Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

International - Page 146

  • Le pape et Biden ne tiennent pas le même langage sur l'avortement

    IMPRIMER

    Lors de la rencontre entre le pape et le président américain, quel sera le poids de la pierre d'achoppement que constitue l'avortement promu par l'administration Biden ? Un "détail" que les points de convergence (sur le climat, la lutte contre la pauvreté et la mobilisation autour du COVID) éclipseront ? 

    De Catholic News Agency (Matt Hadro) :

    Maison Blanche : Le pape François "a parlé différemment" de Biden sur l'avortement

    27 octobre 2021

    Avant la rencontre du président Joe Biden avec le pape François le 29 octobre, une porte-parole de la Maison Blanche a reconnu mercredi que "le pape a parlé différemment" de Biden sur l'avortement.

    M. Biden, un catholique, "est quelqu'un qui défend et croit que le droit d'une femme de choisir est important", a déclaré Jen Psaki, porte-parole de la Maison Blanche, lors d'un point de presse le 27 octobre.

    "Le pape a parlé différemment", a-t-elle ajouté, en réponse à une question du correspondant de EWTN News Nightly White House, Owen Jensen.

    Le pape François rencontrera le président Biden et la première dame Jill Biden vendredi au Vatican.

    Mercredi, Mme Psaki a déclaré que les points d'accord entre les deux hommes constitueront la "pièce maîtresse" de la réunion de vendredi, notamment les questions de "pauvreté, de lutte contre la crise climatique, de fin de la pandémie de COVID-19".

    "Ce sont toutes des questions extrêmement importantes qui seront au cœur de leur discussion lors de leur rencontre", a-t-elle ajouté.

    Le pape François a déjà qualifié l'avortement de "meurtre", comparé l'avortement à "l'embauche d'un tueur à gages", déclaré que les victimes à naître de l'avortement portent le visage de Jésus et décrié les efforts visant à promouvoir l'avortement comme un "service essentiel" pendant la pandémie.

    M. Biden et son administration ont pris un certain nombre de mesures pour financer l'avortement purement et simplement ou pour assouplir la réglementation relative au financement des groupes pro-avortement.

    Il a fait pression pour que l'avortement soit financé par les contribuables dans le cadre de Medicare en excluant l'amendement Hyde de sa demande de budget de l'exercice 2022 au Congrès. Dans un décret du 28 janvier, M. Biden a abrogé la politique de Mexico, qui permettait aux États-Unis de financer des groupes pro-avortement internationaux. Son administration a modifié la réglementation pour permettre le financement de prestataires d'avortement dans le cadre du programme de planification familiale Title X.

    Lorsque la loi pro-vie du Texas sur le "battement de cœur" est entrée en vigueur le 1er septembre, M. Biden a promis une réponse "pangouvernementale" pour maintenir l'avortement légal au Texas. Le ministère de la Justice a intenté un procès devant un tribunal fédéral au sujet de cette loi, et le ministère de la Santé et des Services sociaux a annoncé une augmentation du financement du planning familial pour les groupes touchés par la loi texane.

    En outre, M. Biden a fait des déclarations en faveur de l'avortement légal aux États-Unis et dans le monde.

    Plus tard au cours du briefing de mercredi, Mme Psaki s'est étendue sur la "foi" du président lorsqu'elle a été interrogée sur la réunion au Vatican.

    Je pense que la foi du président, comme vous le savez, est très personnelle pour lui. Sa foi a été une source de force à travers les diverses tragédies qu'il a vécues dans sa vie", a-t-elle déclaré, notant qu'"il va à l'église tous les week-ends".

    "Nous nous attendons à ce que cette rencontre soit chaleureuse", a-t-elle ajouté. 

  • Le pape bénit deux cloches pour les enfants à naître

    IMPRIMER

    D'Isabella Haberstock de Carvalho sur Aleteia.org :

    Le pape François bénit deux cloches pour les enfants « non-nés »

    27/10/21

    Le pape François a béni, mercredi 27 octobre, deux cloches symbolisant les "voix des enfants non-nés". Le souverain pontife en a fait l'annonce lors de l'audience générale.

    Lors de l’audience générale du 27 octobre 2021, le pape François a raconté avoir béni, quelques instants plus tôt, deux grands cloches qui symbolisent les « voix des non-nés ». L’initiative était organisée par la fondation polonaise « Oui à la vie ». Les deux cloches sont destinées à l’Ukraine et à l’Équateur. 

    Le son de "l'Évangile de la vie"

    Le pontife souhaite que ces cloches soient « un signe d’engagement pour la défense de la vie humaine, de la conception à la mort naturelle ». Il a également espéré « que leur son annonce au monde “l’Évangile de la vie” » et « réveille les consciences et la mémoire des enfants à naître ». 

    Le pape François avait déjà participé à une initiative similaire organisée par cette fondation l’année précédente. Le 23 septembre 2020, il avait ainsi béni une cloche qui était destinée à la Pologne et qui avait ensuite fait un pèlerinage à travers le pays, pendant lequel les gens pouvaient la sonner comme l’avait fait le pontife. 

    Selon Aci Stampa, le président de la Fondation, Bogdan Romaniuk, aurait reçu des requêtes de l’Ukraine et de l’Équateur pour réaliser des cloches pour leur pays. Les archevêques métropolites de la ville de Lviv en Ukraine et Guayaquil en Équateur, Mgr Mieczysław Mokrzycki et Mgr Luis Cabrera Herrera, où les cloches seront envoyées, auraient demandé au pape François de bénir les objets avant le pèlerinage. 

