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Foi - Page 198

  • Quand des catholiques croates déclenchent un tollé

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    De nombreux sites relaient des informations au sujet d'une initiative croate, notamment le site du journal Le Soir :

    « Soyez virils » : des catholiques déclenchent un tollé

    Ce mouvement d’hommes ultra-catholiques, appelé « Soyez virils », monte en puissance dans le pays des Balkans où l’Eglise catholique et les valeurs traditionnelles restent bien ancrées.

    Chaque mois, des centaines d’hommes s’agenouillent sur la place publique en Croatie. Ils prient contre l’avortement, pour l’autorité masculine et pour que les femmes s’habillent avec modestie.

    Ce mouvement d’hommes ultra-catholiques, appelé « Soyez virils », monte en puissance dans le pays des Balkans où l’Eglise catholique et les valeurs traditionnelles restent bien ancrées.

    Mais les idées de ces « agenouillés », comme les baptisent leurs contempteurs, franchissent la ligne rouge pour beaucoup de défenseurs des droits : ils prônent l’abstinence sexuelle avant le mariage, l’interdiction absolue de l’avortement et exigent que les femmes se vêtent avec modestie.

    Depuis octobre, les organisateurs du mouvement, qui pointent une prétendue « crise de la masculinité », enjoignent aux hommes catholiques croates de prier tous les premiers samedi du mois.

    Samedi 1er avril, à Zagreb, une centaine d’hommes se sont rassemblés, armés de chapelets, d’effigies de la Vierge Marie et de drapeaux croates.

    « Les femmes doivent s’assurer qu’elles n’incitent pas les hommes au péché par leur comportement et leurs vêtements », a déclaré en janvier à la télévision locale Bozidar Nagy, prêtre favorable au « projet Soyez virils ». Et de citer un théologien croate du XXe siècle qui estimait que « le fait de recouvrir les femmes dans l’islam est quand même une bonne chose ».

    Le mouvement a refusé de répondre aux questions de l’AFP, soulignant que les agenouillés se consacraient « exclusivement à la prière ».

    Ce groupe est dans le droit fil des nombreux courants conservateurs masculinistes ayant émergé ces dernières années à travers le monde pour dénoncer les droits LGBT+, le féminisme et le « wokisme », terme utilisé à droite pour dénoncer une supposée complaisance de la gauche envers les revendications des minorités.

    Des mouvements similaires sont apparus en Europe de l’Est, y compris en Pologne et en Serbie, pour exiger le retour aux valeurs traditionnelles et dénoncer les valeurs progressistes tout en réclamant l’interdiction de l’IVG.

    Malgré ses prières collectives, le groupe ne semble guère populaire en Croatie : selon un récent sondage, 75 % des Croates ne le soutiennent pas, contre 15 % de favorables.

    Voici comment le site officiel de ce mouvement présente la prière du premier samedi du mois :

    Ce samedi, des hommes prient le chapelet dans 10 villes croates

    Le 1er avril, le premier samedi du mois, une autre prière masculine du chapelet aura lieu à Zagreb, à laquelle nous attendons des hommes de tous âges.

    Elle débutera à 8h30 sur la place Ban J. Jelačić et des prières seront offertes aux fins suivantes :

    1. pour la patrie, la paix et la conversion du peuple croate,
    2. pour les hommes - devenir des autorités spirituelles dans la famille qui témoigneront courageusement et transmettront la foi catholique,
    3. pour une vie de chasteté avant le mariage, pour la chasteté vestimentaire et comportement et pour le renouvellement des mariages catholiques,
    4. pour la fin de l'avortement et l'ouverture des couples mariés à la vie,
    5. pour les pasteurs d'église authentiques et intransigeants et les nouvelles vocations spirituelles,
    6. pour les âmes du purgatoire,
    7. pour les intentions personnelles .

    En plus de Zagreb, les hommes prieront également le chapelet dans les villes croates suivantes :

    Karlovac , à 8h30, dans le vieux centre-ville (fondations de l'église Saint-Joseph)

    Osijek , à 10 heures, sur Trg sv. Jean-Paul II. (devant la co-cathédrale)

    Slavonski Brod , à 17h, sur Korzo (près des armoiries de la ville)

    Split , à 8h30, sur le Péristyle

    Šibenik , à 8h30, sur la place Krešimirova doma

    Trogir , à 8h30, sur Trg sv. Jean-Paul II.

    Vinkovci , à 8h30, sur la place centrale de la ville (près de la statue de la Sainte Trinité)

    Virovitica , à 8h30, au carrefour de Vojarna (en direction du hall Viroexpo)

    Zadar , à 8h30, devant la cathédrale St. Plus

    Nous invitons d'autres villes croates à prier avec nous ce premier samedi du mois.

    Nous encourageons tous les participants à participer à la sainte messe et de la présenter pour la bénédiction et le succès de la prière publique du chapelet. Nous encourageons également tous les participants à la prière et ceux qui ne peuvent pas participer à prier pour la bénédiction et le succès de la prière publique du chapelet, du vendredi à 22 heures au samedi à 10 heures, et à jeûner le vendredi à cette fin.

    LIRE  Qu'est-ce que la prière publique du chapelet et ce qu'elle n'est pas

    Nous avertissons par la présente les suppliants de ne pas faire de déclarations pour les médias, car nous ne sommes pas à la prière pour être des stars médiatiques, mais pour défendre notre peuple et l'Église.

    Cet événement pacifique et apolitique à Zagreb est organisé par la confrérie des "Chevaliers du Cœur Immaculé de Marie". Cette fois aussi, nous nous désolidarisons de tous les individus qui dérangeraient intentionnellement des pétitionnaires ou des passants, ou signaleraient des caractéristiques idéologiquement indésirables, ou participeraient en tant que représentants d'associations, et non en tant qu'individus.

    Rendez-vous le 1er avril sur la place Ban J. Jelačić, la place de tous les Croates, et dans d'autres lieux publics de toute la Croatie où le chapelet est récité !

  • Cinq ecclésiastiques exécutés pendant la Commune de Paris vont être béatifiés

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    De Tangi Kermarrec sur France Info (France 3 Régions (Paris - Ile de France) :

    L'Eglise catholique béatifie cinq ecclésiastiques exécutés pendant la Commune de Paris

    20 avril 2023

    L'Eglise catholique va béatifier samedi à Paris cinq religieux exécutés pendant la Commune de Paris, une célébration qu'elle ne souhaite pas "polémique", mais qui ravive la "mémoire conservatrice" de cette période, selon un historien.

