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Eglise - Page 833

  • La famille face au totalitarisme

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    La Famille et le Totalitarisme - par Michael O'Brien (source)

    La canonisation du Pape Saint Jean-Paul II a généré une conscience renouvelée du don phénoménal qu'il fut pour notre temps et pour les générations à venir. On a beaucoup écrit sur son implication dans le passage de l'Église postconciliaire vers une intégration appropriée des documents du Concile, de son rôle dans la chute de l'empire soviétique, et de ses nombreuses initiatives pour lancer l'ère de la Nouvelle Évangélisation. En outre, son enseignement sur la « théologie du corps » est devenu une pierre angulaire dans notre compréhension de la sexualité humaine dans le dessein de Dieu pour l'humanité. Peu connu aujourd'hui est, cependant, le contexte plus large de ses enseignements sur le mariage et la famille, malgré le fait qu'aucun autre pontificat avant ou depuis le sien nous ait donné un enseignement aussi riche et continu sur ces sujets.

    Source : StudiObrien, titre original : « The Family and Totalitarianism »

    Traduction "Pierre et les Loups".

    Dans son encyclique de 1981 sur le rôle de la famille chrétienne dans le monde moderne, Familiaris Consortio, Jean-Paul II a souligné qu'à ce moment de l'histoire, la famille est l'objet de nombreuses forces qui cherchent à la détruire ou à déformer son identité. Dans ce document et de nombreux autres, il a enseigné avec insistance que l'avenir même de la civilisation dépend de notre défense des droits de la famille. Il avertit que chaque fois que ceux-ci sont violés, y compris lors de tentatives de réhabilitation d'une société en crise, l'hostilité envers la famille peut évoluer vers des actes d'agression manifeste ; la société « l'attaque violemment dans ses valeurs et dans ses exigences fondamentales ... C'est pourquoi l'Eglise prend ouvertement et avec vigueur la défense des droits de la famille contre les usurpations intolérables de la société et de l'Etat. » (FC n° 46)

    Dans son Exhortation Apostolique de 1988 sur les laïcs, Christifideles Laici, il écrit :

    « Berceau de la vie et de l'amour, dans lequel l'homme "naît" et "grandit", la famille est la cellule fondamentale de la société. A cette communauté, il faut réserver une sollicitude privilégiée, chaque fois surtout que l'égoïsme humain, les campagnes contre la natalité, et aussi les conditions de pauvreté et de misère physique, culturelle et morale, et encore la mentalité de recherche du plaisir et de course à la consommation, tarissent les sources de la vie, pendant que les idéologies et différents systèmes ... s'attaquent à la fonction éducative propre à la famille... La famille pourra et devra exiger de tous, et d'abord des autorités publiques, le respect de ses droits qui, en sauvant la famille, sauvent la société elle-même. »

    - PAPE JEAN-PAUL II, Christifideles Laici, n° 40

    Dans son encyclique publiée en 1993, La Splendeur de la Vérité, il a averti une fois encore sur le fait que malgré « la chute des idéologies qui liaient la politique à une conception totalitaire du monde — la première d'entre elles étant le marxisme —, un risque non moins grave apparaît aujourd'hui à cause de la négation des droits fondamentaux de la personne humaine et à cause de l'absorption dans le cadre politique de l'aspiration religieuse qui réside dans le coeur de tout être humain »

    « C'est le risque de l'alliance entre la démocratie et le relativisme éthique qui retire à la convivialité civile toute référence morale sûre et la prive, plus radicalement, de l'acceptation de la vérité. En effet, "s'il n'existe aucune vérité dernière qui guide et oriente l'action politique, les idées et les convictions peuvent être facilement exploitées au profit du pouvoir. Une démocratie sans valeurs se transforme facilement en un totalitarisme déclaré ou sournois, comme le montre l'histoire." »

    - PAPE JEAN-PAUL II, Centesimus Annus, 1991, n° 46 ; cité dans Veritatis Splendor, n° 101).

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  • Eglise : un petit espoir pour la Corée mais de mauvaises nouvelles de Chine

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    De Sandro Magister en traduction sur le site diakonos.be :

    Petite lueur en Corée mais mauvaises nouvelles de Chine

    Les derniers développements politiques concernant les deux Corées ont suscité de nouvelles espérances notamment quant au sort de l’Eglise catholique en Corée du Nord.

    La Corée du Sud est le seul pays d’Asie où le catholicisme est en expansion. Mais en Corée du Nord, l’avènement de la dictature communiste en a anéanti toute trace visible.  Les 57 paroisses qui existaient ont disparu.  Et le cardinal Andrea Yeom Soo-Jun, l’archevêque de Séoul, n’a jamais pu poser le pied au Nord du 38è parallèle, malgré qu’il soit aussi l’administrateur apostolique de Pyongyang, la capitale de l’autre Corée.

