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Foi - Page 325

  • Summorum Pontificum : et si on laissait l’œuvre liturgique de Benoît XVI poursuivre son chemin sans tracasseries cléricales ?

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    Un appel sans ambigüité du Cardinal Sarah sur sa page facebook :

    Sarah images (6).jpg« Dans l'histoire, on se souviendra de Benoît XVI, non seulement comme d’un grand théologien mais aussi comme du Pape de Summorum Pontificum, le Pape de la paix liturgique, celui qui aura construit un pont œcuménique avec l'Orient chrétien à travers la liturgie latino-grégorienne.

    Il restera comme le Pape qui aura eu à cœur la volonté de retrouver les racines chrétiennes et l'unité de l'Europe et se sera opposé au laïcisme vide de sens et à la déstructuration de la culture européenne.

    À partir du Motu Proprio Summorum Pontificum, malgré les difficultés et les résistances, l'Église a entamé un chemin de réforme liturgique et spirituelle qui, bien que lente, est irréversible.

    En dépit des attitudes cléricales intransigeantes d’opposition à la vénérable liturgie latino-grégorienne, attitudes typiques de ce cléricalisme que le Pape François a dénoncé à plusieurs reprises, une nouvelle génération de jeunes a émergé au coeur de l'Église.

    Cette génération est celle des jeunes familles, qui montrent que cette liturgie a un avenir parce qu’ elle a un passé, une histoire de sainteté et de beauté qui ne peut être effacée ou abolie du jour au lendemain.

    L'Église n'est pas un champ de bataille où l'on joue pour gagner en essayant de nuire aux autres et à la sensibilité spirituelle de ses frères et sœurs dans la foi.

    Comme Benoît XVI l'a dit aux évêques français : « Dans l'Église il y a de la place pour tout le monde », parce que nous savons nous traiter avec respect et vivre ensemble en louant le Seigneur dans son Église et en restant dans l'unique vraie foi.

    La crise liturgique a conduit à la crise de la foi. De la même manière, le respect des deux formes ordinaire et extraordinaire de la liturgie latine, nous conduira à un élan missionnaire d'évangélisation, et nous pourrons enfin sortir du tunnel de la crise. »

    https://twitter.com/Card_R_Sarah/status/1413090720097910784?ref_src=twsrc%5Egoogle%7Ctwcamp%5Eserp%7Ctwgr%5Etweet

    JPSC

  • RDC : Décès de Mgr Monsengwo, la disparition d’un pilier du Congo

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    Mgr-Monsengwo.jpgLu ce jour sur le site web de la Libre Afrique, cet éloge funèbre très mérité du Cardinal Laurent Monsengwo, archevêque émérite de Kinshasa, un Congolais de premier plan dont la mémoire honore son cher Pays et la Belgique à laquelle l’unissaient aussi tant de liens :

    "Une des plus grandes figures du Congo indépendant s’est éteinte ce dimanche 11 juillet à Paris. Mgr Laurent Monsengwo, 81 ans, avait été évacué de Kinshasa vers l’Europe le 5 juillet pour des soins. Si des difficultés de santé l’avaient éloigné, ces dernières années, des prises de position publiques, il reste, pour de nombreux Congolais, une référence morale primordiale.

    Ce brillant intellectuel fut le premier Africain docteur en exégèse (1971). Le premier Africain secrétaire spécial d’un synode des évêques (2008). En 2012, il copréside avec Benoît XVI le synode sur la nouvelle évangélisation. Membre de diverses sociétés savantes, il parlait sa langue maternelle, le kisakata, ainsi que le lingala (lingua franca de l’ouest du Congo), le swahili (idem pour l’est), le français, l’italien, l’allemand, l’anglais, le néerlandais, l’hébreu moderne, l’espagnol et le portugais ; il avait aussi “appris l’hébreu ancien, le grec, l’araméen, le syriaque et le latin” (1). Il a composé une dizaine de pièces pour orgue mais se défendait d’être, pour les jouer, autre chose qu’“un dilettante quelque peu formé” ; ce goût pour la musique classique européenne ne l’empêchait pas d’apprécier les grandes vedettes de la musique populaire congolaise – Rochereau, Franco, Kabasele ou Simaro.

    Mgr Monsengwo : « Félix Tshisekedi aurait dû reconnaître sa claire et nette défaite »

    Ses capacités intellectuelles et sa rigueur morale lui donnaient une sûreté de soi qui faisait défaut à nombre de ses interlocuteurs, hommes de pouvoir dont la plupart n’étaient, à ses yeux, que “des invertébrés”, girouettes reniant leur signature avant que l’encre ait séché sur le document. Elles ont contribué à donner à ce prélat à la voix douce, démentie par un visage sévère, un rôle politique essentiel pour le pays.