    L'église Saint-Sulpice de Paris, qui peut accueillir 2.000 à 2.500 personnes, a été choisie pour cette célébration: seront béatifiés Henri Planchat, prêtre de la congrégation de Saint-Vincent-de-Paul, Ladislas Radigue, Polycarpe Tuffier, Marcellin Rouchouze et Frézal Tardieu, quatre religieux de la congrégation Picpus. 

    Leurs exécutions intervinrent à la fin de la révolte populaire de 1871, démarrée le 18 mars et écrasée dans le sang au bout de 72 jours par le gouvernement de la IIIe République naissante, réfugié à Versailles.

    Les cinq prêtres ont été tués par balle le 26 mai 1871, lors de la "semaine sanglante" qui a vu plusieurs massacres dans la capitale. Ils avaient été retenus prisonniers plusieurs semaines par les communards. Quatre religieux, 36 gendarmes et quatre "mouchards" supposés sont également exécutés ce jour-là.

    En novembre 2021, le Vatican a reconnu le "martyre" de ces ecclésiastiques car ils sont "morts en haine de la foi", ouvrant la voie à leur béatification.

    Une bannière avec les portraits de chacun d'eux sera dévoilée lors de la célébration, qui sera présidée par le cardinal Marcello Semeraro, représentant du pape François, avec l'archevêque de Paris Laurent Ulrich, en présence d'évêques et de membres de congrégations.

    "C'est une grande joie", déclare à l'AFP Yvon Sabourin, religieux de Saint-Vincent-de-Paul, qui a défendu auprès du Vatican le dossier des cinq religieux.

    - "Mémoires conflictuelles" -

    Il met notamment en avant "le catholicisme social du père Planchat, son dévouement auprès des ouvriers et des plus démunis. C'est une fierté pour nous dans l'Eglise de montrer que des prêtres ont consacré leur vie à la jeunesse et aux milieux populaires".

    Loin de lui l'idée que l'Eglise voudrait créer une "polémique": "il s'agit de béatifier cinq prêtres morts +au cours+ de la Commune de Paris", assure-t-il, rappelant que "des milliers de Communards ont (aussi) perdu la vie". Et indique qu'une "prière universelle pour tous les morts de la Commune" sera dite lors de la célébration.

     

    (...)

    Il y a deux ans, pour le 150e anniversaire de cet événement, des participants d'une procession religieuse en hommage aux prêtres avaient été pris à partie par des personnes hostiles --un petit groupe qui venait de la manifestation des partisans des Communards au mur des fédérés du cimetière du Père Lachaise-- faisant deux blessés légers.

  • Chine : pénurie de prêtres et âge élevé du clergé

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    De Rafael Llanes sur zenit.org :

    La pénurie de prêtres et l’âge élevé du clergé

    Un problème non résolu en Chine

    L’âge moyen des prêtres au Mexique est de 50,9 ans, selon l’Institut national de la statistique, de la géographie et de l’informatique. Ce chiffre est très éloigné vde l’âge des prêtres espagnols, dont la moyenne est de 65,5 ans, selon les données de la Conférence épiscopale espagnole. Il s’agit d’une information alarmante car la vitalité de l’Église est conditionnée par le dynamisme des prêtres, principaux promoteurs du rayonnement ecclésial. Cependant, la situation en Chine est plus grave.

    En 2022, selon les données fournies par Xinde, un journal catholique en langue chinoise, l’Église catholique a perdu treize prêtres, sept avaient plus de 75 ans et six moins de 65 ans. L’article indique un âge moyen proche de soixante-dix ans. De nombreux prêtres âgés sont nés dans les années de la Révolution dirigée par Mao Tse-Tun et ont nourri leur vocation au milieu de persécutions orchestrées depuis le sommet de l’État.

    L’arrivée au pouvoir de Deng Xiaoping a apporté une ligne de « réforme et d’ouverture » qui a facilité la vie des catholiques en Chine. Aujourd’hui, la situation est floue sur les libertés des catholiques dans le pays. Ces jours-ci, les Chinois célèbrent la fête de Quingming ou « nettoyage des tombes ». Le 5 avril, la tradition consacre la journée à la mémoire des défunts. Les Chinois visitent les cimetières, où les familles brûlent des offrandes en papier en l’honneur de leurs ancêtres, des répliques de billets, de véhicules, de vêtements ou d’autres figurines en papier. Les catholiques chinois vivent cette célébration en se souvenant également de leurs prêtres et religieuses qui sont déjà entrés dans la vie triomphale aux côtés de Dieu.

    L’augmentation de l’âge moyen des prêtres en Chine et dans de nombreux pays prend une tournure plus sombre avec le déclin des vocations : remplacer ceux qui meurent ou ceux qui vieillissent influence la vitalité des communautés.

    L’Église chinoise a perdu plusieurs prêtres et religieuses à un âge précoce. À titre d’exemple, Sœur Maraía Yang Hilin, de la Congrégation du Sacré-Cœur de Jésus, est décédée en mars 2022 à l’âge de 50 ans d’une maladie intestinale mal guérie dans le diocèse de Yixian, province du Hebei ; le prêtre Wu Junwei est décédé à l’âge de 59 ans à Yuncheng,

    Ces données sur l’âge des prêtres dans le monde soulignent que chaque effort des catholiques pour soutenir et accompagner les prêtres ou les religieuses aussi bien physiquement que moralement ainsi que la promotion des vocations, est une précieuse contribution au développement de nos communautés dans la foi et la charité.

