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Foi - Page 570

  • Amoris Laetitia : le cardinal Eijk (Utrecht) souhaite que le pape clarifie les points litigieux

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    De Sandro Magister traduit par les soins de Diakonos.be :

    Les « dubia » comptent un cardinal de plus, le hollandais Willem Jacobus Eijk 

    Il ne fait pas partie des quatre cardinaux qui avaient soumis leurs « dubia » au Pape François en 2016. 

    Pourtant, il épouse pleinement leur cause quand il dit que « la source de la confusion, c’est l’exhortation post-synodale ‘Amoris laetitia’ » et qu’il ajoute ensuite : « C’est pour cela que je serais ravi si le Pape pouvait faire la clarté sur ce point, de préférence sous la forme d’un document magistériel ». 

    A 65 ans, ce médecine et théologien hollandais expert en bioéthique est archevêque d’Utrecht depuis 2007 et a présidé jusqu’en 2016 la Conférence épiscopale des Pays-Bas. Le cardinal Willem Jacobus Eijk n’est pas du genre à garder sa langue dans sa poche. 

    Il a toujours combattu au grand jour les thèses favorables à la communion aux divorcés remariés, avant, pendant et après les deux synodes sur la famille. 

    Il a fait partie des onze cardinaux qui, pendant l’été 2015, s’étaient publiquement prononcés dans un livre en faveur de la doctrine de toujours. 

    C’est également l’un des treize cardinaux qui avaient écrit au pape, au début de la seconde session du synode, cette lettre qui l’avait mis en colère, pour défendre la liberté et la justesse des débats synodaux. 

    Il est aujourd’hui l’un des plus ardents critiques de la confusion provoquée par « Amoris laetitia », comme on peut le voir dans l’interview que nous reproduisons ci-dessous et qui constitue la partie finale d’un entretien avec Lorenzo Bertocchi parue dans le numéro de mars du mensuel italien « Il Timone ». 

    Dans un autre passage de cette interview, le cardinal Eijk décrit et dénonce la pente glissante, « the slippery slope », qui dans plusieurs pays, à commencer par la Hollande, mène à une légalisation et à une acceptation de plus en plus généralisée et à des niveaux de plus en plus extrêmes, de l’euthanasie, des mariages homosexuels, de l’idéologie du « gender », avec une Eglise catholique à son tour traversée par une crise de foi qui la rend aveugle face au danger. 

    Mais voici comment il considère précisément la crise générée par « Amoris laetitia », une crise qui « est en train de briser l’Eglise » sans que jamais une parole clarificatrice ne parvienne de la chaire de Pierre. 

    – Eminence, que pensez-vous de la question controversée de l’accès aux sacrements pour les couples de divorcés remariés ? 

    – La question de savoir si l’on peut autoriser les soi-disant divorcés-remariés civilement à recevoir l’absolution sacramentelle et donc l’Eucharistie est en train de briser l’Eglise.  On assiste à un débat, parfois assez virulent, à tous les niveaux, entre cardinaux, évêques, prêtres et laïcs.  La source de cette confusion, c’est l’exhortation post-synodale « Amoris laetitia », rédigée par le Pape François en conclusion du synode sur la famille de 2014 et de 2015. 

    Cette confusion concerne surtout le numéro 305 de l’exhortation.  On observe que certaines conférences épiscopales ont introduit des règles pastorales qui impliquent que les divorcés-remariés puissent être admis à la communion sous une série de conditions et au terme d’un parcours de discernement pastoral de la part du prêtre qui les accompagne.  En revanche, d’autres conférences épiscopales l’excluent.  Or, ce qui est vrai à un endroit A ne peut pas être faux à un endroit B.  Ces interprétations différentes de l’exhortation, qui portent sur des questions doctrinales, causent la confusion chez les fidèles.  Je serais donc ravi si le Pape pouvait faire la clarté sur ce point, de préférence sous la forme d’un document magistériel. 

    Ayant moi-même participé aux deux synodes sur la famille, j’ai défendu le fait que l’on ne pouvait pas permettre aux divorcés civilement remariés de recevoir la communion.  Je l’ai également écrit dans un article publié dans l’intervalle entre les deux synodes dans un livre contenant les interventions de onze cardinaux. 

    – Pourriez-vous brièvement expliquer votre position ? 

    – Jésus lui-même nous dit que le mariage est indissoluble.  Dans l’Evangile selon Matthieu (19, 9, cf. 5, 32), il semble admettre une exception, c’est-à-dire que l’on pourrait répudier sa propre femme « en cas d’union illégitime ».  Cependant, le sens du mot grec « porneia » que l’on traduit ici par « union illégitime », est incertain : il signifie très probablement une union incestueuse à cause d’un mariage entre niveaux de parentés interdits (cfr. Lv 18, 6-18, Ac 15, 18-28). 

    L’argument fondamental, c’est que l’on ne peut pas autoriser aux divorcés-remariés de recevoir la communion sur base de l’analogie entre le rapport entre mari et femme et celui entre le Christ et l’Eglise (Ep. 5, 23-32).  Le rapport entre le Christ et l’Eglise est un don mutuel total.  Le don total de Christ à l’Eglise se réalise dans le don de sa vie sur le croix.  Ce don total est rendu présent dans le sacrement de l’Eucharistie. 

    Donc, celui qui participe à l’Eucharistie doit être prêt à un don total de lui-même qui s’inscrit dans le don total de l’Eglise au Christ.  Celui qui divorce et se remarie civilement, alors que le premier mariage n’a pas été déclaré nul, viole le don mutuel total que ce premier mariage implique.  Le second mariage civil n’est donc pas un véritable mariage.  Le fait de violer le don total du premier mariage qu’il faut encore considérer comme valide et l’absence de la volonté de s’en tenir à ce don total rend la personne en question indigne de participer à l’eucharistie qui rend présent le don total de Christ à l’Eglise.  Ceci n’empêche cependant en rien les divorcés-remariés de participer aux autres célébrations liturgiques, y compris à l’Eucharistie, sans recevoir la communion, ni que les prêtres les accompagnent pastoralement. 

