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Eglise - Page 441

  • «Soyons fiers d’être chrétiens catholiques» (l'archevêque de Brazzaville)

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    De Vatican News (Donatien Nyembo SJ) :

    Mgr Manamika : «Soyons fiers d’être chrétiens catholiques»

    En visite au Vatican, l’archevêque de Brazzaville, Monseigneur Bienvenu Manamika a rencontré le Pape François. Dans l’entretien qu’il a accordé à Vatican News, il évoque plusieurs sujets notamment la vie de son diocèse, la cause de canonisation du cardinal Émile Biayenda et le synode sur la synodalité.

    Le 21 novembre 2021, le Saint Père avait accepté la renonciation au gouvernement apostolique de l’archidiocèse métropolitain de Brazzaville, en République du Congo, présentée par Mgr Anatole Milandou. Le même jour, il nommait pour lui succéder, Mgr Bienvenu Manamika, qui était son coadjuteur.

    En visite, au Vatican où il a rencontré le Pape François, Mgr Manamika est revenu sur sa nouvelle charge, avouant que «plus un diocèse est grand, plus les difficultés le sont également. Et les joies de même». En d’autres termes, «les joies sont là, les difficultés sont là. Nous n'inventerons pas la roue, mais nous allons travailler pour consolider les acquis [...] Je me jette à l'eau en toute confiance, en essayant de faire la volonté de Dieu comme l'Église le veut», a-t-il déclaré.

    Interrogé, par ailleurs, sur ses relations avec son prédécesseur, l’archevêque de la capitale congolaise a évoqué les souvenirs d’un père spirituel et d’un collaborateur dans la vigne du Seigneur. «Nos relations ont toujours été cordiales. J'ai été heureux de travailler avec lui et je continue à bénéficier de son appui spirituel et de ses conseils», nous a-t-il confié.  

    Assemblée du clergé de Brazzaville

    Du 26 juin au 2 juillet 2022, se tiendra à Brazzaville une grande assemblée qui réunira les prêtres de Brazzaville au tour de leur évêque pour repenser leur identité sacerdotale, mieux la consolider. Cette assemblée qui portera sur la communion va se dérouler «dans un contexte marqué par de nouvelles mentalités dans la société et dans l’Église, contexte de tiraillement parfois entre la Tradition de l’Église et des habitudes acquises, de tension entre les intérêts personnels et communautaires». Pour l’ordinaire de Brazzaville, les consultations en cours en vue de cette assemblée concerne l’ensemble des baptisés dont les contributions se recueilleront à travers les conseils pastoraux paroissiaux.

    «Le but de cette Assemblée est de consolider la communion au sein du Peuple de Dieu (communion entre clercs, consacrés et tous les baptisés pour un mieux-être en Eglise), cela implique de revisiter notre identité chrétienne en général et sacerdotale en particulier. Il s’agit aussi de remettre la confiance là où elle s’est émoussée, particulièrement dans la gestion du bien commun, de panser les blessures qui existent certainement, de recréer des passerelles là où elles sont défaites, de redonner de la crédibilité à nos services, bref d’insuffler un renouveau là où le sel s’est affadi et là où la lumière a pali.».

    Après vingt ans à la tête de l’archidiocèse de Brazzaville, Mgr Anatole Milandou cède la place à Mgr Bienvenu Manamika.

    Marche synodale à Brazzaville

    En communion avec l’Église universelle, l’Église-famille de Dieu qui est à Brazzaville poursuit sa marche synodale vers le synode de 2023 sur la synodalité. Mgr Manamika remarque qu’il a fallu un travail de longue haleine, ayant impliqué «la conférence épiscopale, les prêtres jusqu'aux communautés religieuses, pour expliquer ce concept [de synodalité] à tous les fidèles». «Les gens sont enchantés de savoir qu’ils sont consultés par le Saint-Père. Vous voyez, c'est extraordinaire: “Nous sommes consultés, donc nous sommes“. On se sent Église.», a expliqué le prélat congolais pour qui les fidèles, loin d’être sceptiques, ont été joyeusement surpris par cette démarche synodale. Ainsi, ce synode est le fruit de l’Esprit-Saint qui souffle comme Il veut. «Mais il va falloir que tout le travail remonte dans toute sa pureté», avertit-il.

    Face à la tourmente que vit l’Église, cette dernière a besoin d’écouter tous ses enfants par ce synode qui devient le kairos, le temps favorable pour réapprendre à marcher ensemble. Le message fort de l’archevêque de Brazzaville à tous les fidèles chrétiens du Congo-Brazzaville et d’ailleurs est le suivant : «Soyons fiers d'être chrétiens, soyons fiers d'être chrétiens. N'ayons pas peur d'afficher notre foi. Ne nous laissons pas embarquer par n'importe quoi et par n'importe qui. Nous sommes chrétiens catholiques. Nous avons des bases solides. Nous avons tout ce qu'il faut pour pouvoir continuer à être fort. N'ayons pas peur non plus. Le Christ l'a dit, il a aussi promis que les puissances de la mort ne l'emporteraient sur cette Église.».

