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International - Page 41

  • Adieu à l’Inde démocratique et multiculturelle où les chrétiens sont de plus en plus persécutés

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    De Sandro Magister sur Settimo Cielo (Diakonos.be) :

    Adieu à l’Inde démocratique et multiculturelle. Où les chrétiens sont de plus en plus persécutés

    Les élections se rapprochent dans ce qu’on appelle encore « la plus grande démocratie du monde » et pour être certain de les remporter haut la main, le premier ministre Narendra Modi ne manque pas d’imagination.

    Pour ratisser les votes de la minorité chrétienne – 68 millions sur un milliard quatre cents millions, soit 5% de la population – il a multiplié les gestes de proximité avec les différentes Églises. À Pâques, l’an dernier, il s’est rendu en personne, pour la première fois, dans la cathédrale catholique de New Delhi, pour allumer un cierge devant la statue du Christ ressuscité. Quelques plus tôt, il rencontrait le chef de l’Église orthodoxe syro-malankare, tandis que d’autre membres du Bharatiya Jamata Party, le BJP, le parti hindouiste au pouvoir, rendaient visite aux diocèses du Kerala, l’État indien dans lequel les catholiques sont le plus représentés, ce qui lui avait d’ailleurs valu les éloges publics du cardinal George Alencherry.

    Dans le même temps, Modi entretient le terreau électoral de la bien plus importante minorité musulmane, forte de pas moins de 200 millions de personnes.

    Le nombre d’inscrits à la branche musulmane du Rashtriya Swayamsevak Sangh, ou RSS, l’organisation hindouiste d’extrême-droite qui constitue le berceau idéologique et le bras paramilitaire du BJP, dans lequel Modi a milité dans sa jeunesse, a augmenté en quelques années passant de 10.000 à un million de membres, et cette dernière vient récemment de mettre en œuvre une politique d’occupation systématique des postes à responsabilité dans les universités islamiques par des professeurs acquis à sa propre cause. Ces universités sont au nombre d’une douzaine et, sur leurs façades, les drapeaux de l’Inde ont fait leur apparition le jour de l’indépendance, le 15 août, une première. L’objectif électoral est de doubler les votes en faveur du BJP qui s’élevaient à 9% des électeurs musulmans aux dernières élections pour atteindre les 17% annoncés par les derniers sondages.

    Mais entretemps, derrière ces apparences de bon voisinage, la réalité est bien différente.

    Le National Council of Educational Research and Training a modifié les livres scolaires pour les étudiants de 11 à 18 ans pour la troisième fois depuis que le BJP est au pouvoir, à l’avantage exclusif des hindous. Il a réduit au minimum les références à l’empire Moghol, la dynastie musulmane qui a gouverné une grande partie de l’Inde entre le XVIe et le XIXe siècle. Quelques lignes à peine pour l’assassinat du Mahatma Gandhi, le leader qui a conduit le pays à l’indépendance à l’enseigne de la non-violence et de l’unité entre hindous et musulmans, tué en 1948 par un hindouiste fanatique issu du RSS. Et les violences de 2002 au Gujarat qui avaient fait un millier de victimes musulmanes, alors que Modi était à l’époque le premier ministre de cet État indien, sont totalement passées sous silence.

    Mais surtout, Modi a amorcé un tournant dans l’histoire de l’Inde moderne en officiant personnellement (voir photo) pour accomplir le rite de la consécration de l’image du dieu Rama enfant, le Ram Lalla, dans le sous-sol du nouveau temple grandiose construit en son honneur à Ayodha, qui est en train d’être construit sur les ruines d’une mosquée de l’époque Moghol rasée au sol par des extrémistes hindous en 1992, après des années de siège et d’assaut.

    « Ce 22 janvier 2024 marque le début d’une nouvelle ère » a déclaré Modi au beau milieu de la cérémonie, flanqué de Mohan Bhagwat, le chef suprême du RSS. « Rama est la foi de l’Inde. Rama est la fondation de l’Inde. Rama est la loi de l’Inde. Rama est le leader et Rama est la politique de l’Inde ».

    En lieu et place de ce qui était l’Inde démocratique et multiculturelle, on assiste donc à l’émergence, comme le veut Modi l’Hindou Rasthra, d’une Inde en tant que nation exclusivement hindoue. Une Inde dans laquelle les fidèles des autres religions indiennes, comme les sikhs, les bouddhistes, les jaïnistes et les animistes des populations tribales seront tolérés, mais pas ceux qui professent les religions des peuples envahisseurs, comme l’islam des empereurs Moghols et le christianisme des colons anglais.

    Et comme c’était prévisible, le début de cette « nouvelle ère » annoncée par Modi à Ayodha a déclenché une nouvelle vague de violences contre les chrétiens, comme le rapporte Carlo Buldrini, un observateur bien informé qui a été pendant de nombreuses années régent de l’Institut culturel italien  de New Delhi, dans le journal « Il Foglio » du 7 février :

    « Le jour qui a précédé la consécration de l’image de Rama était un dimanche. Dans les États du Madhya Pradesh et du Chhattisgarh, les militants de la droite hindoue ont attaqué des églises catholiques et évangéliques à l’heure de la messe et du culte communautaire en criant ‘Jai Shri Ram’. Nous avons reçu des informations d’attaques contre des églises et des communautés chrétiennes dans les bourgades de Dabtalai, Matasula, Uberao, Dhamaninathu et Padlawa dans le Madhya Pradesh et de Basudopur dans le Chhattisgarh. À Dabtalai, 25 jeunes ont encerclé le toit de l’édifice et ont hissé sur la croix un drapeau couleur safran sur lequel était imprimée l’image du nouveau temple d’Ayodhya. À Matasula, l’église catholique a été attaquée bien qu’on ait pendu au mur un grand poster en couleurs avec l’image de Rama et du nouveau à côté de celle de son évêque, Peter Ruman Kharadi. Le poster, rédigé en hindi, présentait des félicitations et des bons vœux pour la consécration du temple d’Ayodhya ‘de la part de toute la communauté du district de Jhabua au Madhya Pradesh’ ».

    Rien de bien nouveau dans ce compte-rendu. Voilà des années qu’en Inde, les agressions contre les chrétiens et les musulmans sont en augmentation constante, motivées par la haine religieuse, par l’hostilité entre ethnies ou entre castes, mais également à cause des lois anti-conversion qui sont déjà entrées en vigueur dans douze États pour protéger – soi-disant – la religion hindoue et qui sont utilisées contre des églises et des écoles chrétiennes, comme si chaque conversion y survenait sous la tromperie ou la contrainte.

