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Eglise - Page 811

  • Désacraliser la figure du prêtre ?

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    De Christophe Geffroy en éditorial (avril 2019) sur le site de La Nef :

    Désacraliser toujours plus ?

    ÉDITORIAL

    La sage décision du pape François de ne pas accepter, pour le moment, la démission du cardinal Philippe Barbarin a été interprétée par certains comme la preuve que l’Église, décidément, ne voulait pas changer et n’avait toujours pas pris la mesure des problèmes d’abus sexuels en son sein, bref qu’elle n’était plus « crédible ». Curieusement, le fait de savoir si la condamnation du Cardinal était justifiée ou non en droit semblait ici sans importance, comme si sa personne s’identifiait à l’Église jugée par avance coupable et qu’il fallait qu’un haut prélat paye au nom de l’institution, la justice étant ici secondaire au regard du symbole.

    L’Église inactive ?

    Remarquons d’abord que l’hyper médiatisation de ces affaires donne l’impression que la vie de l’Église se résume désormais à cette question des abus sexuels, occultant le bien qu’elle continue de dispenser par l’admirable dévouement de nombre de ses membres, clercs comme laïques. Ce fonctionnement des médias a ceci de pervers qu’il n’offre aucun recul ni ne favorise la réflexion et la nuance : à peine une affaire est-elle passée qu’une autre survient, on feint alors de s’étonner de l’absence de mesures malgré l’accumulation des cas, alors qu’il s’agit le plus souvent de faits anciens bien antérieurs à l’époque où l’Église a commencé à prendre conscience de l’ampleur du drame et mettre en place progressivement les mesures qui s’imposaient. Car les mesures, il y en a eu de nombreuses depuis 2002, et nul ne peut reprocher à l’Église d’être demeurée inerte et indifférente au sort des victimes, même si, pour ces dernières, le mal est tellement profond et révoltant qu’aucune mesure humaine ne peut être à même de réparer les torts causés. Face à un tel fléau, combien d’institutions ont fait autant que l’Église catholique qui, rappelons-le, n’est pas la seule concernée ?

    Aujourd’hui, les victimes sont très clairement son souci prioritaire et l’on regrette que cela n’ait pas été toujours le cas, mais on ne peut revenir en arrière, il nous faut assumer maintenant les dossiers hier si mal gérés. Comment nier qu’il y ait eu d’insupportables abus de pouvoir et qu’il était nécessaire de corriger des comportements hérités des siècles passés où l’Église était en position dominante dans une société où son autorité était reconnue et respectée, voire même crainte en certains cas ? Le pape François a nommé cela d’un terme pour le moins ambigu en raison de l’histoire qu’il charrie : le « cléricalisme ». Mais soyons sérieux, comment ne pas voir que, face à ces comportements cléricaux, l’Église a déjà largement procédé à sa réforme interne ?

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  • "Les apports dogmatiques de Vatican II" : un lecteur réagit

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    Un lecteur, titulaire d'un master en théologie, réagit à la publication d'une note d'Arnaud Dumouch publiée sur notre blog :

    Analyse critique du texte : « Comprendre les apports dogmatiques de Vatican II en 9 canons »

    (publié sur Belgicatho)

    Nous trouverons dans les paragraphes en italique et en vert le texte de l’article critiqué, et en-dessous des différentes parties de ce texte, nos observations.

    Les Conciles de jadis se terminaient par une série de "canons" qui en résumaient la portée. Les Pères du Conciles Vatican II refusèrent d'agir ainsi, livrant au peuple de Dieu un texte long et difficile à comprendre.

    On se demande d’ailleurs quel était l’intérêt de ne pas adopter la clarté de formulation des conciles antérieurs…

    55 ans après la clôture du Concile, il peut être utile de donner un outil pédagogique simple qui distingue deux parties :  D'abord les apports admirables (et marqués d'infaillibilité) de ce Concile pour la doctrine de la foi. Mais aussi les décisions pastorales fragiles et sujettes à caution.

