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Foi - Page 574

  • L’Eglise catholique bénit-elle aujourd’hui tout et n’importe quoi ?

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    Lu sur le site « Pro Liturgia »:

    « On ne peut pas bénir une union homosexuelle ! » Une réflexion claire de Mgr Andreas Laun, évêque auxiliaire de Salzbourg (AU) en réponse au Cardinal Marx, archevêque de Munich(D) et à Mgr Bode, évêque d’Osnabrück (D) respectivement président et vice-président de la Conférence des évêques d’Allemagne :

    « Le cardinal Marx et Mgr Bode ont pensé qu’ils pouvaient proposer aux couples homosexuels de bénir leur union. Pourquoi pas, diront certains : il semble bien qu’aujourd’hui l’Eglise soit prête à bénir tout, ou presque…

    Regardons-y de plus près.

    L’Eglise bénit avant tout des personnes, mais aussi des actions et des objets. A propos des bénédictions catholiques, le Père jésuite Eckhard Bieger écrit ceci sur internet : « Pour les fidèles catholiques, tout peut être béni, pas seulement les lieux liturgiques, les calices, et les fidèles à la fin de chaque messe ou de chaque office. La bénédiction ne se limite pas aux chapelets ou aux médailles religieuses : on peut bénir aussi les voitures, les ateliers de fabrication, les animaux, les herbes aromatiques ou médicinales et bien d’autres choses encore. Certaines bénédictions sont réservées aux prêtres ou aux diacres, surtout lorsqu’il s’agit d’objets du culte comme les calices ou les ornements liturgiques. Mais les parents peuvent bénir leurs enfants. Les fidèles peuvent emporter de l’eau bénite chez eux et en asperger les membres de leur famille, et aussi leurs étables et leur bétail pour les bénir. La procession de la Fête-Dieu est en quelque sorte une bénédiction des maisons et des parvis. Il existe même un livre liturgique dédié aux formules de bénédictions, le “Livre des Bénédictions,” contenant des rituels pour 99 occasions différentes ».
    Mais qu’attendons-nous d’une bénédiction ? Quelles espérances sont liées à un tel geste ? Pour les voitures par exemple, il s’agit d’attirer la protection du ciel sur ceux qui les conduisent ; on y ajoute souvent une médaille de St Christophe, saint patron des automobilistes. La prière pour demander la protection contre la grêle, la foudre et la sècheresse peut s’accompagner d’une bénédiction du temps, que le prêtre donne à la fin de la messe à l’aide de sa croix personnelle. Bénir, signifie toujours prier pour que quelque chose grandisse, s’épanouisse, pour que d’une action ou d’un projet surgisse quelque chose de bon. La bénédiction vient de Dieu, elle s’exprime sous la forme d’une demande, et elle se réalise en imposant aux personnes, aux objets, aux bâtiments, le signe de la croix, de l’eau bénite et de l’encens.
    Insistons encore sur la variété des situations appelant une bénédiction : un nouvel atelier, un nouvel appartement, une ambulance ou une voiture de pompiers, un instrument de musique ou un équipement d’alpiniste… Et sur le fait que non seulement le prêtre peut bénir, mais aussi que toute personne peut le faire, en particulier les parents qui désirent intercéder pour la protection divine de leurs enfants. J’ajoute ici une petite histoire personnelle qui m’a beaucoup marqué : après avoir écouté une belle méditation donnée par un ami rabbin sur le sens du Sabbat, j’ai demandé à cet ami qu’il me bénisse. Il le fit volontiers, et je rentrai chez moi. Peu de temps après, le rabbin m’appela au téléphone : il avait oublié de demander à son tour une bénédiction ! La prière n’est pas soumise à des impératifs d’espace : prier pour quelqu’un et le bénir peut tout aussi bien se faire par téléphone. C’est ainsi que je pus faire parvenir ma bénédiction à mon ami juif à distance, et la réitérer plus tard lors d’une visite à Jérusalem. Cet échange de bénédictions me comble encore aujourd’hui.

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  • Bruxelles, 28 février : conférence de Guillaume d'Alançon : "Accompagner les situations difficiles avec Louis et Zélie Martin"

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    28 février 2018 - Guillaume d'Alançon : Accompagner les situations difficiles avec Louis et Zélie Martin

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    Tout au long de leur vie, les saints Louis et Zélie Martin ont rencontré et accompagné de nombreuses personnes qui se trouvaient dans des situations difficiles. Aujourd'hui, en suivant leur exemple, de nombreuses personnes continuent ces accompagnements dans les centres d'accueil Louis et Zélie Martin. Comment peuvent-ils également nous aider aujourd'hui? C'est ce que Guillaume d'Alançon, auteur de nombreux livres sur les époux Martin et fondateur des accueils Louis et Zélie Martin viendra nous expliquer ce mercredi 28 février 2018.

    Guillaume d'Alançon

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    L'amour avec Louis et Zélie Martin

    Louis et Zélie. Les Martin. La simplicité tinte en prononçant leur nom. Il ne s'agit pourtant pas d'une histoire à l'eau de rose. Les épines de leurs difficultés se sont consumées à la chaleur de la miséricorde divine. Comme un feu, ce couple nous indique le chemin : Jésus !Pour que l'amour irradie. Un itinéraire spirituel lumineux. 

