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Eglise - Page 748

  • Les convertis de l'Islam vont-ils remplir nos églises ?

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    Du site de France catholique :

    Les convertis de l’islam rempliront nos églises

    propos recueillis par Frédéric Aimard

    Après avoir enseigné l’histoire en ZEP, où il a approfondi son amour de la France et du Christ, Jean-François Chemain, publie un recueil de témoignages. Il donne la parole à d’anciens musulmans convertis à la foi catholique en France. Et pose de graves questions.

    Les convertis venus de l’islam viennent de pays divers, mais les situations sont souvent les mêmes, qui les font se remettre en cause...

    Jean-François Chemain : Les convertis que j’ai rencontrés ont en effet régulièrement été confrontés à des chocs brutaux, comme la maladie, l’abandon parental ou conjugal, une grande frayeur, une agression, un deuil, qui les ont conduits au fond du trou, les acculant à crier vers Dieu… Et c’est alors Jésus qui leur a répondu !

    Signe des temps, beaucoup témoignent de révélations intérieures : songes, apparitions, mi­racles… Y a-t-il quelque chose qui s’explique spécifiquement par la civilisation islamique dont ils viennent ?

    Une jeune femme m’a confié être persuadée que c’est son éducation musulmane qui l’a prédestinée à rencontrer le Christ. Les musulmans sont plus naturellement croyants que les «  post-chrétiens  » que nous sommes. L’existence de Dieu est pour eux une évidence, mais Il ne s’est pas donné à eux comme Jésus. Alors ils Le cherchent inlassablement, à tel point qu’Il choisit de se révéler à certains d’entre eux.

    Mahomet n’a pas fait de miracles. Cela revient souvent dans les rai­­sons avancées pour leur passage à la foi chrétienne. En quoi est-ce déterminant ?
    La personne de Jésus, telle que le Coran lui-même la donne à connaître, montre en effet que lui seul a fait des miracles. Le contraste interpelle plus d’un fidèle. Et souvent on constate que la première question qu’ils se posent entraîne la déconstruction de toute leur croyance.

    La vérité pour les chrétiens n’est pas une idée mais une personne. Est-ce cela que ces nouveaux convertis nous rappellent ?

    Tous les convertis que j’ai interrogés insistent sur le fait qu’ils n’ont pas rencontré une morale, une philosophie, une communauté, mais une Personne. Ils ne disent pas avoir quitté l’islam pour le christianisme, mais pour le Christ : distinction essentielle !

    Vos témoins manifestent souvent une soif intellectuelle. Quel est le rôle du débat d’idées dans la conversion ?

    Il est en frappant de constater que l’accès à la culture intellectuelle française, ou occidentale, même laïque, a été le déclencheur de nombre de conversions. Un converti considère que c’est le contact de Molière et Zola qui l’a ébranlé. Pourtant ce ne sont pas spécialement des auteurs «  chrétiens  ». Un autre note que le fait de sortir, en arrivant en France pour ses études, du petit cocon intellectuel protecteur que sa culture religieuse avait mis autour de lui, a été décisif. Notre culture laïque est à ce point issue du christianisme qu’elle prépare intellectuellement certains, c’est paradoxal, à la rencontre avec le Christ. Ou en tout cas l’espace de liberté qu’elle apporte peut faire s’effondrer les certitudes antérieures.

    Retrouvez l’intégralité de l’entretien dans France Catholique

  • Pourquoi n'est-il plus question de la "tolérance zéro" ?

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    De Sandro Magister (Settimo Cielo) en traduction française sur le site diakonos.be :

    Adieu « tolérance zéro ». Mais la « transparence » a encore du chemin à parcourir

    Ce que les dirigeants actuels au sommet l’Église n’ont pas été capables de dire, – avant, pendant et après le sommet du Vatican des 21-24 février sur les abus sexuels commis par des ministres consacrés – le « pape émérite » Benoît XVI l’a dit et l’a écrit dans les « notes » qu’il a rendues publiques le 11 avril, après en avoir informé le secrétaire d’État, le cardinal Pietro Parolin ainsi que le pape François en personne.

