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International - Page 32

  • Le patriarche des Chaldéens dénonce le silence de Rome face à la situation de l'Eglise en Irak

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    D'Asia News via Riposte catholique :

    Irak : le patriarche Sako dénonce le silence du Pape et du Vatican

  • Syrie et Liban : des chrétiens désespérés

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    D'Amy Balog sur zenit.org :

    L’avenir des chrétiens désespérés du Liban et de Syrie

    L’exode massif menace l’avenir du christianisme

     

    Les chrétiens DÉSESPÉRÉS de Syrie et du Liban « n’ont plus confiance en leur pays » et « il n’y a pas de lumière au bout du tunnel », selon un patriarche catholique.

    Les chrétiens du Moyen-Orient choisissent de quitter leur pays malgré les encouragements de l’Église à rester, a déclaré le patriarche grec-melkite catholique Youssef Absi à l’association caritative catholique Aide à l’Église en Détresse (AED).

    Entre 2016 et 2021, la population chrétienne de Syrie a diminué de 6,31% à 3,84%, selon le rapport 2023 de l’AED sur la liberté religieuse dans le monde.

    Le patriarche Absi a déclaré qu’il est de plus en plus difficile de donner de l’espoir aux chrétiens en Syrie et au Liban, où vivent la plupart de ses fidèles, et où les jeunes sont particulièrement susceptibles de partir.

    Il explique : « Il y a toujours eu des vagues d’émigration. Aujourd’hui, c’est un mélange de raisons économiques, sociales et politiques. Les six dernières années depuis que le Patriarche est au pouvoir ont été une période difficile avec la guerre civile en Syrie, la pandémie et les difficultés économiques extrêmes en Syrie et au Liban. Tout cela nous a empêchés de réaliser nos projets plus rapidement ».

    Le patriarche a ajouté que les fidèles « sont désespérés » et « n’ont plus confiance en leur pays. C’est pourquoi ils partent ».

    « Nous avons fait beaucoup au début pour les retenir dans le pays, mais la situation ne s’est pas améliorée. Nous faisons toujours tout notre possible pour aider nos fidèles, pour leur fournir les services essentiels. Mais nous ne pouvons pas remplacer les gouvernements. Il n’y a pas de lumière au bout du tunnel, nous ne voyons pas de solution à court terme. Sans soutien, nous ne pouvons plus les convaincre de rester. »

    Le patriarche a déclaré que la situation en Syrie pourrait être améliorée si l’Occident levait les sanctions qui ont un impact négatif sur la population civile.

    Il a fait écho à l’appel lancé par d’autres dirigeants chrétiens du Moyen-Orient en juillet, expliquant : « Je pense que nos amis peuvent faire pression d’une manière ou d’une autre sur leurs gouvernements, et parfois même sur les chefs religieux, pour aider dans cette direction ou pour garantir que les sanctions soient levées ». Il a ajouté : « Nous avons remarqué que l’ACN a doublé, et parfois triplé, son aide au cours de la dernière décennie. Les résultats sont clairement visibles et nous vous remercions du fond du cœur. On voit que vous voulez vraiment être présent en Syrie et au Liban, d’une manière particulière. Ce n’est pas seulement une aide financière ou économique, c’est l’esprit avec lequel ils [l’AED] travaillent, la générosité, l’amour, le sourire. »

    Il a conclu : « Nous rendons grâce à Dieu de nous avoir envoyé des frères et sœurs d’une telle envergure, qui sont des chrétiens engagés ».

  • La star brésilienne du football Ronaldo a été baptisé à l'âge de 46 ans

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    De kath.net/news :

    La star brésilienne du football Ronaldo a été baptisée à l'âge de 46 ans.

    24 septembre 2023

    L’ancienne star du football brésilien a écrit sur Instagram que le sacrement du baptême lui faisait se sentir renaître en tant qu’enfant de Dieu.

    L'ancienne star du football brésilien Ronaldo (nom complet Ronaldo Luis Nazario de Lima) a été baptisé à l'âge de 46 ans. Il a partagé quelques photos de son acceptation dans l'Église catholique sur Instagram.

    Il a littéralement écrit : « Aujourd’hui est un jour très spécial. J'ai été baptisé ! La foi chrétienne a toujours été une partie fondamentale de ma vie depuis que je suis enfant, même si je n'étais pas encore baptisé. Grâce à la Sainte-Cène, je me sens vraiment renaître en tant qu’enfant de Dieu – d’une manière nouvelle, plus consciente et plus profonde.

    Il renouvelle son engagement à « parcourir le chemin du bien, de sa propre volonté, dans la foi en l'amour de Jésus, dans l'amour de la solidarité ». Enfin, Ronaldo a remercié deux prêtres et ses deux parrains.

    La vie de Ronaldo n’a pas seulement été façonnée par son talent de footballeur et les succès sportifs et économiques qui y sont associés. Il souffrait de divers problèmes relationnels et souffrait d’hypothyroïdie. Cela a mis fin à sa carrière de footballeur et a donné lieu à plusieurs reprises à des commentaires moqueurs sur sa prise de poids inévitable.

    Ronaldo a remporté la Coupe du monde avec l'équipe nationale brésilienne en 1994 et 2002. En 1997, il remporte la Coupe des vainqueurs de coupe européenne avec le FC Barcelone et en 1998, la Coupe UEFA avec l'Inter Milan. Aujourd'hui, il est propriétaire et président du club de football espagnol Real Valladolid.

  • La vie de toute personne à naître sera protégée au Chili

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    Une synthèse de presse de gènéthique.org :

    Chili : protéger « la vie de toute personne à naitre »

    24 septembre 2023
     

    Au Chili, le Conseil constitutionnel a adopté, mercredi 20 septembre, un article qui « protège la vie de toute personne à naître », ainsi qu’un autre consacrant la liberté de conscience.

    Chargée de rédiger une nouvelle loi fondamentale, l’assemblée plénière du Conseil constitutionnel discutait ce jour-là les articles et les amendements relatifs au chapitre II concernant les « libertés et droits fondamentaux, garanties et devoirs constitutionnels ».

    Le Conseil constitutionnel a approuvé à une large majorité l’article 16.1 du chapitre protégeant la vie de ceux qui ne sont pas encore nés, et interdisant la peine de mort. Parmi les 50 constituants, 33 ont voté pour.  L’amendement qui affirmait que « chaque être humain est une personne » a en revanche été rejeté le vendredi précédent.

    Si la future Constitution est approuvée, elle pourrait remettre en cause l’IVG. Depuis 2017, elle est autorisée en cas de risque vital pour la femme, de malformation du fœtus et de viol (cf. Le Chili dépénalise l’avortement dans certains cas). La fourniture de la pilule du lendemain pourrait elle aussi être remise en cause.

    Alors que la gauche dénonce un « retour en arrière » vers « une constitution moralisatrice et autoritaire », le constituant républicain Luis Silva considère sur X, anciennement Twitter, que « c’est un grand pas en avant pour le droit à la vie ».

    Renforcement de l’objection de conscience

    Au cours de l’après-midi, le Conseil a en outre consacré l’objection de conscience « individuelle et institutionnelle » (cf. Au Chili, l’objection de conscience à l’avortement est étendue aux institutions) en lui donnant un statut constitutionnel. L’article a été approuvé par 31 voix pour et 19 contre.

