De Lothar C. Rilinger sur le site de la CNA Deutsch :
16 December, 2021
Après une interview controversée : Müller se défend contre les critiques
Selon le cardinal Müller, il n'y a pas de "codes antisémites" dans l'interview récemment publiée sur la politique liée au Corona. Il défend la thèse du "Big Reset" du monde global.
Le cardinal Gerhard Ludwig Müller s'est exprimé dans un bref entretien avec l'institut catholique autrichien "St. Bonifatius" sur la relation entre l'eucharistie et les règles d'hygiène médicale et donc sur la relation entre la théologie et la médecine dans le contexte de la peste Covid-19.
A cette occasion, le cardinal a estimé que les milieux intéressés utilisaient la pandémie pour "mettre maintenant les gens au pas, les soumettre à un contrôle total, établir un Etat de surveillance". Il a en outre expliqué que certains "philanthropes" utiliseraient l'épidémie "pour imposer leur agenda", le nouvel ordre mondial qu'ils souhaitent. Le cardinal Müller a désigné le fondateur de Microsoft Bill Gates ainsi que George Soros et Klaus Schwab, qui veulent certes faire le bien avec leurs fondations, mais qui tentent d'imposer au monde leur vision du monde, qui n'est plus chrétienne. Cette interview - en partie reproduite de manière totalement abrégée - a suscité de vives critiques, (l'accusant même d'antisémitisme) sur lesquelles le cardinal s'est exprimé auprès de CNA Deutsch.
Lothar C. Rilinger : Eminence, dans l'interview que vous avez accordée à l'Institut Saint-Boniface, vous mettez en garde contre le fait de refuser les sacrements aux personnes qui ne sont pas vaccinées. Comment évaluez-vous les prescriptions de l'État et de l'Église concernant la fréquentation des messes en Allemagne, qui ne serait autorisée qu'après avoir respecté les règles des 2 G (complètement vacciné ou guéri) ?
Cardinal Gerhard Ludwig Müller : Ici, le thème théologique de l'accès aux sacrements est confondu et mélangé avec le thème pratique et médical de la prévention sanitaire. Aucun homme ne peut refuser l'accès aux sacrements à un autre, car ce sont des dons de Dieu. Les évêques et, concrètement, les aumôniers sur place, en tant que serviteurs responsables du Christ, doivent seulement veiller aux conditions spirituelles, c'est-à-dire à la disposition spirituelle, du côté du bénéficiaire. Pour l'illustrer par l'exemple du baptême : Seuls ceux qui croient au Dieu trinitaire et qui le professent publiquement peuvent être valablement baptisés au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. Celui qui pense que le baptême n'est qu'un rite social d'admission doit être informé avec bonté et patience de son erreur par son pasteur et conduit à une compréhension plus profonde, mais il ne doit en aucun cas être rejeté brutalement.
Il en va tout autrement de l'observation et de la mise en pratique des mesures d'hygiène nécessaires (vaccination, port du masque, etc.) afin de réduire ou d'exclure autant que possible tout risque de contagion. Personnellement, je me suis déjà fait vacciner trois fois et je respecte bien sûr les règles de sécurité. Ceci pour ce qui concerne "les opposants à la vaccination et les négationnistes de la corona".
Le citoyen est en droit d'attendre des autorités publiques compétentes que les différentes mesures ne se contredisent pas logiquement. La rigueur n'est souvent pas perceptible. Personne ne sait en effet pourquoi, par exemple, il faut maintenir une "distance sociale" - une association de mots d'ailleurs difficile à comprendre - dans un aéroport, alors que dans un avion, les passagers sont entassés dans un espace très restreint.