    Mgr Manamika au Vatican

    Le mercredi 6 avril 2022, le Saint-Père a reçu en audience Monseigneur Bienvenu Manamika, archevêque de Brazzaville. C’était en marge d’une mission conjointe de la conférence épiscopale et de l’État congolais. «Nous avons parlé du futur voyage du Saint-Père dans le bassin et autour du bassin du Congo», a déclaré l’archevêque de Brazzaville sans plus de détails. Pour la ministre congolaise de l’environnement qui prenait également part à cette mission, l’État congolais sollicite, d’une part, une visite du Pape François au Congo-Brazzaville, à l’occasion de la célébration, l’année prochaine des 140 ans de l’évangélisation du pays ; et d’autre part, l’organisation d’un synode sur le bassin du Congo, à l’image de celui sur l’Amazonie.

    Au Vatican, Mgr Manamika n’a pas manqué de s’informer sur l’évolution de la cause du serviteur de Dieu, le cardinal Émile Biayenda, affectueusement appelé «le Bon Cardinal» au Congo. Pour lui, le cardinal Biayenda est un saint et sa notoriété est incontestable. Malgré le retard enregistré par l’Église du Congo, «la cause est assez avancée. Il y a eu comme un sursaut, un ressaisissement de notre part [l’église du Congo]». Le procès se poursuit donc normalement, affirme Mgr Manamika.  «J'ai rencontré les autorités compétentes et tous ceux qui travaillent là-dessus. J'en sors très satisfait tout en disant que nous devons continuer à y travailler.».

    “[ Soyons fiers d'être chrétiens, soyons fiers d'être chrétiens. N'ayons pas peur d'afficher notre foi. Ne nous laissons pas embarquer par n'importe quoi et par n'importe qui. ] ”

  • Liège : Semaine Sainte & Semaine Pascale 2022 à l’église du Saint-Sacrement (Boulevard d’Avroy 132)

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    affiche semaine sainte 2022.jpg

    Plus d’informations : sursumcorda@skynet.be.

    Tel. +32 (0) 4 344 10 89

  • Le pape dénonce le massacre de Bucha et l'impuissance de l'ONU

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    De Vatican News (Adélaïde Patrignani) :

    Le Pape déplore le massacre de Boutcha et l’impuissance de l’ONU

    La guerre en Ukraine a une nouvelle fois été mentionnée par le Saint-Père au cours de l’audience hebdomadaire. Ce mercredi 6 avril, il a fustigé les «nouvelles atrocités» commises dans la ville de Boutcha contre des civils. Il a également pointé «l’impuissance» des Nations unies dans le conflit actuel.

    La guerre en Ukraine continue de préoccuper le Souverain Pontife. Celui-ci a dénoncé avec gravité les «nouvelles atrocités» révélées il y a quelques jours à propos de Boutcha, ville ukrainienne où ont été découverts des dizaines de cadavres après le retrait de troupes russes. Une «cruauté de plus en plus horrible, perpétrée même contre des civils sans défense, des femmes et des enfants», s’est indigné le Pape François depuis la salle Paul VI où se déroulait l’audience générale ce mercredi.

    «Ce sont des victimes dont le sang innocent crie vers le ciel et supplie: «Que cette guerre prenne fin ! Faites taire les armes ! Arrêtez de semer la mort et la destruction !» Prions ensemble pour cela», a demandé l’évêque de Rome aux pèlerins, avant un temps de silence.

    Selon le maire de Boutcha Anatoly Fedorouk, 280 personnes ont dû y être enterrées par les Ukrainiens ces derniers jours dans des «fosses communes».

    Ce mercredi 30 mars lors de l'audience générale, le Pape François a salué un groupe d'enfants ukrainiens accueillis par des associations italiennes, renouvelant son appel à la fin ...

    Rencontre avec des enfants en exil

    Visiblement ému, François s’est ensuite levé en dépliant un drapeau ukrainien, sur lequel figuraient des inscriptions en ukrainiens, et une croix traversée de deux épées. Un drapeau apporté au Souverain Pontife hier par des enfants réfugiés. «Ce drapeau vient de la guerre, justement de cette ville martyre, Boutcha», a-t-il expliqué, tenant le don qui lui avait été fait.

    Puis le Saint-Père a invité des enfants à venir le rejoindre sur l’estrade où il venait de prononcer sa catéchèse. De jeunes Ukrainiens accueillis en Italie, auxquels François a offert des œufs de Pâques, avant de les bénir et de les saluer, sous les applaudissements des fidèles.  

    «Ces enfants ont dû fuir et venir dans un pays étranger: c'est l'un des fruits de la guerre. Ne les oublions pas, et n'oublions pas le peuple ukrainien. Il est dur d'être déraciné de sa terre par une guerre», a déclaré le Pape en se rasseyant.

    Selon le dernier décompte du Haut-Commissariat aux Réfugiés, plus de 4,24 millions de réfugiés ukrainiens ont fui leur pays depuis le 24 février, du jamais vu en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale.

    Nous n’apprenons pas du passé

    Au cours de sa catéchèse, portant sur son récent voyage apostolique à Malte, le Souverain Pontife avait également mentionné la guerre en Ukraine. «Après la Seconde Guerre mondiale, des tentatives ont été faites pour jeter les bases d'une nouvelle histoire de paix, mais malheureusement - nous n’apprenons pas - la vieille histoire de grandes puissances concurrentes s'est poursuivie», a-t-il déclaré, dans un écho à ses déclarations au cours de la conférence de presse sur le vol du retour de Malte. Puis François de souligner que «dans la guerre actuelle en Ukraine, nous sommes témoins de l'impuissance des organisations des Nations unies».