    Le 4 mai, le cardinal Yeom a accordé à Thomas Han, l’ex-ambassadeur de Séoul auprès du Saint-Siège, un entretien qui a été publié par « Asia News », l’agence en ligne du l’Institut pontifical pour les missions étrangères. Et il n’a pas exclu que – malgré tout – il puisse y avoir au Nord des « fidèles laïcs qui vivent leur foi et gardent le souvenir de la vie sacramentelle ».  Son espérance – a-t-il dit – c’est qu’ils puissent « revenir vivre pleinement leur foi dans l’Eglise comme auparavant ».

    En d’autre mots, le cardinal sud-coréen a la conviction, et il n’est pas le seul, qu’il puisse y avoir en Corée du Nord des « chrétiens cachés » comme ceux qui ont gardé vive leur foi pendant deux siècles au Japon pendant la persécution, sans prêtres ni évêques. Et il pense qu’ils pourraient un jour sortir au grand jour, dès que s’ouvriront des espaces de liberté.

    Récemment interrogé sur la Corée du Nord, le cardinal secrétaire d’Etat Pietro Parolin lui-même a fait part de sa confiance en une évolution politique positive. Mais il n’a rien dit sur l’avenir de l’Eglise.

    Au contraire. Il a même fait preuve de réserve quant au sort de l’Eglise catholique de la Chine voisine.  A la question : « où en sont les négociations entre le Saint-Siège et le gouvernement chinoise ? », voici ce qu’il a répondu :

    « Le dialogue se poursuit depuis longtemps, avec beaucoup de patience, avec des succès et des échecs. Quelqu’un disait : c’est comme la ‘procession d’Echternach’, deux pas en avant, un pas en arrière.  Quoi qu’il en soit, nous continuons et c’est cela l’important ».

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  • Pour le pape, la vie doit toujours être protégée et aimée depuis la conception jusqu’à son déclin naturel

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    D'Anne Kurian sur zenit.org :

    Regina Coeli : protéger la vie de sa conception à sa fin naturelle

    L’amour, ce n’est pas des sentiments ou des paroles, mais des faits (Traduction intégrale)

    L’amour « n’est pas un sentiment superficiel », ni « des paroles », c’est « une attitude fondamentale du cœur », qui se manifeste dans des actes concrets, a souligné le pape François au Regina Coeli de ce dimanche 6 mai 2018, place Saint-Pierre. Il s’agit d’aimer l’autre « non par des paroles mais par des faits ».

    Et qui est cet autre à aimer ? « C’est celui que je rencontre sur mon chemin… en commençant par celui qui est proche de moi en famille, dans la communauté, au travail, à l’école… », a expliqué le pape : « Et cet amour pour les autres ne peut pas être réservé à des moments exceptionnels, mais doit devenir la constante de notre existence. »

    Sous les applaudissements de la foule de 40 000 personnes, il a appelé « à protéger les personnes âgées comme un trésor précieux et avec amour, même s’ils créent des problèmes économiques et des désagréments… (à) offrir toute l’assistance possible aux malades, même au dernier stade » et à accueillir « les enfants à naître », car « la vie doit toujours être protégée et aimée depuis la conception jusqu’à son déclin naturel ».

    Voici notre traduction intégrale des paroles que le pape a prononcées pour introduire la prière mariale.

    Paroles du pape avant le Regina Coeli

    Chers frères et sœurs, bonjour !

    En ce temps pascal, la Parole de Dieu continue à nous indiquer des styles de vie cohérents pour être la communauté du Ressuscité. Parmi eux, l’Evangile d’aujourd’hui présente la consigne de Jésus : « Demeurez dans mon amour. » (Jn 15,9) Demeurer dans l’amour de Jésus. Habiter dans le courant de l’amour de Dieu, y faire une demeure stable, c’est la condition pour que notre amour ne perde pas son ardeur et son audace sur le chemin. Nous aussi, comme Jésus et en Lui, nous devons accueillir avec gratitude l’amour qui vient du Père et rester dans cet amour, en cherchant à ne pas s’en séparer par l’égoïsme ou par le péché. C’est un programme engageant mais pas impossible.

    D’abord, il est important de prendre conscience que l’amour du Christ n’est pas un sentiment superficiel, non, c’est une attitude fondamentale du cœur, qui se manifeste dans le fait de vivre comme Il le veut. Jésus affirme en effet : « Si vous gardez mes commandements, vous demeurerez dans mon amour, comme moi, j’ai gardé les commandements de mon Père, et je demeure dans son amour. » (v. 10). L’amour se réalise dans la vie de chaque jour, dans les attitudes, dans les actions ; autrement c’est seulement quelque chose d’illusoire. Ce sont des paroles, des paroles, des paroles, ce n’est pas l’amour. L’amour est concret, tous les jours. Jésus nous demande d’observer ses commandements, qui se résument en ceci : « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés. » (v. 12).

