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Foi - Page 614

  • P. Simon Noël, osb : contra spem in spe

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    Jésus calme la tempête.jpg«Contra spem in spe », dit saint Paul : contre l'espérance dans l'espérance. Le P. Simon Noël (Chevetogne) a posté ce billet sur son blog, au retour d’une session charismatique, marquée par la crise qui ébranle l’Eglise en Belgique et ailleurs en Europe : 

    « Je reviens de deux journées d'une session charismatique de louange et de guérison pour enfants et leurs parents. Cela m'a permis de prendre un peu la température de notre Église. La session avait lieu dans un lieu où vivent des religieux âgés ou malades. J'ai eu des contacts avec ceux-ci aussi bien qu'avec les participants de la session.

    Quelles conclusions tirer des conversations auxquelles j'ai pris part ? D'abord beaucoup de témoignages désabusés sur la situation actuelle de l’Église de la part des religieux qui nous accueillaient : plus de vocations, une pratique religieuse vieillissante et en baisse constante. La sécularisation ne cesse de s'affirmer. Ainsi un home proche pour personnes âgées, qui portait un nom chrétien, y a renoncé récemment pour adopter un nom plus neutre. Pax Christi vient aussi de changer son nom en Be.Pax. Les religieux en question craignent eux-mêmes de devoir aller bientôt dans une maison de repos, où, semble-t-il, ils ne disposeront plus d'une chapelle. Et tant d'autres choses furent dites qui vont dans le sens d'une apostasie qui se généralise et d'une confusion au sein même de l’Église.

    Et puis, il y eut tant de belles choses, prometteuses d'un avenir meilleur, dans la session des enfants et de leurs parents. Des petits et des grands qui vivent en profondeur le sacrement de la réconciliation. Des enfants initiés à l'adoration du Saint Sacrement et à la prière du rosaire. Des adultes qui se sont relayés jour et nuit devant le Saint Sacrement pour la louange et l'intercession. De nombreuses grâces de délivrance et de guérison. Une écoute patiente et priante de tant de souffrances humaines, de la part des accompagnateurs, prêtres, religieuses et laïcs.

    Alors que dire ? La situation est bien contrastée. D'une part, la mort spirituelle, d'autre part, la vie de l'Esprit. Oui la crise est réelle mais l'avenir de l’Église est entre les mains de Dieu.

    Je conclus par ce que m'a dit un des prêtres accompagnateurs de la session. La crise est grave, et pourrait s'aggraver, au point qu'à un moment donné, tout humainement semblera perdu. Alors ce sera l'intervention directe, inattendue et miraculeuse de Dieu, qui semble dormir pour l'instant au fond de la barque de Pierre. Un renouveau extraordinaire s'ensuivra et fera notre émerveillement.

    Par notre prière, notre silence et notre fidélité, que soit hâtée la venue de ce jour. Gardons confiance et restons calmes. »

    Ref. Une session charismatique

    Volens nolens, l’Europe passera aux « barbares », en fait des peuples souvent plus religieux  que  le monde aux cheveux blancs qui s’étiole sous nos yeux. Les chrétiens ne sont pas absents de ces migrations venues d’outre mers : déjà, dans nos paroisses et communautés, ils partagent la jeunesse et la conviction de leur foi vivante avec les minorités de souche restées fidèles. Quelqu’un a dit « noli timere, pusillus grex », n’aie  pas peur, petit troupeau: j’ai vaincu le monde. L’identité qui nous intéresse c’est celle du Christ.

    JPSC

  • Bruxelles (Stockel), 20-26 mars : Retraite de Carême animée par la Communauté Saint-Jean

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  • Rome : premières rencontres de chant grégorien avec une large participation belge

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    L’Académie de Chant grégorien de Belgique (Communauté Wallonie-Bruxelles) a proposé, en collaboration avec la Chorale Cum Jubilo de Watou (Flandre occidentale), une session à Rome à l’occasion de l’entrée en Carême. Le succès de la manifestation a surpris les organisateurs: 80 chanteurs, venus de 12 pays ont participé à l’événement. Lu sur "cathobel" le site interdiocésain francophone de Belgique, ce 13 mars 2017 :


    Gregorien-a-Rome-768x343.jpg« Au cours de cette session de 5 jours, les participants ont préparé le répertoire grégorien du Mercredi des Cendres. Les différents Offices de la journée, laudes, tierces, sextes, nonnes ainsi que la messe ont été chantés dans différentes basiliques de la ville, notamment Sainte Marie Majeure et Saint Paul hors les murs ainsi que Saints Jean et Paul al Celio, dont Mgr Joseph De Kesel est le Cardinal-prêtre. Ce fut donc une journée de pèlérinage chantant à travers toute la Ville Sainte. Une expérience inoubliable.