    Il suffit à ce sujet de mentionner deux événements très récents. Le 7 février, à Lucknow dans l’Uttar Pradesh, le prêtre catholique Dominic Pinto a été arrêté avec l’accusation d’avoir cherché à « convertir des hindous pauvres » parce qu’il avait autorisé, dans le centre pastoral qu’il dirigeait, une rencontre de prière organisée par un groupe protestant ainsi que par le Khrist Bhakta, les « adorateurs du Christ », un mouvement de personnes qui, bien qu’ils ne se soient pas convertis au christianisme, suivent les enseignements de Jésus. L’évêque de Lucknow a protesté énergiquement contre cette arrestation, effectuée « sans aucune preuve et en détournant gravement la loi anti-conversion », dans un État comme l’Uttar Pradesh dans lequel les chrétiens représentent à peine 0,18% des plus de 200 millions d’habitants, dont 80% d’hindous.

    Le 27 janvier, dans l’État du Chhattisgarh, une énième cérémonie collective appelée Ghar Wapsi, « retour à la maison » s’est déroulée, il s’agit en fait de la reconversion à l’hindouisme – à grand renfort de subsides économiques – d’un millier de chrétiens appartenant à des castes inférieures ou sans caste, par le rite du lavement des pieds dans les eaux du Gange.

    Les musulmans aussi font naturellement aussi les frais des lois anti-conversion et des rites de reconversion à la religion hindoue. Ces derniers jours, ils ont été victime de la démolition de deux autres mosquées, à Haldwani dans l’État de l’Uttarakhand et dans le district Mehrauli de New Delhi, non pas à l’œuvre d’une bande d’agresseurs agités mais bien de fonctionnaires du gouvernement, sur base de décrets qui prétendant que les deux mosquées avaient été construites illégalement, alors que l’une d’entre elles, celle de Delhi, était vieille de six cents ans. Les démolitions ont provoqué des manifestations écrasées dans la violence, faisant cinq morts et plus de 80 blessés.

    Et une autre mosquée historique est menacée d’être transformée en u temple au dieu Shiva, à Varanasi, la ville sainte de l’hindouisme, sur le fleuve Gange.

    De plus, depuis le 10 février, une loi est entrée en vigueur dans l’État de l’Assam punissant les pratiques « magiques » de guérison, mais en réalité, elle vise – aux dires du premier ministre Himanta Biswa Sara – à « freiner l’évangélisation » de la part de ceux qui « utilisent la guérison pour convertir les populations tribales ».

    C’est en vain que l’archevêque de Guwahati, John Moolachira, et l’Assam Christian Forum qui réunit les différentes confessions chrétiennes de la région ont objecté que le soin des malades dans leurs dispensaires et leurs hôpitaux ne relève pas du « prosélytisme » mais est « une réponse de compassion face à la souffrance humaine » et que la prière qui accompagne les soins n’a rien de magique mais est une pratique universelle d’invocation à Dieu et d’amour, qui existe non seulement dans les églises et les mosquées mais également dans les temples hindous.

    Sandro Magister est vaticaniste à L’Espresso.
    Tous les articles de Settimo Cielo depuis 2017 sont disponibles en ligne.

  • Demain : une Église à deux vitesses, post-synodale et décentralisée ?

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    D'Ed. Condon sur The Pillar :

    L'agenda de l'"Église à deux vitesses" pour le synode

    20 février 2024

    La deuxième session de la 16e Assemblée générale ordinaire du Synode des évêques se réunira le 2 octobre pour une nouvelle série de trois semaines de discussions et de débats. 

    Mais alors que cette deuxième session marathon à Rome est encore dans plusieurs mois, le processus synodal mondial continue de se dérouler en temps réel dans le monde entier. 

    La "synodalité" a ravivé de sérieuses questions sur l'émergence d'un programme synodal occidental visant à modifier l'enseignement et la discipline de l'Église, ce qui pourrait conduire à une confrontation ouverte lors de la prochaine assemblée et même menacer la communion mondiale de l'Église.

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    Lundi dernier, les évêques d'Allemagne se sont réunis en assemblée plénière à Augsbourg. A l'ordre du jour ne figurait pas le vote sur l'approbation des statuts d'un "comité synodal" controversé, organe destiné à ouvrir la voie à un "conseil synodal" permanent pour l'Eglise dans le pays.

    Le vote sur le comité synodal a été abandonné après une intervention du Saint-Siège le samedi, avertissant les Allemands qu'aller de l'avant avec le comité serait "contraire aux instructions du Saint-Siège" et risquerait d'avoir des "conséquences juridiques".

    Si les évêques allemands ont supprimé le vote de leur programme de lundi, ils ne se sont pas engagés à abandonner complètement le comité synodal. Au contraire, la question sera probablement réexaminée dans un avenir assez proche dans le cadre de la confrontation synodale entre l'Allemagne et Rome.

    Le cardinal Christoph Schönborn, archevêque de Vienne, a souligné les enjeux auxquels sont confrontés ses voisins lorsqu'il a averti lundi que les évêques allemands devraient se demander s'ils "veulent vraiment quitter la communion avec et sous le pape, ou plutôt l'accepter loyalement", et que le fait de ne pas s'aligner déclencherait un schisme.

    Mais l'impasse des évêques allemands avec Rome est un conflit curieux. 

    Dans le cadre de leur programme controversé de "voie synodale", les évêques et leur organisation partenaire, le Comité central des catholiques allemands (ZdK), ont demandé à plusieurs reprises la fin du célibat des clercs, l'ordination des femmes, la révision de l'enseignement de l'Église sur la moralité et la sexualité humaine, ainsi que la décentralisation de l'autorité de l'enseignement doctrinal par rapport au Saint-Siège. 

    Mais alors que les évêques allemands ont insisté à plusieurs reprises pour provoquer le Vatican avec une série de mesures procédurales et structurelles, comme la création du comité synodal et la poursuite des projets de conseil synodal, les évêques voisins ont appelé à leurs propres révisions radicales de l'enseignement et de la pratique de l'Église, sans pour autant contrarier le Saint-Siège.

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  • Tusk : la fin de la Pologne chrétienne ?

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    De Solène Tadié sur le National Catholic Register :

    L'avènement du gouvernement Tusk annonce-t-il une érosion de la culture chrétienne en Pologne ?

    ANALYSE : Sous l'impulsion des politiques progressistes du nouveau gouvernement national, le paysage socioculturel semble changer rapidement dans un pays qui reste l'un des plus catholiques d'Europe.

    20 février 2024

    VARSOVIE, Pologne - Depuis les récentes élections législatives d'octobre 2023, une atmosphère explosive règne en Pologne, et ces affrontements politiques et idéologiques n'ont pas épargné l'Église, qui reste une institution centrale dans la vie de cette nation d'Europe de l'Est. 