  • Sur KTO : Arménie, le martyre silencieux de la première nation chrétienne

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    De KTO Télévision :

    Arménie : le martyre silencieux de la première nation chrétienne

    21/04/2023

    Dans l’émission Associons-nous ce mois-ci, l’Aide à l’Eglise en détresse attire notre attention sur les difficultés vécues par les Arméniens. Le conflit avec l’Azerbaïdjan autour du territoire du Haut-Karabagh a provoqué depuis septembre de nouveaux morts et des milliers de déplacés. L’unique route reliant le Haut-Karabagh à l’Arménie est bloquée par des Azéris. La population arménienne qui y réside manque de tout. L’acheminement de denrées alimentaires n’est plus possible. Les Eglises sont mobilisées en Arménie pour venir au secours de ces familles. Alors que le 24 avril marque la date de la mémoire du génocide arménien de 1915, la rédaction de KTO s’est rendue en Arménie pour recueillir le témoignage de ces chrétiens qui souffrent dans le silence médiatique et politique. Avec Tigrane Yegavian, chercheur au Centre français de recherche sur le renseignement, Thomas Oswald, Journaliste de l’Aide à l’Église en Détresse, et Diane Chambon, volontaire en Arménie avec l’AED. Participez à l’émission en envoyant vos questions à associons-nous@ktotv.com ou en direct sur les réseaux sociaux avec #AssocionsNous.

  • Saint Anselme de Cantorbery, le "Docteur magnifique" (21 avril)

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    De BENOÎT XVI, lors de l'audience générale du mercredi 23 septembre 2009 (source) :

    Saint Anselme

    Chers frères et sœurs,

    A Rome, sur la colline de l'Aventin, se trouve l'abbaye bénédictine de Saint-Anselme. En tant que siège d'un institut d'études supérieures et de l'abbé primat des Bénédictins confédérés, c'est un lieu qui unit la prière, l'étude et le gouvernement, qui sont précisément les trois activités qui caractérisent la vie du saint auquel elle est dédiée:  Anselme d'Aoste, dont nous célébrons cette année le ix centenaire de la mort. Les multiples initiatives, promues spécialement par le diocèse d'Aoste pour cette heureuse occasion, ont souligné l'intérêt que continue de susciter ce penseur médiéval. Il est connu également comme Anselme du Bec et Anselme de Canterbury en raison des villes auxquelles il est lié. Qui est ce personnage auquel trois localités, éloignées entre elles et situées dans trois nations différentes - Italie, France, Angleterre - se sentent particulièrement liées? Moine à la vie spirituelle intense, excellent éducateur de jeunes, théologien possédant une extraordinaire capacité spéculative, sage homme de gouvernement et défenseur intransigeant de la libertas Ecclesiae, de la liberté de l'Eglise, Anselme est l'une des personnalités éminentes du Moyen-âge, qui sut harmoniser toutes ces qualités grâce à une profonde expérience mystique, qui en guida toujours la pensée et l'action.

    Saint Anselme naquit en 1033 (ou au début de 1034), à Aoste, premier-né d'une famille noble. Son père était un homme rude, dédié aux plaisirs de la vie et dépensant tous ses biens; sa mère, en revanche, était une femme d'une conduite exemplaire et d'une profonde religiosité (cf. Eadmero, Vita s. Anselmi, PL 159, col. 49). Ce fut elle qui prit soin de la formation humaine et religieuse initiale de son fils, qu'elle confia ensuite aux bénédictins d'un prieuré d'Aoste. Anselme qui, enfant - comme l'écrit son biographe -, imaginait la demeure du bon Dieu entre les cimes élevées et enneigées des Alpes, rêva une nuit d'être invité dans cette demeure splendide par Dieu lui-même, qui s'entretint longuement et aimablement avec lui, et à la fin, lui offrit à manger "un morceau de pain très blanc" (ibid., col. 51). Ce rêve suscita en lui la conviction d'être appelé à accomplir une haute mission. A l'âge de quinze ans, il demanda à être admis dans l'ordre bénédictin, mais son père s'opposa de toute son autorité et ne céda pas même lorsque son fils gravement malade, se sentant proche de la mort, implora l'habit religieux comme suprême réconfort. Après la guérison et la disparition prématurée de sa mère, Anselme traversa une période de débauche morale:  il négligea ses études et, emporté par les passions terrestres, devint sourd à l'appel de Dieu. Il quitta le foyer familial et commença à errer à travers la France à la recherche de nouvelles expériences. Après trois ans, arrivé en Normandie, il se rendit à l'abbaye bénédictine du Bec, attiré par la renommée de Lanfranc de Pavie, prieur du monastère. Ce fut pour lui une rencontre providentielle et décisive pour le reste de sa vie. Sous la direction de Lanfranc, Anselme reprit en effet avec vigueur ses études, et, en peu de temps, devint non seulement l'élève préféré, mais également le confident du maître. Sa vocation monastique se raviva et, après un examen attentif, à l'âge de 27 ans, il entra dans l'Ordre monastique et fut ordonné prêtre. L'ascèse et l'étude lui ouvrirent de nouveaux horizons, lui faisant retrouver, à un degré bien plus élevé, la proximité avec Dieu qu'il avait eue enfant.

    Lorsqu'en 1063, Lanfranc devint abbé de Caen, Anselme, après seulement trois ans de vie monastique, fut nommé prieur du monastère du Bec et maître de l'école claustrale, révélant des dons de brillant éducateur. Il n'aimait pas les méthodes autoritaires; il comparait les jeunes à de petites plantes qui se développent mieux si elles ne sont pas enfermées dans des serres et il leur accordait une "saine" liberté. Il était très exigeant avec lui-même et avec les autres dans l'observance monastique, mais plutôt que d'imposer la discipline il s'efforçait de la faire suivre par la persuasion. A la mort de l'abbé Herluin, fondateur de l'abbaye du Bec, Anselme fut élu à l'unanimité à sa succession:  c'était en février 1079. Entretemps, de nombreux moines avaient été appelés à Canterbury pour apporter aux frères d'outre-Manche le renouveau en cours sur le continent. Leur œuvre fut bien acceptée, au point que Lanfranc de Pavie, abbé de Caen, devint le nouvel archevêque de Canterbury et il demanda à Anselme de passer un certain temps avec lui pour instruire les moines et l'aider dans la situation difficile où se trouvait sa communauté ecclésiale après l'invasion des Normands. Le séjour d'Anselme se révéla très fructueux; il gagna la sympathie et l'estime générale, si bien qu'à la mort de Lanfranc, il fut choisi pour lui succéder sur le siège archiépiscopal de Canterbury. Il reçut la consécration épiscopale solennelle en décembre 1093.