    Guillaume d'Alançon est délégué épiscopal pour la famille et la vie du diocèse de Bayonne. Marié et père de 5 enfants, il est l'auteur d'ouvrages en histoire et spiritualité.

  • 40 Days for Life : c’est parti pour prier pendant le Carême !

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    De Daniel Hamiche sur Riposte Catholique :

    40 Days for Life : c’est parti pour prier pendant le Carême !

    Aujourd’hui, mercredi des Cendres, c’est le lancement officiel de la campagne de Carême des 40 Days for Life. Elle est assurément la plus importante jamais organisée puisqu’elle va se dérouler en 354 lieux différents aux États-Unis et aussi dans 24 autres pays. Pendant les quarante jours du Carême, des milliers de cœurs purs vont se réunir devant des avortoirs, 24 h sur 24 et 7 jours du 7 pour prier afin de faire reculer l’avortement et obtenir que des mamans enceintes renoncent à y recourir. Avec du succès… Depuis le lancement des campagnes des 40 Days for Life, en 2007, les responsables estiment qu’au moins 13 998 enfants à naître ont été sauvés de l’avortement. Depuis des années, Riposte Catholique s’associe à ces campagnes par des “prières de l’arrière”. De quoi s’agit-il ? D’inviter nos lecteurs à prier chaque jour une dizaine de chapelet (10 Je Vous salue Marie) aux intentions de la campagne et pendant toute la durée du Carême. Près de 1 000 personnes déjà prient en France à ces intentions. Pour les aider, nous adressons gracieusement une lettre quotidienne d’information qui leur indique l’intention du jour et une citation de la Sainte Écriture appropriée à l’intention… Dans ces lettres quotidiennes on trouvera aussi des informations sur le déroulement des “vigiles” et de nombreuses photos sur ces réunions de prière. Nous vous invitons donc à rejoindre cette chaîne de prière “de l’arrière” : signalez-nous que vous voulez y participer en confirmant votre adhésion à daniel.hamiche@gmail.com qui coordonne depuis des années cette chaîne de prière. Merci et… en union de prière pour la vie à naître !
     
  • La catéchèse réconfortante du pape sur la célébration eucharistique

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    Du site "Paix liturgique" :

    PAPE FRANCOIS : À LA MESSE, « LE SILENCE NOUS ACCOMPAGNE »

    Depuis le mois de novembre 2017, le pape François consacre ses audiences générales du mercredi à la liturgie de la messe. Le 31 janvier 2018, il a prononcé sa huitième catéchèse à ce sujet. Nous vous proposons de parcourir aujourd'hui les différents points qu'il a examinés au cours de ses 4 premières interventions – celles des 8, 15 et 22 novembre 2017 et celle du 13 décembre 2017 – au cours desquelles il a voulu rappeler l'importance de l'assistance à la Sainte Eucharistie. 

    1) Audience du 8 novembre 2017 (source
    Nous commençons aujourd’hui une nouvelle série de catéchèses, qui portera le regard sur le « cœur » de l’Église, c’est-à-dire l’Eucharistie. Il est fondamental pour nous chrétiens de bien comprendre la valeur et la signification de la messe, pour vivre toujours plus pleinement notre relation avec Dieu. 
    … 
    Au cours des prochaines catéchèses, je voudrais apporter une réponse à certaines questions importantes sur l’Eucharistie et la messe, pour redécouvrir, ou découvrir, comment à travers ce mystère de la foi resplendit l’amour de Dieu. 
    … 
    À travers ces catéchèses que nous commençons aujourd’hui, je voudrais redécouvrir avec vous la beauté qui se cache dans la célébration eucharistique et qui, une fois dévoilée, donne tout son sens à la vie de chaque personne. 
    … 
    Un thème central que les Pères conciliaires ont souligné est la formation liturgique des fidèles, indispensable pour un véritable renouveau. Et c’est précisément là également le but de ce cycle de catéchèses que nous commençons aujourd’hui : croître dans la connaissance du grand don que Dieu nous a donné dans l’Eucharistie. 
    ... 
    Nous ne pouvons oublier le grand nombre de chrétiens qui, dans le monde entier, en deux mille ans d’histoire, ont résisté jusqu’à la mort pour défendre l’Eucharistie ; et ceux qui, aujourd’hui encore, risquent leur vie pour participer à la messe du dimanche. 
    … 
    Si nous ne pouvons pas célébrer l’Eucharistie, nous ne pouvons pas vivre, notre vie chrétienne mourrait. ... 
    L’Eucharistie est un événement merveilleux dans lequel Jésus Christ, notre vie, se fait présent. Participer à la messe signifie vivre encore une fois la passion et la mort rédemptrice du Seigneur. 
    … 
    Il faut enseigner aux enfants à bien faire le signe de la croix. C’est ainsi que commence la messe, c’est ainsi que commence la vie, c’est ainsi que commence la journée. Cela veut dire que nous sommes rachetés par la croix du Seigneur. Regardez les enfants et enseignez-leur à bien faire le signe de la croix.
     