    Le nouveau gouvernement, dirigé par l'ancien président du Conseil européen Donald Tusk, a prêté serment le 13 décembre, mettant fin à huit années de règne du parti de droite Droit et Justice (PiS). 

    Bien que le parti conservateur reste techniquement le plus important du pays, avec plus de 35 % des voix lors des élections du 15 octobre, il a perdu sa majorité parlementaire au profit d'une coalition composée des partis centriste Coalition civique (KO), de centre-droit Troisième voie (Trzecia Droga) et de la Gauche (Lewica).

    Soutenu par les dirigeants de l'Union européenne, qui étudient actuellement la possibilité de débloquer les 76 milliards d'euros du Fonds de relance Covid que la Commission européenne a gelés depuis 2022 en raison des préoccupations de l'UE concernant l'indépendance du système judiciaire polonais, le nouvel exécutif a déjà mis en œuvre une série de mesures et d'interventions destinées à liquider l'héritage de son prédécesseur.

    Méthodes brutales

    À cette fin, le gouvernement du premier ministre Tusk a eu recours à des méthodes jugées brutales, voire autoritaires, par ses opposants et certains commentateurs étrangers. Le cas le plus emblématique est l'arrestation spectaculaire au palais présidentiel des anciens ministres du Droit et de la Justice Mariusz Kamiński et Maciej Wąsik, le 9 janvier. 

    Les deux députés avaient été condamnés en 2015 par un tribunal polonais de première instance pour abus de pouvoir et graciés cette année-là alors qu'ils faisaient appel de la décision du tribunal par le président Andrzej Duda, qui, en tant que chef de l'État, dispose d'un pouvoir constitutionnel illimité pour accorder des grâces. L'affaire a ensuite déclenché une bataille juridique entre les juges de la Cour suprême et de la Cour constitutionnelle. 

    En juin dernier, la Cour suprême a invalidé les grâces présidentielles au motif qu'elles avaient été accordées avant la fin de la procédure judiciaire. La Cour constitutionnelle, pour sa part, a confirmé la validité des grâces, mais son autorité est remise en question par certains experts juridiques, notamment à la suite d'un arrêt rendu en 2021 par la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH), selon lequel la Cour polonaise n'est pas fondée en droit en raison de la présence d'un juge nommé par le parti conservateur PiS par l'intermédiaire du président Duda, qui est aligné politiquement sur le PiS. 

    Cette situation a conduit certains observateurs à craindre l'émergence d'une crise constitutionnelle à long terme.

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  • Le Nigeria a connu en 2023 l'année la plus sanglante en matière d'attaques islamistes contre les chrétiens

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    De Ngala Killian Chimtom sur le Catholic Herald :

    Rapport : 8000 chrétiens nigérians assassinés au cours de la pire année en matière d'attaques islamistes

    Le 16 février 2024 à 8h55

    YAOUNDÉ, Cameroun - Le Nigeria a connu l'année dernière l'année la plus sanglante en matière d'attaques islamistes contre les chrétiens, selon un nouveau rapport.

    Plus de 8 000 chrétiens ont été tués en 2023, a déclaré la Société internationale pour les libertés civiles et l'état de droit (Intersociety).

    Le rapport publié le mercredi des Cendres donne des détails poignants sur les meurtres, les enlèvements et les disparitions forcées de populations majoritairement chrétiennes dans plusieurs régions du Nigeria.

    "Les forces combinées des djihadistes islamiques protégés par le gouvernement et des forces de sécurité du pays (NSFc) sont directement et indirectement responsables de l'assassinat à la hache en 2023 de pas moins de 8 222 chrétiens sans défense - couvrant une période de 13 mois ou de janvier (2023) à janvier (2024)", indique le rapport, signé entre autres par le directeur d'Intersociety, Emeka Umeaglalasi.

    Les meurtres ont été perpétrés par diverses factions, notamment les bergers peuls djihadistes responsables d'au moins 5 100 décès de chrétiens, Boko Haram et ses alliés avec 500 décès, les bandits peuls djihadistes avec 1 600 décès et les forces de sécurité "inspirées par l'islam" avec 1 000 décès de chrétiens.

    Le rapport indique que les tueries de janvier 2023 à janvier 2024 ont été "les plus meurtrières de ces dernières années" et accuse le gouvernement nigérian et les forces de sécurité d'avoir échoué à "se montrer à la hauteur de la situation".

    Mais les meurtres perpétrés au cours de l'année écoulée s'inscrivent dans le cadre d'une guerre de longue date contre les chrétiens, qui remonte à 2009, lorsque Boko Haram a entamé sa campagne meurtrière dans le pays le plus peuplé d'Afrique.

    "Le Nigeria est devenu le deuxième pays génocidaire le plus meurtrier au monde, avec plus de 150 000 civils sans défense tués pour des motifs religieux depuis 2009", indique le rapport.

    Il indique qu'environ 100 000 chrétiens figurent parmi les 150 000 personnes tuées, tandis que les musulmans modérés représentent environ 46 000 personnes et les membres d'autres religions représentent les 4 000 civils sans défense restants.

    Le rapport indique que le nombre de morts au Nigéria n'est surpassé que par celui de la Syrie, qui est plongée dans une guerre civile dévastatrice depuis 2011, avec 306 000 civils tués sur environ 21,5 millions de citoyens.

    Selon le rapport, le meurtre systématique des chrétiens au Nigéria s'apparente à un "génocide silencieux", soulignant l'absence de couverture médiatique et l'indifférence de la communauté internationale.

    Le rapport indique également que les meurtres et les actes de violence horribles et atroces commis à l'encontre de personnes ou de groupes et de leurs biens sur la base de facteurs ethniques et religieux ont entraîné la destruction de dizaines de milliers de maisons de civils, de plus de 18 500 lieux de culte chrétiens, de 1 000 sanctuaires religieux et de 2 500 centres d'éducation chrétienne/traditionnelle. Au cours de la même période, plus de 59 000 kilomètres carrés de terres appartenant à des chrétiens et à des non-musulmans ont été accaparés et leurs habitants déplacés et expulsés.

    Le rapport cite des sources nationales et internationales pour affirmer que le groupe Boko Haram et ses affiliés sont responsables de l'enlèvement et de la disparition d'au moins 22 500 chrétiens, pour la plupart non armés, entre 2009 et 2014, période au cours de laquelle ils ont également démoli ou incendié 13 000 églises et 1 500 écoles chrétiennes, et contraint plus de 1,3 million d'autres à partir pour éviter d'être tués ou contraints de se convertir à l'islam.

