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JOURNEE DE PRIERE POUR LES VOCATIONS
(VIS). Voici le Message du Saint-Père pour la LI Journée mondiale de prière pour les vocations du 11 mai (Vocation et témoignage de vérité):
"L’Evangile raconte que Jésus parcourait villes et villages. Voyant les foules, il fut saisi de compassion envers elles parce qu’elles étaient désemparées et abattues comme des brebis sans berger. Alors il dit à ses disciples: La moisson est abondante, mais les ouvriers sont peu nombreux. Priez donc le Maître de la moisson d'envoyer des ouvriers pour sa moisson. Ces paroles nous surprennent, car nous savons tous qu’il faut d’abord labourer, semer et cultiver pour pouvoir ensuite, le moment venu, moissonner une récolte abondante. Jésus affirme en revanche que la moisson est abondante. Mais qui a travaillé pour que le résultat soit tel? Il n’y a qu’une seule réponse, Dieu. Evidemment, le champ dont parle Jésus est l’humanité, c’est nous. Et l’action efficace qui est à l’origine du beaucoup de fruit est la grâce de Dieu, la communion avec lui. La prière que Jésus sollicite de l’Eglise concerne donc la demande d’accroître le nombre de ceux qui sont au service de son Royaume. Saint Paul, qui a été l’un de ces collaborateurs de Dieu, s’est prodigué inlassablement pour la cause de l’Evangile et de l’Eglise. Avec la conscience de celui qui a personnellement expérimenté à quel point la volonté salvifique de Dieu est insondable, et l’initiative de la grâce est à l’origine de toute vocation, l’apôtre rappelle aux chrétiens de Corinthe qu'ils sont le champ de Dieu. C’est pourquoi naît tout d’abord dans notre cœur l’étonnement pour une moisson abondante que Dieu seul peut accorder; ensuite la gratitude pour un amour qui nous précède toujours; enfin, l’adoration pour l’œuvre qu’il a accomplie, qui demande notre libre adhésion pour agir avec lui et pour lui.
Bien des fois nous avons prié avec les paroles du Psalmiste: Il nous a faits et nous sommes à lui, nous son peuple, son troupeau. Ou encore: C'est Jacob que le Seigneur a choisi, Israël dont il a fait son bien. Eh bien, nous sommes la propriété de Dieu non pas au sens de la possession qui rend esclaves, mais d’un lien fort qui nous unit à Dieu et entre nous, selon un pacte d’alliance qui demeure pour l’éternité car éternel est son amour. Dans le récit de la vocation du prophète Jérémie, par exemple, Dieu rappelle qu’il veille continuellement sur chacun, afin que sa Parole se réalise en nous. L’image adoptée est celle de la branche d’amandier qui fleurit avant tous les autres, annonçant la renaissance de la vie au printemps. Tout provient de lui et est don de lui, le monde, la vie, la mort, le présent, l’avenir. Mais, rassure l’apôtre, vous êtes au Christ, et le Christ est à Dieu. Voilà expliquée la modalité d’appartenance à Dieu: à travers le rapport unique et personnel avec Jésus, que le Baptême nous a conféré dès le début de notre renaissance à une vie nouvelle. C’est donc le Christ qui nous interpelle sans cesse par sa parole afin que nous mettions notre confiance en lui, en l’aimant de tout notre cœur, de toute notre intelligence et de toute notre force. C’est pourquoi chaque vocation, malgré la pluralité des voies, demande toujours un exode de soi-même pour centrer sa propre existence sur le Christ et sur son Evangile. Que ce soit dans la vie conjugale, que ce soit dans les formes de consécration religieuse, que ce soit dans la vie sacerdotale, il faut dépasser les manières de penser et d’agir qui ne sont pas conformes à la volonté de Dieu. C’est un exode qui nous conduit à un chemin d’adoration du Seigneur et de service à lui dans nos frères et sœurs. C’est pourquoi nous sommes tous appelés à adorer le Christ dans nos cœurs, pour nous laisser rejoindre par l’impulsion de la grâce contenue dans la semence de la Parole, qui doit croître en nous et se transformer en service concret de notre prochain. Nous ne devons pas avoir peur. Dieu suit avec passion et habileté l’œuvre sortie de ses mains, à chaque saison de la vie. Il ne nous abandonne jamais! Il a à cœur la réalisation de son projet sur nous, mais il entend cependant l’obtenir avec notre assentiment et notre collaboration.