    Pour qu’il y ait infaillibilité dans un acte du Magistère universel (cas par exemple du concile œcuménique), il y a deux conditions (cf. Abbé Lucien, L’autorité magistérielle de Vatican II, dans la revue Sedes Sapientiae n°119 (mars 2012), p. 34) : 1° une affirmation directe, posée pour elle-même ; 2° que la doctrine affirmée soit présentée comme révélée, ou liée nécessairement à la révélation, ou absolument obligatoire pour les fidèles.

    La plupart des propositions présentées dans l’article comme infaillibles ne remplissent pas l’un des critères (souvent le 2ème), voire les deux.

    Si nous trouvons le temps, nous ferons également un commentaire des propositions décrites comme « décisions pastorales fragiles et sujettes à caution ». Il nous suffit pour l’instant que l’auteur de l’article en reconnaisse de lui-même déjà la faiblesse. 

    Ce travail a été commencé par un théologien laïc et thomiste, Arnaud Dumouch. Il serait intéressant que des laïcs l'améliorent et suggèrent à la hiérarchie d'en faire un document pour l'usage de l'Eglise universelle.

    Nous ne nous prononcerons pas ici sur le thomisme de M. Dumouch. Par contre nous pensons, et nous le verrons plus bas, que parmi les 9 propositions, certaines manifestent une ignorance de la pensée de Saint Thomas. 

    La liste des neuf principales vérités dogmatiques (infaillibles) développées dans Vatican II :

    Encore une fois, il ne suffit pas d’affirmer qu’il y en a : une affirmation infaillible se discerne avec des critères précis, ainsi que nous l’avons rappelé. 

    L'homme est par nature un être libre et la liberté religieuse est une condition de sa nature. C'est un nouveau "préambule de la foi".

    1° Sur ce point, nous nous rattachons à l’avis de l’Abbé Lucien (cf. articles dans la revue Sedes sapientiae, p. 53-57), et nous pensons qu’effectivement l’infaillibilité serait engagée dans le §1 de Dignitatis humanae n°2. Les deux critères sont remplis : 1° une affirmation doctrinale directe et par soi, et 2° un lien à la révélation. Attention : nous précisons que l’infaillibilité porte sur la déclaration dans ce passage, et non sur l’ensemble du texte.

     

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  • A Vérone : un discours clair pour défendre la famille

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    De l'Observatoire International Cardinal Van Thuan :

    Les principes non négociables et les personnes qui les soutiennent se sont manifestés à Vérone

    Notre Observatoire a participé au Congrès mondial des familles de Vérone et les a traités comme un thème central de la doctrine sociale de l'Église en ce qui concerne la vie, la famille, la procréation et leur dimension publique.

    Nous publions ici une intervention de Stefano Fontana, parue sur La Nuova Bussola Quotidiana, aujourd'hui, 1er avril 2019 (...).

    Le Congrès mondial des familles de Vérone a traité directement de la doctrine sociale de l'Église, même si elle ne l'a pas directement mentionnée. Les thèmes du Congrès sont au cœur de la doctrine sociale de l'Église, bien qu'ils soient aujourd'hui souvent laissés de côté : à Vérone, l'existence des «principes non négociables», moralement et politiquement contraignants, a été réaffirmée. En conclusion de ce Congrès qui a fait beaucoup de bruit et qui fut âprement discuté, parmi les nombreuses choses que d’autres diront, j’ai choisi deux sujets qui me paraissent indiquer la pratique qu'il faudra suivre à l’avenir. Il faut savoir apprendre des expériences.

    À l’occasion de ce congrès, les positions des "belles âmes" qui adhéraient au contenu mais pas aux méthodes ont émergé du côté catholique. En d'autres termes, elles n'étaient pas d'accord avec les prises de positions affirmées et auraient souhaité des attitudes de dialogue. Selon elles, il n'aurait pas dû s'agir de réaffirmer les vérités et de convoquer ceux qui voulaient s'engager à les défendre, mais il aurait été utile de créer un espace de discussion en vue d'échanger des points de vue. C'est l'idée que le catholique devrait toujours proposer des solutions ouvertes et ne jamais déclarer des vérités ou condamner des erreurs. En bref, il devrait toujours être "pour" et jamais "contre". Je ne mentionne pas les noms de ceux qui ont parlé ainsi. Nous les avons tous lus dans les journaux ou sur les réseaux sociaux ces derniers jours. C'est l'attitude de ceux qui disent que certains mots ou  styles ne devraient jamais être utilisés. Vous découvrirez ci-dessous l'idée que la manière (le comment) est aussi importante et peut-être plus que le contenu (la chose) ou que le "pastoralisme".