    "Entre 2016 et 2023, soit sur une période de huit ans, plus de 30 000 civils sans défense ont été enlevés par des djihadistes islamiques et, selon certains, par des forces de sécurité "d'inspiration islamique" au Nigéria", indique le rapport.

    Selon l'Alliance internationale contre le génocide, le Nigeria figure sur la liste des quatorze génocides en cours dans le monde.

    Umeagbalasi a déclaré à Crux que le gouvernement de Muhammadu Buhari (2015-2023) et même le gouvernement de Bola Tinubu - qui est entré en fonction en 2023 - ainsi que les forces de sécurité nigérianes ont été complices de l'assassinat de chrétiens au Nigéria.

    "Ce gouvernement n'est pas différent du gouvernement Buhari", a-t-il déclaré.

    Le rapport insiste sur ce point avec encore plus de force.

    Le plus choquant dans tout cela, c'est que les bergers fulanis djihadistes opèrent librement et sans contestation, en toute impunité et avec un abandon insouciant ; les forces de sécurité nigérianes (NSF), largement accusées d'être "d'inspiration islamique", ferment les yeux ou regardent de l'autre côté, sauf lorsqu'il s'agit de protéger les vaches peules et leurs bergers ; ou d'arrêter les membres des communautés victimes et leurs dirigeants, en les qualifiant de "bandits"", indique le rapport.

    Selon M. Emeka, un "génocide silencieux" est en cours au Nigeria.

    "Si l'on examine la définition du génocide, on s'aperçoit qu'un génocide est déjà en cours au Nigeria : Un génocide anti-chrétien", a-t-il déclaré à Crux.

  • L’Église catholique toujours plus « chinoise » en Chine mais c’est plus Xi qui la dirige que le pape

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    De Sandro Magister sur Settimo Cielo (Diakonos.be) :

    L’Église catholique toujours plus « chinoise » en Chine. Où c’est plus Xi qui la dirige que le pape

    (S.M.) L’auteur de cette analyse éclairante et très actuelle de la situation réelle de l’Église catholique en Chine est Gianni Criveller, 63 ans, de l’Institut pontifical pour les missions étrangères, sinologue et théologien, président depuis sept années du séminaire théologique international du P.I.M.E affilié à l’Université pontificale urbanienne de Rome et, depuis septembre dernier, directeur de l’agence « Asia News » de ce même institut, mais qui a surtout été missionnaire en Chine pendant des décennies, en plus d’être l’auteur de nombreuses études sur l’histoire de la Chine dans ce grand pays, professeur invité à Hong Kong, Pékin et dans d’autres universités et traducteur chevronné aussi bien du mandarin que du cantonais. Cette note a été publiée le 12 février dans « Asia News » en italien, en anglais, en espagnol et en chinois. À lire à tout prix.

    *

    Pékin et le Saint-Siège : des signaux positifs, mais un silence de plomb

    de Gianni Criveller

    J’écris ce billet pendant que l’on fête le nouvel-an chinois, une fête chère à tous les Chinois, au pays comme à l’étranger. C’est l’année du dragon, qui parmi les douze animaux de l’horoscope est le plus fort et le plus aimé : on dit que beaucoup de Chinoises rêvent d’avoir un enfant au cours de cette année qui est considérée comme la plus propice.

    La fête de ce jour me remet en mémoire le souvenir de la foi catholique en Chine, le thème fondamental de ma vie consacrée à la mission. L’année 2024 devrait être, pour autant qu’on le sache, une année décisive pour le dialogue entre la Chine et le Saint-Siège : l’accord de 2018, renouvelé à deux reprises, devra être ratifié de manière permanente ou bien abandonné.

    Ces derniers jours, deux actualités ont été accueillies – à juste titre – de manière positive par les observateurs : trois nouveaux évêques ont été ordonnés (sur la photo le dernier, celui de Shaowu), avec l’accord des deux parties, conformément à l’accord.

    L’année 2023 avait été une « annus horribilis » pour le Saint-Siège, après le scandale du transfert à Shanghai de l’évêque Shen Bin. Il s‘agissait du deuxième acte unilatéral de la Chine, qui avait tenu le Saint-Siège à l’écart de toute consultation. Le Vatican avait protesté, avant de finir par accepter le fait accompli, tout en demandant que la situation ne se reproduise pas.

    Les trois dernières ordinations concertées, accompagnées de la reconnaissance par le Saint-Siège d’un nouveau diocèse (Weifang, dans la province de Shandong, dont les frontières ont été redessinées par les autorités chinoises) ont donné l’impression qu’il y ait, dans le chef de la Chine, la volonté de ne pas rompre avec Rome et de ratifier l’accord de manière permanente.

    Mais il faut rappeler que ces bonnes nouvelles doivent être remises dans leur contexte. S’il est vrai que le pape nomme les évêques, ces derniers ne sont pas choisis par lui mais via un processus autonome dirigé par les autorités chinoises, et dont les détails ne sont pas connus, étant donné que le texte de l’accord demeure secret.

    Ceux qui ont été élus en Chine sont donc bien des évêques catholiques, mais qui sont dans le même temps approuvés par le régime. En outre, il est bon de souligner qu’en aucune manière, en Chine, ni le pape ni le Saint-Siège ni l’accord n’ont été mentionnés à l’annonce de ces nominations. Je crains que la nomination par le pape ne soit pas davantage mise en avant au cours de la liturgie d’ordination elle-même. Cela fait d’ailleurs belle lurette que les célébrations des consécrations épiscopales ne sont plus accessibles aux observateurs extérieurs.

    Le double registre – d’une part des nominations qui semblent renforcer l’accord ; d’autre part le silence sur le rôle de Rome – saute encore plus aux yeux en lisant le « Plan quinquennal pour la sinisation du catholicisme en Chine (2023-2027) ».

    Ce « Plan », très détaillé et articulé en trois parties et 33 paragraphes, a été approuvé le 14 décembre 2023 par l’organisme officiel qui unit la Conférence des évêques catholiques (non reconnue par le Saint-Siège) et l’Association patriotique des catholiques chinois, toutes deux placées sous la supervision du Front uni, le service du parti communiste qui gouverne la vie religieuse du pays. Ce document a été publié le jour de Noël sur le site de l’Église catholique chinoise. Un document similaire était sorti le 19 décembre pour les Églises protestantes.

    Composé de 5000 caractères (soit environ 3000 mots en français), le « Plan » catholique ne nomme pas une seule fois le pape ni le Saint-Siège ; pas plus que l’accord intervenu entre le Vatican et la Chine. Le leader Xi Jinping est quant à lui cité à quatre reprises. Par cinq fois, on répète que le catholicisme doit adopter des « caractéristiques chinoises ». On fait la part belle au mot « sinisation », qui apparaît pas moins de 53 fois.

