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Foi - Page 678

  • Record de conversions au christianisme de musulmans arrivant en Europe

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    Ces conversions en masse sont-elles sincères ou sont-elles une manière pour les immigrés d'augmenter leurs chances d'obtenir l'asile ? se demande le site « aleteia » :

    FCgK04nO24oRHZiEzi2mwUG9ZzA.jpg « Opportunisme ou intégration ? En plus des vagues historiques de réfugiés qui arrivent en Europe en provenance du Moyen-Orient et d’Afrique, le Vieux Continent connaît aujourd’hui une autre vague, moins médiatisée, mais qui interpelle : celle des conversions au christianisme.

    L’agence de presse internationale Associated Press (AP) s’est rendue à Berlin dans une église évangélique où « des centaines de demandeurs d’asile iraniens et afghans » font partie des fidèles de la paroisse.

    « Certes, on ne peut ignorer que cette décision améliore leurs chances d’obtenir l’asile : ils peuvent ainsi prétendre qu’ils seraient confrontés à la persécution religieuse en cas de retour dans leur pays d’origine », observe l’agence, soulignant que l’Allemagne traite les réfugiés en fonction de la gravité de la situation qui les a contraints à quitter leur patrie  : ceux qui fuient la guerre civile en Syrie, par exemple, ont davantage de chances d’obtenir l’asile.

    « La situation est plus compliquée pour les demandeurs d’asile en provenance d’Iran ou d’Afghanistan, car les conditions de vie dans ces pays sont plus stables qu’en Syrie », déclare l’AP. Au cours des dernières années, environ 40% à 50% des demandeurs issus de ces régions ont été autorisés à rester dans le pays, avec un permis de séjour temporaire pour la plupart.

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  • Le cri du patriarche Gregorios III : « Restez en Syrie ! »

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    Le patriarche grec-melkite catholique Gregorios III résidant à Damas s’alarme du "tsunami" de l’émigration des jeunes et leur demande de rester. Lu sur le site « aleteia », sous la plume de Sylvain Dorient :

     000_nic6276691-c2a9-louai-beshara-afp.jpg« La vague presque générale d’émigration des jeunes, en particulier de Syrie, mais aussi du Liban et d’Irak, me brise le cœur, me blesse profondément et me porte un coup fatal. Compte tenu de ce tsunami d’émigration, (…) quel avenir reste-t-il à l’Église ? Qu’adviendra-t-il de notre patrie ? Qu’adviendra-t-il de nos paroisses et de nos institutions ? » La lettre du patriarche Grégorios III parvenue à l’Aide à l’Église en détresse (AED) ne fait pas l’impasse sur les difficultés que connaissent les chrétiens d’Orient, mais leur demande avec insistance de ne pas abandonner des paroisses déjà durement touchées.

    450 000 chrétiens déplacés

    Sur 1 170 000 chrétiens qui vivaient en Syrie avant la guerre, une « estimation prudente » de l’AED compte 450 000 déplacés intérieurs ou extérieurs. Pour convaincre les chrétiens de rester, le patriarche s’appuie sur l’histoire tumultueuse des chrétiens de cette région, qui ont connu des périodes de persécutions massives sans jamais disparaître : « Nos ancêtres ont subi de grandes difficultés, mais ils ont été patients, c’est pourquoi l’Église s’est maintenue, le christianisme a perduré et le nombre de chrétiens a même augmenté après 1860 ».

    La Syrie et l’Irak, terres d’asile des chrétiens

    L’ancien président de l’AED, Didier Rance, rappelle qu’un habitant sur trois de l’Empire ottoman de 1900 était chrétien, dans son ouvrage Chrétiens du Moyen-Orient(éditions bibliothèque de l’AED). Devant la terreur turque, les chrétiens se sont réfugiés au nord de l’Irak, notamment dans la plaine de Mossoul et en Syrie. À présent que la Syrie et l’Irak ne sont plus des refuges sûrs, certains tentent de revenir en Turquie, où il ne restait presque aucun chrétien (Aleteia). Beaucoup songent à émigrer en Occident, accablés par la succession de malheurs qui frappent leur peuple. Un mouvement facile à comprendre, mais fatal à leur identité.

    C’est l’âme des chrétiens d’Orient qui est en jeu

    Or, l’émigration met gravement en danger leur culture. D’abord parce que leurs édifices et leurs livres sont promis aux autodafés des islamistes radicaux (Aleteia). Ensuite parce que l’émigration s’accompagne le plus souvent de la dispersion des familles au sens large, et ce sont elles qui structurent la société. Didier Rance explique que pour ces chrétiens « la famille restreinte n’existe pas. Quand un chrétien parle de sa famille, c’est toujours de la famille élargie, de la parenté qu’il s’agit ». C’est par elle que se transmet le respect de la tradition, des « anciens », ces personnes âgées qui sont tenues pour des piliers de sagesse et de protection. Ils sont tenus pour indispensable. Un proverbe libanais dit : « Que celui qui n’a pas un ‘ancien’ s’en achète un ».