    Une famille de chefs du Maï Ndombe

    Laurent Monsengwo est né le 7 octobre 1939 près d’Inongo (Maï Ndombe, ex-Bandundu, ouest du pays), dans une famille de chefs des Basakatas “connus pour leur endurance et leur obstination” (1). Son père était charpentier et menuisier à la Forescom, une entreprise belge, et accroissait ses revenus en construisant des meubles après le travail. De quoi subvenir aux besoins de la famille, très chrétienne, qui comptera huit enfants, dont six garçons ; “nous étions une famille heureuse”, dira le prélat.

    Il fait ses études secondaires au petit séminaire de Bokoro et trois années de philosophie au grand séminaire de Kabwe, après lesquelles ce brillant élève est envoyé à Rome étudier la théologie ; il y est ordonné prêtre en 1963. Il deviendra le fils adoptif de Gaston Leysen et son épouse, des Anversois chez qui le jeune Congolais logera pendant ses études, dans les années 60.

    En 1980, Jean-Paul II le fait évêque et, huit ans plus tard, Mgr Laurent Monsengwo est archevêque de Kisangani ; il deviendra celui de Kinshasa en 2007, charge qu’il laissera à Mgr Fridolin Ambongo en 2018. En 2010, Benoît XVI le fait cardinal.

    Laurent Monsengwo a aussi été secrétaire général puis, par deux fois, président de la Conférence épiscopale du Zaïre ; président du Symposium des Conférences épiscopales d’Afrique et Madagascar ; président de Pax Christi International. Il représentait l’Afrique dans le collège des neuf cardinaux nommés par le pape François pour travailler à la réforme de la Curie.

    Hors du Zaïre, toutefois, c’est son irruption sur la scène politique qui le fera connaître du grand public.

    À partir des communautés ecclésiales de base

    En 1990, l’archevêque de Kisangani est la cheville ouvrière du mémorandum de l’Église adressé au président Mobutu et demandant, en définitive, un changement de régime. Les prélats jugent en effet de leur devoir de prendre position “lorsqu’un système de gouvernement est entaché dans ses principes ou traduit, dans ses structures et moyens d’action, des normes contraires au bien commun et aux droits de l’Homme”. L’Église en est venue à ces positions en développant, depuis quelques années, notamment sous l’impulsion de Laurent Monsengwo, les communautés ecclésiales de base – confiées à des laïcs locaux – pour approfondir la foi des chrétiens et organiser la solidarité dans les villages.

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  • Dimanche 15 août 2021 à 15h : pèlerinage à l’Enfant Jésus de Prague présidé par le Père Abbé de Maredsous

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    Dimanche 15 août 2021 à 15h :

    Pèlerinage à l’Enfant Jésus de Prague, présidé par Dom Bernard Lorent, Père Abbé de Maredsous

    Du 15 août 2021 au 15 août 2022, nous allons fêter le 10ème anniversaire du Sanctuaire de l’Enfant Jésus de Prague de Horion-Hozémont. Ce sera l’occasion de rendre grâce à l’Enfant Jésus pour tous les pèlerins que nous avons rencontrés tout au long de ces années. Nous sommes dans l’émerveillement pour tant de signes et de miracles dont nous avons été les témoins directs. Nous revoyons tant de visages... Nous nous souvenons de tant de pèlerins qui ont trouvé la paix en se confiant le petit Roi.

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  • D'athée à chrétien : le témoignage de Rod Dreher

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    D’athée à chrétien avec Rod Dreher (Pilule Rouge)

    source

    Rencontre avec le journaliste américain Rod Dreher. Il est l’auteur de plusieurs livres comme “Comment être chrétien dans un monde qui ne l’est plus : Le pari bénédictin” ou “Résister au mensonge : Vivre en chrétiens dissidents”. Il nous livre son témoignage sur sa conversion faite en France, à Chartres :

  • Pourquoi nous avons besoin de l'Église, des sacrements et des saints pour combattre Satan

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    (Suite de l'article de Paul Senz (Catholic World Report)

    Pourquoi nous avons besoin de l'Église, des sacrements et des saints pour combattre Satan

    "Nous ne pouvons pas divorcer du réseau interpersonnel dans lequel Dieu nous a créés", déclare le père Robert Spitzer, SJ, "... si nous le reconnaissons, tant mieux : vous êtes dans une communauté, alors vous avez intérêt à trouver la bonne."

    8 juillet 2021

    Dans la première partie de mon entretien avec le père Robert Spitzer, SJ, nous avons parlé du combat spirituel, de la lutte contre Satan et de l'évasion des ténèbres du mal. Ces sujets, et bien d'autres, sont abordés dans sa trilogie intitulée Called Out of Darkness : Contending with Evil through the Church, Virtue, and Prayer. Les deux premiers volumes, Christ Versus Satan in Our Daily Lives : The Cosmic Struggle Between Good and Evil (Ignatius Press, 2020) et Escape from Evil's Darkness : The Light of Christ in the Church, Spiritual Conversion, and Moral Conversion (Ignatius Press, 2021) sont maintenant disponibles. Le troisième volume de la trilogie actuelle, intitulé The Moral Wisdom of the Catholic Church : Principles of Personal and Social Ethics, sera publié par Ignatius Press au début de l'année prochaine.

