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International - Page 33

  • Nigeria : les catholiques dénoncent les raisons religieuses des violences actuelles

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    De R. Cavanaugh sur le Catholic World Report :

    Les catholiques nigérians dénoncent les raisons religieuses des violences actuelles

    Les médias occidentaux rapportent continuellement des incidents violents au Nigeria, mais la plupart d'entre eux évitent de mentionner les aspects religieux de la violence.

    9 avril 2024

    Année après année, les extrémistes islamiques perpètrent des massacres au Nigeria. Et, année après année, les grands médias occidentaux ont tendance à présenter ces incidents comme des actes de banditisme ou des luttes foncières liées au changement climatique entre des éleveurs majoritairement musulmans et des agriculteurs majoritairement chrétiens.

    Cependant, une série d'attaques meurtrières contre des chrétiens nigérians pendant les vacances de Noël 2023 n'a laissé pratiquement aucun doute quant à la présence d'une motivation religieuse.

    Les violences entre chrétiens et musulmans au Nigeria remontent au début des années 1950, mais sont devenues plus fréquentes dans les années 1980.

    Dans la majeure partie du nord du Nigeria, le gouvernement est peu présent et la loi est pratiquement inexistante. Ceux qui disposent d'une puissance de feu suffisante sont largement libres de se livrer à leur guise. Ils peuvent commettre des actes de banditisme ou des enlèvements contre rançon. Ils peuvent aussi attaquer des gens au nom du djihad.

    Entre 2009 et 2023, plus de 50 000 chrétiens ont été assassinés par des extrémistes musulmans au Nigeria, où plusieurs milliers de musulmans modérés ont également été tués.

    Les violences actuelles ont entraîné le déplacement d'environ 5 millions de chrétiens nigérians.

    Il est sans doute encore plus frappant de constater que près de 90 % des chrétiens tués pour leur foi dans le monde sont nigérians.

    En raison de la violence au Nigeria, "les martyrs sont plus nombreux à notre époque qu'aux premiers siècles", comme l'a déclaré le pape François en 2023.

    Pourtant, en 2021, le département d'État américain a retiré le Nigeria de la liste des "pays particulièrement préoccupants" pour violation de la liberté religieuse. Le Nigeria ne figure pas non plus sur la liste la plus récente.

    Il semble qu'il y ait un décalage, à moins que l'actuelle administration américaine ne souhaite déclarer que les attaques en cours au Nigeria n'ont rien à voir avec la religion.

    "Je reconnais que le changement climatique et l'explosion démographique font partie des causes des crises, mais ces réalités n'affectent pas seulement le Nigeria", déclare Mgr John B. Bakeni, évêque auxiliaire du diocèse catholique de Maiduguri, situé dans l'État de Borno, au nord-est du Nigeria, où les attentats sont fréquents.

    Le père Bakeni cite d'autres pays des régions du lac Tchad et du Sahel qui sont également touchés par le changement climatique et la croissance démographique. Mais en termes de violence, ces autres pays "ne vivent pas ce que vit le Nigeria", affirme-t-il.

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  • ”Au Congo, le vide du pouvoir est aussi absolu qu’inquiétant” :

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    Tshisekedi azali wapi mpo na kusala nini ? Un article d’Hubert Leclercq dans « La Libre Afrique » de ce 10 avril : « Les institutions sont en panne tandis que les rebelles n’ont jamais été aussi proches de Goma » :

    « Notre président est-il vraiment chez vous, à Bruxelles ?”, interroge un parlementaire congolais issu des rangs de la majorité. Depuis dimanche 7 avril, Félix Tshisekedi a quitté la République démocratique du Congo. Selon la responsable de la communication présidentielle, démentant l’information qui prétendait que le président de la République était passé par le Rwanda, “il effectue plutôt un déplacement à l’étranger pour des dossiers urgents liés au pays”.

    Pour l’instant, c’est le black out complet sur l’agenda présidentiel et la porte ouverte à toutes les rumeurs alors que sur le front de l’est la rébellion de l’Alliance Fleuve Congo (AFC) dirigée par Corneille Nangaa, n’a jamais été aussi proche de Goma.

    Les rebelles ont contourné la ville de Saké qui est le dernier verrou avant Goma”, explique un Belgo-Congolais installé dans le chef-lieu du Nord-Kivu. “Saké est vide. Le centre de la ville est dans une plaine qu’il est difficile de défendre. Occuper saké n’a donc pas beaucoup d’intérêt”, explique-t-on, mercredi après-midi, dans les rangs des rebelles qui disent continuer à progresser vers le sud.

    Paralysie institutionnelle

    Cette avancée continue des rebelles, jumelée à l’absence présidentielle, ne fait qu’aviver les inquiétudes et les interrogations à Kinshasa. “Aucune institution ne fonctionne, c’est très inquiétant”, explique un patron de PME kinoise. “La situation économique se détériore. Socialement, c’est de plus en plus morose et il n’y a aucune perspective, aucun projet politique. On a une nouvelle Première ministre mais elle est incapable de former un gouvernement”, poursuit-il.

    Tshisekedi à Bruxelles: de bonnes intentions, mais rien contre la corruption

     Dans les faits, l’Assemblée nationale est installée mais le bureau de sept personnes qui doit la gérer n’a pas été désigné. En cause, une guerre de tranchées entre plusieurs candidats à la présidence de l’Assemblée nationale. “Les noms de Christophe Mboso, le président sortant de l’Assemblée, de Modeste Bahati, l’ancien président du Sénat, et de Vital Kamerhe, ancien colistier de Tshisekedi en 2018, qui a déjà occupé ce perchoir, sont cités pour ce poste. C’est au président de la République de trancher. Tant qu’il sera absent, l’Assemblée nationale sera paralysée et il n’y aura pas non plus de nouveau gouvernement”, explique un diplomate occidental.

    En effet, pour l’instant, le pays est entre les mains d’un gouvernement démissionnaire depuis un mois et demi. La Première ministre, désignée par le chef de l’État, consulte, confortablement installée dans un des hôtels 5 étoiles de Kinshasa. “Ce qui coûte une fortune à l’État congolais”, explique un fonctionnaire international de passage dans la capitale, qui ne comprend pas “pourquoi ce travail ne peut pas être fait dans un ministère ou un bâtiment qui appartient à l’État. Ce pays à l’art de vivre au-dessus de ses moyens”.

