Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Eglise - Page 539

  • Primat de Dieu chez Benoît, primat de l'homme chez François...

    IMPRIMER

    Un article de Sandro Magister, vaticaniste à L’Espresso, traduction de Diakonos.be :

    Deux papes, deux agendas.  Pour Benoît la priorité c’est Dieu, pour François c’est l’homme

    Ce qui frappe dans le magistère et dans les principaux actes de cette dernière phase du pontificat du Pape François, c’est la mise de côté de cette « priorité » qui, pour son prédécesseur Benoît XVI, « est au-dessus de toutes les autres », aujourd’hui plus que jamais, à une époque “où dans de vastes régions du monde, la foi est en danger de s’éteindre comme une flamme privée de nourriture”.

    Donc – comme ce Pape l’avait écrit dans sa lettre aux évêques du 10 mars de 2009 – la priorité consistant à “rendre Dieu présent dans ce monde et à ouvrir aux hommes l’accès à Dieu.  Et pas à n’importe quel Dieu mais à ce Dieu qui a parlé sur le Sinaï ; à ce Dieu sur le visage duquel nous reconnaissons l’amour poussé jusqu’à l’extrême, en Jésus crucifié et ressuscité”.

    Noël approche.  Mais de ce Dieu qui est né à Bethléem, il ne reste qu’une trace ténue dans la dernière encyclique « Fratelli tutti » de François, au point que Salvatore Natoli, un philosophe réputé, y a plutôt discerné l’image d’un Jésus qui n’est « rien d’autre qu’un homme », et dont la noble mission a simplement été de montrer aux hommes que « dans leur don réciproque, ils ont la possibilité des ‘dieux’ à la manière de Spinoza : ‘homo homini deus’ ».

    Le silence total sur Dieu est tout aussi impressionnant dans le message vidéo avec lequel François a lancé le « Global Compact on Education », un plan ambitieux – et qu’il a ensuite mis en œuvre en cheville avec l’ONU – qu’il a lui-même offert à « toutes les personnalités publiques » engagées au niveau mondial dans le domaine de l’éducation, quelle que soit la religion à laquelle ils appartiennent.

    Dans ce plan, les mots d’ordre sont tous exclusivement séculiers.  La formule dominante est « nouvel humanisme », avec son cortège de « maison commune », de « solidarité universelle », de « fraternité », de « convergence », d’ « accueil »…  Ni plus ni moins que pour cet autre réseau mondial de « Scholas Occurentes » créée par Jorge Mario Bergoglio en Argentine et qu’il a ensuite érigé, une fois devenu Pape, en fondation de droit pontifical avec siège dans la Cité du Vatican.

    Lire la suite

  • Inde : les minorités religieuses, dont les chrétiens, victimes d'intolérance et de discrimination

    IMPRIMER

    De Vatican News :

    Inde : l’intolérance religieuse envers les minorités croît

    L'intolérance religieuse se développe en Inde et les musulmans, mais aussi les chrétiens, en sont les principales victimes. C’est ce que confirme le rapport sur la situation des minorités en Asie du Sud 2020 publié par le Minority Rights Group International (MRG).

    C’est le dernier rapport du Minority Rights Group International (MRG), une ONG britannique présente aujourd'hui dans 150 pays, et qui travaille depuis plus de 50 ans contre la discrimination et les violations des droits de l'Homme des minorités dans le monde.

    Parmi les pays examinés par le rapport, qui montre une aggravation générale dans tous les pays de la région, l'Inde se distingue cette année. L’ONG y constate une augmentation de la violence, des mesures discriminatoires prises par les autorités, mais aussi des discours de haine contre les minorités.

    Le gouvernement pointé du doigt

    C'est un phénomène auquel le revirement nationaliste imposé par le gouvernement de Narendra Modi, dominé par le parti hindou Bharatiya Janata (Parti du peuple indien - BJP), a sans doute contribué, comme le confirme A.C. Michael, coordinateur national du Forum chrétien unifié, à l'agence Ucanews: «l'action du gouvernement est systématique : en fait, ils ont commencé à adopter des lois qui contrastent avec le caractère laïque et démocratique de la République indienne», dit-il.

    «Propager la haine contre les minorités est devenu un moyen pour les politiciens de ce parti de rester au pouvoir et d'en acquérir plus. S'ils continuent à réussir et à gagner des élections, cette tendance à la violence contre les minorités se poursuivra», ajoute A. C. Michael.