    Joseph Ratzinger est remonté à la racine du scandale: à la révolution sexuelle de 1968, à « l’effondrement » de la doctrine et de la morale catholique entre les années soixante et quatre-vingt, à perte de la distinction entre le bien et le mal et entre vérité et mensonge, à la prolifération dans les séminaires de « clubs homosexuels », à « un soi-disant garantisme » qui rendait intouchables ceux qui justifiaient de telles nouveautés y compris la pédophilie elle-même, et dans une dernière analyse à un éloignement de de Dieu qui est la raison de vivre de l’Église et le sens de l’orientation de chaque homme.

    Il en découle, selon le pape Ratzinger, qu’il en va du devoir de l’Église d’aujourd’hui de retrouver le courage de « parler de Dieu » et de faire passer Dieu « avant tout », de croire de nouveau qu’Il est réellement présent dans l’eucharistie plutôt que de la « réduire à des gestes rituels », de voir que l’Église est pleine d’ivraie mais aussi de bon grain, de saints de martyrs, et qu’il faut la défendre du discrédit du Malin, sans se bercer de l’illusion de croire que nous pourrions en construire nous-même une meilleure, uniquement politique, qui « ne peut représenter aucune espérance ».

    Cette analyse du pape Ratzinger fera certainement couler beaucoup d’encore vu comme elle est éloignée de ce qui se dit et de ce qui se fait aujourd’hui au sommet de l’Église concernant le scandale des abus sexuels, dans une optique essentiellement judiciaire et qui balance entre ces deux pôles que sont la « tolérance zéro » et le garantisme.

    Un garantisme très différent de ce « soit-disant garantisme » évoqué par Benoît XVI puisqu’il concerne plutôt les droits des accusés à se défendre, la présomption d’innocence jusqu’à la sentence définitive et la proportionnalité de la peine, et qu’il est intéressant de constater la manière dont celle-ci est utilisée aujourd’hui pour des cardinaux et des archevêques impliqués dans des abus.

    Si nous focalisons à présent notre analyse sur ce dernier point, voici ce qu’il en ressort :

    *

    Jusqu’à l’automne dernier, la « tolérance zéro » était l’une des expressions qui revenait le plus souvent dans les discours et les écrits du pape François pour expliquer comment combattre les abus sexuels du clergé sur des victimes mineures d’âge.

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  • Reviendra-t-on à la "splendeur catholique" ?

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    Les réponses de Michel Houellebecq et de Geoffroy Lejeune (source); le fait que nous reprenions leurs propos ne signifie pas que nous y adhérions totalement :

    Splendeur catholique

    Michel Houellebecq. — L’Église catholique peut-elle retrouver son ancienne splendeur ? Oui, peut-être, je ne sais pas. Il serait bien qu’elle s’éloigne définitivement du protestantisme, et qu’elle se rapproche de l’orthodoxie. S’y intégrer complètement serait la meilleure solution, mais ne sera pas facile. La question du Filioque peut être aisément résolue par les théologiens compétents. Le problème de l’installation des barons francs au Proche-Orient ne se pose plus, même Donald Trump a laissé tomber. Mais, pour l’évêque de Rome, renoncer à son ambition universelle, n’avoir qu’une prééminence honorifique sur les patriarches de Constantinople ou d’Antioche, sera peut-être difficile à avaler.

    Au minimum, il faudrait que l’Église catholique, imitant la modestie orthodoxe, limite ses interventions dans les domaines qui ne sont pas directement de son ressort (j’ai cité la recherche scientifique, le gouvernement des États, l’amour humain). Qu’elle renonce à cette manie d’organiser des conciles, qui sont surtout l’occa­sion de déclencher des schismes. Qu’elle renonce également aux encycliques, et mette un frein à son inventivité doctrinale (l’Immaculée Conception, et surtout l’infaillibilité pontificale heurtent trop directement la raison ; la raison est un gros animal paisible, qui s’endort sans difficulté à l’heure du culte ; mais il faut éviter, à son égard, les provoca­tions inutiles).

    Elle peut s’inspirer du pentecôtisme, de la même manière que la pop music s’est inspirée du gospel et du blues ; d’autre part il ne faut pas oublier une dose nécessaire de folie, en version russe c’est Dostoïevski : « S’il faut choisir entre le Christ et la vérité, je choisis le Christ », en version française nous avons Blaise Pascal.