    Dans cette deuxième partie de l'interview, le Père Spitzer discute plus en détail de la nature de la lutte contre le mal et du rôle de l'Eglise, des saints et des sacrements dans la lutte contre le péché.

    CWR : Pourquoi est-il important que nous ayons l'Eglise pour nous aider dans cette lutte contre le mal ? Certains pourraient dire : "Il suffit d'appeler Jésus à l'aide". Alors qu'est-ce que l'Église offre de façon unique dans cette lutte ?

    Père Spitzer : C'est une très bonne question. Bien sûr, nous pouvons toujours commencer par la question : Pourquoi Jésus a-t-il fondé l'Église ? Qu'avait-il en tête quand il a dit : "Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église, et les portes de l'enfer ne prévaudront pas contre elle. Je te donnerai les clés du royaume des cieux. Ce que tu déclares délié sur la terre sera délié au ciel, ce que tu déclares lié sur la terre sera lié au ciel."

    Pourquoi a-t-il dit cela ? Pourquoi a-t-il fait cela ?

    Pour moi, la raison est triple : premièrement, nous sommes interpersonnels par notre nature même. Nous sommes destinés à être en communauté par notre nature même. Nous ne sommes pas seuls au monde, donc la toute première chose que nous devons reconnaître, c'est toute la philosophie des Lumières selon laquelle nous sommes des agents autonomes, en solo. C'est une erreur. Nous sommes tous liés les uns aux autres, et c'est ainsi que Dieu nous a créés. Il ne nous a pas créés comme des êtres humains autonomes, c'est faux. Si nous faisons cette hypothèse dès le début, alors nous n'avons aucune responsabilité envers la communauté, aucune responsabilité envers l'ordre cosmique dans lequel Dieu nous a créés, aucune responsabilité envers le Corps mystique du Christ - si nous partons de cette hypothèse, tout ce que nous ferons à partir de ce moment-là sera complètement faux, parce que nous sommes des êtres interpersonnels, nous sommes communautaires.

    Nous ne pouvons pas nous séparer du réseau interpersonnel dans lequel Dieu nous a créés. C'est la première chose qui est vraiment importante, et si nous le reconnaissons, c'est encore mieux : vous êtes dans une communauté, alors vous avez intérêt à trouver la bonne. Si vous restez seul dans votre chambre, je vous assure que vous n'irez nulle part et ne ferez rien. L'idée de "ma spiritualité privée" est basée sur une hypothèse erronée sur qui vous êtes, et sur une hypothèse erronée sur la façon dont Dieu a créé le monde et dont il interagit avec nous. Nous ne sommes pas de petits automates, il est en relation avec nous à travers la communauté et il est en relation avec la communauté à travers nous.

    Deuxièmement, pensez-vous vraiment que vous pouvez intuitionner la vérité de l'Écriture toute seule ? Pensez-vous vraiment que vous pouvez le faire tout seul ? Croyez-vous vraiment que vous pouvez vous asseoir sur votre lit, lire quelques livres de théologie et tout comprendre sans une Église, sans un interprète définitif ? Croyez-vous vraiment que vous pouvez aller au-delà de vos préjugés ?

    Moi, je ne peux pas aller au-delà de mes préjugés - j'ai le principe de la rationalisation spitzérienne infinie : donnez-moi cinq minutes et je peux rationaliser n'importe quoi à mon avantage ! Si vous êtes assez intelligent, assez sensible, vous pouvez rationaliser à votre guise. Nous avons besoin de quelqu'un vers qui nous tourner afin d'obtenir une évaluation objective de la vérité. Luther avait tort ! Il est impossible qu'un laïc avec les Écritures soit plus puissant qu'une Église", les saints, la sagesse collective de l'Église à travers les âges, par le pouvoir du Saint-Esprit qui est accordé aux offices que Jésus a créés.

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  • Participez aux Journées Mondiales de l’Eucharistie à Budapest du 5 au 12 septembre 2021

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    Vivre la joie des JMJ dans une formule pour adultes et avec le pape pour la messe finale !

    Participez aux JME, les Journées Mondiales de l’Eucharistie à Budapest du 5 au 12 septembre 2021.

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    Venez rencontrer Jésus à Budapest.

    « Toutes mes sources sont en Toi » Ps 87 :7

     Saviez-vous que ces journées ont été initiés en Belgique vers 1900 et ont rassemblé 2 millions de personnes à Cebu aux Philippines en 2016 ?

    La conférence épiscopale belge souhaite renouer avec cette dynamique missionnaire. Une double route belge, présidée par Mgr Jousten, évêque émérite de Liège, entouré d’une équipe, est organisée pour y participer : « route Danube » et « route Express ».

    Choix entre 2 formules :
    - Soit la semaine congrès-découverte sur la

    « Route Danube », environ 1.000 EUR incl. avion.

