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liturgie - Page 62

  • Le Motu proprio "Traditionis custodes" : un non-évènement ?

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    Lu sur le site "Pro liturgia" :

    Vendredi 27 août 2021

    A en croire certains articles récents publiés sur les réseaux sociaux, la publication du Motu proprio « Traditionis custodes » par le pape François aurait mis le monde catholique en ébullition.

    Ceux qui avancent de tels propos gagneraient peut-être à sortir de leur microcosme paroissial « tradi » pour se rendre compte que le Motu proprio en question n’a provoqué nulle ébullition à l’échelle de l’Église universelle.

    Il n’a provoqué aucune ébullition dans les paroisses fréquentées par des fidèles de moins en moins nombreux et de plus en plus âgés - qui acceptent depuis des années les célébrations liturgiquement dégradées - et souvent même délabrées - qui sont célébrées dimanche après dimanche depuis des années ;

    Il n’a provoqué aucune ébullition là où la liturgie restaurée à la suite de Vatican II est célébrée comme elle doit l’être, c’est-à-dire solidement ancrée dans la Tradition, sans ajouts, omissions ou modifications, chantée en grégorien et éventuellement « versus orientem ».

    Disons les choses franchement : pour la grande majorité des pratiquants, le Motu proprio est passé totalement inaperçu et n’aura rien changé. Preuve que la liturgie n’est pas un sujet qui passionne les fidèles pratiquants, lesquels - il suffit de les interroger pour s’en rendre compte - ne savent plus rien à propos des messes auxquelles ils se rendent et pensent que la première raison d’être d’une célébration (messe dominicale, mariage, funérailles) est de correspondre aux goûts de ceux qui la fréquentent. La liturgie n’est pas davantage un sujet qui passionne les prêtres et les évêques lesquels, à quelques exceptions près, n’ont plus que de très vagues idées (parfois même fausses) à son sujet.

  • Dès le 1er septembre, les limites de nombre ou de distance ne seront plus d’application pour les cultes

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    Communiqué de presse de la Conférence des Évêques de Belgique (source)

    Dès le 1er septembre, les limites de nombre ou de distance ne seront plus d’application pour les cultes

    Dès le 1er septembre, les limites de nombre ou de distance ne seront plus d’application pour les cultes

    Les cultes ont reçu le feu vert pour les célébrations sans limites de nombre ou de distance entre les fidèles dès mercredi prochain, 1er septembre 2021. Seul le port du masque buccal reste obligatoire.

    L’Article 14 de l’Arrêté ministériel paru au Moniteur Belge du 26 août 2021, précise que la distanciation sociale (d’ 1,5 mètre) n’est plus applicable dans les lieux de culte et pendant l’exercice du celui-ci. La jauge maximale du nombre de fidèles est également supprimée.

    Seule demeure l’obligation du port du masque buccal couvrant la bouche et le nez lorsqu’on entre dans le lieu de culte et pendant toute la durée de la célébration.

    Toutes les autres mesures ont été supprimées. La prudence reste cependant de mise, car le virus n’est pas encore vaincu.

    Les mesures actuellement en vigueur à Bruxelles se poursuivent.

    Les Évêques tiennent à remercier encore une fois les personnes engagées dans la lutte contre le virus. Ils invitent au respect des mesures de sécurité proposées par le Gouvernement et à se faire vacciner.

    SIPI – Service de presse de la Conférence des Évêques de Belgique
    Bruxelles, vendredi 27 août 2021

  • L’existence de deux rites peut-elle briser l’unité ? La réponse du cardinal Ratzinger en 1998...

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    Une conférence intéressante du cardinal Ratzinger, le 24 octobre 1998 (source)

    A l’occasion des dix ans du Motu proprio « Ecclesia Dei », promulgué par le Pape Jean-Paul II, des pèlerins se sont rendus à Rome en octobre 1998. Le cardinal Joseph Ratzinger, Préfet de la Congrégation pour le Doctrine de la foi, a prononcé devant eux une conférence sur la liturgie, dont voici le texte :

    Dix ans après la publication du Motu proprio Ecclesia Dei, quel bilan peut-on dresser? Je pense que c’est avant tout une occasion pour montrer notre gratitude et pour rendre grâces. Les diverses communautés nées grâce à ce texte pontifical ont donné à l’Eglise un grand nombre de vocations sacerdotales et religieuses qui, zélées, joyeuses et profondément unies au Pape, rendent leur service à l’Evangile dans cette époque de l’histoire, qui est la nôtre. Par eux, beaucoup de fidèles ont été confirmés dans la joie de pouvoir vivre la liturgie, et dans leur amour envers l’Eglise ou peut-être ils ont retrouvé les deux. Dans plusieurs diocèses — et leur nombre n’est pas si petit! — ils servent l’Eglise en collaboration avec les évêques et en relation fraternelle avec les fidèles, qui se sentent chez eux dans la forme rénovée de la liturgie nouvelle. Tout cela ne peut que nous inciter aujourd’hui à la gratitude!