    L’actuelle Constitution a été adoptée pendant la dictature d’Augusto Pinochet, même si elle a connu des remaniements depuis. En 2021, une Convention constitutionnelle avait élaboré un premier projet qui prévoyait d’instituer un « droit à l’avortement ». Lors du référendum du 4 septembre 2022, il a été rejeté, 62% des Chiliens étant contre (cf. Chili : Vers l’inscription de l’avortement dans la Constitution ?).

    Le projet actuel sera déposé le 7 octobre. La nouvelle Constitution devra ensuite être soumise à référendum le 17 décembre. Le dernier sondage, publié dimanche dernier, pronostique 57 % de « non ».

     

    Sources : Courrier international (22/09/2023) ; la Tercera, Helen Mora et Nicolas Quinones (20/09/2023)

  • Haut-Karabakh : les Arméniens abandonnés de tous ou presque...

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    De Philippe Oswald sur La Sélection du Jour :

    Les Arméniens du Haut-Karabakh abandonnés de tous ou presque...

    L'Artsakh ou Haut-Karabakh, région arménienne et chrétienne depuis deux millénaires, vient d'être reconquise par l'Azerbaïdjan, musulman et turcophone (le « turc azéri » ou « azerbaïdjanais » étant très proche du turc). L'objectif du président azéri Aliev était clair : chasser « comme des chiens » de leur terre ancestrale les 120 000 Arméniens de l'Artsakh. C'est en train de se réaliser. Contraints le 20 septembre par la disproportion militaire à se plier au cessez-le-feu imposé par l'Azerbaïdjan avec la caution des forces d'interposition russes, les Arméniens du Haut-Karabakh ont été désarmés, et leur capitale, Stepanakert, investie par les Azéris. Pour les habitants, c'est désormais « la valise ou le cercueil » ou du moins la servitude. Ensuite, la menace se reportera sur la République arménienne qui, très affaiblie militairement, tente à présent de protéger ses frontières. Aliev , comme la plupart des dictateurs, annonce ce qu'il va faire : il proclame qu'après avoir réglé le problème du Haut-Karabakh, l'Azerbaïdjan entend faire valoir « ses droits » sur l'Arménie...

    C'est la fin de l'indépendance du Haut-Karabakh, acquise de haute lutte. Brutalement rattachée par Staline dès 1921 à la république soviétique d'Azerbaïdjan, cette enclave très majoritairement arménienne avait autoproclamé son indépendance en 1991, après la fin de l'URSS. S'ensuivirent plusieurs conflits entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan. Celui-ci avait été défait par l'Arménie au terme de la guerre de 1991-1994 (qui a fait plus de 30 000 morts) mais l'Azerbaïdjan a pris sa revanche en 2020 : l'Arménie qui soutenait les séparatistes a subi une cuisante défaite en 44 jours de combats. Les Azéris ont alors récupéré les trois quarts des territoires de cette enclave reliée à l'Arménie par une étroite bande, le corridor de Latchine (cf. LSDJ n° 1086). Décidés à en finir avec le résidu indépendant autour de Stepanakert, la « capitale » et ville principale du Haut-Karabakh, les Azéris sont repassés à l'offensive le 19 septembre, remportant une victoire éclair.

    Comment comprendre la passivité des Européens devant la perspective, sinon d'un nouveau génocide des Arméniens, du moins d'une épuration ethnique de grande ampleur ? D'abord, le droit international joue en leur défaveur : aucun pays n'a reconnu l'indépendance du Haut-Karabakh en 1991, avalisant ainsi la « punition » infligée par Staline aux Arméniens lorsqu'il a rattaché le Haut-Karabakh, leur berceau national et religieux (comparable au Kosovo pour les Serbes), à l'Azerbaïdjan musulman. C'est d'ailleurs au nom de ce droit international que les médias ukrainiens, qu'on pourrait croire a priori favorables aux Arméniens, soulignent la légitimité de l'Azerbaïdjan à reconquérir ce territoire...Ils font la comparaison avec leur droit de récupérer les régions que leur a confisquées la Russie, relève Courrier International. Ensuite, l'UE, privée du gaz russe, a conclu via la Commission européenne présidée par Ursula von der Layen, un accord gazier avec l'Azerbaïdjan. Que pèse l'existence de quelque 120 000 Arméniens face au gaz dont l'Allemagne, en particulier, a un impérieux besoin ? Enfin, les Arméniens sont victimes du « complexe jeu d'alliances » qui se déroule actuellement dans cette région, analyse Patrick Saint-Paul dans Le Figaro. Les alliances qui se sont nouées, sur fond de ressources gazières et pétrolières, bousculent en effet « les clivages religieux, ethniques et géopolitiques », explique-t-il.

    D'un côté, les alliés des Arméniens : traditionnellement, la France, les États-Unis et la Russie. Mais s'agissant de leur apporter un soutien militaire, il n'y a plus que...l'Iran ! Le soutien français, bridé par la diplomatie mercantile de l'Union Européenne, s'arrête aux discours compassionnels d'Emmanuel Macron, tandis que les Américains regardent ailleurs. Quant aux Russes, empêtrés dans leur guerre en Ukraine, ils sont d'autant moins disposés à intervenir contre l'Azerbaïdjan qu'ils estiment avoir été trahis par l'Arménie quand celle-ci s'est tournée vers l'Occident, allant même jusqu'à mener des exercices militaires avec les États-Unis. Poutine n'est pas le genre d'homme à passer l'éponge sur un tel affront ! Mais le plus intrigant, c'est que l'Iran chiite vienne en aide à l'Arménie chrétienne contre l'Azerbaïdjan, pays pourtant lui aussi majoritairement chiite… Pourquoi ? Parce que le torchon brûle entre Téhéran et Bakou (la capitale de l'Azerbaïdjan) depuis qu'Aliev a conclu un partenariat stratégique avec deux ennemis de l'Iran : la Turquie et Israël… « Depuis 2016, l'Azerbaïdjan reçoit 70 % de ses importations d'armes d'Israël, qui achète à Bakou 40 % de son pétrole. L'Azerbaïdjan a ouvert une ambassade à Tel-Aviv, devenant ainsi le premier pays à majorité chiite à envoyer un ambassadeur en Israël » rappelle Le Point (en lien ci-dessous). « L'Orient compliqué » (De Gaulle) commence dès le sud du Caucase !

    Pour aller plus loin :

    Haut-Karabakh : les clés pour comprendre le conflit

    >>> Lire l'article du Point

  • Le pape à Marseille : une visite très politique en pleine crise migratoire

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    De Jean-Marie Guénois sur le site du Figaro (via le blog Il Sismografo) :

    Pape François à Marseille: en pleine crise migratoire, une visite très politique

    Récit - Le souverain pontife a insisté sur le fait qu’il ne venait «pas en France» mais dans la Cité phocéenne, où il arrive ce vendredi. -- François est attendu ce vendredi à Marseille pour ce qui apparaît comme une «vraie-fausse» visite du pape en France. Cet aller-retour en Provence - mais «pas en France», a tellement insisté François - sera le plus atypique des quarante-quatre voyages de son pontificat. Pour aucune autre nation, le pape ne s’est livré à une telle contorsion afin de justifier le fait qu’il passe dans une métropole française sans venir «en France».