     Mais pour l’instant, les chefs de parti ne se bousculent pas dans les couloirs de l’hôtel Fleuve Congo pour rencontrer la cheffe de l’exécutif. Le formateur, le secrétaire général du parti présidentiel (UDPS), Augustin Kabuya, a revu la clé de répartition des ministères. Auparavant, il fallait 7 députés pour pouvoir prétendre à un ministère. Aujourd’hui, le nombre est passé à 10, ce qui provoque la grogne dans les familles de la majorité qui disposeront de moins de maroquins. “C’est un vrai souci pour beaucoup de partis affiliés à l’Union sacrée”, explique un député. “Mais tant que le bureau de l’Assemblée nationale n’est pas en place, le futur gouvernement ne peut être présenté et ne peut présenter son programme. Le retour rapide du président est donc nécessaire pour débloquer la situation”.

    Quant au Sénat, lui, il est complètement hors délai. Les sénateurs congolais sont élus par les assemblées provinciales qui viennent juste d’être installées et qui doivent aussi élire les gouverneurs des 26 provinces du pays. Le Sénat qui est toujours en place à Kinshasa est illégal, son mandat, prévu par la constitution, est dépassé. Président de la république absent, Assemblée nationale et futur gouvernement paralysés, Sénat hors la loi et gouverneurs non désignés. Le vide institutionnel est total dans un pays qui menaçait il y a peu d’entrer en guerre à la moindre escarmouche avec un de ses petits voisins. » 

    Ref. ”Au Congo, le vide du pouvoir est aussi absolu qu’inquiétant”

  • A Rome, un large panel d'experts appelle à l'interdiction internationale de la GPA

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    De l'Institut Européen de Bioéthique :

    GPA : à Rome, un large panel d'experts appelle à l'interdiction internationale de la pratique

    Les 5 et 6 avril derniers, s’est tenue à Rome une conférence internationale pour l’abolition universelle de la gestation par autrui (GPA).

    Cette réunion d’experts internationaux s’inscrit dans le cadre de la Déclaration de Casablanca, signée le 3 mars 2023 à l’occasion de la conférence de lancement de cette initiative (voy. actualité IEB 14/3/23).

    Plus d’une centaine d’experts de 75 nationalités ont depuis lors signé cette déclaration visant à inviter les États et les organisations supranationales à adopter des mécanismes juridiques garantissant l’interdiction de la pratique des mères porteuses.

    La conférence internationale tenue en 2024 à Rome a été l’occasion de rappeler la raison d’être d’une telle déclaration, en particulier l’impact particulièrement dommageable de la GPA sur le respect de la dignité des femmes et enfants, à travers la chosification et la marchandisation du corps de ceux-ci.

    Par ailleurs, les experts ont pu à nouveau insister sur la nécessité, au niveau des États, d’interdire et de lutter concrètement contre la pratique de la GPA, et, sur le plan international, de « s’engager dans une Convention internationale en vue de l’abolition universelle de la gestation pour autrui », comme le prévoit la déclaration de 2023.

    La tenue de cette conférence dans la capitale italienne résonne avec le projet actuel d’adoption d’une loi érigeant en délit le recours à la gestation pour autrui en droit italien, y compris en dehors du territoire italien.

    Parmi les experts signataires de la déclaration de Casablanca, l’on note la présence du Professeur René Frydman, gynécologue obstétricien, « père » du premier bébé éprouvette en France, et auteur du récent ouvrage « La tyrannie de la reproduction ».

    La réunion de Rome a pu compter sur la présence de divers experts issus du monde scientifique (en particulier de nombreux juristes), associatif, médiatique ou intergouvernemental. À ce titre, était notamment présente Reem Alsalem, Rapporteure spécial des Nations Unies sur la violence contre les femmes et les filles.

    Par ailleurs, Olivia Maurel, née de GPA et porte-parole de la Déclaration de Casablanca, a pu témoigner des conséquences traumatiques de la pratique des mères porteuses sur les enfants objets de ces contrats (voy. Actualité IEB 26/1/24), du fait notamment de la séparation précoce et volontaire de l’enfant et de sa mère.

    L’organisation de cette conférence début avril 2024 intervient à quelques jours d’une nouvelle réunion du groupe de travail de la Conférence internationale de la Haye (du 8 au 12 avril), dont le mandat vise notamment à réfléchir à la rédaction d’une convention internationale de reconnaissance transnationale de la filiation issue de GPA. À cette occasion, la Coalition internationale pour l’abolition de la maternité de substitution a rappelé, dans une lettre ouverte publiée sur X, la nécessité de mettre fin à un tel projet de libéralisation de la GPA.

    En Belgique aussi, alors que la légalisation de la GPA figure dans le programme électoral de plusieurs formations politiques en vue des élections du 9 juin prochain, un « Séminaire de réflexion féministe sur la GPA » s’est tenu le 28 mars dernier à Bruxelles, à l’initiative de l’Université des Femmes, de la CIAMS et de 14 associations féministes. Ce séminaire visait à montrer en quoi la GPA viole les droits humains et à dénoncer l’impact physique et psychologique de cette pratique sur les femmes et les enfants. Dans le contexte des élections 2024, ce séminaire était aussi l’occasion d’interpeler les politiques favorables au déploiement de cette pratique en Belgique.

  • Selon la Revue médicale "Lancet", la population mondiale va diminuer

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    De kath.net/news :

    Selon la Revue médicale "Lancet", la population mondiale va diminuer

    8 avril 2024

    Les craintes de surpopulation ne se sont pas concrétisées - La population mondiale commencera à diminuer dans les prochaines décennies pour la première fois depuis l'épidémie de peste du 14e siècle

    Londres (kath.net/pl) Les craintes de surpopulation, répandues depuis des décennies, ne se réalisent pas. Au contraire : une nouvelle étude publiée dans la revue spécialisée Lancet prévoit que la population mondiale va diminuer pour la première fois depuis six siècles. Les craintes d'une surpopulation de notre planète sont dénuées de tout fondement. Contrairement aux affirmations idéologiques de divers penseurs et scientifiques qui, pendant trente ans, ont prétendu que le plus grand problème de la Terre était la surpopulation, le dépeuplement est désormais considéré comme une menace bien plus importante. Le résultat pourrait être une crise économique massive dans le monde entier. C'est ce que rapporte la célèbre revue scientifique "Lancet", comme l'indique le portail "Opoka". "Opoka" est un portail financé et géré par une fondation de la Conférence épiscopale polonaise.

