoît XVI qui l’a exprimée par ailleurs en tant que docteur privé et non comme Souverain Pontife. En ce qui concerne “l’Ecole Romaine”, le plus éminent représentant de cette école théologique vivant de nos jours est Mgr Brunero Gherardini. Et Mgr Gherardini a exprimé, dans la revue  “Divinitas” qu’il dirige, tous ses doutes sur l’infaillibilité des canonisations. Je connais à Rome des théologiens et canonistes distingués, disciples d’un autre représentant célèbre de l’école romaine, Mgr Antonio Piolanti, qui nourrissent les mêmes doutes que Mgr Gherardini. Ils soutiennent que les canonisations ne rentrent pas dans les conditions requises par le Concile Vatican I pour garantir l’infaillibilité d’un acte pontifical. La sentence de la canonisation n’est pas en soi infaillible parce qu’il manque les conditions de l’infaillibilité, à commencer par le fait que la canonisation n’a pas pour objet direct ou explicite une vérité de foi ou de morale, contenu dans la Révélation, mais uniquement un fait indirectement lié au dogme, sans être à proprement parler un “fait dogmatique”. Le domaine de la foi et de la morale est vaste parce qu’il comprend toute la doctrine chrétienne, spéculative et pratique, le croire et l’agir humain, mais une précision est nécessaire. Une définition dogmatique ne peut jamais impliquer la définition d’une nouvelle doctrine dans l’ordre de la foi et de la morale. Le Pape peut seulement expliciter ce qui est implicite en matière de foi et de morale et est transmis par la Tradition de l’Eglise. Ce que les Papes définissent doit être contenu dans l’Ecriture et la Tradition et c’est cela qui assure à l’acte son infaillibilité. Ce qui n’est certainement pas le cas des canonisations. Ce n’est pas un hasard si ni les Codes de Droit Canon de 1917 et de 1983, ni les Catéchismes, ancien ou nouveau, de l’Eglise catholique, n’expose la doctrine de l’Eglise sur les canonisations. Sur ce sujet, je renvoie, outre à l’étude de Mgr Gherardini que j’ai citée, à un excellent article de José Antonio Ureta dans le numéro de mars de la revue “Catolicismo”.

    Soutenez-vous que les canonisations ont perdu leur caractère infaillible suite au changement de procédure du procès de canonisation voulu par Jean-Paul II en 1983 ?

    Cette thèse est soutenue dans le Courrier de Rome par un excellent théologien, l’abbé Jean-Michel Gleize. Du reste l’un des arguments sur lequel le père Low, dans la définition des Canonisations dans l’Encyclopédie catholique, fonde la thèse de l’infaillibilité est l’existence d’un ensemble solide d’enquêtes et de vérifications, suivi de deux miracles, qui précèdent la canonisation. Il n’y a pas de doute qu’après la réforme de la procédure voulue par Jean-Paul II en 1983 ce processus de vérification de la vérité soit devenu beaucoup plus fragile et qu’il y ait eu un changement du concept même de sainteté. L’argument cependant ne me semble pas décisif parce que la procédure des canonisations s’est profondément modifiée au cours de l’Histoire.

    La proclamation de la sainteté d’Ulrich de Habsbourg de la part du Pape Jean XV en 993, considérée comme la première canonisation pontificale de l’Histoire, fut décrétée sans aucune enquête du Saint-Siège. Le processus d’investigation approfondie remonte surtout à Benoît XIV: c’est à lui que l’on doit, par exemple, la distinction entre canonisation formelle, selon toutes les règles canoniques et canonisation équipollente quand un serviteur de Dieu est déclaré saint du fait d’une vénération séculaire. L’Eglise n’exige pas un acte formel et solennel de béatification pour qualifier un saint. Sainte Hildegarde de Bingen reçut après sa mort le titre de sainte et le Pape Grégoire IX, à partir de 1233, commença une enquête en vue de sa canonisation. Toutefois il n’y eut jamais de canonisation formelle. Sainte Catherine de Suède, fille de sainte Brigitte, ne fut jamais canonisée non plus. Son procès se déroula de 1446 à 1489, mais il ne fut jamais conclu. Elle fut vénérée comme sainte sans être canonisée.

    Que pensez-vous de la thèse de saint Thomas, reprise aussi dans la  définition des Canonisations du Dictionnaire de Théologie catholique, selon laquelle si le Pape n’était pas infaillible dans une déclaration solennelle comme la canonisation, il se tromperait lui-même et l’Eglise ?

