Crucifixus d'Antonio Lotto à la Sainte Chapelle de Paris
Passus, et sepultus est
Crucifié pour nous sous Ponce Pilate,
il souffrit sa passion et fut mis au tombeau.
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Crucifixus d'Antonio Lotto à la Sainte Chapelle de Paris
Crucifié pour nous sous Ponce Pilate,
il souffrit sa passion et fut mis au tombeau.
De Kerknet :
244 adultes sont baptisés le soir de Pâques
Lors de la veillée de Pâques, 244 femmes et hommes adultes seront baptisés dans notre pays samedi soir; il y en a 5 de plus que l'an dernier, écrit Tertio.
Catéchumènes par diocèse
Le nombre de baptêmes d'adultes par diocèse © Tertio
Lors de la veillée de Pâques, dans la soirée du samedi de Pâques au dimanche de Pâques, 244 femmes et hommes adultes seront baptisés dans l’Église catholique romaine de notre pays. Depuis 2010, le nombre de catéchumènes ou baptêmes d'adultes a continué d'augmenter: de 143 en 2010 à 239 en 2018. De plus, entre Pâques et la Pentecôte, une centaine d'adultes déjà baptisés ont reçu le sacrement de la Confirmation.
Catéchumènat : évolution 2010-2019
Evolution du nombre de catéchumènes depuis 2010 © Tertio
Catéchuménat
La route du catéchuménat commence par une admission festive au catéchuménat dans la communauté de l'Eglise locale. Cela se produit plus d’un an avant le baptême, généralement entre l’Avent et le Carême. À partir de ce moment, le catéchumène appartient à l’église, même s’il n’a pas encore été baptisé. Après l'admission, un temps d'initiation à la vie religieuse s'ensuit. Les catéchumènes apprennent à mieux connaître la communauté religieuse locale en y participant. Ils suivent la catéchèse et se plongent dans la foi.
La période de quarante jours précédant le baptême à Pâques est vécue de manière très intense. Cela commence par la célébration de l'élection et l'attribution du nom. Tous les catéchumènes du diocèse se présentent pour recevoir un nom et confirmer leur baptême. C'est l'évêque qui dirige cette célébration eucharistique.
Vigile de Pâques
Les catéchumènes sont ensuite baptisés la veille de Pâques. Et ils participent également pour la première fois à l'Eucharistie (Première Communion). Le nom du baptisé est inscrit dans le registre de baptême de la paroisse.
Après le baptême, commence une période d'initiation ultérieure dans laquelle un modèle d'approfondissement durable de la foi est présenté. Le parrain et la marraine en particulier continuent à accompagner les baptisés, mais la communauté religieuse est également devenue un foyer.
Source: Tertio
Editorial de Philippe Maxence sur le site de l'Homme Nouveau :
Notre quinzaine : Plus que jamais, anti-mondain !
Réparer l’Église ?
Devant l’ampleur de la crise que traverse actuellement l’Église, le quotidien La Croix a lancé une série intitulée « Réparons l’Église ». Le projet apparaîtra à la fois ambitieux et bienvenu. Ambitieux, dans la mesure où l’Église est atteinte, au plus profond d’elle-même. Bienvenu puisqu’on ne saurait rester sans rien faire. Fort de ce constat, le quotidien a tenu à ancrer sa démarche dans un précédent historique : l’appel du Christ à saint François d’Assise à réparer « l’Église en ruine ».
Cette invocation du saint d’Assise nous a laissés penser que La Croix nous invitait à donner un accent renouvelé à notre vie chrétienne en prenant les armes toutes spirituelles de la prière et de la pénitence. Nous étions prêts à battre des deux mains et à répercuter comme il se doit l’initiative.
Las ! En fait de démarche franciscaine, visant à couper avec le monde pour mieux aller à Dieu, le quotidien du groupe Bayard nous invite à une démarche démocratique à travers un questionnaire à remplir dont il se propose de faire la synthèse des réponses. Dans les onze questions proposées, pas une ne renvoie à la prière ou à l’austérité, au sacrifice personnel pour l’Église en réparation des péchés (un mot absent lui aussi) ou à un appel pour redécouvrir ce qu’est réellement l’Église. Il s’agit bien plus de prendre acte du choc ressenti par chacun et d’en sortir une idée commune de ce que doit être l’Église à l’avenir. Or, comme l’écrivait naguère Chesterton, « Toutes les hérésies sont une tentative d’amoindrissement de l’Église » (1). Nous y sommes !