    Selon le rapport de MGM, «les crimes haineux contre les minorités ont augmenté, prenant la forme de lynchages et de violences visant les musulmans, les chrétiens et les dalits». En outre, le gouvernement indien a promulgué ou renforcé des lois discriminatoires visant spécifiquement les minorités, notamment des lois controversées contre les conversions forcées présumées, dont les chrétiens sont souvent accusés à tort. Dernièrement, des lois ont également été ajoutées qui punissent sévèrement l'abattage des vaches, un animal sacré pour les hindous mais consommé par les musulmans et les chrétiens. 

  • "Le consumérisme a volé Noël"

    IMPRIMER

    De CNA (Catholic News Agency) :

    Le pape François : "Le consumérisme a volé Noël".

    Cité du Vatican, 20 déc 2020 (CNA) - Le pape François a conseillé aux catholiques, dimanche, de ne pas perdre de temps à se plaindre des restrictions concernant les coronavirus, mais de se concentrer plutôt sur l'aide aux personnes dans le besoin.

    S'exprimant depuis une fenêtre donnant sur la place Saint-Pierre le 20 décembre, le pape a encouragé les gens à imiter le "oui" de la Vierge Marie à Dieu lors de l'Annonciation. 

    "Quel est donc le "oui" que nous pouvons dire ?" a-t-il demandé. "Au lieu de nous plaindre en ces temps difficiles de ce que la pandémie nous empêche de faire, faisons quelque chose pour quelqu'un qui a moins : pas un énième cadeau pour nous-mêmes et nos amis, mais pour une personne dans le besoin à laquelle personne ne pense ! 

    Il a dit qu'il souhaitait donner un autre conseil : pour que Jésus naisse en nous, nous devons consacrer du temps à la prière.

    "Ne nous laissons pas emporter par le consumérisme. Ah, je dois acheter des cadeaux, je dois faire ceci et cela". Cette frénésie de faire des choses, de plus en plus. C'est Jésus qui est important", a-t-il souligné.

    "Le consumérisme, frères et sœurs, a volé Noël. Le consumérisme ne se trouve pas dans la crèche de Bethléem : il y a la réalité, la pauvreté, l'amour. Préparons nos cœurs à être comme ceux de Marie : libres du mal, accueillants, prêts à recevoir Dieu".

    Dans son discours de l'Angélus, le pape a médité la lecture de l'Évangile du quatrième dimanche de l'Avent, le dernier dimanche avant Noël, qui décrit la rencontre de Marie avec l'ange Gabriel (Luc 1, 26-38). 

    Il a noté que l'ange a dit à Marie de se réjouir parce qu'elle allait concevoir un fils et l'appeler Jésus. 

    Il a dit : "Cela semble être une annonce de joie pure, destinée à rendre la Vierge heureuse. Parmi les femmes de cette époque, quelle femme ne rêvait pas de devenir la mère du Messie ?" 

    "Mais avec la joie, ces mots annoncent à Marie une grande épreuve. Pourquoi ? Parce qu'à ce moment-là, elle était "fiancée" à Joseph. Dans une telle situation, la loi de Moïse stipulait qu'il ne devait y avoir ni relations ni cohabitation. Par conséquent, en ayant un fils, Marie aurait transgressé la Loi, et le châtiment pour les femmes était terrible : la lapidation était envisagée".

    Dire "oui" à Dieu était donc une décision de vie ou de mort pour Marie, a dit le pape.

    "Certes, le message divin aurait rempli le cœur de Marie de lumière et de force ; néanmoins, elle s'est trouvée face à une décision cruciale : dire "oui" à Dieu, en risquant tout, même sa vie, ou décliner l'invitation et continuer sa vie ordinaire".

    Le pape a rappelé que Marie a répondu en disant "Qu'il me soit fait selon ta parole" (Lc 1, 38).

    "Mais dans la langue dans laquelle l'Évangile est écrit, il ne s'agit pas simplement de "laisser faire". L'expression indique un fort désir, elle indique la volonté que quelque chose arrive", a-t-il dit.

    En d'autres termes, Marie ne dit pas : "S'il faut que cela arrive, qu'il arrive... s'il ne peut en être autrement..." Ce n'est pas de la résignation. Non, elle n'exprime pas une acceptation faible et soumise, mais elle exprime un désir fort, un désir vivace".