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  • Quand le jour baisse sur l’Eglise catholique…

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    Sur le site web « Pro Liturgia » :

    Sarah le jour baisse ob_08de29_5bfba909-bb73-4651-a196-ba891908020e.jpeg

    Quelques petites vidéos dans lesquelles le cardinal Sarah, à l’occasion de la parution de son dernier livre, rappelle des points fondamentaux:
    ... sur la crise de la foi : cliquer ici
    ... sur la crise de l’Eglise : cliquer ici
    ... sur les raisons du combat à mener : cliquer ici
    ... sur la crise sacerdotale : cliquer ici.
    Le cardinal Sarah sait que la situation est grave; il descend donc dans l’arène pour mener “le bon combat de la foi”.

    Ref.  https://www.proliturgia.org/actua.html

    JPSC

    A lire également l'article de Christophe Geffroy sur le site de La Nef : Un monde à reconstruire

  • Le pape à Rabat : pas de prosélytisme !

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    C'est à lire ICI.

    Il faudra quand même qu'on nous explique où finit l'esprit missionnaire et où commence le prosélytisme... Dans la confusion actuelle, que reste-t-il d'ailleurs de l'esprit missionnaire ? Toutes les religions ne sont-elles pas bonnes et voulues par Dieu ? Plutôt dialoguer que convertir, n'est-ce pas ? L'évangélisation est censée se satisfaire du témoignage des actes. Etait-ce bien à cela que le Christ invitait ses apôtres lors de l'Ascension ? "Allez donc, enseignez toutes les nations, les baptisant au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit, leur enseignant à pratiquer tout ce que je vous ai commandé." (Mt 28, 19)

  • François : "Il y a toute l'Europe pour distribuer les migrants"

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    De Jean-Marie Guénois sur le site du Figaro.fr :

    Au Maroc, le pape François soutient les migrants africains en marche vers l'Europe

    Au Maroc, le pape François soutient les migrants africains en marche vers l'Europe

    Le souverain pontife appelle mettre en œuvre «avec rapidité» les engagements du pacte de Marrakech notamment par «l'élargissement de canaux migratoires réguliers».

    De notre envoyé spécial au Maroc

    La première journée du voyage du pape au Maroc aura été marquée par l'appel surprise commun lancé, avec le roi Mohammed VI, pour protéger le «caractère spécifique multireligieux» de Jérusalem, la «ville Sainte». Mais encore plus par un discours presque sans précédent de François, directement adressé «aux migrants», où il a une nouvelle fois tempêté contre «l'indifférence et le silence» car «personne ne peut être indifférent devant cette souffrance». Il ne faut pas «se laisser conditionner par les peurs et par l'ignorance», a-t-il recommandé, et devenir de «vrais compagnons de voyage» des migrants.

    Pape François : «La question des migrants ne se résoudra pas avec des barrières»

    En visite au Maroc, le pape François a plaidé en faveur des migrants africains en marche vers l'Europe ce 30 mars.

    Ils sont nombreux, Africains, en transit au Maroc pour l'Europe. Il leur a parlé, samedi soir, dans un centre de la Caritas (nom international du Secours catholique) à Rabat. Un discours non retransmis par les canaux officiels du pays, alors même qu'il devait l'être, en forme d'encouragement à une «immigration sûre, ordonnée et régulière», dans l'esprit du «pacte de Marrakech» de l'Onu, signé le 10 décembre dernier au Maroc. Cette initiative a toujours été appuyée par le Vatican: le cardinal Pietro Parolin, premier ministre du Saint-Siège, était venu en personne signer ce texte au nom du Pape.