  • Le dernier conclave et ces questions négligées sur Dieu et l'homme

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    Un article de Sandro Magister sur Settimo Cielo (traduction de Diakonos.be) :

    Le dernier conclave et ces questions négligées sur Dieu et l'homme

    Monreale

    Il suffit de jeter un œil aux deux derniers actes du pontificat de François, la réforme décousue de la Curie et le procès surréaliste pour les catastrophes financières de la Secrétairerie d’État pour comprendre à quel point ce dernier s’achève à la dérive, d’autant plus qu’il s’agit de deux points clés de l’agenda que le conclave de 2013 avait confié à ce nouveau pape qu’on avait été cherché « au bout du monde ».

    Ce conclave restera dans l’histoire comme le plus médiocre et le plus mondain du siècle dernier, puisqu’il s’est joué sur des questions terre à terre telles que les pouvoirs de la Curie, le mépris pour les candidats italiens, la rivalité entre centre et périphérie et les déboires financiers. C’est-à-dire ces questions mêmes qui avaient pris le pas sur le pontificat de Benoît XVI en repoussant à la marge ses propres priorités, qu’il aura prêchées inlassablement à une Église trop distraite pour en comprendre l’importance.

    Les priorités sur lesquelles Joseph Ratzinger insistait étaient et restent ces questions capitales qui sont vitales pour l’Église. Il les avait évoquées dans sa mémorable homélie « pro eligendo pontefice » du 18 avril 2005, à la veille de son élection au pontificat. Ce sont ces mêmes questions qu’il avait répétées dans sa touchante lettre aux évêques du 10 mars 2009 :

    « À notre époque où dans de vastes régions de la terre la foi risque de s’éteindre comme une flamme qui ne trouve plus à s’alimenter, la priorité qui prédomine est de rendre Dieu présent dans ce monde et d’ouvrir aux hommes l’accès à Dieu. Non pas à un dieu quelconque, mais à ce Dieu qui a parlé sur le Sinaï ; à ce Dieu dont nous reconnaissons le visage dans l’amour poussé jusqu’au bout (cf. Jn 13, 1) – en Jésus Christ crucifié et ressuscité. […] Conduire les hommes vers Dieu, vers le Dieu qui parle dans la Bible : c’est la priorité suprême et fondamentale de l’Église et du Successeur de Pierre aujourd’hui ».

    Et aujourd’hui ? Les questions qui occupent le devant de la scène dans l’Église sont celles qui sont imposées par la culture dominante : le clergé marié, les femmes prêtres, l’homosexualité érigée en vertu, la démocratie au lieu de la hiérarchie. Avec son « chemin synodal », l’Église d’Allemagne est emblématique de cette soumission à l’esprit du temps, même si le Pape François lui a donné une petite tape sur les doigts en public et en privé – la dernière fois, le 28 mars dernier, en recevant en audience le chef des évêques de Pologne, très inquiet – mais sans que les fauteurs de trouble ne reculent d’un pouce, du cardinal de Munich Reinhard Marx au président des évêques allemands Georg Bätzing, en passant par le cardinal et rapporteur général du synode sur la synodalité Jean-Claude Hollerich, qui considèrent tous que la morale sexuelle telle qu’elle se trouve dans le Catéchisme de l’Église catholique a vécu, et pas seulement elle.

    Au prochain conclave, il ne fait aucun doute que certains cardinaux essayeront de remettre les mêmes thèmes au centre des débats pour le choix d’un nouveau Pape. En laissant à nouveau de côté les véritables questions sur lesquelles l’Église tient ou tombe.

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  • L'appel à l'aide de l'évêque catholique d'Odessa

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    De kath.net/news :

    Appel à l'aide de l'évêque catholique d'Odessa : Poutine veut détruire l'Ukraine !

    5 avril 2022

    L'évêque Stanislaw Szyrokoradiuk : l'Ukraine actuellement sur un "chemin de croix - et nous ne savons pas à quelle station nous nous trouvons" - horreur du massacre "diabolique" de Boutcha

    Kiev (kath.net/KAP) La guerre de la Russie contre l'Ukraine, qui dure déjà depuis bientôt six semaines, est une "campagne d'extermination" : c'est l'avis de l'évêque d'Odessa, Stanislaw Szyrokoradiuk. "La Russie ne peut pas comprendre et ne veut pas que l'Ukraine soit un Etat indépendant. Les événements dans les banlieues de Kiev, autrefois occupées, ont montré que Poutine veut détruire l'Ukraine", a déclaré l'évêque catholique romain lors d'un entretien téléphonique avec Kathpress mardi.

    L'évêque s'est dit horrifié par le massacre de civils dans la banlieue de Kiev à Boutcha, qui vient d'être rendu public. Que des hommes soient capables de telles atrocités "diaboliques" est terrible. Alors que les troupes russes se retirent des régions autour de la capitale Kiev, les tirs de navires de guerre russes se multiplient au sud, dans la ville côtière d'Odessa. Dimanche, un grand dépôt de carburant et les installations environnantes ont été détruits, une alerte aérienne a été donnée vers minuit dans la nuit de dimanche à lundi, puis tôt le matin mardi, a rapporté l'évêque sur les derniers événements. Les cibles des attaques seraient surtout les quartiers situés en bord de mer, où tout est fermé depuis longtemps et où l'armée ukrainienne est stationnée. Dans le centre-ville, la vie serait toutefois relativement normale : "Les magasins, les épiceries et même le bazar sont ouverts, les trains fonctionnent également, mais pas l'aéroport et le port".