    Anselme s'engagea immédiatement dans une lutte énergique pour la liberté de l'Eglise, soutenant avec courage l'indépendance du pouvoir spirituel par rapport au pouvoir temporel. Il défendit l'Eglise des ingérences indues des autorités politiques, en particulier des rois Guillaume le Rouge et Henri I, trouvant encouragement et appui chez le Pontife Romain, auquel Anselme démontra toujours une adhésion courageuse et cordiale. Cette fidélité lui coûta également, en 1103, l'amertume de l'exil de son siège de Canterbury. Et c'est seulement en 1106, lorsque le roi Henri I renonça à la prétention de conférer les investitures ecclésiastiques, ainsi qu'au prélèvement des taxes et à la confiscation des biens de l'Eglise, qu'Anselme put revenir en Angleterre, accueilli dans la joie par le clergé et par le peuple. Ainsi s'était heureusement conclue la longue lutte qu'il avait menée avec les armes de la persévérance, de la fierté et de la bonté. Ce saint archevêque qui suscitait une telle admiration autour de lui, où qu'il se rende, consacra les dernières années de sa vie en particulier à la formation morale du clergé et à la recherche intellectuelle sur des sujets théologiques. Il mourut le 21 avril 1109, accompagné par les paroles de l'Evangile proclamé lors de la Messe de ce jour:  "Vous êtes, vous, ceux qui sont demeurés constamment avec moi dans mes épreuves; et moi je dispose pour vous du Royaume comme mon Père en a disposé pour moi:  vous mangerez à ma table en mon Royaume" (Lc 22, 28-30). Le songe de ce mystérieux banquet, qu'il avait fait enfant tout au début de son chemin spirituel, trouvait ainsi sa réalisation. Jésus, qui l'avait invité à s'asseoir à sa table, accueillit saint Anselme, à sa mort, dans le royaume éternel du Père.

    "Dieu, je t'en prie, je veux te connaître, je veux t'aimer et pouvoir profiter de toi. Et si, en cette vie, je ne suis pas pleinement capable de cela, que je puisse au moins progresser chaque jour jusqu'à parvenir à la plénitude" (Proslogion, chap. 14). Cette prière permet de comprendre l'âme mystique de ce grand saint de l'époque médiévale, fondateur de la théologie scolastique, à qui la tradition chrétienne a donné le titre de "Docteur Magnifique", car il cultiva un intense désir d'approfondir les Mystères divins, tout en étant cependant pleinement conscient que le chemin de recherche de Dieu n'est jamais terminé, tout au moins sur cette terre. La clarté et la rigueur logique de sa pensée ont toujours eu comme fin d'"élever l'esprit à la contemplation de Dieu" (ibid., Proemium). Il affirme clairement que celui qui entend faire de la théologie ne peut pas compter seulement sur son intelligence, mais qu'il doit cultiver dans le même temps une profonde expérience de foi. L'activité du théologien, selon saint Anselme, se développe ainsi en trois stades:  la foi, don gratuit de Dieu qu'il faut accueillir avec humilité; l'expérience, qui consiste à incarner la parole de Dieu dans sa propre existence quotidienne; et ensuite la véritable connaissance, qui n'est jamais le fruit de raisonnements aseptisés, mais bien d'une intuition contemplative. A ce propos, restent plus que jamais utiles également aujourd'hui, pour une saine recherche théologique et pour quiconque désire approfondir la vérité de la foi, ses paroles célèbres:  "Je ne tente pas, Seigneur, de pénétrer ta profondeur, car je ne peux pas, même de loin, comparer avec elle mon intellect; mais je désire comprendre, au moins jusqu'à un certain point, ta vérité, que mon cœur croit et aime. Je ne cherche pas, en effet, à comprendre pour croire, mais je crois pour comprendre" (ibid., 1).

  • Anselme de Cantorbery et son argument ontologique

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    Saint Anselme de Cantorbéry (1033-1109)

    Abbé, bénédictin, archevêque et Docteur de l'Eglise

    Né à Aoste en Piémont, il devint bénédictin au Bec en Normandie, sous le bienheureux Herluin. Il fut d'abord abbé du Bec et, en 1093, il succéda à Lanfranc au siège de Cantorbéry. A cause de sa résistance contre l'empiétement des droits ecclésiaux par le roi Guillaume le Roux, il fut exilé sur le Continent. En 1098, il participa au Concile de Bari et, à la demande du pape, effaça les doutes théologiques des évêques italo-grecs. A la mort de Guillaume le Roux, il regagna Cantorbéry sur l'invitation du nouveau roi, Henri 1er, qui devint cependant son opposant en matière des investitures. Un second exil pour cette raison se termina par un retour triomphal en 1106. Malgré sa carrière quelque peu tumultueuse, Anselme fut un des saints les plus appréciés de son temps. L'histoire de l'Eglise considère en outre que sa pensée théologique établit le lien entre saint Augustin et saint Thomas d'Aquin. Il a été déclaré Docteur de l'Eglise en 1720. Plusieurs de ses ouvrages théologiques et philosophiques ont toujours leur importance. Nous devons sa biographie à son secrétaire, le jeune moine Eadmer de Christ Church à Cantorbéry.

    On doit à ce docteur de l'Eglise d'avoir formulé le fameux argument ontologique ainsi présenté par Jonathan Kitt sur raisonsdecroire.org :

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  • Les sociétés missionnaires africaines comptent 1.300 missionnaires et plus d'un millier de séminaristes

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    Une dépêche de l'Agence Fides :

    AFRIQUE/COTE D'IVOIRE - Des vocations en plein essor, 1300 missionnaires et plus d'un millier de séminaristes d'origine africaine : Rencontre continentale des Sociétés Missionnaires de Vie Apostolique

    19 avril 2023

    Abidjan (Agence Fides) - "La mission à partir de l'Afrique" est le thème des échanges et des réflexions au cœur de la rencontre continentale des Sociétés Missionnaires de Vie Apostolique (MISAL) qui s'achèvera le vendredi 21 avril au Centre Paul Pellet d'Abidjan.

    Les supérieurs et vicaires généraux de huit instituts missionnaires basés en Europe et en Afrique discutent pendant les quatre jours d'étude des opportunités et des défis de la grande floraison de vocations missionnaires en provenance d'Afrique, qui, au cours des dernières décennies, a fourni une énergie et une expertise précieuses à l'Église et, en particulier, aux différents instituts. "Il y a environ 1 300 missionnaires d'origine africaine et plus d'un millier de séminaristes appartenant à six de ces sociétés missionnaires. Ils sont originaires d'environ 25 pays, dont le Nigeria, le Congo, la Côte d'Ivoire, le Kenya, le Cameroun, le Burkina et bien d'autres encore. La plupart d'entre eux travaillent dans les territoires africains en dehors de leur pays d'origine", a déclaré à l'Agence Fides le Père Antonio Porcellato, Supérieur général de la Société des Missions africaines. Environ un quart d'entre eux travaillent dans leur pays d'origine, tandis qu'un autre quart travaille dans des pays situés en dehors du continent africain".

