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Foi - Page 614

  • Un essaimage des Clarisses de Bujumbura à Liège

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    clarisses.jpgLa Communauté des Carmélites du Mont Cornillon à Liège (photo) disparaît, faute de vocations, mais le monastère subsistera  grâce à un essaimage des Clarisses de Bujumbura dont l’installation officielle a eu lieu le dimanche 8 octobre dernier. L’administrateur-délégué de l’asbl du Sanctuaire de Cornillon nous rappelle la genèse de cette  nouvelle fondation (extrait):

    "La genèse

    Voici l’arbre de fondation. En 1471, fondation du Monastère de Chambéry par la duchesse Yolande épouse du Bienheureux Amédée IX de Savoie.

    Rapidement :

    • En 1478: Chambery fonde Grenoble (anéanti par la Révolution française.)
    • En 1621 : Grenoble avait fondé Romans et 1878 : Romans revient fonder Grenoble.
    • En 1891, Grenoble fonde Bordeaux-Talence.
    • Le 7 août 1901, Bordeaux-Talence cherche refuge en Belgique et fonde Mons qui fut détruit en 1940.
    • C’est le 16 juillet 1930 que des sœurs de Mons fondent Hannut avec pour objectif de prier pour les prêtres et de fonder en Afrique.

    Fondation en Afrique

    C’est ainsi qu’en 1957, est entrée une certaine Murundikazi (*) qui se sent appelée à la vie des clarisses. A sa prise d’habit, le 27 août 1958, elle avait invité son cousin le Père Gabriel BARAKANA Jésuite qui est venu avec l’abbé Michel NTUYAHAGA alors étudiant à Lumen Vitae, à Bruxelles. En la fête de la Nativité de Marie le 8 septembre 1959, Sœur Claire Marie a fait sa profession et le 11 octobre, à l’époque, on fêtait la maternité de Marie, l’Abbé Michel NTUYAHAGA a été sacré premier Évêque au Burundi.

    Le 8 décembre 1962, fidèles à leur souhait de fonder en Afrique, les sœurs liégeoises Marie-Françoise, Marie-Agnès et la sœur d’origine burundaise Claire-Marie arrivent à l’aéroport de Bujumbura et furent accueillies avec grande joie par les sœurs blanches (Missionnaires de Notre Dame d’Afrique) et la famille de sœur Claire-Marie. Cette fondation au Burundi fut faite sur invitation de Mgr Michel NTUYAHAGA et correspondait au souhait de la communauté de Hannut en Belgique.

    Crainte des persécutions

    Par crainte des persécutions, en 1988, les clarisses fondent à Uvira, au Congo (Sud Kivu) à 30 km de Bujumbura. La fondation fut d’abord un refuge. Monseigneur Jérôme Gapangwa accueillit un petit groupe de sœurs dans une maison du Diocèse puis à l’ermitage Sainte-Claire. Les craintes étant passées, la jeune fondation continua pour répondre aux souhaits de la population locale mais, en 1995, Les troubles au Congo, obligèrent les Clarisses à quitter une maison pillée et en ruines.

    En 1993 : Implantation à Maramvya, dans les collines, à 150 km de Bujumbura. Le but était de procurer à la communauté de Bujumbura, un gîte de fraîcheur, avec une bonne terre à blé, bananes et légumes. Ce fut la Foresta, construction typique de bois et d’herbe, rappelant l’Ombrie franciscaine. Les premiers troubles d’octobre 1993 mirent fin au projet, tandis qu’un premier groupe de novices échappait miraculeusement au massacre.

    Entre 1993 et 2000, exil et fondation du Monastère de l’Annonciation à Ggaba, sur une colline de Kampala. A la suite des troubles ethniques de 1993, les Clarisses durent s’expatrier en Uganda, d’abord à Kisubi, chez les sœurs de Saint-Pierre-Claver, pendant un an, puis à Namagunga, grâce à Monseigneur Wamala, archevêque de Kampala qui bientôt, en 1998, les voulut aussi dans son diocèse. Ainsi débuta le 25 mars 2000, le monastère de l’Annonciation, tandis que la formation des aspirantes se poursuivait à Bujumbura et à Hannut, selon l’idéal de Sainte Claire.

    Retour en Belgique et à Cornillon

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    C’est en 2002 que plusieurs clarisses sont revenues sur le monastère fondateur de Hannut au numéro 23, rue de Villers-le-Peuplier pour plusieurs motivations : continuité de la vie contemplative, formation des jeunes sœurs, accueil des gens selon leurs besoins. Les premières occupantes sont : les sœurs Marie-Françoise, Marie-Agnès et Claire-Marie auxquelles s’ajoutent les jeune sœurs Claire-Agapè, Claire-Ancilla, Claire-Antonia, Claire-Assunta, Claire Isabelle, Claire-Pascal.

    Il y a actuellement 11 clarisses à Hannut et 41 au Burundi, pour une moyenne d’âge d’environ 35-40 ans. 6 Clarisses occuperont le monastère de Cornillon dès le 11 août 2017 et leur installation a lieu le dimanche 8 octobre 2017 en présence de Mgr Jean-Pierre Delville. »

    Spiritus ubi vult spirat. L’Esprit souffle d’où il veut parmi les tribulations de l’histoire : même à Liège, où les Religieuses venues du Burundi sont accueillies avec reconnaissance.

    (*) Petite précision linguistique: sauf erreur, murundikazi n’est pas un nom propre, il signifie simplement femme du Burundi. Bienvenue donc aux barundikazi (ou abarundikazi) amon nos’ôtes.