    Comment faire pour que cet amour que nous donne le Seigneur ressuscité puisse être partagé avec les autres ? Jésus a indiqué plusieurs fois qui est l’autre à aimer, non par des paroles mais par des faits. C’est celui que je rencontre sur mon chemin et qui, par son visage et son histoire, m’interpelle ; c’est celui qui, par sa présence même, me pousse à sortir de mes intérêts et de mes sécurités ; c’est celui qui attend ma disponibilité à écouter et à faire un bout de route ensemble. Disponibilité envers chaque frère et sœur, qui que ce soit et quelle que soit la situation dans laquelle il se trouve, en commençant par celui qui est proche de moi en famille, dans la communauté, au travail, à l’école… De cette façon, si je reste uni à Jésus, son amour peut rejoindre l’autre et l’attirer à soi, à son amitié.

    Et cet amour pour les autres ne peut pas être réservé à des moments exceptionnels, mais doit devenir la constante de notre existence. Voilà pourquoi nous sommes appelés à protéger les personnes âgées comme un trésor précieux et avec amour, même s’ils créent des problèmes économiques et des désagréments, nous devons les protéger. Voilà pourquoi nous devons offrir toute l’assistance possible aux malades, même au dernier stade. Voilà pourquoi les enfants à naître doivent toujours être accueillis ; voilà pourquoi, en définitive, la vie doit toujours être protégée et aimée depuis la conception jusqu’à son déclin naturel.

    Nous sommes aimés par Dieu en Jésus Christ, qui nous demande de nous aimer comme Il nous aime. Mais cela, nous ne pouvons le faire que si nous avons en nous son Cœur. L’Eucharistie, à laquelle nous sommes appelés à participer chaque dimanche, a pour objectif de former en nous le Cœur du Christ, afin que toute notre vie soit guidée par ses attitudes généreuses. Que la Vierge Marie nous aide à demeurer dans l’amour de Jésus et à grandir dans l’amour envers tous, spécialement les plus faibles, pour correspondre pleinement à notre vocation chrétienne.

    Traduction de Zenit, Anne Kurian

  • Vers une reconnaissance des unions « gays » par l’Eglise catholique ?

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    On a pu lire ici que Mgr Jozef De Kesel, cardinal-archevêque de Malines et Bruxelles est pour une reconnaissance symbolique des unions homosexuelles par l’Eglise. Pour la distinguer du sacrement de mariage, cette bénédiction s’appellerait « célébration de remerciement » ou « célébration de prière »: remerciement ou prière pour quoi ou pour qui ? Là, le cardinal n’est pas beaucoup plus clair que le pape François dans son exhortation sur l’accès des divorcés remariés à la communion sacramentelle.

    Qu’il soit permis de lui préférer la clarté d’expression de son prédécesseur à la tête de la primature de l’épiscopat belge. Sur ce sujet, Mgr Léonard, interrogé lors d’une conférence donnée à l’Université de Liège le 28 janvier 2015, avait fait la réponse suivante :

    "-Quelle est la position de l’Eglise vis-à-vis des homosexuels qui souhaitent voir leur union bénie par l’Eglise ?

    - L’amitié est plus large que l’amour sous sa forme sexuelle et il y a un langage de la sexualité, non pas parce qu’on y parlerait nécessairement beaucoup mais parce que, par elle-même, elle dit l’union des époux et l’ouverture à la vie. J’ai peu parlé tout à l’heure de cette dimension de la sexualité : l’ouverture à la vie, la fécondité, l’importance des enfants. Je signale que le synode [extraordinaire des évêques réunis à Rome du 5 au 19 octobre 2014, ndB], dans son dernier paragraphe, a invité à une relecture positive, bienveillante et fructueuse de l’encyclique « Humanae vitae ». J’ai trouvé cela assez original et c’était proposé par des gens desquels je ne me serais pas attendu à ce qu’ils fassent une publicité pour cette encyclique. Je ferme la parenthèse.

    Pour en revenir au langage, je trouve que si l’on emploie celui de la sexualité, il faut en respecter la grammaire. Quand je parle français, j’essaie de respecter la grammaire française, pas toujours mais alors je reconnais que je fais une faute. Quand je parle néerlandais, j’essaie de respecter la grammaire du néerlandais. Je n’y arrive pas toujours et je reconnais que je fais une faute parce que je ne respecte pas la grammaire de ce langage. Or, la grammaire de la sexualité, dans l’espèce humaine comme dans toute la nature, c’est la différenciation et la polarité du masculin et du féminin. Si l’on veut avoir des petits veaux, il faut tout de même avoir une vache et un taureau…ou un vétérinaire, enfin vous me comprenez ! La sexualité c’est, comme le nom l’indique : secare (couper), section, secteur, sexe, sécante : elle repose sur la polarité du masculin et du féminin.