    Il faut dissiper avant tout une équivoque sémantique: un acte non infaillible n’est pas un acte erroné, qui trompe nécessairement, mais seulement un acte soumis à la possibilité de l’erreur. De fait cette erreur pourrait être très rare ou ne jamais advenir. Saint Thomas, comme toujours équilibré dans son jugement, n’est pas infaillibiliste à outrance. Il est justement préoccupé de sauvegarder l’infaillibilité de l’Eglise et il le fait avec un argument de raison théologique, a contrario. Son argument peut être compris au sens large, mais en admettant la possibilité d’exceptions. Je suis d’accord avec lui sur le fait que l’Eglise dans son ensemble ne peut se tromper quand elle canonise. Ceci ne signifie pas que chaque acte de l’Eglise, comme l’acte de canonisation soit en lui-même nécessairement infaillible. L’adhésion que l’on prête aux actes de canonisation est de foi ecclésiastique, non divine. Ce qui signifie que le fidèle croit parce qu’il accepte le principe selon lequel normalement l’Eglise ne se trompe pas. L’exception ne supprime pas la règle. Un auteur théologique allemand Bernhard Bartmann, dans son Manuel de Théologie dogmatique (1962), compare le culte rendu à un faux saint à l’hommage rendu au faux ambassadeur d’un roi. L’erreur n’enlève pas le principe selon lequel le roi a de vrais ambassadeurs et l’Eglise canonise de vrais saints.

    Dans quel sens alors peut-on parler d’infaillibilité de l’Eglise pour les canonisations ?

    Je suis convaincu que ce serait une grave erreur de réduire l’infaillibilité de l’Eglise au Magistère extraordinaire du Pontife Romain. L’Eglise n’est pas infaillible seulement lorsqu’elle enseigne de manière extraordinaire, mais également dans son Magistère ordinaire. Mais comme il existe des conditions d’infaillibilité pour le Magistère extraordinaire, il existe des conditions d’infaillibilité pour le Magistère ordinaire. Et la première de ces conditions est son universalité, qui se vérifie quand une vérité de foi ou de morale est enseignée de façon constante dans le temps. Le Magistère peut enseigner de façon infaillible une doctrine par un acte de décision du Pape, ou alors par un acte non décisif du Magistère ordinaire, à condition que cette doctrine soit constamment conservée et tenue de la Tradition et transmise par le Magistère ordinaire et universel. L’institution Ad Tuendam Fidem de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi du 18 mai 1998 (n. 2) le rappelle. Par analogie, on pourrait soutenir que l’Eglise ne peut se tromper quand elle confirme avec constance dans le temps des vérités connexes à la foi, des faits dogmatiques, des usages liturgiques. Les canonisations aussi peuvent rentrer dans cette catégorie de vérités connexes. On peut être certain que sainte Hildegarde de Bingen est dans la gloire des saints et peut être proposée comme modèle, non parce-qu’ elle a été solennellement canonisée par un Pape, vu que dans son cas il n’y a jamais eu de canonisation formelle, mais parce-que l’Eglise a reconnu son culte, sans interruption, depuis sa mort. A plus forte raison, pour les saints pour lesquels il y a eu canonisation formelle, comme saint François et saint Dominique, la certitude infaillible de leur gloire naît du culte universel, au sens diachronique, que l’Eglise leur a attribué et non de la sentence de canonisation en elle-même. L’Eglise ne se trompe pas, dans son Magistère universel, mais on peut admettre une erreur des autorités ecclésiastiques circonscrite dans le temps et dans l’espace…

    Pouvez-vous nous résumer votre opinion ?

    La canonisation de Jean XXIII est un acte solennel du Souverain Pontife, qui émane de la suprême autorité de l’Eglise, et qui doit être reçue avec le respect dû, mais elle n’est pas une sentence infaillible en elle-même. Pour utiliser un langage théologique, c’est une doctrine non de tenenda fidei, mais de pietate fidei. La canonisation n’étant pas un dogme de foi, il n’y a pas pour les catholiques d’obligation positive d’y adhérer. L’exercice de la raison, renforcée par une soigneuse reconnaissance des faits, démontre de toute évidence que le pontificat de Jean XXIII n’a pas été bénéfique pour l’Eglise. Si je devais admettre que le Pape Roncalli ait pratiqué les vertus de façon héroïque dans l’accomplissement de son rôle de Pontife je minerais à la base les présupposés rationnels de ma foi. Dans le doute je m’en tiens au dogme de foi établi par le Concile Vatican I, selon lequel il ne peut y avoir de contradiction entre foi et raison. La foi surpasse la raison et l’élève, mais elle ne la contredit pas, parce que Dieu, Vérité par essence, n’est pas contradictoire. Je sens en conscience pouvoir maintenir toutes mes réserves sur cet acte de canonisation.