Lors de son premier Angélus, le pape François a recommandé un ouvrage de théologie du cardinal Kasper, un livre qui «m'a fait beaucoup de bien» ajoutait-il, parce qu'il dit que «la miséricorde change tout; elle change le monde en le rendant moins froid et plus juste». A propos de cet ouvrage, le site « Benoît et moi » a traduit une interview du Cardinal Kasper parue ici https://www.commonwealmagazine.org/kasper-interview-popefrancis-vatican (extraits):
Commonweal: Dans votre livre, «Miséricorde», vous soutenez que la miséricorde est la base de la nature de Dieu. Comment la miséricorde est-elle la clé pour comprendre Dieu?
Cardinal Walter Kasper: (…). La relation de Dieu à Moïse dans le buisson ardent n'est pas «je suis», mais «je suis avec toi». Je suis pour toi. Je vais avec toi». Dans ce contexte, la miséricorde est déjà très fondamentale dans l'Ancien Testament. Le Dieu de l'Ancien Testament n'est pas un Dieu en colère, mais un Dieu miséricordieux (…). C'est une question de liberté. Pardonner, c'est ma liberté, et l'autre est libre de l'accepter ou non.
CWL: Dans votre livre, vous parlez de la seconde encyclique de Jean-Paul II, dans laquelle il écrit que la justice seule ne suffit pas, et que, parfois, la plus haute justice peut finir par devenir la plus haute injustice. Cela a-t-il été le cas à l'intérieur de l'Église elle-même, en particulier en ce qui concerne la façon dont la Congrégation pour la Doctrine de la Foi a traité certains théologiens?
Kasper: (…) La miséricorde est également un point critique pour l'Église. Elle doit la prêcher. Nous avons un sacrement de la miséricorde - le sacrement de pénitence, mais nous devons le réévaluer, je pense … Le Pape François a dit que nous devons devenir une Église pauvre pour les pauvres - c'est son programme. À cet égard, il commence une nouvelle phase de la réception du Concile.
CWL: Vous notez également que la miséricorde et la justice ne peuvent pas être établies ici sur la terre, et que ceux qui ont essayé de créer le paradis sur terre ont plutôt créé l'enfer sur terre. Vous dites que cela est vrai aussi pour les perfectionnistes ecclésiastiques - ceux qui conçoivent l'église comme un club pour les purs. Quel est l'impact de ce point de vue au sommet de l'Église aujourd'hui ?
Kasper: (…) J'ai l'impression que cela est très important pour le pape François. Il n'aime pas les gens dans l'Église qui condamnent les autres….
CWL: Dans votre discours en préambule au consistoire, vous avez noté que, pour le bien de leurs enfants, beaucoup de partenaires qui ont déserté dépendent d'un nouveau partenariat, un mariage civil, qu'ils ne peuvent quitter sans une culpabilité supplémentaire. Plus loin, dans votre discours, vous parlez de la possibilité qu'un catholique divorcé et remarié puisse, après une période de pénitence, recevoir à nouveau la communion. Vous dites que ce serait un petit nombre de personnes, ceux qui veulent vraiment le sacrement et qui comprennent la réalité de leur situation et répondent aux préoccupations qu'aurait leur pasteur. Envisagez-vous une situation dans laquelle un divorcé-remarié catholique - un catholique avec un nouveau partenariat et un mariage civil - pourrait vivre avec son nouveau partenaire «comme frère et sœur» sans détruire ce partenariat (…) ?