    JPSC

     

  • Quand les Polonais prient aux frontières de leur pays

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    Lu sur rt.com :

    Contre «l'islamisation de l'Europe», des milliers de catholiques polonais prient à leurs frontières

    Des Polonais participant à la prière du «rosaire aux frontières», suppliant Dieu de «sauver la Pologne et le monde», dans le sanctuaire du village de Koden, dans l'Est polonais.

    Des milliers de catholiques polonais ont formé le 7 septembre des chaînes humaines aux frontières de leur pays, récitant ensemble le chapelet et priant Dieu de «sauver la Pologne et le monde», à l'appel de la fondation Dios Solo Basta.

    «Le rosaire aux frontières» est une initiative de prière purement religieuse aux yeux de l'épiscopat, mais pour les milieux politiques catholiques et nombre de participants, la récitation du rosaire serait une arme spirituelle contre ce qu'ils considèrent comme l'islamisation de la Pologne et de l'Europe.

    L'objectif était d'avoir des points de prière aussi nombreux que possible sur les 3 511km des frontières polonaises avec l'Allemagne, la République tchèque, la Slovaquie, l'Ukraine, la Biélorussie, la Lituanie, la Russie et la mer Baltique.

    En mer, des marins sur des bateaux de pêche s'y sont joints. Sur des rivières, des kayaks et des voiliers ont aussi formé des chaînes, selon les médias publics qui ont largement suivi l'évènement.

    Prier pour les autres nations européennes, pour qu'elles comprennent qu'il faut retourner aux racines chrétiennes, pour que l'Europe reste l'Europe

    Lors d'une messe retransmise en direct par la chaîne catholique conservatrice Radio Maryja, l'archevêque de Cracovie Marek Jedraszewski a déclaré prier notamment «pour les autres nations européennes, pour qu'elles comprennent qu'il faut retourner aux racines chrétiennes, pour que l'Europe reste l'Europe».

    L'objectif principal de cette manifestation est de prier pour la paix

    Cependant, «l'objectif principal de cette manifestation est de prier pour la paix», a rappelé le président de la conférence épiscopale de Pologne, l'archevêque Stanislaw Gadecki, interviewé par la chaîne RMF FM.

    La date du 7 octobre n'a pas été choisie au hasard. C'est celle de la fête du Rosaire de la Vierge Marie, célébrant la victoire, en 1571, de la chrétienté sur les Turcs lors de la bataille navale de Lépante.

    Une victoire attribuée à l'époque par l'Eglise à la récitation du chapelet «qui a sauvé l'Europe de l'islamisation», rappellent les organisateurs – la fondation Solo Dios Basta créée par deux jeunes vidéastes – sur la page web de l'événement.  

    L'islam est perçu comme une menace par bon nombre de Polonais, tandis que le gouvernement de droite conservatrice, soutenu par une partie importante de l'opinion, refuse d'accueillir des migrants sur le sol national, où les musulmans sont extrêmement peu nombreux (quelque 20 000 individus, sur une population totale de près de 38 millions de personnes).

    Au total, 22 diocèses jouxtant les frontières participent à l'événement. Les fidèles se sont rassemblés dans quelque 200 églises pour assister d'abord à une conférence et à une messe, avant de se rendre à la frontière même pour y réciter leur chapelet.

    Des prières ont aussi été dites dans les chapelles de quelques aéroports internationaux. Des paroisses polonaises à l'étranger, jusqu'en Nouvelle-Zélande, ont annoncé leur participation à distance.

  • Le pape François ? Un conservateur selon le cardinal Tagle

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    D'Antoine-Marie Izoard sur le site de l'hebdomadaire "Famille chrétienne" :

    Cardinal Tagle : « Le pape François est un conservateur ! »

    EXCLUSIF MAG – L’archevêque de Manille, le cardinal Luis Antonio Tagle, est façonné par sa rencontre avec les pauvres. De passage en France, il nous a accordé un entretien exceptionnel.

    Pétri d’humilité et légèrement timide, le cardinal Luis Antonio Tagle ne court pas après les interviews. Celui que l’on surnomme Chito, un diminutif donné par sa mère, a pourtant accepté de nous recevoir à l’occasion d’un bref passage en France. C’est au sanctuaire de Lisieux, où il était venu célébrer les fêtes de sainte Thérèse les 30 septembre et 1er octobre derniers, que nous l’avons rencontré. Ce jour-là, il fêtait également dans la discrétion le 90e anniversaire de sa mère, avec quelques proches, à la veille de se rendre avec eux au Mont-Saint-Michel. Puis il a vite repris le rythme fou qu’impose la responsabilité d’un diocèse qui compte près de 3 millions de fidèles et la présidence de Caritas Internationalis, réseau qui rassemble 165 organisations catholiques sur tous les continents.

    Le parcours épiscopal de ce prélat de 60 ans, que certains voient un jour monter sur le trône de Pierre, est fortement marqué par les trois derniers pontificats. Nommé évêque d’Imus par Jean-Paul II alors qu’il n’a que 44 ans, c’est Benoît XVI qui fait de lui en 2011 l’archevêque de Manille, et qui l’élèvera au cardinalat un an plus tard. Il n’a alors que 55 ans. Aujourd’hui, il est l’un des confidents du pape François, qui voit en lui un allié dans le combat pour les plus faibles, les pauvres en premier lieu.