    Le clergé en première ligne contre l’émigration

    Les clergés irakiens et syriens sont les premiers opposants au mouvement d’émigration de leurs paroissiens. Ils sont souvent les derniers à partir, comme le père Pius Affas, à Mossoul, ou le père Yeghiche Elias Janji, à Alep. Ils tentent par tous les moyens de maintenir la vie de leur paroisse. Ils sont aussi les premiers à revenir : à Maaloula, ville syrienne conquise par les djihadistes puis reconquise par l’armée syrienne, les chrétiens exilés ont attendu que leurs prêtres réintègrent leur ville pour s’y réinstaller à leur tour. »

    Ref. Le cri du patriarche Gregorios III : « Restez en Syrie ! »

    JPSC

  • Banneux, 2-4 octobre : week-end de la Miséricorde divine

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    Se convertir à la Miséricorde de Dieu,

    chemin de préparation pour l'année Sainte

     

     

    Du 02 au 04 octobre 2015

    Week-end Miséricorde Divine

    avec la présence des Reliques de Sainte-Faustine

    animée par Hélène Dumont

    auteur de plusieurs ouvrages sur la Miséricorde nous fera

    méditer sur la profondeur de l’Amour miséricordieux.

    participation 10€/jour

     

     

    Congrégation St Jean - Regina Pacis

    Rue de la Sapinière, 50 - 4141 Banneux ND

    Contacts :

    Fr Alain T04 360 01 24 – gsm 04 92 67 44 90

    Fr Cyrille Marie (Fr hôtelier) T 04 360 01 28 – gsm 0483 36 73 59

    mail : fralaingcs@gmail.com – frcyrillemarie@gmail.com

  • Pauvre François, tu n’en demandais sans doute pas tant !

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    Nous apprenons que LLB a reçu pas mal de réactions à la récente publication qu’elle a faite au sujet du dernier livre de M. l’abbé Ringlet. En voici une qu’elle n’a pas pensé devoir retenir et que l’auteur, fidèle lecteur et ami de « Belgicatho » nous livre ci-après :

    « Avec ses quatre pages (annoncées à la une !), l’interview accordée à l’auteur de « Vous me coucherez nu sur la terre nue » ne pouvait échapper à l’attention du plus distrait des lecteurs de La Libre Belgique parue le  3 septembre 2015 : la présentation d’une encyclique ne prend généralement pas tant d’ampleur !

    D’entrée de jeu, la journaliste Annick Hovine souligne que son invité est « prêtre, professeur émérite de journalisme à l’UCL, écrivain, théologien ». Elle aurait pu ajouter bien d’autres titres encore, comme : vice-recteur honoraire de ladite université (mais chacun le sait), ou (ce que l’on sait moins), « philosophe » formateur au sein du forum EOL (End-Of-Life), émanation de l’ADMD (Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité). L’ADMD, est cette association laïciste militante qui,  par sa dénomination même, confère, en définitive, un brevet d’indignité à quiconque refuse, personnellement ou pour autrui, le recours à l’euthanasie.

     Au début de son entretien, l’abbé Ringlet y va d’une précaution oratoire : son « cheminement personnel, y compris sur le plan intérieur (?), est du côté de la fragilité, du respect de la vie la plus ténue ». Et de nous enfumer ensuite avec des circonlocutions : « accompagnement rituel, symbolique », mais qui ne se limite pas à « une vision religieuse ».  Mention particulière est faite, et nominative, d’un « ami de longue date », Christian de Duve. C’est ce même illustre patient qui, très lucide pour un bientôt « de cuius », quelques semaines avant de mettre en scène son départ (4 mai 2013), s’était vivement indigné, dans La Revue générale (mars 2013, p. 95), que ce périodique eût « fait largement écho à la question de l’euthanasie, ressuscitée après dix ans sous la plume agressive d’un catholique militant rivé à la doctrine » ; était ainsi explicitement visé mon article : « L’euthanasie en Belgique... et ailleurs : sombres perspectives » (R.G., janv. 2013, pp. 21-32). Il est vrai que, dans cette étude assez documentée, je m’interrogeais, chiffres à l’appui, sur le respect effectif de la loi : en dix ans, 5.537 euthanasies déclarées, mais zéro dossier  juridiquement suspect ! Je montrais aussi que, dans la composition de la Commission de Contrôle, « la recette du ‘ pluralisme’  (requis par la loi) ressemble furieusement à celle du pâté de cheval et d’alouette... ». Pour information, le réquisitoire de Ch. de Duve,  pointait, mais moins sévèrement : la rédacteur en chef du périodique, le R.P. Ch. Delhez et le juriste Fr. Delpérée.

    LLB nous apprend aussi que « Gabriel Ringlet veut provoquer un vrai débat avec les évêques ».  Et moi qui avais depuis belle lurette  la naïveté de me demander si les évêques (notamment belges) vont encore longtemps tolérer que s’insinuent, à l’initiative de certains CLERCS – c’est bien là le problème, j’y insiste –, des enseignements radicalement opposés à ceux d’une Église qu’ils sont censés servir. Comme l’a souvent souligné un éminent théologien (de l’UCL)*, il est, en matière de bioéthique, des lignes que nul ne peut franchir sans encourir, parfois automatiquement, les sanctions canoniques les plus graves. Inimici hominis domestici eius (Matthieu, 10, 36). Que peut-on espérer du « dialogue exceptionnel » annoncé par LLB ce 4 septembre ? Wait and see.

     

    Mutien-Omer Houziaux,

    auteur de À contretemps, Regards politiquement incorrects,

    préface de Mgr M. Dangoisse , Mols, 2010. 

     * Cf. http://michel schooyans.org/images/publications/ArticlesFR/2004ObjectionConscienceEnPolitique.pdf).

    Mgr Schooyans constate qu’en abandonnant une « éthique de la conviction » (celle des objecteurs de conscience), le droit en arrive à l’ « institutionnalisation du crime ». Et d’ajouter : « En un sens, les juges de Nuremberg ont été plus loin que ne vont actuellement certains moralistes ou hommes politiques dans l’espoir, d’avance voué à l’échec, de composer avec la culture de la mort. » 

  • Le pape François va réformer la reconnaissance des nullités de mariage

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    55edd2e135709767898dc5fa.jpgOn l’oubliait un peu, mais bien à tort : un synode n’est jamais qu’un organe consultatif. Le pape François n'a d’ailleurs pas attendu les recommandations de son assemblée d’octobre prochain pour décider d’assouplir la procédure de reconnaissance de nullité d'un mariage sacramentel.