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  • La barque ne coulera pas : voici pourquoi

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    De l'abbé Amar sur Padreblog :

    POURQUOI LA BARQUE NE COULERA PAS !

    Padreblog ? « Une parole réactive de prêtres sur l’actualité » proclame notre ligne éditoriale. Jamais celle-ci n’a pourtant été si peu réactive. L’avalanche des récentes révélations n’a pas vraiment rendu pressante l’envie d’écrire. Mais… c’est le carême. Puis il y a eu la parution du nouveau livre du cardinal Sarah et cet appel, via Twitter, d’un célèbre avocat parisien : « Et si, une fois la situation intégrée, on arrêtait de se regarder, de s’ausculter, de se psychanalyser, de se commenter, pour le regarder… Lui ? ».

    La scène se passe à Rome, le vendredi saint 2005. La foule des chrétiens, rassemblée ce jour-là pour méditer le chemin de croix, entend la méditation du prédicateur : « Souvent, Seigneur, ton Église nous semble une barque prête à couler. Et dans ton champ, nous voyons plus d’ivraie que de bon grain. Les vêtements et le visage si sales de ton Église nous effraient. Mais c’est nous-mêmes qui les salissons ». Celui qui parle ainsi sera élu pape quelques semaines plus tard sous le nom de Benoît XVI.

    Ces mots ont presque quinze ans. Et ils sont encore d’actualité. Au cœur même de l’Eglise, les contre témoignages sont flagrants, nombreux, scandaleux. Comme l’a avoué un jour le pape Benoît XVI, la plus grande persécution de l’Eglise ne vient pas d’ennemis « du dehors » mais « du dedans ». Mais ce qui heurte certainement le plus c’est que depuis des décennies, malgré les révélations et les déclarations, rien ne semble avoir bougé.

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  • La parabole du père et de ses deux fils (4e dimanche du Carême dit de Laetare)

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    Prédication du père Michel-Marie Zanotti-Sorkine (Lc 15, 1-3.11-32) (archive du 10 mars 2013) pour le 4e dimanche du Carême 

    http://www.delamoureneclats.fr / http://www.unfeusurlaterre.org

    Évangile : Parabole du père et de ses deux fils (Luc 15, 1-3.11-32)

    Les publicains et les pécheurs venaient tous à Jésus pour l'écouter. Les pharisiens et les scribes récriminaient contre lui : « Cet homme fait bon accueil aux pécheurs, et il mange avec eux ! » Alors Jésus leur dit cette parabole : « Un homme avait deux fils. Le plus jeune dit à son père : 'Père, donne-moi la part d'héritage qui me revient.' Et le père fit le partage de ses biens. Peu de jours après, le plus jeune rassembla tout ce qu'il avait, et partit pour un pays lointain où il gaspilla sa fortune en menant une vie de désordre. Quand il eut tout dépensé, une grande famine survint dans cette région, et il commença à se trouver dans la misère. Il alla s'embaucher chez un homme du pays qui l'envoya dans ses champs garder les porcs. Il aurait bien voulu se remplir le ventre avec les gousses que mangeaient les porcs, mais personne ne lui donnait rien. Alors il réfléchit : 'Tant d'ouvriers chez mon père ont du pain en abondance, et moi, ici, je meurs de faim ! Je vais retourner chez mon père, et je lui dirai : Père, j'ai péché contre le ciel et contre toi. Je ne mérite plus d'être appelé ton fils. Prends-moi comme l'un de tes ouvriers.' Il partit donc pour aller chez son père. Comme il était encore loin, son père l'aperçut et fut saisi de pitié ; il courut se jeter à son cou et le couvrit de baisers. Le fils lui dit : 'Père, j'ai péché contre le ciel et contre toi. Je ne mérite plus d'être appelé ton fils...' Mais le père dit à ses domestiques : 'Vite, apportez le plus beau vêtement pour l'habiller. Mettez-lui une bague au doigt et des sandales aux pieds. Allez chercher le veau gras, tuez-le ; mangeons et festoyons. Car mon fils que voilà était mort, et il est revenu à la vie ; il était perdu, et il est retrouvé.' Et ils commencèrent la fête. Le fils aîné était aux champs. A son retour, quand il fut près de la maison, il entendit la musique et les danses. Appelant un des domestiques, il demanda ce qui se passait. Celui-ci répondit : 'C'est ton frère qui est de retour. Et ton père a tué le veau gras, parce qu'il a vu revenir son fils en bonne santé.' Alors le fils aîné se mit en colère, et il refusait d'entrer. Son père, qui était sorti, le suppliait. Mais il répliqua : 'Il y a tant d'années que je suis à ton service sans avoir jamais désobéi à tes ordres, et jamais tu ne m'as donné un chevreau pour festoyer avec mes amis. Mais, quand ton fils que voilà est arrivé après avoir dépensé ton bien avec des filles, tu as fait tuer pour lui le veau gras !' Le père répondit : 'Toi, mon enfant, tu es toujours avec moi, et tout ce qui est à moi est à toi. Il fallait bien festoyer et se réjouir ; car ton frère que voilà était mort, et il est revenu à la vie ; il était perdu, et il est retrouvé ! »