    Un des grands moments du séjour romain, fut aussi la messe du lundi 27 février que les grégorianistes ont chantée en la Basilique Saint-Pierre à 17h.

    Les portes de toutes ces belles églises se sont ouvertes grâce à l’aide précieuse de Monseigneur Dirk Smet, recteur du Collège pontifical belge à Rome, qui accepta de célébrer lui-même certains des offices.
    La Schola était composée de chanteurs venus de toute l’Europe, Belges francophones et néerlandophones, Lituaniens, Estoniens, Hollandais, Hongrois, Français, Allemands, Anglais, Polonais, Espagnols et Suisse, dirigés par le chef estonien Jaan-Eik-Tulve.

    Le séjour fut aussi l’occasion de s’intéresser au rôle de l’Eglise dans le monde. Gérald Messiaen, Président de l’Académie de chant grégorien , avait choisi comme thème de la session « Loquetur pacem gentibus » (Za. 09,10) (Il annoncera la paix aux nations) dans la cadre du centenaire de la guerre 1914-1918. C’est ainsi que Philippe Chenaux, professeur d’histoire de l’Église moderne et contemporaine à l’Université du Latran a parlé des «Tentatives de paix de Benoît XV et de Mgr. Pacelli (le futur pape Pie XII) en 1917» lors d’une brillante conférence qui s’est tenue à la Résidence de l’ambassade de Belgique auprès du Vatican, rehaussée par la présence de l’Ambassadeur, Monsieur Jean Cornet.

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  • Verviers (Sainte-Julienne), dimanche 19 mars : messe et concert par l'ensemble Cantabile (Eupen)

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    Nous avons le plaisir de vous inviter à la messe

    suivie d'un moment musical,

    le dimanche 19 mars 2017 à 11H00

    à l'église Sainte-Julienne (Verviers)

    L'ensemble vocal Cantabile d’Eupen

    interprètera

    des oeuvres de Thalis, Dubra, Duruflé,

    Hogan, Gjeilo et Nees

  • Pourquoi il ne faut pas passer à côté de Fabrice Hadjadj

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    De Céline Hoyeau sur le site du journal La Croix :

    Fabrice Hadjadj, les larmes du philosophe

    Philosophe et écrivain catholique de talent, auteur prolixe, Fabrice Hadjadj livre le chant intérieur qui porte toute sa pensée. Né dans une famille juive, l’intellectuel passé par Sciences-Po et la Sorbonne a demandé le baptême à 26 ans.

    Et si on allait passer à côté de Fabrice Hadjadj ? Soudain, l’interrogation tenaille. On a pourtant eu la chance de l’écouter pendant des heures déployer sa pensée de haut vol, fidèle à sa réputation d’intellectuel catholique, l’un des rares dont l’Église peut se targuer depuis la disparition de René Rémond ou de Jean-Marie Lustiger.

    Que ce soit en déambulant dans les ruelles médiévales de Fribourg, dans les couloirs de l’institut d’anthropologie Philanthropos qu’il dirige depuis quatre ans, entouré de ses étudiants, ou encore à la table familiale, après la prière du soir avec ses sept enfants, le philosophe s’est montré intarissable. Sur le modèle techno-économique qui conditionne notre rapport au monde et notamment à la famille, sur l’écologie intégrale, sur la généalogie de ses fulgurances intellectuelles, sur les liens intimes qui relient le souffle de ses écrits à la musique…

    Car cet homme à la curiosité éclectique est aussi le compositeur et l’interprète d’un premier album de 16 chansons à textes (1), qui évoquent avec humour et tendresse la vie quotidienne, conjugale ou encore la paternité. Bref, on pourrait en rester là. Pourquoi alors cette perplexité ? Sans doute le sentiment de ne pas l’avoir encore vraiment rencontré. Un dernier rendez-vous dans son bureau, avant de reprendre le train, et on se risque timidement à le lui dire.