Kasper: L'échec d'un premier mariage n'est pas seulement lié à un comportement sexuel erroné (…).Il a échoué; il y avait un problème. Cela doit être confessé. Mais je ne peux pas penser à une situation dans laquelle un être humain est tombé dans un fossé et qu'il n'y a pas moyen de sortir. Souvent, il ne peut pas revenir à son premier mariage. (…). Mais la pénitence est la chose la plus importante - se repentir de ce qui s'est passé, et une nouvelle orientation. La nouvelle quasi-famille ou le nouveau partenariat doit être solide, vécu d'une manière chrétienne. Est-ce que l'absolution n'est pas possible dans ce cas? Et si l'absolution, alors aussi la sainte la communion? Il y a beaucoup de thèmes, de nombreux arguments dans notre tradition catholique qui pourraient permettre cette avancée.
Vivre ensemble comme frère et sœur? Bien sûr, j'ai beaucoup de respect pour ceux qui font cela. Mais c'est un acte héroïque, et l'héroïsme n'est pas pour le chrétien moyen. Cela pourrait également créer de nouvelles tensions (…).
De Sébastien Maillard dans le journal « La Croix » extraits) :
« Chiffres précis, arguments juridiques affûtés, riposte aux attaques jugées idéologiques… les deux jours d’audition publique du Saint-Siège devant le comité des Nations unies contre la torture, les 5 et 6 mai à Genève, ont été un temps d’échange difficile sur des sujets douloureux mais de haute tenue.
La délégation vaticane, conduite par le nonce apostolique auprès de l’ONU, Mgr Silvano Tomasi, était interrogée dans le cadre de la surveillance du respect de la convention onusienne contre la torture. Un texte de 1984, signé par le Saint-Siège en 2002, et sur lequel le comité de l’ONU contre la torture a pour charge de veiller.
Deux controverses juridiques ont dominé l’audition. La première, comme lors de l’audition en janvier devant le comité de l’ONU des droits de l’enfant, porte sur l’étendue de la responsabilité légale du Saint-Siège. Celui-ci tend à la circonscrire au seul territoire de la Cité du Vatican, ayant sur le reste de l’Église universelle une « responsabilité pastorale », selon la distinction de Mgr Tomasi sur Radio Vatican (…)..
Mais la précaution de ne pas interférer avec les juridictions nationales propres à chaque pays ne convainc pas le rapporteur du comité de l’ONU, la juriste américaine, Felice Gaer, qui s’est montrée durant toute l’audition une experte tenace. Selon son raisonnement, tous les représentants et fonctionnaires d’un État même à l’extérieur des frontières du pays sont soumis à sa législation.
L’autre débat a porté sur l’étendue de la notion de torture et traitements inhumains en cause dans la convention onusienne (…)..Ce n’est pas comme le viol en tant qu’arme de guerre », soulève une source vaticane. Durant l’audition, le Saint-Siège a dû, en tout état de cause, justifier dans le détail sa lutte contre les abus sexuels sur mineurs commis par des prêtres alors que son rapport de 25 pages remis en amont au comité n’y faisait pas allusion.
En réponse aux demandes précises formulées la veille par le rapporteur Gaer, Mgr Tomasi a évoqué le nombre d’accusations crédibles contre des prêtres pédophiles transmis à la Congrégation pour la doctrine de la foi, année après année, de 2004 à 2013 inclus, donnant un total de 3 420 cas.
Ceux-ci concernent le plus souvent des faits remontant aux années 1960, 1970 et 1980. Le nonce apostolique a également chiffré le nombre de prêtres réduits à l’état laïc sur cette même période – 848 – et ceux frappés d’autres mesures disciplinaires 2 572. (…).Ces données, la révision du code pénal du Vatican intégrant la convention de l’ONU contre la torture et l’installation de la nouvelle commission pontificale pour la protection de l’enfance devraient amener le comité contre la torture à rendre des conclusions, avec des critiques dures, mais bien plus équilibrées et mieux formulées que celles du comité des droits de l’enfant », estime Alessandra Aula, secrétaire générale du Bureau international catholique de l’enfance (Bice), qui a suivi les deux jours d’audition, dont le « haut niveau » l’a impressionnée (…).