    - Soit les 3 derniers jours sur la « route express », environ 600 EUR, incl. avion.

    Avec des participants de plus de 60 pays, approfondissez le sens et l’expérience de l’Eucharistie.

    Combinez cela avec la découverte de la splendide ville de Budapest et de la Hongrie, traversée par le beau Danube bleu.

    Confions cette relance inespérée des Journées Eucharistiques de Budapest au bienheureux Carlo Acutis, ce « geek » italien, décédé à 15 ans d’une leucémie foudroyante en 2006, après avoir lancé un site internet et une exposition sur les miracles eucharistiques.

    Voyez plus de détails dans la lettre en annexe

    Infos et inscriptions pour la route belge : https://eucharistiebuda2020belgium.wordpress.com
    Places limitées, il s’agit de s’inscrire et de verser sa participation avant le 15 août. Profitez surtout du tarif avantageux avant le 31 juillet.

    Pour toute question, écrivez à eucharistie.budapest.belgium.2020@gmail.com

    Rejoignez le groupe Facebook belge

    Cordialement,

    Le comité belge délégué par la conférence épiscopale

    Mgr Aloys Jousten
    Chanoine Eric de Beukelaer
    Jacques Galloy

    Site officiel de l’évènement : https://www.iec2020.hu/en

  • Le Conseil des conférences épiscopales d'Europe (CCEE) et la Fédération des associations familiales catholiques en Europe (FAFCE) ont signé un accord

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    De Vatican News :

    Sécularisme et dénatalité, défis majeurs pour les familles d'Europe

    9 juillet 2021

    Le Conseil des conférences épiscopales d'Europe (CCEE) et la Fédération des associations familiales catholiques en Europe (FAFCE) ont signé un accord formalisant leur rapprochement. Au cœur de leur mission figurent la nouvelle évangélisation dans un contexte de baisse de la natalité.

    La coopération entre le Conseil des Conférences épiscopales d'Europe (CCEE) et la Fédération des Associations familiales catholiques en Europe (FAFCE) existait déjà. Initiée après la rencontre mondiale des familles, qui s'est tenue à Dublin en 2018, elle est désormais "intensifiée et étendue" par un protocole d'accord signé ce 9 juillet. L'accord, signé par les présidents des deux associations, le cardinal Angelo Bagnasco et l'avocat Vincenzo Bassi, prévoit que la FAFCE participe – en tant qu’observateur – aux rencontres de la Commission pour la Famille et la Vie du CCEE afin d’y apporter son expertise, aussi dans la promotion des associations familiales catholiques, en cohérence avec sa mission. 

    Selon cet accord, la Fédération apporte également sa contribution à la Commission des épiscopats de l'Union européenne (Comece) et entretient également des relations étroites avec la Mission permanente du Saint-Siège auprès du Conseil de l'Europe, en vertu de son statut participatif auprès de cette institution. Cet accord fera l'objet d'une «évaluation conjointe après trois ans» selon ses termes.

    Les deux parties ont exprimé leur satisfaction: «Les pasteurs et les familles - a affirmé le cardinal Bagnasco - sont appelés à être unis pour la nouvelle évangélisation de l'Europe. Et c'est un signe d'unité. Face aux défis de la sécularisation et de la dénatalité - ajoute le cardinal - il est urgent de fuir le défaitisme, et au contraire, de retrousser les manches et de travailler ensemble».

    Vincenzo Bassi lui fait écho: «Comme l'a souligné le Pape François lors des États généraux de la natalité le 14 mai dernier, l'Europe est en train de devenir le vieux continent non plus à cause de son histoire glorieuse, mais à cause de son âge avancé». Face à la pandémie de solitude, nous sommes appelés à être les témoins de la joyeuse responsabilité des familles et à développer partout des réseaux familiaux. Pour cela, nous nous mettons au service de l'Église en Europe et de nos communautés, familles de familles» a précisé le président de la FAFCE. 

    Créé en 1971, le CCEE est composé de 39 membres qui, ensemble, représentent l'Église catholique dans 45 pays du continent européen. Son siège est situé à Saint-Gall, en Suisse. La FAFCE, quant à elle, regroupe 18 associations, ainsi que 5 membres observateurs et 4 organisations associées de 17 pays européens. Fondée en 1997, elle possède le statut participatif au Conseil de l'Europe depuis 2001 et son secrétariat général est situé à Bruxelles.

  • Au cœur du fanatisme il y a une maladie de la religion elle-même

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    De Stéphane Seminckx sur didoc.be :

    Du fanatisme. Quand la religion est malade

    .

    Sous ce titre, Adrien Candiard a publié un petit essai intéressant et agréable à lire (90 pages). Il y défait l’un des clichés les plus courants sur le lien entre violence et religion.