    Il a pourtant visité cinquante-neuf pays… Le nôtre, où il se rend pour la seconde fois après sa visite express du Parlement européen à Strasbourg en novembre 2014, n’entre pas dans le compte de ses visites officielles d’État. Son voyage éclair en Alsace fut un aller-retour de moins de huit heures montre en main: Parti au petit matin, François était déjà à Rome en début d’après-midi après avoir déjeuné… dans l’avion.

    La veille de son départ à Marseille, une source interne, de longue expérience et très informée des coulisses du Vatican, affirme que François «déteste la France», notamment en raison de son passé «de nation colonisatrice». La politique papale ne pouvant se fonder sur des humeurs et encore moins sur des rumeurs, Le Figaro avait posé directement la question à François dans l’avion du retour des Journées mondiales de la jeunesse de Lisbonne au Portugal, le 6 août dernier. Pour refuser ainsi de la visiter officiellement, le pape avait-il «quelque chose contre la France?» «Non!», avait aussitôt répondu François dans un grand sourire, avant d’expliquer sa «politique» de voyage: «Je visite les petits pays européens. Les grands pays, je le laisse pour après, à la fin.»

    François, qui aura 87 ans en décembre, n’a jamais caché sa dévotion personnelle pour sainte Thérèse de l’Enfant Jésus. Qui sait s’il pense venir un jour à Lisieux? Le 15 août 2004, huit mois avant sa mort, Jean-Paul II s’était recueilli devant la grotte de Lourdes. Il s’agissait de son 104e et dernier voyage, le septième en France.

    «La Méditerranée est un cimetière mais ce n’est pas le cimetière le plus grand»

    François a justifié son déplacement dans la Cité phocéenne par sa participation à un colloque ecclésial sur la Méditerranée: «Le problème de la Méditerranée est un problème qui me préoccupe. C’est pour cela que je vais en France. Il est criminel d’exploiter des migrants. Pas en Europe parce que nous sommes plus civilisés mais dans les “Lager” (camps) d’Afrique du Nord» où sont retenus des migrants. Il a conclu: «Les évêques de la Méditerranée se réunissent avec des politiques pour réfléchir sérieusement sur ce drame des migrants. La Méditerranée est un cimetière mais ce n’est pas le cimetière le plus grand. Le cimetière le plus grand, c’est le nord de l’Afrique. Je vais à Marseille pour cela.»

    François arrive à Marseille dans un contexte de crise sur l’île de Lampedusa, exposée à une arrivée massive de migrants. Par la voix de son ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, la France a annoncé mardi qu’elle n’accueillerait «aucun migrant de Lampedusa». Cette île italienne, située entre la Tunisie et la Sicile, tient au cœur du pape François. Elle fut la destination de son premier voyage papal en juillet 2013. Il y avait dénoncé la «mondialisation de l’indifférence» face à la mort de migrants en Méditerranée.

    Ce même cri, il devrait le pousser spirituellement, ce vendredi en fin d’après-midi devant le Monument aux héros et victimes de la mer de Marseille, en compagnie de leaders d’autres religions et d’associations d’aide aux migrants.

    Cet appel à la conscience, François devrait l’exprimer sur un mode politique et géopolitique, samedi matin lors des «Rencontres Méditerranéennes» dans le Palais du Pharo. Il s’exprimera devant une soixantaine d’évêques et soixante-dix «jeunes» issus des pays du pourtour méditerranéen. Au petit matin, il aura aussi rencontré des personnes dans la précarité, près de la gare Saint-Charles, une étape ajoutée à la dernière minute.

    De fait, la première version du programme de cette visite dévoilée au printemps devait se limiter à la question migratoire. Initialement, ce voyage se déroulait sur le modèle de celui de Strasbourg: arrivé le samedi matin à Marseille, le souverain pontife prononçait son discours aux «Rencontres Méditerranéennes» avant de repartir en début d’après-midi à Rome.

    Il a fallu toute la force de persuasion du cardinal Jean-Marc Aveline pour que François finisse par accepter de présider une messe au Stade-Vélodrome, samedi après-midi où près de 60.000 fidèles sont attendus. De même, il n’aurait pas rencontré les prêtres, religieux et religieuses de Marseille comme il doit le faire sitôt sa descente d’avion, vendredi à Notre-Dame-de-la-Garde. L’introduction de l’aspect religieux dans la seconde version du programme donne à cette «vraie-fausse» visite papale en France des similitudes avec le schéma habituel des déplacements pontificaux.

    La visite polémique du couple Macron à la messe papale

    Mais c’est un ultime caractère, politique celui-là, qui rapproche cette visite atypique d’une visite officielle, sans en être une pour autant. Cette dernière évolution du programme papale n’est pas venue du cardinal Aveline mais d’Emmanuel Macron.

    S’il n’a pas obtenu tout ce qu’il désirait - il y aurait eu un projet de dîner en l’honneur de François le vendredi soir à Marseille, ce qui ne se fait pourtant jamais pour un pape - le président de la République a réussi à décrocher une petite heure de rencontre, en tête à tête, samedi en fin de matinée, avec photos, caméras et échange protocolaire de cadeaux comme s’il s’agissait d’une visite officielle. Un rendez-vous qui a tout chamboulé, contraignant le pape à arriver la veille à Marseille. Ce qu’il a accepté de bonne grâce même si le Vatican se méfie, par expérience et par principe, de la récupération possible, par les chefs d’État, de la présence d’un pape dans leur pays. François, en homme libre, déteste par-dessus tout être instrumentalisé, au Saint-Siège comme ailleurs. C’est l’une des raisons de son refus de visiter, pour l’heure, son Argentine natale.

    En revanche, la surprise, vue de Rome, a été d’apprendre - sans jugement du Vatican car c’est une pratique courante lors des voyages - que le couple présidentiel assisterait à la messe papale. L’annonce, très tardive, a évidemment créé une polémique laïque en France. Elle a aussi posé une question pour la majorité des catholiques: beaucoup, comme François, sont opposés à une législation qui ouvrirait le droit de décider de sa propre mort. Cette «vraie-fausse» visite officielle du pape en France avive ainsi deux débats politiques cruciaux dans l’Hexagone: l’immigration et l’euthanasie.

  • Haut-Karabakh : la "destruction" des Arméniens de souche est imminente, avertissent les experts

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    De Peter Pinedo sur CNA :

    La "destruction" des Arméniens de souche est imminente, avertissent les experts

    Haut-Karabakh

    21 septembre 2023

    La "destruction" d'une enclave de 120 000 chrétiens arméniens dans la région du Haut-Karabakh est imminente, avertit Siobhan Nash-Marshall, une militante des droits de l'homme basée aux États-Unis.

    "L'impact des récentes attaques et du désarmement qui s'ensuit aboutira presque certainement à la destruction du peuple de l'Artsakh", a déclaré Mme Nash-Marshall à CNA.

    En 2011, Mme Nash-Marshall a fondé la Christians in Need Foundation (CINF) pour aider les chrétiens arméniens de la région et, en 2020, elle a créé une école pour les enfants et les adultes du Haut-Karabakh.

    Mme Nash-Marshall a déclaré qu'à mesure que le gouvernement azéri cherche à affirmer son contrôle sur le Haut-Karabakh, également connu sous le nom d'Artsakh, les Arméniens de souche seront expulsés par la force.