    2) Audience du 15 novembre 2017 (source)
    Pour comprendre la beauté de la célébration eucharistique, je désire tout d’abord commencer par un aspect très simple : la messe est prière, elle est même la prière par excellence, la plus élevée, la plus sublime, et dans le même temps la plus « concrète ». En effet, c’est la rencontre d’amour avec Dieu, à travers sa Parole et le Corps et le Sang de Jésus. C’est une rencontre avec le Seigneur.

    ...

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  • Le carême, temps de conversion

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    Un emprunt à nos frères orthodoxes sur le site sagesse-orthodoxe.fr :

    LE CARÊME, TEMPS DE LA CONVERSION

    On emploie l’expression « se convertir », mais, en fait, c’est le Seigneur qui nous rappelle. Il ramène son peuple de la captivité spirituelle, comme Il l’a, autrefois, ramené de la captivité de Babylone ou de l’esclavage d’Égypte. Le Seigneur attire l’homme à lui, Il l’appelle, Il le cherche et Il cherche à susciter en lui la nostalgie de son amour et de sa familiarité.  L’exemple du Fils débauché est très parlant : l’Esprit saint agit dans le cœur de l’homme et lui donne le désir de retourner vers le Père. Un théotokion du jeudi de la 4ème semaine de Carême (Cathisme III, t.7) exprime ce mystère en une prière : « Seigneur, nous sommes ton peuple, les brebis de ton bercail : vers toi ramène tes enfants dispersés ; sous ta houlette rassemble les brebis égarées, de ton troupeau aie pitié, bon Pasteur, par les prières de la Mère de Dieu, seul Ami des hommes et Seigneur sans péché. » Le psaume 50 l’annonce : « les impies reviendront à toi ».

    Dieu agit

    La conversion n’est pas un phénomène moral ; elle correspond à une action de Dieu. Cet appel adressé par Dieu à son peuple, et à chaque membre de ce peuple, était très fort chez les anciens, exprimé par la bouche des grands prophètes ; il est devenu encore plus profond depuis l’Incarnation, la Résurrection et la Pentecôte. Plus que jamais, le Seigneur agit de l’intérieur de l’homme pour l’appeler à la communion avec lui-même : « suis-moi ! ». Nous pouvons donc prier ainsi : Convertis-nous, ô Dieu de miséricorde ! « Convertis-moi, que je revienne ! », dit le prophète Jérémie (31, 18).

    Description

    Le désir d’être sauvé est une des façons dont le Seigneur nous appelle. « Lorsque je vois l’océan de cette vie soulevé par la tempête des tentations, j’accours à ton havre de paix et je te prie, ô Dieu de bonté : À la fosse rachète ma vie ! » (hirmos de la 6ème ode en ton 6). La pensée de la mort et de la brièveté de la vie nous réveille du sommeil de l’inconscience et de l’oubli qui nous tuent. Mais surtout le désir des biens à venir, la promesse d’une jouissance indéfinie auprès à l’ombre de l’amour, stimulent la conversion : Dieu « a promis, dans l’observance de ses commandements, immortalité de vie et jouissance des biens éternels » (anaphore de saint Basile)

    La conversion sera un véritable retour de l’esprit vers Dieu, un changement de la pensée, une révolution de la mentalité.  « Vos pensées ne sont pas mes pensées, dit le Seigneur » (Isaïe 55, 8). La conversion est un retournement dont l’enjeu est d’acquérir la pensée divine. Cherchons, dit saint Paul, à avoir la pensée du Christ (1 Co 2, 16).

    Méthode

    Comment le faire ? Il s’agit de changer nos habitudes. Nous sommes habitués au péché, à vivre loin de Dieu et de son Église. Nous sommes gagnés par les pensées et la mentalité du monde. Pour retrouver la mentalité du Christ et de ses disciples, il nous est proposé une période de recyclage, en quelque sorte, de remise à niveau, comme on le fait dans le monde professionnel, de rééducation volontaire. Saint Silouane le dit : nous pouvons remplacer des habitudes par d’autres habitudes, étant entendu que l’homme est un animal d’habitude. Nous devons nous habituer ou nous réhabituer à Dieu, à sa familiarité, à sa douceur, au bien-être qu’il y a à se trouver dans sa maison, chez lui, c’est-à-dire chez nous, puisque nous sommes ses fils et ses filles.

    Exerçons-nous ainsi au pardon, au non jugement, à la sobriété pour changer l’habitude de la gourmandise, à la fidélité aux offices et aux prières communautaires, à nous confesser plus fréquemment afin de communier plus souvent. Entraînons-nous à lire la parole de Dieu, à nous montrer aimables et prévenants avec notre prochain ; habituons-nous à un rythme régulier de prière quotidienne. Ces nouvelles habitudes vont véritablement changer notre vie quotidienne et toute notre mentalité, notre regard sur autrui et sur l’actualité.