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  • Il n’est pas anachronique de parler de martyrs de nos jours

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    De ihsnews.net :

    Pour le cardinal Amato, « il n’est pas anachronique de parler de martyrs de nos jours »

    angelo-amato

    « Il n’est pas anachronique de parler de martyrs de nos jours. Les événements dramatiques du siècle dernier et de ce début de siècle confirment la signification profonde du martyre, qui est une profession de foi, qui accompagne toujours l’Église du Christ dans l’histoire ». C’est ce qu’a affirmé le cardinal Angelo Amato, préfet de la Congrégation pour la cause des saints, le 8 mars 2017.

    Le cardinal a participé à une rencontre à l’Université pontificale Grégorienne, autour du livre « Témoins de la foi » (Testimoni della fede, Gabrielli editori). Dans des extraits de son intervention rapportés par L’Osservatore Romano en italien, il a souligné que la « férocité diabolique des persécuteurs » des chrétiens était « sans aucune justification rationnelle ».

    Il a salué la mémoire des chrétiens, souvent « inconnus », qui « se sont opposés aux systèmes totalitaires européens du siècle dernier » : « Ce sont des chrétiens à la foi profonde et aux gestes courageux, prodigieuse actualisation du comportement des premiers martyrs du christianisme ».

    « L’Église n’oublie pas ses fils courageux et beaucoup d’entre eux ont été élevés aux honneurs des autels », a ajouté le cardinal. En hommage à ces figures, il a dressé la liste des 64 martyrs appartenant aux pays européens qui ont souffert des dictatures nazie et communiste, béatifiés dans la période 2008-2017 :

    Les martyrs européens des dictatures béatifiés entre 2008 et 2017

    Francesco Giovanni Bonifacio, prêtre de 34 ans du diocèse de Trieste (Italie) — né dans la Slovénie actuelle — martyrisé en 1946. Torturé et jeté dans les « foibe » – gouffres -, il a été béatifié à Trieste le 4 octobre 2008.

    Zoltan Lajos Meszlényi, évêque auxiliaire de Esztergom en Hongrie, martyr, mort en camp de concentration en 1951. Béatifié le 31 octobre 2009 à Esztergom.

    Jerzy Popiełuszko, prêtre du diocèse de Varsovie (Pologne), martyr, assassiné par le régime communiste en 1984. Brutalement torturé pieds et poings liés, il fut abandonné dans la Vistule, peut-être encore vivant. Béatifié à Varsovie le 6 juin 2010 en présence de sa vieille maman. Le musée qui lui est dédié montre la férocité inouïe de ses bourreaux, non pas des hommes mais d’infernales incarnations du mal.

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  • Ecoutez le, mon Fils bien aimé ! Prédication du père Michel-Marie Zanotti-Sorkine pour le 2e dimanche du Carême

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    Prédication (archive du 16 mars 2014) du père Michel-Marie Zanotti-Sorkine (Mt 17, 1-9) pour le 2e dimanche du Carême.

    http://www.delamoureneclats.fr / http://www.unfeusurlaterre.org /

    Évangile : La Transfiguration (Matthieu 17, 1-9) (http://aelf.org)

    Jésus prend avec lui Pierre, Jacques et Jean son frère, et il les emmène à l'écart, sur une haute montagne. Il fut transfiguré devant eux ; son visage devint brillant comme le soleil, et ses vêtements, blancs comme la lumière. Voici que leur apparurent Moïse et Élie, qui s'entretenaient avec lui. Pierre alors prit la parole et dit à Jésus : « Seigneur, il est heureux que nous soyons ici ! Si tu le veux, je vais dresser ici trois tentes, une pour toi, une pour Moïse et une pour Élie. » Il parlait encore, lorsqu'une nuée lumineuse les couvrit de son ombre ; et, de la nuée, une voix disait : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j'ai mis tout mon amour ; écoutez-le ! » Entendant cela, les disciples tombèrent la face contre terre et furent saisis d'une grande frayeur. Jésus s'approcha, les toucha et leur dit : « Relevez-vous et n'ayez pas peur ! » Levant les yeux, ils ne virent plus que lui, Jésus seul. En descendant de la montagne, Jésus leur donna cet ordre : « Ne parlez de cette vision à personne, avant que le Fils de l'homme soit ressuscité d'entre les morts. »