    Dans le cas où les divorcés civilement remariés ne peuvent pas se séparer, par exemple à cause de leurs obligations envers leur enfants, ils ne peuvent être admis à la communion et au sacrement de la réconciliation que s’ils répondent aux conditions mentionnées au numéro 84 de « Familiaris consortio » et au numéro 29 de « Sacramentum caritatis ».  L’une de ces conditions, c’est qu’ils doivent s’engager à vivre comme frère et sœur, c’est-à-dire s’abstenir d’avoir des rapports sexuels. 

    Un article de Sandro Magister, vaticaniste à L’Espresso.

  • "Et le Verbe s’est fait charpentier, ou la Bonne Nouvelle de nos mains", 3ème conférence de carême à Notre-Dame de Paris par Fabrice Hadjadj

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    Conférence de carême à Notre-Dame de Paris du 4 mars 2018

    Fabrice Hadjadj : Et le Verbe s’est fait charpentier, ou la Bonne Nouvelle de nos mains.

  • France : les écoles des Dominicaines du Saint-Esprit

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    Lu dans le n° 300 mars 2018 du mensuel « La Nef » :

    Pontcalec-Communauté-Nantes-620x330.jpg« Les Dominicaines du Saint-Esprit ont cinq établissements scolaires en France. Elles ont un ambitieux projet à Nantes qui nous a fourni l’occasion de les rencontrer. La Prieure générale, Mère Marie Pia, nous en parle et évoque sa Congrégation ainsi que sa vision de l’enseignement aujourd’hui.

    La Nef – Commençons par un petit retour en arrière : pourriez-vous nous dire ce que sont les Dominicaines du Saint-Esprit ?

    Mère Marie Pia – Dominicaines du Saint-Esprit, nous avons une histoire récente et originale, puisque nées au sein du Tiers-Ordre de saint Dominique, nous sommes actuellement Société de vie apostolique tout en reprenant le mode antique de vie dominicaine de sainte Catherine de Sienne. Notre Institut vit le jour grâce à l’abbé V.A. Berto (+ 17 décembre 1968), prêtre du diocèse de Vannes, lui-même tertiaire dominicain, zélé serviteur de l’Église (1).

    Le vocable du Saint-Esprit a été choisi pour honorer la Troisième Personne divine que Jésus appelle l’Esprit de Vérité. Toute l’œuvre des Dominicaines du Saint-Esprit est confiée à la protection de Notre-Dame de Joie.

    L’Institut vit ses débuts en 1936, à La Bousselaie, dans le Morbihan, où quelques jeunes filles s’occupaient d’un groupe d’enfants orphelins confiés à l’abbé Berto. En 1939, à Fescal, elles se regroupèrent autour d’une petite règle de vie dans le projet d’une consécration virginale. Elles furent reconnues en 1943 par Mgr Tréhiou, évêque de Vannes, et érigées en Fraternité séculière du Tiers-Ordre de saint Dominique par le R.P. provincial de Lyon. Puis un décret du 19 novembre 1964 érigeait celle-ci en « Sodalité propre à l’Ordre de Saint-Dominique ». Enfin, le 22 février 1990, le Saint-Siège conférait à l’Institut sa forme canonique actuelle de Société de vie apostolique de droit pontifical et, le 24 mai suivant, le Père Maître Général confirmait son agrégation à l’Ordre. Aujourd’hui, l’Institut compte une centaine de sœurs réparties entre la Maison-mère, à Pontcalec, et cinq écoles en France.

    Comment caractériseriez-vous le charisme spécifique de votre Congrégation ?

    Dans la grande famille dominicaine, le charisme propre de notre Institut, sa « raison d’être intime, est d’honorer le mystère de l’Église en tant qu’elle est l’Épouse du Christ » (Constitutions de l’Institut). Les sœurs mènent la vie commune selon les conseils évangéliques, professés sous la forme du vœu unique de virginité et des promesses d’obéissance et de pauvreté.

    Notre vie est celle de vierges consacrées apostoliques. Dans nos maisons comme dans nos écoles, la vie commune, la vie liturgique et l’étude assidue de la vérité, composantes essentielles de la vie dominicaine, sont la source et le moyen de notre sanctification et de notre apostolat : une vie contemplative à titre principal et active à titre secondaire. La docile fidélité à l’Église romaine appartient à la substance même de notre Institut, de cette romanité que l’abbé Berto a puisée dans la Ville éternelle dès l’époque de son séminaire, à l’humble imitation de ce que fut notre sœur, sainte Catherine de Sienne. La vie commune dominicaine est bâtie sur deux éléments : habiter sous un même toit et viser à l’unanimité, selon l’idéal de la première communauté chrétienne, qui ne faisait « qu’un seul cœur et qu’une seule âme ».

    Nous attachons une grande importance à la dignité, la piété et la beauté de l’office liturgique au chœur, célébré en latin selon le rite romain, dans sa forme extraordinaire.
    L’étude, recherche joyeuse de la vérité, participe de la vie contemplative. Elle est pour nous un devoir d’état quotidien et la source de notre apostolat. Elle porte sur l’Écriture Sainte, le Magistère de l’Église, l’œuvre de saint Thomas d’Aquin, les écrits des Pères de l’Église, l’histoire de l’Église et celle de l’Ordre, et le chant grégorien.

    Cet aspect contemplatif est inséparablement lié à l’apostolat qui en découle. Formées à la vie apostolique, nous exerçons notre activité au service de la transmission de la vérité, à travers les œuvres de miséricorde spirituelle : éducation et enseignement, développement de la piété liturgique, conférences, etc. La finalité de l’éducation que nous dispensons est de transmettre la foi, de structurer les intelligences et d’épanouir les personnalités en les éduquant à l’exercice de la liberté et de la responsabilité. C’est pourquoi notre apostolat s’est développé principalement à travers nos écoles (cf. la liste ci-dessous).