    "Il y a des Artsakhtsi qui ne quitteront pas leur patrie, ces terres que leur peuple habite depuis des millénaires. Ils seront expulsés de force ou pire", a déclaré M. Nash-Marshall.

    Pour les Arméniens qui choisissent de partir, Nash-Marshall a déclaré qu'ils "porteront des cicatrices permanentes semblables à celles des descendants des survivants du génocide".

    Que s'est-il passé ?

    Bien que reconnu internationalement comme faisant partie de l'Azerbaïdjan, le Haut-Karabakh est composé presque entièrement d'Arméniens chrétiens qui revendiquent leur souveraineté sous les auspices de la République d'Artsakh.

    Mercredi, les Arméniens de souche de la région séparatiste du Haut-Karabakh ont accepté de déposer les armes et de dissoudre leurs forces militaires à la suite d'une offensive brève mais intense de l'Azerbaïdjan le 19 septembre.

    Les attaques, qui comprenaient des tirs de roquettes et de mortiers, ont été perpétrées par l'Azerbaïdjan sous la direction du président Ilham Aliyev.

    En un peu plus d'une journée, plus de 200 chrétiens arméniens ont été tués, dont 10 civils, et de nombreux autres ont été blessés, a rapporté le New York Times.

    Selon le ministère des affaires étrangères de l'Artsakh, les attaques ont également contraint plus de 10 000 personnes, dont des femmes, des enfants et des personnes âgées, à évacuer leur domicile.

    Ruben Vardenyan, ancien ministre d'État de l'Artsakh, a appelé le Conseil de sécurité des Nations unies, qui se réunira jeudi après-midi, à prendre des "mesures concrètes" pour protéger les chrétiens arméniens du Haut-Karabakh.

    "Le Conseil de sécurité des Nations unies doit aller au-delà des simples appels à l'action. Finis les discours creux, nous avons besoin de mesures concrètes", a déclaré M. Vardenyan dans un communiqué publié jeudi X. "Actuellement, 120 000 Arméniens sont confrontés à une situation désastreuse, avec des centaines de morts, de blessés et de disparus. "Actuellement, 120 000 Arméniens sont confrontés à une situation désastreuse, avec des centaines de morts, de blessés et de disparus. Nous demandons de toute urgence l'envoi d'une mission de l'ONU dans l'Artsakh/Nagorno-Karabakh".

    M. Vardenyan a déclaré que sans l'aide de la communauté internationale, "le risque d'un nettoyage ethnique massif augmentera inévitablement".

    Le peuple arménien du Haut-Karabakh, qui n'est plus approvisionné en raison du blocus azéri du corridor de Lachin, a un besoin urgent de nourriture, de médicaments et de médecins.

    "Il est impératif que vous agissiez maintenant ! a déclaré M. Vardenyan. "Nous vous implorons de montrer que les mots ont du poids et que l'agression et le recours à la force ne peuvent conduire à une paix durable. Les dictateurs doivent être tenus pour responsables des souffrances qu'ils infligent à l'humanité, et la haine dirigée contre un groupe ethnique, en l'occurrence les Arméniens, est inacceptable."

    Pourquoi ce conflit ?

    L'Arménie et l'Azerbaïdjan se disputent la région du Haut-Karabakh depuis des décennies.

    Depuis décembre 2022, l'unique route reliant le Haut-Karabakh à l'Arménie, connue sous le nom de corridor de Lachin, a été bloquée d'abord par des manifestants alignés sur l'Azerbaïdjan, puis par l'armée azerbaïdjanaise.

    Ce blocus a entraîné ce que M. Vardenyan a précédemment qualifié de "catastrophe humanitaire", en raison d'une grave pénurie de nourriture et de produits de première nécessité.

    Pour la première fois depuis novembre 2020, les tensions dans le Haut-Karabakh ont débouché sur un véritable conflit militaire mardi, l'Azerbaïdjan lançant des frappes de missiles et des offensives sur l'Artsakh.

    Mme Nash-Marshall estime qu'il est probable que le gouvernement azerbaïdjanais poursuive son blocus du corridor de Lachin.

    "Le blocus, à mon avis, était un moyen pour Aliyev. Il a enfermé les personnes qu'il voulait détruire", a déclaré Mme Nash-Marshall. "Maintenant qu'il a envahi les terres de ceux qu'il veut détruire, va-t-il ouvrir la porte de leur prison ?

    Elle craint également que le succès des Azéris ne les encourage à entamer la construction d'une voie ferrée qui traverserait le corridor de Zangezur, dans la province arménienne de Syunik.

    "Une autre partie de moi s'inquiète du précédent que constitue la violation du cessez-le-feu par Aliyev, à savoir le blocus de Lachin", a ajouté Mme Nash-Marshall. "Aliyev va-t-il commencer la construction du corridor de Zangezur à Syunik ?

    Réunion d'urgence du Conseil de sécurité des Nations unies

    Le Conseil de sécurité des Nations unies, à la demande de la France, a tenu une réunion d'urgence jeudi après-midi pour traiter du conflit du Haut-Karabakh.

    Au cours de cette réunion, qui s'est tenue à New York, les représentants de 16 nations différentes, dont les États-Unis, la Russie et la Chine, ont condamné la violence qui s'est déchaînée au cours du conflit, en particulier la violence contre les civils.

    Les représentants ont également salué le cessez-le-feu, mais ont souligné qu'il fallait faire davantage pour protéger les droits de l'homme des Arméniens du Haut-Karabakh.

    Catherine Colonna, ministre française de l'Europe et des affaires étrangères, a déclaré que "ce qui est en jeu, c'est la possibilité pour le peuple arménien du Haut-Karabakh de pouvoir vivre dans le respect de ses droits, de son histoire et de sa culture".

    "La France a pris note de la déclaration faite hier par le Président Aliyev, affirmant sa volonté de vivre en paix avec les Arméniens du Haut-Karabakh et de préserver leurs droits", a déclaré M. Colonna.

    Colonna a ajouté que "si l'Azerbaïdjan veut vraiment parvenir à une solution pacifique et négociée, il doit ici et maintenant fournir des garanties tangibles", notamment que l'Azerbaïdjan s'engage à ne pas utiliser la force meurtrière contre les Arméniens du Haut-Karabakh, à amnistier les autorités qui se sont rendues, à autoriser l'aide humanitaire internationale dans la région et, surtout, à "rétablir sans condition et sans délai le trafic sur le corridor de Lachin".

    Les ministres des affaires étrangères de l'Arménie, Ararat Mirzoyan, et de l'Azerbaïdjan, Jeyhun Bayramov, étaient également présents à cette réunion d'urgence. Les deux ministres ont accusé leurs nations respectives de violer le droit international et d'être responsables de la flambée de violence.

    Malgré les demandes de la France, M. Bayramov n'a pas donné de garanties supplémentaires, se contentant de réitérer la position d'Aliyev selon laquelle le gouvernement azerbaïdjanais souhaite réintégrer pacifiquement la population du Haut-Karabakh au sein de l'Azerbaïdjan.

    Comment la communauté internationale réagit-elle ?

    S'adressant à plus de 15 000 personnes sur la place Saint-Pierre le 20 septembre, le pape François s'est dit troublé par les nouvelles qu'il avait reçues concernant le Haut-Karabagh, où "la situation humanitaire déjà critique est maintenant aggravée par de nouveaux affrontements armés".