Réf. Débat juridique avec le Saint-Siège au comité de l’ONU contre la torture.
La question juridique est notamment de savoir si la relation existant entre le Saint-Siège, organisation dotée d’une personnalité de droit international (distincte de celle de l’Etat de la Cité du Vatican, dont la juridiction s’étend sur un millier de citoyens au plus) et les clercs de l’Eglise catholique est assimilable au lien d’autorité existant entre un commettant,quelle que soit la nature du lien, et ses préposés, statutaires, contactuels ou autres.
Pour le reste, il s'agir de faits souvent prescrits sur le plan pénal, chronique d’un laisser-aller lamentable : 3 420 cas de pédophilie cléricale concernant le plus souvent des faits remontant aux années 1960, 1970 et 1980, une époque qualifiée, en son temps, de « gulf stream de la grâce » conciliaire par le cardinal Suenens. JPSC.
Lu sur le site de « 7 sur 7 » :
D’après un communiqué de l’agence Belga : Le pape Paul VI, à la tête de l'Eglise catholique de 1963 à 1978 et qui l'a gouvernée dans la période difficile de l'après-Concile Vatican II, sera béatifié le 19 octobre, a annoncé samedi le Vatican.
"La béatification de Paul VI, Vénérable serviteur de Dieu, aura lieu au Vatican le 19 octobre", selon un communiqué du Saint-Siège. La guérison inexpliquée d'un foetus, attribuée à l'intercession du pape Paul VI, a été reconnue par la Congrégation pour la cause des Saints comme un miracle permettant sa béatification.
Homme d'avant Vatican II, un moment bras droit de Pie XII, Giovanni Battista Montini, né en 1897, est devenu pontife en juin 1963 sous le nom de Paul VI, après la mort de Jean XXIII. C'est lui qui a mené à son terme Vatican II (1962-65), initié par son prédécesseur. Un concile "oecuménique" qui a ouvert l'Eglise catholique aux autres religions et à la société. Il en sera le principal artisan, et c'est de ce travail considérable que le pape italien est remercié par le pape François, qui, comme prêtre, a été formé par la pensée de ce même Concile. Mais Paul VI a été rendu impopulaire par l'encyclique "Humanae Vitae" en 1968 qui recommandait aux catholiques de ne pas recourir à la pilule.
Le 27 avril, les papes Jean Paul II et Jean XXIII ont été canonisés au cours d'une cérémonie présidée par François place Saint-Pierre. »
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Réf. Le pape Paul VI sera béatifié le 19 octobre . Ce pape tourmenté était aussi, sous bien des aspects, un esprit "moderne" et à tout le moins complexe, comme le montre le "Paul VI secret" publié par son ami, feu l'académicien Jean Guitton. JPSC
Vous y êtes invités !
Deux orateurs de choix :
- 10h : Exposé par le Père Edouard Herr s.j., Prof. à l'Institut d'Etudes Théologiques (IET) :
« Vision chrétienne de la construction européenne »
14h : Exposé par Monsieur Ricardo RIBERA d'ALCALA, Directeur-général des politiques internes de l'Union Européenne :
"Le Projet européen aujourd'hui : une perspective du Parlement Européen".
Cette journée est ouverte à tous !