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  • Novitiate, film

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    Lu sur le site web du P. Simon Noël, osb (Chevetogne)

    novitiate-movie-poster-1509405063.jpg« Un film américain récent, Novitiate, de Margaret Betts, vaut la peine de quelques commentaires. On est embarrassé quand on désire comprendre les intentions profondes des réalisateurs. S'agit-il d'un film de plus pour salir le catholicisme ? Certains le comprendront ainsi. Cependant les quelques textes qui terminent le film, juste avant le générique, sur l'hémorragie dans les communautés religieuses féminines des années Soixante (des dizaines de milliers de religieuses ont quitté leur communauté aux États-Unis après le concile) permettent une interprétation différente.

    L'argument du film est le suivant : Une jeune fille de 17 ans, Cathleen (Margaret Qualley), fille d'une mère agnostique, ressent depuis son adolescence le désir très fort de ne vivre que pour l'amour de Dieu. Elle entre dans une communauté contemplative très stricte où l'on vit cet idéal de la religieuse comme épouse de Jésus-Christ.

     Nous sommes en 1964 et le concile bat son plein. Malgré les pressions de l'archevêque du lieu, la mère supérieure n'entend nullement renoncer à l'idéal traditionnel de la vie religieuse contemplative féminine. Cela semble bien être le cas aussi de l'ensemble de la communauté. Elle doit un jour lire la décision de l'archevêque à la communauté : accepter la messe en anglais et face au peuple, port facultatif de l'habit religieux, et last but not least, renoncer à voir une quelconque différence entre une religieuse consacrée à Dieu et éprise de perfection, avec n'importe quelle autre femme du peuple de Dieu. Dans la chapelle ensuite la mère s'effondre de douleur mais réaffirme qu'elle ne cessera jamais de vouloir être uniquement épouse de Jésus-Christ.

    Ce qui frappe chez les sœurs, c'est que tout est centré sur Dieu et sur la recherche d'une perfection par amour pour Lui seul. On voit là l'idéal de la parfaite et véritable épouse de Jésus-Christ, qui a façonné des générations de moniales. C'est cet idéal que les novateurs veulent détruire. Tel est le fond du débat. Quoi qu'on pense de Vatican II, il faut constater que la crise qui a suivi ces assises fut terrible pour la vie religieuse. Il y a eu plein de changements, la plupart du temps dans le sens du naturalisme et non d'un véritable esprit surnaturel. Mais y a-t-il eu un renouveau ? Dans l'ensemble, malgré des exceptions, non. On juge l'arbre à ses fruits : noviciats vides, provinces fusionnées, sécularisation à outrance, disparition de l'habit, du silence, de la prière. Si l'application du concile a donné de bons fruits, il y en a eu aussi de mauvais. Bref la fin du film peut se comprendre comme une dénonciation des ravages commis par les novateurs.

    Quelles furent les erreurs commises ? La réforme liturgique ? Un œcuménisme mal compris ? Une ouverture au monde se transformant en un culte de l'homme ? Tout cela plus ou moins. Selon moi, la crise survenue est d'abord et avant tout une crise de l'oraison. Je suis persuadé que si à l'époque, l'ensemble du clergé avait eu une vie d'oraison suffisante et authentique, il n'y aurait pas eu tous ces ravages. Une âme d'oraison en effet vit dans le calme, dans une ambiance surnaturelle et reste pondérée dans ses décisions. Après le concile, l'une des initiatives les plus heureuses pour répondre à la crise fut la fondation du centre international d'oraison à Troussure par le Père Caffarel. La scène où sœur Cathleen prononce ses vœux, à la fin,semble indiquer que la seule chose qu'elle recherche n'est rien d'autre que l'union d'amour avec le Christ.  

    On peut aussi évoquer ici le film Le visiteur (Catholics), de Jack Gold (1973) qui met en scène la question de l'eucharistie : un visiteur de Rome envoyé dans une communauté monastique irlandaise revenue à la messe traditionnelle en latin. Dans ce film, les questions liturgiques cachent derrière elles un débat plus fondamental sur la nature de la messe. Ce film finit sur une scène dans laquelle la communauté prie le Notre Père. Cela confirme que c'est dans la prière que tout se joue.

    Les reprises de ces thèmes dans le cinéma doivent être perçues par nous comme une invitation à revenir à la foi et à une perception surnaturelle de ce que nous vivons dans les crises actuelles. »

    Ref. Novitiate, film

    On est en effet embarrassé quand on désire comprendre les intentions profondes des réalisateurs, tout comme on pouvait l’être aussi en regardant le film de Jack Gold  jouant sur l’ambiguïté  planant sur la foi du père abbé de cette abbaye traditionaliste arc-boutée sur son rocher: face à la mer d’Irlande et au « Visiteur » dépêché par Rome pour la mettre au pas du Concile…   

    JPSC

  • Un pape noir...

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    De Dominique Decherf sur le site « France Catholique :

    monsengwo3.jpgUn pape africain noir ne ferait pas mieux que le pape François dont la popularité est au plus haut sur le continent. Le prestige que lui a conféré son voyage en Centrafrique est-il applicable au pays voisin, la République démocratique du Congo ? L’Église catholique y a été amenée à combler le vide politique. Elle a patronné les accords de la Saint-Sylvestre, le 31 décembre 2016, pour tenter de ménager une transition du fait de l’impossibilité d’organiser les élections prévues à l’issue du mandat du président Kabila arrivé à son terme le 19 décembre précédent. Un an s’est passé sans que rien ne change. Un collectif de laïcs du diocèse de Kinshasa a lancé un mouvement de marches pacifiques violemment réprimées (31 décembre, 21 janvier, 25 février) avec mort d’hommes. De jeunes miliciens partisans du président ont commencé une chasse aux catholiques. Bientôt on transposera le conflit sur des bases religieuses, le président étant protestant, appuyé par les nombreuses églises «  néo-pentecôtistes  » dites du Réveil. Celles-ci pourraient même être aujourd’hui majoritaires dans la capitale. Au total à travers le pays, des statistiques (pas vraiment précises) évaluent le nombre des catholiques et celui des protestants (y compris les Églises africaines comme le kimbanguisme) à un niveau à peu près égal autour de 45-47 % chacun (les musulmans ne sont que 2 à 3 %).