    Le repentir

    La conversion n’est pas encore le repentir. Elle est une subversion dans nos habitudes mentales, alimentaires, affectives, voire sexuelles. Mais elle n’a rien à voir avec le repentir, parce qu’elle n’est qu’un changement – révolutionnaire, certes – dans l’organisation de la vie, une discipline de vie en quelque sorte. Mais le repentir est autre chose : c’est un sentiment douloureux de deuil ; un regret douloureux de ses fautes, du temps perdu dans le péché ; une vraie amertume de s’être si longtemps, et stupidement, privé de l’amour de Dieu. Le repentir est un passage de la « mortelle tristesse », ou de la tristesse morbide et mortifère, qui est celle du monde, à ce qu’on appelle la « componction » (Jeudi de la 4ème semaine de Carême, ode 9, théotokion). Celle-ci signifie un cœur blessé par la nostalgie de la familiarité de Dieu. « Pourquoi m’as-Tu repoussé loin de ta face, Lumière inaccessible ? Malheureux que je suis,  les ténèbres extérieures m’ont enveloppé ; fais-moi revenir je t’en supplie, et dirige mes pas vers la lumière de ta loi » (hirmos en ton 8 de la 5ème ode). Pour se muer en repentir, la conversion doit être animée par un cri douloureux, une lamentation, une supplication qui peut aller jusqu’aux larmes. La lecture des écrits de saint Silouane nous instruit beaucoup sur cela.

  • Liturgie : plus qu’« une légitime diversité »

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    Dans l’Eglise dite latine, quarante ans de préventions réciproques ont éloigné les uns des autres les fidèles (clercs et laïcs) acquis à l’une ou l’autre des deux formes légitimes de célébration de la messe romaine. Au mieux, ils se tolèrent, tout en s’ignorant : les uns sont imperméables à la sacralité propre à la forme extraordinaire (tout en s’extasiant parfois lorsqu’ils assistent à une liturgie orthodoxe grecque ou slavonne) et à la richesse de ses symboles, les autres se raidissent face à l’effacement excessif de la verticalité du culte et de son aspect sacrificiel dans la forme ordinaire, telle qu’elle est couramment célébrée.

    Dans son motu proprio « Summorum Pontificum » du 7 juillet 2007 et la lettre qui accompagne celui-ci,  le pape Benoît XVI, après avoir reconnu l’égale légitimité des deux formes du rite romain, plaidait pour qu’elles s’enrichissent mutuellement. C’est à ce titre que le cardinal Robert Sarah, actuel préfet de la congrégation romaine du culte divin et des sacrements,  espérait initier une réforme de la réforme de Paul VI. Il s’est malheureusement heurté à une opposition frontale du pape actuel qui souhaite, au contraire, diversifier encore davantage les célébrations dites ordinaires et barrer ainsi la route à toute convergence centripète.

    La décentralisation préconisée a néanmoins ceci de positif qu’elle n’empêche pas les évêques diocésains de suivre l’intuition de Benoît XVI et du Cardinal Sarah. Mgr Dominique Rey, évêque de Fréjus-Toulon a généreusement appliqué dans son diocèse la lettre et l’esprit du motu proprio « Summorum Pontificum ». Dans le n° 294 du mensuel « La Nef » , il évoque cette expérience avec Christophe Geffroy  (JPSC):  

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    La Nef – Comment avez-vous reçu en 2007 le Motu proprio Summorum Pontificum ?

    Mgr Dominique Rey – J’ai reçu Summorum Pontificum filialement. Cet acte juridique visait à mettre un terme aux souffrances de ceux qui, dans l’Église, désiraient prier avec les anciens rites liturgiques et qui en avaient été privés jusque-là. Il s’agissait aussi de faire un acte de réconciliation pour apaiser les divisions du passé. Comme évêque, il était clair pour moi que le Motu proprio établissait de nouvelles dispositions juridiques pour le rite ancien, valables pour toute l’Église de rite latin, et par conséquent pour mon propre diocèse.

    Quel bilan tirez-vous, dix ans après, de son application ?

    Dans le diocèse de Fréjus-Toulon et dans beaucoup d’endroits il a été appliqué largement et sans susciter de controverse. Les fruits sont réels. La liturgie ancienne nourrit des communautés ou des paroisses en croissance numérique, et attire des jeunes. Cela participe d’une légitime diversité parmi toutes les communautés chrétiennes en communion avec leur évêque. Bien sûr, Summorum Pontificum n’a peut-être pas été parfaitement appliqué partout en France. Ma propre expérience m’a montré que la confiance et la générosité ne vont pas sans reconnaissance, et ont créé une fraternité et une communion plus profondes dans le diocèse. Je m’efforce d’accompagner personnellement les groupes qui vivent de la forme extraordinaire. Ces communautés rencontrent des défis. Mais ma conviction est claire : elles font partie de la solution dans l’Église d’aujourd’hui, pas du problème.

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  • Vivre le carême grâce aux retraites en ligne sur le web

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    D'Agnès Pinard Legry sur aleteia.org :

    Retraite en ligne : vivre le carême à l’heure d’internet 

    Depuis quelques années les retraites en ligne se multiplient afin d’accompagner les chrétiens sur leurs chemins de foi. À une semaine du carême, qui débute mercredi 14 février, Aleteia revient sur ce phénomène. Quand la méditation de la parole de Dieu se fait virtuelle.