    Il prive peut-être ainsi ce synode d’une échappatoire pour éluder l'autre débat: celui de la dissolution canonique d'un premier mariage suivi du remariage religieux de divorcés civilement remariés. Lu dans « La Libre » de ce jour :

    « Le pape François doit rendre publiques mardi deux lettres visant à simplifier la procédure de reconnaissance de nullité d'un mariage, a annoncé lundi le Vatican, à un mois du synode des évêques sur la famille.

    A l'été 2014, le pape avait créé une commission chargée de travailler sur cette réforme, tout en sauvegardant le principe de l'indissolubilité du sacrement du mariage.

    Reconnaître la nullité d'un mariage revient à dire qu'en raison d'un vice au départ, le sacrement n'a jamais eu lieu. Cela permet aux anciens époux de se remarier religieusement, alors que l'Eglise refuse le divorce et considère un remariage civil comme une infidélité au véritable conjoint.

    Les deux lettres - l'une pour le Code de droit canon et l'autre pour le Code des canons des Eglises orientales - devraient simplifier des procédures jusqu'alors longues, chères et compliquées.

    En janvier, Jorge Bergoglio avait confié que ce parcours était "souvent perçu comme long et fatigant". Il a aussi plusieurs fois exprimé le souhait que la procédure soit gratuite.

    Deux solutions ont particulièrement été évoquées: la réduction à un seul jugement au lieu de deux et la mise en place d'un recours administratif sous la responsabilité d'un évêque.

    De plus, le manque de foi des époux pourrait davantage être pris en compte parmi les motifs de nullité. Les fiancés passent en effet souvent devant un prêtre sous la pression sociale, sans se rendre compte que le sacrement qu'ils reçoivent est un engagement pour la vie. »

    Ref. Le pape va simplifier la procédure de reconnaissance des nullités de mariage

     JPSC

  • Mgr Rey : «La peur de l'islamisation de l'Europe marque un déficit d'identité des chrétiens»

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    Interview sur Figarovox :

    Mgr-Rey-bis.jpgFIGAROVOX: Vous êtes le premier et le seul évêque français à vous être rendu en Syrie, aux côtés des Chrétiens persécutés. Qu'avez-vous vu là-bas? 

    MONSEIGNEUR REY: J'ai été accueilli en Syrie par le patriarche grec catholique Grégoire III du 22 au 26 août. Nous avons visité un certain nombre de sites où se trouvent les communautés chrétiennes. L'impression de base que m'a donné ce pays, c'est celle d'un double martyre: martyre de la pierre, martyre de la chair. Martyre de la pierre avec ces quartiers (chrétiens et musulmans) saccagés, ces rues impraticables, ces églises détruites… Martyre de la chair surtout, avec ces milliers de drames humains, de persécutions explicites, d'exodes forcés, de familles ayant vu les leurs massacrés sous leurs yeux.

    On a la vision d'un pays en ruines, sans avenir, d'une terre de désolation, qu'il faut fuir. Beaucoup de gens là-bas m'ont dit «aidez-moi à partir», même si les responsables religieux appellent à rester sur place. Parmi les chrétiens, certains, dont le martyre particulier s'ajoute au drame commun, ont décidé de rester, faisant preuve d'une résistance morale et spirituelle exemplaire. 

    S'il y a plus d'un an que l'exode des Syriens a commencé, le choc des photos a mobilisé le monde entier autour d'un enfant mort noyé. Que vous inspirent ces terribles images? L'émotion est-elle un piège ou au contraire un catalyseur nécessaire à l'action? 

    Ces images violentes et crues nous obligent à sortir de notre léthargie. Nous ne pouvons plus rester dans l'inaction, dans une inertie confortable qui nous tient lieu de politique depuis des mois. Notre stratégie ne peut se réduire à mettre en place des barbelés et multiplier les contrôles aux frontières! L'urgence humanitaire exige de mobiliser notre compassion mais aussi notre détermination dans l'action. Il y a un point d'équilibre à trouver, où le coeur et la raison doivent parler de concert. Le coeur doit nous engager à répondre à l'urgence humanitaire. La raison nous oblige à trouver des solutions de long terme. Notre devoir moral, surtout en tant que chrétiens, est d'accueillir toutes les personnes en souffrance, en particulier nos frères chrétiens, dont certains ont fui la persécution. Le pape François nous y invite avec force.

    Les frontières territoriales doivent rester essentielles pour protéger l'identité d'un pays. Les flux doivent être régulés. On ne peut pas accueillir dans n'importe quelles conditions. Nous ne voulons pas d'une globalisation brouillonne qui gommerait les identités. Il faut accompagner les nouveaux venus sur le chemin de l'intégration culturelle et sociale, afin qu'ils puissent intérioriser et enrichir aussi l'identité du pays qui les accueille.

    Que dites-vous à ceux qui agitent le spectre d'une «invasion» et craignent pour l'identité chrétienne de l'Europe?

    Que nous le voulions ou non, nous sommes dans un monde globalisé et ouvert. Nous ne pourrons pas empêcher l'arrivée de réfugiés et les brassages de population qui relèvent de facteurs économiques, géopolitiques, écologiques et religieux très complexes. Ces mouvements démographiques doivent être encadrés par une vraie politique migratoire. Par ailleurs l'altérité due à l'arrivée de personnes issues d'autres univers culturels interroge notre propre identité, et nous engage à nous réapproprier notre héritage national, marqué en Europe par ses racines judéo-chrétiennes. 