    Le « Plan » est la feuille de route pour rendre le processus de sinisation plus profond, plus idéologique et plus efficace : « Il est nécessaire d’intensifier la recherche pour doter la sinisation du catholicisme d’un fondement théologique, pour améliorer continuellement le système de pensée théologique sinisé, pour construire une base théorique solide à la sinisation du catholicisme, afin qu’il se manifeste constamment sous des caractéristiques chinoises ».

    Ces dispositions n’ont rien de surprenant pour tout qui s’intéresse à la politique religieuse du gouvernement chinois ces dernières années : ce qui impressionne, en revanche, c’est la fermeté et le style péremptoire du langage. Comme s’il n’y avait eu aucun dialogue et aucun rapprochement avec le Saint-Siège ; comme si la reconnaissance donnée par le pape à tous les évêques chinois comptait pour rien, comme s’il n’y avait pas d’accord entre le Saint-Siège et la Chine donnant au monde entier l’impression que le catholicisme romain ait trouvé hospitalité et résidence en Chine.

    En tant que théologien, le projet de donner un fondement théologique à la sinisation me frappe. Il est trop facile pour des observateurs superficiels de le justifier et de considérer ce terme comme une étape légitime du processus ecclésial d’inculturation. Il n’en est rien : ici ce ne sont pas les croyants qui cherchent librement un dialogue vertueux entre la foi catholique et leur propre appartenance culturelle. Il s’agit au contraire de la part d’un régime autoritaire, d’adapter de force la pratique de la foi à la politique religieuse imposée par les autorités du régime.

    Il y a cent ans, du 15 mai au 12 juin 1924, se tenait le Concile de Shanghai, la première rencontre de tous les évêques de Chine (il n’y avait encore hélas aucun Chinois parmi eux). Ce Concile (l’adoption de ce terme est intéressante) avait été convoqué par le délégué pontifical Celso Costantini. Ce dernier avait été envoyé en Chine à la suite de l’encyclique « Maximum Illud » de 1919, qui imposait aux missions de poursuivre sur la voie de l’inculturation. Plusieurs missionnaires, dont le supérieur général des P.I.M.E. Paolo Manna (aujourd’hui béatifié) avaient dénoncé le caractère étranger de l’Église catholique en Chine. En 1926, six évêques chinois furent finalement ordonnés, et quelques années plus tard, à Pékin, Costantini fondait une école pour créer un art chrétien chinois. C’est ainsi, avec grand retard, que s’est amorcé le processus de sinisation. Et cette année du centenaire du Concile de Shanghai, il convient de réfléchir, du point de vue historique et théologique, sur ces événements et sur les défis pour l’avenir de la foi en Chine.

    Ce que nous considérons comme étant inacceptable, c’est que le contrôle exercé par les des autorités politiques sur les croyants catholiques – un contrôle qui tente de se faire passer pour de la sinisation – soit justifié de manière ambigüe au nom de l’inculturation de l’Évangile.

    Sandro Magister est vaticaniste à L’Espresso.
    Tous les articles de Settimo Cielo depuis 2017 sont disponibles en ligne.

  • À l'Onu, le représentant du Saint-Siège invite à protéger la famille

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    De Vatican News :

    15 février 2024

    À l'Onu, le Saint-Siège invite à protéger la famille

    L'observateur permanent du Saint-Siège auprès des Nations unies s'est exprimé ce lundi à New York, lors de la 62e session de la Commission travaillant à la mise en œuvre de l'Agenda 2030, pour rappeler la nécessité de s'engager envers ceux qui sont pauvres et en situation de vulnérabilité. Mgr Caccia, dans cette optique, demande au nom du Saint-Siège que soit garantis l'accès à l'éducation pour tous, un travail équitablement rémunéré, des systèmes de retraite consolidés.

    «Pour un trop grand nombre de personnes, la satisfaction des besoins fondamentaux reste une lutte quotidienne», constate d’emblée Mgr Gabriele Caccia à New York, lors de la 62e session de la Commission du développement social de l'ONU, dont la tâche est de soutenir les politiques capables d'accélérer les progrès dans la mise en œuvre de l'Agenda 2030 pour le développement durable et d'atteindre l'objectif global de l'éradication de la pauvreté.

    Garantir un accès à l'éducation et à un travail décent

    Or, l'observateur permanent du Saint-Siège auprès des Nations unies souligne l'obligation particulière de l’ONU «envers les pauvres et les personnes en situation de vulnérabilité» et le devoir d'«atténuer les effets de la pauvreté en s'attaquant d'abord à ses causes profondes». Mgr Caccia indique quelques options à promouvoir pour accroître la protection sociale: des systèmes de retraite consolidés ou un accès à l'éducation. Pour le Pape, l’éducation est en effet «le premier vecteur du développement humain intégral parce qu'elle rend les individus libres et responsables». L’éducation doit ainsi être garantie à tous. Mgr Caccia évoque une autre condition essentielle du développement, «l'accès à un travail décent et équitablement rémunéré pour tous», un travail qui «doit être effectué dans des conditions dignes et sûres» et qui doit permettre «aux travailleurs de maintenir et de jouir de leur vie familiale et de leurs loisirs». L'archevêque Caccia note à regret que de nombreux jeunes sont aujourd'hui confrontés au chômage ou à la précarité, tandis que les personnes âgées sont contraintes de retarder leur retraite en raison de l'insécurité économique.

    Le Saint-Siège déplore que la famille soit parfois considérée comme nuisible

    Pour le Saint-Siège, un autre point pivot pour parvenir à un développement social est l'importance «centrale» de la famille. La famille est au cœur du développement, affirme le représentant du Pape. Elle est, souligne-t-il, «la première société que tout le monde connaît» et la Déclaration universelle des droits de l'homme la définit comme «le groupe naturel et fondamental de la société» et lui reconnaît «le droit à la protection de la société et de l'État». Pourtant, poursuit Mgr Caccia, ce n'est pas toujours le cas dans la réalité. Aussi, à l'occasion du 30e anniversaire de l'Année internationale de la famille, il souligne à la tribune combien la délégation du Saint-Siège est «profondément préoccupée par le fait que la famille est de plus en plus dépréciée, voire dénigrée, dans les forums internationaux». Il ajoute que dans la perspective de l'évolution de la société, la famille «n'est pas accessoire, ni périphérique, encore moins nuisible».