    Selon l'article du Lancet, d'ici 2050, les trois quarts des pays du monde seront en dessous du niveau de conservation, ce qui signifie qu'ils ne seront pas en mesure de maintenir leur population stable. On estime que cette proportion atteindra 97 % d'ici 2100. Cela signifie que la population mondiale commencera à diminuer au cours des prochaines décennies pour la première fois depuis la mort noire - l'épidémie de peste du 14e siècle.

    Le taux de fécondité est calculé selon le nombre d'enfants que chaque femme met au monde en moyenne. Pour atteindre le niveau de maintien, il doit être d'au moins 2,1 (tous les enfants n'atteignent pas l'âge adulte et tous n'auront pas d'enfants). En 1950, le taux de natalité mondial était de 4,84 ; en 2021, ce chiffre était tombé à seulement 2,23, soit à peine plus que ce qui est nécessaire pour maintenir le niveau actuel de la population, rapporte encore "Opoka" sur la base de "Lancet". Dans de nombreux pays comme les États-Unis (1,7), le Royaume-Uni (1,6), l'Espagne (1,16) et la Pologne (1,3), les taux de natalité sont déjà nettement inférieurs au niveau de reproduction. Les seuls pays où l'on peut s'attendre à ce que la population continue de croître seront les pays d'Afrique subsaharienne. Les taux les plus élevés seront enregistrés au Niger (6,7), au Tchad (6,1) et dans d'autres pays de la région.

    "Nous sommes confrontés à d'énormes changements sociaux au 21e siècle", a déclaré l'un des auteurs de l'article, le professeur Stein Emil Vollset. "Le monde devra faire face simultanément à un 'baby boom' dans certains pays et à une 'pénurie de bébés' dans d'autres. Alors qu'une grande partie du monde est confrontée à des défis majeurs en matière de croissance économique, liés à la diminution de la population active et à la question de savoir comment prendre en charge le vieillissement de la population et en supporter les coûts, de nombreux pays d'Afrique subsaharienne, dont les ressources sont les plus limitées, auront du mal à soutenir la population la plus jeune et celle qui croît le plus rapidement au monde, dans certains des endroits les plus instables politiquement et économiquement, les plus exposés à la chaleur et les plus touchés par la pauvreté des soins de santé sur la planète".

    "L'impact est énorme", convient le co-auteur de l'étude, le Dr Natalia V. Bhattacharjee, abonde dans ce sens. "Ces futures tendances en matière de taux de fécondité et de naissances vivantes vont complètement remodeler l'économie mondiale et l'équilibre du pouvoir international et nécessiteront une réorganisation des sociétés. La reconnaissance mondiale des défis de la migration et les réseaux d'aide mondiaux seront d'autant plus importants qu'il existe une concurrence féroce pour attirer les migrants en vue d'une croissance économique durable et que le baby-boom en Afrique subsaharienne se poursuit".

    Une grande partie de la peur de la surpopulation, désormais discréditée, peut être attribuée au livre de Paul Ehrlich intitulé "La bombe démographique". Bien que la surpopulation soit un mythe, Ehrlich continue d'agir en tant qu'expert sur le sujet et affirme, contre tous les faits, que la surpopulation constitue une menace, même si les taux de natalité diminuent dans le monde entier. Nombre de ces craintes proviennent d'un racisme de fait ou d'un colonialisme culturel visant à empêcher les pays pauvres et non blancs de "surproduire". Ces pays continuent de se voir imposer un contrôle démographique par des Occidentaux blancs et prospères qui veulent limiter la croissance démographique des pays noirs, latino-américains et asiatiques.

  • « L’Opération militaire spéciale est une Guerre Sainte » (patriarche Cyrille de Moscou)

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    De Sandro Magister sur Settimo Cielo (Diakonos.be) :

    La « Guerre sainte » de Cyrille et Poutine. Naissance et histoire du document qui la déclare

    Fin mars, le qualificatif de « Guerre sainte » donnée par le patriarche orthodoxe Cyrille de Moscou à l’agression de la Russie contre l’Ukraine a fait grand bruit dans le monde entier.

    « L’Opération militaire spéciale est une Guerre Sainte, une guerre dans laquelle la Russie et son peuple, en défense de l’unique espace spirituelle de la Sainte Rus’, accomplit la mission de ‘Celui qui retient’ (‘o Katéchon’, cf. 2 Th 2,7), pour protéger le monde de l’assaut du mondialisme et de la victoire de l’Occident tombé dans le satanisme ».

    Par contre, bien peu savent comment Cyrille justifie la « sainteté » de la guerre déchaînée par Moscou, ou comment est née la déclaration intitulée « Le présent et le futur du Monde russe » qu’il a été le premier à signer.

    À proprement parler, en fait, ce document n’a pas été émis par le patriarcat de Moscou, ni par le Saint Synode de l’Église orthodoxe russe, qui l’a seulement lu et approuvé après coup le 27 mars, mais par une institution appelée « Vsemirnyj Russkij Narodnyj Sobor  », littéralement Concile populaire russe universel, plus communément traduit par Concile mondial du peuple russe, en sigle VRNS, imaginé et fondé en mai 1993 par Cyrille quand il était métropolite de Smolensk et chef du département des relations étrangères du patriarcat de Moscou.

    Une fois devenu lui-même, en 2009, patriarche de Moscou, Cyrille est également devenu président et leader de sa propre créature. Et il l’est encore à l’heure actuelle. Le Concile mondial du peuple russe est une institution à la foi ecclésiale et patriotique. Ses membres sont constitués d’un grand nombre de hiérarques orthodoxes, mais également de hauts fonctionnaires du Kremlin, de chefs militaires, de professeurs d’université et de centaines de jeunes patriotes issus de toutes les régions de Russie. Ses trois vice-présidents actuels reflètent également cette composition : il s’agit du métropolite Grégoire de Voskressensk, premier vicaire du patriarche de Moscou et de toutes les Russies, Alexander Shchipkov, professeur de philosophe à l’Université d’État de Moscou et recteur de l’Université orthodoxe Saint-Jean-le-Théologien et Sergei Rudov, membre du parlement et auparavant secrétaire exécutif du Concile.