  • Eglise: le pape François veut modifier la loi du célibat obligatoire pour les prêtres de rite latin

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    DieZeit_cover.jpgC’est ce qu’il a réaffirmé à l’hebdomadaire allemand « Die Zeit » le 9 mars dernier (voir ici  sur Belgicatho).  Il n’y a là aucun « scoop ». Le 13 juillet 2014, Eugenio Scalfari, fondateur et ancien directeur du quotidien italien de gauche « La Reppublica » avait déjà reproduit ce dialogue censé transcrire la parole même du pape régnant  à propos du célibat des prêtres:

     -« Comment va évoluer au fil du temps ce problème dans l'Eglise de Rome ? » 

    - «Peut-être ne savez-vous pas que le célibat a été établi au Xe siècle, c'est-à-dire 900 ans après la mort de notre Seigneur (1). L'Eglise catholique orientale a à ce jour la faculté que ses prêtres se marient. Le problème existe certainement mais n'est pas d'une grande ampleur. Il faut du temps, mais il y a des solutions et je les trouverai. »

    Le célibat ecclésiastique, une invention tardive ?

    Ceux qui comme le pape régnant voient dans le célibat des clercs majeurs une invention tardive (1) sont de moins en moins nombreux, car l’argument, tiré en fait d'une disposition du 2e concile de Latran (1139), ne résiste pas à une simple lecture du texte conciliaire : celui-ci a pour objet de frapper de nullité tout mariage contracté par un clerc déjà ordonné. Mais les auteurs qui font autorité reconnaissent généralement que le respect de la continence exigé des clercs est bien antérieur à cette époque. On en trouve la trace formelle dans un décret du concile d’Elvire (305 ou 306), dont on peut déduire qu'il "canonise" une pratique existante. Etablir le motif exact de celle-ci et la genèse précise de son développement est une autre question: c'est sur ce point que les auteurs divergent, bien plus que sur l'antiquité de la règle. 

    Approfondir la doctrine

    Par ailleurs, les seuls arguments historiques ou disciplinaires sont rarement décisifs pour mettre fin à une  contestation (ce n’est pas la première) dans un domaine aussi sensible : a fortiori lorsqu’elle refait surface  dans l’ambiance séculariste postconciliaire exaltant toutes les formes de liberté. C’est pourquoi, dans l’époque précédant le règne du pape François, la réflexion s’est surtout portée sur le développement théologique légitime de la doctrine du célibat ecclésiastique.

    Selon l’argumentaire avancé à ce titre, la prêtrise est un état avant d’être une fonction et si -selon l’adage- le prêtre devient un autre Christ, par le sacrement qui l’ordonne à son Seigneur, il doit lui être « configuré en tout ». Ceci expliquerait que le prêtre ne puisse être une femme et demeure célibataire.

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  • "Laudato si" : une encyclique "thomiste" ?

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    Le Père Thomas Michelet o.p. répond à cette question : Tout est lié, parce que tout est lié à Dieu

  • Les prêtres condamnés à gérer un patrimoine de plus en plus lourd?

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    Un billet de Pierre Amar sur le site de l'hebdomadaire "La Vie" :

    Les prêtres deviendront-ils des gardiens de musée ? 

    Dans beaucoup de villages de France, l’Église s’épuise à accomplir ce que ni La Poste, ni la Gendarmerie, ni l’Éducation nationale n’ont accepté de faire : maintenir coûte que coûte une présence. Celle-ci ressemble le plus souvent à une vitrine vide. Sous le vieux clocher qui sonne encore l’angelus trois fois par jour, il n’y a plus grand chose : parfois un mariage, plus souvent un enterrement (sans messe), rarement l’eucharistie. Cela fait déjà plusieurs années que « la vieille dame qui avait les clés de l’église » est morte. Les derniers à lui avoir demandé d’y accéder pour y faire une courte prière étaient des scouts en exploration. Depuis, la clé se trouve à la mairie.