    Mgr Mokrzycki a expliqué à Aci Stampa que la cloche sera emmenée « dans divers lieux et paroisses d’Ukraine » et qu’elle « facilitera la mise en œuvre d’une bonne campagne éducative » sur la vie humaine. Les cloches sont fabriquées dans l’ancienne fonderie polonaise de Jan Felczyński, établie en 1808 dans la ville de Przemyśl et qui a produit des cloches pour des paroisses du monde entier.

  • Comment évangéliser? Les leçons de l’Histoire

    IMPRIMER

    Vu sur KTO

    Dans ce nouveau numéro de la Foi prise au mot, Régis Burnet et ses invités répondent à la question : comment évangéliser ? Certains pensent que porter la « Bonne Nouvelle » oblige à faire table rase de la civilisation des fidèles enseignés. D’autres, qu’il n’y a rien de plus instructif que de regarder le passé et de chercher à comprendre comment les missionnaires d’antan abordaient réellement la mission. Afin d’y voir plus clair, le bibliste Régis Burnet reçoit les historiens Yannick Essertel, spécialiste de la question de l’évangélisation, et Pierre Diarra, membre des Oeuvres pontificales missionnaires :

  • "Le synode sur la synodalité pourrait conduire au "chaos" et à un "désordre ecclésial mondial"

    IMPRIMER

    De Lifesitenews.com (Michaël Haynes) :

    Un ancien conseiller du Vatican prévient que le synode sur la synodalité pourrait conduire au "chaos" et à un "désordre ecclésial mondial".

    Featured Image

    Le Père Thomas Weinandy a fait ces commentaires alors qu'il parlait à la Catholic News Agency du synode actuel sur la synodalité.

    21 octobre 2021

    Un éminent théologien américain et ancien membre de la Commission théologique internationale du Vatican a mis en garde contre certains aspects du synode du pape sur la synodalité, suggérant que "le chaos s'ensuivra" si ses craintes s'avéraient exactes.

    Le Père Thomas Weinandy, OFM Cap, a fait ces commentaires par e-mail à la Catholic News Agency, répondant à des questions sur le synode pluriannuel sur la synodalité, qui a débuté le 10 octobre. M. Weinandy a d'abord offert des perspectives encourageantes sur les résultats possibles du synode, écrivant que l'événement pourrait "animer ... l'ensemble de l'Église mondiale". La "foi de l'Église pourrait être confirmée et renforcée et les gens pourraient être aidés à mener une vie sainte", a ajouté M. Weinandy. "Il pourrait animer toute une évangélisation mondiale. Tout cela serait merveilleux à voir".

    Toutefois, l'ancien haut directeur exécutif du Secrétariat de la doctrine de la Conférence des évêques catholiques des États-Unis a également exprimé d'importantes préoccupations concernant le synode, qui a été décrit comme "Vatican III". Le théologien de 75 ans a souligné un passage du vade-mecum du synode, ou manuel, qui appelle à un processus d'"écoute", en particulier de ceux qui sont "en marge", y compris "les personnes qui ont quitté la pratique de la foi, les personnes d'autres traditions religieuses, les personnes sans croyance religieuse, etc". Un tel processus ouvre l'Église à l'écoute de "toute une variété de sujets concernant la doctrine, la liturgie et la morale", de la part de personnes qui ne font peut-être même pas partie de l'Église, a noté M. Weinandy. "Toutefois, si ces opinions sont contraires à la foi de l'Église et qu'elles sont proclamées haut et fort, le chaos s'ensuivra", a-t-il averti.

    Il a comparé le nouveau synode à la voie synodale controversée et "schismatique" actuellement en cours en Allemagne. "De même que la voie synodale en Allemagne a créé un désordre, de même la voie synodale mondiale pourrait créer un désordre ecclésial mondial. J'espère que cela ne se produira pas, mais c'est ce que je crains", a déclaré M. Weinandy.

    Compte tenu de ses prédictions désastreuses concernant le synode, M. Weinandy a exhorté les catholiques à prier pour que "le Saint-Esprit éclaire tous ceux qui participent à ces réunions, et en particulier les évêques, le clergé et les laïcs fidèles (le sensus fidelium), afin que ces rencontres ne soient pas détournées par le diable". "Bien sûr, nous devons nous rappeler que le Seigneur fait le bien dans toutes les situations pour ceux qui l'aiment", a-t-il ajouté. "Certains pourraient y voir une occasion de saper l'Église et sa foi, mais cela pourrait être une occasion pour tous les croyants fidèles de témoigner de la foi et d'être renforcés en le faisant". Jésus crucifié et ressuscité brillerait alors glorieusement dans le monde entier."

    "L'un des critiques les plus francs de ce pontificat"

    Le théologien, qui s'est vu décerner la médaille Pro Ecclesia et Pontifice par le pape François en reconnaissance de ses services à l'Église en 2013, s'est déjà exprimé sur les dangers que représente la Voie synodale allemande, ainsi que sur le pape François lui-même. S'exprimant plus tôt cette année, le père Weinandy a souligné que "si la Voie synodale allemande ne se dirige pas vers le schisme, elle a trompé beaucoup de gens". "Il est évident que la Voie synodale allemande propose des changements dans l'enseignement de l'Église qui seraient schismatiques. On ne peut pas le nier, et il est insensé d'affirmer le contraire", a-t-il déclaré.