  • Les apports dogmatiques de Vatican II selon Arnaud Dumouch

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    Comprendre les apports dogmatiques de Vatican II en 9 canons.

    Les Conciles de jadis se terminaient par une série de "canons" qui en résumaient la portée. Les Pères du Conciles Vatican II refusèrent d'agir ainsi, livrant au peuple de Dieu un texte long et difficile à comprendre. 

    55 ans après la clôture du Concile, il peut être utile de donner un outil pédagogique simple qui distingue deux parties :  D'abord les apports admirables (et marqués d'infaillibilité) de ce Concile pour la doctrine de la foi. 

    Mais aussi les décisions pastorales fragiles et sujettes à caution. 

    Ce travail a été commencé par un théologien laïc et thomiste, Arnaud Dumouch. Il serait intéressant que des laïcs l'améliorent et suggèrent à la hiérarchie d'en faire un document pour l'usage de l'Eglise universelle.

    I) La liste des neuf principales vérités dogmatiques (infaillibles) développées dans Vatican II :

    1° L'homme est par nature un être libre et la liberté religieuse est une condition de sa nature. C'est un nouveau "préambule de la foi".

    2° L'Ordre des évêques est un ordre indépendant, radicalement non réductible à l'Ordre des prêtres, quoiqu'en dise saint Thomas d'Aquin. S’il ne donne rien de plus que le sacerdoce quant à l’eucharistie, il porte la plénitude de la grâce pour perfectionner le peuple de Dieu.

    3° Le mariage est ordonné de manière indissociable à l'amour réciproque des époux et au don de la vie (et non à la procréation et à l'assouvissement du désir, comme l'enseignait saint Thomas d'Aquin).

    4° Les religions autres que le christianisme ne donnent pas le salut (il est donné par la charité vivante fondée sur la foi et sources d’œuvres -Concile de Trente, session VI-) mais elles possèdent en elles des "semences mises par l'Esprit Saint" qui disposent les âmes des non-chrétiens au salut.

    5° Les christianismes séparés, bien qu’ils souffrent de déficiences sur tel ou tel point, peuvent certainement produire la vie de la grâce et on doit reconnaître qu'ils donnent accès à la communion du salut (Unitatis Redintegratio, 3).

    6° Nous devons tenir que Dieu proposera à tous, sans exception, la possibilité d'être sauvé (c’est le seul dogme à forme solennelle du saint Concile Vatican II, voirGaudium et Spes 22, 5, repris de Pie XII Mystici Corporis 186).

    7° Le sacrement de l'eucharistie a pour but l'union par la charité de Dieu et de l'homme (et non seulement la glorification de Dieu).

    8° L’infaillibilité pontificale s’exerce de manière extraordinaire, solennelle ou ordinaire (reprise par Lumen Gentium et confirmation des définitions du Concile Vatican I, 1870).