Qu’est-ce que l’Église, justement ? Naguère, le cardinal Journet, dans Théologie de l’Église, remarquait déjà qu’il y a trois regards possibles sur celle-ci. Celui de l’observateur extérieur qui « se borne à faire œuvre descriptive » ; celui qui en constatant les effets positifs l’admire de l’extérieur et, enfin, le regard de la foi : « L’Église apparaît alors dans son mystère, dans sa réalité profonde, comme le Corps du Christ, habité par l’Esprit saint, qui la dirige et demeure en elle comme son Hôte ». (2)
C’est à partir de ce regard de foi que le célèbre théologien pouvait affirmer la sainteté de l’Église. Se trompait-il lui-même sur l’existence du péché au sein même du corps ecclésial ? Bien au contraire ! Une grande partie de sa « somme » ecclésiologique vise à discerner l’exacte frontière entre la sainteté et le péché dans l’Église, laquelle a connu au cours de sa longue histoire scandales, hérésies, schismes, prévarications, etc. Et ce dès le début ! Saint Paul a souvent tonné contre les péchés qu’il constatait dans les Églises qu’il avait fondées. Dans son Apocalypse, saint Jean écrit à l’Ange de l’Église d’Éphèse : « j’ai contre toi que tu t’es relâché de ton premier amour. » Et l’Apôtre de préciser : « Pourtant tu as en ta faveur que tu hais les œuvres des Nicolaïtes, œuvre que moi aussi je hais » (Ap. 2, 5-6). À travers les Nicolaïtes justement, c’est bien de péché de luxure des clercs qui était visé. Déjà !
Le courage du bilan
Alors ? Dans la crise actuelle, nous sommes tous confrontés à la tentation de la mondanité. Deux aspects semblent essentiellement nous manquer. La foi, qui permet de saisir la réalité actuelle dans un regard surnaturel qui s’appuie sur la doctrine inchangée de l’Église, sur la vie sacramentelle renforcée et sur une vie de prière renouvelée. Dans le nouveau livre d’entretiens qu’il vient de faire paraître, Le soir approche et déjà le jour baisse, le cardinal Sarah l’exprime très bien : « Les chrétiens tremblent, vacillent, doutent. J’ai voulu ce livre pour eux. Pour leur dire : ne doutez pas ! Tenez ferme la doctrine ! Tenez la prière ! » (3)
Par ailleurs, nous manquons terriblement de courage. Et d’un courage très particulier : le courage moral et intellectuel.
Face à l’ignominie de la situation actuelle, nous sommes pourtant invités à ne pas simplement en constater et en déplorer les effets, mais aussi à en discerner les causes réelles, quoi qu’il en coûte, quoi qu’ils nous en coûtent. Pour mieux y répondre, il est plus que temps de sortir des phrases-slogans qui confondent optimisme mondain et espérance surnaturelle. Il est urgent de dresser le bilan des cinquante dernières années dans l’Église. (...)
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1. G.K. Chesterton, Saint François d’Assise, DMM, 1979, p. 166.
2. Cardinal Journet, Théologie de l’Église, Desclée de Brouwer, 1987, p. 13.
3. Cardinal Sarah, Le soir approche et déjà le jour baisse, p. 14, Fayard, 448 p., 22,90?e.
Du site du Courrier International :
Jean-Marc Fournier, pompier, prêtre et héros de Notre-Dame
La presse étrangère dresse un portrait héroïque de Jean-Marc Fournier, l’aumonier des sapeurs-pompiers de Paris. Lors de l’incendie de la cathédrale Notre-Dame de Paris, lundi 15 avril, le prêtre a participé au sauvetage de reliques religieuses.