    La famille, une école d'humanité

    Mgr Caccia cite le Pape François selon lequel la famille est une «école de l'humanité la plus profonde», «le premier lieu où se vivent et se transmettent les valeurs de l'amour et de la fraternité, de l'union et du partage, de l'attention et du soin des autres». Dans la famille, poursuit l'observateur, ses membres, des plus jeunes aux plus âgés, trouvent un soutien et une attention irremplaçables. «C'est pourquoi, conclut-il, les politiques sociales doivent soutenir la famille dans son rôle essentiel pour la justice sociale et le développement social».

  • Super Bowl : des joueurs qui ne cachent pas leur foi

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    De kath.net/news :

    Harrison Butker - Citations du Super Bowl, de l'ancienne messe et des saints

    12 février 2024

    Harrison Butker, "Kansas City Chiefs", a de nouveau remporté le Super Bowl, la finale de la National Football League (NFL). Ce fervent catholique adore la «vieille messe» et aime publier des citations de saints et des Saintes Écritures sur Instagram.

    Harrison Butker, qui est l'un des joueurs les plus importants des Chiefs de Kansas City aux côtés du quarterback Patrick Mahomes, a de nouveau remporté le "Super Bowl" dans la nuit de dimanche à lundi. En 2022 déjà, Butker, un fervent catholique qui apprécie la « vieille messe », avait été l’homme décisif dans la victoire de son équipe au « Super Bowl », la finale de la Ligue nationale de football (NFL). Cette fois, Butker a battu le record de placements dans le même match établi par les 49ers K Jake Moody après la prolongation, qui a été remporté de justesse 25-22. Butker, qui est membre des « Chevaliers de Colomb », aime apparaître en public avec un scapulaire et s'est révélé à plusieurs reprises comme un militant pro-vie. « Chaque vie humaine a de la valeur », a-t-il souligné à plusieurs reprises et critiqué la propagande sur l’avortement.

    "En tant que catholique pratiquant, je suis devenu un homme meilleur, un meilleur joueur de football et, je suppose, un meilleur mari et père que je ne l'aurais été autrement", a déclaré un jour Harrison Butker aux médias américains. Il aimait publier des citations de saints et des Écritures sur Instagram. Dans son message le plus récent, il a cité le Psaume 72. "Béni soit l'Éternel, le Dieu d'Israël ! Lui seul fait des merveilles. Béni soit son nom glorieux pour toujours ! Que sa gloire remplisse toute la terre. Amen, oui amen."

    Mais il y a d'autres joueurs chez les Chiefs qui maintiennent clairement leurs convictions en public. Le quart-arrière de renommée mondiale des Chiefs de Kansas City, Patrick Mahomes, a remercié Dieu en public à plusieurs reprises pour ses succès après avoir remporté plusieurs fois le Super Bowl. « Ma foi chrétienne joue un rôle dans tout ce que je fais », a souligné Mahomes dans une interview en 2023. Hier soir, Mahomes a encore remercié Dieu. Hier, Mahomes a été nommé joueur le plus précieux d'un Super Bowl pour la troisième fois.

    Mais il y a aussi des chrétiens croyants dans l’équipe adverse, les 49ers de San Francisco. Brock Purdy, le meneur de jeu, reste fidèle à sa foi en Jésus et a souligné publiquement à plusieurs reprises qu'il croit que Jésus-Christ est mort pour ses péchés et est ressuscité. "Ce n'est pas seulement une histoire de conte de fées. C'est vrai." Il attribue à Dieu sa capacité à jouer au football au plus haut niveau. Il a dit à sa petite amie lorsqu'il a proposé il y a quelques semaines : "Ma fille Jenna pour toujours. J'ai hâte d'être ton mari et de grandir ensemble en Christ. Pour toujours, bébé. Je t'aime, JB !"

    L'un de ses plus grands fans est Franklin Graham, président de la Billy Graham Evangelistic Association et fils du célèbre Billy Graham.

  • Le pape et le président argentin : un miracle de la nouvelle sainte argentine ?

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    D'Elise Ann Allen sur Crux :

    La première sainte d'Argentine réalise un nouveau miracle avec le pape et le président populiste

    12 février 2024

    Argentina’s first female saint works new miracle with Pope, populist president

    La première femme sainte d'Argentine fait un nouveau miracle avec le pape et le président populiste
    Le président argentin Javier Milei, à droite, salue le pape François avant le début de la messe de canonisation de la première femme sainte d'Argentine, Maria Antonia de Paz y Figueroa, également connue sous le nom de "Mama Antula", dans la basilique Saint-Pierre, le 11 février 2024. Au centre, la ministre argentine des Affaires étrangères, Diana Mondino. (Crédit : Vatican Media.)

    La première sainte d'Argentine a sans doute accompli un nouveau miracle lors de sa propre messe de canonisation dimanche, en réunissant le pape François et le président argentin Javier Milei, un populiste de droite connu pour ses remarques désobligeantes à l'égard du souverain pontife, pour une chaleureuse accolade.

    Ancien journaliste de télévision, Javier Milei a été élu président de l'Argentine en novembre. Il a attiré l'attention du monde entier pendant sa campagne pour le langage coloré qu'il a utilisé pour décrire le pape François, le traitant d'"imbécile", de "communiste", de "sale gauchiste" et de "fils de pute", entre autres termes péjoratifs.

    Dans une interview accordée peu après l'élection de Milei, le pape François a rejeté cette rhétorique incendiaire en déclarant : "Il faut faire une grande distinction entre ce qu'un homme politique dit pendant la campagne électorale et ce qu'il fait ensuite, car c'est alors que vient le moment du concret, des décisions".

    Ce moment concret s'est produit dimanche, lorsque le pape et le président se sont rencontrés pour la première fois dans la basilique Saint-Pierre pour la canonisation de la première sainte argentine, Maria Antonia de Saint Joseph de Paz y Figueroa, affectueusement connue par les Argentins sous le nom de "Mama Antula".

    Les deux hommes ont tenir une réunion officielle et privée lundi à 9 heures au Vatican, au cours de laquelle ils ont discuté de la situation en Argentine et d'une éventuelle visite papale dans le pays plus tard dans l'année.

    François et Milei ont déjà abordé brièvement ces questions dans des échanges écrits et lors d'un appel téléphonique de 8 minutes après l'élection de Milei en novembre.

    Au cours de cette conversation, le pape François a félicité Milei pour sa victoire et les deux hommes ont évoqué la crise économique que traverse l'Argentine depuis des décennies, avec 40,1 % de la population vivant dans la pauvreté et des taux d'inflation dépassant les 200 %, selon l'agence gouvernementale de statistiques INDEC.

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  • Canada : après l'annonce choc de 2021 (et les excuses du pape François), aucun corps n'a été retrouvé

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    De Matteo Matzuzzi (Il Foglio) (via le Nuovo Sismografo) :

    Canada : après l'annonce choc de 2021 (et les excuses du pape François), aucun corps n'a été retrouvé

    Matteo Matzuzzi (Il Foglio) - "215 enfants enterrés dans une église catholique canadienne". Deux ans plus tard, aucun os n'a été retrouvé.