    Peu connu chez nous, le cardinal Tagle a accepté de se livrer, aidant aussi à mieux comprendre la figure du pape François. Comme à son habitude, au fil de l’entretien, il est passé du rire aux larmes. 

    Éminence, parlons d’abord un peu de vous… Comment, alors que vous vouliez être médecin, êtes-vous finalement devenu prêtre ?

    Je participais à un groupe de jeunes insérés dans la vie paroissiale, comme une initiation, mais j’avais en tête mes futures études de médecine. Pourtant le témoignage d’un prêtre, l’aumônier de notre groupe, m’a impressionné. Puis le coup final a été porté par un autre prêtre qui m’a dit qu’il existait une très bonne université jésuite, cependant très coûteuse, pour effectuer mes études de médecine et m’a encouragé à passer un examen pour obtenir une bourse d’études. J’ai passé cette épreuve mais il s’agissait en fait, je ne le savais pas, d’un examen d’entrée au séminaire… et j’ai échoué !

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  • Un lycéen chrétien de 17 ans roué de coups et torturé à mort par des agents de police pakistanais

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    Une dépêche de l'agence Fides :

    ASIE/PAKISTAN - Lycéen chrétien torturé et tué par la police

    Sheikhupura (Agence Fides) – Un lycéen chrétien de 17 ans a été roué de coups et torturé à mort par un groupe de six agents de police pakistanais dans le village de Jhubhran des environs de la ville de Sheikhupura au Pendjab pakistanais. Le jeune s’appelait Arslan Masih et fréquentait la huitième classe d’un établissement public.

    Ainsi que cela a été indiqué à Fides par Maître Sardar Mushtaq Gill, avocat chrétien qui suit le cas, « la famille du jeune a porté plainte suite à l’homicide mais la reconstruction des faits semble ô combien difficile en ce que la police est réticente à entreprendre des actions légales à l’encontre des agents qui ont frappé à mort Arslan Masih ».

    Selon une première reconstruction, un litige aurait eu lieu ces jours derniers entre Arslan Masih et les enfants d’un agent de police. Par vengeance, six agents sont arrivés au Lycée fréquenté par Arslan Masih et ont commencé à le rouer de coups jusqu’à ce qu’il meurt. Selon une autre version, Arslan Masih ne se serait pas arrêté à un barrage et la police l’aurait suivi puis brutalisé avant d’abandonner son cadavre devant le lycée. Pour salir le jeune, l’une des agents de police l’accuse par ailleurs d’avoir abusé sexuellement de son fils, accusation qualifiée de fausse et de totalement privée de fondements selon les membres de la familles d’Arslan Masih.

    Maître Gill déclare à Fides : « Nous condamnons fermement cette brutalité de la police du Pendjab qui tue les chrétiens innocents en comptant sur le fait que les chrétiens, les plus faibles de la société, ne pourront rien faire et que la violence en question demeurera impunie. Nous réclamons justice pour un pauvre lycéen chrétien assassiné par des agents de police ».

    L’épisode en question n’est pas isolé. Parmi les autres épisodes éclatants demeurant encore impunis, se trouve celui d’un jeune de 20 ans, Zubair Masih torturé à mort par la police en mars 2015. La mère du jeune avait été accusée précédemment d’avoir volé de l’or dans l’habitation de son employeur musulman dont elle était la domestique. La police l’avait alors brutalisé en cherchant à lui extorquer une confession. (PA) (Agence Fides 10/10/2017)

  • L'option bénédictine : la réponse face à un monde déchristianisé

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    XVM03473a88-aaa0-11e7-8269-811617cc40e3-200x300.jpgD'Eugénie Bastié sur "FigaroVox" (lefigaro.fr) :

    Est-il encore possible d'être chrétien dans un monde qui ne l'est plus ?

    FIGAROVOX/GRAND ENTRETIEN - Relativisme des valeurs, société de consommation, crise spirituelle...dans Le pari bénédictin, le journaliste américain Rod Dreher constate que les Chrétiens ont perdu la bataille culturelle. Il les invite à reformer des communautés vivantes, loin de la « société liquide ».

    Rod Dreher est un des rédacteurs principaux du The American Conservative. Il est l'auteur de quatre livres: The Little Way of Ruthie LemingCrunchy ConsHow Dante Can Save Your Life, etThe Benedict Option. Ce dernier vient d'être traduit chez Artège sous le titre «Comment être chrétien dans un monde qui ne l'est plus- Le pari bénédictin».

    FIGAROVOX.- Dans votre livre, vous dites que les chrétiens ont perdu la bataille culturelle et vous plaidez pour une «retraite stratégique». Quand et pourquoi les Chrétiens ont-ils perdu la bataille?

    Rod DREHER.- Le récit classique dans la droite religieuse américaine est que c'est arrivé dans les années 1960, avec la révolution sexuelle. Je pense que ça remonte à bien plus loin.

    Dans mon livre, je remonte jusqu'au nominalisme dans le haut Moyen-âge mais je comprends bien que c'est très abstrait. Je crois que le point clé c'est les Lumières, qui nous ont coupé de nos racines chrétiennes.

    Ensuite cela s'est aggravé avec société de consommation, les nouvelles technologies, le relativisme.Tout cela fait qu'il est de plus en plus difficile de vivre avec la vérité chrétienne dans le monde. Dans une société de plus en plus individualiste coupée de la tradition, la seule autorité qui apparaisse comme justifiée est le moi. C'est ce que le philosophe Zygmunt Bauman appelle la société liquide. Il n'y a plus de bien commun, ce qui gouverne la politique est désormais l'émotion. C'est ce que le philosophe MacIntyre appelait l'émotivisme, qui règne autant à droite qu'à gauche.