    Une bonne moitié de la population aurait fui Odessa, tous les autres - parmi lesquels de nombreuses personnes âgées, malades et socialement défavorisées - se trouveraient toujours dans la ville. En prévision de l'attaque russe, celle-ci a été transformée en "forteresse" au cours des dernières semaines, rapporte l'évêque. Il espère qu'en raison de sa capacité de défense et de sa situation géographique loin de la Russie, la métropole côtière ne partagera pas le sort de Mariupol, assiégée et complètement détruite. Il est clair que "les gens sont prêts à se battre jusqu'au bout. Il n'y a pas de compromis possible, car il s'agit de l'indépendance de l'Ukraine - nous voulons continuer notre chemin vers l'Europe, mais pas vers Moscou. Toute l'Ukraine a désormais compris ce qu'est la Russie". Szyrokoradiuk a été très dur non seulement avec l'armée russe, mais aussi avec la population du pays voisin devenu ennemi.

    Leur soutien à la guerre est la conséquence d'une propagande massive depuis de nombreuses années, que le président Vladimir Poutine continue d'utiliser comme son "arme la plus puissante". "Une nation entière est incapable de réfléchir et soutient non seulement l'attaque contre l'Ukraine, mais aussi d'autres cibles imaginables comme la Pologne. Beaucoup en Russie disent : 'Que le sang de l'Ukraine retombe sur nous et nos enfants' - tout comme cela s'est produit autrefois avec Jésus". Pour l'Ukraine, la situation actuelle est comme un "chemin de croix", a fait remarquer l'évêque en faisant des comparaisons. "Nous ne savons pas à quelle station nous nous trouvons actuellement. Mais nous ne sommes pas encore arrivés au bout et nous devons continuer sur ce chemin". De nombreux Ukrainiens seraient profondément croyants, interpréteraient les événements de cette manière et se seraient préparés spirituellement à ce qui va suivre - "par la prière et le jeûne".

    Szyrokoradiuk considère également comme très importante la consécration mariale de la Russie et de l'Ukraine par le pape François le 25 mars, "que nous avons accomplie avec le pape dans toutes les églises et cathédrales, y compris dans les bunkers. C'était important pour nous, qui continuons à attendre la grâce de Dieu et à croire en une conversion de notre peuple et aussi de la Russie". Il faut éveiller la compréhension de ce que signifient la guerre et la culpabilité, sinon la prise de responsabilité ne réussira jamais - "et les tueries n'auront pas de fin". Un voyage du pape à Kiev, pour lequel François s'était montré prêt ce week-end seulement lors de son vol de retour de Malte, ne lui semble pas réalisable, du moins pour l'instant, a expliqué Szyrokoradiuk, qui a lui-même co-organisé une visite papale dans son pays - celle de Jean-Paul II en 2001. "La présence de François serait très bonne pour la paix.

    Mais pour l'instant, cela semble impossible", a déclaré l'évêque, membre de l'ordre franciscain. Mgr Szyrokoradiuk est l'évêque référent pour l'Ukraine de Caritas-Spes et participe également de manière intensive dans sa ville épiscopale aux mesures humanitaires de l'œuvre d'entraide pour la région. La distribution de biens de secours à la population fonctionne bien, "Dieu merci, nous recevons beaucoup de soutien de Pologne et d'Allemagne". Depuis le début de la guerre, des milliers de colis alimentaires ont déjà été préparés et distribués aux personnes dans le besoin, qui sont de plus en plus nombreuses. Szyrokradiuk : "Nous faisons tout ce qui est possible".

  • Corée du Sud : 40 jours de mobilisation pour la Vie

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    Du site des Missions Etrangères de Paris :

    Séoul : les chrétiens sud-coréens invités à participer à la campagne « 40 jours pour la vie »

    6/04/2022

    Du 3 mars au 10 avril, à l’invitation de l’archidiocèse de Séoul, de l’organisation locale pro-vie Beautiful Picket et de la Pro-Life Medical Association, les chrétiens sud-coréens étaient invités à participer à la campagne « 40 jours pour la vie ». Depuis 2021, l’avortement a été décriminalisé dans le pays, mais sans loi pour l’encadrer. Le père Park Jung-woo, responsable du comité pour la vie de l’archidiocèse de Séoul, estime que « même les plus petites actions peuvent contribuer à sauver une vie ».

    Une chrétienne sud-coréenne à Séoul durant la campagne « 40 jours pour la vie ».

    Du 3 mars au 10 avril, tout au long du temps du Carême, les chrétiens sud-coréens étaient invités à participer à la campagne internationale « 40 jours pour la vie », proposant des temps de prière, de jeûne et de volontariat afin de sensibiliser la population locale à la protection de la vie et contre l’avortement. Dans le cadre de cette initiative, selon une information du Catholic Times of Korea publiée le 3 avril, des catholiques coréens sont descendus dans la rue avec des affiches et des slogans pro-vie. À Séoul, la capitale, on pouvait ainsi voir un jeune catholique devant l’université de Hongik, en train de tenir une pancarte affichant « S’il vous plaît, protégez la vie ».

    « Les fœtus sont des êtres humains dès leur conception. S’il vous plaît, protégez-les », demandait une autre affiche. Durant ces rassemblements pro-vie, des militants ont également distribué un livret contenant des textes et des photos soutenant des messages contre l’avortement et confiant des intentions de prière pour la fin de l’avortement. Ce livret a été préparé par Beautiful Picket, une organisation coréenne pro-vie. « Priez pour la fin de l’avortement, pour un monde sans avortement », demandait notamment un de ces messages. Le livret suggère également l’organisation d’une journée de prière pour les futures mères.