    Cependant, il ne serait pas très réaliste de vouloir passer sous silence les choses moins bonnes: qu’en maints endroits les difficultés persistent et continuent à persister, parce que tant les évêques que les prêtres et les fidèles considèrent cet attachement à la liturgie ancienne comme un élément de division, qui ne fait que troubler la communauté ecclésiale et qui fait naître des soupçons sur une acceptation du Concile « sous réserve seulement », et plus généralement sur l’obéissance envers les pasteurs légitimes de l’Eglise.

    Une méfiance envers l’ancienne liturgie

    Nous devons donc nous poser la question suivante: comment ces difficultés peuvent être dépassées? Comment peut-on construire la confiance nécessaire pour que ces groupes et ces communautés qui aiment l’ancienne liturgie puissent être intégrés paisiblement dans la vie de l’Eglise?

    Mais il y a une autre question sous-jacente à la première: quelle est la raison profonde de cette méfiance ou même de ce refus d’une continuation des anciennes formes liturgiques?

    Il est sans doute possible que, dans ce domaine, existent des raisons qui sont antérieures à toute théologie et qui ont leur origine dans le caractère des individus ou dans l’opposition des caractères divers, ou bien dans d’autres circonstances tout à fait extérieures. Mais il est certain qu’il y a aussi des raisons plus profondes, qui expliqueraient ces problèmes. Les deux raisons qu’on entend le plus souvent, sont le manque d’obéissance envers le Concile qui aurait réformé les livres liturgiques, et la rupture de l’unité qui devrait suivre nécessairement, si on laissait en usage des formes liturgiques différentes. Il est relativement facile de réfuter théoriquement ces deux raisonnements: le Concile n’a pas reformé lui-même les livres liturgiques, mais il en a ordonné la révision et, à cette fin, a fixé quelques règles fondamentales. Avant tout, le Concile a donné une définition de ce qui est la liturgie, — et cette définition donne un critère valable pour chaque célébration liturgique. Si l’on voulait mépriser ces règles essentielles et si l’on voulait mettre de coté les « normae generales », qui se trouvent aux numéros 34-36 de la Constitution « De Sacra Liturgia », alors là, on violerait l’obéissance envers le Concile! C’est donc d’après ces critères qu’il faut juger les célébrations liturgiques, qu’elles soient selon les livres anciens ou selon les livres nouveaux.

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  • Jusqu'où ira l'autodémolition de l'Eglise ?

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    De Jean Kinzler sur le Forum Catholique : "Quand on lit ce texte, 48 jours après TC, qui a restreint la forme extra, on se demande jusqu'où ira l'autodémolition de l'Eglise..."

    MESSAGE DU SAINT-PÈRE FRANÇOIS,
    SIGNÉ PAR LE SECRÉTAIRE D'ÉTAT, À
    L'OCCASION DE LA 71e SEMAINE LITURGIQUE NATIONALE


    [Crémone, 23-26 août 2021]
    Très Révérend Excellence ,

    en l'heureuse circonstance de la 71 eme Semaine liturgique nationale, qui se déroulera dans la ville de Crémone du 23 au 26 août prochain, le Saint-Père François est heureux de vous adresser vos vœux, aux ouvriers CAL, au diocèse hôte et son Pastore et à tous ceux qui participent aux importantes journées d'études.

    Le Souverain Pontife se joint à l'action de grâce commune au Seigneur, car cette année, il est possible de réaliser l'événement, après le triste moment de l'année dernière, lorsque suite aux conditions connues de la propagation de la pandémie, la réalisation déjà prévue a dû être reporté. . La décision douloureuse a toutefois permis de confirmer sous un jour nouveau le thème choisi qui entend approfondir des aspects et situations de célébration, si durement éprouvés par la propagation du Covid 19 et les limitations nécessaires pour le contenir.