    Ne pensez-vous pas que l'évangélisme soit le comble de l'émotivisme individualiste?

    Je crois que beaucoup d'évangéliques aux Etats-Unis sont plus catholiques que les catholiques, dans le sens où ils croient davantage à ce que l'Eglise enseigne.

    J'ai été catholique avant de me convertir à l'orthodoxie. Je lisais Jean-Paul II et je trouvais cela formidablement nourrissant. Mais en entrant dans l'Eglise je me suis rendu compte que les catholiques américains pratiquaient en réalité une forme de protestantisme.

    La plupart des églises américaines prêchent ce que les sociologues Christian Smith et Melinda Lundquist Denton appellent le «déisme éthico-thérapeutique», une version molle et édulcorée du christianisme qui en gros affirme qu'il faut être gentil et que les bons iront au paradis.

    Une version totalement compatible avec le monde moderne et qui rejette la Tradition.

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  • Bâtir le Royaume ?

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    Une opinion de Jean-Pierre Snyers :

    Bâtir le Royaume?

    Une erreur très répandue consiste à dire que le Royaume (de Dieu, des cieux) doit être construit, édifié par les chrétiens. Que de fois hélas n'entendons-nous pas cette affirmation dans nos églises! Si, dans le Nouveau Testament, ce mot est associé avec les verbes "chercher", "annoncer", "être", "venir", "recevoir" ou "prêcher", jamais il ne l'est avec des verbes comme "bâtir", "travailler" "édifier", ou "construire". L'expression "Travailler à l'édification du Royaume" (qui relève plus de la politique que de l'Evangile) est inconnue des textes bibliques. Par contre, quand Jésus affirme clairement que celui-ci n'est pas de ce monde, quand il invite à prier son Père pour qu'il vienne, il signifie par là qu'il s'agit d'une réalité non pas matérielle mais spirituelle qui, loin de monter de la terre vers le ciel, descend du ciel vers la terre. Rien à voir donc avec une quelconque agitation qui inviterait les chrétiens à s'investir dans des projets qui, s'ils sont humainement valables, n'en restent pas moins étrangers au regard de la signification du mot "Royaume" que donnent les textes du Nouveau Testament.  

    Jean-Pierre Snyers, 4190 Ferrières, Belgique (jpsnyers.blogspot.com)

  • Pour résister à l’anesthésie et à l’avilissement de l’humanisme

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    D'Océane Le Gall sur zenit.org :

    Académie pour la vie: non à l’avilissement de l’humanisme

    Discours du pape François (Traduction intégrale)

    « Le témoignage de foi dans la miséricorde de Dieu, qui affine et accomplit toute justice, est une condition essentielle pour faire circuler la vraie compassion entre les différentes générations. Sans elle, la culture de la cité séculière n’a aucune possibilité de résister à l’anesthésie et à l’avilissement de l’humanisme. » C’est la recommandation du pape François aux participants à la XXIIIe Assemblée générale de l’Académie pontificale pour la vie, qu’il a reçus le 5 octobre 2017, au Vatican.

    Discours du pape François

    Excellence,

    Mesdames et Messieurs,

    C’est une joie pour moi de vous rencontrer à l’occasion de votre assemblée plénière et je remercie Mgr Paglia pour ses salutations et son introduction. Je vous suis reconnaissant pour la contribution que vous apportez et qui, au fil du temps, révèle de plus en plus sa valeur tant dans l’approfondissement des connaissances scientifiques, anthropologiques et éthiques, que dans le service à la vie, avec une attention toute particulière pour la vie humaine et la création, notre maison commune.

    Le thème de votre session, « Accompagner la vie. Nouvelles responsabilités à l’ère de la technologie », est un thème à la fois exigeant et nécessaire. Il affronte cet enchevêtrement d’opportunités et de problèmes critiques qui interpelle l’humanisme planétaire, face aux récents développements technologiques des sciences de la vie. La puissance des biotechnologies, qui permet aujourd’hui déjà des manipulations de la vie jusqu’ici impensables, pose des questions redoutables.

    Face aux effets d’une telle évolution technologique sur la société, il est urgent d’intensifier les études et la confrontation, pour arriver à une synthèse anthropologique qui soit à la hauteur de ce défi historique. Vos conseils d’experts ne sauraient donc se limiter à la solution de questions qui, au plan éthique, social et juridique, ne concernent que certaines situations spécifiques de conflit. L’inspiration de conduites cohérentes avec la dignité de la personne humaine concerne la théorie et la pratique de la science et de la technique dans leur approche globale par rapport à la vie, à son sens et à sa valeur. C’est précisément dans cette perspective que je souhaite aujourd’hui vous offrir ma réflexion.

    1. La créature humaine semble aujourd’hui se trouver à un passage marquant de son histoire dans laquelle se croisent, dans un contexte inédit, les vieilles et sempiternelle questions sur le sens de la vie humaine, sur son origine et sur son destin.

    Le trait emblématique de ce passage peut se reconnaître brièvement dans la rapide diffusion d’une culture centrée obsessionnellement sur la souveraineté de l’homme — en tant qu’espèce et individu — par rapport à la réalité. Certaines personnes parlent même d’égolatrie, c’est-à-dire d’un véritable culte du moi, sur l’autel duquel toute chose est sacrifiée, y compris les personnes les plus chères. Cette perspective n’est pas anodine : elle façonne un sujet qui se regarde continuellement dans le miroir, jusqu’à devenir incapable de tourner son regard vers les autres et vers le monde. La diffusion d’une telle attitude a de très graves conséquences sur les proches et les liens de la vie (cf. Enc. Laudato si’, 48).