    Lire la suite

  • O Oriens, splendor lucis aeternae et sol iustitiae

    IMPRIMER

    O ORIENS, splendor lucis aeternae et sol iustitiae:
    veni et illumina sedentem in tenebris et umbra mortis.

    Ô Astre montant (Zacharie 3, 8; Jérémie 23, 5), splendeur de la lumière éternelle (Sagesse 7, 26) etsoleil de justice (Malachie 3, 20): viens éclairer ceux qui se trouvent dans les ténèbres et dans l’ombre de la mort (Isaïe 9, 1; Luc 1, 79).

  • Que faire lorsque les “fondamentaux” se mettent à vaciller ?

    IMPRIMER

    D’après Armin Schwibach, à propos du cardinal Brandmüller, sur ProLiturgia.org :

    Que faire lorsque les “fondamentaux” se mettent à vaciller ?

    Observons le cardinal Brandmüller au travail. Et d’abord regardons son bureau. Sous ses armoiries est inscrit : « Ignem veni mittere in terram et quid volo si accendatur », c’est-à-dire « Je suis venu apporter un feu sur la terre, et comme je voudrais qu’il soit déjà allumé ! » (Lc, 12, 49). Et de fait, la flamme ne quitte jamais le cardinal ; plus précisément la flamme de sa mission pastorale.

    Ce même verset de l’Evangile de Saint Luc avait été choisi par Andrea Pozzo, jésuite et peintre du XVIIe siècle. Le fondateur de l’ordre des Jésuites lui-même, Saint Ignace de Loyola, y tenait beaucoup. Il s’agit d’une rencontre, d’une “coincidentia”, d’une parole évoquant pour le cardinal comme un pont entre les temps anciens et les temps nouveaux. A travers ces paroles, Jésus parlait aux siens de son destin futur : il pressentait la manière dont ce destin devrait s’accomplir.

    Le cardinal écrit toujours à la main, avec un crayon à papier soigneusement taillé, sur un papier de qualité. Ses manuscrits doivent ensuite être numérisés : pour cela il dispose d’une aide. Le numérique a toutefois ouvert un univers à cet homme cultivé : à 92 ans, le cardinal est un “user” qui surfe sur le net comme s’il avait grandi avec cette technologie. Mais composer un texte directement sur un ordinateur n’est pas vraiment sa tasse de thé ; le cardinal travaille donc de façon “classique”, un œil toujours attiré par la croix suspendue là, devant lui. Parfois, des mouettes s’aventurent jusque devant sa fenêtre pour le regarder travailler. Le cardinal, comme il se doit pour un des plus éminents spécialiste de l’histoire de l’Eglise, vit dans sa bibliothèque.

    Les temps difficiles que nous vivons, difficiles aussi pour l’Eglise d’où semblent disparues toute idée de beauté, de fête et de célébration, ces temps de pandémie, n’ont pas eu raison du cardinal : il poursuit sa réflexion sur le présent et le futur. Et dans le flux constant des informations qui nous arrivent de partout, la réflexion le mène à une œuvre personnelle abondante et prophétique car essentiellement réaliste. Un véritable message pastoral.

    Mais laissons-lui la parole :
    Depuis quelques temps déjà, dans l’Eglise d’Occident tout au moins, n’émerge plus aucune voix épiscopale capable d’indiquer la route à suivre. Mis à part au sujet de l’éternel thème des abus sexuels - thème écœurant s’il en est - ne règne plus qu’un tonitruant “silence des agneaux” (d’après le film des années 1980). Ou plutôt le “silence des bergers”, pendant que les agneaux, inquiets, errent un peu partout, espérant peut-être toujours, de la part de leurs pasteurs, une parole forte proclamant la foi catholique. En attendant, dans nos régions, l’Eglise prend feu, comme la charpente de Notre-Dame de Paris. Les fidèles quittent l’Eglise en nombre croissant, et pas seulement à cause du virus ! La faible fréquentation des célébrations religieuses reflète l’indifférence d’au moins 90% de ceux qui se disent encore catholiques. Le thème de l’Eglise catholique n’a plus sa place dans nos préoccupations journalières. Dans certains pays, comme en Allemagne, ne demeure plus que la source jaillissante de l’impôt dû à l’Eglise qui rassure - mais pour combien de temps encore ? - l’appareil ecclésial.