    Pour le dominicain et islamologue français, au cœur du fanatisme, il n’y a pas une simple déformation mentale ou la rage de voir sa culture ou sa religion marginalisés. Il y a une maladie de la religion elle-même. Il l’illustre à partir d’une certaine théologie islamique, en vogue dans les milieux salafistes, qui justifie le terrorisme au nom de l’islam. Mais cette maladie de la religion ne se limite pas à l’islam.

    Au cœur du fanatisme, il y a une idolâtrie, une substitution — parfois grossière, souvent subtile — de Dieu par une idole, une image qui évoque Dieu mais n’est pas Dieu. Il n’y a pas un excès de religion mais un défaut, un manque de religion, le mot « religion » venant du latin « religio », dont la racine est « ligare », lier, attacher, qui a formé « religare », lier plus fortement. Le fanatique a perdu le lien personnel avec Dieu, qui est Amour et Vérité : « le fanatisme est un bannissement de Dieu, presque un athéisme, un pieux athéisme, un athéisme de religieux — un athéisme qui ne cesse de parler de Dieu, mais qui en réalité sait fort bien s’en passer » (p. 42). C’est tout le contraire de l’idée courante que l’on se fait du fanatisme, perçu comme une sorte « d’excès de Dieu ».

    Cette dérive surgit dans certaines formes violentes de l’islam, enracinées dans une vision théologique où Dieu est à ce point transcendant qu’« on ne sait pas qui est Dieu, mais on sait ce qu’il veut » (p. 32). Dans cette optique, le musulman fidèle n’est pas celui qui aime Dieu mais celui qui fait ce que Dieu commande et exige des autres — même par la contrainte et la violence — de faire la volonté de Dieu.

    Le christianisme n’échappe pas au risque de cette déformation. L’auteur relève que les guerres de religion ont suivi le développement, à la fin du moyen âge, d’une théologie d’un Dieu arbitraire, dont la liberté est déconnectée de la raison. Dans cette vision, la vie morale n’est plus une participation, par la raison humaine, de la raison divine, mais la soumission à des règles, dont l’arbitraire peut mener aux excès et à la violence. Le commandement de Dieu remplace le Dieu qui est Amour : on « veut ce que Dieu veut, que Dieu le veuille ou non », comme disait André Frossard.

    Mais il y d’autres formes de dérives fanatiques. Le fondamentalisme biblique remplace le Christ, qui est le Verbe, par un texte. L’intransigeance liturgique fait de l’Eucharistie, sacrement de l’unité, une source de divisions, en privilégiant la conformité au rite à l’adoration du Christ. Le prêtre qui, au lieu de guider les fidèles vers le Christ, les guide vers lui-même, peut aussi devenir une idole. Le catholique doctrinaire, disposé à brûler les autres sur le bûcher au nom de la pureté de la foi, est un autre genre de fanatique : il n’aime pas Dieu, ni son prochain, mais une doctrine (oubliant qu’au cœur de celle-ci, il y a l’amour de Dieu et de son semblable).

    La solution n’est pas dans l’athéisme, car il est un autre tenant de l’absence de Dieu. Il peut tout autant mener au fanatisme, car, en reniant Dieu, il idolâtre sa propre raison, faisant violence à la nature religieuse de la personne.

    Blaise Pascal avait déjà signalé le danger : « On se fait une idole de la vérité même, car la vérité hors de la charité n’est pas Dieu, et est son image et une idole qu’il ne faut point aimer ni adorer. Et encore moins faut-il aimer ou adorer son contraire, qui est le mensonge » (p. 59). Et Adrien Candiard rappelle que le démon lui-même connaît les vérités de la foi mieux que quiconque. Dans l’Evangile, un démon reconnaît le Christ comme « Saint de Dieu » (Mc 1, 24) bien avant que les disciples ne découvrent la condition divine de Jésus. Mais si les démons connaissent les vérités sur Dieu, ils ne connaissent pas Dieu, car ils refusent son amour.

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  • Les Martyrs de Gorcum (Gorinchem) (9 juillet)

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    De La Porte Latine :

    Les Martyrs de Gorcum

    8 juillet 2021
    Représentation des Martyrs de Gorcum. Peinture de Cesare Fracassini (1838-1868) exposée au Vatican.

    Dix neuf religieux furent victimes en Hollande des protestants « Gueux de mer », plus cruels encore que les Turcs infidèles.

    Ces saints martyrs sont fêtés le 9 juillet.