    La réunion se tient tous les deux ans et, cette année, elle a été organisée conjointement par la Société des Missionnaires d'Afrique (Pères Blancs) et la Société des Missions Africaines (SMA). Les responsables de l'Institut Pontifical des Missions Etrangères (PIME), des Missions Etrangères de Paris (MEP), de la Société des Prêtres de Saint Jacques (SPJ), des Missionnaires de Mill Hill (MHM), des Missionnaires de Saint Patrick (SPS) et des Missionnaires de Saint Paul du Nigéria (MSP) ont répondu à l'invitation.

    Le centre 'Paul Pellet' est situé sur le campus de l'Institut Catholique Missionnaire d'Abidjan (ICMA), un institut universitaire affilié à l'Université Catholique d'Afrique de l'Ouest, qui vise à donner aux futurs missionnaires et aux laïcs engagés une formation qui les rendra acteurs d'un monde nouveau.

    (AP/AP) (Agence Fides 19/4/2023)

  • Le pape : les martyrs sont plus nombreux à notre époque qu'aux premiers siècles

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    AUDIENCE GÉNÉRALE

    Place Saint-Pierre
    Mercredi 19 avril 2023

    Chers frères et sœurs, bonjour !

    Au sujet de l'évangélisation et parlant du zèle apostolique, après avoir considéré le témoignage de Saint Paul, véritable “champion” du zèle apostolique, aujourd’hui nous jetons notre regard non pas sur une figure singulière, mais vers la colonne des martyrs, hommes et femmes de tous âges, de toutes langues et de toutes nations, qui ont donné leur vie pour le Christ, qui ont versé leur sang pour confesser le Christ. Après la génération des Apôtres, qui ont été par excellence les "témoins" de l'Évangile. Les martyrs : le premier fut le diacre Saint Étienne, lapidé à mort hors des murs de Jérusalem. Le mot "martyre" vient du grec martyria, qui signifie précisément témoignage. C'est-à-dire qu'un martyr est un témoin, quelqu'un qui témoigne jusqu'à verser son sang. Cependant, le mot martyr a rapidement été utilisé dans l'Église pour désigner celui qui témoignait jusqu'à l'effusion de sang [1]. C'est-à-dire que le témoignage peut être celui de tous les jours, c'est un martyr. Mais il est utilisé par la suite pour qui donne le sang, qui donne la vie.

    Les martyrs, cependant, ne doivent pas être considérés comme des "héros" qui ont agi individuellement, comme des fleurs qui poussent dans un désert, mais comme des fruits mûrs et excellents de la vigne du Seigneur, qui est l'Église. En particulier, les chrétiens, en participant assidûment à la célébration de l'Eucharistie, étaient conduits par l'Esprit à conformer leur vie sur ce mystère d'amour : c'est-à-dire sur le fait que le Seigneur Jésus avait donné sa vie pour eux et que, par conséquent, ils pouvaient et devaient eux aussi donner leur vie pour Lui et pour leurs frères et sœurs. Une grande générosité, le chemin du témoignage chrétien. Saint Augustin souligne souvent cette dynamique de gratitude et de réciprocité gratuite du don. Voici, par exemple, ce qu'il prêchait lors de la fête de Saint Laurent : « Saint Laurent était un diacre de l'Église de Rome », disait Saint Augustin. « C'est là qu'il était ministre du sang du Christ et c'est là qu'il a versé son sang pour le nom du Christ. Le bienheureux apôtre Jean a clairement exposé le mystère de la Cène, en disant : "Jésus, a donné sa vie pour nous. Nous aussi, nous devons donner notre vie pour nos frères." (1 Jn 3, 16). Laurent, mes frères, a compris tout cela. Il l'a compris et l'a mis en pratique. Et il a vraiment rendu ce qu'il avait reçu à cette table. Il a aimé le Christ dans sa vie, il l'a imité dans sa mort » (Disc. 304, 14 ; PL 38, 1395-1397). C'est ainsi que saint Augustin explique le dynamisme spirituel qui animait les martyrs. En ces termes : les martyrs aiment le Christ dans sa vie et l'imitent dans sa mort.

    Aujourd'hui, chers frères et sœurs, souvenons-nous de tous les martyrs qui ont accompagné la vie de l'Église. Comme je l'ai dit à maintes reprises, ils sont plus nombreux à notre époque qu'aux premiers siècles. Aujourd'hui, il y a tant de martyrs dans l'Église, tant de martyrs car, pour avoir confessé la foi chrétienne, ils sont chassés de la société ou vont en prison... Ils sont très nombreux. Le Concile Vatican II nous rappelle que « le martyre dans lequel le disciple est assimilé à son maître, acceptant librement la mort pour le salut du monde, et rendu semblable à lui dans l’effusion de son sang, ce disciple est considéré par l’Église comme une grâce éminente et la preuve suprême de la charité. » (Const. Lumen Gentium, 42). Les martyrs, à l'imitation de Jésus et avec sa grâce, transforment la violence de ceux qui refusent l'annonce en une grande opportunité d'amour, suprême, qui va jusqu'au pardon de leurs bourreaux. Ce détail est intéressant : les martyrs pardonnent toujours à leurs bourreaux. Étienne, le premier martyr, mourut en priant : "Seigneur, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu'ils font". Les martyrs prient pour leurs bourreaux.

    Si le martyre n'est demandé qu'à quelques-uns, « tous cependant doivent être prêts à confesser le Christ devant les hommes et à le suivre sur le chemin de la croix, à travers les persécutions qui ne manquent jamais à l’Église. » (ibid., 42). Mais ces persécutions sont-elles du passé ? Non, non : aujourd'hui. Aujourd'hui, il y a des persécutions contre les chrétiens dans le monde, beaucoup, beaucoup. Il y a plus de martyrs aujourd'hui que dans les premiers temps. Il y en a tellement. Les martyrs nous montrent que tout chrétien est appelé au témoignage de la vie, même s'il ne va pas jusqu'à l'effusion du sang, en faisant de lui-même un don à Dieu et à ses frères, à l'imitation de Jésus.