    Tout se résume au fond à ce que l’Église catholique a, au cours de son histoire, accordé beaucoup trop d’importance à la raison (et cela s’est aggravé au long des siècles, sans doute, peut-être est-ce que j’insiste trop, mais enfin je ne crois pas, sous l’influence du protestantisme). L’homme est un être de raison — si on veut, cela arrive, de temps en temps. Mais il est avant tout un être de chair, et d’émotion : il serait bien de ne pas l’oublier.

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  • Quand, du fond de sa cellule, le pape émérite lève un tabou énorme

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    De Louis Daufresne dans "La sélection du jour" :

    Benoit XVI, le sexe et les sixties

    Aux bougies d’anniversaire, Benoît XVI préfère les feux d’artificesi l’on en juge par l’écho planétaire que reçoit sa lettre intitulée L’Église et le scandale des abus sexuels. Le pape de 92 ans (le 16 avril !) est toujours écouté, bien qu’il vive reclus dans un monastère de la Cité du Vatican et que son statut émérite ne soit pas du tout comparable à celui, par exemple, d’un ex-président des États-Unis. Cette audience rend compte de la puissance symbolique de l’Église catholique. Benoît XVI parle peu depuis sa renonciation il y a six ans, ce qui donne du poids à sa parole mais complique la gouvernance actuelle, nuit à sa lisibilité et introduit du désordre dans l’action publique. Le pape allemand ne déjuge pas François mais donne l’impression de le « recadrer », comme si les rames de la barque de Pierre étaient tenues par deux personnes différentes. Naturellement, les media ne citent pas Joseph Ratzinger pour relayer ses propos avec complaisance mais pour les mettre en porte-à-faux avec son successeur. Laissons-là ces calculs pour traiter le fond de la question. Benoît XVI ne fait qu’ajouter un couplet à son refrain bien connu sur la « dictature du relativisme », quand l'absence de normes devient la norme et que la morale sombre dans le ridicule. Mais il le fait dans un moment particulièrement aigu et de manière frontale. En deux mots, il attribue les crimes sexuels dans l’Église catholique à l’esprit des Sixties ! Il faut oser pareille assertion. Ces contempteurs de tous bords peuvent la juger malhonnête, au moins pour trois raisons :

    Affirmer cela, c’est se décharger de ses responsabilités. Prosaïquement, le pape émérite « repasserait la patate (très) chaude » des scandales sexuels à une société dont il estime qu’elle promeut et banalise les conditions de leur émergence depuis un demi-siècle. En clair, ce n’est pas moi, c’est vous. 

    Dans la ligne de cet argument, l’ancien pape contribuerait à véhiculer l’image d’une Église-forteresse et témoignerait, comme le souligne José Andres Murillo, une victime chilienne d’abus sexuel, d’un « narcissisme théologique » qui « fait partie du problème de la culture d'abus et de silence de l'Église ». Mu par un réflexe égoïste d’autodéfense, le Panzerkardinal écrabouillerait les efforts d’équilibristes du pape François qui, pendant ce temps, embrasse les pieds des dirigeants sud-soudanais … Le court-circuit des images est flagrant et il apparaît improbable que Benoît XVI agisse en service commandé.

    La troisième raison, c’est qu’on ne voit pas bien ce que les années 60 auraient à faire avec les abominations commises, par exemple, par le père Marcial Maciel, fondateur de la Légion du Christ. Benoît XVI simplifierait à l’extrême en désignant Mai 68 comme le bouc émissaire des maux et de l’impéritie d’une institution. Là où le pape François accuse le cléricalisme, maladie du pouvoir, Joseph Ratzinger pointe le rejet de la morale. Les deux angles d’attaque ne sont pas incompatibles. Dans les sociétés occidentales, toute une génération vibre encore aux promesses d’émancipation des Sixties. C’est le logiciel des nouvelles mœurs. La lettre du pape émérite représente ici une faute de goût calamiteuse, un peu comme Humanae Vitae. Mais Benoît XVI n’a cure des codes de la respectabilité médiatique et cela lui vaut à coup sûr un fort coefficient de sympathie. C’est le privilège de l’âge. En rien ce texte ne trahit un quelconque gâtisme. On observe une habileté un rien malicieuse à faire publier son texte touffu de 18 pages dans le Klerusblatt, mensuel bavarois destiné au clergé, avec une reprise exclusive dans le Corriere della Serra. C’est une façon d’y aller discrètement avec ses gros sabots.