    Il ne s’agit pas, naturellement, de nier ou de réduire la légitimité de l’aspiration individuelle à la qualité de la vie et l’importance des ressources économiques et des moyens techniques qui peuvent la favoriser. Toutefois, on ne saurait passer sous silence le matérialisme sans scrupule qui caractérise cette alliance entre l’économie et la technique, qui traite la vie comme une ressource à exploiter ou à rejeter en fonction du pouvoir et du profit.

    Malheureusement, des hommes, des femmes et des enfants partout dans le monde expérimentent avec amertume et douleur les promesses illusoires de ce matérialisme technocratique. D’autant plus qu’en totale contradiction avec la propagande d’un bien-être qui se répandrait automatiquement avec l’élargissement du marché, les territoires de la pauvreté et du conflit, du rebut et de l’abandon, du ressentiment et du désespoir s’élargissent. Un authentique progrès scientifique et technologique devrait au contraire inspirer des politiques plus humaines.

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  • Nos ancêtres au confessionnal

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    De Paul Vaute sur son blog "Le Passé belge" :

    Nos ancêtres au confessionnal

    Selon les données recueillies dans les années 1840, à peine 1 % des habitants du diocèse de Bruges "ne faisaient pas leurs Pâques" et n'allaient donc pas se confesser au moins une fois sur l'année. Encore le précepte pascal ne constituait-il que le minimum minimorum. Une fréquence de quatre confessions par an semble avoir été courante. Elle était d'application dans beaucoup d'établissements scolaires. Après le recul sensible des premières années du régime révolutionnaire français, de nombreux prêtres s'étant trouvés alors dans l'impossibilité d'exercer leur ministère, la pratique était rapidement revenue à son niveau du XVIIIè siècle. Le sacrement aujourd'hui le plus en crise dans le monde occidental était fréquenté par presque toute la population des Pays-Bas méridionaux, où Elwin Hofman (FWO, KULeuven) voit "une des grandes success-stories de la Contre-Réforme[1].

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    Aux sources ecclésiales que constituent les manuels pour prêtres ou pour pénitents, les recueils de sermons, les procès-verbaux de visites pastorales (de doyens ou d'évêques)…, l'historien a ajouté des témoignages rencontrés au cours de ses recherches dans les dossiers judiciaires. Ces derniers risquent cependant de refléter des personnages plutôt atypiques. Mais sans surprise, l'étude conforte la représentation commune d'une religiosité très épaulée par le conformisme et le contrôle social – le fameux qu'en-dira-t-on –, sans qu'on puisse pour autant la réduire à un pur formalisme. Des indices probants à cet égard sont fournis par les comportements observés dans des contextes ou chez des individus hors d'atteinte de la pression collective en faveur de la norme. Ainsi voit-on, à Bruxelles en 1791, une foule en colère décidée à lyncher un partisan d'une faction ennemie permettre d'abord celui-ci d'aller se confesser auprès d'un moine. Même certains assassins se montrent soucieux du salut de l'âme de leurs victimes. En 1807, Pierre de Cuypere et sa maîtresse Godelieve de Ceuninck, jugés en cour d'assises de Flandre occidentale pour avoir empoisonné la femme de Pierre, ont d'abord demandé à celle-ci si elle s'était bien confessée: ils "avioent voulu s'assurer de mettre préalablement Eugénie Vantyghem en état de grace".

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  • Bruxelles, 8 octobre : "Aimer en vérité", conférence par l'abbé Pierre-Hervé Grosjean

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    Photo de Paroisse Notre Dame de Stockel.

    Aimer en Vérité

    Conference par l'Abbé Grosjean

    dimanche 8 octobre à 20:00 - 22:00

    Paroisse Notre Dame de Stockel

    25 rue Vandermaelen, 1150 Woluwe-Saint-Pierre

    Une conférence par l'abbé Pierre-Hervé Grosjean qui reprend les idées fortes du livre "aimer en vérité". Depuis des années l'abbé Grosjean rencontre et écoute des jeunes et il les connaît bien. De son expérience d'accompagnement et de ses conférences, il a recueilli le meilleur pour répondre à toutes leurs questions sur la construction d'un amour vrai. Ni cours de morale, ni code de conduite, il veut transmettre aux jeunes de 15 à 22 ans des convictions qui font grandir et encouragent, pour se préparer à aimer. Son propos est également pour tous ceux qui veulent donner à leurs ados et leurs aînés une vision juste et constructive de l'amour. L'abbé Pierre-Hervé Grosjean est prêtre du diocèse de Versailles. Ordonné en 2004, il est aujourd'hui curé de paroisse à Saint-Cyr-l'école. Aumônier de lycée, il accompagne également beaucoup de jeunes, dans le cadre du scoutisme ou des Universités d'été « Acteurs d'Avenir » qu'il a fondées. Il anime Padreblog.fr avec deux autres confrères.
     
    De Christian Laporte sur le site de la Libre :

    L’abbé Grosjean lancera l’année à Notre-Dame de Stockel ce 8 octobre.

    C’est déjà une tradition ! Notre-Dame de Stockel organise bon an, mal an une grande conférence afin de lancer la nouvelle année paroissiale. Avec, chaque fois, une personnalité qui peut utilement éclairer l’actualité.