    "Je lance un appel sincère à toutes les parties concernées et à la communauté internationale pour qu'elles fassent taire les armes et s'efforcent de trouver des solutions pacifiques pour le bien des populations et le respect de la dignité humaine", a déclaré le pape à la fin de l'audience générale de mercredi.

    Au Congrès américain, le représentant Chris Smith, R-New Jersey, qui a convoqué une audition d'urgence sur la question du Haut-Karabakh au début du mois de septembre, a demandé au président Joe Biden de prendre des mesures immédiates pour aider les Arméniens de la région.

    "Aujourd'hui plus que jamais, le président Biden doit immédiatement pousser le Conseil de sécurité des Nations unies à établir un mandat et une mission de maintien de la paix pour protéger les Arméniens vivant dans le Haut-Karabakh", a déclaré M. Smith dans un communiqué de presse publié mercredi.

    "Le peuple du Haut-Karabakh se trouve dans une situation de grave danger", a-t-il poursuivi. "Ils ont été forcés de désarmer et d'abandonner leur indépendance à un dictateur impitoyable dont le gouvernement a commis à plusieurs reprises des abus horribles contre eux pendant de nombreuses années, a exprimé sa volonté de les nettoyer ethniquement, et a même initié un génocide par la famine avec le blocus du corridor de Lachin."

    "Tragiquement, le président azerbaïdjanais, Ilham Aliyev, a pris le bluff de l'administration Biden en disant qu'il ne tolérerait pas d'attaque", a ajouté M. Smith. "Je demande instamment au président Biden de dépêcher immédiatement des diplomates et des observateurs experts dans la région du Haut-Karabakh pour surveiller la situation et signaler immédiatement toute atrocité ou abus. Les Arméniens qui vivent dans le Haut-Karabakh ont, comme toujours, le droit de continuer à vivre dans leur ancienne patrie - et de le faire en toute sécurité.

    Peter Pinedo est correspondant de CNA à Washington. Diplômé de l'Université franciscaine, Peter a travaillé auparavant pour Texas Right to Life. Il est premier lieutenant dans la réserve de l'armée américaine.

  • De l’Europe jusqu’aux municipalités : l’avortement, une priorité ?

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    De Gènéthique Magazine :

    De l’Europe jusqu’aux municipalités : l’avortement, une priorité ?

    21 septembre 2023
     

    Des députés européens ont débattu de la « santé reproductive et sexuelle » des femmes, mardi 19 septembre, au sein de la Commission des droits de la femme et de l’égalité des genres (FEMM). Une réunion en présence de militants qui a laissé une vaste place au sujet de l’avortement présenté comme un « droit fondamental ».

    Birgit van Hout du Fonds des Nations unies pour la population (FNUAP) a appelé à financer l’accès aux « droits sexuels et reproductifs » à travers le monde, quand Camila Gervais du Center for Reproductive Rights en Belgique estime que la Commission des Affaires constitutionnelles (ne devrait pas « se cacher derrière des questions nationales quand il s’agit de changer les traités ». Elle juge en outre que la récente directive relative aux violences faites aux femmes sera un « immense pas » en matière de « droits reproductifs » (cf. Lutter contre les violences contre les femmes en promouvant l’avortement ?).

    Priver les Etats membres de cette compétence nationale

    Le député croate Predrag Fred Matic (Socialistes et Démocrates) a rappelé l’initiative qu’il a portée il y a deux ans (cf. Le Parlement européen adopte le rapport Matic), et réclamé des « normes européennes » en matière de « droit à l’avortement ». « Nous ne devrions plus dire qu’il s’agit d’une compétence nationale », estime-t-il (cf. Avortement : les évêques appellent l’Europe à respecter les limites de ses compétences). Il est rejoint par Gwendoline Delbos Corfield, eurodéputée française du Groupe des Verts Alliance libre européenne. « Les droits sexuels et reproductifs doivent devenir une compétence européenne », a-t-elle martelé, indiquant être dans un processus de « changement des traités » (cf. Le Parlement européen demande d’inscrire l’avortement parmi les « droits fondamentaux »).

    Seule voix dissonante : celle de l’Espagnole Margarita de la Pisa Carrión (Groupe des Conservateurs et Réformistes européens . « Le progrès n’est pas compatible avec la négation du droit à la vie », a-t-elle fait valoir, appelant à arrêter cette « idéologie destructrice ».

    Des actions tous azimuts

    La volonté générale est claire : faire remonter l’avortement au rang des compétences de l’Union européenne afin de faire plier les quelques Etats encore réfractaires (cf. Avortement eugénique en Pologne : la CEDH déclare les plaintes irrecevables Avortement : le Parlement européen désavoue la Hongrie)

    A la veille de la « Journée internationale de l’avortement », qui aura lieu le 28 septembre, deux jours après celle consacrée à la contraception, l’avortement est promu sur tous les fronts. Ainsi diverses municipalités de l’Hexagone lancent des initiatives sur le sujet (cf. Avortement et liberté d’expression : deux maires, deux choix). A Paris, des affiches qualifient l’avortement de « droit fondamental ». Ecrire une phrase en majuscules n’en fait pas une vérité (cf. Le « droit à l’avortement » n’est pas légitime « parce qu’une majorité d’individus ou d’Etats l’affirment »).

  • L'option Pell pour libérer l'Eglise du cauchemar woke

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    De Miguel Cuartero sur le site de la Nuova Bussola Quotidiana :

    L'option Pell pour libérer l'Eglise du cauchemar woke

    La voix du cardinal australien résonne dans le texte publié en quatre langues qui rassemble les témoignages de ceux qui l'ont connu de près. Il en ressort le portrait d'un "martyr blanc" et d'un géant de la foi résolu contre les idéologies qui ont pénétré jusqu'au monde catholique.

    ECCLESIA 22_09_2023

    Moins d'un an après sa mort, la voix du cardinal australien George Pell ne cesse de se faire entendre dans l'Église et dans la société comme un avertissement et un appel urgent à la repentance face aux tendances néfastes et à la pente dangereuse sur laquelle se trouve l'Église à la veille du Synode sur la synodalité.

    Un livre (en quatre langues : anglais, italien, espagnol et français) qui vient d'être publié en Australie sur la figure et la pensée de celui qui fut archevêque de Melbourne puis de Sydney avant de venir à Rome pour s'occuper personnellement des finances du Vatican, contribue à la diffusion du message du cardinal. Le livre Pell contra mundum (Connor Court Publishing, pp. 240) rassemble plusieurs articles de ceux qui ont connu de près le cardinal et trois textes écrits par Pell lui-même. 

    Il s'agit notamment d'un article publié dans le Spectator de Londres le 11 janvier 2023, dans lequel le cardinal met par écrit sa grave préoccupation pour la situation de l'Église, assiégée par une mentalité mondaine et un rêve synodal qui s'est "transformé en un cauchemar toxique malgré les bonnes intentions professées par les évêques". Un texte qui reprend et résume le mémorandum désormais bien connu qui (signé du pseudonyme Demos) a circulé au Vatican quelques mois avant la mort du cardinal et qui lui a été attribué par la suite.