    Ses commentaires ne se sont pas non plus limités à la critique de la notion moderne de synodes et de synodalité. En 2017, Weinandy a fait des vagues dans l'Église en écrivant une lettre de trois pages au pape François dans laquelle il accusait le souverain pontife de permettre une "confusion chronique", de "rabaisser l'importance de la doctrine de l'Église" et de nommer des évêques qui "ont des opinions contraires à la croyance chrétienne". Faisant référence au document controversé du Pape Amoris Laetitia, le Père Weinandy a écrit sur l'enseignement "intentionnellement ambigu" du Pape qui "pourrait impliquer un changement dans cet enseignement" de l'Eglise sur le mariage. "Enseigner avec un tel manque de clarté apparemment intentionnel risque inévitablement de pécher contre l'Esprit Saint, l'Esprit de vérité", écrit le théologien. En ce qui concerne le concept de "synodalité", Weinandy a suggéré qu'il "permet et promeut diverses options doctrinales et morales au sein de l'Église [qui] ne peuvent que conduire à une plus grande confusion théologique et pastorale. Une telle synodalité est peu judicieuse et, dans la pratique, va à l'encontre de l'unité collégiale entre les évêques."

    Cette lettre a conduit l'USCCB à demander la démission du père Weinandy. Sans se décourager, deux ans plus tard, il a mis en garde contre un "nouveau schisme sans précédent" qui se produit sous le pape François et qui "est effrayant". Compte tenu de son franc-parler, le père Weinandy a été décrit par le correspondant du Vatican Ed Pentin comme "l'un des critiques les plus francs de ce pontificat".

  • Statistiques de l'Eglise catholique : augmentation dans le monde mais diminution en Europe

    IMPRIMER

    De l'Agence Fides :

    VATICAN - Les Statistiques de l'Église catholique 2021

    21 octobre 2021

    Cité du Vatican (Agence Fides) - À l'occasion de la 95e Journée Mondiale des Missions, dimanche 24 octobre 2021, l'Agence Fides présente comme d'habitude quelques statistiques choisies pour offrir une image panoramique de l'Église dans le monde. Les tableaux sont extraits du dernier "Annuaire statistique de l'Église" publié (mis à jour au 31 décembre 2019) et concernent les membres de l'Église, les structures pastorales, les activités dans les domaines de la santé, du bien-être et de l'éducation. Le changement, augmentation (+) ou diminution (-) par rapport à l'année précédente (2018) est indiqué entre parenthèses, selon la comparaison effectuée par l'Agence Fides. Enfin, le tableau actualisé des circonscriptions ecclésiastiques confiées à la Congrégation pour l’Évangélisation des Peuples est rapporté.

    Au 31 décembre 2019, la population mondiale s'élevait à 7 577 777 000 personnes, soit une augmentation de 81 383 000 personnes par rapport à l'année précédente. L'augmentation globale, touche également tous les continents cette année, y compris l'Europe. Les plus fortes augmentations se situent une fois de plus en Asie (+40 434 000) et en Afrique (+33 360 000), suivies par l'Amérique (+6 973 000), l'Europe (+157 000) et l'Océanie (+459 000).

    A la même date du 31 décembre 2019, le nombre de catholiques s'élevait à 1 344 403 000 avec une augmentation globale de 15 410 000 par rapport à l'année précédente. L'augmentation touche tous les continents sauf l'Europe (-292 000). Comme par le passé, elle est plus marquée en Afrique (+8 302 000) et en Amérique (+5 373 000), suivies de l'Asie (+1 909 000) et de l'Océanie (+118 000).

    Le nombre de circonscriptions ecclésiastiques est resté pratiquement invariable, augmentant d'une seule unité par rapport à l'année précédente, pour atteindre 3 026. Il y a un total de 3.217 stations missionnaires avec un prêtre résident (+301), avec une augmentation dans tous les continents. Les stations missionnaires sans prêtre résident ont diminué de 5 836 au total, pour atteindre 131 407.
    Le nombre total d'évêques dans le monde a diminué de 13 pour atteindre 5 364. Le nombre d'évêques diocésains a augmenté (+12) et celui des évêques religieux a diminué (-25). Le nombre total de prêtres dans le monde est passé à 414 336 (+271). Une fois encore, une baisse significative a été enregistrée en Europe (-2 608), suivie par l'Amérique (-690) et l'Océanie (-69). Des augmentations ont été enregistrées en Afrique (+1.649) et en Asie (+1.989).

    Le nombre de religieux non prêtres a diminué pour la septième année consécutive, de 646, pour atteindre 50 295. La diminution globale du nombre de religieuses se confirme également, de 11 562 unités. Le nombre total est de 630 099. Les augmentations sont, une fois de plus, en Afrique (+835) et en Asie (+599), les diminutions en Europe (-7 400), en Amérique (-5 315) et en Océanie (-281).

    Le nombre de missionnaires laïcs dans le monde est de 410 440, soit une augmentation globale de 34 252. Le nombre de catéchistes dans le monde a diminué de 2 590 au total pour atteindre 3 074 034.

    Le nombre de grands séminaristes, diocésains et religieux, a diminué cette année, globalement de 1 822, pour atteindre 114 058. Des augmentations ont été enregistrées uniquement en Afrique (+509), des diminutions en Asie (-898), en Océanie (-53), en Europe (-630) et en Amérique (-750). Le nombre total de petits séminaristes, tant diocésains que religieux, a diminué pour la quatrième année de 3 174, pour atteindre 96 990. Ils ont diminué sur tous les continents à l'exception de l'Océanie (+22) : en Amérique (-914), en Afrique (-1 519), en Europe (-743) et en Asie (-20).

    Dans le domaine de l'éducation, l'Église gère 72 667 jardins d'enfants avec 7 532 992 élèves ; 98 925 écoles primaires avec 35 188 771 élèves ; 49 552 écoles secondaires avec 19 370 763 élèves. Elle suit également 2 395 540 lycéens et 3 833 012 étudiants universitaires.