    En effet, le thème que vous traiterez concerne le rassemblement in unum des disciples du Seigneur pour exécuter son commandement
    « faites ceci en mémoire de moi » ( Lc 22, 19c) : « OÛ SONT DEUX OU TROIS UNIS EN MON NOM.. ." ( Mt 18:20 ). Communautés, liturgies et territoires. Le rassemblement hebdomadaire au « nom du Seigneur », qui depuis ses origines a été perçu par les chrétiens comme une réalité indispensable et inextricablement liée à leur propre identité, a été durement touché lors de la phase la plus aiguë de la propagation de la pandémie. Mais l'amour du Seigneur et la créativité pastorale ont poussé pasteurs et fidèles laïcs à explorer d'autres voies pour nourrir la communion de foi et d'amour avec le Seigneur et avec les frères, dans l'attente de pouvoir revenir à la plénitude de la célébration eucharistique dans la tranquillité et la sécurité. Ce fut une attente dure et douloureuse, éclairée par le mystère de la Croix du Seigneur et fructueuse de nombreuses œuvres de soins, d'amour fraternel et de service aux personnes qui ont le plus souffert des conséquences de l'urgence sanitaire.

    La triste expérience du "jeûne" liturgique de l'année dernière a ainsi mis en lumière la bonté du long chemin parcouru depuis le Concile Vatican II, sur le chemin tracé par la Constitution Sacrosanctum Concilium.
    Le temps de la privation a permis de percevoir « l'importance de la liturgie divine pour la vie des chrétiens, qui y trouvent cette médiation objective requise par le fait que Jésus-Christ n'est pas une idée ou un sentiment, mais une Personne vivante, et son Mystère, un événement historique. La prière des chrétiens passe par des médiations concrètes : l'Ecriture Sainte, les Sacrements, les rites liturgiques, la communauté. Dans la vie chrétienne, nous n'ignorons pas la sphère corporelle et matérielle, car en Jésus-Christ, elle est devenue la voie du salut. On pourrait dire qu'il faut aussi prier avec le corps : le corps entre dans la prière » (Pape François, Audience générale du 3 février 2021).


    La liturgie « suspendue » pendant la longue période de confinement, et les difficultés de la reprise qui a suivi, ont confirmé ce qui se voyait déjà dans les assemblées dominicales de la péninsule italienne, une indication alarmante de la phase avancée du changement d'ère. Nous observons comment dans la vie réelle des gens la perception du temps lui-même a changé et, par conséquent, du dimanche lui-même, de l'espace, avec des répercussions sur la manière d'être et de ressentir la communauté, les personnes, la famille et le rapport à un territoire.
    L'assemblée dominicale se trouve ainsi déséquilibrée à la fois pour les présences générationnelles, pour les inhomogénéités culturelles, et pour l'effort pour trouver une intégration harmonieuse dans la vie paroissiale,

    Le Saint-Père espère que la Semaine liturgique nationale, avec ses propositions de réflexion et de moments de célébration, bien que dans la modalité intégrée en présence et par voie électronique, saura identifier et suggérer quelques lignes de pastorale liturgique à offrir aux paroisses, afin que le dimanche, l'assemblée eucharistique, les ministères, le rite émergent de cette marginalité vers laquelle ils semblent inexorablement tomber et retrouvent une centralité dans la foi et la spiritualité des croyants. La publication récente de la troisième édition du Missel romain et la volonté des évêques italiens de l'accompagner d'une solide reprise de la formation liturgique du saint peuple de Dieu augure bien dans ce sens.

    Sa Sainteté salue avec joie la célébration de la 71 eme Semaine liturgique nationale, qui se tient dans une région qui a beaucoup souffert à cause de la pandémie et qui a si bien fleuri pour apaiser une si immense souffrance. Egli assicura la sua preghiera e di cuore imparte la Benedizione Apostolica all'Eccellenza Vostra, al Vescovo della Diocesi ospitante, SE Mons. Antonio Napolioni, agli altri Presuli, ai sacerdoti, ai diaconi, alle persone consacrate, come pure ai relatori e ai partecipanti tous.

    En joignant mes vœux personnels, je profite de l'occasion pour me confirmer avec un sens du respect distingué

    de Votre Excellence Votre très
    dévoué
    Cardinal Parolin
    Secrétaire d'Etat
    ____________________

    A Son Excellence
    Mgr Claudio MANIAGO
    Evêque de Castellaneta

    Président de la CAL
    --
    https://www.vatican.va/content/francesco/it/messages/pont-messages/2021/documents/20210823-messaggio-cal.html

  • Une analyse posée du Motu proprio "Traditionis custodes"

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    De Christophe Geffroy et de l'Abbé Christian Gouyaud sur le site de La Nef :

    Traditionis custodes : après le choc, l’analyse

    La sévérité du motu proprio Traditionis custodes du pape François, visant la messe tridentine, a surpris tout le monde. Après la stupéfaction, le moment d’une analyse plus posée est venu.