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  • L'Église : une structure de péché collectif, aveugle et en faillite ?

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    Livre d'une Église prétendument en faillite

    L'Église est-elle une structure de péché collectif, aveugle et en faillite ?

    «Un moment de vérité». Tel est le titre alléchant du livre publié par sœur Véronique Margron, théologienne et présidente de la CORREF, livre dans lequel elle analyse la crise des agressions sexuelles dans l’Église en stigmatisant celle-ci comme un système devenu en lui-même une structure de péché. Une accusation dont les arguments méritent une analyse approfondie, ne serait-ce que pour se mettre à la hauteur des enjeux de cette crise.

    Analyse de Jérôme FOUQUET : Lire l'article

    Lire également l'éditorial d'Aline Lizotte "Et la raison s'en alla..."

  • La dernière "encyclique" de Benoît XVI ou le diagnostic extraordinaire de la grande calamité qui a frappé l'Eglise

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    LA DERNIÈRE "ENCYCLIQUE" DE BENOÎT XVI

    par Luisella Scrosati sur la Nuova Bussola Quotidiana (www.lanuovabq.it) en traduction française sur le site "Benoît et moi"

    Elle est présentée comme une petite contribution au thème de la pédophilie dans l'Église, mais la lettre que le Pape émérite Benoît XVi a rendue publique hier aborde de nombreux points névralgiques et résonne comme une humble offre d'aide aux pasteurs de l'Église pour éviter le naufrage total, désormais imminent. Elle renvoie au vrai mal qui porte comme conséquence tous les autres: s'éloigner de Dieu. Et elle répond aux Dubia en confirmant à nouveau l'existence d'actes intrinsèquement mauvais, elle dénonce la banalisation de la Communion, et rappelle le devoir de protéger la foi même dans les procès au pénal.

    Il les appelle «notes pour fournir des indications qui puissent être utiles en ce moment difficile» en référence à la pédophilie dans l'Église, mais en réalité nous sommes confrontés à ce que l'on pourrait considérer comme la dernière "encyclique" de Benoît XVI, un diagnostic extraordinaire de la "grande calamité" qui a frappé "la vierge, fille de mon peuple", un traitement radical pour soigner sa "blessure mortelle" (cf. Jérémie 14, 17).

    Tout Benoît est là, dans ce textetous les thèmes qui lui sont chers s'entrecroisent ici pour donner au lecteur une vue d'ensemble qui lui permet d'affronter la tempête actuelle sur une embarcation sûre. C'est donc une main tendue à nous, chrétiens, qui sommes jetés par des vents tumultueux et toujours en danger d'être emportés par la tempête; mais c'est aussi et surtout une humble offre d'aide aux pasteurs de l'Église, en premier lieu le Pape François, pour éviter le naufrage total, désormais imminent.

    Le cœur battant de l'ensemble de la réflexion est contenu dans la troisième partie, après deux sections consacrées à retracer l'effondrement de la société et de la théologie morale et ses répercussions sur la formation sacerdotale: «La force du mal vient de notre refus de l'amour pour Dieu». Comme l'affirmait déjà saint Irénée de Lyon, «la communion avec Dieu est la vie, la lumière et la jouissance de ses biens. Mais sur ceux qui se séparent de lui par leur libre décision, il fait tomber la séparation qu'ils ont choisie». Si nous éloignons de nous la vie, la lumière, la pureté et le bien, pourquoi être surpris si peu à peu la mort nous prend à la gorge, les ténèbres nous enveloppent, la saleté morale nous souille et le mal nous étouffe? C'est un thème très cher à Benoît XVI, qui en parlait il y a des années avec Pierre Seewald en ces termes: «Celui qui s'éloigne de Dieu, celui qui s'éloigne du bien, expérimente sa colère. Celui qui se place en dehors de l'amour, sombre dans le négatif. Il ne s'agit donc pas d'un coup porté par un dictateur assoiffé de pouvoir, mais seulement de l'expression de la logique intrinsèque à une action. Si je me place en dehors de ce qui est conforme à mon idée de la création, en dehors de l'amour qui me soutient, alors je plonge dans le vide, dans les ténèbres».