    Les instituts de charité et d'assistance gérés par l'Église dans le monde comprennent : 5 245 hôpitaux, dont les plus nombreux sont situés en Afrique (1 418) et en Amérique (1 362) ; 14 963 dispensaires, principalement en Afrique (5 307) et en Amérique (4 043) ; 532 léproseries, principalement en Asie (269) et en Afrique (201) ; 15 429 maisons pour personnes âgées, malades chroniques et handicapées, principalement en Europe (8. 031) et en Amérique (3 642) ; 9 374 orphelinats, principalement en Asie (3 233) et en Europe (2 247) ; 10 723 jardins d'enfants, dont le plus grand nombre en Asie (2 973) et en Amérique (2 957) ; 12 308 centres de conseil matrimonial, principalement en Europe (5 504) et en Amérique (4 289) ; 3 198 centres d'éducation ou de rééducation sociale et 33 840 autres institutions.

    Les circonscriptions ecclésiastiques dépendant de la Congrégation pour l’Évangélisation des Peuples (Cep) sont au nombre de 1 117, selon la dernière variation enregistrée. La plupart des circonscriptions ecclésiastiques confiées à Propaganda Fide se trouvent en Afrique (517) et en Asie (483). Suivent l'Amérique (71) et l'Océanie (46). (SL) (Agence Fides 21/10/2021)

    Dossier_Statistiche_2021.pdf.pdf

  • Inde : une enquête de profilage des missionnaires qui inquiète l'Eglise

    IMPRIMER

    D'Agnès Pinard Legry sur Aleteia.org :

    En Inde, l’Église s’inquiète d’une enquête de profilage des missionnaires

    20/10/21

    Dans le Karnataka, État indien situé dans le sud-ouest du pays, les Églises chrétiennes s’inquiètent du profilage des missionnaires et du personnel employé par les Églises que le gouvernement a récemment commandé.

    L’inquiétude monte au sein des Églises chrétiennes de l’État indien du Karnataka. Une enquête spéciale et un profilage des missionnaires ainsi que du personnel travaillant dans les Églises a récemment été commandé par le Backward Classes and Minorities Welfare, l’organisme gouvernemental qui s’occupe « de la promotion et du développement des groupes les plus défavorisés ». Pour mémoire, Au Karnataka, les hindous représentent 84% des 61 millions d’habitants, tandis que les musulmans représentent 13% et les chrétiens 2%.

    « Pourquoi le gouvernement s’intéresse-t-il à une enquête sur le personnel religieux et les lieux de culte uniquement de la communauté chrétienne ? », s’est interrogé Mgr Peter Machado, archevêque de Bangalore, auprès de l’agence Fides. « Cet exercice est inutile et dangereux ». Avec en toile de fond l’ombre des prétendues conversions forcées et les sentiments antireligieux qui montent, il est dangereux de faire de telles enquêtes. Les lieux de culte de notre communauté, ainsi que les curés, pasteurs et religieuses, seront identifiés et pourront être pris pour cible. Nous avons déjà entendu parler d’incidents sporadiques dans le nord et dans le Karnataka », s’est inquiété l’archevêque de Bangalore.

    Vers une marginalisation des minorités religieuses

    Les responsables des différentes Églises voient dans cette enquête un élément d’un plan plus vaste promu par le Bharatiya Janata Party (BJP), parti pro-hindou au pouvoir dans l’État, qui vise à mettre en œuvre un programme politique pro-hindou marginalisant les différentes minorités religieuses, dont les chrétiens. Huit États indiens ont en ce sens déjà adopté des lois spécifiques interdisant les conversions religieuses. Ces lois, notent les Églises, vont à l’encontre de l’esprit de la Constitution indienne qui accorde la liberté de prêcher, de pratiquer et de professer sa religion.

  • Envoyer Greta à Glasgow à la place du Pape François : une idée pas si saugrenue

    IMPRIMER

    Un article de Sandro Magister, vaticaniste à L’Espresso, en traduction française sur diakonos.be :

    Le Pape François n’ira pas à Glasgow. Greta ira à sa place

    Le Pape François ne se rendra pas à la Conférence des Nations Unies sur le changement climatique qui se tiendra du 31 octobre au 12 novembre à Glasgow. Il a annulé le déplacement de son agenda. Mais si lui ne peut s’y rendre – a proposé le jésuite Thomas Reese, l’ancien directeur d’ « America », l’hebdomadaire des jésuites de New York à son confrère pape – pourquoi ne pas inclure Greta Thunberg dans la délégation vaticane ? Pourquoi ne pas lui donner à elle le siège du Pape ? Non pas en-dehors de la conférence, à défiler avec le peuple des opprimés par le « bla bla » des politiques mais à l’intérieur, à tu et à toi avec les puissants de ce monde, pour leur dire leurs quatre vérités en face ?

    Ce n’est un mystère pour personne que le Pape François, qui est l’auteur de l’encyclique environnementale « Laudato si’ », admire la jeune activiste suédoise qu’il a d’ailleurs rencontré brièvement place Saint-Pierre le 17 avril 2019. Mais il est également de notoriété publique que Greta rivalise avec lui sur la scène publique mondiale comme figure de référence pour la défense de la nature.

    Angelo Panebianco, professeur de sciences politiques à l’Université de Bologne, qui est l’un des analystes les plus sérieux de la société contemporaine, vient de lancer une question brûlante et de grande portée sur le phénomène Greta, et implicitement sur le binôme Greta-François, dans un éditorial publié dans le « Corriere della Sera » du 8 octobre :

    « Greta n’est-elle pas peut-être la démonstration du fait que même les sociétés post-religieuses – comme le sont désormais en grande partie les sociétés occidentales, Europe en tête – ont besoin de prophètes et de prophéties ? »

    Entre les deux prophéties – soutient le professeur Panebianco – il y a des similitudes et des différences.

    L’une des similitudes entre l’ère religieuse et l’ère post-religieuse, c’est que chez chacun d’elles, la prophétie intervient quand les vieilles croyances sont épuisées, qu’elles soient religieuses ou civilisationnelles, comme dans le cas de notre civilisation occidentale.