    Lire la suite

  • Mieux mettre en valeur la Parole de Dieu lors des célébrations

    IMPRIMER

    De Vatican News :

    Association église Saint-Maurice | Quelques atouts de l'église

    La Congrégation pour le Culte divin rappelle l’importance de la Sainte Écriture

    Dans une note parue samedi 19 décembre, la Congrégation pour le Culte divin et la discipline des Sacrements énonce dix points pour mieux mettre en valeur la Parole de Dieu lors des célébrations, explorant sa relation avec la liturgie.

    Le Dimanche de la Parole de Dieu, institué par le Pape François en 2019 le troisième dimanche du temps ordinaire de chaque année, est une bonne occasion de relire certains documents ecclésiaux – surtout les Prænotanda de l’Ordo Lectionum Missæ (synthèse de principes théologiques, célébratifs et pastoraux concernant la Parole de Dieu proclamée dans la messe, mais valable aussi dans toute célébration liturgique).

    C’est le constat établi par le cardinal Robert Sarah, préfet de la Congrégation pour le Culte divin et la discipline des Sacrements dans cette note rédigée le 17 décembre, dévoilée le 19. En effet, l'écoute de l'Évangile, point culminant de la liturgie de la Parole, se caractérise «par une vénération particulière», exprimée non seulement par des gestes et des acclamations, mais par le Livre des Évangiles lui-même.

    Accroître les psaumes

    L'une des possibilités rituelles appropriées pour ce dimanche particulier, selon le cardinal guinéen, pourrait donc être la procession d’entrée avec l’Évangéliaire ou, à défaut de la procession, sa mise en place sur l'autel.

    «L'ordonnancement des lectures bibliques établi par l'Église dans le Lectionnaire ouvre à la connaissance de toute la Parole de Dieu. Il est donc nécessaire de respecter les lectures indiquées, sans les remplacer ni les supprimer, et en utilisant des versions de la Bible approuvées pour l'usage liturgique», poursuit le préfet de la Congrégation, rappelant combien la proclamation des textes du Lectionnaire constitue «un lien d'unité» entre tous les fidèles qui les écoutent. «La compréhension de la structure et de l’objectif de la liturgie de la Parole aide l'assemblée des fidèles à accueillir venant de Dieu la parole qui sauve.»

    Lire la suite

  • Chine : le sanctuaire catholique de Notre-Dame de Zhaojialing attaqué par le Parti Communiste

    IMPRIMER

    De Zhang Feng sur Bitter Winter :

    Le sanctuaire catholique de Notre-Dame de Zhaojialing attaqué par le PCC

    12/19/2020

    Le village est un lieu de pèlerinage de renommée nationale depuis le XIXe siècle. Aujourd'hui, les signes et images catholiques disparaissent.

    Our Lady of Zhaojialing, Shanxi, in 2017. From WeChat.

    Notre-Dame de Zhaojialing, Shanxi, en 2017. De WeChat.

    Dans la province septentrionale du Shanxi, le village de Zhaojialing, dans le comté de Xiangyuan administré par la ville de Changzhi, a une présence catholique centenaire. En 1790, l'évêque franciscain italien Mariano Zaralli y est mort, empoisonné au gaz la nuit, alors qu'il rendait visite à la communauté catholique locale.

    En 1810, une femme catholique de l'endroit a donné de l'argent pour construire une simple église en l'honneur de la Vierge Marie. De ces humbles débuts, un sanctuaire a été érigé entre 1867 et 1872, et le sanctuaire marial de Notre-Dame de Zhaojialing a atteint une renommée nationale. Il a été fermé et à moitié détruit pendant la révolution culturelle, mais il a été reconstruit et réinauguré en 1987. D'autres édifices religieux entourent le sanctuaire, qui attire de grands pèlerinages chaque année au mois de mai. Tous les villageois sont catholiques.

    Lire la suite

  • L'annonce de la naissance de Jésus faite à Joseph (feuillet pour le temps du confinement)

    IMPRIMER

    2020_12_20_08_32_25_Greenshot.png

  • Haut-Karabakh : le silence des pays occidentaux face à des décapitations

    IMPRIMER

    Décapitations au Haut-Karabakh : le silence des pays occidentaux

    Article rédigé par infochretienne.com, le 18 décembre 2020 (via Liberté politique)

    Source [infochretienne.com] « Les pays occidentaux sont restés silencieux et n’ont pas pris de mesures pratiques. Ils ont les devoirs et les leviers pour en parler… nous ne voyons aucun résultat, nous ne voyons aucun processus de leur part. »

    Le Guardian a révélé l’identité de deux victimes arméniennes dont les décapitations ont été filmées. Il s’agit de Genadi Petrosyan, 69 ans, et de Yuri Asryan, 82 ans. Deux arméniens chrétiens, selon International Christian Concern, qui auraient refusé de quitter leurs villages à l’arrivée des forces azerbaïdjanaises.