    Je vous dis en résumé ce que je dis en une heure ou deux quand je rencontre des personnes dans ce cas. Quand j’ai été professeur à Louvain, j’ai tout de même consacré un certain nombre de soirées à accompagner des étudiants dans cette situation et je les ai aidés à comprendre que, comme chrétiens en tout cas, ils étaient invités et je les invitais au nom du Seigneur à respecter, avec sa grâce, le langage de la sexualité. Et, s’ils aimaient une personne du même sexe, où il n’y a pas cette complémentarité que requiert la sexualité par sa définition même, je leur recommandais : eh bien, essaie de vivre dans la chasteté et si tu as un garçon, car c’était souvent des jeunes, que tu aimes beaucoup, vis avec lui une amitié, mais comme beaucoup de gens vivent une amitié. Moi, j’ai de l’amitié pour beaucoup de gens, hommes et femmes, je l’exprime affectivement mais pas sexuellement parce que ce n’est pas dans la manière dont je suis appelé à vivre la sexualité. Je la vis autrement, sur un autre registre. Donc, j’invitais ces personnes, avec patience, respect et délicatesse, à respecter le langage de la sexualité et à ne pas exprimer sexuellement leur amitié pour un autre homme, ou une autre femme dans le cas des filles, en découvrant que le langage affectif est plus large que le langage sexuel.

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  • Le pape François ne décidera pas dans le différend allemand sur l’accès des époux protestants à la communion

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    D'Anne-Bénédicte Hoffner sur le site du journal La Croix :

    Accès des conjoints luthériens à la communion : aux évêques allemands de trouver un accord

    Jeudi 3 mai à Rome, six évêques allemands (dont deux cardinaux) ont rencontré plusieurs hauts responsables de la Curie pour décider de la suite à donner à leur proposition d’autoriser, sous condition, un conjoint luthérien d’accéder à la communion.

    « Le pape François apprécie l’engagement œcuménique des évêques allemands et leur demande de trouver un accord aussi unanime que possible », indique le communiqué du Saint-Siège.

    « Lors de la conversation en allemand, Mgr Luis Ladaria (ndlr : préfet de la congrégation pour la doctrine de la foi), a indiqué que le pape François apprécie l’engagement œcuménique des évêques allemands et leur demande de trouver un accord aussi unanime que possible dans l’esprit de la communion ecclésiale. »

    En quelques mots soigneusement pesés, la salle de presse du Saint-Siège résume une réunion qui a duré plus de trois heures… Jeudi 3 mai à Rome, une délégation de six évêques allemands a rencontré de hauts responsables de la Curie romaine – responsables de la congrégation pour la doctrine de la foi, du conseil pour la promotion de l’unité des chrétiens et du conseil pour les textes législatifs. L’objet de cette réunion ? « Aborder la question d’un éventuel accès à l’eucharistie pour les époux non catholiques au sein des mariages mixtes ».

    « À la demande du pape François »

    En effet, le 22 février, la Conférence des évêques allemands a annoncé, au terme de son Assemblée plénière, a adopté « après d’intenses débats » un projet de texte sur la possibilité pour les couples luthéro-catholiques de participer ensemble à l’eucharistie. « Plus des trois quarts des membres de la conférence épiscopale allemande ont approuvé le texte », rappelle le communiqué de presse. Mais « un nombre non négligeable d’évêques n’ont pas été en mesure de donner leur consentement, pour diverses raisons ».

    Estimant que ce projet viole « la foi catholique et l’unité de l’Église », sept d’entre eux ont même écrit au préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, Mgr Luis Ladaria, et au cardinal Kurt Koch, président du Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens, pour leur demander leur « aide » et « des éclaircissements ».

    « À la demande du pape François, une réunion de quelques évêques avec les hauts responsables du Saint-Siège » a donc été décidée et programmée pour le 3 mai. Deux des signataires faisaient partie de la délégation.

    « Atmosphère cordiale et fraternelle »

    Lors de cette dernière, dont la salle de presse du Saint-Siège précise qu’elle s’est déroulée « dans une atmosphère cordiale et fraternelle », « différents points de vue ont été discutés dans la conversation, tels que le rapport de la question à la foi et la pastorale, sa pertinence pour l’Église mondiale et sa dimension juridique », indique le communiqué de presse. « Mgr Ladaria informera le Saint-Père du contenu de la conversation ».

    « Le pape renvoie les évêques à leur discussion », analyse le rédacteur en chef de KNA sur le site d’information de l’Église allemande, katholisch.de. « Ni "oui", ni "non" : le pape François lui-même ne décidera pas dans le différend allemand sur l’accès des époux protestants à la communion. Il a une vision différente pour son Église ».

    « En appelant à une solution unanime, François responsabilise les deux parties. Et il précise que l’unanimité dans l’Église exige plus d’une majorité des trois quarts », note-t-il encore, voyant comme une « heureuse coïncidence » la publication au même moment par la Commission théologique internationale d’un texte « sur la synodalité » rédigé en italien et pas encore traduit.

    « Aucune conférence de presse, ni interview ni déclaration des participants n’est prévue », a précisé de son côté le porte-parole de la conférence épiscopale allemande.

  • Bruxelles : création de l'Accueil Louis et Zélie en association avec le centre familial Saint Géry

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    Création d’un accueil Louis et Zélie à Bruxelles

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    Communiqué de Life :

    "Jeudi 3 mai, Son Eminence le Cardinal Joseph de Kesel archevêque de Malines-Bruxelles, à l'occasion d'un entretien avec Guillaume d'Alançon, directeur de l'Institut pour la Famille en Europe, a apporté son soutien au développement d'un Accueil Louis et Zélie en association avec le centre familial Saint Géry.