    La paroisse de la place Dumon a ainsi déjà eu la joie d’accueillir Tim Guénard dont, pour paraphraser le titre de son livre, toute l’existence a montré que l’amour peut être plus fort que la haine ou encore Mgr Pascal Gollnish, le responsable de l’Œuvre d’Orient.

    "Ces conférences font chaque fois le plein, explique Sophie Lafontaine. Cette année, nous recevons ce dimanche à 20 h l’abbé Pierre-Hervé Grosjean."

    Ce 8 octobre, l’abbé Grosjean donnera une conférence sur le thème "Aimer en Vérité". Un titre choisi à dessein car c’est en fait une reprise de son livre sur l’amour qui a fait un carton. On pourra du reste encore se le procurer : une séance de dédicaces en partenariat avec l’UOPC clôturera en effet la conférence.

    Un grand communicateur

    Pierre-Hervé Grosjean est un spécialiste de la communication; habitué à parler en public, il est très présent dans les médias français, de Canal Plus au "Figaro". Très aimé du public français, il commence à être connu en Belgique aussi. "Depuis des années qu’il rencontre et écoute des jeunes, l’abbé Grosjean les connaît bien, poursuivent les organisateurs. De son expérience d’accompagnement et de ses conférences, il a recueilli le meilleur pour répondre à toutes leurs questions sur la construction d’un amour vrai. Ni cours de morale, ni code de conduite, il veut transmettre aux jeunes de 15 à 22 ans des convictions qui font grandir et encouragent, pour se préparer à aimer." Le prêtre français avait déjà fait un passage très remarqué lors de la rencontre nationale des Equipes Notre-Dame à Maredsous en 2016.

  • Avec les prêtres de Lyon, le pape François évoque longuement Amoris laetitia

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    De Nicolas Senèze, correspondant du journal « La Croix » à Rome :

    « Le pape François a rencontré, jeudi matin 5 octobre au Vatican, plus de 80 prêtres du diocèse de Lyon qui effectuaient à Rome leur session annuelle de rentrée. Une rencontre marquée par l’attentat de la gare Saint-Charles de Marseille, dimanche 1er octobre, dont l’une des victimes habitait Rillieux-la-Pape (Rhône).

    Alors que le cardinal Philippe Barbarin, archevêque de Lyon, venait d’évoquer les victimes dont les obsèques avaient lieu au même moment près de Marseille, le pape, « vraiment ému », a répondu qu’« il priait pour Laura et Mauranne et bénissait leurs familles », a rapporté Mgr Emmanuel Gobilliard, évêque auxiliaire de Lyon.

    Attentat de Marseille, le douloureux adieu à Mauranne et Laura

    L’essentiel de cette rencontre, dans la Salle Clémentine du Palais apostolique, était toutefois consacré à l’exhortation apostolique Amoris laetitia sur laquelle les prêtres lyonnais ont pu, pendant plus d’une heure, interroger le pape qui s’est exprimé, sans note, en italien.

    « Il nous a invités à considérer les personnes non comme des adjectifs, mais comme des substantifs, à ne pas qualifier d’abord les gens comme “mariés”, “divorcés”, “trois fois divorcés” », raconte Mgr Gobilliard.

    Selon l’évêque auxiliaire de Lyon, François a aussi rappelé que « derrière Amoris laetitia, il y a saint Thomas d’Aquin, mais la grande théologie thomiste et pas la scolastique décadente ».

    « Il nous a souligné qu’il y avait une vraie réflexion théologique mais que cette théologie n’était pas une casuistique, qu’il ne faut pas envisager les gens comme des cas, ou penser en termes de “il faut”/il ne faut pas”, “on doit/on ne doit pas” », a poursuivi Mgr Gobilliard.

    « Le pape fait confiance aux prêtres »

    Interrogé sur le discernement, le pape a reconnu que celui-ci était « compliqué ». « Mais il a insisté sur le fait que le discernement doit aller avec l’écoute et l’accompagnement, que ce n’est pas la morale et la théologie qui sont première mais l’Évangile. »

    « Pour le pape, il faut toujours agir avec beaucoup de charité mais il faut aussi faire attention à la permissivité et au relativisme, poursuit l’évêque auxiliaire de Lyon. Il y a des moments où il faut dire “oui”, d’autres “non”. »

    « Il a aussi insisté sur la finalité qui est la croissance des personnes, nous donnant trois mots-clés : la réflexion, la prière et le dialogue. C’est d’ailleurs comme cela qu’il a été avec nous pendant toute la rencontre », relève l’évêque auxiliaire de Lyon pour qui « le pape se refuse à dire aux prêtres comment agir et préfère nous faire confiance ».

    Célibat des prêtres : « pas de raison de changer pour le moment »

    François a aussi évoqué la question de la préparation au mariage, rapportant la réflexion d’une dame qui lui disait que les prêtres faisaient huit ans de séminaire et pouvaient quitter la prêtrise et se marier, alors que les époux avaient trois conférences avant un mariage qui durait toute la vie…

    « Il a reconnu que la préparation au mariage devait être sérieusement revue, parlant à nouveau de “catéchuménat” du mariage, rapporte Mgr Gobilliard, et que nous devons aussi inciter les gens à ne pas trop se presser pour des raisons culturelles ou sociales. »

    Tout au début de la rencontre, le pape avait aussi été interrogé sur le célibat sacerdotal. Expliquant que celui-ci devait être vécu comme « un don joyeux pour l’Église », il a souligné qu’« il ne voyait pas pourquoi cela changerait pour le moment ».