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  • Liège: Semaine Sainte 2019 à l'église du Saint-Sacrement au Bd d'Avroy

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  • Plutôt que de polémiquer, tâcher de mieux comprendre notre situation spirituelle et envisager la conduite à tenir dans l’Église et à l’extérieur de l’Église

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    De Gérard Leclerc sur le site de France Catholique :

    Les actes d’accusation contre l’Église, en ce moment, ne manquent pas. Ils sont diversement inspirés ou éclairés. Certains reflètent des crises de conscience sans doute respectables, même s’ils sont un peu trop à la remorque des mouvements d’opinion et pèchent parfois par manque d’information, celle-ci étant trop souvent unilatérale. Grâce au ciel, il arrive que les choses se rééquilibrent par le miracle de la liberté de penser et de s’exprimer. Le rééquilibrage n’est possible que lorsqu’on échappe soi-même à la vindicte qui règne en ce moment. Vindicte qui a ses motifs de légitimité mais qui peut déraper facilement. En dépit de l’envie forte que j’avais de répondre à telle philippique, j’ai préféré m’abstenir par ce qu’en alignant l’adversaire, ou supposé tel, j’aurais fait monter la pression sans autre bénéfice que de libérer ma propre agressivité.

    Plutôt que de polémiquer en ce moment, il vaut mieux approfondir afin de mieux comprendre notre situation spirituelle et envisager la conduite à tenir dans l’Église et à l’extérieur de l’Église. À ce propos, je ne puis que renvoyer au nouveau président de notre conférence épiscopale, Mgr de Moulins-Beaufort, qui publie dans la dernière livraison de la Nouvelle revue théologique de Louvain un article en tous points remarquables sur sa situation spirituelle« Nous sommes, écrit-il en conclusion, dans une phase d’émondage, de mise à l’épreuve, de transformations, nous la traverserons si nous osons croire que le Seigneur ne nous abandonne pas et qu’il vaut la peine d’avancer sur ses chemins comme nous le pouvons. » Je ne puis résumer une étude si dense, Mais elle est en libre lecture sur le site de la Nouvelle revue théologique. Chacun pourra s’y reporter, en y retrouvant une pensée riche, lucide par sa connaissance du terrain et de la culture contemporaine. Ceux qui, du côté « tradi », ont fait des objections à l’archevêque de Reims sur sa présence à l’inauguration de la grande mosquée de la capitale champenoise, y trouveront même une réponse à propos du défi de l’islam. Mais plus généralement, la lecture de cette étude permettra de se ressourcer dans les énergies spirituelles les plus nécessaires pour aujourd’hui.

  • Benoît XVI et Robert Sarah : même combat

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    Lu sur le site web « Aleteia »:

    "Alors qu’on ne le soupçonnait pas, le pape émérite Benoît XVI a publié une longue tribune particulièrement forte (Voir ici)sur la question des abus sexuels et plus largement sur la crise de la foi dans l’Église.

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    C’est peut-être l’un des textes les plus forts livrés par Benoît XVI depuis sa renonciation au pontificat. Dans une longue tribune publiée dans le mensuel du clergé bavarois Klerusblattle pape émérite de 91 ans sort de son silence pour réagir à la crise des abus sexuels dans l’Église et ainsi « contribuer » à son « nouveau départ ». Il livre ainsi un témoignage sans équivoque sur ces années où il était encore pasteur de l’Église, afin de dénoncer la racine de la crise et proposer quelques remèdes. Aleteia a travaillé à partir de la traduction proposée par la Catholic News Agency afin de la décrypter à ses lecteurs.

    Lire aussi :Crise dans l’Église : sortir de l’épreuve par le haut

    Sans mâcher ses mots, l’ancien pontife revient ainsi sur les années 1970 et 1980 au cours desquelles, l’enseignement moral dans l’Église a été, selon lui, réduit à néant. Cela a eu pour effet, dénonce-t-il, « l’apparition d’une tentative de développer une espèce de nouvelles catholicité moderne ». On a alors assisté, dans certains séminaires, raconte-t-il encore sans détour, à la formation de « cliques homosexuelles » mais aussi à la projection de films pornographiques. Et ce, dans l’intention de rendre les séminaristes « capables de résister contre un comportement contraire à la foi ». Dans le même temps, les livres du cardinal Ratzinger d’alors étaient tout simplement bannis, et ceux qui les lisaient étaient « considérés comme non-adaptés au sacerdoce ».