    Selon des témoignages locaux, les victimes arméniennes identifiées n’étaient pas des combattants.

    Les vidéos de ces décapitations, commises par des hommes portant l’uniforme des forces armées azerbaïdjanaises, ont été rapidement relayées via des applications de messagerie, telles que Telegram.

    Amnesty International a étudié 22 vidéos de ce type d’exactions. L’organisation évoque notamment deux vidéos qui « montrent des exécutions extrajudiciaires par décapitation par des militaires azerbaïdjanais, tandis qu’une autre vidéo montre un garde-frontière azerbaïdjanais dont la gorge a été tranchée, ce qui a conduit à sa mort ». Denis Krivosheev, directeur adjoint d’Amnesty International pour la région Europe et Asie Centrale, dénonce « la dépravation et le manque d’humanité capturés dans ces vidéos ».

    Retrouvez l'intégralité de l'article en cliquant ici

  • Les trente ans d'un mensuel exemplaire

    IMPRIMER

    La Nef

    De Jacques de Guillebon sur le site de La Nef qui, pour son trentième anniversaire, nous offre gratuitement l'accès à son numéro de décembre (en pdf):

    La Nef souffle ses trente bougies

    La Nef c’est d’abord un homme. Ou plutôt deux. Jésus et Christophe Geffroy. Magnifique attelage, que demande le peuple ?

    Tout commence, je crois, quand, après les sacres illicites de 1988, lorsque Mgr Lefebvre ayant ordonné quatre évêques pour lui succéder se met en porte-à-faux de Rome, un jeune homme fraîchement converti et qui se sent une vocation de journaliste malgré sa formation d’ingénieur se met en tête de lancer, quasiment seul, un organe de presse catholique, d’esprit traditionnel dans la fidélité au Magistère. Ou pour reprendre ses mots plus exacts : « dont l’un des charismes serait de défendre d’une manière non exclusive le maintien des formes liturgiques antérieures à la réforme de 1969 » (in La Nef, n°100, décembre 1999).

    Ainsi, ni une, ni deux, en décembre 1990, il y a trente ans, Christophe Geffroy, sa femme, et un disciple du nom de Thomas Grimaux, lançaient sur le marché un mensuel à la couverture monochrome et au logo en friselis, sur quoi flottait fièrement La Nef, c’est-à-dire le navire de Pierre survivant à la tempête, soulignée de la magnifique phrase du Christ de saint Jean : « Il y a des demeures nombreuses dans la maison de mon père » (Jn 14, 2). Dans l’une de ces demeures, on s’en doute, se trouvaient les catholiques attachés à ce qui deviendra la forme extraordinaire de l’unique rite romain, quand Benoît XVI aura enfin mis bon ordre à la querelle, et c’était d’eux que Christophe Geffroy et son journal se firent notamment les porte-parole – La Nef ayant toujours plaidé pour les deux formes liturgiques et leur paisible cohabitation, se voulant un pont entre des mondes qui s’ignoraient alors. Incroyable temps et rude époque que celle de ces débats minutieux, non seulement sur le rite mais encore et surtout sur les échappées de Vatican II, notamment sur la liberté religieuse, qui aura vu une génération entière de catholiques, surtout en France, à la suite de Mgr Lefebvre, s’écharper et pour certains rester fidèles au pape, pour d’autres s’en éloigner, quitte à y revenir. Formidable période dont sont demeurées quelques cicatrices, quoique le temps ait fait son œuvre, et que des imprécisions eussent depuis été reformulées, des quiproquos levés, des contradictions résolues, formidable période que La Nef, à la suite de son capitaine, traversa avec fougue, courage, et dans une quête rare de la vérité.