    Nous redisons toute notre reconnaissance au Cardinal et l'assurons de notre filial attachement ainsi que de notre prière pour lui-même et à ses intentions."

  • Une reconnaissance symbolique de l'Eglise pour les couples homosexuels ? Mgr De Kesel y serait favorable...

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    Du site 7 sur 7.be

    Une cérémonie catholique alternative pour les unions homosexuelles?

    Le cardinal Jozef De Kesel estime que l'Eglise catholique doit avoir davantage de respect pour les couples gay, lesbiens et bisexuels, en ce compris dans l'expérience de leur sexualité, rapportent samedi plusieurs journaux flamands. L'archevêque de Malines-Bruxelles réfléchit également à une célébration de prière pour sceller une relation homosexuelle.

    Avec cette façon de penser, le cardinal belge va au-delà de la position officielle de Rome, qui est d'avis que les homosexuels ne devraient pas avoir de relations sexuelles. Jozef De Kesel a confié cette vision des choses lors d'un récent entretien avec cette communauté.

    Rencontre et dialogue

    Une petite délégation d'un groupe de travail de personnes homosexuelles de Malines lui avait demandé une entrevue, ce qu'il avait accepté volontiers, précise samedi matin son porte-parole Geert De Kerpel.

    L'union homosexuelle et l'Église

    L'archevêque de Malines-Bruxelles les a alors écoutés, leur a exprimé sa préoccupation pour leur bien-être et leur a dit son respect, poursuit le porte-parole. Il a aussi essayé de répondre à leurs questions. Dans ce cadre, le cardinal a également abordé leur relation, en la différenciant d'un mariage chrétien entre un homme et une femme. Il s'agissait bien d'une rencontre personnelle, souligne encore son porte-parole.

    Reconnaissance symbolique

    Jozef De Kesel souhaiterait à présent répondre à la demande de croyants homosexuels de pouvoir bénéficier d'une reconnaissance symbolique de l'Eglise comme couple. Malgré son progressisme, un mariage religieux parait toutefois aller un pont trop loin pour l'archevêque de Malines-Bruxelles. Il ne voit pas non plus d'un bon oeil une "bénédiction" ecclésiastique car elle ressemblerait trop à celle d'un mariage.

    Une "célébration de remerciement"?

    "S'il y a une certaine retenue dans le point de vue de l'Eglise, c'est pour préserver d'autant plus la grande valeur du mariage et de la famille", ajoute Geert De Kerpel. Si les homosexuels veulent malgré tout un symbole de la part de l'Eglise, le cardinal pense plutôt à une "célébration de remerciement" ou une "célébration de prière". Un échange d'alliances ne serait par contre pas possible, selon lui.

    On devine que ces positions "ouvertes", qui vont au-delà de ce que l'Eglise romaine concède, réjouissent des commentateurs comme Christian Laporte (dans la Libre) qui applaudit à chaque fois qu'hier Mgr Danneels ou qu'aujourd'hui Mgr De Kesel semble aller dans le sens d'un libéralisme de plus en plus manifeste. Le chroniqueur de la Libre se complaît bien évidemment à souligner le contraste de ces ouvertures avec l'enseignement strictement catholique de Mgr Léonard...

  • Dans le cadre de la Fête de l’Orgue 2018 à Liège (4-21 mai)

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    CHAPELLE DE BAVIÈRE

    JEUDI 10 MAI A 15h00 et 17h00

    Accès exceptionnel:

    Visite guidée suivie d'un concert :

    BACH, PURCELL, BABOU, CHAUMONT…

    Jean-Marie Verdière, présentation de la chapelle

    Muriel Bruno, soprano • Éric Mairlot, orgue

    PAF libre

    inscription préalable requise :

    tous les jours de 10 h à 11 h

    portable 0476 40 87 82 

    courriel : asblliegelesorgues@gmail.com

    En 1894, lors du transfert de l'hôpital de Bavière au boulevard de la Constitution, la Chapelle Notre-Dame (1606) fut reconstruite par l'architecte Demany. Dédiée à saint Augustin et classée depuis 1990, c’est une réplique exacte de l'ancienne chapelle. La majorité des éléments intérieurs sont anciens (mobilier, escalier en marbre, tribune, orgue…). Georges Simenon y fut enfant de choeur et les funérailles de sa mère y eurent lieu le 8 décembre 1970. L’orgue est un beau spécimen de l’âge d’or classique liégeois. Accès exceptionnel !

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    JPSC

  • "Affaire Alfie" : réflexions sur la fin de vie

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    Du site de l'Homme Nouveau :

    Après « l'affaire Alfie », une réflexion sur la fin de vie

    Un entretien avec Mgr Bernard Ginoux, évêque de Montauban; propos recueillis par Odon de Cacqueray le dans Culture de Vie / Contreculture de mort

    Mgr Ginoux a été en charge des Aumôneries d’Hôpitaux de son diocèse d’Avignon de 1994  à 2000, ce qui lui a permis de de voir comment se passe l'accompagnement des malades et des mourants, mais aussi de travailler avec les  soins palliatifs.  Déjà à cette époque surgissait la question de l’euthanasie. Selon lui, la situation qui n'était pas excellente s'est dégradée depuis. Il a accepté de revenir pour L'Homme Nouveau sur "l'affaire Alfie Evans".