    « Il est grand le mystère de la foi ». Chaque semaine, les catholiques le professent dans le symbole des apôtres et le célèbrent dans la liturgie sacramentelle. Ce mystère exige d’eux qu’ils y croient, le louent et en vivent dans une relation vivante et personnelle avec Dieu. Cette relation a un nom : la prière. Que ce soit par des paroles, des mélodies, des gestes ou encore une iconographie, la prière est une rencontre. Mais encore faut-il la vouloir : facebook, twitter, instagram, snapchat… Dans un monde toujours plus connecté, quelle place reste-t-il pour la méditation, le recueillement ?

    Et si la réponse se trouvait tout simplement en inversant le rapport « moyens déployés – fins visées » ? Autrement dit, et s’il suffisait de mettre cette connectivité au service de la prière ? « Notre Dame du Web a été créée en 1999, avec l’intention de faire vivre les Exercices Spirituels de saint Ignace de Loyola, en bénéficiant de tout le potentiel du numérique, on parlait d’ailleurs à l’époque de multimédia », détaille le père Grégoire Le Bel, envoyé en mission sur l’apostolat spirituel jésuite. « L’idée est d’aider les internautes à faire une véritable expérience spirituelle, notamment à l’aide de la méditation de la parole de Dieu », souligne encore le jésuite qui fait partie de l’équipe d’animation de Notre Dame du Web.

    Alors que les chrétiens se préparent doucement à entrer en Carême le 14 février, les retraites en ligne permettent de préparer son cœur et de se mettre en chemin vers Pâques. La rédaction d’Aleteia en a sélectionné quatre.

    Carême dans la ville : Proposée par les Dominicains de Lille, cette retraite en ligne invite à se mettre en route vers la fête de Pâques en méditant sur le cri du Psalmiste : « Tu m’as relevé » (psaume 29). Chaque jour, du 14 février au 1er avril 2018, Carême dans la ville permet de recevoir sur sa boite mail une méditation, sept vidéos-témoignages ainsi que l’enregistrement du temps de prière.

    Notre Dame du Web : Fondé par les sœurs du Cénacle et les jésuites, le site Notre Dame du Web se présente comme le portail de la famille ignatienne sur internet. « Chaque jour une méditation guidée audio (avec Prie en Chemin) et un bonus (un enseignement, une œuvre d’art à contempler, une frise de BD inédite Malt et Dorge, un clip, un fond d’écran etc.) sont proposés, explique le père Grégoire Le Bel. L’idée est de ne pas trop charger la barque, pour que le chemin se fasse durant tout le temps du Carême. » Une des particularités des propositions de Notre Dame du Web et des retraites qui y sont proposées, est « d’inviter l’internaute e-retraitant à entrer en “exercice”, c’est à dire expérimenter quelque chose (à partir de la Parole de Dieu, d’un tableau, d’un clip, d’un kit spirituel etc.), puis de prendre le temps de relire ce qui a été vécu ». Ensuite, « nous nous efforçons de voir comment notre vie spirituelle peut se déployer au plus concret de notre vie, au travers “d’exercices pratiques”. En effet, saint Ignace nous invite à “chercher et trouver Dieu en toutes choses” », explique encore le père Grégoire Le Bel.

    Œuvre des vocations : Depuis 2011, l’Œuvre des vocations propose une retraite en ligne pour l’avent et le carême. Celle du carême comprend des méditations audio (2 minutes) de Mgr Jérôme Beau, évêque auxiliaire de Paris et directeur de l’Œuvre des vocations. Concrètement, celui qui s’y inscrit recevra un mail trois fois par semaine invitant à écouter ou à lire la méditation. Elle sera également disponible sur Aleteia.

    L’ordre des Carmes déchaux : Depuis l’avent 2011, les Carmes déchaux de la Province de Paris proposent des « retraites en ligne » pour Noël et Pâques. Cette année, les Carmes de Paris proposent une retraite en ligne de carême avec frère Laurent de la Résurrection (1614–1691). « Cet humble frère cuisinier puis cordonnier a eu un grand rayonnement de son vivant et son message est passé à la postérité. Il nous aide à vivre notre quotidien le plus banal sous le regard de Dieu, souligne les Carmes de Paris. La prière n’est plus réduite à des temps spécifiques. C’est toute notre existence qui devient une relation vivante avec le Seigneur. Pendant ce carême, nous nous laisserons façonner par ce Mystère ! ».