    Texte en langue anglaise :

    http://www.cfnews.org/page88/files/6f68a916ecfd1824ca26cf802db0c2fc-217.html

  • Le Saint-Siège auditionné par le Comité de l’Onu sur la torture

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    Sur le site de l’agence Zenith :

    ROME, 2 mai 2014 (Zenit.org) - Le Saint-Siège souhaite « un dialogue serein et objectif » lorsqu'il présentera son Rapport sur la Convention contre la Torture (CAT) au Comité de la Convention, dans le cadre d'une « procédure ordinaire », les 5-6 mai 2014 (cf. Zenit du 15 avril 2014).

    Dans une note dont la traduction est publiée par Radio Vatican, le P. Federico Lombardi, directeur de la salle de presse du Saint-Siège, met en garde en amont de la rencontre contre les « pressions exercées par des ONG fortement orientées idéologiquement ».

    En février dernier en effet, un rapport du Comité de l’ONU sur les droits de l’enfance avait accusé le Saint-Siège de violer la Convention des droits de l'Enfant et critiqué le Vatican pour ses positions sur l'homosexualité, la contraception et l'avortement (cf. Zenit du 5 février 2014).

    Pour le P. Lombardi, il s'agit d'une « manipulation » par laquelle les comités des Nations-Unies formulent « des questions qui ne sont pas directement liées au cadre strict de la convention correspondante, mais à une interprétation extensive du texte ».

    Au contraire, le Saint-Siège souhaite « dialoguer de manière sereine et objective dans les limites des conventions et de leurs buts, afin que ces dernières ne soient pas dénaturées et que leurs comités ne perdent pas de leur autorité sous quelque pression idéologique » mais qu'ils restent « instruments de progrès dans le respect et la promotion des droits de la personne ».

    En réaffirmant « son ferme engagement contre toute forme de torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants », le Saint-Siège précise qu'il a adhéré à la Convention en 2002, « pour le compte exclusif de l’État du Vatican. Sa responsabilité juridique quant à l'application de la convention ne s'applique donc qu'au territoire et compétences de l’État vatican et non à l’Église catholique de par le monde ».

    Le Comité de la Convention contre la Torture publiera ses observations sur les rapports des Etats auditionnés le 23 mai prochain.

    A.K. 

    Extraits de la note du P. Federico Lombardi:

    « La Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, à laquelle adhère de nombreux états, est un des principaux documents des Nations-Unies.(…) Pour évaluer l'importance de l'audition et la nature du dialogue entre la délégation et le comité, et vue la nature de la convention (qui touche principalement à la matière pénale ou carcérale, aux rapports judiciaires internationaux, etc) il importe de préciser au premier chef que le Saint-Siège a adhéré pour le compte exclusif de l’État du Vatican. Sa responsabilité juridique quant à l'application de la convention ne s'applique donc qu'au territoire et compétences de l’État vatican et non à l’Église catholique de par le monde (…).

    Dans le cadre de ses discussions avec les états signataires les comités des Nations-Unies formulent souvent des questions qui ne sont pas directement liées au cadre strict de la convention correspondante, mais à une interprétation extensive du texte. C'est par exemple ce qui s'est produit en janvier lors de l'audition devant le Comité pour la Convention sur la protection des mineurs. Ce genre d'intervention découle généralement des pressions exercées par des ONG fortement orientées idéologiquement dans l'opinion publique ainsi que sur les comités des Nations-Unies.

    En l'occurrence on avait agi dans les médias pour que les abus sexuels sur mineurs soient débattus lors de l'examen du Comité sur la torture alors que cela relève à l'évidence de celui sur les Droits de l'enfance. Il s'agissait à l'évidence d'une manoeuvre et d'une manipulation(…).

    Il faut donc espérer dialoguer de manière sereine et objective dans les limites des conventions et de leurs buts, afin que ces dernières ne soient pas dénaturées que leurs comités ne perdent pas de leur autorité sous quelque pression idéologique. De fait ils doivent rester instruments de progrès dans le respect et la promotion des droits de la personne. C'est ce que le Saint-Siège espère en vue du rendez-vous des 5 et 6 mai, en réaffirmant son ferme engagement contre toute forme de torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants. »

    Les 5 et 6 mai à Genève : un remake de l’audition devant le Comité de la Convention sur la protection des mineurs ?