    La publication du motu proprio Traditionis custodes, le 16 juillet, au cœur de l’été, fut pour beaucoup un choc (1). La surprise et l’émotion passées, il convient maintenant de prendre du recul et de réfléchir à ce que demande le pape. En effet, il s’agit d’un acte de gouvernement de l’autorité suprême que l’on ne peut rejeter, l’obéissance filiale étant la règle pour tout catholique. Mais pour obéir, ainsi que le rappelait Dom Jean Pateau, Père Abbé de Fontgombault, « il faut vouloir écouter, entendre et comprendre » (2). Dans l’Église, en effet, l’obéissance ne doit pas être aveugle, mais recevoir l’assentiment de l’intelligence éclairée par la réflexion et les conseils. Elle peut donc laisser la place à de légitimes interrogations et à des demandes formulées dans le respect de l’autorité.

    Constatons d’abord que ce motu proprio n’interdit pas la célébration de la messe selon le missel de saint Jean XXIII. On revient à une situation antérieure au motu proprio Ecclesia Dei de 1988 bien que plus favorable que l’indult de 1984. C’est un retour au régime de la concession. Les évêques reprennent la main, ce qui est logique, mais avec une marge de manœuvre limitée, puisque la création de tout nouveau groupe est interdite, ainsi que la célébration dans les paroisses, et qu’ils devront consulter le Siège apostolique pour accorder quelque autorisation à un prêtre ordonné postérieurement à Traditionis custodes et qui aurait l’intention de célébrer avec le missel de 1962. Il y a là une volonté affirmée de faire disparaître à terme cette liturgie, ce qu’explique clairement François dans sa lettre aux évêques accompagnant le motu proprio qui est là pour « ceux qui sont enracinés dans la forme précédente de la célébration et qui ont besoin de temps pour revenir au rite romain promulgué par les saints Paul VI et Jean-Paul II ».

    Ces mesures, exprimées avec dureté, sans compassion, sont d’une rare sévérité et paraissent injustes à ceux qui suivaient paisiblement la liturgie tridentine sans aucun esprit de contestation du nouvel Ordo et du concile Vatican II. Elles créent une profonde blessure chez nombre de fidèles qui ne comprennent pas pourquoi le Père commun s’acharne ainsi contre eux, au risque de briser une mouvance qui, dans l’Église, affiche un véritable dynamisme avec beaucoup de familles nombreuses et tout autant de jeunes, suscitant en proportion plus de vocations que partout ailleurs. Qui, désormais, voudra intégrer un séminaire « tradi » en sachant qu’aucun ministère ne lui sera offert à sa sortie ? François, habituellement si soucieux de construire des ponts, érige ici un mur pour isoler les « tradis » et les faire disparaître progressivement.

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  • Jamais un rite liturgique n’a existé sous deux formes différentes

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    Du site "Pro Liturgia" :

    17 août 2021

    Les fidèles - et parmi eux des théologiens et des historiens - qui, pour x raisons sur lesquelles nous ne reviendrons pas ici, demandent le maintien des « deux formes du rite romain » oublient une chose capitale : qu’au cours de l’histoire de l’Église, jamais un rite liturgique n’a existé sous deux formes différentes. Au cours des siècles, aucun rite n’a été décliné sous des « formes » différentes ». Il n’y a toujours qu’une seule forme du rite milanais, une seule forme du rite lyonnais, une seule forme du rite mozarabe, une seule forme du rite de Saint Jean Chrysostome... et une seule forme du rite romain.

    L’histoire des différents rites reconnus par l’Église nous apprend ainsi que vouloir décliner un rite en plusieurs forme est d’une certaine manière une « nouveauté anti-liturgique » pouvant conduire à plus ou moins long terme à la dégénérescence de ce rite ou du moins à la dégénérescence de certaines de ses formes avec, pour conséquence possible, l’égarement des fidèles.