PAF : 5 euros - Lunch (pique-nique sorti du sac)
Rendez-vous : au siège de la COMECE (Commission des Episcopats de la Communauté Européenne), 19, Square de Meeûs | B-1050 Bruxelles
Inscriptions souhaitées : institutsophia@yahoo.fr
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Le 29 avril dernier, en la fête de sainte Catherine de Sienne, Monseigneur Léonard, archevêque de Malines Bruxelles, a remis la soutane à cinq jeunes séminaristes de la Fraternité des Saints Apôtres, qui sont appelés à la porter dans les belles rues de Belgique. Ces prises de soutane ont été suivies par l'ordination diaconale d'un autre frère de la Fraternité des Saints Apôtres. Cette dernière aura ses premiers prêtres et sa première paroisse en septembre prochain !
Visitez leur site internet : http://fraternitedessaintsapotres.com/
JPSC
URL Courte : https://10578.lapetition.be/
SIGNATURE DE LA PETITION CI-DESSOUS
ATTENTION : NE PAS OUBLIER DE VALIDER VOTRE SIGNATURE PAR L'EMAIL QUI VOUS EST ENVOYE - MERCI POUR VOTRE SOUTIEN !
Vous le savez (ou non), la désacralisation de l’église Sainte Catherine et cession à la Ville de Bruxelles est imminente.
Les arguments invoqués (pour cette église comme pour d’autres, déjà dans le collimateur) sont connus : ces édifices sont désaffectés, devenus inutiles et coûtent trop chers à la collectivité. Plus concrètement : la Ville de Bruxelles aimerait transformer cet édifice, situé à un endroit stratégique en terme commercial, en… hall de fruits et légumes…(PS : ce que les riverains ne veulent pas)
Resterons-nous muets et passifs devant une telle aberration ?
Abandonnerons–nous notre plus grande église du centre,
à côté du métro,
au cœur d’un quartier jeune et branché, commercial, professionnel et touristique
au cœur du Marché de Noël (Plaisirs d’Hiver) qui draine 2.500.000 visiteurs!
Désaffectée, dites-vous ? Pourtant, cette église y accueille quotidiennement une communauté catholique dynamique (env 100 fidèles le dimanche) ainsi qu’une communauté orthodoxe roumaine tout aussi fervente et plus fournie encore (environ 250 fidèles le dimanche, 1500 aux grandes fêtes), dans une harmonieuse cohabitation œcuménique. Cela, sans compter les autres célébrations liturgiques de chaque communauté (baptêmes, mariages, funérailles, etc…). En outre, des centaines de touristes, mais encore des priants catholiques et orthodoxes s’y succèdent tout au long du jour.
Inutiles ? Qui pourra mesurer l’impact sur le plan humain et social de telles « aires » d’accueil, repos, consolation, pacification, méditation, ressourcement, rencontres conviviales, « cohésion sociale »…, ouvertes en permanence et à tout public ? Y aurait-il pléthore d’espaces qui offrent un tel service public et gratuit ?
Trop chères ? Etant donné leur classement, restaurer ces églises pour qu’elles gardent leur vocation spirituelle et culturelle coûtera bien moins cher à la collectivité que de les « manipuler » pour convertir en centres commerciaux ou autres (ce qui imposera des contraintes considérables en terme de transformation et restauration).
En tant que citoyens, nous demandons à la Ville de cesser ses pressions en vue de l’obtention de ce patrimoine religieux
en tant que chrétiens, nous demandons à nos évêques de prendre le temps d’associer les chrétiens « de la base » à une réflexion approfondie sur l’avenir de nos églises
Ensemble, frères et sœurs chrétiens, mobilisons-nous pour « vivre » davantage dans nos églises et les faire vivre davantage (concerts, conférences et expositions dans une optique évangélique, café-théologiques, boutiques de produits monastiques, coin lecture, accueil écoute,…).
Pour les news consulter notre blog : http://www.eglisesaintecatherinebruxelles.be
email : eglisesaintecatherinebruxelles@gmail.com
Le directeur du mensuel « La Nef » a interviewé le Père Abbé de Fontgombault. Quelques extraits de l’article paru dans le n° 259 du mois de mai 2014 :
« Fondée au XIe siècle, Fontgombault a retrouvé la vie bénédictine en 1948 en étant une fondation de Solesmes. Abbaye rayonnante ayant déjà fondé quatre monastères érigés depuis en abbaye, elle a repris récemment l’abbaye de Wisques. Rencontre avec le TRP Dom Jean Pateau (photo), élu Père Abbé en 2011.(…)
L’abbaye de Fontgombault est la plus ancienne des fondations de Solesmes à avoir choisi de maintenir la forme extraordinaire du rite romain : pourquoi ce choix ?