    Rencontre avec Benoît XVI

    À l’issue de cette rencontre, les prêtres lyonnais ont aussi rencontré le pape émérite Benoît XVI devant la Grotte de Lourdes des jardins du Vatican et prié avec lui.

     « Il a évoqué saint Irénée de Lyon, “à qui l’Église doit beaucoup” », rapporte Mgr Gobilliard, très touché par cette rencontre et frappé par la vivacité d’esprit de Benoît XVI autant que sa fatigue physique. « On sent qu’il est fatigué, mais il assume tout à fait sa vieillesse et n’a aucune honte à montrer sa faiblesse physique et c’est un beau message. »

    Ref. Avec les prêtres de Lyon, le pape évoque longuement Amoris laetitia

     JPSC

  • De la Cène à l’Eucharistie du dimanche matin

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    françois capture-d2019e0301cran-2017-10-04-a0300-19.38.37.pngOn a vu, le 1er octobre dernier, le pape François prendre part à un vaste repas organisé dans une église de Bologne pour mieux faire valoir le lien entre ces agapes (au sens étymologique du terme) conviviales et la célébration eucharistique ou, pour reprendre le commentaire de Mgr Zuppi (le nouvel archevêque fraichement nommé par ses soins) « pour aider à mieux comprendre l’Eucharistie, à la sentir encore plus humaine ».

    La réalité historique est tout de même assez différente. Un texte extrait des  « Opera omnia » de Benoît XVI (volume VI/1, pp. 493 et suivantes) nous montre ce qu’il en est du passage de la « Cène » (du mot « cena », repas)  à l’ « Eucharistie » du dimanche matin :


    «  […] Qu’a donc ordonné précisément le Seigneur de répéter?  Certainement pas le repas pascal (au cas où la dernière Cène de Jésus ait été un repas pascal). La Pâque était une fête annuelle dont la célébration récurrente en Israël était clairement régulée par la sainte tradition et liée à une date précise. Même si, ce soir-là, ce n’était pas un vrai repas pascal selon le droit juif, mais d’un ultime banquet  terrestre avant la mort, cela n’est pas dans l’objectif du commandement de répétition.

    Le commandement se réfère donc à ce qui, dans ce que Jésus a accompli ce soir-là, était une nouveauté : le fait de rompre le pain, la prière de bénédiction, et d’action de grâce et avec elle les paroles de la transsubstantiation du pain et du vin. Nous pourrions dire : par ces paroles, notre moment actuel est entraîné dans le moment de Jésus. Ce que Jésus a annoncé en Jean, 12,32 se vérifie : de la Croix, il les attirera tous à lui, en lui […]

    Joseph Andreas Jungmann, le grand connaisseur de la Célébration eucharistique et l’un des artisans de la réforme liturgique résume tout cela en disant : ‘ la forme fondamentale est la prière d’action de grâce sur le pain et le vin. C’est de la prière d’action de grâce, après le banquet du dernier soir, que la liturgie de la messe a commencé, et non du banquet lui-même. Ce dernier était considéré aussi peu essentiel et aussi facilement séparable que déjà dans l’Eglise primitive il était omis. La liturgie et toutes les liturgies, par contre, ont développé la prière d’action de grâce prononcée sur le pain et sur le vin. Ce que l’Eglise célèbre dans la messe n’est pas la dernière Cène, mais ce que le Seigneur, durant la dernière Cène, a institué et confié à l’Eglise : la mémoire de sa mort sacrificielle’ (Messe im Gottesvolk, p.24).

    Dans la même ligne s’inscrit la constatation historique selon laquelle ‘dans toute la tradition du christianisme, après que l’Eucharistie a été détachée d’un vrai repas (où apparaît l’acte de ‘rompre le pain’ et la ’Cène du Seigneur’) un mot signifiant ‘repas’ n’est jamais utilisé, jusqu’à la Réforme du XVIe siècle, pour désigner la célébration de l’Eucharistie (p.23, note 73).

    Dans la formation du culte chrétien, cependant, un autre élément est encore déterminant. Certain d’être exaucé, le Seigneur avait déjà donné à ses disciples, à la dernière Cène, son corps et son sang comme don de la  Résurrection : Croix et Résurrection font partie de l’Eucharistie, qui sans cela n’est pas elle-même. Mais puisque le don de Jésus est essentiellement un don enraciné dans la Résurrection, la célébration du sacrement devait nécessairement être relié à la mémoire de la Résurrection. La première rencontre avec le Ressuscité était advenue le matin du premier jour de la semaine –du troisième jour après la mort de Jésus- donc le dimanche matin. Par là, le matin du premier jour devenait spontanément le moment du culte chrétien, le dimanche devenait le « Jour du Seigneur ».

    Cette détermination chronologique de la liturgie chrétienne, qui en même temps définit sa nature profonde et sa forme, s’est mise très vite en place. Ainsi le rapport d’un témoin oculaire dans les Actes 20, 6-11 nous raconte le voyage de saint Paul et de ses compagnons vers Troas et il dit : ‘Le premier jour de la semaine, nous étions réunis pour rompre le pain…’ (20, 7). Cela signifie que déjà durant la période des Apôtres le fait de ‘rompre le pain’ avait été fixé pour le matin du jour de la Résurrection – l’Eucharistie était célébrée comme rencontre avec le Ressuscité […]

    Un archaïsme qui voudrait retourner avant la Résurrection et à sa dynamique pour imiter seulement la dernière Cène ne correspondrait pas du tout à la nature du don que le Seigneur a laissé à ses disciples. Le jour de la Résurrection est le lieu extérieur et intérieur du culte chrétien, et l’action de grâce, comme anticipation créatrice de la Résurrection de la part de Jésus, est la manière par laquelle, dans son don, il nous bénit et il nous entraîne dans la transformation qui, à partir des dons, doit nous gagner et se répandre sur le monde : ‘jusqu’à ce qu’il vienne’ (1 Co 11,26) ».