    Mais la ressemblance la plus forte – selon Panebianco – c’est que ces deux prophéties dénoncent d’un côté l’imminence de la catastrophe et indiquent, de l’autre, le chemin du salut.

    Pendant l’ère religieuse, la catastrophe qui menaçait, c’était le jugement de Dieu sur la conduite mauvaise des hommes, il suffit de penser à la prédicationd e Jean le Baptiste dans le Nouveau Testament. Tandis que « dans notre ère post-religieuse, la catastrophe annoncée est le fruit de la rébellion de la nature contre la manipulation humaine ».

    Dans les deux cas, « la prophétie est couronnée de succès si et quand elle rencontre une demande de sens, de signification. En acceptant la prophétie, les personnes donnent un sens nouveau à leur propre existence, elles se sentent, au moins en partie, différentes de celles qu’elles étaient avant de la connaître et de s’approprier son message ».

    Mais c’est là qu’apparaît la différence. « La prophétie religieuse offrait aux hommes, à chaque être humain, des réponses, et donc des consolations, par rapport au sens ultime de l’existence : le sens de la vie et de la mort, ainsi que les raisons de la souffrance dans la vie terrestre. La prophétie religieuse ancrait les individus dans un ensemble de croyances qui, en donnant à chaque être humain la conscience de sa propre place dans le monde, lui donnait également la force nécessaire pour faire face aux vicissitudes de la vie ».

    Mais que dire, dans une ère post-religieuse, d’une prophétie uniquement environnementaliste, avec un message exclusivement terrestre ? « Est-il en mesure d’avoir la même puissance et la même capacité de donner un sens à l’existence des individus ? ». Le professeur Panebianco rappelle le précédent de Karl Marx, et le lien entre son message et l’ancienne prophétie juive qui, en effet, pendant une longue période « donna un sens à l’agir de millions de personnes ».

    Sur le court terme, parce qu’elle est amplifiée par l’appareil de communication mondial, même la prophétie de Greta « se révèle puissante ». Mais il n’est pas dit qu’elle soit en mesure de « satisfaire pendant une longue période une demande de sens » et, par conséquent, de « changer durablement la manière dont les individus, ou plusieurs d’entre eux, vivent leur présence dans le monde ».

    C’est ici que s’arrête la comparaison du professeur Panebianco entre les deux prophéties, la religieuse et la post-religieuse.

    Instinctivement, on pourrait penser que c’est le Pape François qui serait le porteur de la prophétie religieuse. Mais ce n’est pas le cas. Le 4 octobre, au moment où Greta était en Italie pour manifester contre le « bla bla » des gouvernants et était en train de mobiliser le mouvement de contestation des « Fridays for Future », le Pape prenait part au Vatican à une rencontre entre les chefs religieux et les scientifiques envoyés par les ambassades de Grande-Bretagne et d’Italie auprès du Saint-Siège, en préparation de la conférence de Glasgow.

    Cette rencontre a culminé par un appel solennel pour la sauvegarde de la nature signé par le Pape François mais aussi par le patriarche œcuménique de Constantinople Bartholomée Ier, par le patriarche de Moscou Cyrille, par le grand imam d’Al-Azhar Ahmed Al-Tayyeb, par le rabbin Noam Marans et par des représentants du bouddhisme et des autres religions.

    Et pourtant, dans les 2350 mots de cet appel, le mot « Dieu » n’apparaît pas une seule fois. Ni même le mot « créateur », « création », « créature ». La nature est définie comme « une force vitale ». L’unique, vague et timide, allusion à la transcendance se trouve à la ligne où l’on reconnaît dans le monde naturel « les signes de l’harmonie divine ».

    Trop peu, pour ainsi dire rien, pour tenir tête à la prophétie exclusivement terrestre de Greta, banalement copiée jusque dans ses excès, par exemple là où l’appel du Pape François et des autres chefs religieux affirme qu’il « ne pourrait rester qu’une décennie pour restaurer la planète ».

    Il y a deux ans, le professeur Panebianco, qui est laïc, a publié avec son collègue de l’Université de Bologne Sergio Belardinelli, un catholique, un livre d’analyse sur l’état actuel de la civilisation européenne et du christianisme.

    La critique que les deux auteurs adressaient à l’Église d’aujourd’hui était d’être « trop humaine » et « peu eschatologique », trop silencieuse sur Dieu « créateur et seigneur du ciel et de la terre », alors qu’en revanche cette « prophétie » devrait être sa priorité absolue, « comme l’a bien compris Joseph Ratzinger ».

    Vu comme cela, l’idée d’envoyer Greta à Glasgow à la place du Pape François n’est peut-être pas si saugrenue.

  • Face à la multiplication des crimes de haine contre les chrétiens, le Saint-Siège veut un engagement de sécurité

    IMPRIMER

    De Vatican News (Debora Donnini) :

    17 octobre 2021

    Crimes de haine contre les chrétiens : le Saint-Siège veut un engagement de sécurité

    La lutte contre l'intolérance envers les communautés religieuses, mêmes majoritaires, la nécessité de s'entendre sur la signification des droits de l'homme et l'importance des engagements consensuels : tels sont les points essentiels des trois déclarations de la Mission permanente du Saint-Siège à Vienne exprimées lors de la Conférence du BIDDH, “Trois décennies et prêts pour l'avenir Démocratie, droits de l'homme et sécurité”.