  • Kinshasa : l’archevêque coadjuteur nommé par le pape François assure être dans la même ligne que l’emblématique cardinal Monsengwo

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    Fridolin Ambongo.jpgMgr Fridolin Ambongo, nommé par le Pape archevêque coadjuteur de Kinshasa, au côté de Mgr Laurent Monsengwo, a indiqué dans une interview à la Deutsche Welle diffusée vendredi qu’il était dans la droite ligne du cardinal. Un article de Marie-France Cros sur le site de « La Libre Afrique » :

    « Mgr Ambongo a souligné que sa mission religieuse au côté du cardinal Monsengwo était une « évangélisation en profondeur » des Congolais, qui comprend un appui pour que « les enfants de Dieu (…) vivent mieux ». N’est-ce pas s’immiscer dans les affaires politiques? Quand les politiciens congolais « ont besoin de l’Eglise, ils nous cherchent », a ironisé l’archevêque, avant d’expliquer que « l’Eglise ne se mêle pas de politique, elle assure sa mission évangélique dans toutes ses dimensions ». La politique « n’est qu’une des dimensions de la vie de l’homme »; « comment l’Eglise pourrait-elle s’occuper de tous les aspects » de celle-ci « sauf celui-là? ». Mgr Monsengwo accomplit sa mission de pasteur, a dit son coadjuteur, « je continue la même mission ».

    Interrogé sur la formule utilisée le mois dernier par le cardinal Monsengwo, qui avait enjoint aux « médiocres » gouvernant le pays de « dégager », Mgr Ambongo « ne comprend pas qu’on s’offusque ». Quand un enseignant qualifie de « médiocre » le travail scolaire d’un enfant, « les parents ne s’offusquent pas », a-t-il dit, ajoutant que l’important était de savoir si ce qu’avait dit son aîné était « vrai » ou non.

    Le Pape accepte ou non la démission

    Comme on lui faisait remarquer que Mgr Monsengwo, 78 ans, avait dépassé l’âge de l’éméritat (75 ans), l’archevêque a précisé que la règle était qu’un prélat, à 75 ans, offre sa démission au Pape, « qui est libre d’accepter » ou non. Mgr Monsengwo « aura terminé sa mission quand le Pape aura accepté sa démission ».

    Enfin, questionné sur le soutien apporté par l’Eglise aux marches pacifiques de chrétiens organisées par le Comité laïc de coordination (CLC) pour réclamer l’application par le régime du président hors mandat Joseph Kabila de l’Accord de la Saint Sylvestre signé sous l’égide de la Conférence épiscopale congolaise (accord qui balise le chemin vers des élections consensuelles), Mgr Ambongo a précisé que « ce que font les catholiques » au travers du Comité laïc de coordination, « c’est l’application de notre message Le pays va très mal, debout Congolais! » de juin dernier.

    Lire aussi:
    RDC : Les évêques se repositionnent face au pouvoir de Kabila

    Et l’archevêque de qualifier d' « inacceptables » les violences exercées par les forces de l’Etat contre ces marcheurs pacifiques (au moins 12 morts, des dizaines de blessés et plus de cent arrestations).

    MFC »

    RDC: Mgr Ambongo dans la ligne de Mgr Monsengwo

    Mais pourquoi cette désignation soudaine d'un successeur ? L’archevêque coadjuteur nommé par le pape François rappelle que ce dernier peut en effet à tout moment lui passer la main en  acceptant la démission de Mgr Monsengwo qui a atteint l’âge de l’éméritat… voici près de quatre ans déjà : une remarque qui n’aura pas échappé au président Kabila et que, toutes proportions gardées, le général Jaruselski eût peut-être été heureux d’entendre à propos du cardinal  Wyszyński auquel saint Jean-Paul II se garda bien de désigner un successeur avant son décès.

    JPSC

  • 17-18 février : forum Jésus le Messie à Lille

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    17-18 février : forum Jésus le Messie à Lille

    Affiche Lille 2018 Voici le programme et le lien pour s'inscrire.

  • Le cardinal Müller met en garde contre une « modernisation suicidaire de l’Eglise ».

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    Lu sur le site de notre confrère « diakonos.be » :

    « Au cours d’une récente conférence sur l’Encyclique “Veritatis Splendor” de Saint Jean-Paul II donnée dans le cadre de la Conférence des évêques de Slovaquie et de l’Université Comenius de Bratislava, le cardinal Gerhard Müller a déclaré que « séparer l’enseignement dogmatique de l’enseignement moral revenait à transformer l’Eglise en une ONG soumise à ceux qui ne prétendent qu’à l’amélioration des conditions de vie ici-bas. » dans le monde intérieur. Et le cardinal d’ajouter qu’une telle façon de faire était « suicidaire » dans la mesure où l’on trompe les fidèles en les empêchant d’avoir accès à la vérité divine.

    Interrogé sur “Amoris laetitia”, l’ancien préfet de la congrégation pour la doctrine de la foi a répondu qu’il déplorait les différentes interprétations que font les Conférences épiscopales du document de François : « Pour ce qui touche aux questions dogmatiques, il ne saurait y avoir de pluralisme. Ainsi, le huitième chapitre d’ “Amoris laetitia” doit être compris d’une façon “orthodoxe”. Par conséquent, ceux qui vivent en état de péché mortel ne peuvent pas recevoir la communion eucharistique. »

    Enfin, le cardinal a révélé qu’il avait dit lui-même au pape François que « si les conférences des évêques donnent des interprétations différentes d’ “Amoris laetitia”, alors l’Eglise sera dans une situation similaire à celle que connaissent les communautés issues de la Réforme. » Et au passage, il a ajouté qu’ « on ne peut pas célébrer la Réforme qui a conduit à la division de l’Eglise. »

    Source : “Tagespost”.