    Le livre s'ouvre sur une introduction du cardinal indien Oswald Gracias qui se souvient de Pell pour son autorité dans la gestion de deux grands diocèses, son engagement en tant que président de la commission Vox Clara pour la traduction des textes liturgiques en anglais et son rôle dans la réforme financière, mais surtout en tant que "martyr blanc" en raison de la persécution judiciaire et médiatique dont il a fait l'objet pour les abus présumés et du procès épuisant qui lui a valu 404 jours d'isolement dans une prison de haute sécurité jusqu'au jugement final de la Haute Cour australienne qui l'a acquitté à l'unanimité des charges retenues contre lui, les jugeant infondées. Une épreuve qui, selon le cardinal Gracias, permet à Pell d'être compté parmi les "géants" comme Cadinal Mindszenty de Budapest ou Wyszynski de Varsovie. Sa mort, dit Gracias, a privé l'Église "d'une voix claire et courageuse".

    C'est le père Robert A. Sirico - cofondateur de l'Acton Institute for the Study of Religion and Liberty - qui a donné son titre au livre en comparant le cardinal australien à saint Athanase : Athanasius contra mundum, "Athanase contre le monde", dit-on, en raison de la détermination avec laquelle le saint a combattu l'hérésie arienne qui déferlait sur l'empire. Aujourd'hui encore, l'Église est confrontée à une "hérésie monumentale" qui ne concerne toutefois pas la nature du Christ mais celle de l'homme, menacée par l'idéologie woke, dernière des dérives de la pensée moderne, qui vise à réinterpréter non seulement la structure de la société mais aussi celle de la famille et de la nature humaine. Une idéologie qui imprègne de nombreuses propositions qui font leur chemin dans l'Église et qui s'enracine dans la pensée néo-marxiste et post-colonialiste tout en trouvant un appui dans le discours écologique et les revendications de genre. Le cardinal Pell a lutté contre ce danger en élevant la voix sans craindre d'être marginalisé et ridiculisé.

    Sirico poursuit en comparant Pell à un autre rempart de la foi contre les hérésies, St John Henry Newman : "Le processus synodal actuellement en cours", écrit Sirico, "révèle qu'une telle attention aux racines et à la préservation n'est pas présente et n'est pas envisagée". Tout cela met en évidence les parallèles remarquables entre les figures de Newman et de Pell. Les similitudes sont frappantes". "Lorsque l'un d'eux percevait une menace claire pour la tradition apostolique, il se faisait entendre et soulignait le grave problème qui se posait.

    C'est pourquoi la presse et ses ennemis le considéraient comme un 'indietrist' (comme on dit aujourd'hui), alors que son action était déterminée par son désir de préserver et de transmettre la foi qu'il avait reçue et la tradition transmise par les Apôtres 'sans céder aux modes et aux pressions du moment'. On a accusé le cardinal Pell de créer des divisions au sein de l'Église, souligne M. Sirico, mais ce sont plutôt ceux qui "abandonnent la tradition (...) ou cherchent à la miner, à la diluer ou à la rejeter" qui en sont la cause. Le portrait du cardinal Pell est complété par les contributions du journaliste américain George Weigel - vaticaniste et biographe de Jean-Paul II - et de l'économiste australien Danny Casey.

    Pell était un géant, non seulement pour sa carrure, mais aussi pour son courage à condamner la confusion et la tromperie qui règnent dans la société d'aujourd'hui. Parlant de son Australie natale, dans un discours prononcé en 2022 au Campion College de Sydney, Pell a observé que les catholiques, ainsi que les conservateurs sociaux, sont "régulièrement attaqués par des activistes de l'ombre" qui exercent leur domination non seulement dans l'arène politique, mais aussi dans toutes les sphères sociales, dans les écoles, les universités et même dans le monde du sport. La culture de l'effacement (erasure culture) qui "menace les pierres angulaires du libéralisme" a donné naissance à de nouvelles politiques de genre et de race qui considèrent les hommes blancs comme "le pire aspect du passé, du racisme exécré, du colonialisme, du sexisme et du patriarcat". Même sur le changement climatique, à contre-courant de ce que la société et l'Eglise prêchent. Il n'y a pas de position catholique obligatoire sur le changement climatique", a-t-il déclaré, "parce que notre religion enseigne la foi et la morale, et que nous n'imposons aucune croyance scientifique. Chaque personne a le droit d'être insensée si elle pense que c'est juste. La crise climatique n'est pas l'une de mes principales préoccupations, même si j'aime rapporter certains faits établis dans ce climat d'hystérie (...). Mes principales préoccupations sont autres et concernent l'Église catholique et la montée d'une Chine belliqueuse".

    Le livre est donc une contribution précieuse au débat intra-ecclésial souhaité et mis en route par le pape François, car les préoccupations du cardinal Pell sont celles d'une bonne partie des catholiques (laïcs et consacrés) qui regardent aujourd'hui avec une extrême inquiétude le prochain synode des évêques dans l'espoir que la voix du défunt cardinal ne sera pas complètement ignorée et pourra représenter un barrage contre les dérives dangereuses d'un Wokisme de type ecclésial.

    Et de même que Newman était considéré comme le "père absent du Concile Vatican II", de même - si sa voix était entendue, comme celle du cardinal anglais l'a été par les Pères du Concile - nous pourrions définir Pell comme le "père absent du Synode". C'est le souhait des éditeurs du livre et de nombreux catholiques qui ne veulent pas renoncer à défendre la foi et la tradition de l'Église, même face aux défis d'un monde que Pell a regardé avec l'inquiétude propre au regard d'un pasteur.

  • Le Haut-Karabakh a dû se rendre

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    Du Tagespost :

    Le Haut-Karabakh a dû se rendre

    Les 120 000 Arméniens de la « République d'Artsakh » sont désormais menacés d'expulsion et leur patrimoine culturel de destruction..

    21 septembre 2023

    Le « cessez-le-feu » annoncé mercredi après-midi dans la guerre de l’Azerbaïdjan contre le Haut-Karabakh (Artsakh) à population arménienne équivaut pratiquement à une capitulation de la « République d’Artsakh ». Ce n’est pas seulement ce qu’affirme le président dictatorial de l’Azerbaïdjan, Ilham Aliyev, qui a parlé mercredi soir de victoire à la télévision azerbaïdjanaise et a annoncé la « réintégration » rapide de la région dans son État. Des voix d’Arménie le confirment également au « Tagespost ».

    Trahi et vendu

    « Oui, c'est vrai, l'Artsakh s'est rendu hier. L'Arménie est sous le choc. Incroyable. "Je me sens extrêmement impuissante et - comme tous les Arméniens - seule", a écrit jeudi matin à ce journal l'arménologue autrichienne Jasmine Dum-Tragut, qui travaille en Arménie. «De quel choix a ce petit coin chrétien du Caucase du Sud, après neuf mois de blocus, sans électricité, sans gaz, sans essence, sans eau et sans nourriture depuis juin. Affamé, affaibli.

    200 morts, 400 blessés

    Le bombardement de l’Azerbaïdjan aurait fait environ 200 morts et 400 blessés. Depuis mercredi, 5 000 personnes évacuées de leurs villages situés à la frontière orientale du Haut-Karabagh avec l'Azerbaïdjan attendent à l'aéroport de Stepanakert. Dum-Tragut craint que l'Azerbaïdjan ne tente désormais de s'emparer du sud de l'Arménie. Au Haut-Karabakh même, toutes les traces de l’existence arménienne sont menacées de destruction, comme ce fut le cas dans l’enclave azerbaïdjanaise du Nakhitchevan.