    Depuis 1566 la révolte des Gueux embrase les Pays-Bas. Menée par Guillaume le Taciturne, prince d’Orange, celle-ci mêle l’expansion du protestantisme et une opposition politique au roi d’Espagne. Le 1er avril 1572, des protestants partisans du prince d’Orange chassés d’Angleterre débarquent en Hollande dans le port de Brielle. Ce fut le début du soulèvement des provinces calvinistes du Nord au cours de laquelle les Gueux s’illustrèrent par d’innombrables horreurs et cruautés. Dès le 26 juin 1572, Les Gueux de mer encerclent la ville de Gorcum[1]. Les assiégés répondent de leur mieux ; mais la disproportion des forces est trop évidente, la citadelle n’est guère en état d’opposer une longue résistance. Le gouverneur propose de rendre la ville ; le chef des Gueux accepte les conditions de la capitulation : Marin s’engage à ne faire aucun mal à ceux qui sont réfugiés dans la citadelle, soit laïques, soit ecclésiastiques, et à les renvoyer tous libres. Seuls les biens qui s’y trouvent deviendraient la propriété des vainqueurs. Pendant ce temps, les ecclésiastiques et les religieux, qui s’attendent à tout, se confessent les uns aux autres ou entendent les confessions des laïques. Le curé Nicolas Poppel a apporté avec lui les saintes hosties afin de les dérober aux insultes habituelles des hérétiques. Presque tous les réfugiés viennent pieusement recevoir la communion de sa main, semblables à ces premiers chrétiens qui, dans la nuit des prisons, se nourrissaient une dernière fois du pain des forts avant de comparaître dans les amphithéâtres.

    Torturés à Gorcum pour l’unique vraie foi

    Une fois entré avec toute sa troupe, Marin fait réunir dans une salle supérieure toutes les personnes qu’il trouve dans la forteresse et les calvinistes fanatiques se jetent sur les captifs comme des bêtes féroces. Dix-sept prêtres, séculiers et réguliers, ainsi que deux frères lais,[2] sont injuriés, menacés et atrocement torturés. Ils demeurèrent ainsi dix jours et dix nuits à la merci de la soldatesque de la citadelle. C’était surtout le soir qu’ils avaient à souffrir ; l’habitude était si bien prise de venir les injurier et les torturer après le dîner, qu’il semble que la digestion eût été impossible sans cet aimable passe-temps. Quand une partie de ces bourreaux était rassasiée ou plutôt fatiguée, une autre bande prenait la place et recommençait de plus belle.

    Ils appuyèrent également le pistolet sur la poitrine de Nicolas Poppel : « Ton trésor ou la vie ! » lui criaient-ils. Ensuite, leur avarice cédant pour un instant à leur passion de sectaires. « Livre-nous au moins les dieux que tu as fabriqués à la messe : on dit que tu en portes une provision sur toi. Est-ce vrai ? Toi qui as si souvent déblatéré contre nous dans la chaire de ton église, que penses-tu maintenant, en face de ce pistolet, de toutes les sottises que tu débitais aux imbéciles ? » — « Je crois », répondit Nicolas Poppel, « à tout ce que croit et enseigne l’Eglise catholique, apostolique et romaine, et en particulier à la présence réelle de mon Dieu sous les espèces sacramentelles. Si vous voyez là une raison de me tuer, tuez-moi : je serai heureux de mourir à la suite de la confession de foi que vous venez d’exiger ». Mais son sacrifice n’était pas encore consommé ; Dieu, qui voulait ajouter à ses mérites, retint le coup prêt à partir, et le soldat n’osa pas tirer.

    Amenés dans la féroce ville de Brielle

    Au milieu de la nuit du 5 au 6 juillet, les saints confesseurs de la foi se voient éveillés en sursaut, dépouillés de tous leurs vêtements qui ont quelque valeur et jetés dans une grande barque. La nuit est fraîche. En entrant dans la barque, le curé Léonard Wichel reconnait au gouvernail un de ses paroissiens nommé Roch, auquel il avait donné jadis des témoignages particuliers de sa sollicitude : « Eh quoi ! » lui dit-il, « Roch, c’est donc toi qui nous mènes à la mort ? » Le marin baissa la tête et répondit : « Hélas ! » monsieur le curé, « je ne suis pas le maître ! » Le curé n’ajouta aucune observation. Les saints Martyrs, en quittant Gorcum, étaient au nombre de dix-neuf. Il y eut des défections parmi eux, mais les lâches furent exactement remplacés et, par une permission spéciale de la Providence, ce nombre de dix-neuf se maintint complet jusqu’à la consommation du sacrifice.

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  • La virilité et la masculinité à l’aune d’une société marquée par un féminisme fort

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    Du site de l'Eglise catholique à Paris :

    Tu seras un homme de Martin Steffens - Les Editions du cerf

    « Le patriarcat est une mauvaise nouvelle pour l’homme lui-même »

    Philosophe, professeur, Martin Steffens a publié en mai dernier Tu seras un homme (éd. du Cerf). Tiré d’un ouvrage initialement écrit il y a sept ans avec la philosophe Chantal Delsol, il réinterroge la virilité et la masculinité à l’aune d’une société marquée par un féminisme fort. Ses explications alors que l’Année saint Joseph convoquée par le pape se poursuit jusqu’en décembre.

    Martin Steff ens est philosophe et professeur de philosophie.

    Martin Steffens est philosophe et professeur de philosophie.

    © Philippe Courqueux

    Paris Notre-Dame – En analysant une « crise de la masculinité », vous prenez un peu le contre-pied de notre société qui, actuellement, souligne beaucoup la difficulté d’être femme. Pourquoi ?