    Les crimes anti-chrétiens ne sont plus un phénomène marginal. L'intolérance et la discrimination touchent non seulement les communautés minoritaires, mais aussi les majorités, D’ailleurs, trop souvent, le terme “minorités” est considéré comme synonyme de “victimes”, sans que l'on se rende compte que les victimes de ces crimes peuvent également appartenir aux majorités. C'est dans cet esprit que la Mission permanente du Saint-Siège auprès des organisations internationales à Vienne invite à éviter une approche sélective dans le traitement des formes de discrimination religieuse, notant également qu'aucune partie de la région de l'OSCE n'est à l'abri d'actes d'intolérance.

    Cet appel est contenu dans l'une des trois déclarations publiées vendredi 15 octobre par la Mission permanente elle-même sur divers aspects des droits de l'homme et de la sécurité, à l'occasion de la conférence du BIDDH (Bureau des institutions démocratiques et des droits de l'homme), qui est une institution de l'OSCE, l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe. La conférence de Varsovie, à l'occasion du 30e anniversaire du BIDDH, est intitulée “Trois décennies et prêts pour l'avenir : démocratie, droits de l'homme et sécurité”.

    En ce qui concerne la persécution religieuse, le BIDDH a enregistré des cas de menaces, d'attaques violentes, de meurtres, de profanation d'églises, de dévastation de lieux de culte, de cimetières et d'autres biens religieux. Le phénomène n'est pas rare dans l'espace OSCE et il s’avère croissant.

    Rester vigilant également sur les discriminations à l'encontre des chrétiens

    La délégation du Saint-Siège, par conséquent, «reste confiante que, bénéficiant de l'expérience acquise dans l'élaboration de directives pour la sécurité des communautés juives et musulmanes, le BIDDH entreprendra des efforts similaires pour répondre aux besoins de sécurité des communautés chrétiennes». Il s'agit, en général, de défis d'intérêt mutuel car partout où une communauté religieuse est persécutée en raison de ses croyances religieuses, «le bien commun est en jeu». L'impact négatif se fait sentir non seulement sur la vie quotidienne des chrétiens et des membres d'autres religions, mais aussi sur la cohésion sociale des États. Il est également rappelé que l'OSCE a été l'une des premières organisations internationales à tirer la sonnette d'alarme sur l'intolérance à l'égard des chrétiens, exhortant les gens à rester vigilants, «car les chrétiens continuent de souffrir de préjugés, d'intolérance, de discrimination et de violence, à l'est comme à l'ouest de 0Vienne».

    Interprétations divergentes des droits de l'homme

    Une autre des trois déclarations accorde une place importante à la question des droits de l'homme. «Nous sommes convaincus que la reconnaissance de la dignité inhérente à tous les membres de la famille humaine et de leurs droits égaux et inaliénables - sans distinction de race, de sexe, de langue ou de religion - constitue le fondement de la liberté, de la justice et de la paix dans le monde», peut-on lire. Cependant, il ne suffit pas de proclamer solennellement les droits fondamentaux de l'homme : il faut aussi les mettre en pratique. Dans de nombreuses régions du monde, ces droits font l'objet d'infractions graves et, même dans les pays dotés de formes démocratiques de gouvernement, «ils ne sont pas toujours pleinement respectés».

    Il est également souligné que les États participants maintiennent des positions divergentes et «parfois même contradictoires» non seulement sur des questions spécifiques liées à la dimension humaine, mais aussi sur l'interprétation même des droits de l'homme et des libertés fondamentales. Ce n'est que si les États participants peuvent se mettre d'accord sur la signification du concept de “droits de l'homme” que la dimension humaine de l'OSCE redeviendra une pierre angulaire de l'approche globale de la sécurité et de la coopération. À cet égard, il est également fait référence au discours du Pape de 2018 au corps diplomatique dans lequel François a noté avec inquiétude comment l'interprétation de certains droits avait progressivement changé, avec l'inclusion d'un certain nombre de «nouveaux droits» qui sont fréquemment en conflit les uns avec les autres. Des notions douteuses des droits de l'homme ont été avancées, en contradiction avec la culture de nombreux pays. Le risque est donc qu'au nom des droits de l'homme, nous assistions à la montée en puissance de formes modernes de colonisation idéologique par les plus forts et les plus riches, au détriment des plus pauvres et des plus vulnérables. La délégation est donc convaincue que la seule approche significative de la dimension humaine consiste à rechercher une compréhension commune des droits de l'homme universels et des libertés fondamentales, ainsi que de leur protection et de leur promotion.

    Les engagements doivent faire l'objet d'un consensus

    Le Saint-Siège esprime également sa gratitude au directeur du BIDDH, Matteo Mecacci, et à ses prédécesseurs pour leurs efforts au cours des 30 dernières années. Dans l'une des trois déclarations, la délégation fait part de son désir continu de dialogue et d'engagement sur les questions d'intérêt commun. Le Saint-Siège compte donc sur le professionnalisme et la véritable impartialité du BIDDH pour que toutes les activités de l'organisation puissent être menées à bien dans le respect des engagements convenus. Ceci est important pour le principe d'égalité entre les États participants. À cet égard, la délégation se sent obligée d'exprimer sa préoccupation quant au fait que le BIDDH, lors du Forum sur l'égalité des générations qui s'est tenu à Paris en juillet dernier, a rejoint les coalitions d'action pour l'égalité des générations sur la violence fondée sur le genre et sur les mouvements et le leadership féministes sans aucun mandat consensuel de tous les États participants.

  • La pornographie : la grande oubliée de la lutte contre la traite des êtres humains

    IMPRIMER

    De

    «La pornographie, grande oubliée de la lutte contre la traite des êtres humains»

    Prostitution et pornographie ont plusieurs points communs. Dans les deux cas, les corps sont loués, en échange d'argent, pour le plaisir d'autrui.