“Alors que la cathédrale était dévorée par les flammes, les pompiers ont bataillé pour laisser le passage à une mission spéciale, visant à sauver le Saint-Sacrement et d’autres reliques”, raconte le média religieux irlandais The Irish Catholic au lendemain de l’incendie de Notre-Dame. En effet, note leGuardian, “Notre-Dame, vieille de 850 ans, [abritait] de nombreux et irremplaçables œuvres d’art, instruments de musique, statues, boiseries et reliques religieuses”. Pour limiter les pertes, un petit groupe de la brigade des sapeurs-pompiers de Paris (BSPP) a été chargé d’entrer à l’intérieur du brasier pour sauver plusieurs “objets religieux d’une valeur inestimable”.
Dans la presse étrangère, tous les honneurs reviennent à Jean-Marc Fournier, “pompier, prêtre et héros”, titre le média argentin Infobae. “On craignait que ces reliques ne soient perdues si les flammes se propageaient à l’ensemble de l’édifice, mais grâce au père Fournier elles ont pu être acheminées en lieu sûr”, relate le site d’information.
La Opinión, quotidien hispanophone de Los Angeles, précise : “Fournier fait partie des gens qui ont formé une chaîne humaine pour sortir certains des objets les plus précieux” : la Couronne d’épine – posée, selon la croyance chrétienne, sur la tête du Christ lors de sa crucifixion –, la tunique de Saint Louis – seul roi de France canonisé après les croisades – et le Saint-Sacrement – les hosties déjà consacrées – ont ainsi pu être mis à l’abri des flammes.
“Cet ecclésiastique est déjà considéré par beaucoup comme un héros”, poursuit Infobae. De manière plus globale, les titres étrangers saluent la carrière pour le moins atypique du père Fournier, âgé de 50 ans : prêtre catholique en Allemagne puis dans la Sarthe en France, il a rejoint le diocèse des forces armées en 2004 pour sept années de missions dans le monde entier. “En Afghanistan, il a été impliqué dans une embuscade lors de laquelle 10 soldats ont été tués”, précise le média argentin.
Et “ce n’est pas la première fois que le prêtre se porte au secours des habitants de la capitale durant une tragédie nationale”, surenchérit The Irish Catholic. “En 2015, le prêtre a eu, une fois de plus, une conduite exemplaire. Après l’attentat terroriste du Bataclan, qui a fait 90 morts, Fournier a été l’un des premiers à réconforter les survivants et leurs proches, et à prier pour eux”, rapporte La Opinión.
Suite à l’incendie de Notre-Dame, de nombreux messages ont salué les actes de Jean-Marc Fournier sur les réseaux sociaux et particulièrement dans le milieu catholique. Le quotidien régional des Pays-Bas De Stentor a même choisi de mettre le prêtre à la une du journal et de faire de lui “le héros de Paris.”
Du site "La sélection du Jour" :
ASIA BIBI N’A PAS ENCORE PU QUITTER LE PAKISTAN !
On la croyait en sécurité au Canada avec sa famille. Mais le démenti, cruel, est venu du Premier ministre du Pakistan en personne : il a reconnu dans un entretien à la BBC diffusé le 10 avril qu’Asia Bibi était toujours au Pakistan « à cause de certaines complications ». Interrogé sur ces « complications », il a répondu « qu’il ne pouvait pas en parler dans les médias », tout en assurant qu'elle pourrait quitter le pays « dans les prochaines semaines ».
Ainsi, après neuf ans d’emprisonnement, cette chrétienne mère de famille condamnée à mort pour un prétendu « blasphème » avant d’être, après de multiples péripéties judiciaires angoissantes, définitivement innocentée par la Cour suprême du Pakistan, le 29 janvier, n’a toujours pas retrouvé la pleine liberté. Elle vit certes désormais en compagnie de son mari dans un endroit protégé, mais cela ne diffère guère d’une résidence surveillée. Cette « protection » dans un pays où les islamistes ont juré de la tuer, elle et les siens, ressemble à celle d’une cage immergée au milieu d’un banc de requins.