La forme extraordinaire a été préférée et le demeure parce qu’elle nous semble particulièrement adaptée à la vie monastique. Soulignons deux points déterminants. Le caractère plus contemplatif de la célébration promeut la dimension verticale de la liturgie. Les moments de silence de l’offertoire et du canon propices à l’intériorité rentrent dans ce cadre. Bien que cela ne soit pas propre à cette forme, il faut ajouter sur ce point le fait de ne pas user habituellement de la concélébration et de dire la Messe « tournée vers Dieu ». En second lieu, ce qui pourrait paraître paradoxal, je relève la participation du corps, sollicité par tant de gestes : génuflexions, inclinations, signes de Croix. À partir de la consécration, ces gestes, accomplis sur les espèces du pain et du vin, ramènent l’attention du prêtre au Christ réellement présent sur l’autel. Dans la tradition monastique, le corps est associé largement à la prière. La vie du moine est une liturgie. À condition de donner à chacun des gestes précisés par le Ritus servandus son poids de sens spirituel, son orientation à Dieu, le corps dans la forme extraordinaire s’associe de manière particulièrement intense à l’esprit et à l’âme en incarnant la parole, en manifestant l’humilité de celui qui célèbre face au mystère du Dieu présent.
Avec le recul du temps, comment analysez-vous la situation liturgique actuelle, notamment la cohabitation de deux formes au sein du même rite latin depuis Summorum Pontificum ?
Deux expressions viennent à l’esprit : action de grâces et espérance. Action de grâces parce que cette initiative de Benoît XVI a incontestablement contribué à pacifier la question liturgique. Quel succès pour le démon d’avoir mis la discorde précisément dans la célébration du sacrement de l’amour ! Aujourd’hui, les deux formes sont respectées et, dans des paroisses toujours plus nombreuses, se côtoient. Et pour l’avenir ? Beaucoup de jeunes prêtres attachés au lectionnaire de la forme ordinaire, qu’ils pratiquent habituellement, désirent une liturgie plus riche au plan des rites, associant davantage le corps à la célébration. Ne serait-il pas possible de proposer dans la forme ordinaire les prières de l’offertoire, de l’enrichir des génuflexions, des inclinations, des signes de croix de la forme extraordinaire ? Un rapprochement s’opérerait à peu de frais entre les deux formes répondant à un désir légitime et, par ailleurs, souhaité par Benoît XVI (…)
Vous avez envoyé des moines pour aider l’abbaye de Wisques en manque de vocations (où les moines célèbrent la forme ordinaire) : quel est précisément l’accord passé (notamment en matière liturgique) ?
Il n’y a pas eu d’« accord passé ». La condition de la reprise de Saint-Paul de Wisques était que l’observance de Fontgombault y soit instaurée. Cela paraissait si évident pour tout le monde que les choses se sont passées vraiment fraternellement. Par ailleurs, nous désirions faire tout afin de favoriser aux moines de Wisques la stabilité dans le monastère. Le modus vivendi actuel satisfait l’ensemble de la communauté. Alors que les moines nouvellement arrivés célèbrent aux divers autels de l’abbaye les messes matinales en forme extraordinaire, les anciens concélèbrent en forme ordinaire. La messe conventuelle est dite, sauf exception, en forme extraordinaire. Étant à Wisques pour la fête de Notre-Dame de Lourdes, journée des malades, j’ai présidé la concélébration de nos anciens dont certains portent le poids des ans et ont persévéré malgré les épreuves communautaires et personnelles. L’objectif de la reprise de Wisques était double : donner au monastère de survivre en conservant l’unité de la famille monastique de Saint-Paul. Je me réjouis que cet objectif soit atteint pour ce qui est de l’unité de la famille. L’arrivée de vocations permettra d’envisager sereinement l’avenir. Nos sœurs moniales de Notre-Dame usant de la forme ordinaire, les pères de Saint-Paul y célèbrent en cette forme.