    En réalité, l’Église catholique se retrouve dans cette situation parce que c’est aujourd’hui la seule institution nationale organisée. L’État a perdu le contrôle d’une dizaine de provinces sur 26. Des guerres localisées y sévissent. L’armée congolaise joue plus les semeurs d’instabilité qu’elle n’assure le maintien de l’ordre. Celui-ci est abandonné à la force des Nations unies (Monuc devenue Minusco)  : 18 000 hommes en place sans discontinuer depuis 1999. Son mandat a été renouvelé le 1er mars par le Conseil de sécurité.

    L’opposition démocratique est divisée et affaiblie. Ses chefs sont au Benelux mais leur état n’est pas brillant : le dirigeant historique Étienne Tshisekedi, 83 ans, décédé en février 2017 (son corps est resté en attente à ce jour à la morgue de Bruxelles), Moïse Katumbi, l’ex-populaire gouverneur du Katanga (2007-2015), sous le coup d‘une peine d’inéligibilité, Jean-Pierre Bemba, ex-vice président de la transition, incarcéré à La Haye par la Cour pénale internationale depuis 2008, condamné à 18 ans, en attente du résultat de son appel le 8 mars pour une libération anticipée (il a déjà fait dix ans de prison). Candidat des « mobutistes  », il avait obtenu 42 % des voix aux élections de 2006 contre Joseph Kabila.

    Ce dernier, qui sait qu’il risque à tout moment de ne pas mourir dans son lit (à l’instar de son père assassiné en 2001), a annoncé son intention de ne pas se représenter aux élections théoriquement prévues le 23 décembre 2018, mais de désigner un dauphin, un Medvedev congolais. Avec les présidents sud-africain, angolais et zimbabwéen, il a perdu ses trois principaux soutiens extérieurs. Ne lui reste que le président du Congo-Brazzaville. Européens et Américains font pression. Le secrétaire général des Nations unies et le président de la commission de l’Union africaine ont annoncé une mission conjointe. Une nouvelle représentante spéciale onusienne a pris ses fonctions le 1er février : une dynamique diplomate algérienne, Leila Zerrougni, avec pour mission de sortir la Minusco de son effacement. Le 7 décembre, une de ses bases au Nord-Kivu a été directement attaquée : 14 casques bleus tanzaniens ont été tués.

    Le seul recours face au chaos est l’archevêque de Kinshasa, le cardinal Laurent Monsengwo, qui aura 79 ans en octobre. Il fut président de la convention nationale de transition de 1992 à 1996 qui aboutit au départ de Mobutu. Le Pape l’a maintenu précisément au vu des circonstances. Il l’avait même choisi seul Africain parmi les huit prélats membres de son conseil pour la réforme de la Curie. Il vient de le conforter en lui donnant un coadjuteur le 6 février, un franciscain, Mgr Fridolin Ambongo, jusque-là évêque de Mbandaka (province de l’Équateur), président de la commission justice et paix puis vice-président de la conférence épiscopale, 58 ans.

    Quatre chrétiens sur dix en 2060 seraient en Afrique subsaharienne au lieu d’un sur quatre aujourd’hui (Stephen Smith, La ruée sur l’Europe, Grasset, 2018). Ces projections ne valent que toutes choses égales par ailleurs. On ignore comment les Africains vont évoluer, comment les chrétiens vont grandir ailleurs, par exemple en Chine. Le nombre ne vaut que par la qualité de l’organisation. La majorité de ces chrétiens ne seront pas membres de l’Église catholique. Ils appartiendront à des groupes épars et lui feront peut-être la guerre. L’Église romaine en Afrique ne vaut que par la valeur de sa hiérarchie, la force de son enseignement, son universalité. L’exemple congolais nous invite à regarder chez nous avant d’aller voir ailleurs. Les enjeux en Afrique ne sont pas tant ceux d’une ligne de front entre christianisme et islam que de la responsabilité des chrétiens dans la vie civile, sociale et ecclésiale sur leur lieu de résidence. C’est là qu’un pape issu de l’épiscopat subsaharien aura demain valeur prophétique.

    Ref. Un pape noir...

    Le cardinal Monsengwo est une figure unanimement respectée par la population du Congo (RDC) où l’Eglise est le seul  pilier cohérent face au désordre et à l’anarchie qui prévalent dans ce pays livré aux pillards économiques et financiers par des politiciens corrompus. Il est douteux que Kabila, pas plus que Mobutu en son temps, réussisse à la faire plier. A cet égard, il convient de noter que l’aire d’influence  du mouvement citoyen "Comité de Coordination des laïcs catholiques" (CLC) n’est pas limitée à l’archevêché de Kinshasa, comme semble le suggérer l’article ci-dessus.

    En matière de croyances, les équilibres de la société congolaise n’ont pas beaucoup varié depuis l’indépendance: en 1960, le Congo comptait 16 millions d’habitants contre 80 millions (chiffre aléatoire) aujourd’hui mais, en termes de sociologie religieuse, la répartition reste en gros ce qu’elle était alors : la moitié de la population se compose de catholiques organisés au sein d’une communauté vivante, et plus consciente d’elle-même qu'en 1960, dotée de structures efficaces héritées de l’organisation missionnaire belge.  L’autre moitié est diluée dans une nébuleuse de communautés protestantes, kibanguistes ou pentecôtistes, sans compter le fond tribal animiste. L’islam est très marginal et l’athéisme inexistant.  

    En termes d’avenir, le catholicisme apparaît comme une force incontestable d’ordre et de progrès sans commune mesure avec les sectes, éphémères ou non, qui font aussi partie du paysage religieux congolais, aujourd’hui comme hier (le kibanguisme a été fondé en 1921).