La cause de cette assignation à résidence est la même que celle qui a fait condamner à mort puis maintenir en prison contre toute justice cette humble paysanne pakistanaise : la terreur que font régner les islamistes au Pakistan, « le pays des purs » musulmans. Asia Bibi est l’une des nombreuses victimes de la « loi anti-blasphème » contre le prophète Mahomet ou contre le Coran, qui donne prétexte à des dénonciations ubuesques à la disposition de quiconque veut se venger d’un adversaire ou d’un gêneur. Mais son cas ayant été providentiellement médiatisé, Asia Bibi est devenue un symbole dans le monde entier, surtout en Occident. D’où la haine des islamistes. Déjà les émeutes provoquées par son acquittement, le 31 octobre 2018, avaient paralysé de nombreuses villes du pays. Le sceau définitif apposé par la Cour suprême à son acquittement en refusant la demande de révision exigée par les islamistes, en janvier dernier, a encore fait monter la pression dans la cocotte-minute. C’est une explosion que redoute les autorités le jour elle aura enfin été exfiltrée du pays.
Cette affaire emblématique de beaucoup d’autres (plus de 1500 cas de « blasphème » répertoriés au Pakistan) montre à la face du monde la nature totalitaire de l’islam. La vie des Pakistanais, non seulement appartenant à des minorités religieuses mais à la masse des musulmans, est suspendue à un arbitraire proche de celui des citoyens soviétiques ou chinois aux époques de terreur rouge. La différence, notable, c’est que les autorités pakistanaises ne pilotent pas ou plus cet arbitraire, mais tentent, tant bien que mal, de l’endiguer. Dans l’affaire Asia Bibi, deux de ses défenseurs, un gouverneur musulman et un ministre catholique, l’ont payé de leur vie.
De Michel Maffesoli sur le site du Figaro Vox :
«Que signifie la piété collective au pied de Notre-Dame en feu?»
FIGAROVOX/TRIBUNE - Pour le sociologue Michel Maffesoli, Notre-Dame de Paris était un lieu de transcendance, exerçant une force qui n’était pas seulement visible, comme en témoigne la communion des Parisiens devant la cathédrale enflammée.
Michel Maffesoli est un sociologue français, professeur émérite à la Sorbonne et membre de l’Institut universitaire de France. Il a récemment publié La force de l’imaginaire, contre les bien-pensants (Liber, 2019).
En cette nuit funeste Notre-Dame de Paris brûlait! Et tout autour, peu à peu, une immense foule se rassemblait. Impuissante, mais comme en communion de destin avec cet esprit de pierre tout en incandescence. Peuple silencieux. Puis, soudainement, chantant ou priant le «Je vous salue Marie». Place Saint Michel, Quai d’Orléans, Pont Saint Louis, l’émotion se sublimait en un chant n’ayant rien d’offensif, mais où l’on entendait comme un écho d’une âme collective, qui, depuis le Moyen-Âge, entoure cette figure protectrice de la cité.
Ce qui frappe est le climat de piété régnant autour de la cathédrale.
Nombreux sont ceux ayant célébré, tel Victor Hugo «Notre-Dame de Paris» (1831). Ne soulignent-ils pas que ses cloches, son bourdon en particulier, émeuvent les esprits les plus rassis et certains jours, enflamment l’ensemble de la ville.
Ce qui frappe est le climat de piété régnant autour de la cathédrale. Quelque chose d’une pensée méditante. Me vient à l’esprit la remarque de Heidegger, considérant «la pensée comme un exercice de piété». Piété caractéristique de ceux qui sont pieux. Le pieu c’est, également, cette pièce de bois droite permettant d’être assuré et solide.
Notre-Dame comme un pieu fiché en terre, pour servir de fondation à tout être.
On entend ça et là des personnes déplorer cet incendie, car il met en danger l’attraction qu’exerçait cette église, mondialement connue et attirant 14 millions de touristes par an. La mettant, ainsi, sur le même plan que Disneyland.
Réduction utilitariste à bien courte vue, ne saisissant pas la force de l’imaginaire, cause et effet d’une telle construction. Les bâtisseurs des cathédrales étaient animés par un autre objectif: une incarnation du sacré. Et l’émotion collective éprouvée en voyant cette cathédrale brûler n’est pas autre chose que l’irréfragable perdurance de ce que Joseph de Maistre nommait «le résidu divin».