    Voici ce qu’enseigne à ce sujet Pie XII dans « Mediator Dei » : « (...) Sans doute, la liturgie de l’antiquité est-elle digne de vénération ; pourtant, un usage ancien ne doit pas être considéré, à raison de son seul parfum d’antiquité, comme plus convenable et meilleur, soit en lui-même, soit quant à ses effets et aux conditions nouvelles des temps et des choses. Les rites liturgiques plus récents eux aussi, sont dignes d’être honorés et observés, puisqu’ils sont nés sous l’inspiration de l’Esprit-Saint, qui assiste l’Église à toutes les époques jusqu’à la consommation des siècles ; et ils font partie du trésor dont se sert l’insigne Épouse du Christ pour provoquer et procurer la sainteté des hommes. Revenir par l’esprit et le cœur aux sources de la liturgie sacrée est chose certes sage et louable, car l’étude de cette discipline, en remontant à ses origines, est d’une utilité considérable pour pénétrer avec plus de profondeur et de soin la signification des jours de fêtes, le sens des formules en usage et des cérémonies sacrées ; mais il n’est pas sage ni louable de tout ramener en toute manière à l’antiquité. (...) De même, en effet, (...) qu’aucun catholique sérieux ne peut écarter les lois en vigueur pour revenir aux prescriptions des sources anciennes du Droit canonique, de même, quand il s’agit de liturgie sacrée, quiconque voudrait revenir aux antiques rites et coutumes, en rejetant les normes introduites sous l’action de la Providence, à raison du changement des circonstances, celui-là évidemment, ne serait point mû par une sollicitude sage et juste. Une telle façon de penser et d’agir ferait revivre cette excessive et malsaine passion des choses anciennes qu’excitait le concile illégitime de Pistoie, et réveillerait les multiples erreurs qui furent à l’origine de ce faux concile et qui en résultèrent, pour le grand dommage des âmes, erreurs que l’Église, gardienne toujours vigilante du « dépôt de la foi » à elle confié par son divin Fondateur, a réprouvées à bon droit. Car des desseins et des initiatives de ce genre tendent à ôter toute force et toute efficacité à l’action sanctificatrice, par laquelle la liturgie sacrée oriente, pour leur salut, vers le Père céleste les fils de l’adoption. (...) »

  • Pourquoi les catholiques ont le droit de résister à l'application du Motu proprio Traditionis Custodes

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    De José Antonio Ureta sur le blog d’Aldo Maria Valli publié par Jeanne Smits sur son blog :

    Introduction de Jeanne Smits :
     
    Je publie volontiers ci-dessous l’intégralité de la traduction d’une réflexion de José Antonio Ureta publiée en italien il y a quelques semaines sur le blog d’Aldo Maria Valli. Je remercie vivement l’auteur de m’avoir adressé pour publication sa propre traduction française de ce texte important, qui donne les raisons précises pour lesquelles il est permis aux catholiques de résister à l’application du Motu proprio Traditionis Custodes.
     
    José Antonio Ureta fait appel à des éléments anciens et nouveaux détaillant la doctrine de l’Eglise sur sa liturgie et sur l’impossibilité, même pour un pape, d’interdire la célébration des rites traditionnels, comme prétend le faire le pape François à travers la nouvelle obligation qu’il fait peser sur les prêtres de rite romain d’obtenir une autorisation préalable, de l’évêque ou même du Saint-Siège pour les nouveaux ordonnés, pour célébrer selon l’Usus antiquior. – J.S.
     
    *
    Les fidèles ont plein droit de se défendre contre des agressions liturgiques – même lorsqu’elles émanent du Pape

    par José Antonio Ureta

    D’un trait de plume, le pape François a pris des mesures concrètes pour abolir dans la pratique le rite romain de la Sainte Messe, qui était en vigueur essentiellement depuis saint Damase à la fin du IVe siècle – avec des ajouts par saint Grégoire le Grand à la fin du VIe siècle – jusqu’au missel de 1962, promulgué par Jean XXIII. L’intention de restreindre progressivement, jusqu’à son extinction, l’usage de ce rite immémorial est évidente dans la lettre qui accompagne le motu propio Traditionis Custodes, dans laquelle le pontife régnant exhorte les évêques du monde entier à « pourvoir au bien de ceux qui sont enracinés dans la forme de célébration précédente et ont besoin de temps pour revenir au Rite Romain promulgué par les saints Paul VI et Jean-Paul II », qui devient « la seule expression de la lex orandi du Rite Romain ». Sa conséquence pratique est que les prêtres de rite romain n’ont plus le droit de célébrer la messe traditionnelle, et ne peuvent le faire qu’avec la permission de l’évêque – et du Saint-Siège, pour ceux qui seront ordonnés dorénavant !