    JPSC

  • Synode des jeunes : quand l’idéologie remplace la foi

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    Un « Synode des jeunes » a été souhaité par le pape François. A quoi servira-t-il ? interroge le site « Pro Liturgia » qui répond : à publier des tas de documents qui finiront, comme tant d’autres, dans l’oubli. La désignation d’un membre du MRJC pour faire partie de la délégation française participant à la fabrication de cette usine à gaz réveille les querelles intestines. Lu dans le mensuel « La Nef » relayé par « Riposte catholique » :

    « Dans le mensuel La Nef, du mois de mars, Jacques de Guillebon revient sur le scandale du MRJC :

    La petite polémique intra-catholique née au mois de janvier autour du MRJC (Mouvement rural des jeunesses chrétiennes) dans le sillage de la Marche pour la vie n’est pas inintéressante pour ce qu’elle révèle d’incompréhensions et d’idéologisation parmi les fidèles de France. Pour qui n’aurait pas suivi l’histoire, le mouvement héritier de la JOC avait publié le 20 janvier un communiqué dénonçant le message « de haine et d’intolérance » véhiculé selon lui par la Marche pour la vie, et affirmant par ailleurs qu’il défendait « le droit fondamental pour les femmes et les couples d’avoir recours à l’IVG ». Une position évidemment en flagrante contradiction avec l’enseignement universel et constant de l’Église catholique à qui le MRJC doit pourtant sa reconnaissance canonique en France.

    Nous n’avons pas l’intention ici de nous attaquer aux adhérents de base du mouvement rural, qui accomplissent généralement un travail de terrain, dans ces lieux ô combien désertés que sont les campagnes françaises et plus généralement la France périphérique que peu d’autres réalisent. Mais il est évident, et ce n’est pas neuf, cela date même des années 60, qu’il y a parmi l’encadrement du MRJC une tendance au compagnonnage avec des groupuscules d’extrême gauche qui le poussent à oublier, voire à renier ses origines. On notera en passant que l’ancien premier ministre de sinistre mémoire, ou de bienheureux oubli, Jean-Marc Ayrault, est sorti de ses rangs.

    RÉACTIONS DE L’ÉPISCOPAT

    Sans remonter aux années 80, il n’est que de voir les récents colloques organisés par le MRJC où se côtoient des Rockhaya Diallo et des militantes d’Osez le féminisme pour prendre le pouls de la superstructure du mouvement. Il n’était donc pas étonnant qu’il finisse par exprimer frontalement des positions opposées à celles de l’Église en matière d’éthique. Les réactions des évêques ont, une fois n’est pas coutume, été vives en la matière : on a entendu la déclaration de Mgr Ginoux, évêque de Montauban, menaçant de couper les vivres à une association qui doit quelques fonds à l’Église de France. Il semble qu’il ait été soutenu par le reste de l’épiscopat, la CEF produisant finalement un communiqué commun avec le MRJC où celui-ci battait sa coulpe et reconnaissait qu’il fallait aider les femmes à ne pas recourir à l’avortement, en ces termes : « en tant que mouvement d’Église il reconnaît que tout doit être mis en œuvre pour éduquer et prévenir les situations d’avortement. »

    À l’inverse, on a entendu quelques voix discordantes, comme celle de Mgr Wintzer, plaidant pour une certaine liberté de ton. Liberté de ton des fidèles, on veut bien, et on s’en prive assez peu en général. Mais il nous semblait qu’il existait quelques matières fondamentales en lesquelles la conscience devait plier devant la parole de l’Église. Tout ce qui touche aux mœurs, et particulièrement à la vie, n’est jamais négociable.

    ÉCOLOGIE HUMAINE

    Encore une fois, nous n’avons pas l’intention de dénoncer qui que ce soit ni d’ajouter de la division à un catholicisme français particulièrement englué dans ses querelles gauloises de chapelle. Et nous ne doutons pas de la bonne foi de ces militants confrontés, comme tout un chacun aujourd’hui, à des situations de détresse de futures mères. Seulement la bonne foi ne suffit pas toujours. Et si la théologie chrétienne reconnaît une place éminente à la voix de la conscience, elle insiste aussi particulièrement sur la nécessité de former celle-ci et de l’éclairer. L’éclairer ne veut pas dire la reformater. Mais, au-delà de la difficulté d’accueillir un enfant, il est pour le moins évident que des fidèles de celui qui est le maître de la vie, et qui a donné sa propre vie pour cela, ne peuvent en aucun cas envisager d’en supprimer une, surtout quand il s’agit du plus faible.

    L’idée d’écologie intégrale s’est répandue, à juste titre, parmi les catholiques ces dernières années. Au-delà de l’attention à la nature comme création divine qu’elle réclame, il ne faudrait pas oublier l’éminente dignité de l’être humain, formé à la ressemblance et à l’image de Dieu, contre qui nul ne peut lever la main. Et si nos frères « de gauche » ont raison de nous appeler à ne pas nous caricaturer, qui dans sa bourgeoisie libérale, qui dans sa méfiance vis-à-vis des « migrants », nous avons aussi le devoir de leur rappeler que la volonté émancipatrice de l’époque tourne parfois, et souvent, à une folie anti-humaine qui soumet l’existence de l’autre à son propre désir, tout à l’opposé du message sacrificiel du Christ.

    Ref. L’affaire du MRJC révèle l’idéologisation des fidèles de France

    JPSC

  • "Placuit Deo" : Rome rappelle la doctrine chrétienne du salut

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    De Céline Hoyeau et Nicolas Senèze sur le site du quotidien La Croix :

    Le Vatican rappelle la doctrine chrétienne du salut

    La Congrégation pour la doctrine de la foi a publié jeudi 1er mars une lettre aux évêques du monde entier sur le salut chrétien, intitulée Placuit Deo (Il a plu à Dieu).

    Rome met en garde contre deux dérives possibles de la foi sous l’influence de la culture contemporaine, l’individualisme et le subjectivisme qui nient « l’action salvifique du Christ ».