    A cet égard, l'’agence News.va a émis un signal « complémentaire » qui nuance celui de "Zenith" (extraits) :

    "Concernant la question des abus sexuels sur mineurs commis par des membres du clergé, le cardinal Sean O’Malley, archevêque de Boston (Etats-Unis) et président de la nouvelle commission anti-pédophilie instituée par le pape François, a déploré qu’il y ait “encore beaucoup de personnes qui ne voient pas cela comme un problème de l’Eglise universelle“. Au terme de la 1ère réunion de 3 jours au Vatican de ce nouvel organe, le 3 mai 2014, le haut prélat a estimé que “l’ignorance“ et le “déni“ étaient encore importants dans l’Eglise sur le sujet (…)

    C’est d’ailleurs pour aller à l’encontre de cette ignorance que la commission souhaite s’élargir, pour représenter d’autres zones géographiques, et accueillir plus d’anciennes victimes d’abus sexuels, volontaires pour faire avancer l’Eglise sur ce dossier. La commission n’écarte d’ailleurs pas l’idée de créer plusieurs groupes de travail pour avancer efficacement sur plusieurs aspects de ce dossier complexe".

    Et, selon le site « Riposte catholique » :

     « Le pape François va prononcer un discours le 10 mai prochain, aux dirigeants des 29 agences de l’Organisation des Nations Unies à l’occasion de leur réunion plénière à Rome le 10 mai prochain. Les observateurs considèrent cette rencontre comme un « moment crucial » pour le Saint-Père afin de rappeler quelques principes de la doctrine sociale de l’Église dont les agences de l’ONU se sont sensiblement éloigné, notamment en matière de défense de la vie. Selon une source anonyme du Saint-Siège rapportée par Edward Pentin, correspondant à Rome du National Catholic Register, le message devrait être « fort ». De son côté, Austin Ruse, président du Catholic Family and Human Rights Institute (C-FAM), estime que la rencontre « pourrait être très importante » et offrir au Saint-Père « l’occasion d’inviter les agences à revenir à ce qui les a fondé plutôt qu’à poursuivre un programme radical ». Il est bon de rappeler que, depuis près de vingt ans, le Saint-Siège ne subventionne plus l’UNICEF en raison de la promotion de l’avortement que mène cette agence ».

    Ici : Le pape François va s’adresser aux agences de l’ONU

     A suivre...

    JPSC

  • Les catholiques : quelle influence ?

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    Lu sur le site « Liberté Politique » :

    « Le sondeur Jérome Fourquet et le démographe Hervé Le Bras se sont associés pour réaliser une étude sur le vote et la géographie des catholiques en France. Ils se sont particulièrement intéressés aux cinquante dernières années. Si la pratique a diminué, la religion garde un rôle non négligeable dans le vote.

    Des changements sociologiques de grande importance ont eu lieu depuis Vatican II. En effet, la période de l'après-concile a été marquée par le déclin spectaculaire du catholicisme. La fréquentation de la messe est moindre, le nombre de baptisés baisse, etc. L'influence du catholicisme est donc en chute notable.

    Le « messalisant », une espèce en voie de rétrécissement

    Les auteurs définissent les catholiques pratiquant comme « une partie de la population disposant d’un système de valeurs spécifiques, et qui prend toujours en considération les messages et les valeurs de l’Église. D’un point de vue sociologique, le profil des catholiques pratiquants présente plusieurs particularités : ce sont majoritairement des femmes et des personnes dont la catégorie socio-professionnelle se situe dans les plus aisées, avec une forte représentation de retraités et d’agriculteurs ».

    Le messalisant, lui, se rend tous les dimanches ou plus à la messe, le pratiquant s'y rendant lui « régulièrement ». Sans surprise, le messalisant et le pratiquant constituent les deux « catégories » de catholiques les plus « sensibles » (sic) à l’enseignement de l'Église.

    L'influence indirecte du catholicisme

    Le catholicisme, s'il a perdu son influence directe (seuls 6% des Français se rendent à la messe au moins le dimanche) a gardé une influence indirecte, une empreinte culturelle sur la vie politique.

    Si les facteurs sociaux-économiques prennent le dessus sur l’impact religieux, les auteurs expliquent cependant que l’effacement de la religion ne doit pas être confondu avec celui de la tradition catholique qui demeure efficiente. Ainsi, « bien que la pratique décline, les populations des régions de tradition catholique continuent à se comporter de manière différente de celles des régions déchristianisées de longue date. […] La tradition catholique demeure donc un acteur central du jeu politique et social ».