    Certains s'inquiètent d'une islamisation de la France, qui serait accélérée par la venue de ces nouveaux migrants. Tout en éradiquant les groupes islamistes fondamentalistes et le trafic d'êtres humains, il faut absolument mettre en oeuvre une culture du dialogue, qui favorise un modus vivendi avec les communautés d'origine musulmane. Il faut aussi déployer une démarche pastorale, qui conjugue accueil et annonce. Pour sortir ou de la confrontation belliqueuse, ou au contraire, de l'indifférence, nous nous devons comme chrétiens, de construire des liens humains de proximité et de solidarité pour que notre société ne devienne pas une nouvelle tour de Babel individualiste, fracturée entre communautés qui ne communiquent plus entre elles.

    Face à cette peur de l'islamisation de l'Europe, je constate souvent un déficit d'identité des chrétiens, ils ne doivent pas craindre d'affirmer avec conviction le témoignage de leur foi en Jésus-Christ, même auprès des musulmans. C'est une leçon que j'ai retenue de mon séjour en Syrie.

    Une conférence de l'ONU sur les minorités persécutées par l'Etat islamique se tient le 8 septembre à Paris. Qu'attendez-vous de la communauté internationale?

    J'attends beaucoup de cette conférence. La France et les grandes puissances doivent former une coalition internationale pour garantir durablement la paix. Le statu quo en Syrie et en Irak n'est plus tenable. La paix est la seule solution pour maintenir les populations sur place. 

    Mgr Rey : «La peur de l'islamisation de l'Europe marque un déficit d'identité des chrétiens»

    JPSC

  • La vérité sur les persécutions des chrétiens dans l'Empire romain

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    Lu sur eecho.fr :

    ANTIQUITÉ CHRÉTIENNE : LE TESTAMENT DE MARIA SORDI

    Par Marion Duvauchel, Professeur de lettres et de philosophie, diplômée en anthropologie

    À propos de : Marta Sordi, Les chrétiens et l’Empire romain, éd. Certamen, avril 2015, 228 pages, 23 euros

    Deux thèses majeures organisent ce que nous savons des trois premiers siècles de l’histoire du christianisme romain : la plus ancienne de ces thèses fait de cette période un temps de persécution continue, la plus récente tend au contraire à minimiser ces persécutions. Dés la préface de son ouvrage, Les chrétiens et l’empire romain, traduit et édité par les éditions Certamen, Marta Sordi donne le ton. Dans les deux cas il s’agit selon l’auteur de « généralisations abusives ». Et elle l’établit.

    S’il ne s’agissait que d’une magistrale leçon d’histoire destinée à faire découvrir ou redécouvrir tout un pan d’histoire antique ce livre serait déjà fort précieux. D’autant que cette leçon d’histoire se double d’une analyse historiographique détaillée des rapports entre le pouvoir impérial et le christianisme, rapports bien plus complexes que ce que le martyrologe et l’hagiographie – sans mépris aucun – répercutent.

    Persécution politique ou persécution religieuse ?

    Mais c’est une thèse, formulée d’emblée dans la préface, qui constitue le ressort de cet ouvrage : « le conflit entre Rome et le christianisme n’était pas un conflit politique mais un conflit de type religieux ». Dans leurs racines les plus profondes, les persécutions contre les chrétiens ont été des persécutions de type religieux, et non politique.

    Philosophiquement, la frontière est ténue. Mais historiquement elle devient palpable et prend consistance à travers l’analyse de la situation juridique du christianisme de Claude à Constantin, situation qui représente l’une des clés d’interprétation pour comprendre la nature de la persécution des chrétiens tout au long de cette alternance de périodes de violences et de tolérance, d’hostilité ou de bienveillance, de haine ou de sympathie.

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  • Quand le pape autorise les prêtres à pardonner l'avortement

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    Lu sur le nouvelobs.com :

    Le Pape demande aux prêtres de pardonner l'avortement : il n'en minimise pas la gravité

    Par Abbé Grosjean, Curé

    LE PLUS. À l'occasion du jubilé de la Miséricorde qui débutera en décembre, le Pape François a voulu étendre aux prêtres du monde entier la faculté de pouvoir pardonner l'avortement aux couples qui expriment leur repentir. Une révolution ? Pas vraiment, mais plutôt un geste fort qui se veut un appel, comme nous explique l'Abbé Grosjean, Curé de Saint-Cyr l'École.

    Édité par Louise Pothier 

    À l’occasion du Jubilé de la Miséricorde – une année pour redécouvrir le pardon de Dieu – le Pape a étendu aux prêtres du monde entier la faculté de pardonner le péché d’avortement. Dans le droit de l’Église, l’absolution de ce péché est normalement réservée aux évêques, même si, en France, beaucoup d’entre eux ont déjà transmis aux prêtres de leur diocèse la faculté de la donner.

    Le pardon de Dieu est libérateur

    Le Pape avait déjà dit qu’il considérait l’Eglise comme "un hôpital de campagne" qui soigne les cœurs blessés. Il explique avoir "rencontré de nombreuses femmes qui portaient dans leur cœur la cicatrice de ce choix difficile et douloureux" de l’avortement. Le Pape veut pour elles, mais aussi pour tous ceux qui ont pu participer à un avortement (le conjoint, les médecins, le personnel soignant…) rendre plus accessible le pardon, dont beaucoup ont besoin pour se reconstruire et avancer.

    Je suis moi-même marqué de recevoir des femmes ou des couples qui portent parfois depuis plusieurs années une vraie souffrance intérieure, une vraie blessure, suite à un avortement.