    La notion de salut parle-t-elle encore aujourd’hui ? Il faut bien reconnaître qu’il se résume souvent, y compris pour les chrétiens, à la recherche de la santé physique, du bonheur et de la réalisation personnelle, ou encore de la prospérité économique.

    Conscient de l’impact des « récentes transformations culturelles » sur la foi, le Vatican vient de publier une lettre sur le salut, « Placuit Deo », à la demande du pape François qui, à plusieurs reprises, a mis en garde contre des interprétations erronées de la manière de penser et de vivre le salut chrétien.

    La Congrégation pour la doctrine de la foi (CDF) y pointe donc deux tentations qui s’apparentent aux anciennes hérésies des premiers siècles et concernent les croyants modernes.

    Une vie chrétienne réduite à une imitation enthousiaste et courageuse du Christ

    D’une part, une manière « pélagienne » de comprendre et de vivre sa foi, c’est-à-dire qu’on croit obtenir le salut en faisant de son mieux, dans un « individualisme centré sur le sujet autonome », dont la « réalisation dépend de ses seules forces ».

    Dans cette optique, la vie chrétienne est réduite à une imitation enthousiaste et courageuse du Christ, considéré simplement comme « un modèle qui inspire des actions généreuses », mais pas identifié dans sa « radicale nouveauté », comme « celui qui transforme la condition humaine ». « On oublie alors que le salut nous est offert par lui, à travers l’Église, la vie communautaire et les sacrements », souligne le père Henri-Jérôme Gagey, théologien et vicaire général du diocèse de Créteil.

    « Le salut que la foi nous annonce ne concerne pas seulement notre intériorité »

    D’autre part, une manière « gnostique » de vivre sa foi, en cherchant « un salut purement intérieur ». La foi est vécue et comprise comme une expérience éminemment intérieure et personnelle de Dieu, mais qui, du coup, déresponsabilise, ne pousse pas à s’engager dans ce monde et peut faire oublier qu’on a besoin des autres.

    Le corps et le monde créé sont alors considérés comme une « limitation de la liberté absolue de l’esprit humain », dont il faut se dégager. Or, rappelle la CDF, « le salut que la foi nous annonce ne concerne pas seulement notre intériorité, mais l’intégralité de notre être. C’est toute la personne, en effet, corps et âme, qui a été créée par l’amour de Dieu à son image et à sa ressemblance, et qui est appelée à vivre en communion avec Lui ».

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  • Xi Jinping, empereur à vie ?

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    cina10.jpg"Le parti communiste chinois (PCC) a proposé d’autoriser le président de la République populaire de Chine à rester en poste au-delà de la limite constitutionnelle de deux mandats. Concrètement, cette proposition ouvre la voie à un maintien au pouvoir "à vie" de l’actuel président Xi Jinping. Emmanuel Veron, docteur en géographie, spécialiste de la Chine et enseignant à l’INALCO, décrypte les enjeux pour Aleteia.

    Surnommé « l’empereur rouge », Xi Jinping est considéré comme le dirigeant chinois le plus important depuis quarante ans. Président de la République populaire de Chine depuis 2013, il aurait dû, conformément à la Constitution du pays, quitter ses fonctions en 2023. Mais, surprise (ou pas), le comité central du Parti communiste chinois (PCC) vient de proposer d’effacer de la constitution la mention stipulant qu’un président « ne peut pas exercer plus de deux mandats consécutifs » de cinq ans.

    Depuis son arrivée à la tête du PCC fin 2012, Xi Jinping a tout mis en œuvre pour concentrer les pouvoirs sur sa personne et rétablir autour de lui un quasi-culte de la personnalité. Omniprésent, il a également durci sa politique de répression à l’égard des médias mais aussi au sein du PCC en menant une vaste lutte « contre la corruption » (plus d’un million de cadres ont été sanctionnés). Aujourd’hui âgé de 64 ans, Xi Jinping pourrait-t-il devenir le « Mao Tsé-toung du XXIe siècle » ? Docteur en géographie, spécialiste de la Chine et enseignant à l’INALCO, Emmanuel Veron revient pour Aleteia sur les enjeux d’une telle annonce.

    Cette proposition du Parti communiste chinois vous fait-elle l’effet d’une bombe ou, au contraire, s’inscrit-elle dans une certaine logique ?
    Emmanuel Veron : Cette affaire était dans les tuyaux depuis longtemps. Les premiers signaux ont été lancés au moment du congrès du PCC en octobre 2017. Le comité permanent, renouvelé à cette occasion, donne la trajectoire politique de la Chine au moins pour les cinq prochaines années. Chacun a senti la figure particulière de Xi Jinping : une concentration des pouvoirs sur sa personne, un pouvoir fort, et surtout la nouvelle équipe qu’il a nommé au comité permanent. Dans les faits, beaucoup de proches tels que Li Zhanshu, directeur de la direction générale du Comité central du PCC, et Wang Yang, vice-premier ministre, l’entourent au sommet du parti et de l’État mais aussi des figures intellectuelles et universitaires.

    Lire aussi : La Chine de Xi Jinping : de pire en pire

    Jusqu’à quand Xi Jinping pourrait-il rester à la tête de la Chine ?
    Il me semble évident que Xi Jinping va rester pour au moins trois mandats et cela pour trois raisons. La première est le contexte international dans lequel la Chine est insérée : la Chine de Xi Jinping s’est mondialisée à un niveau sans précédent dans l’histoire du monde et du pays et l’actuel président est loin d’en avoir terminé. Le deuxième point concerne la politique nationale. Le pouvoir communiste chinois a besoin de maintenir au pouvoir quelqu’un de fort qui puisse conduire d’un seul et même trait les nombreuses réformes dont le pays a besoin et… avec une politique dirigiste. Il est donc malheureusement aussi assez évident que sur le plan national cette politique va s’accompagner d’un durcissement du contrôle et de la censure. Enfin, la troisième raison que je vois est le niveau de puissance qu’a atteint la Chine. Par exemple, jamais Pékin n’avait investi à ce point sur le continent africain (en vingt ans, la Chine est devenue le partenaire économique le plus important pour l’Afrique avec un commerce sino-africain multiplié par 20 et l’implantation de 10 000 entreprises chinoises en Afrique, d’après un récent rapport du cabinet Mckinsey Africa). Comment la Chine peut-elle continuer à s’affirmer à un tel niveau sur le plan international ? Pour le PCC la réponse a un nom : Xi Jinping. Empereur à vie, je ne sais pas, mais ce qui est certain c’est qu’avec lui la Chine s’inscrit dans une vision qu’elle a d’elle-même et déploie sa stratégie pour être la plus grande puissance au monde.