  • L’or du Rhin et ses Walkyries à la française

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    Vu sur le site web "Le salon beige":

    JPSC

  • "Au-delà de la querelle des rites, c'est la crédibilité de l'Église qui est en jeu." (cardinal Sarah)

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    Du cardinal Robert Sarah sur le National Catholic Register :

    Sur la crédibilité de l'Église catholique

    COMMENTAIRE : Au cours de deux millénaires, l'Église a déjà joué ce rôle de gardien et de passeur de la civilisation. Mais en a-t-elle encore les moyens, et la volonté, aujourd'hui ?

    14 août 2021

    Note de la rédaction : Cette tribune a été publiée pour la première fois le 13 août dans le journal francophone Le Figaro. La traduction anglaise est reproduite ici avec la permission du Cardinal Robert Sarah. Le style a été modifié.

    Le doute s'est emparé de la pensée occidentale. Intellectuels et politiques décrivent la même impression d'effondrement. Face à la rupture des solidarités et à la désintégration des identités, certains se tournent vers l'Eglise catholique. Ils lui demandent de donner une raison de vivre ensemble à des individus qui ont oublié ce qui les unit comme un seul peuple. Ils la supplient d'apporter un supplément d'âme pour rendre supportable la dureté froide de la société de consommation. Lorsqu'un prêtre est assassiné, tout le monde est touché et beaucoup se sentent frappés au cœur.

    Mais l'Eglise est-elle capable de répondre à ces appels ? Certes, elle a déjà joué ce rôle de gardienne et de transmetteur de la civilisation. Au crépuscule de l'Empire romain, elle a su transmettre la flamme que les barbares menaçaient d'éteindre. Mais a-t-elle encore les moyens et la volonté de le faire aujourd'hui ?

    Au fondement d'une civilisation, il ne peut y avoir qu'une seule réalité qui la dépasse : un invariant sacré. Malraux le constate avec réalisme : "La nature d'une civilisation est ce qui se rassemble autour d'une religion. Notre civilisation est incapable de construire un temple ou un tombeau. Elle sera obligée de trouver sa valeur fondamentale, ou bien elle se décomposera. "

    Sans fondement sacré, les frontières protectrices et infranchissables sont abolies. Un monde entièrement profane devient une vaste étendue de sables mouvants. Tout est tristement ouvert aux vents de l'arbitraire. En l'absence de la stabilité d'un fondement qui échappe à l'homme, la paix et la joie - signes d'une civilisation durable - sont constamment englouties par un sentiment de précarité. L'angoisse du danger imminent est le sceau des temps barbares. Sans fondement sacré, tout lien devient fragile et inconstant.

    Certains demandent à l'Église catholique de jouer ce rôle de fondation solide. Ils voudraient la voir assumer une fonction sociale, à savoir être un système cohérent de valeurs, une matrice culturelle et esthétique. Mais l'Église n'a pas d'autre réalité sacrée à offrir que sa foi en Jésus, Dieu fait homme. Son unique but est de rendre possible la rencontre des hommes avec la personne de Jésus. L'enseignement moral et dogmatique, ainsi que le patrimoine mystique et liturgique, sont le cadre et les moyens de cette rencontre fondamentale et sacrée. La civilisation chrétienne naît de cette rencontre. La beauté et la culture en sont les fruits.

    Pour répondre aux attentes du monde, l'Église doit donc retrouver le chemin d'elle-même et reprendre les paroles de saint Paul : "Car je n'ai voulu connaître, pendant que j'étais avec vous, que Jésus-Christ et Jésus crucifié." Elle doit cesser de se considérer comme un substitut de l'humanisme ou de l'écologie. Ces réalités, bien que bonnes et justes, ne sont pour elle que des conséquences de son unique trésor : la foi en Jésus-Christ.

    Ce qui est sacré pour l'Église, c'est donc la chaîne ininterrompue qui la relie avec certitude à Jésus. Une chaîne de foi sans rupture ni contradiction, une chaîne de prière et de liturgie sans rupture ni reniement. Sans cette continuité radicale, quelle crédibilité l'Église pourrait-elle encore revendiquer ? En elle, il n'y a pas de retour en arrière, mais un développement organique et continu que nous appelons la tradition vivante. Le sacré ne se décrète pas, il est reçu de Dieu et transmis.

    C'est sans doute la raison pour laquelle Benoît XVI a pu affirmer avec autorité : 

    "Dans l'histoire de la liturgie, il y a une croissance et un progrès, mais pas de rupture. Ce que les générations précédentes ont considéré comme sacré, reste sacré et grand pour nous aussi, et ne peut pas être tout à coup entièrement interdit ou même considéré comme nuisible. Il nous appartient à tous de préserver les richesses qui se sont développées dans la foi et la prière de l'Église, et de leur donner la place qui leur revient."