    « Il y a des gens qui prient pour une société où la vie est respectée »

    Cecilia Bae Seong-mi, une catholique de 53 ans de la paroisse de Sinsu-dong, à Séoul, a participé à la campagne en rejoignant une des marches pour la vie. « Je me suis sentie comme un fœtus dans cette situation. En priant silencieusement au milieu de la rue, en voyant les gens passer, je ne peux pas le dire haut et fort mais je crie silencieusement ‘je suis en vie’, comme le fœtus, même si j’ai l’impression de rester debout à ne rien faire. Je remercie Dieu de m’avoir donné cette opportunité de ressentir cela », raconte-t-elle.

    Gloria Lee Ye-jeong, une paroissienne de 31 ans de l’église Gocheok-dong, à Séoul, explique qu’elle n’a cessé de prier silencieusement pour la protection de la vie depuis qu’elle a découvert la campagne pro-vie. « La prière pour enfin reconnaître et défendre le caractère sacré de la vie est essentielle dans une société qui considère la sexualité simplement comme un divertissement et non comme la conception de la vie », confie-t-elle.

    Gloria Lee ajoute qu’elle a été surprise quand elle a entendu parler de la campagne pour la première fois. « Je pensais que c’était seulement à l’étranger, mais j’ai été surprise d’apprendre qu’ils faisaient cela aussi dans notre pays. Je suis heureuse qu’il y ait des gens qui prient ici pour une société où la vie est respectée », ajoute-t-elle.

    Soutien de l’archidiocèse de Séoul, de la Pro-Life Medical Association et de Beautiful Picket

    Le père Park Jung-woo, responsable du comité pour la vie de l’archidiocèse de Séoul, estime que même si une petite action peut aider à sauver une vie, c’est déjà merveilleux. « Un petit acte militant peut contribuer à sauver une vie, en changeant les cœurs de ceux qui croient en la puissance de la prière pour changer la situation et de celles qui songent à avorter », confie le prêtre. La campagne chrétienne internationale « 40 jours pour la vie » a été lancée initialement en 2007 par un groupe pro-vie au Texas, dans le but de dénoncer « l’injustice de l’avortement ». La campagne a attiré plus d’un million de personnes dans le monde entier, dans près de mille villes et 63 pays, et contribuant, selon le groupe, à sauver près de 20 786 vies de l’avortement. La campagne aurait incité 229 personnes à cesser des activités liées à l’avortement et elle aurait conduit à la fermeture de 114 centres d’avortement.

    En juin 2021, le comité pour la vie de l’archidiocèse de Séoul, la Pro-Life Medical Association et l’organisation Beautiful Picket se sont associés pour exprimer leur solidarité avec la campagne en décidant de marquer l’événement tous les ans en Corée du Sud. En avril 2020, la Cour constitutionnelle sud-coréenne avait jugé l’interdiction de l’IVG contraire à la Constitution, et demandé au gouvernement de modifier la législation. En janvier 2021, le Parlement a voté des mesures législatives déclarant la criminalisation de l’avortement comme anticonstitutionnelle et en appelant à abroger les lois précédentes. Aujourd’hui, l’avortement est décriminalisé dans le pays mais sans loi pour l’encadrer ; une loi serait en préparation pour décriminaliser l’avortement jusqu’à 14 semaines de grossesse, en cas de viol jusqu’à la 24e semaine.

    (Avec Ucanews)

  • PAYS-BAS - La solitude des catholiques et le rêve d'un nouveau mouvement missionnaire en Europe

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    Une dépêche de l'Agence Fides :

    EUROPE/PAYS-BAS - La solitude des catholiques néerlandais et le redémarrage de l'évangélisation à partir de petits groupes

    5 avril 2022

    Utrecht (Agence Fides) - La solitude des catholiques et la difficulté des jeunes générations insérées dans le contexte culturel actuel à comprendre et à reconnaître le langage de l'Église : tels sont les thèmes cruciaux qui sont ressortis de la discussion d'hier, lors de la rencontre des Directeurs Diocésains des Œuvres Pontificales Missionnaires aux Pays-Bas, à laquelle a participé le Père Dinh Anh Nhue Nguyen O.F.M. Conv., Secrétaire général de l'Union Pontificale Missionnaire.

    "Je rêve d'un nouveau mouvement missionnaire en Europe, y compris aux Pays-Bas, dans lequel les petits groupes sont dirigés par le Saint-Esprit. Une mission, donc, qui part des origines et qui est aussi vitale que la respiration, qui est "l'essence de la vie quotidienne".

    La mission, c'est être envoyé pour évangéliser, pour annoncer l'Evangile", a déclaré le Secrétaire Général de l'UPM (PUM) dans son discours sur le charisme des OPM et sa mission en Europe. Chaque baptisé a cette tâche, que Jésus a confiée à ses premiers disciples. La mission et l'évangélisation sont l'œuvre du Saint-Esprit, nous, les humains, n'en sommes que l'instrument. Il n'y a pas de stratégie pour la mission. Nous n'avons que notre cœur avec lequel nous parlons et le feu de l'Esprit Saint".