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    Comment le projet des « nouvelles routes de la soie » s’inscrit-il dans le calendrier de Xi Jinping ?
    C’est LE projet de Xi Jinping pour la Chine de demain ! Depuis presque cinq ans, la politique étrangère de la Chine se traduit par ces nouvelles routes de la soie. Lancées en 2013 par le président, elles doivent relier, par terre et par mer, la Chine au Proche-Orient, à l’Afrique et à l’Europe, en passant par l’Asie centrale. Au niveau financier, on est sur plus de 1 000 milliards de dollars investis côté chinois uniquement pour la construction d’infrastructures. Dans les faits, ce projet s’inscrit dans un temps long de recentrement du monde sur la Chine. L’objectif visé : sortir d’un cadre occidentalisé, onusien et, à terme, redessiner le monde avec la Chine comme centre, les pays européens comme périphéries et la « marginalisation » des États-Unis. Pour la Chine, ces nouvelles routes de la soie sont également… les nouvelles routes de la foi. En terme d’échéance, l’horizon visé est la seconde moitié du XXIe siècle. Le gouvernement chinois vise le centenaire de la République populaire de Chine pour la mise en place de ce projet.

    Lire aussi : Chine : des églises encore persécutées

    Cette annonce peut-elle ou va-t-elle changer les relations de la Chine avec l’Occident ?
    Xi Jinping se trouve dans une logique de pouvoir et de puissance. Le langage diplomatique de la Chine à l’égard des États-Unis va, selon les dossiers, se durcir et en particulier là où la Chine talonne les États-Unis. Le jeu assez dur mené par Pékin et Washington va nécessairement impacter les décisions de l’Union européenne qui a finalement peu de marge de manœuvre par rapport à la Chine. La Chine a tout intérêt à avoir en face d’elle une Europe fragmentée et va certainement développer des relations bilatérales avec chaque pays."

    Ref. Xi Jinping, empereur à vie ?

    Mais quel accord le pape actuel espère-t-il obtenir d’un pouvoir absolu qui, au fond, n’a rien à négocier avec lui ? A défaut d’un compromis impossible, une compromission est déjà bien engagée par l’Eglise patriotique inféodée au régime en place. Face à Créon,  il faut choisir son rôle : Antigone ou Ismène ?

     JPSC

  • Le sacrifice eucharistique, sommet de la liturgie

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    Vu sur le site du « Salon beige »:

  • Le centre de la messe est l’autel et l’autel est le Christ

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    De zenit.org :

    Catéchèse : le centre de la messe, c’est l’autel, et l’autel est le Christ

    Que les fidèles apportent à l’autel le pain et le vin (Traduction intégrale)

    « Le centre de la messe, c’est l’autel, et l’autel est le Christ », affirme le pape François dans sa catéchèse, avant d’expliquer : « il y a l’autel qui est le Christ, mais toujours en référence au premier autel qui est la Croix, et sur l’autel qui est le Christ, nous apportons le peu de chose que sont nos dons, le pain et le vin qui deviendront beaucoup ensuite : Jésus lui-même qui se donne à nous ».

    Le pape François a poursuivi sa catéchèse sur la messe en s’arrêtant sur la première partie de la liturgie eucharistique : la présentation des dons. L’audience de ce mercredi 28 février 2018, initialement prévue Place Saint-Pierre, a eu lieu dans la Salle Paul VI, en raison des conditions climatiques, et les personnes qui n’ont pas pu y trouver de place ont suivi la catéchèse dans la basilique, où s’est rendu le pape à la fin pour les saluer.

    « Il est beau que ce soit justement les fidèles qui apportent à l’autel le pain et le vin », a encore déclaré le pape, « parce qu’ils signifient l’offrande spirituelle de l’Église recueillie là pour l’Eucharistie ». « Dans les signes du pain et du vin », a-t-il poursuivi, « le peuple fidèle met donc son offrande entre les mains du prêtre, qui la dépose sur l’autel ou table du Seigneur, “qui est le centre de toute la liturgie eucharistique” ».

    Voici notre traduction de la catéchèse du pape.

    Hélène Ginabat

    Catéchèse du pape François (Traduction intégrale)

    Chers frères et sœurs, bonjour !

    Nous poursuivons la catéchèse sur la messe. À la liturgie de la Parole – sur laquelle je me suis arrêté dans les catéchèses précédentes – suit l’autre partie constitutive de la messe, qu’est la liturgie eucharistique. En elle, à travers les nombreux signes, l’Église rend continuellement présent le sacrifice de la nouvelle alliance scellée par Jésus sur l’autel de la croix (cf. Conc. oecum. Vat. II, Const. Sacrosanctum Concilium, 47). Cela a été le premier autel chrétien, celui de la Croix et, quand nous nous approchons de l’autel pour célébrer la messe, notre souvenir va à l’autel de la Croix où a été fait le premier sacrifice. Le prêtre qui, à la messe, représente le Christ, accomplit ce que le Seigneur lui-même a fait et confié à ses disciples à la dernière Cène : il prit le pain et le calice, rendit grâce, le donna à ses disciples en disant : « Prenez et mangez… buvez : ceci est mon corps… ceci est le calice de mon sang. Faites cela en mémoire de moi ».