    A l'heure où certains théologiens cherchent à rouvrir les guerres de liturgie en opposant le missel révisé par le Concile de Trente à celui en usage depuis 1970, il est urgent de le rappeler. Si l'Eglise n'est pas capable de préserver la continuité pacifique de son lien avec le Christ, elle ne pourra pas offrir au monde "le sacré qui unit les âmes", selon les mots de Goethe.

    Au-delà de la querelle des rites, c'est la crédibilité de l'Église qui est en jeu. Si elle affirme la continuité entre ce qu'on appelle communément la messe de saint Pie V et la messe de Paul VI, alors l'Église doit pouvoir organiser leur cohabitation pacifique et leur enrichissement mutuel. Si l'on devait radicalement exclure l'une au profit de l'autre, si l'on devait les déclarer inconciliables, on reconnaîtrait implicitement une rupture et un changement d'orientation. Mais alors l'Église ne pourrait plus offrir au monde cette continuité sacrée, qui seule peut lui donner la paix. En entretenant en son sein une guerre liturgique, l'Église perd sa crédibilité et devient sourde à l'appel des hommes. La paix liturgique est le signe de la paix que l'Église peut apporter au monde.

    L'enjeu est donc bien plus grave qu'une simple question de discipline. Si elle devait revendiquer un retournement de sa foi ou de sa liturgie, au nom de quoi l'Église oserait-elle s'adresser au monde ? Sa seule légitimité est sa cohérence dans sa continuité.

    En outre, si les évêques, qui sont chargés de la cohabitation et de l'enrichissement mutuel des deux formes liturgiques, n'exercent pas leur autorité à cet effet, ils risquent de ne plus apparaître comme des bergers, gardiens de la foi qu'ils ont reçue et des brebis qui leur sont confiées, mais comme des dirigeants politiques : commissaires de l'idéologie du moment plutôt que gardiens de la tradition pérenne. Ils risquent de perdre la confiance des hommes de bonne volonté. 

    Un père ne peut pas introduire la méfiance et la division parmi ses enfants fidèles. Il ne peut pas humilier les uns en les opposant aux autres. Il ne peut pas mettre à l'écart certains de ses prêtres. La paix et l'unité que l'Église prétend offrir au monde doivent d'abord être vécues au sein de l'Église. 

    En matière liturgique, ni la violence pastorale ni l'idéologie partisane n'ont jamais produit de fruits d'unité. La souffrance des fidèles et les attentes du monde sont trop grandes pour s'engager dans ces voies sans issue. Personne n'est de trop dans l'Église de Dieu !

  • « Le renouveau de l'Eglise passe par le renouveau de la liturgie » :

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    La réforme liturgique mise en oeuvre après le concile Vatican II divise l’Eglise parce que celle-ci est profondément divisée sur des notions comme l’ « esprit du concile » et, tout se tient, « l’esprit de la liturgie ».

    En l’occurrence, qu’est-ce que l’« esprit de la liturgie » ? Le récent motu proprio « Traditionis custodes » du pape François n’est d’aucune utilité pour y répondre, bien au contraire : il attise les divisions. Une Église plus « synodale », se substituant à l’autoritarisme étroit du souverain pontife actuel, ferait-elle mieux ? Quoi qu’il en soit, son prédécesseur Benoît XVI, pape aujourd’hui émérite, a  parlé avec beaucoup de pertinence sur ce thème.

    Sur le site web de son association, le président de « Pro Liturgia » publie une excellente synthèse dans la même ligne :

     Extrait :