    Le tout avec Vladimir Poutine comme chef suprême. Fin novembre 2023, lors de l’avant-dernière réunion du Concile, celle au cours de laquelle la déclaration sur la « Guerre Sainte » a été rédigée avant d’être rendue publique lors de l’assemblée suivante de fin mars (voir photo), Poutine a joué un rôle absolument central, en paroles et en images.

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  • RDC : nouvelles attaques de djihadistes dans l'est du pays où plus de 30 000 élèves ne peuvent aller à l'école en raison de l'insécurité

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    Une dépêche de l'Agence Fides :

    AFRIQUE/R.D. CONGO- Nouvelles attaques de djihadistes dans l'est du pays où plus de 30 000 élèves ne peuvent aller à l'école en raison de l'insécurité

    4 avril 2024  
     
    Kinshasa (Agence Fides) - Au moins 10 personnes ont été tuées et plusieurs bâtiments ont été incendiés à la suite d'une attaque menée par les rebelles ADF dans la nuit du 3 avril dans la commune rurale de Mangina, dans le territoire de Beni, dans la province du Nord-Kivu, à l'est de la République Démocratique du Congo (RDC).

    Parmi les structures prises d'assaut par les assaillants figure le centre de santé local, qui a été partiellement incendié, ainsi qu'une douzaine de maisons et de bâtiments commerciaux.

    Les villageois ne comprennent pas "comment les assaillants ont pu agir aussi facilement", dans une zone où des soldats congolais et ougandais sont présents. L'ADF (Allied Democratic Forces) est un groupe rebelle ougandais qui s'est longtemps implanté au Nord-Kivu et en Ituri, terrorisant les populations locales. En 2019, l'ADF a annoncé son affiliation à l'État islamique, accentuant sa connotation djihadiste (voir Fides 24/6/2023).

    La violence des ADF (aujourd'hui également connus sous le nom d'ISCAP, c'est-à-dire la province centrafricaine de l'État islamique) fait que près de trente mille élèves, dont onze mille filles, ne peuvent plus aller à l'école dans le territoire d'Irumu en Ituri et dans le secteur d'Eringeti au Nord-Kivu.

    Selon une enquête récemment menée par une équipe d'inspecteurs scolaires, soixante-dix-neuf écoles primaires et secondaires de ces zones ont été fermées en raison de l'insécurité. Certains bâtiments scolaires ont été incendiés par les rebelles.

    Fin mars, les habitants du village de Mamove dans le territoire de Beni (Nord-Kivu) ont rapporté que depuis octobre 2023, les ADF avaient tué plus de 80 personnes et enlevé 60 autres. Les rebelles opèrent également de plus en plus dans les banlieues de la ville de Beni ; selon des sources locales, entre le 1er et le 24 mars, plus de huit attaques ont visé la ville de Beni, en particulier la commune de Mulekera. Au cours de ces attaques, des dizaines de personnes ont été sauvagement tuées et de nombreuses autres ont disparu, tandis que divers biens matériels tels que des magasins de cacao, l'un des produits les plus prisés de la région, ont été pillés. (LM) (Agence Fides 4/4/2024)

  • 1,390 milliard de catholiques dans le monde en 2022 mais il y a moins de prêtres, de séminaristes et de religieuses

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    De Vatican News (Jean-Benoît Harel) :

    1,390 milliard de catholiques dans le monde en 2022: une hausse de 1%

    Selon les données récemment publiées par l’Annuaire Pontifical 2024 et l’Annuaire statistique de l'Église 2022, le nombre de catholiques baptisés est en légère augmentation dans le monde, tout comme le nombre de diacres permanents. En revanche, les effectifs de prêtres, religieux, religieuses et séminaristes continuent de diminuer. L’Afrique et l’Asie se démarquent, avec des évolutions à la hausse, contrairement à l’Europe où la chute des vocations s’accélère.

    4 avril 2024

    Plus de catholiques mais moins de vocations. Les effectifs officiels des catholiques baptisés et des personnes consacrées sont parus dans l’Annuaire Pontifical 2024 et l’Annuarium Statisticum Ecclesiae 2022 (Annuaire statistique de l'Église 2022).

    Un nombre inédit de catholiques

    D’abord, selon l’Annuarium Statisticum Ecclesiae 2022, entre 2021 et 2022, le nombre global de catholique est en hausse de 1% pour atteindre 1 390 millions de personnes dans le monde, soit une augmentation de 14 millions de personnes dans le monde. Durant cette période, la population mondiale a cru de 0,8%. Les catholiques représentent en 2022 environ 17,5% de la population mondiale.

    Tous les continents observent une augmentation relative de baptisés, de plus de 3% en Afrique (de 265 millions à 273 millions), contre une stabilité autour de 286 millions en Europe. En Amérique et en Asie, la croissance des catholiques est significative (+0,9 % et +0,6 %, respectivement), mais tout à fait conforme à l'évolution démographique de ces deux continents.

    L’essor des diacres permanents

    Ensuite, les données de l’Annuaire Pontifical 2024 offrent un panorama chiffré de la vie de l'Église catholique dans le monde, du 1er décembre 2022 au 31 décembre 2023. Au cours de cette période, 9 nouveaux sièges épiscopaux et une administration apostolique ont été érigés; 2 sièges épiscopaux ont été élevés au rang de sièges métropolitains, et un vicariat apostolique au rang de siège épiscopal.

    Les évêques sont au nombre de 5 353 (+0,25%) avec des fortes hausses en Afrique et en Asie, une stabilité en Amérique et Océanie et une légère baisse en Europe.

    L’évolution significative concerne le nombre de diacres, avec une croissance de 2%. Ils sont désormais plus de 50 000 dans le monde. Toutefois, plus de 97% des diacres exercent leur ministère en Europe et en Amérique.