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  • José Sanchez del Rio sera le saint patron des JMJ de Panama en 2019

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    Saint-Jose-Sanchez-del-Rio-FR.jpgDu site de l'Eglise catholique de France :

    José Sanchez del Rio, « Joselito », meurt martyr à 15 ans lors de la guerre des Cristeros  au Mexique. A cette époque, beaucoup de chrétiens se sont soulevés et ont lutté contre la législation anti-chrétienne promulguée en 1926 interdisant le culte public et ordonnant la fermeture des églises.

    Sa vie

    Né dans la région de Michoacan, l’une des plus religieuses du Mexique, Joselito a 13 ans quand éclate la guerre civile des Cristeros. Il demande la permission à ses parents de se joindre à l’armée des Cristeros. En raison de son jeune âge, sa mère et le général cristero Gorostieta refusent. A force d’insistance, le général l’admet comme porte-étendard de la Vierge de Guadalupe et non comme soldat armé. Il prie le rosaire durant la nuit avec les membres de l’armée improvisée et les encourage à défendre leur foi.

    Lors d’un affrontement entre les troupes du gouvernement et les cristeros, le 25 janvier 1928, le cheval du général est tué. Sans hésiter, pour qu’il ne soit pas fait prisonnier, Joselito lui donne le sien : « Mon général, prenez mon cheval et sauvez-vous : vous êtes plus nécessaire et manqueriez plus à la cause que moi ». Le 6 février, Joselito est fait prisonnier. Il est emmené devant le général ennemi. Ce dernier lui reproche de combattre contre le gouvernement. En voyant sa détermination et son courage, pour éviter les problèmes, le général lui propose de rejoindre le camp du gouvernement mexicain. José refuse : « Jamais, jamais ! Plutôt mourir ! Je ne vais pas faire union avec les ennemis du Christ Roi ! Fusillez-moi ! »

    Joselito est emprisonné dans l’église de Saint-Jacques de Sahuayo où il a reçu le baptêmeenfant et qui, depuis la guerre, a été transformée en caserne et prison. Il y prie tous les jours le chapelet. Il demande de l’encre et du papier pour écrire à sa mère. Il lui dit : « Ma chère maman, j’ai été fait prisonnier au combat aujourd’hui. Je crois que je vais mourir ici et maintenant, mais peu importe, maman. Soumets-toi à la volonté de Dieu. Ne te préoccupe pas de ma mort. Avant tout, dis à mes frères de suivre l’exemple que je leur donne. Tu feras alors la volonté de Dieu, sois courageuse et donne-moi ta bénédiction avec celle de mon père. Salue tout le monde de ma part une dernière fois. Tu recevras le cœur de ton fils qui t’aime tant et qui désirais te voir avant sa mort. José Sanchez del Rio ».

    Quatre jours plus tard, dans la nuit du 10 février 1928, il est torturé et exécuté. Deux témoins de son martyre ont raconté que les soldats lui ont arraché la peau de la plante des pieds avec un couteau. Ensuite, ils l’ont fait marcher jusqu’au cimetière pendant qu’ils le frappaient. Ils ont voulu l’obliger à apostasier sa foi par la torture, mais ils n’y sont pas arrivés. Seules ses lèvres remuaient pour crier : « Vive le Christ Roi et Sainte Marie de Guadalupe ! ». Au cimetière, il est tué par balles. Sans recevoir de cercueil ni de linceul, des pelletées de terre recouvrent son corps qui reste sans sépulture.

    Il repose aujourd’hui dans l’église du Sacré-Cœur de Jésus à Shuayo, son village natal.

    Le 20 novembre 2005, José Luis est béatifié. Il est canonisé le 16 octobre 2016 par le pape François.

    Spiritualité

    Sa foi
    Dès son enfance, José Luis vit de sa foi chrétienne. Il participe à la vie de l’Eglise. Il veut donner sa vie à Dieu. Il se donne un objectif : arriver au ciel. « Maman, il n’a jamais été aussi facile de gagner le ciel qu’aujourd’hui, et je ne veux pas perdre cette opportunité », a-t-il répondu à sa mère face au danger lié à la défense de la foi dans la situation que connait le Mexique à l’époque. Le Christ Roi et la Vierge de Guadalupe sont au centre de sa foi qu’il alimente par les sacrements, le chapelet, l’oraison et la catéchèse.

    Force et courage
    Les martyrs sont témoins de la foi. Ils sont capables de donner leur vie pour le Christ et supportent la torture et la souffrance avec Lui. La grâce de Dieu et la puissance de l’Esprit Saint se manifestent dans la faiblesse humaine. La force et le courage du jeune Joselito sont un motif d’admiration et d’imitation du Seigneur. Il est un exemple pour les jeunes d’aujourd’hui. Comme les premiers chrétiens, José n’a pas hésité pas à donner à sa vie pour ne pas renier sa foi. Devant la tombe de l’avocat Anacleto Gonzalez Flores, mort martyr le 1er avril 1927, le garçon demanda à Dieu de pouvoir mourir comme lui en défendant la foi catholique.

    Générosité
    « Il n’y a pas d’amour plus grand que de donner sa vie pour ceux qu’on aime» (Jean 15,13). La parole du Seigneur continue de s’accomplir pour ceux qui offrent leur vie avec une générosité totale au service du Seigneur, de son Evangile et de leurs frères.

    De bien des manières, à travers des gestes de générosité et de sacrifice, mais en particulier à travers le martyre. Joselito a cédé généreusement son cheval au Général cristero en danger. Il a également donné sa vie pour le Christ par le martyre.

    Joselito, un témoin pour la jeunesse :

    –          Donne sa vie pour le Christ
    –          Fidèle à l’Église et à son message
    –          Sens du sacrifice
    –          Dévotion à la Vierge Marie

    Pour aller plus loin :
    – Cristeros, film de Dean Wright avec Andy Garcia et Eva Longoria

  • 2ème conférence de carême à Notre-Dame de Paris : "Du pain, du vin et des abeilles - ou la Bonne Nouvelle de la terre"

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    Conférence de carême à Notre-Dame de Paris du 25 février 2018

    Du pain, du vin et des abeilles, ou la Bonne Nouvelle de la terre, par Fabrice Hadjadj.

    texte disponible ICI