    9° L'Ecriture sainte n'est pas dictée par Dieu mais inspirée par Dieu à de vrais auteurs humains qui ont écrit avec leurs mots et leur faillibilité. L'Ecriture est infaillible sur la doctrine du salut et sa révélation progressive, pas sur le reste. (Constitution dogmatique Dei Verbum).

    II) La liste des principales orientations pastorales prudentielles (faillibles) développées dans Vatican II :

    1° On remplace une pastorale réprimant la liberté de l’erreur par une pastorale de la liberté de conscience, de réunion, y compris pour ceux qui prônent l’erreur (Applications : suppression de l’Index des livres prohibés, absence de canons anathémisant l’erreur à l’issue de Vatican II) (dignitatis humanae).

    2° On remplace une pastorale dénonçant l’erreur et l’incapacité à sauver des religions non chrétiennes par une pastorale cherchant en premier à connaître et admirer les "semences mises par l'Esprit Saint" qui disposent les âmes des non-chrétiens au salut (Nostra Aetate).

    3° On remplace une pastorale dénonçant les déficiences des confessions chrétiennes séparées par une pastorale qui regarde et admire la vie de la grâce est produite par elles (Unitatis Redintegratio).

    4° On remplace l’évangélisation des païens portée par l’inquiétude pour leur salut par une pastorale de l’annonce joyeuse de la bonne nouvelle du salut, puisque nous savons  que Dieu proposera à tous, sans exception, la possibilité d'être sauvé (Gaudium et Spes 22, 5, Nostra Aetate).

    5° On remplace l’autel du sacrifice par une table sacrificielle puisque le but du sacrement de l'eucharistie est l'union par la charité de Dieu et de l'homme (et non seulement la glorification de Dieu).

  • Le cardinal Barbarin : un bouc émissaire ?

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    De Pierre-Yves Gomez sur le site du Figaro Vox :

    Philippe Barbarin est-il un bouc émissaire?

    FIGAROVOX/TRIBUNE - S'il ne remet pas en cause le jugement, Pierre-Yves Gomez émet des réserves contre la condamnation publique de Philippe Barbarin. Il s'inquiète de la dérive de nos sociétés vers des formes les plus archaïques de règlement des tensions. 


    Pierre-Yves Gomez est économiste et directeur de l'Institut français de gouvernement des entreprises.


    D'abord ce fut le silence. Près de trente ans de silence. Entre les années 1970 et 1985, à Lyon, un prêtre catholique a abusé de jeunes scouts. Il s'est tu. Les victimes aussi se sont tues ; les psychologues savent ce qui se noue dans ces moments ; combien ils murent la victime dans un silence où les blessures s'enveniment. Les familles des jeunes se sont tues ; on croyait vaguement avoir entendu que ; on soupçonnait un peu, on chuchotait ; on ne cherchait pas à en savoir davantage ; silence. La hiérarchie catholique s'est tue, entre incrédulité, honte et défense de l'institution, encore un mélange complexe de motivations ; quoi qu'il en soit: silence. Les médias se sont tus ; aucune enquête de société dont elles sont coutumières n'a été menée à l'époque ; silence radio. La société s'est tue; la pédophilie n'était pas un sujet d'indignation en ce temps-là ; encore moins un combat ; on plaisantait même parfois sur les scouts, on faisait des blagues en clignant de l'œil sur le tourisme sexuel ; il arrivait que des prédateurs évoquent cela librement, au détour de leurs souvenirs ; dans l'indifférence générale ; notre silence.

    Des décennies de silence.

    Une société c'est un bouillon de culture : ça fermente; et subitement voilà qu'on soulève le couvercle.

    Et soudain, on parle. En 2014, une victime se confie. Elle rencontre le cardinal Barbarin. Il faut plusieurs mois au prélat pour lui demander de porter plainte, le temps d'enquêter, de prendre la mesure de ce que furent ces événements déjà lointains. Plainte est finalement déposée, le crime est dénoncé ; des mots sont mis sur des actes; abjection ; la parole est libérée. Grâce à quelques victimes qui ont repris courage.