    Moins de prêtres et de séminaristes

    Entre 2021 et 2022, l’Annuaire observe une baisse d’une centaine prêtres dans le monde, portant leur nombre à 407 730, poursuivant une décroissance qui s’observe depuis 2012. Alors que l'Afrique et l'Asie affichent une dynamique soutenue (respectivement +3,2% et 1,6%) et que l'Amérique reste à peu près stationnaire, l'Europe, dont le poids est le plus important dans le total, et l'Océanie, en revanche, enregistrent des taux d'évolution négatifs, respectivement de 1,7% et 1,5%.

    Cette diminution du nombre de prêtres risque de se poursuivre, car l’Annuaire pontifical constate également une baisse de 1,3% du nombre global de séminaristes. Hormis l’Afrique (+2,1%) et l’Océanie (+1,3%), tous les autres continents connaissent une baisse des effectifs de séminaristes.

     

    Sur les 108 481 séminaristes que comptait le monde en 2022, le continent qui compte le plus grand nombre de séminaristes est l'Afrique, avec 34 541. Il est suivi par l'Asie avec 31 767, l'Amérique avec 27 738, l'Europe avec 14 461 et enfin l'Océanie avec 974.

    La chute du nombre de religieuses

    Une baisse des effectifs concerne aussi les religieux non prêtres: ils étaient 49 774 en 2021 et sont désormais 49 414 en 2022.

    La plus forte décrue s’observe pour les effectifs des religieuses qui chute sous la barre symbolique des 600 000. Elles sont 599 228, soit une baisse de 1,6%. Mais, encore une fois, les chiffres varient selon les continents. L’Afrique connait une forte augmentation (+1,7%), l’Amérique du sud une stabilité (+0,1%) quand trois zones continentales connaissent une contraction marquée: l'Océanie (-3,6 %), l'Europe (-3,5 %) et l'Amérique du Nord (-3,0 %).

  • En Chine aujourd'hui, la situation est pire que jamais

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    De Marco Respinti sur Bitter Winter :

    Zhou Fengsuo : "Xi Jinping est le produit naturel d'un système diabolique".

    04/04/2024

    Zhou est un militant bien connu des droits de l'homme en Chine. Il a survécu au massacre de la place Tiananmen et ne se fait pas d'illusions : aujourd'hui, la situation est pire que jamais.

    "La violence et la peur sont les armes du gouvernement communiste chinois. Zhou Fengsuo ponctue les syllabes dans un anglais lent et laconique et va droit au but. Il parle sans hésitation. Ses yeux sont remplis de souvenirs. La place Tiananmen, la nuit du 3 au 4 juin 1989. Les chars ont écrasé les étudiants qui, depuis des jours, réclamaient la liberté. Ils ne s'attendaient pas à ce dénouement, Zhou parmi eux. Étudiant à l'université Qinghua de Pékin, il était l'un des leaders de la contestation. Il a aujourd'hui 56 ans. Né à Xi'an, capitale de la province du Shaanxi, au nord-ouest du pays, il a tout vécu et tout vu. Je lui demande : "Combien de personnes sont mortes dans ce massacre ?" Il me répond : "Il est impossible de le savoir : "Il est impossible de le savoir. Les survivants ont été engloutis dans les prisons. Leurs familles ont vieilli et sont mortes. Le régime a dissimulé ou détruit les preuves. Il a raison. Des sources occidentales avancent toutefois le chiffre choquant de 10 000 victimes. "Le gouvernement a envoyé des troupes d'élite contre nous", affirme Zhou.

    Comment vous en êtes-vous sortis vivants ?

    Nous sommes montés jusqu'au Monument aux héros du peuple. Les balles pleuvent, les chars avancent mais difficilement. Plusieurs étudiants se jetaient en effet au milieu pour leur barrer la route. Ils nous protégeaient. Le prix Nobel de la paix Liu Xiaobo (1955-2017) a négocié une issue de secours. Mais nous étions divisés. Je faisais partie de ceux qui voulaient rester. Des soldats sont venus nous tirer vers le bas. Je conserve encore un drapeau ensanglanté avec lequel nous avons enveloppé l'un de ceux qui étaient tombés. Dans la confusion, certains sont tombés, d'autres, dont moi, ont réussi à se sauver.

    Que s'est-il passé ensuite ?

    Je suis devenu l'ennemi public n° 5. 5. J'ai passé un an dans la prison du village de Qincheng, au nord-ouest de Pékin. Pendant les trois premiers mois, j'avais des menottes aux poignets en permanence. Je mourais de faim - la nourriture était rare et délibérément mauvaise. Nous ne sortions jamais. J'ai vu le ciel moins de dix jours en douze mois. J'étais toujours malade, et ils m'interrogeaient continuellement avec des méthodes dures, essayant de me faire plier. Mais j'ai survécu pour la deuxième fois. J'ai été libéré sous la pression de l'opinion publique pour être envoyé dans un centre de rééducation idéologique dans le comté de Yangyuan, dans le nord de la province de Hebei. Un isolement, dans un endroit reculé. J'ai encore survécu. Enfin libre, j'ai fait des études d'ingénieur. Lorsque j'ai été invité à étudier la physique aux États-Unis d'Amérique, on m'a refusé un passeport. Pendant cinq ans. Finalement, je l'ai obtenu en 1994 ; en janvier, je suis parti. Je suis devenu citoyen américain en 2002 et l'année suivante, en Californie, j'ai été baptisé dans l'église Tree of Life en tant que chrétien protestant, alors que j'étais agnostique.

    Vous coordonnez deux organisations aux États-Unis...

    Je suis le directeur exécutif de l'organisation "Human Rights in China", basée à New York. Cette organisation a été créée en mars 1989, avant Tiananmen, par des étudiants chinois vivant en Amérique, qui souhaitaient faire davantage pour les prisonniers de conscience en République populaire de Chine (RPC). En 2004, j'ai également cofondé "Humanitarian China" pour soutenir financièrement les prisonniers politiques et leurs familles en Chine. Nous aidons une centaine d'entre eux chaque année, plus d'un millier au total. Le régime cherche à les effrayer, à les isoler : nous leur donnons un sentiment d'appartenance.

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  • Même aux USA, les confessions pèsent de moins en moins. Et aussi bien Biden que Trump reçoivent une mauvaise note en religion

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    De Sandro Magister sur Settimo Cielo (Diakonos.be) :

    Même aux USA, les confessions pèsent de moins en moins. Et aussi bien Biden que Trump reçoivent une mauvaise note en religion

    Ce n’est pas seulement l’Italie – voir l’article précédent – mais les États-Unis également qui ne constituent plus une « exception » dans le déclin général de la vitalité religieuse, dans un Occident toujours plus sécularisé.