    Parmi les participants à la réunion figuraient Mgr Van den Hout, Évêque de Groningen-Leeuwarden et responsable de la mission et du développement, les secrétaires des missions des diocèses, le directeur du bureau missionnaire du diocèse de Roermond, le directeur national de Missio Pays-Bas, le père Vincent Goulmy, et le coordinateur du bureau de Missio Pays-Bas.

  • Bruxelles (église du Saint-Sacrement), 14 mai : Consécration de l'Union Européenne et de ses institutions au Seigneur Jésus

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    Consulter le PDF pour des précisions sur cette initiative

  • Quentin Moreau réédite les Trois Ages de la Vie Intérieure du Père Garrigou-Lagrange

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    Les trois âges de la vie intérieureLes trois âges de la vie intérieure

    par Réginald Garrigou-Lagrange

    La vie de la grâce est le commencement de la vie du ciel. Née au baptême, elle atteint son plein épanouissement dans la sainteté, antichambre de la gloire céleste.

    Voilà la doctrine que le père Réginald Garrigou-Lagrange expose et développe dans son maître-ouvrage qui vient de paraître et que nous avons la joie de vous présenter.

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  • Que se passerait-t-il si le pape se rendait à Kiev ?

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    De Massimo Introvigne dans le quotidien italien "Il Mattino" du 3 avril 2022, repris sur Bitter Winter :

    Le pape François à Kiev : et s'il y allait ?

    "Si" le Pape se rend à Kiev, il pourrait rassembler, et peut-être mettre de l'ordre, dans ce que certains considèrent comme des déclarations contradictoires sur la guerre.

    Que se passera-t-il si le pape se rend à Kiev ? Bien sûr, dans cette question, pour l'instant, le mot clé est "si". François a déclaré que l'option de se rendre dans la capitale ukrainienne est "sur la table". Cela ne signifie pas qu'une décision a déjà été prise.

    Mais "si" le pape se rend à Kiev, quelles seraient les raisons de sa visite ? Qu'est-ce qui changerait dans la position de l'Église catholique sur la guerre ? Et qu'est-ce qui pourrait changer dans la guerre elle-même ?

    Il faut se rappeler qu'au cours des premières semaines de la guerre, François a appelé à la paix et a parlé du conflit en termes sincères. Il a exprimé une souffrance qu'il serait en effet peu généreux de ne pas considérer comme sincère. Cependant, il n'a pas condamné l'agression russe sans équivoque. Tant aux États-Unis qu'en Ukraine et en Europe de l'Est (moins en Italie), il a reçu quelques critiques à ce sujet.

    Le pape n'est resté insensible ni à ces critiques ni à l'augmentation tragique du nombre de civils, y compris des enfants, tués par les bombardements russes en Ukraine. Le 20 mars, le ton a changé. François a rappelé à l'Angélus que "des missiles et des bombes sont tombés sur des civils, des personnes âgées, des enfants, des mères enceintes" et a dénoncé "l'agression violente contre l'Ukraine, un massacre insensé où se répètent chaque jour massacres et atrocités."

    Tout le monde comprend que s'il y a une "agression violente contre l'Ukraine", il y a un agresseur, et ce ne sont pas les Ukrainiens. Il manquait encore la référence explicite à Poutine et à la Russie, mais cela fait partie de la tradition de l'Église catholique, qui n'appelait même pas Hitler et Staline par leur nom lorsqu'elle dénonçait leurs idéologies et leurs crimes. Des politiciens italiens comme Matteo Salvini et Silvio Berlusconi condamnent également la guerre sans jamais mentionner Poutine, mais ce qui pour ces politiciens est une tactique pour François et l'Église catholique est une tradition et une stratégie.

    Cependant, le 24 mars, s'adressant à des femmes catholiques, le pape a déclaré qu'il avait "honte" en lisant qu'"un groupe d'États s'est engagé à dépenser deux pour cent de son PIB pour acheter des armes, en réponse à ce qui "est maintenant" : c'est de la folie", ajoutant : "La vraie réponse n'est pas plus d'armes, plus de sanctions, plus d'alliances politico-militaires, mais une autre approche, une manière différente de gouverner le monde."

    Les risques dans lesquels François court lorsqu'il improvise sans texte préparé sont bien connus, et ils ne sont pas seulement liés à la langue italienne (où il a fait quelques erreurs dans ce discours - et significativement aucune traduction anglaise officielle n'a été publiée par le Vatican). En Italie, tout le monde a pensé à un soutien papal à l'ancien Premier ministre Giuseppe Conte (qui avait en fait été le premier à s'engager à augmenter les dépenses militaires à deux pour cent du PIB lorsqu'il était en fonction) dans sa polémique contre l'actuel Premier ministre Mario Draghi sur le budget de l'armement, et en général les paroles du Pape ont ravi le front pro-russe.

    Puis, le 25 mars, François a consacré la Russie et l'Ukraine au Cœur Immaculé de Marie en référence au message que, selon les croyants catholiques, la Vierge a confié en 1917 à trois enfants bergers à Fatima, au Portugal. Dans ce message, la consécration était demandée pour faire face au risque que "la Russie répande des erreurs dans le monde entier". La Russie, et non l'Ukraine ou les États-Unis. Tous les médias ne connaissent pas le dialogue ininterrompu entre les papes des XXe et XXIe siècles, qui les ont tous pris très au sérieux, et les révélations de Fatima. Mais pour ceux qui le savaient, la référence était claire.

    Or, l'annonce d'une éventuelle visite à Kiev fait suite à celle d'une prochaine rencontre avec le patriarche de l'Église orthodoxe russe Kirill, l'un des plus fervents partisans de Poutine : une rencontre prévue depuis un certain temps mais qui semblait avoir été annulée.