    Atteint d’une grave maladie neurovégétative, Alfie Evans, qui aurait eu deux ans ce mois-ci, a été l’objet d’un véritable combat entre ses tout jeunes parents et le corps médical de Liverpool (Angleterre). Malgré diverses interventions, dont celle du Pape et du gouvernement italien, le 28 avril peu après minuit, l’enfant reçoit quatre médicaments en intraveineuse. Alfie meurt quelques heures plus tard. Un drame qui soulève de nombreuses questions éthiques.

    Dans un conflit entre les deux parties, le médecin et la famille, qui doit décider ?

    Il y a plusieurs éléments à prendre en compte : l’état du patient, les probabilités de vie, la disproportion des soins donnés par rapport à la situation, etc. Les premiers responsables de la vie de l’enfant sont les parents, les équipes médicales doivent être au service de la vie. Il est donc nécessaire qu’un dialogue soit conduit entre les parents et l’équipe médicale. Pour le petit Alfie, ce dialogue a dû être rompu puisque c’est la justice qui a imposé sa décision. Or, l’enfant – hormis l’assistance respiratoire – n’était pas en état de « mort » puisqu’il a même respiré plusieurs heures sans aide. Le débrancher était un acte intentionnel de donner la mort, donc un acte euthanasique. Cet acte ne pouvait donc pas être approuvé par les parents et la justice humaine, en donnant raison à l’équipe médicale, a outrepassé sa mission. 

    Le Pape a parlé pour Alfie Evans. L’Église a-t-elle une légitimité pour parler dans ces affaires complexes ? 

    Le bienheureux Paul VI pouvait affirmer que l’Église était « experte en humanité ». L’Église n’oublie pas qu’elle est envoyée par le Christ pour annoncer la « Bonne Nouvelle » aux hommes de ce temps. Elle rappelle la valeur unique de toute créature humaine de sa conception à sa mort naturelle, elle plaide pour le respect de la vie des plus faibles, des plus démunis, des « sans-voix ». À travers son enseignement, à travers l’écoute et la pratique médicale (Académie pontificale des Sciences, Académie pontificale pour la Vie, hôpitaux, œuvres caritatives…), elle a sa place et son expérience dans le monde de la santé. Elle insiste sur le droit à la vie, le refus de la mort provoquée, le développement des soins palliatifs, l’accompagnement de celui qui meurt selon le principe même de la fraternité et de la solidarité. C’est la mise en pratique de l’Évangile du Bon Samaritain et de ce que Jésus demande explicitement : « Ce que vous avez fait à l’un de ces plus petits qui sont mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait » (Mt 25, 40). L’Église voit dans le malade le visage du Christ souffrant et lui porte secours. Elle reconnaît à chaque personne sa dignité intrinsèque et elle alerte sur l’eugénisme vers lequel nous glissons peu à peu.

    Quel est le rôle de la loi et de la justice dans la décision médicale ?

    Il est regrettable que la décision d’un juge entraîne la mort de quelqu’un. La confiance en la médecine en est ébranlée, le conflit autour d’une vie est sorti de la relation entre le soigné et le soignant. Si la justice est saisie par l’une ou l’autre des parties c’est en raison même d’un conflit. L’équipe médicale voulait arrêter l’aide respiratoire du petit Alfie Evans, les parents ne le voulaient pas. Il a donc fallu faire intervenir un jugement de justice. En France la loi insiste sur la nécessité du caractère collégial de la décision médicale. Il faut cependant reconnaître que nous irons de plus en plus vers de telles situations si l’euthanasie est légalisée.

    Quelles sont les limites aux décisions médicales et au pouvoir médical ?

    Cette question est capitale. Toutes les dérives sont possibles si notre société n’accepte pas de mettre l’homme au premier plan, mais pas l’homme comme un matériau à façonner, « l’homme augmenté », qui nous est promis aujourd’hui. La technique, les améliorations de la vie, l’intelligence artificielle, les progrès génétiques conduisent droit à « l’absolutisme technologique » (Benoît XVI, Caritas et Veritate). Les limites viendront d’une prise de conscience, d’une conversion vers un regard anthropologique nouveau, l’acceptation de l’homme comme créature à qui Dieu a donné la mission de construire une société fraternelle œuvrant pour le bien commun.