    « À moins d’être atteint de cécité ou d’être d’une parfaite mauvaise foi, il est impossible de ne pas reconnaître que nos messes paroissiales attirent de moins en moins de fidèles et n’ont plus de « liturgique » que le nom. Autrement dit : ce qu’on ose encore appeler « célébration liturgique » n’est plus qu’un ensemble de gestes, de mots et de chants dont l’assemblage fait ressembler les messes à un édifice plus ou moins branlant et instable. Le cardinal Ratzinger faisait remarquer que l’Église a toujours besoin d’être réformée. Non pas « déformée » comme l’est la liturgie, mais « réformée » comme doit l’être aussi la liturgie. En parlant d’une nécessaire réforme toujours à reprendre, le cardinal Ratzinger voulait parler d’une « purification ». Mais, dans le temps de crise et de doutes qui est le nôtre, « purifier » ce qui se rapporte à l’Église est une entreprise plus que difficile : il faut, en effet, corriger de nombreuses erreurs, mettre un frein au colportage de fausses informations par les médias ainsi que par certains pasteurs ou théologiens, surmonter les critiques acerbes de ceux qui se complaisent dans une doctrine devenue suffisamment nébuleuse pour ne plus pouvoir être clairement énoncée. C’est dans ce contexte de « réforme » nécessaire qu’il convient de placer la question de la liturgie : car c’est à partir du culte divin que les choses peuvent changer, être purifiées, la liturgie étant, comme l’a souligné le concile Vatican II, la source et le sommet de la vie de l’Église. Pour certains fidèles cependant - certains bons fidèles - la liturgie devrait passer après d’autres priorités : s’occuper de la façon dont il faut célébrer les messes serait, si on les écoute, un luxe inutile ou une occupation de vieux « ritualistes » à la retraite. Bref, une perte de temps. Benoît XVI voyait les choses autrement… »

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    JPSC

  • Le Père Daniel Ange "sidéré et bouleversé par le motu proprio"

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    Du Père Daniel Ange (sur le Salon Beige) :

    Traditionis custodes: une piqûre de stérilisation?

    Pourquoi une telle dureté, sans une once de miséricorde ou  de compassion ? Comment ne pas en être dérouté, déstabilisé ?

    Bien sûr, parmi ces frères catholiques attachés à la tradition, il y en a qui – hélas !  hélas ! – ont pu se durcir, se figer, se cabrer, se replier dans un ghetto, allant jusqu’à refuser de concélébrer aux messes chrismales – ce qui est inadmissible. Mais pour cette petite minorité n’aurait-il pas suffi d’une forte exhortation, doublée d’éventuelles menaces de sanctions. En s’inspirant du livre de la Sagesse : « C’est peu à peu que tu reprends ceux qui tombent. Tu les avertis, leur rappelant en quoi ils pêchent (…) Même ceux-là qu’ ils étaient des hommes, tu les a ménagés. Peu à peu tu laissais place au repentir. » (12, 2,8,10)

    Des oasis rafraichissantes dans un désert d’apostasie générale.

    Mais, pour ne parler que de la France, le Pape sait-il qu’il y existe des groupes et communautés merveilleusement rayonnantes, attirant un grand nombre de jeunes, de jeunes couples et de familles. Ils y sont attirés par le sens du sacré, de la beauté liturgique, de la dimension contemplative, de la belle langue latine, de la docilité au siège de Pierre, la ferveur eucharistique, la confession fréquente ,la fidélité au rosaire, la passion des âmes à sauver, et tant d’autres éléments qu’ils ne trouvent pas – hélas! – dans nombre de nos paroisses.

    Tous ces éléments ne sont-ils pas prophétiques. ? Ne devraient-ils pas nous interpeler ,nous stimuler, nous entrainer ? N’était-ce pas l’intuition de St.Jean-Paul II, dans son motu proprio « Ecclesia Dei » ?

    Dans leurs assemblées, jeunes, foyers et familles dominent, dont la pratique dominicale frise les 100%. Qu’on ne dise pas qu’ils sont nostalgiques du passé, anachroniques. C’est le contraire : latin, messe ad orientem, grégorien, soutane : c’est tout nouveau pour eux. Cela a tout l’attrait de la nouveauté.

    Est-il étonnant que les communautés monastiques qui gardent l’Office en latin, et parfois même la célébration eucharistique d’après le missel de S.Jean XXIII, soient florissantes, attirant beaucoup de jeunes ?

    Je pense en particulier à des communautés que j’ai la grâce de connaitre personnellement et que j’estime et admire, comme celles du Barroux (moines et moniales) et de ND de la Garde, ainsi que des missionnaires de la Miséricorde à Toulon. Qu’on ne dise pas qu’elles ne sont pas missionnaires ! Autour du premier gravite, parmi tant d’autres, le chapitre Marie-Madeleine avec ses centaines d’ados et de jeunes, sans parler de leurs retraitants qui y affluent. Pour les seconds : on ne fait pas mieux en matière d’’évangélisation des musulmans et de nos petits païens sur les plages. Sans parler du pèlerinage de Pentecôte à Chartres, en croissance constante.

    Avec le scoutisme et la communauté S.Martin, cette mouvance ecclésiale est celle qui donne le plus grand nombre de vocations sacerdotales à l’Eglise. Je suis témoin de la belle ferveur qui règne au séminaire de Witgratzbad en Bavière, établi grâce à un certain cardinal… Ratzinger.

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