    Mais cela n'est pas suffisant pour ramener la paix. Le trop long silence de ces décennies a fait grouiller les culpabilités ; une société c'est un bouillon de culture: ça fermente; et subitement voilà qu'on soulève le couvercle. Ceux qui se sont tus si longtemps, c'est-à-dire presque tout le monde, s'expriment à présent: ils n'ont rien su ; et s'ils ont su, ils n'ont rien fait ; ils pensent qu'ils ne pouvaient rien faire parce qu'on leur avait caché la vérité; et, de plus en plus fort, ils disent que certains étaient sûrement au courant ; que l'Église, des puissants, savait, sans aucun doute ; que quelqu'un les a donc trompés, qu'on a voulu étouffer l'affaire, sans quoi, ils auraient agi ; bien sûr. Il y a un coupable pour leur long silence ; eux ne savaient pas ; mais lui devait tout savoir.

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  • Mgr Descourtieux nouveau supérieur de la Section remplaçant Ecclesia Dei

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    De Michel Janva sur le site « Salon beige » :

    La Commission Ecclesia Dei avait récemment été supprimée et ses fonctions rattachées à une Section de la Congrégation pour la doctrine de la foi afin de poursuivre «l’œuvre de vigilance, de promotion et de tutelle» jusqu’alors conduite par la Commission Ecclesia Dei. Le pape François a nommé aujourd’hui Msgr Patrick Descourtieux, Official de ce dicastère. Mgr Patrick Descourtieux est depuis longtemps collaborateur de la Commission pontificale Ecclesia Dei, qu’il connaît donc bien.

    En 2010, Mgr Patrick Descourtieux fut mis à la disposition du Saint-Siège, pour la Congrégation de la Doctrine de la foi, affecté à la Commission Pontificale Ecclesia Dei.

    Ordonné en 1986, vicaire à la paroisse Saint-Séverin, il partit en 1989 pour Rome, où il intégra la Section francophone de la Secrétairerie d’État durant 10 ans. Excellent musicien, il exerça les fonctions d’organiste à Saint-Louis-des-Français durant 5 ans. Il quitta ensuite la Secrétairerie d’État et devint recteur de l’église de la Trinité-des-Monts, cependant qu’il enseignait à l’Institut Pontifical Patristique, l’Augustinianum. Il resta 7 ans à la Trinité-des-Monts. A la suite de la fermeture de la maison des religieuses de la Trinité-des-Monts, remplacées par des religieux de la Fraternité de Jérusalem, il rentra à Paris, et fut nommé prêtre résident à la paroisse Sainte-Clotilde, puis chapelain à Notre-Dame depuis 2008.

    Spécialiste de patrologie, il enseignait à la Faculté Notre-Dame de l’École cathédrale. Mgr Descourtieux a une bonne connaissance de la liturgie traditionnelle et qui plus est de la demande de cette liturgie : à Rome, puisqu’il avait satisfait aux vœux des fidèles romains qui désiraient célébrer le Triduum pascal dans la forme extraordinaire en leur ouvrant son église de la Trinité-des-Monts ; à Paris, parce qu’il faisait partie des prêtres diocésains délégués pour la célébration selon cette forme selon les besoins.

    Ref. Mgr Descourtieux nouveau supérieur de la Section remplaçant Ecclesia Dei

    Supprimer la Commission Ecclesia Dei pour enfermer la question posée par l’ensemble des mouvements concernés dans toute l'Eglise à la seule question du problème posé par la Fraternité Saint-Pie X serait un piège regrettable: avoir une réserve d'Indiens bien délimitée et étroitement cantonnée via une FSSPX revenue en pleine communion, suffisamment maigrelette à l'échelle de la catholicité pour ne pas être gênante, c'est une vue malveillante mais pas absurde...