    Beaucoup de ces femmes, comme le rappelle le Pape, se sont retrouvées dans des situations des détresse ou d’isolement, et se sont résolues à poser cet acte à contre-cœur. Beaucoup ne voyaient pas comment faire autrement. L’Eglise veut leur témoigner cette bienveillance inconditionnelle, et les aider à se libérer de leur culpabilité. Elles doivent se sentir accueillies et non jugées ni condamnées.

    Ce pardon de Dieu aide à se pardonner à soi-même, il est libérant.

    Le Pape ne minimise pas la gravité de l’acte

    Ce geste du Pape ne change rien à la doctrine. Le Pape ne minimise pas la gravité de l’avortement. Il le considère toujours comme "l’un des graves problèmes de notre temps" et un "drame existentiel et moral".

    D’ailleurs, pour recevoir le pardon, il faut regretter son acte et le reconnaître en vérité. Mais l’Église veut toujours concilier cette vérité exigeante et une miséricorde, une bienveillance toute aussi grande. L’Église condamne un acte grave, qui touche à la vie de l’enfant à naître et qui blesse profondément la femme qui le subit.

    Mais l’Église ne condamnera jamais la personne. On ne réduit jamais quelqu’un à ses actes. Voilà pourquoi le pardon est toujours possible ! On vaut toujours plus que ce qu’on a fait. Le Pape François est vraiment dans le même esprit que ses prédécesseurs, en particulier de Jean-Paul II qui a beaucoup défendu le droit à la vie.

    Une souffrance trop souvent tue

    On ne parle guère de la souffrance que les femmes peuvent porter– souvent seules – après une IVG. Le confessionnal est un lieu où certaines peuvent reconnaître leur blessure et déposer leur souffrance, car elles savent que l’Église, tout en les aidant à mettre les mots en vérité sur ce qu’elles ont vécu, ne va pas les juger ni les condamner, mais les aider à se relever.

    Ces femmes qui souffrent n’ont pas besoin d’entendre que "ce n’est pas grave", elles veulent pouvoir vivre l’expérience du pardon, et une vraie réconciliation, avec elle même, avec l’enfant qui n’a pu être accueilli, avec leurs proches éventuellement, avec Dieu qui n’a jamais cessé de les aimer.

    L’Église est comme une mère

    Même si ce geste n’est pas "révolutionnaire" puisque ce péché était déjà bien sûr pardonnable et pardonné, j’espère qu’il fera comprendre au plus grand nombre la beauté du pardon, et la libération qu’il apporte aux cœurs éprouvés.  

    Pour eux, pour chacun de nous, l’Église est comme une mère : exigeante – elle veut nous faire grandir – et bienveillante – elle nous accompagne, et nous manifeste l’amour inconditionnel de Dieu. Les blessures du cœur sont à la fois les plus cachées et les plus lourdes à porter.

    Mais comme l’écrit Saint Jean : "Si ton cœur te condamne, sache que Dieu est plus grand que ton cœur."

     Propos recueillis par Louise Pothier.

  • Abbé Fabrice Loiseau : « Gare aux récupérateurs de la miséricorde ! »

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    De « Famille  chrétienne » :

    l-abbe-fabrice-loiseau-et-les-missionnaires-de-la-misericorde-divine_article.jpg« Les Missionnaires de la miséricorde divine entendent vivre de la spiritualité de sainte Faustine. Entretien avec l’abbé Fabrice Loiseau, fondateur de cette société de prêtres installée à Toulon qui fêtera le 13 septembre ses 10 ans.

    Pourquoi le prêtre est-il par excellence le missionnaire de la miséricorde ?

    Le Christ est venu dans le monde pour sauver tous les pécheurs. Faire miséricorde. Le prêtre étant un alter Christi, identifié à Jésus-Christ pasteur, la première forme de sa pastorale doit être d’offrir ce salut, cette miséricorde, aux pécheurs. Il est d’abord là pour ça et n’est pas un animateur social, un psychologue ou une aide humanitaire ! L’identité sacerdotale se fonde sur la miséricorde. Le prêtre n’est prêtre que pour vivre et annoncer cette miséricorde. C’est dans son être, inscrit dans son âme.

    Comment, concrètement, le prêtre témoigne-t-il de la miséricorde ?

    Le prêtre est l’homme de la miséricorde d’abord à travers les sacrements qui, tous, jaillissent du cœur de Jésus miséricordieux. L’Eucharistie est la première des miséricordes puisqu’elle est la présence du Christ, la vie de Jésus dans les âmes. Et tous les sacrements, du baptême jusqu’au sacrement des malades – miséricorde pour ceux qui souffrent dans leur corps et dans leur âme – en passant bien évidemment par le sacrement du pardon.

    Homme de la miséricorde, le prêtre doit l’être aussi dans le kérygme. C’est le thème essentiel de son annonce. Car il n’est pas là pour faire de la morale ! Au centre de la mission, voilà ce qu’il doit dire essentiellement : « Le Seigneur vous aime et, dès aujourd’hui, vous pouvez connaître le salut en regrettant vos péchés et en vivant de la miséricorde de Dieu ».

    Je crois que c’est aussi liturgiquement que le prêtre doit mettre l’accent sur la miséricorde. Chez nous, la fête de la divine miséricorde, le dimanche après Pâques, est particulièrement solennisée. C’est une proclamation liturgique de l’amour du Christ pour l’humanité.

    Ne trouvez-vous pas que le dimanche de la divine miséricorde est encore peu fêté dans l’Église catholique ?