    Lire également, sur zenit.org : https://fr.zenit.org/articles/quelques-elements-au-dossier-dalfie-evans-et-de-ses-parents-par-james-gallagher/

  • Italie : à la recherche de la liturgie perdue (table de communion et orientation du célébrant)

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    Du site "Paix liturgique" :

    EN ITALIE A LA RECHERCHE DE LA LITURGIE PERDUE : table de communion et l'orientation du célébrant

    Depuis 20 ans vaticaniste de la télévision publique italienne, Aldo Maria Valli tient un blog personnel dans lequel il partage avec style et clarté ses réflexions sur la vie de l’Église. À l’occasion de la publication de deux livres de don Enrico Finotti, prêtre du diocèse de Trente (Italie), il s’est arrêté sur la question liturgique, livrant des réflexions que nous partageons et commentons volontiers à notre tour.

    I – IL ÉTAIT UNE FOIS LA TABLE DE COMMUNION
    (13 février 2018 : source)

    « L’une des aberrations les plus répandues de l’après-concile a été l’élimination de la table de communion. Une erreur considérable sur le plan historique, liturgique, doctrinal, artistique et pastoral. »

    Ainsi écrit don Enrico Finotti en page 19 de son livre Il mio e il vostro sacrificio. Il liturgista risponde (1), une œuvre précieuse à recommander à tous ceux qui ont à cœur une juste compréhension et exécution du culte à rendre à Dieu.

    Cela peut sembler étrange de partir d’un détail comme celui de la table de communion mais la liturgie est faite de détails et chaque fois que l’on en néglige un c’est l’ensemble qui en souffre (il est bien connu que le diable est dans les détails). En outre, l’observation de don Finotti fait comprendre de quelle trempe est ce prêtre qui n’a pas peur des mots et va droit au but. Voyons donc quelle était la fonction de la table de communion et ce qui a motivé sa suppression.

    Outre à permettre aux fidèles de s’agenouiller pour recevoir le Saint-Sacrement avec toute la révérence due, la table de communion servait à marquer la séparation entre la nef, où se rassemblent les fidèles, et l’espace sacré de l’autel, où s’accomplit le sacrifice. Cette séparation est une constante de la tradition liturgique, en Orient comme en Occident. Sa raison liturgique est la protection de l’accès à l’autel, afin d’en garantir la sacralité. Sa raison théologique est la mise en évidence de la hiérarchie des rôles au cours de la célébration, celui du ministre ordonné, agissant in persona Christi Capitis, étant bien entendu différent de celui de l’assemblée des fidèles. 

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  • Karl Marx célébré par Reinhard Marx ou les propos hallucinants d'un cardinal

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    De Jeanne Smits sur RéinformationTV :

    Le cardinal Reinhard Marx rend hommage à Karl Marx lors du bicentenaire du « père » du communisme

    cardinal Reinhard Marx hommage Karl bicentenaire père communisme

    C’est pour marquer le 200e anniversaire de la naissance de Karl Marx que son homonyme, le cardinal Reinhard Marx, a accordé une interview au Frankfort Allgemeine Sonntagszitung pour expliquer qu’il a été lui-même « très impressionné » par le Manifeste du parti communiste, « écrit dans une langue de génie ». « Sans Karl Marx, il n’y aurait pas eu de doctrine sociale de l’Eglise » : tel est le titre que consacre le portail Internet de l’Eglise catholique d’Allemagne, qui travaille en étroite collaboration avec la conférence des évêques, à l’article à propos de cet entretien donné par le président de ladite.

    Cette phrase, Reinhard Marx l’a d’ailleurs prononcée comme le confirme le site domradio.de. Est-ce à dire que les « catholiques sociaux », qui ont recherché, fait voter et appliqué des solutions alors que la révolution industrielle réduisait à la misère de si nombreux travailleurs arrachés à leur vie paysanne traditionnelle, n’auraient rien fait, n’auraient pas été frappés, n’auraient pas trouvé dans les exigences de leur foi les ressources nécessaires sans avoir lu Das Kapital ou le Manifeste ? Leur action a été en réalité aux antipodes du marxisme, au contraire de la lutte des classes qui en communisme, crée une dialectique entre patrons et ouvriers, « oppresseurs » et « opprimés ».

    Le cardinal Reinhard Marx, archevêque de Munich et Freising depuis 2007, est par ailleurs membre du groupe de neuf cardinaux, le C9 qui sert d’organe de conseil au pape François.

    L’hommage appuyé du cardinal Reinhard Marx à son homonyme Karl

    Reinhard Marx a rendu un véritable « éloge » à Karl, constate katholisch.de, comme si cela était la chose la plus naturelle au monde. Le cardinal voit en son homonyme un « correctif au système capitaliste ». « La prospérité et le profit ne sont pas les seules choses qui doivent orienter une société » a-t-il déclaré, ajoutant que « le marché » ne permet pas d’assurer automatiquement une société juste.