    Martin Steffens – Cela n’empêche pas que la femme est, de nos jours, confrontée à des difficultés, à de grands défis. Elle prend aussi sa revanche contre le patriarcat. Mais l’une des façons de s’opposer au patriarcat s’est traduite en termes de rapports de force. Nous pouvons ainsi observer chez certaines féministes quelque chose qui veut vaincre l’homme. Ce rapport de force en vient à s’exprimer en termes de droits, comme la PMA pour toutes. Dans ce contexte, la grande question pour un homme, à l’heure où celui-ci « ni ne chasse ni ne fait la guerre », est « à quoi je sers ? ». Il y a une perte de l’évidence du rôle de l’homme. Comme si, d’ailleurs, le surinvestissement sur l’homme depuis toujours, cachait, en fait, sa possible inutilité. Par ailleurs, si l’homme, par nature, est un dominateur comme l’écrivent certaines féministes, il devrait toujours s’excuser d’être homme. Un collègue me confiait récemment observer, dans sa classe, de plus en plus de garçons renoncer à être des garçons, même physiquement. Ils ont envie d’être des « gens biens ». Or, si être un garçon, c’est être de facto un dominateur historique, voire biologique, ils préfèrent envoyer un signe de paix et s’annuler comme hommes.

    P. N.-D. – Il y aussi cette tentation, vous l’écrivez, de se rigidifier. Certains hommes se rassureraient ainsi en se réfugiant dans des idées, des valeurs très rigides…

    M. S. – C’est une réaction naturelle. Quand vous recevez un coup, votre muscle se raidit. Je crois que l’effet est même pire que la cause. L’homme est un être profondément non suffisant. Comme le disait Chantal Delsol, le patriarcat est une mauvaise nouvelle pour les hommes eux-mêmes. C’est trop de pression. Les milieux 100% masculins où règnent la rivalité, sont très malsains, très durs. Par ailleurs, avec l’homme, comme avec la femme, il n’y a pas de beauté intrinsèque. C’est un peu comme dans la Trinité. Pour regarder le Père, il faut regarder le Fils, avec l’Esprit Saint. Quand on regarde l’homme, on est tout de suite invité à observer, y compris dans son corps, qu’il est une adresse à l’autre.

    P. N.-D. – Vous montrez aussi que l’émancipation féminine demande à l’homme d’être vraiment homme, à l’image de saint Joseph. Vous parlez d’un moment « passionnant », d’une chance. Pourquoi ?

    M. S. – La figure de saint Joseph est très belle parce qu’elle est une figure d’une force silencieuse, loin d’une force volcanique. Il y a finalement quelque chose qu’on ignore dans la virilité. Elle n’est pas tant quelque chose qui fait que quelque chose qui rend possible. Ce n’est pas la force flamboyante d’un éclat comme on peut l’attendre de l’exploit d’un héros, mais l’action discrète de rendre possible qu’une grossesse soit menée à terme par exemple. Être à la maison, s’occuper des enfants, sont aussi des lieux où il faut prendre des décisions très fortes, où il faut rassurer. Personnellement, j’apprends beaucoup en étant ce qu’on appelle « un nouveau papa », y compris dans la capacité à prendre des décisions, à défendre avec justice tel enfant humilié par son professeur. Cette « crise de la masculinité » est une opportunité pour l’homme de choisir la vie. Pour ne pas céder à la tentation de rester au seuil de la vie, de rester, dans ce que Kierkegaard appelle le stade esthétique – en menant par exemple des expériences amoureuses brèves mais intenses – mais d’entrer dans le stade éthique – en osant des expériences concrètes et constructives.

    Propos recueillis par Isabelle Demangeat @LaZaab

  • Nouvel enlèvement de masse au Nigéria

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    De "Portes Ouvertes" :

    Nigéria: 140 élèves enlevés dans un lycée chrétien

    Des hommes armés, probablement des islamistes, ont enlevé 140 élèves d'un pensionnat chrétien baptiste dans le Nord-Ouest du Nigéria ce lundi 5 juillet.

    Des assaillants non identifiés ont ouvert le feu et maîtrisé les agents de sécurité du lycée mixte Bethel Baptist, dans l'État de Kaduna (Nigéria) tôt dans la matinée de lundi. Puis ils ont enlevé la plupart des 165 élèves qui y passaient la nuit: 140 en tout, 25 ayant réussi à s'échapper. «Nous ne savons toujours pas où les élèves ont été emmenés», précise Emmanuel Paul, un enseignant de l'école.

    Les islamistes soupçonnés

    La communauté baptiste du Nigéria est particulièrement touchée à travers cet enlèvement. Mais c'est l'ensemble des chrétiens du pays qui sont victimes des violences perpétrées par les islamistes depuis plusieurs années. En 2020, pour la 6ème année consécutive, le Nigéria est le pays où les chrétiens meurent le plus à cause de leur foi.