    Les soldats de la paix russes stationnés dans la région après la guerre de 2020 ne sont pas intervenus cette semaine pour protéger la population arménienne, malgré les appels du Premier ministre arménien Nikol Pashinyan. Le porte-parole de Poutine, Dmitri Peskov, a déclaré que Moscou surveillait « les actions de la République d'Azerbaïdjan sur son territoire ». A Erevan, la capitale arménienne, l'ambassade de Russie a été encerclée par des manifestants en colère.  DT/sba

  • Le pape et son utopie d’une Église universelle

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    Une tribune de Danielle Hervieu-Léger (Sociologue, auteure de Vers l'implosion ? avec Jean-Louis Schlegel, Seuil, 2022) sur le site du journal La Croix :

    François, l’utopie d’une Église universelle au risque du schisme

    À Marseille, le pape François trouvera un terrain propice pour incarner son utopie d’une Église universelle, analyse la sociologue Danielle Hervieu-Léger. Ce fil rouge de son pontificat a d’ailleurs rencontré bien des résistances romaines, et fait toujours planer le risque du schisme.

    20/09/2023

    « À Marseille, mais pas en France » : la formule du pape François à propos de son voyage dans la Cité phocéenne à l’occasion des Rencontres méditerranéennes a fait – on pouvait s’y attendre – grincer quelques dents. La réserve était pourtant cohérente avec le parti, attesté par la liste des 44 voyages pontificaux hors d’Italie, d’accorder en priorité ses visites à des Églises éloignées du centre romain, en situation minoritaire et parfois précaire dans des pays multiconfessionnels ou dans des pays majoritairement non chrétiens, plutôt qu’aux Églises européennes « historiques ».

    On connaît la considération de ce pape venu d’Amérique latine pour les communautés que ces Églises ont souvent tendance à considérer – en dépit du refoulement dont elles-mêmes font aujourd’hui l’objet dans leurs propres sociétés – comme les marges d’une catholicité dont elles pensent toujours être le centre. L’insistance sur la reconnaissance de la diversité des cultures ou la place qu’il accorde, lors de ses voyages, aux échanges interreligieux font, à cet égard, partie intégrante du plaidoyer inlassable de François pour la justice due à toutes les « périphéries » du monde social.

    À lire aussi : Visite du pape à Marseille : « François peut amener un peu d’apaisement »

    Or sur ce terrain, la métropole méditerranéenne avait de quoi l’attirer. Marseille, ville cosmopolite, violente et conviviale à la fois, en prise sur l’histoire longue des mouvements de population en Europe – et rivage où affluent aujourd’hui les pauvres arrachés à leurs terres et jetés sur les voies de la migration par la violence de l’ordre néolibéral et la catastrophe climatique montante – apparaît comme un lieu d’écho naturel à l’appel à la prise en charge responsable et solidaire de la « maison commune », fil rouge de sa prédication depuis l’encyclique Laudato si’.

    Un espace rêvé pour incarner l’utopie

    Allons plus loin : entre Nord et Sud, entre Orient et Occident, multiculturelle et multireligieuse, Marseille offre, à bien des égards, un espace rêvé pour affirmer à nouveau le renouvellement des rapports entre catholicisme et universalisme dont le pape jésuite s’emploie à faire, théologiquement parlant, l’un des axes de son pontificat.

    À lire aussi : François à Marseille : « On ne peut pas réduire la parole du pape à celle d’un responsable politique »

    De ce point de vue, l’appel à faire droit à la pluralité et à l’équité culturelles au sein même de l’Église porte plus loin qu’une admonestation éthique adressée à la suffisance des « grandes Églises » occidentales ou une recommandation pastorale d’ouverture à la diversité du monde : il participe d’une reconfiguration ecclésiologique majeure, qui place à l’horizon de l’accomplissement de l’Église, non pas l’englobement uniformisant de tous les peuples placés sous sa gouverne « jusqu’aux extrémités de la terre », mais la réalisation dynamique, à inscrire concrètement dans l’histoire, d’une communion fraternelle rassemblant ces peuples, dans leur diversité, en un seul Peuple.

    La vocation universelle de l’Église

    Explicitée dans l’encyclique Fratelli tutti, cette approche renouvelée de la vocation universelle de l’Église arrache la notion de « mission » à l’imaginaire de la conquête ou de la reconquête : elle la renvoie à une manière d’habiter le monde en vue d’un bien commun, inséparable de l’accomplissement communautaire et spirituel promis par le christianisme. Le pape François en convient lui-même : l’avènement de ce « style chrétien » (1) qui requiert de « penser et travailler comme frère de tous peut sembler une utopie irréalisable »« Nous préférons, ajoute-t-il, croire que c’est un rêve possible car c’est le rêve même de Dieu. Avec son aide, c’est un rêve qui peut commencer à se réaliser aussi dans ce monde » (2).

    À lire aussi : Dix ans du pontificat : François, le pape démocrate ?

    L’utopie rêvée a-t-elle une chance de devenir utopie pratiquée, engageant concrètement l’ensemble des laïcs, hommes et femmes ? La démarche synodale lancée par le pape il y a deux ans, et aujourd’hui entrée dans sa dernière phase s’inscrit, en principe, dans cette direction. Une chose est certaine cependant : cette ecclésiologie de communion ne peut prendre corps que dans une forme de communalisation catholique diasporique, pluraliste et inclusive, qui entre frontalement en contradiction avec la logique cléricale, centralisatrice et impériale du système romain auquel l’institution s’identifie.

    Enterrement des réformes

    Comme le Synode sur l’Amazonie en a fourni la démonstration éclairante avec l’enterrement de la réforme pourtant limitée des ministères que requérait la situation des communautés locales, l’inertie de ce système et l’organisation puissante des forces hostiles à sa remise en question se conjuguent efficacement pour conjurer la moindre brèche susceptible d’introduire du jeu dans cette logique. Placé sous la menace constante du schisme, le pape François semble ainsi souvent défaire lui-même les avancées qu’il avait impulsées.

    À lire aussi : Pape François : « Je ne crains pas les schismes »

    La sociologie étudie depuis longtemps ce destin fatal des utopies, prises entre l’hostilité externe qu’elles suscitent et l’affadissement auquel elles finissent par consentir. Reste qu’elles ont, au cours de l’histoire, anticipé et préparé bien des ruptures politiques, culturelles et religieuses majeures. Le sort du « pontificat utopique » de François n’est pas scellé.

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    (1) Christoph Theobald sj., Le christianisme comme style. Paris, Cerf, 2007. 2 vol.

    (2) Message à la Fondation Centesimus Annus du 23 octobre 2021.

  • Crise migratoire : l’émigration des Européens pourrait-elle être la solution ?

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    De Chantal Delsol sur le site du Figaro Vox via le site "pour une école libre au Québec" :

    Crise migratoire : quelles leçons tirer de la chute de l’empire romain ?

    Un seul précédent historique permet de réfléchir à la situation de l’europe aujourd’hui, explique la philosophe Chantal Delsol : le déclin de l’empire romain. alors que la France ne dispose ni de la chance géographique ni de la volonté politique pour endiguer l’immigration, analyse-t-elle, la solution pourrait être l’émigration des Européens...