Résidu comme solide substrat de toute société, voire de toute culture. Résidu qui comme le pieu de la piété est, certes, enraciné en un lieu donné, mais ne manque pas de rayonner d’une manière on ne peut plus large. Et il suffisait d’entendre , dans la foule compacte, les murmures prononcés en nos langues latines, pour comprendre «l’unidiversité» dont Notre-Dame de Paris est le symbole. Elle rassemble ce qui est épars. C’est le prototype de l’enracinement dynamique. Celui du «commerce», en son sens large, qui était pré-moderne, et qui sera, certainement, postmoderne.
» LIRE AUSSI - Incendie de Notre-Dame: «Cette croix qui demeure...»
«Commerce» que l’on retrouve dans le roman de Victor Hugo, où Quasimodo, Esmeralda, la Gitane et le beau Phoebus de Châteauperce se mêlent en une symphonie baroque où le parler en langues diverses n’en souligne pas moins l’unicité fondamentale autour d’un principe commun. En la matière, la nostalgie de l’ailleurs, celle de l’homme de désir, toujours taraudé par la transcendance.
L'actualité sur le site aleteia.org :
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De l'abbé Guillaume de Tanoüarn sur Metablog :
Il me vient une idée folle à la veille de Pâques. Un rêve. Cette théâtrale mort de Notre-Dame, cette nuit de sacrifice qui se prépare pourrait être le prélude tragique et nécessaire d'une résurrection de la France, s'unissant de nouveau au pied de ce symbole, pour le reconstruire à l'identique. Il n'y a pas loin du lundi saint à Pâques, de la Passion de notre cathédrale à sa résurrection attendue, comme une métaphore ardente d'une résurrection de la France et de l'Europe.
L'émotion est grande. Notre-Dame en flammes, un spectacle inconcevable dont j'ai ressenti l'horreur au plus profond de mon être, comme un immense malheur survenu dans ma propre famille. Tant de souvenirs : j'ai conduit tant de fois, sur le parvis et dans le parcours des nefs, des groupes d'adolescents en voyage de découverte à Paris et tenté de leur partager la grande joie qui m'habitait sous ces ogives magnifiques. A chaque fois, le miracle se renouvelait, la magie du lieu opérait. Notre-Dame, c'est un immense geste de pierre et de beauté que seule la foi de ces âges de chrétienté a pu inspirer. On ne peut que se réjouir du sauvetage des tours, de la structure de l'édifice, des précieuses reliques du trésor et que tant d'éléments d'une valeur irremplaçable aient été épargnés mais il faudra de nombreuses années pour que la cathédrale soit restaurée et il est plus que vraisemblable qu'il ne sera plus donné à notre génération de pouvoir pénétrer dans cette église, si grande et si belle.
YW
Du Salon Beige :
Incendie à Notre-Dame de Paris
Un important incendie est en cours à la cathédrale Notre-Dame de Paris actuellement en travaux. Un important panache de fumée et des flammes semblant s’élever de la partie en cours de rénovation de l’édifice religieux, la flèche, étaient visibles en début de soirée. Le feu a pris dans les combles de la cathédrale ont indiqué les pompiers.
Du site de France Catholique : un ENTRETIEN AVEC AUDE DUGAST
Jérôme Lejeune, portrait intérieur
propos recueillis par Aymeric Pourbaix
Vous êtes postulatrice de la cause de béatification de Jérôme Lejeune à Rome, et vous avez eu accès à des documents inédits. Qu’avez-vous découvert ?
Aude Dugast : Lors de la phase d’instruction du dossier à Paris, nous avons dû réunir les documents et témoignages permettant de juger de l’héroïcité des vertus du « candidat » à la sainteté. Pour Jérôme Lejeune, homme public de réputation mondiale, cela signifie des dizaines de milliers de documents : les lettres qu’il a échangées avec Birthe, son épouse – ils s’écrivaient chaque jour quand ils étaient éloignés l’un de l’autre –, les courriers scientifiques avec des chercheurs du monde entier, les lettres amicales avec les familles de patients, la correspondance avec les serviteurs de la Vie de très nombreux pays, les lettres avec le Vatican, dont certaines de Jean-Paul II ou du cardinal Ratzinger. À cela il faut ajouter son Journal intime et les 500 articles qu’il a publiés, et enfin ses conférences. Tous ces documents ont été précieusement gardés par Madame Lejeune et présentent une source d’information considérable.