    JPSC
      

  • Europe : la foi chrétienne s’évapore dans la confusion et l’indifférence

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    Un article de Sandro Magister traduit et publié par le site diakonos.be :

    « Il arrive de plus en plus souvent que des groupes d’écoliers protestants d’Europe du Nord en visite à Rome soient emmenés par leurs professeurs à assister à une messe catholique, pour voir comment c’est, et qu’ils reçoivent tranquillement la communion.

    Il s’agit d’un des résultats d’un nivellement par le bas croissant entre ces deux confessions, dans la mentalité de nombreux protestants et catholiques d’Europe et d’Amérique, comme vient de le confirmer une vaste enquête menée dans cinquante pays par le Pew Research Center de Washington.

    > After 500 Years, Reformation-Era Divisions Have Lost Much of Their Potency

    Ainsi donc, 500 ans après avoir placardé ses 95 thèses à Wittenberg, Martin Luther n’est plus le fomenteur de discorde qu’il a été pendant des siècles.

    Aux Etats-Unis, 65% des catholiques et 57% des protestants se disent persuadés qu’il y a plus de points communs que de différences entre leurs religions respectives.

    Et même en Europe occidentale, plus de la moitié des protestants et des catholiques pensent la même chose. Avec un pic de 78% auprès des protestants Allemands, de 67% parmi les catholiques des Pays-Bas et de 65% chez les catholiques d’Autriche.

    Mais même chez les catholiques d’Italie, ceux pour qui les similitudes prévalent sont majoritaires : 47% contre 41%.

    Parmi les catholiques qui continuent à se sentir plus différents qu’identiques, on retrouve la Belgique et l’Espagne en queue de peloton avec 28% tandis que les protestants les plus irréductibles se trouvent un Suède avec 18%.

    L’enquête a également permis d’identifier une frange significative de la population qui ne se sent ni catholique ni protestante mais qui se déclare sans religion.

    En Europe occidentale, c’est aux Pays-Bas qu’on on retrouve la plus grande proportion d’athées et d’agnostiques avec 48%. Suivent la Norvège avec 43%, la Suède avec 41%, la Belgique avec 37%, le Danemark et l’Espagne avec 30%.

    Les données concernant la patrie de Luther, l’Allemagne, sont intéressantes. Le traditionnel équilibre entre catholiques et protestants s’est rompu. Les protestants se sont effondrés à 28%, les catholiques représentent 42% et les athées et agnostiques forment désormais un quart de la population, soit 24%.

    Même en Italie, les athées et agnostiques ont atteint les 15% contre 78% de catholiques et 1% de protestants.

    En ce qui concerne la pratique religieuse, les protestants européens qui vont encore à l’église une fois par semaine se réduisent à la portion congrue. Ils ne sont que 3% au Danemark, 7% en Allemagne et pratiquement partout sous les 10%. Il n’y a qu’aux Pays-Bas où le peu de protestants qui restent – 18% de la population – sont encore 43% à se rendre à l’église chaque semaine.

    A l’inverse, toujours aux Pays-Bas, les catholiques pratiquants sont en chute libre: seuls 5% d’entre eux vont à l’église chaque semaine alors qu’ils représentent 20% de la population. Les chiffres sont tout aussi maigres en Belgique avec 8% de pratiquants, au Royaume-Uni avec 9%, en Autriche 11%, en France 13% et en Allemagne 14%. Il n’y a que l’Italie, le Portugal, l’Espagne et l’Irlande qui dépassent les 20%.

    Curieusement, concernant ce qui a été pendant des siècles l’un des principaux facteurs de division, c’est-à-dire la conviction des protestant que le salut s’obtienne “sola fide”, tandis que pour les catholiques la foi doive être accompagnée des œuvres, le balancier s’est déplacé en faveur de ces derniers. C’est-à-dire que pratiquement partout, y compris chez les protestants, la majorité pense maintenant que la foi et les œuvres sont toutes deux nécessaires. La seule exception se trouve chez les protestants norvégiens chez qui le “sola fide” prévaut à 51% contre 30%.

    Il faut cependant faire remarquer que le “sola fide” luthérien a encore beaucoup de partisans chez les catholiques : ils sont un quart de catholiques à l’adopter en Italie et en Allemagne et un tiers au Royaume-Uni, en France et en Suisse.

    Quant à la communion des protestants aux messes catholiques – et vice-versa celle des catholiques aux cultes évangéliques – l’enquête du Pew Research Center ne dit rien sur le sujet. Mais il est de notoriété publique qu’il s’agit d’un comportement de plus en plus répandu et qui, bien loin d’être désapprouvé, est au contraire encouragé par les déclarations du Pape François ou du cardinal Walter Kasper. »

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    Un article de Sandro Magister, vaticaniste à L’Espresso.

    Ref. Pour moi, Trente et Luther sont pareils. Enquête choc sur les catholiques et les protestants

    JPSC