    L’arrivée massive de plusieurs milliers d’Africains en quelques jours à Lampedusa a provoqué une vague d’affolement dans les pays européens. Déplacements de gouvernants, promesses de solidarité européenne afin que l’Italie ne soit pas seule à porter la charge : toutes actions sur fond d’effroi – l’effroi de voir à l’œuvre ce déferlement, annonciateur de difficultés sans nombre.

    Les pays d’occident sont pourvus d’une rationalité économique qui produit la richesse ; de religions fondées sur l’autonomie ; et conséquemment, de gouvernements institués dans la liberté. Pendant que la plupart des pays d’Afrique vivent dans la pauvreté économique et sous des gouvernements despotiques. Aussi, puisque les déplacements sont possibles, rien ne peut empêcher les seconds de courir s’installer chez les premiers, pour profiter de tous ces avantages qui n’existent pas chez eux. Pendant tout le XXe siècle, on a vu des milliers et des milliers d’européens aller s’installer en Amérique pour fuir les tyrannies et totalitarismes dont le Vieux Continent s’était fait alors une sorte d’apanage. Les humains cherchent le bonheur où il se trouve, ce qui est bien naturel.

    Depuis un demi-siècle déjà, une partie des Européens, et une partie de plus en plus importante, s’inquiète de cette vague qu’on craint submersive. Ce n’est pas que les richesses ne soient pas partageables. Elles le sont. Ce n’est pas que la liberté ne puisse ouvrir son cercle. Elle le peut. Ce n’est pas que les nouveaux arrivants ont la peau foncée. Les Européens ne sont pas racistes. Le problème est culturel.

    Les nouveaux arrivants, et c’est là le paradoxe, sont dotés d’une culture de soumission (c’est là le nom précis de leur religion), qu’ils n’ont pas l’intention d’abandonner, et même à laquelle ils ont bien l’intention de nous enchaîner nous aussi. Pourquoi ce paradoxe ? Pourquoi vouloir profiter de notre culture de liberté et vouloir en même temps lui insuffler une culture de soumission ? L’historien Paul Veyne avait répondu à cette question en décrivant l’installation massive dans l’empire romain de ceux qu’on appelait alors les « barbares » - c’est-à-dire les « autres » : « Ces barbares si envieux, admiratifs, imitateurs et cupides de la civilisation romaine, entendaient bien rester eux-mêmes tout en s’en emparant. » Devant cette situation, nombre d’européens sont saisis d’affolement, d’une folle crainte de la perte de soi, de cette hystérie collective que décrivait si bien l’historien hongrois Istvan Bibo en parlant des nations d’Europe centrale : l’angoisse de voir sombrer sa propre culture. D’où la montée dans tous nos pays des partis dits populistes.

    Comment empêcher un tel déferlement, qui laisse bien penser, et de plus en plus, à l’histoire du Camp des saints de Raspail, qu’on avait tellement vilipendé comme extrémiste ? Je dirais que pour qu’un pays européen parvienne au moins à réguler le flux, il lui faut bénéficier de deux conditions additionnées : la volonté politique ET la chance géographique [Nous sommes très dubitatif, il y a la Méditerranée, encore faut-il ne pas aller chercher les migrants à quelques encâblures de la côte africaine]. Un pays qui ne bénéficie pas de la chance géographique peut bien avoir la volonté politique, il n’y parviendra pas – c’est le cas de l’Italie. [L'Italie est tenue en laisse par l'Union européenne et ses promesses de transferts massifs de fonds de relance : 200 milliards d'euros] Un pays doté de chance géographique mais sans la volonté politique n’y parviendra pas non plus – c’est l’Allemagne. Le Danemark y parvient parce que doté des deux capacités. La France ne possède ni l’une ni l’autre. Il arrive bien souvent, et c’est le cas de l’instance politique européenne, des gouvernements allemands et aussi français, que la volonté politique soit carrément contraire : dans ce cas, on veut l’immigration et parfois l’immigration la plus massive possible (c’était le cas de Merkel) pour des raisons idéologiques (sans-frontièrisme et mondialisme) camouflées sous le besoin de main-d’œuvre, c’est-à-dire par volonté de dissolution de soi. C’est dire que l’Europe est assez mal partie pour enrayer ce déferlement. D’autant que la démographie et les situations économicopolitiques jouent de plus en plus en faveur de la migration. La natalité est massive dans les pays d’Afrique et s’effondre dans les pays d’Europe. La pauvreté économique, l’instabilité politique et les guerres intestines se déploient dans les pays d’Afrique pendant que la culpabilité et la honte de soi se déploient dans les pays d’Europe en même temps que la richesse et la liberté. On ne voit pas bien ce que les partis dits populistes pourraient changer à l’affaire.

    La seule situation analogue dans notre histoire était celle de l’empire romain sur le déclin. Nous avions alors ici en Europe la richesse et la liberté, et ceux appelés alors « barbares » étaient attirés à Rome comme des papillons vers la lumière. Finalement, leur nombre fut tel que la vie romaine sous le poids se détériorait et s’appauvrissait – on ne peut intégrer quand la masse des arrivants est trop énorme. D’autant que chez les Romains eux-mêmes, et particulièrement chez les chrétiens, montait un courant de pensée culpabilisant pour lequel les barbares étaient bien supérieurs aux Romains décadents et cupides (le prêtre Salvien écrit même « ce sont les Romains qu’il faut barbariser »). Tout était fait pour la dissolution de la culture romaine.

    Finalement, les écoles fermèrent les unes après les autres – ce qui est le signe majeur, et nous appelons les siècles suivants les siècles obscurs, parce que nous en avons si peu de connaissances, une grande partie de la culture s’étant dissoute dans le désordre régnant. Ainsi la richesse et la liberté s’en vont au chaos.

    Cependant nous avons un atout majeur que les Romains n’avaient pas – même si je ne sais si cela confortera mes lecteurs ! Le monde des Romains était très étriqué, il s’arrêtait aux colonnes d’Hercule et aux confins de l’Inde. Tandis que nous avons le Nouveau Monde, occidental, c’est-à-dire du nord au sud nourri d’initiative économique, de liberté politique, et de religions de liberté. Naturellement les États-unis subissent les vagues de migration mexicaines et les pays d’Amérique latine sont actuellement investis par des Vénézuéliens, mais il s’agit toujours de cultures de liberté, même si subsistent quelques reliquats de démence idéologique hérités du XXe siècle. Le Nouveau monde ne sera pas investi par les migrants d’ici, parce qu’il bénéficie d’une chance géographique et d’une volonté politique inégalées (ce sont, et ce seront de plus en plus, des pays protestants, la culpabilité nigaude étant essentiellement catholique ou de culture catholique ; et le wokisme à culpabilité nigaude ressemble bien à la mode d’un jour). On peut penser, si l’on se risque à un peu de prospective, que nos arrière-petits-enfants, au moins les intrépides et les créatifs, quitteront « l’Europe aux anciens parapets » et émigreront en masse vers le Nouveau monde, afin d’y retrouver leur culture d’initiative et de liberté, laissant derrière eux de nouveaux siècles obscurs. Sic transit gloria mundi.

    Il faut rappeler aussi que l’effondrement romain donna naissance aux splendeurs byzantines [Rome avait donc aussi sa nouvelle Rome à Byzance] et chrétiennes. Ce qui nous interdit le désespoir apocalyptique. Pourquoi nos arrière-petits-enfants ne pourraient-ils pas espérer, eux aussi, de nouveaux commencements ?