    Les États-Unis avaient à leur avantage, à en croire certains experts, les nombreuses confessions se disputant le même « marché », à la différence de la monochromie religieuse qui prévaut sur le Vieux Continent.

    Cette pluralité de confessions est encore présente aujourd’hui aux États-Unis, et les passages d’une croyance à l’autre y sont encore fréquent. Mais l’influence de la religion dans la société est en chute constante depuis des années, selon une bonne partie de la population.

    Le dernier sondage du Pew Research Center de Washington révèle que pas moins de 8 Américains sur 10 affirment que la religion perd de son influence dans la vie publique, bien plus qu’au début des années 2000, où ils n’étaient que 5 sur 10 à poser un tel jugement.

    Le sentiment opposé, c’est-à-dire ceux qui estiment qu’il y a une augmentation de l’influence publique de la religion, ne concerne aujourd’hui plus que 18% de la population, bien moins que les 40% du début de ce siècle.

    Mais quel regard les Américains posent-ils sur ces changements qu’ils affirment percevoir ? Une majorité, pour être exact 57% d’entre eux, voit d’un œil positif l’influence de la religion sur la vie publique, et ne considère donc pas que ce soit une bonne chose qu’elle baisse à ce point.

    La moitié des Américains considèrent comme « important » que leur président également soit une personne dotée d’une foi solide. Et pourtant, là encore ils ne se disent pas satisfaits. Ils ne sont que 13% à juger que ce soit le cas de Joe Biden, et moins nombreux encore, 4% celui de Donald Trump.

    Ils sont peu nombreux – à la seule exception des protestants « evangelical » – à souhaiter que le président partage leur propre confession. Mais presque tous, soit plus de 90% voudraient que dans tous les cas il mène une vie « morale et éthique » irréprochable : cette attente est partagée par les protestants et les catholiques, les juifs et les musulmans, les athées et les agnostiques, les démocrates et les républicains.

    Mais à l’épreuve des faits, aussi bien Biden que Trump sont jugés par la grande partie des sondés comme déjà peu à même de défendre les espaces religieux de chaque citoyen. Les juifs et les protestants noirs font une exception pour Biden, puisqu’ils sont respectivement 73% et 60% à voir en lui un bon défenseur de leurs religions respectives, et pour Trump 69% des protestants « evangelical » blancs. Quant aux catholiques, 44% voient en Biden leur défenseur, contre 41% pour Trump.

    55% des Américains voudraient que le gouvernement fédéral renforce la séparation entre l’Église et l’État et 39% qu’il évite de promouvoir des valeurs chrétiennes.

    Mais 44% des sondés, tout en excluant que le christianisme soit déclaré la religion officielle des États-Unis, voudrait tout de même que le gouvernement fédéral promeuve les valeurs chrétiennes.

    Concernant les tendances actuelles, les opinions sont partagées. La moitié des Américains considère que les chrétiens conservateurs sont allés trop loin pour promouvoir leurs valeurs religieuses dans l’administration et les écoles publiques, tandis que l’autre moitié considère que ce sont les « liberal » séculiers qui ont exagéré en tenant les valeurs religieuses à l’écart des institutions publiques.

    On retrouve dans la première des deux moitiés les juifs, les athées, les agnostiques et les partisans du parti démocrate, et dans la seconde les protestants « evangelical » blancs et les partisans du parti républicain. Même les catholiques sont un peu plus nombreux dans la seconde moitié que dans la première, respectivement 57% contre 43%.

    En résumé, les habitants des États-Unis vivent aujourd’hui avec un malaise grandissant les changements qui se produisent dans le rôle public des religions.

    58% des personnes interrogées (42% il y a quatre ans) affirment ressentir un conflit entre leurs convictions religieuses personnelles et la culture américaine dominante. Un conflit également ressenti par environ la moitié des catholiques.

    Mais pas moins de 41% (33% il y a quatre ans) déclarent que face à quelqu’un avec qui l’on est en désaccord sur des questions religieuses, la meilleure chose à faire est de se taire. Ils ne sont que 5% à affirmer qu’il est préférable de persuader l’interlocuteur de changer d’avis.

    Curieusement, en politique également, ils ne sont que 5% à considérer que c’est une bonne chose de discuter avec ceux avec qui on n’est pas d’accord pour essayer de changer leur opinion.

    Sandro Magister est vaticaniste à L’Espresso.
    Tous les articles de Settimo Cielo depuis 2017 sont disponibles en ligne.

  • Le cardinal Müller se joint aux appels d'évêques américains pour excommunier Biden (Interview du cardinal Müller, III)

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    De Michael Haynes sur LifeSiteNews :

    EXCLUSIF : Le cardinal Müller se joint aux appels d'évêques américains pour excommunier Biden

    Le cardinal Müller a condamné le meurtre des enfants à naître en le qualifiant d'"infanticide" et l'a comparé à l'"époque nazie", soulignant que les papes et les évêques précédents "n'avaient pas peur d'excommunier" pour des crimes graves.

    28 mars 2024

    VILLE DU VATICAN (LifeSiteNews) -- L'ancien préfet du plus haut bureau de doctrine du Vatican, le cardinal Gerhard Müller, a condamné le soutien du président américain Joe Biden à l'avortement, affirmant qu'il s'agit d'un "infanticide" et que ceux qui promeuvent "l'infanticide" devraient être "excommuniés".

    Le mot "avortement" est trop doux. La réalité, c'est le meurtre, le meurtre d'une personne vivante", a déclaré le cardinal Gerhard Müller. "Il n'y a aucun droit à tuer une autre personne. C'est absolument contraire au cinquième commandement".

    Le cardinal a fait ces commentaires en condamnant le président Joe Biden lors d'une longue interview avec LifeSiteNews à Rome. {Les parties I et II se trouvent ici et ici.} Sa critique directe de la position très publique et constante de Joe Biden en faveur de l'avortement est intervenue peu après que le président a utilisé son discours sur l'état de l'Union de 2024 pour promettre de "rétablir Roe v. Wade en tant que loi du pays".