    Règne en effet une terrible inertie autour de cette grande fête. Je n’ai jamais rencontré un seul prêtre qui soit contre. Mais beaucoup n’y voient pas d’intérêt puisque, disent-ils, on a déjà la solennité du Sacré Cœur ou celle de la petite Thérèse ! C’est pourtant un enjeu énorme et un engagement fort de Jean-Paul II qui l’a instituée pour l’Église universelle. La clé de son pontificat. Que sainte Faustine soit la première sainte de l’an 2000 et du nouveau millénaire n’est pas anodin.

    Quelle différence établir entre la spiritualité de la miséricorde divine et celle du Sacré Cœur ?

    Les deux se complètent, puisque le Sacré Cœur est la source de la miséricorde. La miséricorde insiste cependant plus sur le salut de l’homme pécheur. L’histoire du salut est d’ailleurs l’histoire de la miséricorde qui s’est penchée sur l’humanité blessée par le péché. On pourrait dire, pour simplifier, que le Sacré Cœur, c’est l’amour pour tous les hommes et la miséricorde, l’amour pour l’homme qui est dans la misère. Pas mal pour une époque accablée par le péché !

    « Plus peut-être que celle de l’homme d’autrefois, la mentalité contemporaine semble s’opposer au Dieu de miséricorde », écrivait Jean-Paul II dans son encyclique Dives in misericordia. Pourquoi ?

    Ils ont toujours existé et existeront jusqu’à la fin des temps, les mauvais empereurs, les mauvais rois, les mauvais chrétiens ou les mauvais prélats. L’homme est pécheur : rien de nouveau sous le soleil. Mais aujourd’hui, le péché est devenu institutionnel. La société n’est plus seulement tentatrice, mais créatrice de lois qui sont autant de péchés. C’est ce que Jean-Paul II appelle la « culture de mort », faite de structures de péchés qui enferment les hommes dans des structures de désespoir. La miséricorde en est l’antidote, le seul. Le « pouvoir qui pose une limite au mal » disait le saint pape dans Mémoire et identité.

    Ou « l’ultime planche de salut pour l’humanité » disait Jésus à sainte Faustine…

    Rien de moins ! Le recours à la miséricorde n’est pas une « dévotionnette », mais bien le dernier espoir de l’humanité. La spiritualité du IIIe millénaire comme l’annonçait là encore Jean-Paul II. J’y perçois une très forte dimension eschatologique. Une question de vie ou de mort. Car, le drame de l’humanité, finalement, est d’accepter d’être aimée par Dieu. Ou pas. L’enjeu de la fin des temps est de redonner à l’homme l’amour de Dieu qui redonne vie. Or, plus que toute autre spiritualité, la miséricorde est ce Dieu qui vient chercher l’homme pécheur. Ce n’est pas seulement un amour qui pardonne, mais un amour qui ressuscite.

    La miséricorde est un enjeu majeur. Y compris pour le diable qui semble s’acharner à vouloir la déformer…

    Gare aux récupérateurs de la miséricorde ! Le diable veut la travestir. L’écraser sous le poids du mal. En faire une vulgaire « bonasserie ». La défigurer pour qu’elle ne soit plus le pardon de Dieu pour l’homme pécheur qui se convertit et reprend confiance dans la bonté de Dieu, mais une certaine reconnaissance du mal. Une espèce d’autojustification par rapport à Dieu. Or, si l’homme ne se considère plus pécheur, en quoi aurait-il encore besoin de la miséricorde ? « Pas de miséricorde sans justice et vérité » martèle le pape François. La miséricorde de Dieu ne peut se déverser dans le cœur que si l’homme reconnaît, confesse, la gravité de son péché dans une démarche de vérité.

    Comment tenir ensemble miséricorde et appel à la conversion ?

    Accueillir le pécheur avec bonté, patience et psychologie ne signifie en rien l’installer dans sa situation de pécheur ni devenir complice de son péché. Chrétiens ou non, les gens le sentent. Je le vois sur les plages, par exemple, quand je vais à la rencontre des estivants. Beaucoup ne savent pas qu’ils sont malheureux parce qu’ils sont pécheurs. Parce qu’ils vivent dans des situations qui les éloignent de Dieu. Mettre le doigt sur ce qui les fait souffrir, sur ce qui les blesse, peut leur être d’un grand secours. Invoquer l’amour de Jésus en passant à la trappe son appel à la conversion relève plus du péché contre l’Esprit Saint que de la miséricorde divine. C’est un blasphème. N’oublions jamais cela, surtout quand l’on va au-devant de nos frères musulmans.

    L’évangélisation des musulmans est un charisme de votre communauté… Pourquoi ?

    Pour nous, aller au-devant de nos frères musulmans, y compris des salafistes aux tendances les plus dures, cela fait partie de la miséricorde. Celle-ci est d’ailleurs le point d’accroche avec eux. On peut leur dire : « tu es un vrai frère car la miséricorde est un thème capital pour toi ». Certes, pour les musulmans, Allah fait miséricorde à qui il veut et il la retire à qui il veut. Dans le Coran, la miséricorde est donc liée à une volonté divine arbitraire. Mais l’idée est là et permet d’établir une relation, de nouer le dialogue avec eux. Puis de leur annoncer l’Évangile car le dialogue interreligieux ne peut remplacer l’annonce du Christ miséricordieux.

    Réf. Abbé Fabrice Loiseau : « Gare aux récupérateurs de la miséricorde ! »

    JPSC

  • Euthanasie: Mgr Léonard débattra avec Gabriel Ringlet

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    La réponse ne s’est pas fait attendre : l’épiscopat envoie son « joker » au créneau. Avec Mgr Léonard on peut s’attendre à un débat médiatique de haute tenue, en toute clarté et sans ces faux-fuyants qui sont souvent la plaie des milieux ecclésiastiques. De Christian Laporte dans « La Libre » d’aujourd’hui :

    « A l’occasion de la sortie de son ouvrage "Vous me coucherez nu sur la terre nue" (paru chez Albin Michel) consacré aux questions de fin de vie, aux soins palliatifs et à l’euthanasie, l’abbé Gabriel Ringlet interrogé par "La Libre" - nos éditions de jeudi - invitait clairement les évêques de Belgique "à entrer dans un vrai débat avec lui" à propos de ces questions.