    Nicolas Bauer

    Au-delà de ces plaintes d'actrices, des associations féministes comme le Mouvement du Nid dénoncent l'existence d'un problème systémique de traite d'êtres humains dans l'«industrie du sexe». Pour lutter contre la traite, un cadre juridique complet s'est développé ces deux dernières décennies, au niveau international, puis européen. Néanmoins, son potentiel contre les excès de la pornographie est largement sous-exploité, car il se heurte à un tabou. Il n'est pas exagéré d'affirmer que la pornographie est la grande oubliée de la réflexion juridique et politique sur la traite des êtres humains.

    Les premiers efforts internationaux contre la traite visaient à protéger les femmes de la prostitution. Ainsi, en 1910, une convention internationale réprimant la «traite des blanches» était signée à Paris. D'autres ont suivi durant les décennies suivantes, élargissant peu à peu la question à toutes les formes de trafic sexuel, puis à partir de 2000 à toutes les situations de traite d'êtres humains. Pour autant, le cas de traite le plus répandu dans le monde occidental reste le trafic sexuel et c'est toujours sur la prostitution que se focalise la lutte contre la traite. Il faut dire que le droit international interdit explicitement «l'exploitation de la prostitution d'autrui» (proxénétisme).

    Il existe une profusion de rapports des instances des Nations unies et du Conseil de l'Europe sur la traite des êtres humains, en particulier la prostitution, mais aucun ne s'intéresse de près à la pornographie. Pourtant, prostitution et pornographie ont plusieurs points communs. Dans les deux cas, les corps sont loués, en échange d'argent, pour le plaisir d'autrui. Pornographie vient du grec πόρνη [pórnê], qui veut dire « prostituée » ; il n'est d'ailleurs pas rare que les actrices pornographiques se prostituent ou aient été prostituées par le passé. Certaines activités, comme celle des «camgirls», correspondent à la fois à de la prostitution et à de la pornographie. Le sociologue Sonny Perseil va jusqu'à qualifier la pornographie en général de «prostitution filmée».

    Quoi qu'il en soit, au moins pour une part, l'industrie de la pornographie pratique la traite d'êtres humains, au sens du droit international. En effet, la définition de la traite est large et inclut de nombreuses situations. Recruter une personne, en abusant de sa position de vulnérabilité ou en lui offrant des paiements, dans le but de l'exploiter sexuellement, cela correspond à de la traite. C'est courant dans le commerce du sexe et, en ce sens, le producteur pornographique ne se distingue pas du proxénète. Le premier est pourtant mieux perçu que le second, car la pornographie a gagné la bataille de l'image : ce serait un genre cinématographique, avec des acteurs.

    Lire la suite

  • Les dangers d'une mondialisation à outrance

    IMPRIMER

    De TVLIBERTES :

    Le monde est entré dans une ère d’incertitudes. La mondialisation à outrance a engendré un bouleversement des équilibres géopolitiques. L’effacement des frontières au nom de la multiplication des flux a donné naissance à des sociétés ouvertes, liquides. Les Etats-Unis, promoteurs de cette mondialisation forcenée, ont largement participé à l’acculturation des peuples du Vieux Continent, laissant la place à une forme de nihilisme, terreau favorable aux réactions identitaires dont l’islamisme est un des pendants. Les délocalisations et la désindustrialisation ont offert des marchés entiers à la Chine de plus en plus prédatrice, face à un Occident toujours plus dépendant. Face à cela, la Russie résiste sans parvenir à un rapprochement avec l’Europe, tant redouté par des Etats-Unis, et Vladimir Poutine se tourne de plus en plus vers Pékin, dans une forme de partenariat de circonstances. Dans "La mondialisation dangereuse" publié chez L’Artilleur (disponible ici), Jacques Soppelsa, agrégé d’histoire et président de l’Académie internationale de géopolitique, et Alexandre del Valle, géopolitologue et docteur en histoire, reviennent sur les revers de la mondialisation sous toutes ses formes. Des échanges numériques laissés entre les mains d’entreprises supranationales prédatrices aux délitement civilisationnel de l’Europe qui inquiète jusqu’à ses ennemis.

  • RDC: toujours aucun accord entre confessions religieuses sur la composition de la Céni

    IMPRIMER

    Lu sur le site web de la « Libre Afrique » :

    ceni-690x450.jpg« Deux mois et demi après la date-butoir initialement fixée, la République démocratique du Congo (RDC) est toujours privée, faute d’accord entre les acteurs directement concernés, de toute direction à la tête de la Commission électorale qui doit organiser les scrutins prévus fin 2023 – dont la présidentielle et les législatives -, dans un contexte de méfiance entre les confessions religieuses, au risque d’entraîner un « glissement » de élections. La loi congolaise reconnaît à huit confessions religieuses la prérogative de proposer le président de la Commission électorale nationale indépendante (Céni). Il s’agit de désigner le successeur de Corneille Nangaa Yebeluo, dont le mandat a expiré l’an dernier après avoir organisé les élections générales contestées du 30 décembre 2018.

    Depuis des mois, le processus de désignation de son successeur est bloqué en raison du rejet par deux des plus importantes confessions religieuses en RDC – la puissante Église catholique et l’Église du Christ au Congo (ECC, protestante) – de deux candidatures considérées comme étant techniquement les meilleures mais ne remplissant pas les exigences d’éthique, de réputation et de l’indépendance.

    Le candidat président de la Céni proposé par les six autres, Denis Kadima Kazadi, est ainsi soupçonné par les catholiques et les protestants d’être trop favorable au président de la République, Antoine Félix Tshisekedi Tshilombo.