    Quoi qu'il en soit, après la deminutio capitis de la Commission « Ecclesia Dei » par l’actuel pontife romain, le comble eut été que l’on mette un « père fouettard » à la tête de son erzats; le nouveau supérieur porte néanmoins le titre significatif d’official, c’est-à-dire de juge ecclésiastique…

    JPSC

    A lire également : http://www.hommenouveau.fr/2817/religion/mgr-descourtieux-en-charge-du-continent--tradition--a-la-congregation-de-foi---un-signe-vers-la-fsspx--.htm

  • Les enjeux du voyage du pape au Maroc

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    Du site Aleteia.org :

    Migrants, dialogue interreligieux et chrétiens : les enjeux du voyage du pape au Maroc

    Le pape François effectue un voyage apostolique au Maroc les 30 et 31 mars 2019. Toute express cette visite soit-elle, elle devrait être l’occasion pour le souverain pontife de revenir sur des enjeux qui lui sont chers.

    Comme l’a souligné Alessandro Gisotti, directeur ad interim du Bureau de presse du Saint-Siège, le 28 mars, le voyage est orienté par trois axes : les migrants, le dialogue interreligieux et le soutien à la communauté catholique locale. Ces trois thèmes se retrouveront au long des différentes étapes de ce déplacement de moins de 36 heures.

    De fait, les migrants sont la principale raison à ce voyage. L’évêque de Rome a lui-même expliqué qu’il avait désiré se rendre à Marrakech pour la signature des pactes des Nations unies pour des migrations sûres. Un désir avancé par le Vatican, qui n’avait pas abouti car il aurait été malvenu de se rendre dans un pays pour une conférence internationale sans passer par la capitale ni saluer la communauté locale.

    Ce voyage au Maroc est donc un signe de remerciement au pays d’avoir accueilli cette conférence sur un sujet qui lui tient particulièrement à cœur. D’autant que sur ses instructions, le Saint-Siège s’est largement impliqué dans les négociations autour de ces pactes. De plus, le Maroc est un pays particulièrement concerné par les migrations, étant désormais sur le trajet des principales routes migratoires depuis l’Afrique subsaharienne jusqu’à l’Europe.

    Condamnation du prosélytisme envers les musulmans

    Ce déplacement est aussi le premier depuis celui à Abou Dabi, marqué par la signature du document sur la « fraternité humaine » entre le chef de l’Église catholique et le grand imam de la mosquée-université al-Azhar, plus haute autorité du monde sunnite. Pays où 99% de la population est musulmane, le Maroc constitue un bon « test » après ce document. En ce sens, la visite du souverain pontife — aux côtés du roi du Maroc, « commandeur des croyants » — dans un centre de formation pour imams sera particulièrement significative.

    « Chacun jouit de la liberté de croyance, de pensée, d’expression et d’action », affirme notamment le document sur la « fraternité humaine ». Le voyage au Maroc pourrait être l’occasion de voir si le pays compte rester à cette noble intention ou s’il compte l’appliquer réellement. En effet, si l’apostasie de l’islam n’est pas interdite, les convertis au christianisme sont particulièrement surveillés et souffrent de vexations de la part des autorités.

    De même, le Code pénal marocain punit de six mois à trois ans d’emprisonnement et de 200 à 500 dirhams (20 à 50 euros) d’amende « quiconque emploie des moyens de séduction dans le but d’ébranler la foi d’un musulman ou de le convertir à une autre religion » (article 220). Les arrestations de chrétiens pour prosélytisme ne sont ainsi pas rares dans le royaume chérifien.

    Saluer le dynamisme des chrétiens

    Ces chrétiens sont justement la troisième raison de la visite du souverain pontife. Comme dans quasiment tous ses déplacements hors d’Italie — à l’exception remarquée de la visite au Parlement européen de Strasbourg (France) en 2014 — le chef de l’Église catholique vient aussi à la rencontre de ses ouailles.

    Il viendra ainsi saluer leur dynamisme malgré leur petit nombre, en visitant deux structures ecclésiales : une de soutien aux migrants, une d’accompagnement des populations rurales. De plus, le successeur de Pierre célébrera une messe à laquelle sont attendues environ 10.000 personnes, ce qui représente à peu près la moitié de la communauté catholique locale.