    Y a-t-il une grande confusion au Vatican ? Je ne le pense pas. Le pape, parlant d'autres sujets, a répété à plusieurs reprises que le "Catéchisme de l'Église catholique" promulgué par Jean-Paul II reste le texte normatif de référence pour les catholiques, auquel lui aussi, en tant que "fils de l'Église", obéit. Malgré les attaques des évêques allemands qui voudraient abandonner un texte qui ne les convainc plus sur les questions morales, le renoncement au Catéchisme n'est pas à l'ordre du jour du Vatican.

    François a confié au Cardinal Secrétaire d'Etat Pietro Parolin la tâche d'expliquer patiemment que le Catéchisme, d'une part, au numéro 2315, condamne sévèrement les dépenses des Etats en armements, et d'autre part, au numéro 2308, affirme que, jusqu'à ce que des accords internationaux souhaitables convainquent tous les pays de renoncer aux armes de guerre, un Etat attaqué par un autre a le droit et même le devoir de les utiliser. Il n'y a aucune contradiction entre les deux thèses.

    En outre, l'Église enseigne également que les pays ont le droit de se défendre contre le terrorisme, et aujourd'hui, Al-Qaïda et ISIS disposent de véritables armées et d'armes de guerre. Si seuls ces groupes avaient des armes de guerre, et non ceux qui les combattent, nous serions tous à la merci des terroristes.

    Il est vrai que le Catéchisme, au numéro 2309 - et Parolin l'a rappelé - affirme également que le recours aux armes n'est justifié que lorsqu'il y a "de sérieuses perspectives de succès." Mais cela ne signifie pas qu'il est illégal de résister à un ennemi qui semble être beaucoup plus fort militairement, sinon la chrétienté aurait dû se rendre plusieurs fois aux Turcs, et le monde à Hitler. Le "succès" ne signifie pas non plus la victoire totale et la destruction de l'adversaire. Il signifie aussi gagner sur le terrain des conditions plus favorables dans une négociation de paix, qui, sans une résistance efficace, n'aurait pas été une négociation mais une reddition inconditionnelle.

    "Si" le pape se rend à Kiev, il sera certainement conscient que sa photographie avec Zelenskyy contribuera puissamment à la cause ukrainienne, quoi qu'il en dise, même si plus tard, nous ne savons pas quand et où, il se fera également photographier avec le patriarche Kirill. Mais s'il se rend à Kiev, c'est pour redire ce que - avec une certaine confusion lorsqu'il s'agit de parler à bâtons rompus - lui et l'Église disent depuis quelques semaines.

    Que la paix reste l'étoile polaire de tout discours chrétien sur les conflits, que cette fois il y a eu une agression et que la résistance est légitime, mais que le but de la résistance est d'arriver à des négociations de paix équilibrées, où personne ne se rend et où chacun sacrifie quelque chose. Un discours pour Zelenskyy, bien sûr, mais pour qu'il signifie aussi Poutine.

  • Dans son rêve de fraternité, François oublierait-il le péché originel ?

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    De Sandro Magister sur Settimo Cielo

    Dans son rêve de fraternité, François oublie le péché originel

    EvaAdamo

    (s.m.) Reçu et publié. L'auteur de la lettre, Antonio Caragliu, est avocat au barreau de Trieste et membre de l'Union italienne des juristes catholiques.

    *

    Cher Magister,

    Je pense que les oscillations de jugement et les contradictions du pape François sur le sujet de la guerre remontent essentiellement à son redimensionnement du péché originel.

    Comme l'a vivement souligné Pietro De Marco dans son article paru dans Settimo Cielo il y a quelques jours, il verse dans l'utopisme typique du socialisme humanitaire, qui se fonde sur l'évitement plus ou moins conscient du péché originel. D'où son appel à une fraternité chrétiennement équivoque (Caïn et Abel n'étaient-ils pas frères ?). D'où sa dénonciation de la production et du trafic d'armes comme cause ultime et déterminante des guerres (une affirmation qui, entre autres, contredit le Catéchisme de l'Église catholique au paragraphe 2316).

    Le fait est que Jorge Mario Bergoglio est le fils spirituel de ce "marxisme du cœur" bien représenté par le personnage de Don Benedetto dans le roman d'Ignazio Silone "Le pain et le vin" (1936). Pour Don Benedetto, le christianisme et le marxisme ont le même objectif, à savoir transformer la société actuelle, haineuse et corrompue, afin que "la vérité et la fraternité règnent au lieu de la haine et de la tromperie ; le travail vivant règne au lieu de l'argent".

    En définitive, les oscillations et les incertitudes qui entourent la doctrine de la guerre juste sont le produit d'une anthropologie chrétienne incertaine. Cela semble être apparu avec une clarté particulière dans la célèbre interview du pape avec Fabio Fazio. Partout où la référence au mystère du péché originel aurait pu éclairer le discours (par exemple, dans l'examen du passage de la création de l'homme au fratricide de Caïn et Abel, ou dans l'examen de la souffrance innocente des enfants) Bergoglio est resté silencieux : il ne l'a même pas mentionné.