    Pour lui, aucun doute possible, cette situation découle de façon directe de la « libération sexuelle tous azimuts » amorcée à la fin des années 1960 dans toute la société. Période pendant laquelle, en seulement deux décennies, « les standards normatifs précédents au sujet de la sexualité se sont entièrement effondrés ». À l’époque, rappelle-t-il, même la pédophilie était « diagnostiquée comme permise et appropriée ». Une « époque très difficile » pour beaucoup dans l’Église et en dehors, se souvient l’ancien pape.

    Lire aussi : Les trois points à retenir du sommet sur les abus sexuels

    S’abandonner à l’Amour du Christ, « l’antidote au mal »

    Ainsi, remarque-t-il, la tentative de créer une nouvelle Église a totalement échoué. À la question : « Que devons-nous donc faire désormais ? », l’allemand répond : remettre Dieu dans la société afin de retrouver les repères du bien et du mal. « Seul l’amour et l’obéissance à notre Seigneur Jésus Christ peuvent nous indiquer la voie juste », estime-t-il. « L’antidote au mal qui nous menace, et au-delà le monde entier, ne peut que consister dans le fait que nous nous abandonnions à cet amour », considère-t-il.

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  • Le pape Benoît XVI, sorti de son silence, apporte son éclairage sur la crise actuelle des abus sexuels

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    Les notes, rédigées par le pape émérite Benoît XVI l’hiver dernier, viennent de paraître dans le mensuel allemand « Klerusblatt » et en exclusivité pour l’Italie sur « AciStampa » et « Il Corriere della Sera » du 11 avril 2019. C'est, à notre connaissance, le site "Benoît et moi" qui a, le premier, mis en ligne une traduction correcte du texte de Benoît XVI alors que d'autres sites se contentaient de publier une traduction (parfois illisible ou à la limite du contre-sens) exécutée par un moteur de traduction automatique. Nous vous renvoyons donc à cette traduction en deux parties :

    Jeanne Smits, sur son blog, a également mis en ligne une traduction fiable de ce texte.

  • Ozon : une vérité partielle et partiale ?

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    De Pierre Durieux sur Aleteia.org :

    Par Ozon et par omission !

    Pour la première fois, Pierre Durieux, l’ancien directeur de cabinet de l’archevêque de Lyon s’exprime sur le film « Grâce à Dieu ».

    J’ai fini moi aussi par voir Grâce à Dieu. Après tout, ce n’est pas très fréquent de connaître des personnages qui ont inspiré un film et d’entendre son propre nom au cinéma. Je ne suis pas cinéphile, ni critique, et mon avis ne se risquera pas à émettre des considérations savantes sur le 7e art. Mais puisque cette œuvre est présentée comme une « fiction inspirée de faits réels », l’ancien collaborateur du cardinal que je suis n’est pas, après tout, le plus mal placé pour donner son avis

    Une bonne surprise

    Oserais-je l’écrire ? Le film fut d’abord une bonne surprise. Vraiment. Après 36 mois d’un feuilleton judiciaire éprouvant et quelques milliers de coupures de presse mal cicatrisées, je redoutais le manichéisme émotionnel sur grand écran. Le film, reconnaissons-le, n’en rajoute pas. Si certaines des personnes mises en cause peuvent légitimement souffrir de se voir ainsi représentées à l’écran, il est tout aussi difficile je suppose pour les victimes et leurs familles, de voir exposer leurs fragilités, leurs conflits familiaux et leurs manquements… De nombreux passages montrent que François Ozon n’a pas occulté les rayons de la vérité, même douloureux.

    De ce qui apparaît, de ce qu’on entend dans le film, je ne conteste pour ainsi dire, rien. Le personnage du cardinal est certes assez loin du réel, mais après tout, aurait-il été mieux « réussi » en singeant le vrai ? Même le titre — scandaleux à plusieurs titres — se trouve mieux expliqué dans le film que dans la plupart des articles qui traitent du sujet. Grâce à François Ozon, on prend connaissance de la chronologie, des excuses et des explications du cardinal aussitôt après sa malheureuse expression.

    Des oublis regrettables

    Bien sûr, on comprend qu’il ait fallu enjoliver et imaginer un peu, ne serait-ce que pour des questions de mises en scène mais, enfin, je n’aurais pas matière à écrire sur les mensonges de ce film, comme je l’avais primitivement imaginé, avant de l’avoir vu.