    Les racines chrétiennes de la France sont donc bien vivantes, mais disent plus que ce que constatent sondeurs et démographes, dont l’analyse est platement statistique : « Ce sont les minorités créatrices qui bâtissent l’avenir » disait Benoît XVI. Or c’est ce qui manque le plus à cette riche étude sur la population catholique : une appréciation fine du potentiel d’influence intellectuelle et culturelle que pourrait indiquer la typologie des messalisants.  

     François de Lens

    Sources : La CroixLe PointFondation Jean Jaurès."

    Réf. Les catholiques, une influence géographique

     L’Europe ou l’Amérique ne sont pas l’Asie, ni l’Afrique

    A côté de l’ « anima vagula blandula » qui s’estompe toujours plus dans la culture des pays où le catholicisme a perdu la partie après le concile Vatican II et les rêves actuels d’immersion dans les « périphéries », il faut d’abord se demander s’il existe encore, pour ces pays en tout cas, un centre capable de rayonner au-delà des chapelles qui se partagent aujourd’hui les minorités de messalisants. Un beau thème de débat sur les racines et spiritualités chrétiennes au XXIe siècle…

    JPSC

  • Europe 2014 : un nouveau commencement est-il possible ?

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    Europe 2014 : un nouveau commencement est-il possible ?

    De Communion et Libération (le 02 mai 2014) (via Liberté Politique)

    À la veille des élections européennes du 25 mai prochain, l’opinion publique semble partagée entre ceux qui poussent à sortir de l’Union européenne et ceux qui considèrent inutile d’aller voter parce que le vote, de fait, ne changera rien. Quoique l’UE ne manque pas de supporteurs, c’est la frustration qui prévaut : l’Europe n’apparait plus comme un centre mais plutôt comme une vaste périphérie du monde globalisé.

    Toutefois, suivant le pape François, le fait d’être ou se considérer comme une « périphérie », si cela est vraiment pris au sérieux, ne peut-il pas constituer une chance pour retrouver une attitude positive et nous offrir une occasion de pouvoir changer ?

    Quels sont les facteurs de l’opportunité qui nous est offerte ?

    L’Europe est née autour de quelques grandes réalités qui ont marqué l’histoire du monde et qui témoignent de la portée de la foi chrétienne pour la vie des hommes. Don Giussani[1] les rappelait en 1986 :

    •♦ la valeur de la personne, absolument inconcevable dans toute autre littérature du monde ;

    •♦ la valeur du travail, qui est perçu comme un esclavage par toutes les cultures, dans l’Antiquité mais aussi par Marx et Engels, alors que le Christ définit le travail comme l’activité du Père, de Dieu lui-même ;

    •♦ la valeur de la matière, c’est-à-dire l’abolition du dualisme entre l’aspect noble et l’aspect ignoble de la vie naturelle — qui n’existe pas pour le chrétien ;

    •♦ la valeur du progrès, du temps chargé de signification, car le concept d’histoire exige l’idée d’un dessein intelligent ;

    •♦ la liberté. L’homme ne peut pas se concevoir libre dans un sens absolu : puisque avant il n’existait pas et maintenant il existe, il dépend. Forcément. L’alternative est très simple : soit il dépend de Ce qui fait la réalité, c’est-à-dire de Dieu, soit il dépend du hasard des mouvements de la réalité, c’est-à-dire du pouvoir.

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  • A Liège le 26 mai prochain: conférence de Mgr Paglia, Président du Conseil pontifical pour la Famille

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    A Liège, le lundi 26 mai ne sera pas que le lendemain des élections : invité par l’évêque du diocèse, Jean-Pierre Delville, Mgr Vincenzo Paglia, Président du Conseil Pontifical pour la Famille donnera, à 20h en la collégiale Saint-Jacques de Liège, une conférence sur ce thème de la famille, enjeu d’un important Synode qui aura lieu à Rome dans quelques mois.

     PAF 5 euro. Gratuit en-dessous de 25 ans.

    famille_chretienne.jpg

     

     

    Pour en savoir plus sur l’orateur du jour, voyez son blog et, notamment, le texte d'une conférence que Mgr Paglia a donnée au Collège des Bernardins (Paris) le 25 juin 2013.

     

    http://www.vincenzopaglia.it/index.php/la-famille-reve-et-ressource-de-la-societe.html

     

    JPSC