    En 2021, le choc de l'annonce : "Des corps d'enfants indigènes enterrés anonymement". Trudeau exige des excuses de la part du pape. Mais à ce jour, aucune fouille n'a abouti. 

    Le premier, qui a parlé de tombes couvertes, ajuste son discours : "anomalies possiblement dues au mouvement des racines". Entre-temps, quatre-vingt-seize églises ont été incendiées ou profanées dans tout le pays
     
    Fin mai 2021, un groupe d'indigènes canadiens de Colombie britannique avait fait appel aux médias pour signaler la découverte des restes enterrés de 215 enfants indigènes à proximité d'un pensionnat catholique, le Kamloops Indian Residential School. Cette découverte a été rendue possible par l'exploration d'un géoradar, qui exploite les ondes électromagnétiques et évite ainsi les fouilles. Le choc fut énorme, notamment parce que ce pensionnat (Kamploops) avait été pendant un certain temps le plus grand du Canada, jusqu'à ce qu'il ferme ses portes après que l'État en ait pris le contrôle en 1969. Le New York Times a qualifié l'affaire d'"histoire horrible". Deux ans et demi plus tard, aucun corps n'a été retrouvé. Pas même un os.

    *** 

    Pour rappel :

    M. Matzuzzi, Les excuses hâtives du Pape au Canada (29 juillet 2022). 

    L'objectif principal du voyage du pape au Canada est de faire pénitence, c'est-à-dire de s'excuser - au nom de l'Église catholique - pour tout le mal fait au cours des siècles aux peuples indigènes. Les tentatives répétées de colonisation, voire le génocide culturel perpétré par les catholiques à l'encontre de ceux qui se trouvaient déjà sur ces terres exterminées. 

    Ces derniers jours, entre Edmonton et Québec, François a fait plusieurs mea culpas. Après tout, le terrain était fertile depuis qu'un anthropologue avait émis, il y a un an, la théorie d'une fosse commune à côté de l'ancienne école manifestement catholique de Kamloops. Cela (et aucune fouille) a suffi pour que les médias du monde entier affirment que des "centaines d'enfants" avaient été "tués" et enterrés à cet endroit. Et qui sait combien d'autres fosses communes, manifestement remplies des restes d'enfants indigènes que l'Église voulait assimiler, se trouvent au Canada.  

    Il est regrettable qu'une fois l'attention portée à ce fait et l'excitation retombée, aucun ossement n'ait été trouvé là où l'anthropologue l'avait supposé. Il n'y a que des cimetières, comme partout ailleurs. Des cimetières où ont été enterrés des écoliers, des missionnaires, des habitants. Pas de meurtres, pas de traces. Il n'y a pas la moindre preuve de génocide culturel. Et ce n'est pas tout : la Commission de vérité et réconciliation, créée en 2008 pour enquêter sur les abus commis dans les écoles qui accueillaient les autochtones, a constaté, après des années de travail et d'étude, que le taux de mortalité des jeunes scolarisés était de quatre décès par an pour mille. La cause principale, la tuberculose.

  • Lire Emmanuel Todd et puis mourir ?

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    De Louis Daufresne sur La Sélection du Jour :

    LIRE EMMANUEL TODD ET MOURIR ?

    09/02/2024

    On assiste, selon Emmanuel Toddà « la chute finale de l'Occident »Venant de lui, la chose mérite d'être prise au sérieux, à tout le moins étudiée au plus haut niveau. L'homme n'est pas un essayiste lambda, un toutologue de plateau TV. Son œuvre le place au rang des intellectuels rigoureux et travailleurs, imprégnés par une tradition, celle d'Émile Durkheim, fondateur de la sociologie quantitative, et de Max Weber, l'auteur de L'éthique protestante et l'Esprit du capitalisme, ouvrage clé de la science politique. Il se réfère aussi à son « père spirituel en histoire », Emmanuel Le Roy Ladurie dont il « pleure la disparition » récente.

    Todd, 72 ans, dit que la Défaite de l'Occident sera son dernier livre. Il avait 25 ans lorsqu'il prédit la décomposition du monde soviétique, justement dans La Chute finale (Robert Laffont, 1976). Son oracle se fondait sur la remontée de la mortalité infantile.

    Malgré ses états de service, l'homme éprouve le besoin de se justifier : « J'avoue tout : je ne suis pas un agent du Kremlin, je suis le dernier représentant de l'école historique française des Annales ! » lance-t-il dans Le Figaro. Ce point d'exclamation ne suffit pas à rendre certains critiques plus indulgents. Exemple parmi d'autres : dans La Croix, l'ancien correspondant de l'AFP en Ukraine le qualifie de « professeur Raoult de la géopolitique, un savant ayant quelques fulgurances, mais des égarements ». Quant au Monde, il rejette son propos sans même l'examiner. Todd est accusé d'être « en ligne avec la propagande russe », ce qui suffit à le disqualifier.

    L'homme serait-il dangereux pour le magistère des castes dirigeantes ? Son analyse invite à se détacher de l'Amérique dont il pointe la fragilité et la toxicité. Todd ne fait pas de l'antiaméricanisme. Il plaide l'observation : « Je dégonfle le PIB [américain] et montre les causes profondes du déclin industriel : l'insuffisance des formations d'ingénieur et plus généralement le déclin du niveau éducatif, dès 1965 aux États-Unis ». L'Amérique devient ce village Potemkine que nos rêves publicitaires doivent cesser d'habiter.

    Cet effondrement, Todd l'attribue à « la disparition du protestantisme américain [qui] a enclenché un déclin intellectuel, une disparition de l'éthique du travail et une cupidité de masse (nom officiel : néolibéralisme). L'ascension se retourne en chute de l'Occident ». L'Europe, préfecture de l'empire, est entraînée dans ce sillage. Un pacte nous lie aux États-Unis depuis 1945. Pour faire court, l'américanisation, intense depuis les années 80, est à la fois choisie par les élites et subie par le peuple. Or, écrit Todd, « l'implosion, par étapes, de la culture WASP – blanche, anglo-saxonne et protestante – depuis les années 1960 a créé un empire privé de centre et de projet, un organisme essentiellement militaire dirigé par un groupe sans culture – au sens anthropologique – qui n'a plus comme valeurs fondamentales que la puissance et la violence ». Ce qui leur arrive, à eux la locomotive, nous arrivera forcément à nous, les wagons. Les expéditions punitives de Bush père et fils manifestaient déjà cette dérive.