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  • Pour commencer une réforme de la laïcité à la française :

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     « Réparer le lien » entre l’État et les monastères, une suggestion de Grégor Puppinck (photo) (*) à Emmanuel Macron. Lu sur le site du mensuel « La Nef » :

    Grégor_Puppinck_(5262058682).jpgDans son discours du 9 avril aux Bernardins, devant la Conférence des évêques de France, Emmanuel Macron, après avoir exprimé son « sentiment que le lien entre l’Église et l’État [s’était] abîmé » et qu’il convenait de le « réparer », a tenu à « saluer tous ces prêtres et ces religieux qui de cet engagement ont fait leur vie ».
    A ce propos, comme acte concret de réconciliation, l’État pourrait aisément reconnaître aux congrégations religieuses une liberté dont elles sont privées depuis plus d’un siècle, ce d’autant plus que le président Sarkozy avait déjà admis dans son discours du Latran de 2007 que « la République [maintenait] les congrégations sous une forme de tutelle » et que « cette situation [était] dommageable pour notre pays ».
    Trouvant son origine dans l’anticléricalisme de la IIIe République, qui a notamment contraint à l’exil près de 30 000 religieux, le régime français des congrégations, instauré en 1901 et toujours en vigueur, est en effet particulièrement contraignant en ce qu’il exclut délibérément les monastères du droit commun des associations et les soumet à un régime juridique restrictif. En effet, alors qu’une simple déclaration suffit aux associations ordinaires pour disposer de la personnalité morale, les congrégations ne peuvent accéder à cette personnalité et jouir des droits qui s’y attachent qu’en vertu d’un décret, rendu au terme d’une procédure dite de « reconnaissance légale » soumise à de strictes conditions.

    UNE FORME DE GALLICANISME
    Cette procédure nécessite en particulier l’adoption par la congrégation de statuts civils pouvant entrer en conflit avec le droit canonique. Il en est ainsi de l’interdiction de mentionner dans ces statuts l’existence des vœux « solennels », « perpétuels » ou « définitifs », en application du décret révolutionnaire des 13 et 19 février 1790, encore en vigueur. Autre exemple, toute congrégation doit se soumettre – dans ses statuts civils – à la juridiction de « l’évêque du diocèse » (décret du 16 août 1901), faisant ainsi obstacle à l’exercice direct, par le Saint-Siège, de son autorité sur les congrégations de droit pontifical, celles-ci relevant de Rome, et non pas de l’évêque, à la différence des congrégations diocésaines. En cela, la République maintient une forme de gallicanisme.
    Si de nombreuses congrégations ont, avec le temps, accepté d’entrer dans ce régime, d’autres s’y sont refusées, se résignant alors – pour préserver leur liberté spirituelle – à subir la précarité des associations de fait sans personnalité morale. Ces congrégations de fait ne peuvent donc pas, en leur nom propre, signer de contrat, être propriétaires de leurs propres bâtiments, recevoir des dons ou des legs, ouvrir un compte bancaire, ou encore obtenir une carte grise…
    En tout état de cause, quel que soit le régime choisi (reconnaissance légale ou association de fait), les religieux sont privés de la liberté d’association dont bénéficient les autres groupes de personnes, sans que cette restriction ne réponde à une justification objective et raisonnable. Alors que les mosquées ou les Témoins de Jéhovah peuvent librement se constituer en association loi 1901 avec tous les droits qui en découlent, pourquoi un monastère devrait-il encore être soumis à un régime dérogatoire ?

    ÉLARGIR LE CHAMP DE LIBERTÉ DES MONASTÈRES
    Ce régime juridique spécifique paraît aujourd’hui anachronique au regard des libertés et du principe de non-discrimination. Selon d’éminents canonistes, tel le père Cédric Burgun, il serait d’ailleurs souhaitable de permettre aux monastères de bénéficier de la liberté d’association et ainsi d’élargir le champ de leur liberté.
    Cette mise à jour de la législation française est en outre requise par le droit européen. La Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) a en effet posé le principe de l’« autonomie des organisations religieuses » en vertu duquel le droit national doit permettre aux communautés religieuses ou de conviction « de décider en toute indépendance la manière dont elles sont dirigées, de leur règlement interne, du contenu de leurs croyances, de la structure de la communauté et du système de nomination du clergé, et de leur nom et autres symboles ». Or, force est de constater que le régime actuel des congrégations méconnaît ces obligations.
    Il est vrai que, à ce jour, la Cour européenne n’a pas encore été saisie d’un litige mettant en cause la compatibilité de ce régime avec le droit européen. Toutefois, si une telle affaire devait être portée devant les juges de Strasbourg, ceux-ci concluraient probablement à une violation de la Convention européenne des droits de l’homme. La France serait alors tenue de corriger sa législation.

    Grégor Puppinck

    Ref. « Réparer le lien » entre l’État et les monastères

    (*) Grégor Puppinck est docteur en droit, directeur de l’ European Centre for Law and Justice (ECLJ). Il est membre du panel d’experts de l’Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe (OSCE) sur la liberté de conscience et de religion. Il est l’auteur d’une étude sur « la conventionnalité du régime français des congrégations », parue dans la Revue du droit public en janvier 2018. il est aussi l’auteur de « Objection de conscience et droits de l’homme. Essai d’analyse systématique », Société, Droit et Religion (CNRS Editions, 2016) et de La famille, les droits de l’homme et la vie éternelle (L’Homme Nouveau, 2015).

    JPSC