    Il s'agit au moins du quatrième enlèvement de masse dans l'État de Kaduna cette année. Depuis décembre dernier, plus de 1000 élèves ont été enlevés dans le Nord du Nigeria et 9 ont été tués. Plus de 200 sont toujours portés disparus, dont certains n'avaient que 3 ans au moment des faits.

    «Jusqu'à présent, personne n'a revendiqué la responsabilité de cet enlèvement», explique Jo (pseudonyme), un partenaire de Portes Ouvertes en Afrique Subsaharienne. Mais pour les experts, il existe au moins «une influence des militants islamiques» ou « un lien informel » avec eux, précise Jo.

    Des parents désemparés

    Dans la journée de lundi, des dizaines de parents désemparés se sont rassemblés dans l'enceinte du lycée. Certains pleuraient et criaient, dans l'attente de nouvelles de leurs enfants disparus. Des sandales abandonnées jonchaient le sol à proximité des dortoirs déserts...

    Devant les médias, des parents ont laissé s’exprimer leur désarroi. La voix brisée par le chagrin, un père a confié qu'il avait dit à sa fille que Dieu la protégerait pendant qu'elle était à l'école. Bouleversée elle aussi, une maman s’est exclamée: «Que Dieu leur ôte leurs larmes et la souffrance qu'ils vont endurer!» Des paroles déchirantes à laquelle seule la foi en Jésus peut apporter du réconfort.

    Garder espoir

    Face à ce nouveau kidnapping de jeunes chrétiens, on ne peut s’empêcher de penser à Leah Sharibu, enlevée au Nigéria en 2018. Alors qu’elle regardait partir ses amies musulmanes relâchées par leurs ravisseurs, elle a fait suivre ce message à sa mère:

    «Maman, ne sois pas inquiète. J'ai confiance qu’un jour je reverrai vos visages. Si ce n’est pas ici sur Terre, cela sera au ciel, dans les bras de notre Seigneur Jésus-Christ.»

  • Le christianisme, religion la plus persécutée du monde

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    De Laurent Ottavi sur Aleteia.org :

    Dominique Reynié : « le christianisme est la religion la plus persécutée du monde »

    7/7/21

    Dans "Le XXIe siècle du christianisme", le politologue Dominique Reynié explique pourquoi le christianisme joue une place unique dans l’équilibre du monde : en soutenant que la politique a des comptes à rendre, il demeure une force menaçante et menacée car il dérange.

    Le XXe siècle du christianisme

    Professeur des universités à Science Po, directeur général de la Fondation pour l’innovation politique, Dominique Reynié a dirigé l’ouvrage collectif Le XXIe siècle du christianisme paru au Cerf en mai dernier. Plusieurs auteurs, parmi lesquels le théologien Jean-François Colosimo, le juriste Thierry Rambaud ou encore le professeur de management Aurélien Acquier, y abordent un nombre impressionnant de questions sur la place et le rôle du christianisme dans le monde d’aujourd’hui.

    Pour Aleteia, Dominique Reynié explique en quoi le monothéisme chrétien est à la fois très dynamique au niveau mondial et en déclin dans une certaine partie de l’Europe ainsi qu’en Orient. Il est menacé selon lui avec la démocratie par l’islamisme, le modèle politique chinois et la numérisation du monde. 

    Aleteia : Le christianisme semble directement menacé là où il est né, en Orient, et il n’est pas des plus vaillants dans une certaine partie de l’Europe. Il est néanmoins la première religion à l’échelle du monde si l’on prend le nombre de croyants pour critère. Comment expliquez-vous ce paradoxe ?

    Dominique Reynié : le christianisme est en voie d’extinction là où il est né, en Orient, à cause des persécutions dont il est l’objet. Peut-être exagère-t-on, en revanche, le déclin du christianisme en Europe. La situation de la France, où il est en mauvaise posture, n’est pas celle de tout le continent. Dans l’ensemble, le christianisme conserve une vigueur importante dans les pays européens. Celle-ci peut être retrouvée là où elle a été perdue, y compris en France, à travers le protestantisme évangélique notamment. J’explique le paradoxe entre le dynamisme du christianisme à l’échelle mondiale et sa faible vitalité en Europe par le lien entre l’engagement religieux et ce que les sociologues appellent le « risque sociotropique », c’est-à-dire les dangers auxquels les individus sont exposés dans certaines société (misère, malnutrition ou faim, pandémies mortelles). Autrement dit, dans une société qui ne permet qu’une existence difficile, on observe une plus grande intensité religieuse. L’Europe est la partie du monde qui depuis maintenant soixante-dix ans a réussi à organiser des sociétés à la fois modérées, où la violence politique a largement reculé par rapport au passé récent, où la régulation des conflits est pacifique et où ont été mis en place des États-providence. Historiquement exceptionnelle, cette réussite européenne a logiquement contribué au déclin du religieux. 

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