    Le regain de l''évangélisme ne pallie pas l'effondrement de la matrice historique car « Dieu n'est plus là pour exiger, mais pour cajoler le croyant et lui distribuer des bonus, psychologiques ou matériels ». Les born again ne sauveront pas l'Amérique dont les élites ne sont plus des « zombies », ces êtres encore influencés par l'héritage, mais des créatures marquées du sceau de la « religion zéro ». C'est un nouveau concept. L'expression « hors sol » le traduit bien.

    Le nihilisme explique à ses yeux la défaite occidentale. Car le reste du monde est résolu à ne pas se faire aspirer par le vide. Alors que fait-il ? Il préfère soutenir la Russie qui « s'est découvert partout des alliés économiques discrets, un nouveau soft power (…) conservateur (anti-LGBT) ». La boucle est bouclée : on ne pardonne pas à Todd de faire d'une pierre deux coups : démythifier l'Amérique, pulvériser ses classes dirigeantes et dire qu'elle est en train de perdre face à Poutine qui « veut préserver l'acquis de la stabilisation de la société russe ».

    Selon Todd, le mariage gay date symboliquement le passage de l'état zombie à l'état zéro. C'est l'an I du nihilisme sur lequel embraye le phénomène trans. Il écrit que « la fixation des classes moyennes occidentales sur cette question ultraminoritaire pose une question sociologique et historique »Car, ajoute-t-il, « constituer en horizon social l'idée qu'un homme peut réellement devenir une femme et une femme un homme, c'est affirmer quelque chose de biologiquement impossible, c'est nier la réalité du monde, c'est affirmer le faux ».

    La sélection

    Emmanuel Todd : « Nous assistons à la chute finale de l’Occident »

    Lire l'article sur Le Figaro

  • Biden : un président catholique entièrement dévoué à la promotion de l'avortement

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    De kath.net/news :

    Le président américain Biden apparemment favorable à l'avortement sur demande jusqu'à la naissance

    10 février 2024

    Dans un discours contradictoire, Biden a d'abord affirmé s'opposer à l'avortement sur demande, ce qu'il a ensuite exigé. Le directeur de campagne d'Hillary Clinton, John Podesta, est le nouvel envoyé spécial de Biden pour le climat.

    Lors d'un discours à Las Vegas, le président américain Biden a d'abord déclaré qu'il était contre l'avortement sur demande, mais a ensuite demandé de facto une réglementation selon le jugement sur l'avortement "Roe v. Wade" pour les trois trimestres.

    Biden a évoqué les conséquences négatives qu'aurait l'élection de Donald Trump à la présidence des États-Unis. Il a également abordé la politique de protection de la vie de Trump. Si les républicains du Congrès décidaient d'une interdiction nationale de l'avortement, il y opposerait son veto en tant que président, a-t-il annoncé. S'il était réélu, il s'engagerait en faveur d'une réglementation à l'échelle des Etats-Unis selon le jugement sur l'avortement "Roe v. Wade".

    Cela signifierait que l'avortement sur demande serait légal. Des restrictions ou des interdictions de l'avortement ne pourraient pas être introduites avant que le bébé ne soit viable en dehors du ventre de sa mère.

    Biden a ensuite réfuté l'affirmation selon laquelle il s'engageait en faveur de l'avortement sur demande. Ce n'est pas vrai, cela ne fait pas partie du règlement "Roe v. Wade". Il y est question de "trois trimestres", a déclaré Biden.

    Dans les médias sociaux, Biden a reçu de nombreuses critiques après ce discours. S'il veut légaliser l'avortement pendant les trois trimestres d'une grossesse selon "Roe v. Wade", il s'agit alors de la revendication maximale de l'avortement sur demande, a commenté un utilisateur sur X.

    Une nouvelle étude a confirmé que depuis la nette restriction des possibilités d'avortement dans l'Etat du Texas, il y aura déjà plus de bébés en septembre 2021. La première interdiction de l'avortement a été décrétée avant même l'annulation de l'arrêt "Roe v. Wade". Au Texas, on peut donc observer l'effet des interdictions d'avortement sur une plus longue période que dans d'autres États américains.

    Une étude de l'université de Houston a montré qu'en 2022 déjà, il y aurait eu 16 147 naissances de plus qu'en 2021. Compte tenu des changements démographiques, cela représente une augmentation de 2 % du taux de natalité au Texas.

    Au cours des quatre premiers mois de l'année 2023, il n'y a eu que 17 avortements légaux au Texas. Tous ont été pratiqués pour des raisons d'urgence médicale.

    John Podesta, nouvel envoyé spécial pour le climat

    Le 5 février, le président Biden a annoncé que John Podesta remplacerait John Kerry au poste d'envoyé spécial pour le climat. Podesta a été chef de cabinet du président Bill Clinton (1993-2001), conseiller de Barack Obama et directeur de campagne d'Hillary Clinton lors des élections présidentielles de 2016. Avant cela, il a dirigé l'influent groupe de réflexion de gauche Center for American Progress (CAP). Podesta milite pour une politique radicale de protection du climat, soutient l'avortement légal sur demande, les "mariages" homosexuels et l'idéologie transgenre.

    En 2016, il a été révélé que Podesta avait apparemment créé et soutenu des organisations visant à changer de l'intérieur l'Eglise catholique aux Etats-Unis.

  • Les dimanches 25 février et 3 mars prochains à 15h00, deux concerts « Musique d’Europe » en l’église du Saint-Sacrement (Bd d’Avroy, 132, 4000 Liège) :

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    Pour le dimanche 25/02/15h :

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    'Voyage' par le Nathan guitar duo

    Foliamusica, en partenariat avec l'ACDM présente deux jeunes talents du conservatoire Royal de Liège, Nathan Andrien & Nathan Nepper qui, sous le titre de « Voyage » interpréteront des oeuvres classiques (Chopin, Debussy, Granados...)

    Suivi du verre de l'amitié. 

    Pour le dimanche 03/03/15h :

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    Les Suites pour violoncelle de Jean-Sébastien Bach 

    Georges Charbonnel, violoncelliste, interprétera pour vous les suites pour violoncelle de Jean-Sébastien Bach. Il est professeur de violoncelle et de Musique de Chambre. Il fait partie de nombreux ensembles, tant baroques que modernes

    Suivi du verre de l'amitié 

    Organisation par Foliamusica (www.foliamusica.be), en partenariat avec l’ACDM (www.acdm.eu)

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    PAF : 15€, réduction carte adhérent 10€, étudiant – de 25 ans : 5€, carte adhérent pour tous les concerts ADM et Foliamusica: 20€. Réservation par email : cecile.leleux.be@gmail.com, ou tel. 0473.32.19.83