Personne jusqu’à ce jour n’avait pu se plonger dans tous ces documents. Le procès de canonisation nous en a donné l’opportunité. L’immense majorité des documents qui m’ont servi pour écrire cette biographie sont donc inédits, je crois même pouvoir préciser qu’ils n’avaient été lus par personne depuis la mort de Jérôme Lejeune. Madame Lejeune, dans la postface, raconte qu’elle-même a découvert des événements et des lettres et redécouvert beaucoup de vieux souvenirs. Qu’ai-je découvert ? Une vie lumineuse qui se déploie dans le champ de la science et de la foi. L’épanouissement de la vie d’un saint. Une vie qui ressemble à un roman, mais qui est vraie, pleine de suspens : on voit que Jérôme, à travers sa vie d’époux, de père, de médecin, et de grand témoin de la beauté de la vie, n’est pas né saint mais qu’il l’est devenu. Cela montre que la sainteté est à notre portée.
J’emploie ce terme de sainteté, sans préjuger de la décision finale de l’Église bien sûr ! L’enquête de canonisation en est à sa phase romaine, et ne s’est pas encore prononcée sur l’héroïcité de ses vertus.
Vous parlez de lui comme d’un « roi mage » des temps modernes…
Comme les trois premiers Rois mages, Jérôme a contribué par sa science à la révélation du Verbe incarné. Il a su voir en chacun de ses patients le visage du Christ, petit enfant, abandonné dans sa fragilité à la protection des adultes. Avec toute sa science, qui est immense, il s’est incliné devant l’enfant, avec humilité. Comme les Mages qui suivirent les indications des prêtres d’Hérode pour trouver le lieu de la naissance de l’enfant, Jérôme n’a pas hésité à enrichir sa connaissance scientifique des vérités révélées par la foi. Avec l’humilité du savant qui sait que toute sa science est peu de chose au regard de l’Univers insondable. Enfin, comme ces savants venus d’Orient, Jérôme a refusé de servir les mauvaises intentions du pouvoir à l’égard des enfants. Il est passé par un autre chemin. Il a usé de son savoir, 2 000 ans après la première Épiphanie, pour manifester au monde la beauté de toute vie humaine. De chaque enfant. Même le plus fragile. N’oubliant jamais le mot qui a guidé toute sa vie : « Ce que vous avez fait au plus petit d’entre les miens c’est à moi que vous l’avez fait » (Mt, 25, 40).
Quelles ont été les sources intellectuelles et spirituelles de sa formation ?
Jérôme a eu la chance d’avoir un père qui voulait transmettre à ses fils l’amour de la Sagesse et l’attachement aux valeurs chrétiennes de la France. En 1939, le collège étant désorganisé par la guerre, Pierre décide que ses fils étudieront à la maison : ils peuvent puiser à loisir dans sa bibliothèque qui est d’un goût extrême, tant par la qualité des auteurs que par leur diversité, latine, grecque et française. Jérôme y fait deux découvertes qui le marqueront pour le reste de ses jours : Pascal et Balzac. La tradition familiale veut que ce soit le héros de Balzac, le Docteur Benassis, qui ait fait naître la vocation de médecin de Jérôme. Quant à Pascal, Jérôme est séduit par la vigueur et la subtilité de cet esprit philosophique et scientifique et découvre avec intérêt ce discours apologétique. De là à dire que Pascal fut son maître à penser, je ne crois pas. Jérôme n’avait aucune tentation janséniste. Mais il tira grand profit à le lire et en garda certainement un goût prononcé pour les aphorismes qu’il pratiqua aussi avec talent. Dans un style tout à fait pascalien. Dans cette formation de l’esprit, à la fois intellectuelle et spirituelle, il faut aussi souligner l’influence de saint Thomas d’Aquin, qu’il jugeait le meilleur rempart contre le matérialisme. Il lui semblait que cette intelligence, tout à fait extraordinaire, inspirée et rigoureuse, avait réfuté, par anticipation, toutes les contradictions de l’homme moderne.