    Et je voudrais conclure en rappelant le témoignage chrétien actuel dans tous les coins du monde. Je pense, par exemple, au Yémen, une terre blessée depuis de nombreuses années par une guerre terrible et oubliée, qui a causé tant de morts et qui fait encore souffrir tant de personnes, en particulier des enfants. Précisément dans ce pays, il y a eu des témoignages de foi éclatants, comme celui des Sœurs Missionnaires de la Charité, qui ont donné leur vie là. Aujourd'hui encore, elles sont présentes au Yémen, où elles offrent une assistance aux personnes âgées malades et aux personnes handicapées. Certaines d'entre elles ont souffert le martyre, mais les autres continuent, risquent leur vie mais vont de l'avant. Elles accueillent tout le monde, ces sœurs, quelle que soit la religion, car la charité et la fraternité n'ont pas de frontières. En juillet 1998, Sœur Aletta, Sœur Zelia et Sœur Michael, qui rentraient chez elles après la messe, ont été tuées par un fanatique, parce qu’elles étaient chrétiennes. Plus récemment, peu après le début du conflit toujours en cours, en mars 2016, Sœur Anselme, Sœur Marguerite, Sœur Reginette et Sœur Judith ont été tuées avec quelques laïcs qui les aidaient dans leur travail de charité auprès des plus petits. Ce sont les martyrs de notre temps. Parmi ces laïcs assassinés, en plus des chrétiens, il y avait des musulmans qui travaillaient avec les sœurs. C’est émouvant de voir comment le témoignage du sang peut unir des personnes de religions différentes. On ne doit jamais tuer au nom de Dieu, car pour Lui nous sommes tous frères et sœurs. Mais ensemble, nous pouvons donner notre vie pour les autres.

    Prions donc pour que nous ne nous lassions pas de témoigner de l'Évangile, même en temps de tribulation. Que tous les saints et les saints martyrs soient des semences de paix et de réconciliation entre les peuples pour un monde plus humain et plus fraternel, en attendant que le Royaume des cieux se manifeste pleinement, quand Dieu sera tout en tous (cf. 1 Co 15, 28). Merci.


    [1] ORIGENE, In Johannem, II, 210 : « Quiconque rend témoignage à la vérité, soit en paroles, soit en actes, soit en œuvrant pour elle de quelque manière que ce soit, peut à bon droit être appelé témoin. Mais le nom de témoin ( martyrs) au sens propre, la communauté des frères, impressionnée par la force d'âme de ceux qui ont combattu pour la vérité ou la vertu jusqu'à la mort, a pris l'habitude de le réserver à ceux qui ont témoigné du mystère de la vraie religion par l'effusion du sang ».

  • La lettre de Fernando Ocariz, prélat de l'Opus Dei, à l'issue du Congrès général extraordinaire

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    Lettre du prélat (17 avril 2023)

    Le prélat de l'Opus Dei remercie pour la prière et le travail de toutes les personnes qui ont contribué au Congrès général extraordinaire qui vient de se terminer.

    04/17/2023

    Mes chers enfants : que Jésus veille pour moi sur mes filles et mes fils !

    Le Congrès général extraordinaire vient de se terminer et je tiens à vous écrire pour vous remercier à nouveau de vos prières. Au cours de ces journées, nous avons demandé de manière particulière l'aide de l'Esprit Saint. Nous avons vu clairement une fois de plus les liens de filiation et de fraternité qui nous unissent, ainsi que l'amour pour l'Église et le Saint-Père. En même temps, dans les moments de la vie familiale, il était facile de remercier Dieu pour tant d'initiatives d'évangélisation et de service des âmes dans le monde entier. Avec la venue à Rome de personnes de tant de pays, il était également naturel de garder très présents tous les membres de l'Opus Dei, tous les coopérateurs et les amis, pour prier les uns pour les autres et, en particulier, pour ceux d'entre vous qui vivent dans des pays ravagés par la guerre, ou par diverses formes de pauvreté et de besoin.

    Ces derniers jours, vos sœurs et frères du Congrès ont pu approfondir les suggestions provenant de toutes les régions, et une proposition d'adaptation des Statuts a été élaborée, qui répond à la demande du Pape dans le motu proprio Ad charisma tuendum, qui sera envoyé au Saint-Siège dans les prochains mois.

    Comme je vous l'ai dit dans mon message précédent, les suggestions qui n'étaient pas applicables à ce que le Saint-Siège demandait maintenant pourront être étudiées au cours des prochaines semaines de travail et en préparation du prochain Congrès général ordinaire, qui se tiendra en 2025. Comme je vous l'ai également dit, contrairement à d'autres congrès au cours desquels certaines priorités apostoliques sont fixées, le seul objectif dans ce cas était de préparer la proposition susmentionnée. Par conséquent, le résultat final ne pourra être connu qu'après que le Saint-Siège, qui a le dernier mot, l'aura examiné.

    Dans le travail que nous avons accompli ces jours-ci, nous avons été guidés par deux critères fondamentaux : la fidélité au charisme que saint Josémaria a reçu le 2 octobre 1928 et l'adhésion filiale à la volonté exprimée par le Saint-Père. Comme l'a demandé le pape dans son motu proprio, on s'est efforcé d'exprimer plus clairement la dimension charismatique de l'Œuvre (cf. Ad charisma tuendum, n° 4), qui se vit et se réalise en communion avec les Églises particulières et avec les évêques qui les président. La prélature de l'Opus Dei est une famille qui résulte de liens de paternité, de filiation et de fraternité.

    Ces journées de congrès ont été marquées par une atmosphère de sérénité mais aussi de bonne humeur, et par la participation active de tous. Chacun a pu s'exprimer en toute liberté, tant dans les groupes de travail qu'en séance plénière. En outre, je tiens à souligner que, lors de l'étude des suggestions, une grande harmonie a été constatée entre de nombreuses personnes d'horizons très divers, de formation et de culture variées. C'est une manifestation éloquente de l'unité dans le " don de l'Esprit reçu par saint Josémaria " (Ad charisma tuendum, préambule).

    Dans la joie de Pâques, votre Père vous bénit avec toute son affection.