    Propriétaire et affectataire

    La mairie, justement, ne sait plus très bien quoi faire. La République a eu l’idée de confisquer les églises : la malheureuse ! La voilà propriétaire de plus de 40.000 édifices et l’entretien de l’église pèse très lourd dans le budget de nombreuses petites communes. Pour rentabiliser ce lieu, le Conseil municipal a bien proposé que des concerts et des expositions soient organisés : l’église serait pleine, pour une fois ! Mais l’affectataire, c’est-à-dire le curé, doit encore donner son feu vert. Or, il ne le fait pas systématiquement, car les événements proposés ne respectent pas toujours le caractère sacré du lieu où sont parfois clairement antichrétiens. Certains maires menacent et fustigent : pourquoi devraient-ils considérer l’église comme un lieu de culte alors que, justement, il n’y a (presque) plus de culte ? 

    La désaffectation d’un édifice religieux est une procédure bien définie. En cas de non-célébration du culte pendant plus de six mois ou de délabrement avancé, le maire peut seulement alerter le préfet qui, par arrêté et après accord écrit de l'évêque, prononcera la désaffectation. Libre alors au maire d’en faire un loft, une salle de concert ou bien de la démolir. C’est un crève-cœur pour les paroissiens, mais pas seulement. Beaucoup d’habitants interprètent la destruction du clocher comme la fin symbolique d’une foi qu’ils n’ont plus mais qui faisait, inconsciemment, leur identité.

    Trop c’est trop

    Le plafond de l’une de mes vingt églises vient de s’effondrer : je n’ai pu m’empêcher de pousser un « ouf » de soulagement. Une de moins ! Nous en sommes là. Il faut dire courageusement la vérité : beaucoup de curés en ont plus qu’assez. Sont-ils envoyés vers des pierres ou vers des cœurs ? Deviendront-ils des gardiens de musée ? Quand vont-ils enfin faire de l’évangélisation et arrêter de courir ? Dans leur paroisse, il y a un seul supermarché, pas quarante. Quel sens cela a-t-il de faire cinquante kilomètres pour célébrer la messe à une assistance de vingt-cinq personnes dont vingt-trois ne sont pas du village ? La pastorale de l’éclatement s’apparente à un acharnement thérapeutique. Il faut avoir le courage de reconnaître l’absurdité de desservir des clochers jusqu’à l’épuisement. 

    Le dimanche doit pouvoir rassembler toute la communauté chrétienne, dans sa diversité et ses richesses, en un lieu unique où coulerait la source eucharistique. Ni plus ni moins qu’un sanctuaire vers lequel on viendrait pour boire à la source, reprendre des forces et se rassembler pour vivre l’essentiel. Un covoiturage devrait être mis en place. À proximité immédiate du sanctuaire, une cité paroissiale fonctionnelle accueillerait de multiples activités pour un dimanche bien rempli : catéchèse, activités pour les enfants, repas, messe, jeux, conférence et pourquoi pas les vêpres ? Avant que les paroisses n’existent, on affluait vers les monastères et les cathédrales, ces pôles rayonnants où soufflait l’Esprit ; c’est ainsi que nos ancêtres ont évangélisé la France. 

    L’enjeu est de taille : voulons-nous gérer la pénurie, être les administrateurs d’un patrimoine de plus en plus lourd, ou bien redécouvrir la créativité missionnaire des évangélisateurs ? Faut-il inexorablement fermer boutique sans même réfléchir à demain ? Pourquoi n’organisons-nous pas des tournées missionnaires ? Pourquoi n’essayons-nous pas non plus de faire venir des prêtres et des religieux « différents », issus par exemple des communautés nouvelles ou traditionnelles ? Face à l’urgence, est-il encore temps de défendre nos prés carrés ? Ne sommes-nous pas tous serviteurs de la même évangélisation ? Quel avenir pour nos églises ? Toutes ces questions ne sont pas nouvelles : depuis l’article « L’eau monte » du père Jean-Louis Blaise qui décrivait (en 2001) la diminution du nombre de prêtres sans réduction de la pastorale, à Monsieur le curé fait sa crise de Jean Mercier (2016), en passant par Quel avenir pour nos paroisses ? du père Montoux (2011), on voit bien que cette problématique est récurrente et ancienne. Pourquoi est-ce si difficile d’en parler publiquement et paisiblement ? Et pourquoi n’avons-nous pas de réponses à nos questions ?