    Ref. Franziskus deuten durch Johannes Paul

    JPSC

  • La nouvelle évangélisation, si chère à Jean-Paul II, a-t-elle été mise en veilleuse ?

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    Si vous introduisez les mots "nouvelle évangélisation" dans votre moteur de recherche, vous vous apercevrez qu'il faut remonter à plusieurs années en arrière pour voir évoquée cette nouvelle évangélisation si chère à Jean-Paul II et qu'un article de La Croix, en octobre 2012, définissait par le recours à cinq mots clefs :

    La nouvelle évangélisation en cinq mots

    Kérygme

    La nouvelle évangélisation tend à recentrer l’annonce de la foi sur le kérygme (du grec kêrygma, « proclamation »), c’est-à-dire sur le noyau central de la confession chrétienne : l’annonce de « Jésus-Christ, mort, ressuscité et vivant en son Église ». L’une des formes les plus visibles (et parfois les plus caricaturées) de ce retour à une affirmation plus explicite est à l’évidence l’évangélisation de rue. 

    Mais il est bien plus large : il s’agit de la prise de conscience que dans une société où un tiers des moins de 35 ans n’a pas été baptisé et où un quart des catholiques n’a pas fait ou ne fera pas baptiser leurs enfants, il n’est plus possible de se vivre en chrétien sans en rendre compte. La prédication du kérygme est donc, selon Mgr Rino Fisichella « le but premier du ministère que les chrétiens sont appelés à exercer ».

    Cela dit, cette prédication, qui se situe en amont de la catéchèse, comme porte d’entrée vers l’Église, ne doit pas faire l’économie d’une recherche sur la manière d’annoncer le message chrétien dans un langage compréhensible pour nos contemporains. Cela demande tout « un travail de recherche anthropologique », relève Mgr Dominique Rey, évêque de Fréjus-Toulon.

    Charisme

    Puisant aux sources de Vatican II, la nouvelle évangélisation insiste sur le rôle missionnaire de chaque baptisé, dans le droit fil de l’appel universel à la sainteté. Aussi met-elle l’accent sur la vocation spécifique de chaque chrétien, vocation qui va bien au-delà du seul état de vie (prêtre, religieux ou marié) : il s’agit de découvrir ses propres charismes ou talents – des dons reçus gratuitement – et la manière de les mettre au service de l’Église.

    Ce qui demande aux communautés chrétiennes de devenir des lieux de discernement et d’appel, de miser sur la formation et l’accompagnement. Cela passe aussi, pour les responsables d’Église ou de groupes d’évangélisation, par une nouvelle forme de gouvernance pastorale : une gouvernance plus participative, qui délègue et accompagne.

    L’accent mis sur les charismes personnels a suscité un élan de créativité ces dernières années chez certains jeunes laïcs qui ont mis sur pied des initiatives de nouvelle évangélisation, des groupes de prière comme Abba aux colocations avec les sans-abri de la fraternité Lazare.

    Communion

    La plupart des évangélisateurs en conviennent : il ne peut y avoir de mission authentique sans communion, à plus forte raison dans une société où les catholiques sont devenus une minorité. C’est la prise de conscience que dans un monde individualiste, les communautés chrétiennes ne peuvent être de simples lieux de prestation cultuelle, mais doivent rayonner par la qualité de leur ferveur spirituelle, de leur charité et de leur ouverture à autrui.

    Autrement dit : comment former une communauté qui rassemble des croyants aux sensibilités et aux parcours de plus en plus éclatés ? Inspirée par l’exemple des premières communautés chrétiennes, cette communion fraternelle repose sur l’accueil, l’écoute et l’hospitalité, comme en témoigne l’immense succès des cours Alpha.

    Elle nécessite aussi une Église à taille humaine, où chacun est connu et reconnu : ainsi depuis quelques années se développent des cellules d’évangélisation, fraternités paroissiales, ou groupes de quartiers qui favorisent ce partage et cet accueil mutuel. Du reste, une vraie fraternité peut être la réponse au besoin de sécurité des nouvelles générations tentées par un certain repli identitaire. « La nouvelle évangélisation cherche à faire grandir le sens de l’identité personnelle en lien avec le sens de l’appartenance à la communauté », résume Mgr Rey.

    Vision

    Le terme de vision est emprunté au monde évangélique, en particulier au pasteur américain Rick Warren, fondateur de la « megachurch » de Saddleback (Californie) et auteur d’un best-seller intitulé « L’Église, une passion, une vision ». L’idée de Warren est qu’une Église ne peut grandir que si elle est conduite par un projet pastoral clairement défini.

    À première vue, cette approche pourrait passer pour du marketing, mais cela va plus loin : Warren conseille aux responsables d’Église d’élaborer « leur » vision en méditant l’Écriture et en étudiant le milieu propre de leur communauté, afin de la recevoir dans la prière et en prise avec la réalité locale. Cette approche n’est d’ailleurs pas absente de l’Église catholique : la devise que chaque évêque choisit au moment de son ordination est en soi « une vision ».