L’abbaye de Fontgombault a essaimé à plusieurs reprises : qu’est-ce qui explique ces vocations nombreuses alors que d’autres abbayes ou congrégations religieuses sont en crise ?
Le psalmiste dit que « si le Seigneur ne bâtit la maison, c’est en vain que travaillent les ouvriers » (Ps 127). De nombreux jeunes passent à Fontgombault pour découvrir la vie bénédictine. Tous ne persévèrent pas. Dieu dirige les cœurs selon les plans de sa Providence et afin de se donner les moyens de les réaliser. La devise choisie pour le monastère par le Père abbé Dom Édouard Roux au moment de la refondation est Fons Amoris, Fontaine d’Amour. Je crois que cette fontaine coule vraiment à Fontgombault et qu’il fait bon venir s’y abreuver. Pour ceux qui ont la grâce de vivre en ce lieu, il reste à prendre acte de ce fait et à discerner ce que le Seigneur attend d’eux afin que fructifient ses dons et que coule cette fontaine en d’autres lieux. (…)
Un moine n’est pas totalement « coupé » des réalités du monde : quelles vous semblent être les principales menaces actuelles et aussi les grandes espérances de notre temps ?
La plus grande menace me semble être le refus de Dieu et son corollaire, le refus de la vie. La vie n’est plus respectée. Le pape François stigmatise cela en deux mots : « culture du déchet ». On prend, on consomme, on jette. Se débarrasser de celui ou de ce qui est de trop permet à bas prix de régler les problèmes ! La méthode, protégée par la loi, s’applique à tout : famille, enfant, amour, personnes âgées, handicapés, nature… Au risque d’être marginalisé, le chrétien doit promouvoir la culture de la vie, la culture du respect. Patrice de Plunkett disait : « Cherchant sourdement le sens de leur existence, les Européens du XXIe siècle tourneront le regard vers leurs frères croyants : mais seulement dans la mesure où ceux-ci leur paraîtront vivre une vie pleine de richesses partageables, une existence irriguée par un flux de sens, d’espérance, d’amour, alors que le reste de la société se desséchera dans le nihilisme. » C’est ce que nous vivons aujourd’hui. Le pape François nous lance un défi : rayonner de la joie de l’Évangile. L’urgence de proposer les valeurs sûres de l’Évangile à la société est devenue une évidence pour des chrétiens qualifiés, il y a peu encore, de tièdes. Le monde cherche des témoins. Un sondage récent donnait une cote de confiance de 18 % aux médias alors que celle de l’Église était d’environ 50 %. Un Français sur deux fait donc confiance au message de l’Église même s’il ne le met pas en pratique… Trouvera-t-il sur sa route un témoin crédible pour le convaincre de faire le pas de la cohérence totale de la vie ? La grande espérance de notre temps, de tous les temps, tient dans les mots de saint Augustin au seuil des Confessions : « Vous nous avez faits pour vous, Seigneur, et notre cœur est sans repos tant qu’il ne se repose pas en vous. » La grande espérance, c’est que tout homme, fut-il le plus opiniâtre des athées, porte en son cœur, qu’il le veuille ou non, le désir d’un lieu de repos. Ce lieu, il ne pourra le trouver qu’en Dieu.
Propos recueillis par
Christophe Geffroy .
Ref. Abbaye de Fontgombault : Rayonner la joie . Abbaye Notre-Dame, 36220 Fontgombault. Tél. : +33. 22 54 37 12 03. Courriel : abbaye-fgt@orange.fr
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