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  • Al-Andalus ou l'invention d'un mythe

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    De sur le site de la Revue Catholica :

    L’invention d’un mythe

    4 Avr 2022

    En fait un peu antérieur à l’étude de Rafael Sánchez Saus[1], portant également sur le  mythe de l’Andalousie musulmane comme modèle de cohabitation heureuse entre l’islam, le catholicisme et le judaïsme dans un territoire de souveraineté musulmane, l’ouvrage de Serafín Fanjul[2] le complète opportunément. Il s’agit de même d’un livre « politiquement incorrect », à contre-courant de la tendance de nos jours dominante consistant à célébrer ce qui n’est pourtant qu’un mythe démenti par le gros de la littérature historique sur le sujet. Membre de l’Académie royale d’histoire espagnole et professeur de littérature arabe à l’Université autonome de Madrid, Serafin Fanjul s’érige donc contre le travestissement de la longue période de domination musulmane de l’Espagne. Période qui s’étend de l’agression arabo-berbère fulgurante des années 711-754  à la disparition du Royaume de Grenade en 1492, en passant par le moment triomphal du califat de Cordoue (929-1031), présentée comme règne supposé d’une Arcadie illustrée par la cohabitation harmonieuse et pacifique des trois cultures arabo-musulmane, catholique et juive. Pour l’auteur en revanche, « Le bon sauvage n’a jamais existé, pas plus en al-Andalus qu’ailleurs. Ce que l’Islam a perdu n’est en rien un paradis originel » (p. 669).

    Substantiel, précédé d’une préface signée par Arnaud Imatz comme celle du livre de Sanchez Saus, l’étude très documentée de Serafin Fanjul comporte deux parties. Intitulée al-Andalus contre l’Espagne, la première s’emploie pour l’essentiel à ramener à sa juste mesure l’apport arabo-musulman à l’Espagne. Il y est question de tous les clichés qu’il importe de redresser : en particulier le caractère nullement pacifique du contact interculturel et la fusion en réalité introuvable des trois sociétés. Sont examinés ensuite la brutalité de l’intervention musulmane, arabe et aussi berbère, puis l’interprétation par les populations locales de cette catastrophe, perçue comme un châtiment de Dieu, ainsi que l’observation du peu d’importance démographique de l’immigration musulmane. Longtemps, le gros de la population d’al-Andalus fut constitué de mozarabes, chrétiens réfractaires à l’islam longtemps majoritaires, ou juifs, les uns et les autres soumis au statut subalterne de dhimmis, régime de prétendue protection assurée par le pouvoir islamique, mais en réalité contraints très souvent à une réelle servitude et à d’incessantes humiliations. Inversement, l’auteur souligne la faible influence puis l’expulsion en 1609 hors de l’Espagne chrétienne des morisques, musulmans convertis de force au catholicisme à l’issue de la Reconquête. Dans une perspective plus convenue, Fanjul observe toutefois également la fréquence de vocables arabes dans la toponymie et moindrement dans l’onomastique, qui n’entraîne cependant guère de conséquences à long terme. Parallèlement, il relève la multitude de fables concernant l’origine arabo-musulmane imaginaire de certaines danses ou éléments de culture populaire, dont en particulier le flamenco. De même encore qu’une prétendue découverte de l’Amérique par des navigateurs arabes ou la présence de pilotes noirs dans la flotte de Magellan (pp. 567 et 570).

    De son côté, la seconde partie de l’ouvrage est consacrée plus spécifiquement à l’invalidation du mythe d’al-Andalus dans une perspective thématique et quelque peu anthropologique, inspirée notamment par Julio Caro Baroja. Fanjul s’y révèle plutôt mesuré dans une perspective toujours critique. Il se situe dans une ligne proche de celle de José Antonio Maravall, pour lequel une culture andalouse à bien existé en dépit des frontières entre les trois populations. Mais il prend soin en même temps de rappeler par exemple que le grand politologue Giovanni Sartori ou l’essayiste italienne Oriana Fallaci ont compté parmi les plus pertinents censeurs du mythe des trois cultures. Fanjul revient en outre dans cette seconde partie sur le phénomène essentiel de la « dhimitude », ce statut de quasi servage appliqué aux chrétiens sous prétexte de les protéger (p. 603). Il réduit par ailleurs à néant la thèse selon laquelle les gitans, apparus pour la première fois en 1432 à Barcelone, auraient eu à voir avec le pseudo-miracle andalou-musulman. Il récuse également l’idée que des morisques (musulmans convertis de force plus tard au catholicisme) auraient contribué après la Reconquête au peuplement de l’Amérique espagnole. Dans l’ensemble, tout comme le grand hispaniste Ramón Menéndez Pidal, il confirme que la conversion de plus en plus étendue des chrétiens à l’Islam au fur et à mesure de la longue poursuite de sa domination a été due à l’usage de la force ou de la persécution plus ou moins violente. Tout au plus minimise-t-il quelque peu cette violence, ou du moins s’abstient-il de la répertorier aussi en détail que le fait l’ouvrage de Rafael Sánchez Saus, dont le plan non plus thématique mais minutieusement chronologique livre une véritable histoire de la réalité plus consternante qu’angélique d’al-Andalus.

    [1] Rafael Sánchez Saus, Les chrétiens dans al-Andalus. De la soumission à l’anéantissement, Le Rocher, 2020, 468 p., 9,90 €, recensé précédemment dans la revue (n. 143, puis pour une nouvelle édition, 146).

    [2] Serafín Fanjul, Al-Andalus, l’invention d’un mytheLa réalité historique de l’Espagne des trois cultures, L’Artilleur, 2017, 717 p., 28 €.