    Pour Warren, il faut toutefois aller plus loin : il ne suffit pas qu’un pasteur d’Église ait défini sa vision, encore lui faut-il la communiquer à chaque membre de sa communauté pour le mobiliser spirituellement et matériellement dans le projet missionnaire. Sans cela, la communauté chrétienne perd son souffle, disperse ses énergies, et n’attire pas.

    Ce qui demande au pasteur d’Église d’exercer un nouveau « leadership », qui conjugue ferveur spirituelle et une gouvernance empruntant aux disciplines du coaching, du management et de la communication. Ce qui lui demande également une certaine vigilance pour respecter la diversité des approches au sein de sa communauté.

    Mission

    Au-delà du charisme personnel de quelques-uns, la nouvelle évangélisation, telle qu’encouragée par les derniers papes, ne se réalise véritablement que si chaque membre de la communauté parvient à se mobiliser autour du projet missionnaire. Qu’elle soit portée par une paroisse, un mouvement ou un groupe, la mission est avant tout une œuvre collective qui s’inscrit dans l’Église en tant que corps unifié. Elle n’est jamais un acte isolé.

    D’où l’importance de mettre en place des formations adaptées pour les laïcs. Dans les universités catholiques, les centres spirituels, les paroisses et les mouvements, ces parcours connaissent un succès considérable, signe de la prise de conscience par les baptisés de leur responsabilité missionnaire.

    De la formation approfondie des responsables (FAR) proposée dans le diocèse de Versailles à la formation des animateurs en pastorale (CIPAC) dans ceux de Lille, Arras et Cambrai, en passant par l’École de charité et mission (ECM) mise en place par la communauté de l’Emmanuel et l’École du Verbe Éternel et Nouveau (Even), ces formations ont pour but d’affermir la foi de ceux qui s’engagent. Ainsi formés, les nouveaux acteurs ne s’expriment non pas en leur nom propre, mais se font la voix de l’Église tout entière.

    C.H. et F.-X. M.

  • Tempus Quadragesimae

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    carême blog-scola-metensis-sacramentaire-de-drogon.jpgComme toute fête du calendrier chrétien, le mercredi des cendres, par lequel débute le carême,  se situe en référence à la fête des fêtes qu’est Pâques qui célèbre le passage de la mort à la résurrection du Christ. Fête tellement importante qu’elle est célébrée durant cinquante jours (de là vient le mot Pentecôte), et qu’elle est précédée d’une préparation de quarante jours. Le mot "carême" est la contraction du mot latin quadragesima, qui signifie quarantième -sous-entendu : jour, le quarantième jour étant le jour de Pâques.

    Cette préparation est un temps de cheminement spirituel, tout entier orienté vers Pâques, pour ceux qui se préparent à être baptisés à la veillée pascale et pour tous les fidèles. Il est marqué par le jeûne (privation), la prière et le partage (charité, solidarité), et pas seulement comme pratique à observer - d’ailleurs le plus discrètement possible mais véritable démarche spirituelle. La durée de quarante jours est à mettre en relation avec les 40 jours de Jésus au désert précédant sa vie publique, eux-mêmes en relation symbolique avec les quarante ans de traversée du désert par les Hébreux avant l’entrée en Terre promise.

    C’est pour tenir les quarante jours de jeûne et de privation, en dehors des dimanches qui sont toujours jour de fête et de résurrection - même en temps de Carême - que le début de celui-ci fut avancé au mercredi avant le 1er dimanche de carême. La cendre évoque la faiblesse de l’homme (cf. Genèse 3, 19 "Souviens-toi que tu es poussière…"), elle évoque aussi le péché et la fragilité de l’homme (cf. Sagesse 15, 10 ; Ézéchiel 28, 18 ; Malachie 3, 21) et son regret du péché (cf. Judith 4, 11-15 ; Ézéchiel 27, 30). Pour les chrétiens, l’imposition des cendres est, avant tout, un rite pénitentiel dont la signification est portée par la phrase que prononce le prêtre en faisant le geste :

    "Ne tarde pas, dit le Seigneur, convertis-toi à Dieu, et ne diffère pas de jour en jour." Ce sont les paroles de Dieu et non les miennes; vous ne les avez pas entendues de moi, mais moi je les entends avec vous : "Ne tarde pas, dit-il, convertis-toi au Seigneur." Mais toi tu réponds : "Demain! demain!" (dans le latin du texte : "Cras! cras!") Quel croassement de corbeau! Comme le corbeau envoyé de l'arche n'y est pas revenu et, maintenant qu'il est vieux, dit encore : Demain! demain! C'est le cri du corbeau : tête blanche et coeur noir. Demain! demain! c'est le cri du corbeau : le corbeau n'est pas revenu à l'arche, la colombe est revenue. Qu'il se perde donc, le croassement du corbeau, et que se fasse entendre le gémissement de la colombe." (saint Césaire d’Arles, Ve siècle)

    Ref. Liège: ouverture du carême 2018 à l'église du Saint-Sacrement (célébration: 14 février, 18h00)

    JPSC