    Entendez : un dialogue sans a priori ni préjugés consistant à "tenter d’écouter jusqu’au bout l’argument de l’autre en acceptant a priori d’y entrer".

    Contacté par nos soins, le sommet de l’Eglise catholique de Belgique n’y est pas opposé. Et il entend même associer la presse à ce dialogue exceptionnel comme nous l’a expliqué le porte-parole de la Conférence épiscopale, le P. Tommy Scholtes, sj.

    En présence des journalistes

    "Comme par le passé où il s’est intéressé à ses divers écrits, a expliqué ce dernier, Mgr André-Joseph Léonard a été très heureux de recevoir le dernier ouvrage de Gabriel Ringlet. Il s’en réjouit donc mais a exprimé le vœu de le lire et d’en parler ensuite avec ses collègues de l’épiscopat belge. Puis dans les prochaines semaines, il rencontrera volontiers l’abbé Ringlet pour entrer en dialogue avec lui à ce sujet et ce en présence de journalistes." Et le porte-parole d’ajouter qu’il est "fondamental aux yeux de l’archevêque et des catholiques en général que l’Eglise accompagne spirituellement les personnes en fin de vie."

    La transgression d’un interdit majeur

    Autre point commun épinglé par Mgr Léonard : "Sans avoir lu le livre, il constate qu’à l’instar des responsables ecclésiaux et des chrétiens en général, Gabriel Ringlet parle lui-même de transgression de l’interdit majeur de tuer lorsqu’il s’agit de passer à l’euthanasie."

    Par ailleurs, dans l’interview à "La Libre", Gabriel Ringlet avait aussi expliqué qu’il était "absurde d’être un militant de l’euthanasie : on ne peut pas souhaiter cela, on ne peut qu’y être acculé".

    Selon le porte-parole des évêques "il faut rappeler qu’il y a une différence importante entre la sédation réversible et la sédation irréversible et le fait de procéder à une euthanasie". Un constat partagé sans réserves par l’ensemble des évêques de Belgique .

    On le voit : les responsables de l’Eglise catholique entendent profiter de l’opportunité de la sortie de ce nouveau livre de l’ancien vice-recteur de l’Université catholique de Louvain pour aller plus loin dans leur réflexion commune.

    On peut penser que certains points comme l’idée d’une ritualisation ne passeront pas la rampe mais cela ne devrait pas empêcher une discussion certes franche mais aussi sereine. »

    Ref. Euthanasie: Mgr Léonard débattra avec Gabriel Ringlet

    JPSC

  • Publicité gratuite dans « La Libre » : « Gabriel Ringlet, prêtre, accompagne les patients jusqu’à l’euthanasie »

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    Les thèses de l'abbé Ringlet sur l'euthanasie sont déjà bien connues. Nous en avons parlé à maintes reprises, par exemple ici: L'abbé Ringlet cautionne la transgression de l'interdit de tuer ou là: Quand Gabriel Ringlet et Corinne Van Oost, invités par le cdH, justifient le recours à l'euthanasie. 

    Sur le même sujet un nouveau livre du « prieur » de Malèves-Sainte-Marie sort de presse aujourd’hui  chez Albin Michel. Cela s’appelle « Vous me coucherez nu sur la terre nue » et La Libre Belgique  y consacre pas moins de quatre pages illustrées, sous une manchette soigneusement choisie : « Gabriel Ringlet, prêtre, accompagne les patients jusqu’à l’euthanasie ». On croirait lire une offre de services dans une annonce publicitaire.

    A ce stade, et sous réserve d’y revenir, on peut se demander si le battage rédactionnel de « La Libre » relève encore de l’information ou de la propagande étudiée pour une thèse militante. S’agissant du conflit de devoirs entre le soulagement de la souffrance et le respect de la vie d’un moribond, passons sur les phrases provocatrices du genre « la sédation finale est aussi grave que l’euthanasie ». De toute façon, les « accompagnements » euthanasiques auxquels se livre l’abbé Ringlet s’adressent aussi à des personnes  qui , comme Christian De Duve, ne se trouvent nullement devant l’échéance finale.  

    Le plus  gênant  dans ces interviews est que Gabriel Ringlet se présente comme prêtre catholique : à cet égard, il nous semble que les évêques de Belgique, sans céder à la provocation, devraient faire une mise au point sereine mais dépourvue de toute équivoque.  Et, ajouterions-nous, sans esquive consistant à dépêcher le pompier de service pour publier dans le journal une « opinion » en guise de « contrefeu ».  

    Sauf erreur, Gabriel Ringlet est un prêtre relevant de l’autorité diocésaine. A notre connaissance, il n’a jamais fait l’objet, jusqu’ici, de la moindre censure ecclésiastique.

     Ref.   Gabriel Ringlet, prêtre, accompagne les patients jusqu’à l’euthanasie

    http://paulhuyb.canalblog.com/archives/2015/09/03/32575162.html

     JPSC

  • L’été des cardinaux pour l’unité des catholiques

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    Entretien_avec_cardinal_Burke.jpgVoici l’éditorial de Philippe Maxence dans le n° de rentrée du bimensuel catholique « L’Homme Nouveau ». Il met en exergue la figure montante du cardinal Sarah et rend justice au Cardinal Burke, en publiant les bonnes feuilles d’un livre du prélat, dont la sortira de presse est prévue pour la mi-septembre. JPSC.