    Car La Nef n’a jamais été seulement ça, si l’on ose dire, quoique ce fût déjà beaucoup mais qui l’aurait condamnée à épuiser rapidement son sujet : La Nef donc a aussi été, et demeure, un merveilleux lieu de débat, où côtoyant les profonds pères abbés des grandes abbayes bénédictines, cisterciennes ou autres de notre temps, des intellectuels, des écrivains, des politiques, des cardinaux, dont le moins célèbre n’est pas Joseph Ratzinger, firent et font vivre la pensée, à travers les vicissitudes du temps.

    Lire la suite

  • France : la mobilisation des cathos a sauvé Noël

    IMPRIMER

    De Jean-Marie Guénois sur le site du Figaro :

    Interdiction des cultes: quand les catholiques se sont réveillés

    18 décembre 2020

    Si l’Église catholique ne s’était pas mobilisée comme elle l’a fait le mois dernier, en déférant devant le Conseil d’État les dispositions gouvernementales restreignant drastiquement la liberté de culte, la fête de Noël aurait pu être gâchée. Poussé par des jeunes générations de catholiques, l’épiscopat a osé se rebeller.

    Presque surprise par son audace, la timide Église de France a pourtant fini par hausser le ton et donner de la voix - ce qui ne s’était pas vu depuis des années. En cause: les restrictions drastiques à la liberté de culte édictées par le gouvernement, autorisant à se regrouper dans un édifice, quelle que soit sa taille, un maximum de 30 fidèles! Pour lutter contre l’épidémie de Covid-19, la haute administration soutenait jusqu’à l’absurde qu’une chapelle de campagne avait la même contenance qu’une cathédrale. Soit une «limite stricte» de 30 fidèles.

    Ce fut le pas de trop. Jusque-là divisés sur l’attitude à adopter pendant la pandémie, les catholiques se soudèrent en un seul corps. Le Conseil d’État fut saisi par l’épiscopat. L’instance de justice trancha. Elle obligea le gouvernement à accepter une jauge proportionnelle à la surface des lieux de culte. Ce qui fut acté le 2 décembre 2020.

    Sans le savoir, les cathos venaient de sauver Noël. Qu’auraient été les messes de cette grande fête de la naissance du Christ sans cette épreuve de force et son résultat? D’autant que la réévaluation des mesures sanitaires, promise à la mi-décembre, aurait durci la norme. Un Noël qui se présente de plus sans couvre-feu alors que le 31 décembre sera ligoté. Si les temps n’étaient pas si déchirants pour des lieux vitaux de la société, désespérément fermés et si déchirés par tant de malades et de morts, on crierait au miracle…

    Mais il n’y a pas que cet aboutissement. Cet épisode a produit un déclic dans la mentalité dominante de l’épiscopat. Les relations avec l’État y étaient régies par un credo, celui de la «négociation» à tout prix pour préserver les bonnes relations. Cette idée polie de l’entente cordiale - à l’honneur du christianisme - subsistera toujours mais elle ne sera plus la seule voie possible. Les évêques ont compris que les temps avaient changé pour l’Église. Elle n’était plus respectée comme telle.

    La dureté inattendue de ce rapport de force avec le gouvernement a eu l’effet d’un électrochoc chez les têtes mitrées. En l’an de grâce 2020, l’Église, même la plus «ouverte», compatible avec toutes les évolutions de société, n’a plus compté que pour rien ou presque en France. Ce choc a été inouï pour des responsables ecclésiaux plutôt habitués à fuir les confrontations politiques parce qu’ils étaient persuadés qu’ils représentaient encore quelque chose et qu’on finirait par les écouter. Effet du «macronisme»? Cette fois, aucune préséance, même de dignité, ne lui a plus été accordée. Les cathos n’avaient qu’à se ranger et se taire, assis au même rang et sur le même banc que les autres «religions» dans la grande nef de la laïcité.

    «L’humilité oui, le mépris non», confient, énervés, de nombreux évêques. L’Église de France, acculée à n’être qu’une religion parmi d’autres dans un pays qu’elle a pourtant contribué à forger, avec d’autres, depuis deux millénaires, s’est donc réveillée d’une profonde passivité. C’est le second résultat de cette crise. Elle a suscité une minirévolution dans les relations Église-État: une sorte de baptême du feu pour l’Église qui se savait «minoritaire» dans une France multiple mais de façon subie. La voilà qui assume désormais ce statut de minoritaire mais dans l’esprit des «minorités créatives» popularisées et encouragées par Benoît XVI en 2009.