    Le dernier rebondissement en date remonte à jeudi, avec le rappel, lors d’une conférence de presse à Kinshasa de la Conférence épiscopale du Congo (Cenco, catholique) et de l’ECC, de leur opposition à la candidature de M. Kadima. Les deux confessions religieuses ont évoqué un dossier entaché de plusieurs irrégularités dont des « menaces » et des « tentatives de corruption », affirmant détenir des enregistrements des discussions entre les huit confessions religieuses.

    Ce qui a fait bondir les six autres confessions religieuses – l’Eglise kimbanguiste, la Communauté islamique en RDC, l’Eglise du Réveil, l’Union des Eglises indépendantes du Congo et l’Armée du Salut -, qui ont, dans un communiqué conjoint, dénoncé les enregistrements comme étant un « acte illégal » passible de peine de prison et « qui ne reflète pas l’éthique tant vantée par la Cenco  et l’ECC ».

    Le groupe de six a réitéré samedi son choix, de M. Kadima, affirmant qu’il ne « cédera pas aux caprices des catholiques et des protestants ». « Nous avons désigné six confessions contre deux, ces dernières ont rejeté un principe élémentaire de la démocratie, c’est cela aussi, savoir s’incliner quand on a perdu », ont ajouté leurs représentants.

    Face à cette impasse, et en mettant un peu d’eau dans leur vin, l’Eglise catholique et l’ECC ont émis jeudi dernier le souhait de voir l’équipe actuelle de la Céni amorcer les préparatifs techniques en attendant la désignation des nouveaux membres de la centrale électorale, afin d’éviter le glissement du calendrier électoral.

    Les deux principales confessions ont été rejointes par le secrétaire permanent adjoint du Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie (PPRD, la formation de l’ancien président Joseph Kabila Kabange), Ferdinand Kambere. Il a, durant le week-end, appelé Corneille Nangaa – pourtant décrié pour l’organisation des élections de 2018 – à entamer les préparatifs des prochains scrutins en attendant la mise en place du nouveau bureau de la Céni.

    Ref. RDC: toujours aucun accord entre confessions religieuses sur la composition de la Céni

    À elles seules, l’Eglise catholique et l’Eglise du Christ (protestants) représentent l’immense majorité des Congolais : près de cinquante pourcents pour les catholiques et un peu plus de trente pour les protestants (les proportions n’ont guère varié depuis l’époque coloniale) : c’est dire si ces deux puissantes confessions sont financièrement moins manipulables ou corruptibles que les sectes islamiques, kimbanguistes ou autres églises du réveil approchées par l’establishment politique de la RDC.

    JPSC

  • Le synode sur la synodalité décolle avec du plomb dans l'aile...

    IMPRIMER

    Du Père Raymond J. de Souza sur le National Catholic Register :

    Le synode sur la synodalité est lancé, mais de nombreuses questions restent en suspens

    COMMENTAIRE : La journée d'ouverture du 9 octobre a laissé entrevoir des problèmes dans les premiers moments du processus planétaire : participation, processus et controverses antérieures.

    (L) Pope Francis takes part in a moment of reflection for the opening of the synodal path for the 2023 Synod on Synodality at the Vatican’s New Synod Hall Oct. 9. (R) Pope Francis celebrates Mass at St. Peter’s Basilica opening the worldwide synodal path, Oct. 10, 2021.

    (à gauche) Le Pape François participe à un moment de réflexion pour l'ouverture du parcours synodal pour le Synode 2023 sur la Synodalité dans la Nouvelle Salle du Synode du Vatican le 9 octobre. (à droite) Le pape François célèbre la messe à la basilique Saint-Pierre pour l'ouverture du chemin synodal mondial, le 10 octobre 2021. (photo : Screenshot / Youtube/Vatican News)

    11 octobre 2021

    Le pape François a utilisé quatre fois trois points pour lancer la première phase du synode sur la synodalité, des réunions locales préparant les réunions régionales, nationales, continentales et hémisphériques qui mèneront au synode des évêques en octobre 2023.

    Samedi, dans un discours prononcé lors de la réunion de lancement du processus synodal prolongé, il a évoqué trois thèmes (communion, mission et participation), trois risques (formalisme, intellectualisme, complaisance) et trois opportunités (changement structurel, écoute, proximité).

    Dans son homélie de dimanche, il a ajouté une quatrième formulation en trois points - rencontrer, écouter et discerner - pour inaugurer ce que le biographe papal Austen Ivereigh décrit comme "la plus grande consultation populaire de l'histoire humaine et un moment décisif pour l'Église catholique mondiale".

    Cela pourrait bien être le cas. Ou pas. 

    La mère de toutes les réunions "n'a jusqu'à présent rien enregistré de plus qu'un blip sur le radar catholique", a écrit Ivereigh lui-même le mois dernier. "Jusqu'à présent, le désengagement a été presque total".

    Sur deux ans, il y a largement le temps de développer les 12 idées papales introductives des événements de lancement, en complément des 10 sujets thématiques que le Vatican a publiés le mois dernier. Le processus planétaire lancé à Rome est destiné à se déployer au niveau local d'ici avril prochain. Chaque diocèse devant produire un rapport de 10 pages sur les consultations, il devrait y avoir, si tout se passe comme prévu, des volumes massifs de plusieurs dizaines de milliers de pages générés pour les phases nationales, continentales et hémisphériques du processus planétaire. Tout cela sera mis en forme pour le synode de 2023, lorsque les évêques se réuniront enfin.

    Ivereigh a raison. Jamais auparavant personne n'avait pensé à mener une consultation planétaire nécessitant des centaines de milliers d'heures, de personnes et de réunions. Reste à savoir si cette idée fera école. Rien, ces derniers jours, ne semble indiquer que le "désengagement total" que déplore Ivereigh ait changé. Il est fort possible que l'ensemble du processus ne décolle pas et que Rome impose simplement ses priorités à une consultation infertile.

    Lire la suite