    Le cardinal Müller a comparé le meurtre des enfants à naître et des personnes âgées à l'époque "nazie", déclarant qu'"il est absolument inacceptable que l'on puisse se dire catholique et promouvoir et justifier le meurtre de personnes humaines, d'êtres humains [du] début dans le ventre de la mère, jusqu'à la dernière respiration [avec] l'euthanasie... Tuer des personnes malades, comme à l'époque nazie, c'est de l'euthanasie".

    Le cardinal Müller a toutefois laissé entendre que si M. Biden est "nominalement catholique, il est en réalité un nihiliste. C'est du cynisme et du cynisme absolu". 

    Le prélat a opposé M. Biden aux catholiques et aux autres chrétiens d'Amérique qui "savent et acceptent, comme tout le monde d'ailleurs, que les non-croyants, avec leur simple raison, peuvent comprendre qu'il n'est pas possible qu'un être humain ait le droit d'en tuer un autre".

    S'appuyant sur l'exemple de saint Ambroise de Milan et de son excommunication de l'empereur Théodose, le cardinal Müller a expliqué qu'"en d'autres temps, des gens comme lui auraient été excommuniés. Autrefois, les papes et les évêques ne craignaient pas d'excommunier, comme saint Ambroise de Milan".

    Il s'est levé et nous devrions également nous lever et, sans regarder les conséquences pour nous, nous devons nous lever et ouvrir la bouche pour les personnes innocentes et pour protéger leur vie. Saint Jean-Baptiste a dit à Hérode : "Il ne t'est pas permis de prendre la femme de ton frère pour en faire ta propre femme". Il ne t'est pas permis de tuer des personnes ou de justifier [cela], d'ouvrir la législation comme si elle était légale ou légitime. Tuer les gens n'est pas une forme de régulation des naissances, mais il est absolument immoral de tuer d'autres personnes.

    Aujourd'hui, l'ensemble du monde occidental, les dirigeants occidentaux, la grande majorité des dirigeants occidentaux, y compris en Allemagne et en France, ont perdu leur crédibilité en accordant le droit de tuer leur peuple. Ils ne peuvent pas, d'une part, protester contre le meurtre d'innocents en Ukraine et, d'autre part, autoriser le meurtre de leurs propres enfants.

    Réitérant la vérité selon laquelle Dieu est "le créateur de chaque corps et nous, les humains, ne sommes que les administrateurs de la bonne volonté de Dieu", le cardinal Müller a fait remarquer que l'humanité était appelée à prendre soin de ses semblables, car "nous ne pouvons pas distinguer ou séparer l'amour de Dieu pour nous et notre amour pour Dieu, de notre amour pour notre prochain et de l'amour de notre prochain pour nous".

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  • Le cardinal Fridolin Ambongo s'est livré à un nouveau réquisitoire contre Kinshasa

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    De Serge Ouitona sur Afrik.com :

    RDC : nouveau réquisitoire du cardinal Fridolin Ambongo contre Kinshasa

    Le Cardinal Fridolin Ambongo
    Le Cardinal Fridolin Ambongo

    Comme à son habitude, l’archevêque de Kinshasa, Monseigneur Fridolin Ambongo, a profité de son homélie très attendue de la veille de la fête de Pâques pour mettre le doigt sur les maux qui continuent de miner son pays. Un grand pays qui, dit-il, se montre incapable de défendre son intégrité territoriale.

    L’instant est solennel à la cathédrale de Kinshasa. Comme aux grands moments, c’est le cardinal Fridolin Ambongo en personne qui officie cette messe de la veillée pascale. En de pareilles occurrences, le prélat ne porte pas de gants pour dénoncer ce qui, à son sens, va de travers dans le pays. Et la situation à l’Est du pays a occupé une bonne part de son prêche.

    Fridolin Ambongo dénonce l’incurie des autorités politiques et l’extrême faiblesse de l’armée congolaise. « Au-delà de discours complètement inutiles, la réalité est que les autres continuent à avancer et à occuper l’Est de notre pays. C’est une évidence, pour la simple raison, que le Congo n’a aucune force pour défendre l’intégrité de son pays », a-t-il lancé. Non sans ajouter que la RDC est « un éléphant aux pieds d’argile ». Explication : « Nous tenons des discours ici comme si nous étions forts. La vérité est que le Congo n’a pas d’armée. C’est très grave pour une nation comme la nôtre », tranche le cardinal.

    Un pays « en agonie »

    Le réquisitoire de l’archevêque de Kinshasa ne s’est pas arrêté à ces mots. « Une partie du pays est attaquée de l’extérieur, mais nous, au niveau de Kinshasa, siège des institutions, nous continuons à poser des actes qui ne vont pas dans le sens de la consolidation de l’unité, de la cohésion ». Pour justifier ces propos, il invoque la question du récent ralliement de certains cadres du PPRD, parti de l’ex-Président Joseph Kabila, au M23. Là-dessus, Fridolin Ambongo a été, comme d’habitude, incisif, en soulevant une grosse interrogation : « Nous pouvons les traiter (ces cadres du PPRD, ndlr) de traîtres, ils ont pris la cause de l’ennemi, mais la question de fond, c’est : pourquoi ces gens ont-ils agi de cette manière-là ? »

    La réponse est toute faite : « C’est parce qu’au niveau d’ici, nous continuons à poser des gestes qui blessent les autres, qui fragilisent la communion nationale, qui excluent les autres ». Dans ce flot de dénonciations, la justice congolaise n’est pas épargnée. « Nous savons très bien que notre pays est aujourd’hui un pays en agonie, un grand malade dans un état comateux. La justice est la première instance à bafouer les droits de simples citoyens », fait observer le prélat. Il dépeint un pays martyr, victime non seulement de ses dirigeants, des pays voisins, mais également des compagnies minières à l’appétit très vorace.

  • Les incidents de violence et de persécution contre les chrétiens augmentent en Inde

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    Par Anto Akkara sur CNA :

    Les incidents de violence et de persécution contre les chrétiens augmentent en Inde

    Bangalore, Inde, 27 mars 2024

    Un groupe de vigilance qui surveille les violences commises à l'encontre des chrétiens en Inde a publié une étude faisant état de 161 crimes de ce type au cours des 75 premiers jours de 2024.