    Fernando Ocariz

    Rome, le 17 avril 2023

    Fernando Ocáriz est né à Paris, le 27 octobre 1944, au sein d'une famille espagnole exilée en France durant la Guerre civile (1936-1939). Il a été élu, puis nommé prélat de l'Opus Dei par le pape François, le 23 janvier 2017.

  • "En Hongrie, la foi est visible"

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    De kath.net/news :

    L'ambassadeur avant la visite du Pape : "En Hongrie, la foi est visible".

    18 avril 2023

    Le diplomate Eduard de Habsbourg-Lorraine représente Budapest auprès du Saint-Siège : " Nous vivons consciemment le christianisme depuis 1.000 ans " - La Hongrie, un symbole des valeurs chrétiennes, des valeurs classiques de la famille

    Rome/Budapest (kath.net/KAP) Lors de sa visite en Hongrie fin avril, le pape François se rendra dans un pays fortement marqué par le christianisme, y compris sur le plan historique, et dans lequel "la foi est visible dans l'espace public". C'est ce qu'a déclaré l'ambassadeur de Budapest auprès du Vatican, Eduard de Habsbourg, dans plusieurs interviews pour différentes rédactions linguistiques du portail en ligne Vatican News. "Nous vivons consciemment le christianisme depuis 1000 ans", a déclaré Habsbourg en faisant référence au roi Étienne (997-1038), fondateur de l'État et canonisé, mais aussi à l'histoire mouvementée de la Hongrie, avec notamment l'occupation par les Ottomans au 16e siècle ou le régime communiste au 20e siècle. Il est important de comprendre "que le fait que nous ayons aujourd'hui un pays religieux, un pays plein de christianisme, est un miracle", a déclaré le diplomate.

    "Si vous venez en Hongrie aujourd'hui, vous verrez un pays dans lequel la foi chrétienne est visible", a déclaré l'ambassadeur de 56 ans, qui représente la Hongrie auprès du Saint-Siège depuis 2015. La Hongrie est "fortement marquée par le christianisme" et est considérée dans le monde entier comme "un symbole des valeurs chrétiennes, des valeurs traditionnelles de la famille". A tous les niveaux du gouvernement, on trouve également des personnes pour qui la foi chrétienne est importante, du Premier ministre Viktor Orban au président de la République Katalin Novak. "Nous avons un pays qui n'a pas peur de montrer sa religion et sa foi en public", a constaté Habsbourg. "Nous avons une séparation claire entre l'Église et l'État, comme c'est toujours le cas de nos jours, mais l'Église et l'État travaillent ensemble". Parallèlement, d'autres communautés religieuses seraient également fortement soutenues par le gouvernement. "Nous avons l'une des communautés juives les plus florissantes d'Europe", poursuit l'ambassadeur.

    Habsbourg a déclaré qu'il ne voulait pas spéculer publiquement sur la raison pour laquelle le pape François se rendrait une deuxième fois à Budapest après septembre 2021. Lors de sa visite de seulement sept heures pour la messe de clôture du Congrès eucharistique mondial, le pape avait toutefois "senti que les Hongrois l'aimaient vraiment, qu'ils volaient à sa rencontre avec leurs cœurs". Les Hongrois sont "incroyablement reconnaissants" de cette nouvelle visite. François a également de nombreux liens personnels avec le pays. Alors qu'il était encore archevêque de Buenos Aires, Jorge Bergoglio a visité à plusieurs reprises un monastère Mary Ward à Platanos, non loin de la capitale argentine, dans lequel vivaient également des religieuses qui avaient fui la Hongrie en 1956 après la prise de pouvoir par les communistes, a rappelé Habsbourg.

    Dans ses discours, François encouragera les Hongrois à "continuer à vivre leur foi", a déclaré l'ambassadeur Habsbourg à propos des thèmes possibles des discours du pape. On peut également imaginer que le chef de l'Eglise s'exprimera sur l'engagement de la Hongrie en faveur des familles et qu'il encouragera à s'engager pour son prochain et les personnes en marge de la société. En ce qui concerne la guerre dans le pays voisin, l'Ukraine, le pape "parlera certainement de paix", poursuit l'ambassadeur.

    Guerre dans le pays voisin

    Habsbourg a fait référence à la minorité hongroise d'Ukraine, forte d'environ 150 000 personnes, qui vit la guerre de très près. "Cela explique peut-être aussi un peu pourquoi la Hongrie s'est engagée dès le début en faveur de la paix ici et pourquoi elle exige actuellement la paix : Un cessez-le-feu le plus rapidement possible et des négociations de paix le plus rapidement possible". L'ambassadeur considère que la position de la Hongrie est sur ce point en accord avec celle du pape François, "et c'est une voix qui est devenue rare en Europe en ce moment".

    Avec l'aide aux réfugiés d'Ukraine, "la plus grande action humanitaire de l'histoire" du pays est en cours en Hongrie, a déclaré Habsbourg. Près d'un million de personnes déplacées ont été prises en charge depuis le début de la guerre et de nombreux Hongrois ont été prêts à apporter leur aide. Les Ukrainiens qui souhaitent rester sont également acceptés dans leur totalité. Habsbourg a cité le chiffre d'environ 30 000 personnes. Beaucoup d'autres sont partis vers d'autres pays : "C'était leur décision".

    Habsbourg a rejeté les questions critiques sur la politique d'asile et d'immigration de la Hongrie. "Nous n'avons qu'un problème avec l'immigration illégale et faisons ce que nous pouvons sur tous les autres fronts". L'ambassadeur a ainsi fait référence, entre autres, aux initiatives telles que l'action "Hungary helps" pour les chrétiennes et chrétiens harcelés en Orient. La Hongrie essaie d'aider les personnes qui veulent rester dans leur pays "au lieu de les envoyer dans des voyages terribles et de les livrer à la traite des êtres humains". Habsbourg s'est montré convaincu que le pape en était conscient.

    En ce qui concerne les tensions politiques avec d'autres Etats ou l'Union européenne, le diplomate a également fait référence à l'histoire de la Hongrie. Elle a fait partie pendant un temps de l'Empire ottoman, puis de l'Empire des Habsbourg et plus tard du bloc de l'Est. "Les Hongrois ont tendance à s'énerver lorsque des gens de l'extérieur tentent de nous dire comment régler nos affaires". Cela conduit parfois à des tensions, y compris avec Bruxelles. En même temps, il y a en Hongrie un grand enthousiasme pour l'idée européenne, a déclaré Habsbourg. "L'avenir de l'Europe réside dans l'Union européenne, mais nous avons parfois le sentiment que ce serait encore plus beau si nos valeurs étaient encore un peu plus respectées".