    « La parution du livre d’entretiens avec le cardinal Robert Sarah en février dernier a permis à un large public de découvrir ce serviteur de l’Église à la parole claire et directe, loin des discours équivoques et des compromissions mondaines (1).L’entretien que nous avions eu avec lui, puis l’une de ses interventions importantes que nous avions publiée par la suite ont d’ailleurs largement rencontré l’enthousiasme de nos lecteurs (2). Au mois de juillet dernier, le cardinal Sarah s’est rendu également dans plusieurs endroits de France, confirmant à chaque fois cet enthousiasme. Il a surtout offert aux fidèles d’asseoir leur vie spirituelle dans la splendeur de la vérité. Et la grande nouvelle du christianisme, c’est que la vérité a un visage et un nom et qu’elle est entrée dans notre Histoire humaine pour nous conduire à la vie éternelle.

    Un autre cardinal vient également nous apporter le réconfort d’un discours ferme et profondément ancré dans le Christ. Sur le fond, l’accord est total entre le cardinal Robert Sarah et le cardinal Raymond Leo Burke qui répond aux questions de Guillaume d’Alançon, dans un livre à paraître à la mi-septembre aux éditions Artège (3). En exclusivité, on en trouvera ici de bonnes feuilles (cf. page 14-15). On pourrait croire que les deux cardinaux appartiennent à un même clan ou une même coterie. Or, si finalement les propos du cardi­nal africain et du cardinal américain entrent en syntonie, c’est que l’un et l’autre servent la même Église et ont reçu le même enseignement, bel exemple de l’universalité réelle de l’Église.

    De fausses images

    Ici ou là, dans la presse ou sur les blogues, des propos circulent accusant le cardinal Burke d’incarner l’Église de la richesse, du passé, de la dureté de cœur, du faste, voire de l’ignorance des réalités du monde actuel. Pour l’avoir rencontré à plusieurs reprises, aussi bien en Europe qu’aux États-Unis, cette image grossière, médiatiquement facile, ne me semblait pas correspondre à la réalité du personnage pas plus, qu’à l’époque, ne correspondait au cardinal Ratzinger la caricature faite de lui d’un « Panzerkardinal ». Là aussi, pour avoir eu l’honneur de m’entretenir à plusieurs reprises avec lui, j’avais pu constater cette contrefa­çon journalistique.

    C’est pourquoi nous avons enquêté sur le cardinal Burke et nous livrons dans le dossier de ce numéro le fruit de nos recherches. On y constatera qu’issu d’une simple famille rurale, Raymond Burke a toujours cherché à entrer dans l’esprit de l’Église et non à incarner des idées personnelles, aussi justes soient-elles. Sa formation de juriste l’a certainement incliné à s’effacer toujours davantage derrière l’Église qu’il a promis de servir à son ordination. Jean-Paul II, qui l’a choisi comme évêque, puis Benoît XVI, qui l’a appelé à Rome, ne s’y sont d’ailleurs pas trompés.

    Une humilité rayonnante

    De ce fait, comme saint Paul, ce cardinal américain n’hésite pas à rappeler, à temps et à contretemps, l’enseignement du Christ. On verra dans le dossier de ce numéro que ce rappel s’accompagne de rencontres avec des personnes blessées qui parfois ne comprennent pas le message de l’Église. C’est l’une de ces personnes, un homosexuel, qui a révélé au grand jour sa rencontre avec le cardinal Burke, choqué des attaques dont ­celui-ci était l’objet. Le cardinal n’en avait jamais parlé publiquement. À l’humilité ostentatoire de certains, il préfère assurément une humilité plus discrète qui implique de remplir jusqu’au bout, malgré certains désagréments bien réels, le rôle dont l’Église l’a investi.

    Mais l’on verra aussi que le cardinal Burke est loin d’être isolé, notamment dans sa défense du mariage catholique et, plus largement, de l’enseignement de l’Église en matière de liturgie. Là encore, c’est le contraire qui aurait été étonnant. Pas besoin, en effet, de représenter un parti ou un courant dès lors que l’on s’efface entièrement derrière l’enseignement reçu et transmis depuis les apôtres et certifié par le magistère constant de l’Église. Paradoxalement, il est heureux qu’un cardinal comme Raymond Burke n’ait rien de spécifique en la matière. C’est quand la personnalité et les idées personnelles supplantent le rappel de la doctrine catholique, qui est notre bien commun à tous, qu’il faut s’inquiéter. Un autre livre du cardinal Burke sur l’Eucharistie, à paraître également en septembre aux éditions Via Romana, illustre bien à ce titre la beauté d’un auteur s’effaçant derrière le patrimoine spirituel et doctrinal de l’Église (4). À nous, à notre place, d’adopter une attitude similaire plutôt que d’entretenir cette espèce de guerre civile qui oppose des catholiques à d’autres catholiques, des frères à des frères.

     

    1.Cardinal Robert Sarah, Dieu ou rien, entretien sur la foi, Fayard, 422 p., 21,90 euros.
    2. Cf. nos numéros 1588 du 11 avril 2015 et 1594 du 4 juillet 2015.
    3. Guillaume d’Alançon, Un cardinal au cœur de l’Église, Artège, 230 p., 18,50 euros.
    4. La Sainte Eucharistie, sacrement de l’amour divin, Via Romana, 300 p., 23 euros.

    Ce billet a été publié dans L'Homme Nouveau, je commande le numéro 

    Ref.L’été des cardinaux pour l’unité des catholiques