    Ces chiffres pourraient sous-estimer le nombre de crimes et d'actes de persécution commis contre les chrétiens en Inde, selon A.C. Michael, catholique et coordinateur du United Christian Forum (UCF), qui a publié le rapport. 

    "Ces chiffres sont basés uniquement sur les plaintes enregistrées sur notre ligne téléphonique gratuite (1-800-208-4545) pour signaler les incidents de violence anti-chrétienne. Les chiffres réels seront certainement beaucoup plus élevés", a déclaré Michael à CNA le 27 mars.

    "Nous nous sentons frustrés par le fait qu'en dépit de la documentation et de la publication régulière de ces données choquantes, il n'y a eu aucune réaction de la part du gouvernement et aucun effort n'a été fait pour réduire le nombre sans cesse croissant d'incidents violents", a-t-il ajouté.

    En classant les 161 incidents, Michael a répertorié 71 cas de détention/arrestation par la police, 18 cas d'ostracisme social, 72 cas de violence physique, 15 cas de "reconversion" forcée, un cas de mise sous scellés d'une église et un autre cas d'incendie d'une église, la violence collective étant à l'origine de la plupart de ces incidents.

    La violence et la persécution contre les chrétiens minoritaires, qui ne représentent que 2,3 % des 1,41 milliard d'habitants de l'Inde (dont près de 80 % sont hindous), sont en constante augmentation depuis que le parti nationaliste hindou Bharatiya Janata Party (BJP) a accédé au pouvoir sous la direction du Premier ministre Narendra Modi après avoir remporté les élections nationales de 2014. En mai 2019, le BJP a été réélu avec une majorité accrue.

    L'UCF n'avait enregistré que 147 incidents de violence contre des chrétiens en 2014, a déclaré Michael. Le nombre d'incidents est passé à 177 en 2015, 208 en 2016, 240 en 2017, 292 en 2018, 328 en 2019, 279 en 2020, 505 en 2021, 599 en 2022 et 731 en 2023.

    La déclaration de l'UCF souligne également la victimisation des chrétiens dans l'État du Chhattisgarh, gouverné par le BJP, dans le centre de l'Inde, qui a signalé "des incidents où la dignité des droits à l'inhumation a été refusée aux familles chrétiennes".

    "Chhattisgarh, un État notoirement connu pour son ostracisme social à l'égard des chrétiens, est le premier État en termes d'agressions contre les chrétiens, avec 47 incidents de violence signalés", souligne l'UCF.

    "Les chrétiens se voient refuser l'accès à l'eau des puits communautaires du village. Malheureusement, même les chrétiens décédés ne sont pas épargnés, car nombre d'entre eux n'ont pas été enterrés conformément aux rituels chrétiens. Les villageois [fondamentalistes hindous] locaux ont menacé d'incinérer les corps en guise d'acte final de reconversion", déplore l'UCF.

    Selon Michael, ces attaques flagrantes contre les chrétiens sont enracinées dans la rhétorique antichrétienne des dirigeants du BJP. Il a noté que le ministre en chef du Chhattisgarh, Vishnu Deo Sai, a accusé "les missionnaires chrétiens de procéder à des conversions religieuses sous couvert de fournir des services d'éducation et de soins de santé, tout en lançant un avertissement pour mettre fin à cette pratique".

    Cependant, Michael a souligné que les chrétiens du Chhattisgarh ne représentent que 2 % des 25 millions d'habitants de l'État.

    La déclaration de l'UCF souligne également la persécution des chrétiens dans le nord de l'Uttar Pradesh, gouverné par le BJP, qui compte 231 millions d'habitants et se classe au deuxième rang des États où les citoyens indiens sont persécutés pour avoir pratiqué le christianisme. 

    "Il existe des preuves évidentes du harcèlement des chrétiens par l'État dans cet État, car la police dépose de fausses allégations de conversion contre les pasteurs, même pour avoir prié lors de fêtes d'anniversaire et d'autres rassemblements sociaux. Le service d'assistance téléphonique de l'UCF a enregistré plus de 30 incidents d'arrestations et de détentions de pasteurs en vertu de la loi sur la liberté de religion de l'UP", note le Forum chrétien.

    CNA a rapporté en détail comment le père Babu Francis, directeur des services sociaux du diocèse d'Allahabad dans l'État d'Uttar Pradesh, a été emprisonné pendant plus de 80 jours après avoir été arrêté pour fausse conversion au début du mois d'octobre. 

    De même, CNA a rapporté que le père Dominic Pinto, directeur du centre pastoral du diocèse de Lucknow, a été arrêté en février sur la base d'une accusation de fausse conversion. Le père Pinto a été libéré sous caution le 13 mars. 

    Sur les 161 incidents enregistrés au cours des 75 premiers jours de 2024, l'UCF a souligné : "Il y a 122 chrétiens qui ont été soit détenus, soit arrêtés sur la base de fausses allégations de conversions."

    Les données de l'UCF ont été publiées à la veille de la Journée nationale de prière du 22 mars, à laquelle la Conférence des évêques catholiques de l'Inde (CBCI) a appelé à la suite de l'augmentation des atrocités contre les chrétiens et de la polarisation religieuse dans le pays. 

    Des milliers d'églises à travers le pays ont organisé des prières spéciales ce jour-là, avec des heures sacrées, des rosaires et des chemins de croix, en réponse à l'appel de la CBCI pour "la paix et l'harmonie".

    Dans le même temps, le rapport annuel 2023 de la Commission de la liberté religieuse de l'Alliance évangélique de l'Inde a exprimé son angoisse face à "l'augmentation alarmante du nombre d'incidents violents à l'encontre de la communauté chrétienne".

    "L'appareil politique indien, ses forces de l'ordre et son système judiciaire, en particulier au niveau des villages et des petites villes, ont été jugés insuffisants et lents dans leurs réponses, malgré les appels à l'aide urgents des victimes, des responsables d'Eglise et de la société civile", déplore le rapport.

    Anto Akkara est un journaliste de Bangalore, en Inde. Il est correspondant régulier du National Catholic Register. Outre ses reportages internationaux, Anto Akkara a écrit des livres et produit des documentaires racontant l'histoire des martyrs du Kandhamal. Il a reçu le prix St. Titus Brandsma pour le journalisme.