  • Briser le code du silence sur le divorce

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    De Joan Frawley Desmond  sur le National Catholic Register :

    Briser le code du silence sur le divorce

    Life-Giving Wounds aide les enfants adultes du divorce et de la séparation à exprimer leur souffrance, à savoir qu'ils ne sont pas seuls et à trouver la guérison dans la Miséricorde divine de Dieu.

    ‘Let the Children of Divorce Come to Me,’ original sacred art by artist Michael Corsini, was commissioned by Life-Giving Wounds ministry for reflection at retreats.
    Let the Children of Divorce Come to Me", œuvre d'art sacrée originale de l'artiste Michael Corsini, a été commandée par le ministère Life-Giving Wounds pour la réflexion lors des retraites. (photo : avec l'aimable autorisation de Life-Giving Wounds)

    15 avril 2023

    MENLO PARK, Californie - Hallie Colorado, psychologue clinicienne, a écrit sa thèse sur l'impact à long terme du divorce sur les enfants. Mais, jusqu'à récemment, cette mère de six enfants n'avait guère réfléchi à l'impact de la rupture de ses parents sur sa propre vie.

    "Mes parents ont divorcé quand j'étais petite, mais je ne pensais pas que cela m'affectait", a déclaré Mme Colorado au Register. 

    Mariée et heureuse dans son nouveau poste de directrice de l'action paroissiale à l'église catholique St. Raymond de Menlo Park, en Californie, Mme Colorado pensait avoir déjoué les pronostics et atteint ses objectifs.

    Mais après avoir accepté, par courtoisie professionnelle, de participer à une retraite pour les enfants adultes du divorce et de la séparation, parrainée par l'apostolat catholique Life-Giving Wounds, elle a été stupéfaite par les émotions qui ont surgi au fur et à mesure que les présentateurs partageaient leurs histoires. 

    "J'ai pleuré des larmes qui remontaient à 30 ans", s'est souvenue Mme Colorado. "C'était la première fois que je me trouvais dans une salle où tout le monde était comme moi, et je n'avais aucune idée de l'ampleur de la colère que je ressentais. 

    La retraite ne s'est pas contentée de confronter ces émotions enfouies.

    "Notre retraite est ancrée dans la miséricorde divine, non seulement en recevant la miséricorde, mais en la vivant de toutes les manières possibles, dont la principale est le pardon", a déclaré Dan Meola, président et cofondateur de Life-Giving Wounds, au Register.

    Chaque retraite de trois jours, qui attire généralement 20 à 30 personnes, est structurée autour des mystères pascals et encourage les participants à "découvrir les blessures" et à "mourir à soi-même", en prenant conscience de la manière dont leurs choix et leurs relations ont été façonnés par les traumatismes de l'enfance, a-t-il expliqué. 

    Ensuite, ils sont invités à inviter le Christ dans leurs blessures - "un moment de résurrection". 

    Enfin, ils commencent à marcher avec le Christ, à aller de l'avant dans une plus grande vertu, à se renouveler et à suivre le Seigneur d'une manière plus profonde.

    "Nous donnons aux gens un plan d'action qui comprend un plan de vie pour développer la vertu", a déclaré M. Meola. 

    Des aumôniers et des thérapeutes qui sont également des enfants de divorcés et qui ont participé aux retraites précédentes sont sur place. 

    Après la retraite, les anciens participants s'adressent à des groupes de soutien locaux et à une communauté en ligne qui les aident à cultiver des amitiés avec d'autres personnes confrontées à des problèmes similaires, ainsi qu'à des ressources pour un accompagnement spirituel et une aide psychologique continus. 

    "On ne peut pas guérir seul", a déclaré Mme Meola. "Si vous êtes marié, vous devez vous appuyer sur votre conjoint. Nous offrons de nombreuses possibilités de soutien.

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  • Le roi Philippe, la reine Mathilde et leurs enfants sur le chemin de Compostelle

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    D'Aleteia.org :

    La famille royale belge sur le chemin de Compostelle

    16/04/23

    Le roi Philippe de Belgique, son épouse Mathilde et leurs quatre enfants ont commencé le chemin de Compostelle en 2017 à Roncevaux. Ils viennent de traverser en avril la province espagnole de León.

    Le roi Philippe de Belgique, la reine Mathilde et leurs enfants, Elisabeth, Gabriel, Emmanuel et Éleonore, ont continué en avril, à Pâques, leur pèlerinage vers Saint-Jacques de Compostelle. Les souverains ont parcouru du 9 au 15 avril les quelque 70 kilomètres qui relient Itero de la Vega à San Nicolás del Real Camino. C’est en 2017, depuis Roncevaux, que le roi Philippe et sa famille ont tenté pour la première fois de parcourir un tronçon du célèbre chemin de pèlerinage. Ils avaient alors traversé une partie de la Navarre afin de rejoindre Logroño.

    Les années suivantes, le roi, la reine et leurs quatre enfants ont repris la direction de La Rioja, pour reprendre le chemin, là où ils l’avaient quitté, à Logroño. Le chemin les avait emmenés sur les routes de la province de Burgos. 

    Pour mémoire, Philippe a été proclamé roi le jour de la fête nationale de Belgique, le 21 juillet 2013, lorsque son père, Albert II, a abdiqué du trône pour des raisons de santé après vingt ans à la tête de son pays. Pour mémoire, Philippe est le neveu du roi Baudouin et de son épouse Fabiola, une aristocrate espagnole qui fut reine consort de Belgique de 1960 jusqu’à la mort du roi Baudouin en 1993.

    Pour tous les marcheurs, croyants ou non, le chemin menant vers Saint-Jacques de Compostelle s’impose donc comme un chemin vers la simplicité, le silence et la vraie rencontre ; rencontre de soi et de l’autre, rencontre de soi en l’autre. Quelques soient les motivations de départ, le chemin de Compostelle offre peut-être un terrain propice pour entendre l’appel que Dieu adresse à Abraham : « Va vers toi. » (Gn 12,1 ; traduction littérale de l’hébreu).