    Non, le film n’en rajoute pas, mais il a des manques. Il lui manque les questionnements d’un évêque devant les crimes anciens de l’un de ses prêtres, la difficulté de traiter, un quart de siècle après, des questions, déjà gérées, même mal, par ses trois prédécesseurs.

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  • Déchristianisation et "archipelisation" de la société française

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    Entretien avec Jérôme Fourquet, directeur du département Opinion et Stratégies d’Entreprise de l’institut de sondages IFOP, auteur de L’Archipel français (Seuil).

    Vous analysez dans votre livre comment l’élection d’Emmanuel Macron a été l’aboutissement d’un éclatement de la société française qui a commencé il y a des décennies. La déchristianisation de la France a-t-elle joué un rôle dans cette « archipelisation » de la société ?

    Nous ne sommes bien sûr pas les premiers à travailler sur le déclin de l’influence catholique en France. Le livre de Marcel Gauchet Le désenchantement du monde a déjà trente-cinq ans. Mais nous sommes aujourd’hui au stade terminal du processus. Le nombre de « messalisant » s (qui vont à la messe tous les dimanches) est passé de 35 à 6 % depuis Vatican II. Le nombre décroissant des prêtres diocésains et des baptêmes, la grande raréfaction du prénom Marie également, marquent une déchristianisation très avancée. La matrice catholique a eu une influence considérable sur la structuration de la société française. Elle a organisé tout un pôle catholique de la société qu’elle a irrigué pendant des siècles jusqu’aux dernières décennies. Elle a, parallèlement, suscité la constitution d’un pôle laïque et républicain qui s’est construit pour une grande part en réaction au premier et qui, déchristianisation aidant, s’est trouvé dépourvu d’adversaire. La déchristianisation a déstabilisé les deux pôles qui, plus profondément, reposaient sur un soubassement imprégné de culture judéo-chrétienne, remettant en question les fondements mêmes sur lesquels les deux pôles reposaient. La déchristianisation ne pouvait donc pas rester sans conséquences sur l’ordre politique et sur le paysage électoral.

    En conséquence de ces évolutions, vous parlez d’un paysage sinistré.

    J. F. : Par de nombreux aspects, le paysage culturel et idéologique n’a plus grand-chose à voir avec ce que l’on a connu. Bien sûr, chaque génération a la faiblesse de penser qu’elle est en rupture par rapport à celles qui l’ont précédée. Mais ce à quoi nous assistons aujourd’hui n’est pas seulement le résultat d’un renouvellement générationnel, mais d’un basculement civilisationnel et anthropologique sans précédent. Il y a d’autres critères que le taux de remplissage des églises qui indiquent la déchristianisation de la France : les préférences en matières d’obsèques (l’incinération a pris le pas sur l’enterrement), les mariages et la nuptialité, la sexualité, la décrispation de la sociétésur l’homosexualité. On voit les plaques tectoniques bouger de manière spectaculaire, alors qu’elles étaient restées immuables pendant des siècles. Entre 1945 et le début des années 1980, les naissances hors mariage représentaient moins de 10 % des naissances. Aujourd’hui c’est 60 %. C’est devenu la norme, en l’espace de deux générations. Avec bientôt l’élargissement du droit à la PMA aux couples de lesbiennes ou aux femmes célibataires, on va aboutir à des naissances sans père. Une rupture encore avec l’ordre philosophique, anthropologique et même psychologique que l’on a connu. Quand on pose la question aux Français aujourd’hui en évoquant le manque de père, 50 % sont favorables à l’élargissement de la PMA, 50 % sont défavorables. Les générations les plus âgées y sont aux deux tiers opposées. Les moins de 35 ans y sont aux deux tiers favorables. L’ordre social et familial n’en sera pas forcément bouleversé, étant donné le petit nombre de personnes concernées. Mais sur des questions assez fondamentales, les conceptions changent radicalement. Avec ces lois qui se succèdent, c’est tout le référentiel qui, peu à peu, mais rapidement, se modifie. Au début des années 1970, apparaît la pilule et l’IVG est légalisée, ce qui dissocie sexualité et procréation : il peut y avoir sexualité sans procréation. Quarante-cinq ans plus tard, nous pourrions avoir une procréation sans sexualité.

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